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samedi, 24 janvier 2015

WILLEM, CHARLIE ET LES ECOLOGISTES

Je me refuse à parler de "liberté d'expression", de "provocation", de "blasphème", d' "offense à Mahomet", qui sont des formules toutes faites plus ou moins vidées de leur substance : je voudrais que tout le monde admette une fois pour toutes que chaque citoyen français

 

A LE DROIT DE SE MOQUER DE TOUT.

 

NULLE OPINION NE DOIT CONSTITUER UN DELIT. 

 

Et ce droit est sans limite : l'univers des mots n'a jamais fait et ne fera jamais couler le sang. Cessons de confondre le monde du langage (l'arbitraire du signe, Saussure, signifiant/signifié, tout ça) et le monde de la réalité matérielle (pour Saussure le "référent" : le signifié, disons, pour faire clair, le mot "chien" n'a jamais mordu aucun facteur).

 

Il est honteux d'assimiler quelque parole que ce soit (fût-ce l'incitation à la haine raciale) à un acte, fût-il "en puissance". Le vrai démocrate érige une muraille infranchissable entre, d'une part, le verbe, et d'autre part, la croyance au verbe. Entre la Lettre et l'Esprit de la Lettre. Le vrai démocrate met la Lettre à distance. Il la soumet à examen. 

 

Il est démocratiquement très inquiétant que, sous couvert de respect et de tolérance (et puis quoi, encore ?), des gens par ailleurs instruits confondent la mot avec la chose. Il devrait être interdit d'interdire de prononcer certains mots par crainte de voir certaines choses se produire réellement. Pantagruel le dit à Panurge (Tiers Livre, XX) : « Si les signes vous faschent, ô quant vous fascheront les choses signifiées ».

 

A elle toute seule, la croyance que le mot porte intacte, dans le sens que lui accorde un pauvre dictionnaire particulier et partisan, la VÉRITÉ pure et sans tache, cette croyance est porteuse de mort. Restons vivants : enseignons la polysémie aux affolés dangereux qui restent prosternés au pied de la Lettre.

 

La pénalisation de quelque parole que ce soit, l'interdiction de quelque opinion que ce soit, la condamnation de l'auteur de quelque déclaration que ce soit sont des insultes à la démocratie. Une saloperie pourvoyeuse de haine. Supprimons le délit d'opinion du Code Pénal.

 

 

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Willem doit être un peu asocial : cette infirmité lui a sauvé la vie. Il déteste en effet les conférences de rédaction. Il aurait dû théoriquement se trouver avec les autres. Je ne sais pas quel est aujourd’hui son état d’esprit. Quels sont ses états d’âme (s’il en a une, ce dont il n’est sans doute pas persuadé). Comment il pense à ses copains disparus. Willem est le dernier survivant des "anciens". Aussi précieux désormais qu'un monument historique.

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En révisant mes vieux Charlie Hebdo, je suis tombé sur cette page parue le 3 juillet 1972 (n°85). Et je trouve épatant et incroyable que, dans la même revue, aient pu écrire et dessiner des gens aussi dissemblables et opposés que ce Hollandais qui estropie le français dans la joie et la bonne humeur, et des gens comme Cabu, cet écolo précoce, et Pierre Fournier, l’oublié, tué il y a bien longtemps par le surmenage imposé par la gestion du destin de La Gueule ouverte. Un intransigeant de l’écologie, lui.

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C’est peut-être à Fournier que Willem répondait dans la page que j’essaie de restituer ici, découpée tant bien que mal pour les besoins de la cause. On a compris : l’écologie, ce n’est carrément pas son truc.

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Mais le plus génial dans cette page, selon moi, sous le coup de griffe caricatural donné aux purs et durs de la nature, c’est tout de même la prophétie qu’elle contient.

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Car pensez-y, les débats sur le réchauffement climatique tournent autour de quoi, en définitive ? Rien d’autre que l’avance des pays développés sur les pays en développement, en termes de progrès technique et de confort matériel. Ou alors l'inverse : le retard de ceux-ci sur ceux-là.

 

Enfin ça, c'est la phraséologie officielle, surtout chez les tiers-mondistes et autres O-N-G-istes soucieux de « porter secours aux déshérités de la planète ». Je précise que je n'ai rien contre les déshérités de la planète. J'ai juste envie de vivre ma vie le mieux possible. Mon égoïsme foncier n'est pas pire que celui des milliards d'autres humains.

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« Dans dix ans nous aurons te dépassé », dit le personnage. Dix non,  quarante, c'est sûr.

Suivez mon raisonnement, il sera simple. Les pays pauvres veulent du développement pour rejoindre les pays déjà développés. Donc ils veulent de la croissance économique.

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Donc les pays pauvres veulent de l’énergie pour faire marcher des industries et pour produire et vendre des biens. Pour s'enrichir et améliorer leur sort.

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Donc les pays pauvres veulent du réchauffement climatique. Puisque l'énergie pour faire marcher des industries, c'est précisément ce qui a produit le réchauffement climatique. C’est mathématique.

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Le pire, c’est qu’au nom de la justice et de l’égalité, ils y ont droit. Nous ne pouvons pas leur refuser, si nous croyons que notre façon de faire est un modèle. Nous sommes coincés. L'humanité est dans la nasse.

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C’est rassurant : quand tous les pays du monde seront développés, le monde sera mort. Bon, c’est vrai, Willem se trompe dans sa conclusion : les anciens pays pauvres seront aussi morts que les riches.

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La marque de la voiture rappellera quelque chose à certains. Nul doute qu'ils seront sensibles à l'ironie de Willem. Peut-être même que ça les amusera.

Mais si cette page de 1972 n’explique pas tout, elle explique un peu du monde tel qu’il se présente aujourd’hui à nos yeux émerveillés et terrifiés. Bon courage aux négociateurs de Paris-Climat-2015, la conférence qui doit avoir lieu en décembre prochain..

 

Bon courage à l'humanité.

 

Voilà ce que je dis moi.

mardi, 20 janvier 2015

HOUELLEBECQ PAR BERNARD MARIS

J’ai raconté ici les impressions de lecture que m’a procurées Soumission de Michel Houellebecq (16 janvier). J’ai trouvé ce livre formidable. Je ne suis pas le seul. Il se trouve que le dernier article de Bernard Maris publié dans Charlie Hebdo avant sa mort était sur le bouquin. Il en disait grand bien.

On me dira que oui, un ami, personne n'en dirait du mal. Peut-être. Mais il se trouve que les semelles des chaussures d'Oncle Bernard laissent sur le sol les mêmes traces que ma propre lecture. Ça ne pouvait pas mieux. J’ai trouvé le texte sur un site de l’Internet (je n'ai évidemment pas pu trouver en kiosque le numéro avec Houellebecq en couverture, le numéro fatidique). Voici ce qu'y écrivait Bernard Maris : 

« La conversion de Michel.

Hollande achève deux mandats catastrophiques. Le parti de la Fraternité musulmane émerge, côte à côte avec le PS, et le FN va l’emporter. Le PS fait alliance avec la Fraternité musulmane, l’UDI et l’UMP pour faire barrage au FN. Mohamed Ben Abbes devient président de la République, et Bayrou Premier ministre. Mais le PS abandonne à la Fraternité musulmane le ministère qui lui revient de droit, l’Education nationale. Ben Abbes propose une charia modérée, doucement réactionnaire, avec un retour à la famille et à la femme au foyer, et une privatisation de l’enseignement qui convient tout à fait à tout le monde.

Il offre aussi une incroyable vision d’avenir : l’Empire romain ! Le limes, de la Bretagne au désert du Sahara, en passant par l’Italie, la Turquie, la Grèce et l’Espagne. Ben Abbes en Auguste ou Marc Aurèle (en futur président d’une Europe élargie à la mare nostrum). En France, le chômage s’effondre, la violence aussi. Les catholiques sont choyés. On attend paisiblement les conversions. Elles arrivent, et d’abord dans l’Université, particulièrement arrosée en termes d’argent … et où la polygamie se développe. Sous l’impulsion de Ben Abbes, les pays arabes francophones plus l’Egypte et le Liban adhèrent à l’Europe, et l’équilibre linguistique européen se déplace en faveur de la France. La France est à nouveau grande. La nouvelle Pax Romana règne. Fin de la fable.

C’est un pur chef-d’oeuvre houellebecquien, c’est-à-dire :

1) une projection futuriste extraordinaire et crédible, comme dans tous les romans précédents. Elle est doublée d’une question politique majeure : l’identité, la patrie, la nation (« née à Valmy, morte à Verdun ») peuvent-elles exister sans transcendance ? Non. Il faut la Vierge pour Péguy, l’Etre suprême pour Robespierre, ou Dieu pour Ben Abbes, qui veut redonner à la France l’âme qu’elle eut pendant mille deux cents ans, de Clovis aux Lumières.

2) Un personnage principal détruit, désemparé, dépressif, malheureux en amour par son incapacité à retenir une femme, mais qui renaît dans le pari d’une conversion raisonnée, une conversion pascalienne, associée à un mariage de raison. Car, thème éternel houellebecquien, tout homme peut être sauvé par l’amour (ainsi, le père du héros). Le nôtre, trop égoïste, trop occidental et bien incapable de trouver l’amour par lui-même, le croisera par des marieuses. La polygamie lui fournira les jeunettes pour le sexe et la quadra pour la cuisine.

3) Enfin, un style désormais parfait, de nombreuses digressions philosophiques – comme toujours – et un humour digne du maître omniprésent dans le roman (Huysmans ; on comprend a posteriori où Houellebecq a puisé son style et son humour).

Et la misogynie, le machisme ? Aucune importance, c’est un roman, pas plus machiste que Bel-Ami, plutôt moins. Et la raillerie implicite de l’islam ? Elle n’existe pas. « L’islam accepte le monde tel quel » : toute la différence avec le catholicisme, qui ne peut qu’engendrer frustration perpétuelle. Encore un magnifique roman. Encore un coup de maître.

Bernard Maris. »

 

C'est éminemment subjectif (quoique ...), ce n'est pas une analyse, c'est encore moins une exégèse, et nous n’avons pas le même argumentaire, Maris et moi. Mais la conclusion est la même : on ne peut prétendre comprendre l’époque actuelle si l’on n’a pas lu les romans de Michel Houellebecq. Désolé, oncle Bernard, pour l'économie, j'ai plus de mal. Et sincèrement désolé, Christine Angot, contrairement à ce que vous dites, c'est toujours le moment de chroniquer Houellebecq. Et maintenant plus que jamais.

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

Note : je signale que, à mon grand étonnement et contre toute attente, les « critiques littéraires » du Masque et la Plume ont tous volé au secours du soldat Houellebecq, le dimanche 18, assommé sous les bombes aussi bien de la réalité que du déchaînement de haine provoqué par son livre chez les tenants du chaos intellectuel et de la morale-consensuelle-envers-et-contre-tout (certains n'allant pas tout à fait mais presque jusqu'à lui faire endosser la responsabilité morale de la tuerie de Charlie Hebdo). Grâces soient donc rendues au Masque et à la Plume. Mais attention, une fois ne fait pas une coutume.

 

Les stipendiés de l'édition sous toutes ses formes se sont apparemment résignés à reconnaître que Houellebecq aujourd'hui écrase de toute la hauteur de sa classe balzacienne le marigot littéraire français, où quelques batraciens scribouilleurs s'époumonent à faire prendre leurs coassements pour des meuglements. Certains « bons esprits » vont même (ou font semblant) jusqu'à croire qu'ils font œuvre de littérature. Mais cette fois, la « critique » autorisée s'empresse  au secours de la victoire. On aura tout vu. Que les grenouilles gonflées d'orgueil fassent cependant attention : « La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva ».

dimanche, 18 janvier 2015

POUR REISER, HOMME LIBRE

CABU, WOLINSKI, REISER ET LES AUTRES (2)

 

REISER, LE DROIT DE SE MOQUER DE TOUT

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11 novembre 1976

 

 

Je crains que les mots « liberté d’expression » ou « laïcité » soient devenus de simples déguisements dans la bouche de ces hauts-parleurs médiatiques que sont les responsables politiques, en tête desquels on trouve deux présidents de la République, l’ancien et le nouveau-eau-eau : Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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27 janvier 1975

J’avoue que voir Balladur défiler pour Cabu à Paris le 11 janvier m’a fait un effet pathétique. Vraiment, le monsieur est d’une magnanimité, d’une générosité à couper le souffle. Effacer, pardonner ainsi les centaines de dessins où Cabu l’a croqué en Louis XV perruqué, au port de tête majestueux, à l’attitude toute de raideur et de dédain, voituré dans sa chaise à porteur par des larbins endimanchés. Votre Majesté est trop bonne, vraiment !

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1976

C’est que, pour Charlie Hebdo, la pratique de la liberté d’expression reposait sur un socle unique : le droit de se moquer de tout et de tous. D’égratigner l’image de tous ceux qui se prennent au sérieux. Ou qui se sont rendus odieux. Pour ça, je crois que Reiser reste encore sans égal. Le plus féroce, c’était lui. 

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1974

Ce qui ne veut pas dire que Cabu hésitait à forcer le trait et à y aller de sa vacherie. Il avait un sens aigu de la dérision. Mais sa méchanceté ne franchissait jamais une ligne invisible. J’appellerais ça, volontiers, une forme de pudeur.

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1975

Reiser, lui, fonçait. Pas de ligne invisible. Il dessinait des bites, des chattes, des trous du cul, au repos, en action, dans toutes sortes de positions. Des féministes ridicules, des hippies grotesques, des homosexuels, des musulmans, tout y passait. Là où Cabu semblait retenir son trait, reculait devant ce que tout le monde appelle la « vulgarité », Reiser lâchait la bride à sa monture. Il la laissait, comme on dit, « s’emballer », avec délectation. Reiser se permettait de se moquer de tout. Non sans une certaine tendresse parfois, mais se moquer. Et se moquer vraiment de tout.

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1974

Maintenant, qu’est-ce qui différencie les deux compères de la génération suivante de Charlie, les Charb, Luz, Riss ? Du Charlie de Philippe Val, vous savez, l’arriviste qui, ayant goûté au pouvoir, s’est dit que oui, somme toute, le néo-ultra-libéralisme n’avait décidément pas que des mauvais côtés ?

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1974

Et pourquoi ai-je un jour cessé d’acheter Charlie Hebdo ? Il me semble que c’est parce que les grands anciens (Gébé, Reiser, Cabu, Wolinski, Cavanna, Delfeil de Ton et même Siné), ne se contentaient pas de mordre et de s’opposer. Ils avaient, comment dire, le « trait existentiel ». Ils portaient une idée, celle de la société dans laquelle ils auraient aimé vivre. 

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La « pensée » de leurs dessins émanait d’une analyse et d’un regard sur le monde qui avaient une profondeur. Ils véhiculaient une utopie, si vous voulez (« stop-crève » pour ceux qui se rappellent Cavanna, pour Reiser l’énergie solaire dans une société plus ou moins libertaire, l'an 01 pour Gébé, etc.). Je me demande si ce n’est pas ça précisément qui manquait au dernier Charlie Hebdo : le souffle et la profondeur d'une pensée véritable. Et l’équipe, même avec Bernard Maris, en restait un peu trop au constat. Et puis franchement, je ne peux m’empêcher de trouver les dessins d’une assez grande médiocrité. Je suis désolé d’oser le dire : Reiser et Cabu, eux, ils avaient du style

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1974

Que voulez-vous, je n’aime certes pas le Front National, mais dessiner sur la double page centrale un étron gigantesque censé représenter Marine Le Pen, je trouve que c’est une analyse pour le moins sommaire, schématique, rudimentaire. C'est finalement très bête. Aussi bête qu'une justice expéditive. On n’évacue pas un problème réel et complexe simplement en tirant la chasse d’eau. Virtuelle, la chasse d'eau, évidemment.

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Pareil avec l’Islam. Au fait, j’ai un aveu à faire : je ne comprends pas la couverture du n°1178, vous savez, le dernier, celui à propos duquel on trouve partout des affichettes portant « Désolé, plus de Charlie ». Je ne comprends pas que tout le monde brandisse comme un trophée un dessin d’une aussi terrible ambiguïté. « Tout est pardonné », je veux bien, mais qui pardonne ? A qui ? Et le barbu enturbanné qui y va d’une petite larme, qui est-ce ? Mahomet, vraiment ? Bon, on va me dire que je cherche la petite bête.

 

Reiser, lui, avait la grossièreté subtile et percutante. Pourquoi a-t-il eu cette idée idiote de mourir de maladie ?

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

dimanche, 11 janvier 2015

POUR CHARLIE HEBDO

Non, pas de « marche blanche ». Non, pas de forêt de crayons et de bougies brandis au-dessus des têtes. Pas de démonstration de « volonté de résistance au terrorisme », de « l'unité nationale ». Pas de manifestation, gesticulante et hurlante ou grave et silencieuse de République à Nation, comme aux plus beaux temps des 1er Mai de la CGT et du PCF conquérants. De toute façon, quelle unité nationale ? On a bien vu le feu de paille de la fiction de « l'unité nationale » lors de la victoire de l'équipe de France en 1998 et de la célébration de cette France « black, blanc, beur ».

Non, ce qu'il aurait fallu, c'est une grandiose

OPÉRATION

FRANCE MORTE.

Pas un bruit, pas une voiture dans les rues, pas un mouvement, pas un cinéma ouvert, pas une seule émission de télévision, de radio. Tous les magasins fermés. Tous les écrans noirs.

LA PARALYSIE TOTALE.

Là oui, c'est une manifestation qui en aurait eu, de la gueule. Et qui voudrait dire quelque chose.

Là, en plus, on les verrait, ceux qui n'en veulent pas, de « l'unité nationale ». Comme le nez au milieu de la figure. Une belle démonstration, ce serait. Du genre mathématique.

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C'ÉTAIT

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QU'ON PRENNE L'ÉVÉNEMENT COMME ON VOUDRA,

 

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c'est fini. Une revue, on me dira ce qu'on voudra, ressemble comme deux gouttes d'eau aux individus qui la font, qui l'animent. On ne remplacera pas les disparus.

On a définitivement changé d'époque.

Je n'oublie rien de ce qui a été.

Il faut maintenant se préparer à ce qui va arriver.

Activement.

J'ajoute cependant que tout ça n'est en aucun cas une raison pour renoncer à un baroud d'honneur de la revue : rien de ce qui a été fait ne saurait être effacé par l'action de quelques fascistes en guerre contre les démocraties.

samedi, 10 janvier 2015

POUR CHARLIE HEBDO

IN MEMORIAM

 

Frédéric Boisseau, Agent d’entretien.

Franck Brinsolaro, Policier du Service De La Protection (SDLP).

Jean Cabut, Dessinateur.

Elsa Cayat, Psychanalyste et Chroniqueuse.

Stéphane Charbonnier, dit Charb, Dessinateur et Directeur de CH.

Philippe Honoré, Dessinateur.

Bernard Maris, Economiste et journaliste.

Ahmed Merabet, Policier.

Mustapha Ourrad, Correcteur.

Michel Renaud, ex-Chef de cabinet du maire de Clermont Ferrand, Organisateur d’une exposition de dessins de Cabu, à qui il rapportait ses œuvres à ce moment précis.

Bernard Verlhac, alias Tignous, Dessinateur.

Georges Wolinski, Dessinateur. 

 

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Je n’aime pas trop le Niagara de larmes de crocodile qui vient de se déverser sur les douze morts de Charlie Hebdo. Chez les alligators, surtout les gros responsables, on a le cuir épais, l'œil sec, et l'on a appris par cœur les « éléments de langage », et l'on s'est entraîné à les proférer avec l'air de la conviction et l'œil humide les plus authentiques.

 

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Cabu, n°361 de Charlie Hebdo, 1977.

Beaucoup de gens disent tout bas, et parfois même tout haut, qu’avec leurs provocations, les agitateurs de Charlie Hebdo « l’ont bien cherché », ce qui traduit sans doute l’arrière-pensée que, somme toute, ils « l’ont bien mérité ».

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Wolinski, n°380 de Charlie Hebdo, 1978. Cécile Duflot avait trois ans.

La vérité oblige à dire que le Charlie Hebdo de Philippe Val (celui de 1992), après avoir convenablement enrichi ses actionnaires (Philippe Val, Cabu, Bernard Maris, et deux ou trois autres), le journal ne se vendait plus assez pour assurer les fins de mois et faire vivre toute une équipe.

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In memoriam Reiser (mort en 1983).

Tout le monde sent bien que quelque chose de gravissime vient de se produire, mais qu’est-ce qu’un journal que plus personne ne lit ? Pour avoir du succès, il faut : 1-Avoir quelque chose à dire. 2-Le dire avec talent. 3-Renifler l'air du temps. On me dira ce qu'on voudra : Cabu, Wolinski et Reiser, non seulement ils avaient les trois, mais en plus, dans leur genre, ils avaient du génie.

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Je ne sais même pas qui est l'auteur de ce dessin.

Ça avait bien changé. Qu'est-ce qu'on parie que, une fois retombé le flot émotionnel de solidarité, après le brandissement pathétique et impuissant de forêts de bougies et de crayons, Charlie Hebdo ne tardera pas à quitter les "unes" de la presse nationale ? Et j'entends déjà l'épitaphe murmurée par les crocodiles entre leurs crocs : « Bon débarras ! ». Qu'est-ce qu'un symbole, face à la réalité concrète et brutale d'un acte ?

Pour que le symbole symbolise, il faut une réalité réelle derrière.

Tout ce qui me reste, c'est le minuscule hommage que je peux rendre ici à trois dessinateurs, trois clowns qui ont marqué leur temps en portant sur lui leur œil pertinent, rigolard et pointu.

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 27 février 2014

CHANTONS SUR LES CHARNIERS

BIGUINE A BANGUI, BIGUINE A BANGKOK

 

Aujourd’hui on se détend un peu. C’est l’actualité des événements qui se produisent dans le monde qui m’a fait penser à Charles Trenet et à sa chanson « Biguine à Bango ! » (cliquer pour visionner). Oh, la chanson est peu connue, certes, mais elle me fait irrésistiblement penser à ce qui se passe dans les capitales de deux pays : la Thaïlande et la Centrafrique.

 

En Thaïlande, une partie de la population en a assez d’être gouvernée par des gens appartenant à une élite corrompue jusqu’au trognon, et pour le faire savoir, elle est descendue dans la rue, au risque de se faire tirer dessus par les militaires de Yingluck Shinawatra, la sœur du nommé Thaksin, réfugié à l’étranger pour ne pas être coffré comme un vulgaire malfaiteur, pour corruption éhontée. 

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Tiens, au fait, est-ce que ce n’est pas le motif qui a poussé une bonne partie de la population ukrainienne à occuper depuis trois mois la place Maïdan ? Remarquez que, pas très loin de là, j’ai lu quelque part que certains Russes reprochent (en parlant assez bas pour ne pas être entendus de l’intéressé) à Vladimir Poutine d’avoir amassé depuis qu’il est au pouvoir une fortune aux dimensions inimaginables. Il posséderait ainsi plus de quarante résidences luxueuses. Il m'arrive de me demander ce que je ferais de quarante résidences, si j'étais dictateur. Passons.

 

Remarquez que les Tunisiens n’ont pas foutu dehors Ben Ali pour une raison différente, et que la première visite qu’ils ont faite dans le palais du dictateur leur a autant coupé le souffle qu’aux Ukrainiens celle que ceux-ci ont organisée dans l’invraisemblable propriété qu’occupait Ianoukovitch jusqu’à son départ. Et j’imagine que si les Egyptiens avaient pu visiter la propriété de Moubarak, ç’aurait été pareil : du marbre et de l'or. Il paraît même que chez Ben Ali, il y avait dans certaines pièces des murs de liasses de billets (je le tiens d'une bonne source, mais allez savoir).

 

Et peut-être un jour prochain ne sera-t-il plus permis aux Africains, les potentats Obiang, Sassou-Nguesso et autres Bongo de réinvestir dans la pierre et le foncier français (l'affaire des « biens mal acquis ») les sommes colossales qu’ils ont piquées dans les caisses de leurs Etats, sans parler des subventions accordées par la « communauté internationale » au titre de « l’aide au développement » (laissez-moi pouffer) qu’ils ont détournées à leur profit et planquées en Suisse, à Singapour ou aux Îles Vierges britanniques.

 

Vous en voulez encore ? Eh bien voyons du côté d'Ankara et d'Istamboul, et des islamistes de l'AKP dirigés par l'islamiste « conservateur modéré » (!) Redjep Tayip Erdowan (en phonétique). Un bon musulman, c'est certain, qui se garde de l'esprit de lucre comme de la peste. Tout faux ! Pris les doigts dans le cambouis de l'argent sale, le bon musulman !

 

Mais peut-être – espérons-le – qu’il n’est pas obligatoire dans tous les pays du monde que ce soient les bandits, gangsters et autres mafias qui arrivent au pouvoir.

 

Cela reste une question malgré tout, par exemple après lecture du copieux dossier paru dans Le Monde récemment au sujet des fortunes faramineuses accumulées par ce que le journal appelle les « princes rouges » et leurs héritiers. Je parle de la Chine, évidemment. N’est-ce pas le fils de l’un d’eux dont on a retrouvé les restes dans les débris fumants d’une Ferrari dernier cri ?

 

Il ne faut donc pas généraliser. On ne peut imaginer – je parle au hasard – que de tels abus puissent arriver dans notre beau pays de France. Jamais de la vie, voyons. Nous avons les capitaines de pédalo les plus intègres de la planète, tout le monde le sait et personne n’oserait contester cette vérité. Et dire que j’annonçais un moment de détente en commençant. Moralité, si l’on va où l’on a décidé d’aller, ce n’est pas toujours sans sinuosités et méandres. Bon, revenons à nos roustons.

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Après la Thaïlande, si nous portons nos regards sur la Centrafrique, que voyons-nous, devant nos yeux ébaubis ? Après le pillage et le meurtre généralisés commis par les milices de la coalition nommée « Séléka », juste retour des choses, c’est maintenant aux milices nommées « anti-balaka » de se dire qu’il est temps de faire couler le sang. Ce n’est qu’une habitude à prendre, comme on peut lire dans l’impressionnante trilogie écrite par Jean Hatzfeld sur la tragédie rwandaise (commencer par l’absolument indispensable Une Saison de machettes).

 

C’est au détour d’amusements aussi simples que ceux fournis par ces informations que la loupiote d’une chanson de Charles Trénet se met à clignoter dans ma tête. Cette chanson, peu connue, je l’ai dit, s’intitule « Biguine à Bango ». Elle dit : « Connaissez-vous la Martinique ? Connais-tu là-bas le Bango ?… ». Voilà, c’est tout. Quoi, ça ne vous suffit pas ? He bien si. Remplacez « Bango » par « Bangui ».

 

Vous pouvez aussi remplacer « Bango » par « Bangkok ». Et vous comprenez pourquoi j’ai parlé de l’actualité en Thaïlande et en Centrafrique. Comment, je ne suis pas très sérieux ? Mais certainement, et non seulement je le reconnais, mais je le revendique haut et fort : il ne faut pas être sérieux sur les choses sérieuses, pas plus qu’il ne faut prendre à la légère les choses légères.

 

Que voulez-vous faire d’autre que du mauvais esprit, au spectacle des horreurs qui se commettent un peu partout dans le monde, et qui constituent le fonds de commerce de tous les médias d’information.

 

En me mettant à fredonner : « Woho ! Woho ! Biguine à Bangui ! » ou « Woho ! Woho ! Biguine à Bangkok ! », j’exorcise en quelque sorte un démon, celui qui, autrement, me laisserait tétanisé d’horreur. On me parlera de dérision, de manque de compassion, et ce ne sera pas complètement faux.

 

Mais je demande qu’on laisse ma compassion un peu tranquille de temps en temps. Ma compassion, si c’était une personne, elle serait classée parmi les grands brûlés, traitée en grand blessé, hospitalisée vite fait dans un service d’urgence, et le monde cesserait de la harceler pour lui laisser le temps de se remettre de tous ses traumatismes et de toutes ses blessures.

 

Ma compassion pour les misères du monde, elle n’en peut plus. Epuisée d’avoir été sollicitée sur tous les fronts des petites et des grandes tragédies qui ensanglantent les contrées émergées de la planète.

 

La compassion, ça suffit ! C'est juste pour ça que je fais semblant de rire ! Parce que, finalement, ça soulage.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

jeudi, 05 décembre 2013

LIBERATION DE LA PAROLE

Quatre recettes de cuisine infaillibles (vous ne pouvez les rater).

 

Recette n°1.

 

Mettez dans une première marmite parlementaire une belle loi consacrant le mariage entre personnes de même sexe. Mettez dans une seconde marmite populaire la voix majoritaire du peuple. Fermez-la hermétiquement avec un bon couvercle de surdité démocratique. Laissez mijoter à l’étouffée. Quand cette marmite populaire explose, appelez cette explosion « libération de la parole homophobe ».

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Recette n°2.

 

Prenez une femme. Mettez-la dans un grand voile noir ne laissant voir que les yeux. Pour bien faire, cachez ses mains sous des gants également noirs. Faites-la se promener dans les rues librement. Quand la marmite populaire explose, appelez cette explosion « libération de la parole islamophobe ».

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Recette n°3.

 

Prenez une ministre d’origine guyanaise. Demandez-lui de pratiquer avec éclat et constance la provocation et le coup de force dans la marmite parlementaire. Au moment où l’on entend, venant des tribunes, des cris de singe et où les spectateurs envoient des bananes sur la pelouse, appelez cette explosion « libération de la parole raciste ».

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VOILÀ COMMENT ON SE REPRESENTAIT LES "NÈGRES" EN 1874

 

Recette n°4.

 

Prenez un référendum de 2005, qui a vu une majorité se prononcer pour le rejet d’un traité constitutionnel européen. Une fois élu président, asseyez-vous carrément sur ce rejet et faites adopter un clone du traité par les « représentants » du peuple. Etonnez-vous alors de la « libération de la parole europhobe ».

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Expérimentez crânement ces quelques recettes. Si, comme on le voit dans la réalité, vous observez la montée de la méfiance et de la haine entre « communautés », dites-vous que vous pouvez être fier de vous.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

dimanche, 02 juin 2013

QUI EST NORMAL ?

 

BLUMENFELD 6.jpg

MAGNIFIQUE ET RECONNAISSABLE PORTRAIT EN PHOTOMONTAGE DU GRAND PHOTOGRAPHE

ERWIN BLUMENFELD.

***

 

Finalement, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, « normal » ? Qu’est-ce qui se cache dans la cave ou le grenier de ce mot pour que certains lui en aient tellement voulu qu’ils ont tout fait pour le faire disparaître, et qu’ils y sont à peu près parvenus ? Plusieurs réponses à ces questions. Pour ma part, j’en vois deux.

 

Pour la première, il faut se référer aux anciennes cartes d’identité, qui comportaient en fin de liste une rubrique intitulée « signe particulier ». Si vous n’aviez pas les yeux vairons, une bosse dans le dos ou une polydactylie, le fonctionnaire préfectoral remplissait la rubrique d’un seul mot : « néant ». Voilà ce que c’est, « être normal » : « signe particulier : néant ».

 

« Particulier », c’est ce qui se distingue de la masse, ce qui sort de l’ordinaire, ce qui est unique et ne ressemble à rien de connu. « Particulier » s’oppose donc à « général », terme qui renvoie à tous les éléments et les caractéristiques partagés par tous les individus composant une population. Voilà : « signe particulier : néant », c’est une autre manière de dire « tout le monde ».

 

Bon, ça, ça vaut quand on reste à distance, car c’est vrai qu’il suffit de s’approcher un peu pour voir que, même si « tout le monde » pourrait être « n’importe qui », ils se ressemblent trop peu pour qu’on puisse les confondre : « n’importe qui » ne ressemble pas à « tout le monde », quand on les regarde d’assez près.

 

Au fond, ce qui fait du mal à l’individu, c’est la question de la distance focale : au « grand angle », vous ne voyez que de la masse, au « téléobjectif », vous ne voyez que des individus, parfois même dans le détail. Je pense au fabuleux travelling vertical de Autant en emporte le vent, dans la rue principale de cette ville du Sud, qui part d’un gros plan sur un blessé étendu, et qui arrive au plan d’ensemble qui montre les milliers (centaines ?) de blessés alignés. 

LA MECQUE 1.jpg

COMBIEN SONT-ILS ICI ?

DANS L'ISLAM, L'INDIVIDU EXISTE A PEINE, PUISQU'IL S'ABOLIT EN ALLAH. PENDANT CE TEMPS, L'OCCIDENT ENCORE CHRETIEN INVENTE LES DROITS DE L'HOMME : UNE INCOMPATIBILITÉ RADICALE. CHEZ LES CHRETIENS, EN CONSEQUENCE, PAS D'ATTENTAT-SUICIDE. ON M'OBJECTERA SAMSON ("que je meure avec les Philistins!"), MAIS SAMSON ETAIT JUIF.

Dans un « plan d’ensemble », l’individu cesse d’exister, car là c’est la statistique qui prend le pouvoir. Et quand on est dans la statistique, l’individu devient l’objet de mesures de mesure : de décisions officielles destinées à le « mesurer ». Et la principale mesure de l’individu dans la statistique consiste en un écart par rapport à la moyenne obtenue.

 

Tant que l'écart ne s'écarte pas trop de la moyenne tout va bien. Regardez les courbes figurant dans le "Carnet de santé" qui accompagne toute naissance : le petit grandit-il correctement ? Mange-t-il suffisamment ?  Remplacez le mot « moyenne » par le mot « norme », et vous avez des chances de comprendre l’enjeu caché du mot. Le mot "moyenne" beaucoup plus neutre, a supplanté le mot "norme". C'est bien sûr une immense avancée.

 

L’essence de la norme, en effet, est statistique. Prenez la taille moyenne des individus, leur poids moyen, l’envergure moyenne de leurs bras et la longueur moyenne de leurs jambes, leur tour de tête moyen, la pointure moyenne de leurs pieds et de leurs mains. Faites du « bertillonnage », comme on disait à l'époque où monsieur Alphonse Bertillon (1853-1914) inventa l'anthropométrie judiciaire.

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FICHE ANTHROPOMETRIQUE REALISEE PAR LA POLICE DU TSAR DANS LES ANNEES 1900-1910, CONCERNANT UN CERTAIN JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI, PLUS CONNU SOUS LE NOM DE

STALINE

Relativisez le résultat de vos opérations, en fonction du sexe des personnes (les dimensions masculines, quand on parle de moyennes, sont supérieures, au grand dam des associations féministes, certes, mais c’est comme ça, « c’est injuste et fou, mais que voulez-vous qu’on y fasse ? », c'est dans Le Bistrot, de Georges Brassens), et voilà : vous êtes en mesure de les habiller de pied en cap, pour l'hiver, pour l'été et pour les demi-saisons.

 

Que dis-je ? Vous définissez les normes non seulement de tous les habits, mais encore de tout le mobilier, tables, chaises, stylos, dans leur hauteur, leur longueur, leur largeur. Encore plus fort : vous calibrez toute l’architecture. Comment sont définies largeur et hauteur des portes et des étages des immeubles où nous habitons ? La    largeur des sièges de nos voitures ? C’est comme les dimensions de nos vélos et de nos smartphones : on a fait une moyenne des dimensions humaines. C'est la deuxième réponse aux questions du début.

 

Que ce soit injuste envers les personnes trop grandes ou trop petites, trop lourdes ou trop légères, c'est certain. Pensez seulement à la hauteur où est située la fente où on glisse les pièces pour un ticket de bus. Mais à qui s'en prendre de cette injustice ? Et puis, il existe des gens dévoués (appelons ça des compensations ?), comme le montre le mariage, en 2010 ou 2011, de Bao Xishun, berger de 236 centimètres, et de Xia Shujuan, Chinoise de 1,68 mètre. Certains diront peut-être cependant, à l'instar d'O. : « Ils sont fous, ces Chinois ! ».

BAO XISHUN BERGER 236 & XIA SHUJUAN 168.jpg

Moralité, le théorème est le suivant : est normal l’individu dont les dimensions ou les caractéristiques sont contenues dans la fourchette d’une moyenne établie scientifiquement, selon les lois statistiques. Conclusion logique : tous les autres peuvent à bon droit être considérés comme anormaux. Qu'est-ce que c'est, cette panique à l'idée de mettre le mot exact sur la chose ? Mon Dieu, vous osez appeler un chat un chat ? Quelle folle témérité, Dieu me damne et ventre saint-gris !

 

Tout dépend ensuite, évidemment, de la façon dont les gens et la société (pas la même chose) considèrent les anormaux et leur font une place. Car Georges Brassens (encore lui !) le chante très bien : « Mais les braves gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux ». C'est un autre problème. 

 

Mais il n'y a aucune raison de se cacher derrière son petit doigt et d'appeler autrement qu'anormales les personnes qui crèvent les plafonds ou les planchers de la moyenne de la population, que ce soit par leur taille ou leur poids. Ou autre chose. Il y a tant de gens qui sont si fiers d'être HORS-NORME ! C'est tout à fait curieux, d'ailleurs. Pourquoi "hors-norme" est-il si flatteur ? Pourquoi "anormal" est-il si tabou ? Elles sont pas mignonnes, mes questions ? 

 

A bas l'euphémisme et autres précautions oratoires politiquement correctes ! Puisqu'il s'agit de gérer les populations (on est dans une société de masse, ce n'est pas moi qui le dis), il faut être exact et précis, et mettre sur la chose le mot qui la désigne. Partant de là, tout ce qui n'est pas dans la norme est anormal. Et je ne vois pas pourquoi il faudrait avoir honte de ça. Et de le dire.

 

Je sens que je vais encore me faire appeler Arthur !

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

jeudi, 17 janvier 2013

POUR UNE POIGNEE DE SABLE EN FEU

Pensée du jour :

« Le malheur est un marche-pied [sic] pour le génie, une piscine pour le chrétien, un trésor pour l’homme habile, pour les faibles un abîme ».

 

HONORÉ DE BALZAC
 

Alors, fallait-y y aller, fallait-y pas y aller ? Où ça ? Comment ? De quoi ? Ben les Rafales, les bombes, la France à l’assaut de ses anciennes colonies ! La guerre, quoi ! Fallait-il, une fois de plus, endosser l'uniforme du justicier et du redresseur de torts, du défenseur de la veuve et de l'orphelin ? S'occuper des affaires des autres ? Ils ont appelé l'opération du nom d'un charmant félin, le SERVAL, qui, paraît-il et dans les temps anciens, fut un compagnon de chasse de l'homme (je crois ce qu'on me dit, moi, je fais confiance, vous pouvez pas savoir). 

Alors, fallait-il que le président de la France, FRANÇOIS HOLLANDE, décidât que la France entrât en guerre ? Personnellement, j’ai tendance à penser qu'oui (l'apostrophe, c'est juste pour éliminer l'hiatus - et non pas "le" hiatus, comme disent les étourdis et les ignorants). Pour la raison simple que, certes, ce sont les affaires des autres, mais pas complètement quand même, à cause, par exemple, de l'importance de la communauté malienne en France. Eh oui, l'industrie a eu besoin des bras maliens. Faut assumer.

 

Si, face à la pétaudière géopolitique que constitue la Syrie, rien ne semble bouger, en revanche, face à la main de fer que quelques centaines de gangsters, de sadiques et, pour tout dire, de FASCISTES ont abattue sur les populations du nord du Mali, il fallait donc agir sans attendre qu’ils se fussent implantés à demeure et qu’ils eussent étendu la surface de leur conquête à l'ensemble du Mali. Et plus, si affinités, comme on dit. Pour la France, c'est d'une certaine manière de l'autodéfense. 

 

Que ces fascistes soient aussi musulmans n’y change rien, et en plus il est permis d’en douter fortement : des salafistes tunisiens n’ont-ils pas fait brûler le sanctuaire soufi (la tendance mystique et pacifique de l’Islam, s'il en est) de Sidi Bou Saïd, avec les Corans qui y étaient. Des musulmans qui brûlent le Coran ? Voilà un scoop, coco.  Fascistes j’ai dit, fascistes je maintiens. Et des bandits par-dessus le marché, dont le projet est, à travers le Sahara, la construction d'une autoroute de la drogue à destination de l'Europe. Coupeurs de mains pour compléter la panoplie et soigner l'image médiatique. 

 

Parmi eux figurent d’ailleurs peut-être des Toubous tchadiens, les anciens mercenaires sur lesquels KHADAFI faisait pleuvoir l'or de son pétrole. Il y avait en tout cas beaucoup de Touaregs qui, une fois le mécène tué atrocement (= lynché sans procès),  sont rentrés chez eux (façon de parler, ils sont nomades, nous dit-on), en emportant tout un tas de lance-missiles perfectionnés qu'ils avaient appris à manœuvrer. 

 

Remarquez, KHADAFI est mort, mais l'argent continue à affluer dans les caisses des salafistes pour qui l'Arabie saoudite est le paradis sur terre, mais qui, au passage, ne peuvent pas encadrer les Frères musulmans. Et on nous raconte que l'Arabie Saoudite et le Qatar sont nos alliés ?

 

En tout cas, on leur achète tellement de pétrole qu'ils peuvent tout se permettre : acheter le PSG ou des hôtels particuliers du XVIIIè à Paris, et donner aux salafistes et autres djihadistes assez d'argent pour former des armées anti-occidentales. Heureusement, tous sont des sunnites, et s'entendent pour vouloir exterminer ces salopards de chiites et leurs cousins alaouites. On prend les paris sur ce qui va se passer entre eux, quand ils auront eu la peau d'ASSAD, en Syrie ?

Les Toubous du Tchad et les Touaregs de nulle part et de partout croient-ils seulement en quelque chose d’autre que l’argent ? C'est quoi au juste, ce fantasme des « droits des peuples à disposer d'eux-mêmes », au moment où la cocaïne des cartels de Colombie et d'ailleurs nous arrive à travers le Sahara ? Au nom du « droit à l'autodétermination », sans doute ?

 

Je pose juste la question. Reste que couper des mains et brûler des sanctuaires est le fait d'une petite bande de "tableraseurs du passé", qui me semblent autrement dangereux que les "sans-culotte" de 1793, qui n'avaient au moins dans le collimateur que tout ce qui déparait la sacro-sainte égalité. Les bandits fascistes du Sahel, eux, sèment leur bon plaisir et leur mafia partout où ils font le malheur des autres en débarquant dans leur existence. Et tout ça, grâce à la guerre en Libye.
 

Les LE PEN, à côté, c’est du pipi de chat et de la roupie de sansonnet, et quand on compare, ça fait même étrange de les entendre traiter de « fachos ». Ils n’ont pas encore coupé de mains, eux. LE PEN en Algérie ? Certes, mais il n’a rien fait d’autre que ce qu’ont fait les AUSSARESSE, BIGEARD, MASSU et compagnie. Je le dis d’autant plus volontiers que je ne suis pas près de voter pour MARINE. Il ne faut pas confondre fascisme et "créneau porteur".  

 

Bref. Personnellement, je suis aussi assez favorable à l’entreprise au Mali, parce que j’ai entendu un général déclarer sérieusement que l’opération n’était que la 2ème phase de ce qui avait été commencé en Lybie par un certain … NICOLAS SARKOZY. Car ce qui est prouvé, c’est que la catastrophe malienne découle directement de la décision va-t-en-guerre de NICOLAS SARKOZY, inspiré par son « Père Joseph » nommé BERNARD-HENRI LÉVY, de tuer le Colonel KHADAFI.

Les charmants garçons d'AQMI (ex-GSPC), du MUJAO et d'Ansar Eddine ne sont que des ingrats : ils devraient savoir gré à NICOLAS SARKOZY de leur avoir ouvert en grand les portes des arsenaux pléthoriques et superbement garnis de MUHAMMAR KHADAFI.
 

Digne successeur de son prédécesseur, FRANÇOIS HOLLANDE prend bien soin de placer ses pieds dans les traces laissées par ceux du gars à qui il sortait, en plein débat préélectoral : « Moi, président de la République, … Moi, président … ». Mais pour être honnête, il faut dire que HOLLANDE a été obligé de prendre sa décision d’intervenir à cause de la situation créée par l’irréflexion congénitale propre à SARKO, et par son besoin souverain de faire du spectaculaire (dictature du 20 heures de TF1).
 

« Le changement c’est maintenant », qu’il disait. Remarquez, SARKOZY nous avait déjà fait le coup de la « rupture » en 2007. Et en fait de « rompre », il avait surtout « cassé » (l’hôpital, l’école, la justice, la police, …). Ah c’est sûr, HOLLANDE prend bien soin de ne rien casser. Moi dans mon coin, j’avais déjà pensé qu’il ne « cassait rien » (comme on dit vulgairement), HOLLANDE. Et pourtant si : il a envoyé l’armée « casser du nègre et du bougnoule », comme on disait joliment, du temps de la « coloniale ».
 

Surtout, il prend soin de ne rien casser de ce qu’a fait le prédécesseur, NICOLAS SARKOZY. C’est sûr qu’il veille à ce que les ruines laissées par lui restent en l’état, aussi propres et nettes qu’il les a trouvées en entrant dans les « lieux » (si vous voyez ce que je veux dire). Rien n'est plus seyant que de belles ruines bien entretenues. Voyez Pompéi.
 

Reste que les frontières dessinées par les colonisateurs de l’Afrique avant leur départ relèvent la plupart du temps de la plus haute fantaisie. Cela vient en grande partie, ai-je cru comprendre, du fait que ce sont des officiers de l’infanterie terrestre qui ont manié le crayon. Alors que les frontières tracées sur les cartes, mettons, en Asie du Sud-Est, l’ont été par des officiers de marine, et que sur le plan ethnique, en gros, ces frontières ont du sens (idée de l'immense géographe YVES LACOSTE). Pas celles des pays du Sahara.

Le marin, il a un peu étudié le terrain, il a vu les populations dont il a fumé l’opium, il agit avec un certain tact et une certaine subtilité. Le biffin, lui, il carbure à l'alcool, il ne se tracasse pas, il prend une grande règle et c’est parti pour tracer de beaux traits bien rectilignes. Ça y est, vous avez un Etat. Ben non, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Un Etat, avec tous ses attributs, pour que ça ait une cohérence, il faut procéder autrement. Les seuls traits qui aient un peu de sens, là, sont ceux qui suivent le tracé des fleuves. Et encore : quels fleuves ?
 

A cet égard, de la Mauritanie au Soudan (c'est-à-dire de l’Atlantique à la Mer Rouge), en passant par le Mali, le Niger et le Tchad, ainsi que par le sud de l’Algérie, de la Lybie et de l’Egypte, l’arbitraire des tracés relèverait du registre le plus comique si, dans la réalité, ceux-ci n’étaient pas de pures fictions. Je crois rêver quand j’entends un journaliste déclarer doctement que « l’Algérie va fermer ses frontières ». Il sait ce que c'est, une frontière de 1400 kilomètres ? Dans le désert ? C’est ce qui s’appelle avoir le sens des réalités. Oui : des réalités virtuelles. Voilà ce que c'est quand on joue trop à la console.
 

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 29 novembre 2012

UNE SORTE DE MAFIA SOCIALISTE

Pensée du jour :

« C'est ainsi qu'à la suite de traités "culturels", ou commerciaux, avec la Chine, nous allons recevoir des morts. On ne peut guère offrir que ce qu'on a. Il ne faut pas attendre de Pékin du chevreton ou de la fourme à points bleus. En revanche, nous aurons des "pièces anatomiques". (...) Nous aurons donc des cadavres chinois. Malheureusement, nourris exclusivement de riz, ils ont les os extrêmement frêles. C'est une constatation que tous les médecins ont faite depuis la guerre russo-japonaise : le mangeur de riz a l'os cassant. On l'enverra en "colis fragile". Les petits cadeaux entretiennent l'amitié ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

C’est vrai, je le reconnais, je l’avoue, depuis quelque temps, j’ai tendance à délaisser ici ce qui se passe autour de nous, à commencer par les feuilletons en cours en Syrie, en Israël-Palestine, ailleurs sûrement. Tiens, au fait, ça fait très longtemps qu’on n’a pas entendu parler de monsieur ROBERT MUGABE.

 

 

Peut-être qu’il ne s’y passe rien, au Zimbabwe, depuis qu’il a lancé la chasse aux blancs, enfin, la chasse aux terres cultivées par les blancs, au motif que c’était de l’accaparement hérité des colonies, et depuis que ces terres, après le départ de leurs « propriétaires » (on n’ose plus dire ça), sont tombées en friches et devenues improductives, obligeant constamment le pays à demander l’aide internationale d’urgence. Plus simplement, c’est sans doute qu’aucun organe de presse n’estime intéressant d’envoyer un journaliste à Harare.

 

 

Autrefois, les informations, ça s’appelait « les actualités ». Et c’était déjà de la propagande. Aujourd’hui que la hiérarchie des valeurs a été passée à la moulinette télévisuelle, et à la rubrique des « étranges lucarnes » (dans Le Canard enchaîné), le pire côtoie sans pudeur le meilleur, avec néanmoins une préférence marquée pour le premier des deux. Mais je ne vais pas faire mon Don Quichotte et me lancer dans une énième (et vaine) offensive contre la « machine à mouliner du vent » qu’est la télévision.

 

 

Devenue un véritable mode de vie, la télévision constitue une sorte de pilier, qui structure l’existence d’une part non négligeable de la population humaine de la planète, y compris dans les pays musulmans, où elle a été admise comme sixième pilier de l’Islam, avec Al Jazira. Je ne vais pas me faire que des amis, mais c’est vrai ça : je ne vois pas pourquoi quelques milliards de musulmans n’auraient pas droit au déluge de propagande qui s’abat sur l’humanité souffrante par le biais de ce que beaucoup de naïfs persistent à considérer (et tous les pouvoirs à présenter) comme un « merveilleux outil d’éducation et d’information ».

 

 

L’actualité aujourd’hui ? C’est cette envoyée spéciale qui passe toute une journée devant la porte d’un juge bordelais en train d’auditionner un certain NICOLAS SARKOZY et qui, n’ayant rien à dire, puisqu’il ne se passe rien, se contente d’avoir froid devant la caméra. C’est aussi La Course du rat (excellente BD de LAUZIER), où JEAN-FRANÇOIS COUILLON et FRANÇOIS FRAPPÉ veulent s’asseoir à la place du calife, en vue de devenir le Sultan (rien de moins) en 2017. Je me dis que le fromage doit avoir un goût délectable.

 

 

L’actualité aujourd’hui ? On en apprend, du joli, sur la mafia politique qui nous gouverne en lisant un excellent article sur une des plus vieilles amitiés politiques qui soude trois lascars (dans l'ordre, MANUEL VALLS, ALAIN BAUER, STEPHANE FOUKS), dont l’un est assis dans le fauteuil de ministre de l’Intérieur, dont l’autre, longtemps plus en retrait, s’est fait bombarder (par son alors récent copain NICOLAS SARKOZY, et, évidemment dirons-nous, au mépris des procédures habituelles et au grand dam des universitaires, ça vous étonne ?) professeur à une chaire de criminologie après avoir présidé aux destinées du Grand Orient de France, et dont le troisième, à la surface de notoriété médiatique encore moins vaste (coprésident de Havas quand même !), s’est dès longtemps spécialisé dans la « communication politique ».

 

Le premier fait parler de lui presque tous les jours dans les cercles qui le croyaient « de gauche », et qui découvrent sans cesse que plus il agit en tant que ministre, moins il l’est, « de gauche ». C’est évidemment MANUEL VALLS. Monsieur ALAIN BAUER a très tôt formé le projet de devenir Grand-Maître du Grand Orient, le top de ce qui se fait en matière de mafia franc-mac. Quant à STEPHANE FOUKS, il ferait presque pâle figure, sauf qu’en matière de com’, il s’y connaît, et l’on peut dire qu’il se sent là, tout de suite, comme un poisson dans l’eau : responsable étudiant, il savait comme personne remplir une salle. C’est peut-être un talent, après tout.

 

 

Tout de suite, ils se partagent le marché politique, comme savent le faire des « parrains » qui jugent la paix préférable pour la prospérité des affaires. Tout de suite comme des vieux routiers. Ont-ils vingt ans, quand ils se retrouvent à la cafétéria de Tolbiac ? « Moi, je rêve un jour d’être grand maître ». « Moi je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier ; j’aime la communication ». « Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République ». Vous les avez reconnus ? C’est un certain JULIEN DRAY qui témoigne, vous savez, celui qui a récemment fâché SEGOLENE ROYAL en invitant DOMINIQUE STRAUSS-KAHN à son anniversaire.

 

 

JEAN-CHRISTOPHE CAMBADELIS y va aussi de son témoignage : « Chacun des trois avait déjà un morphotype : communicant, agitateur politique et, au choix, flic ou homme de réseaux. (…) Aux Jeunesses Socialistes, ils ont chacun une tâche : Manuel, la politique et la vie publique ; Bauer, la tactique et les manœuvres d’appareil ; Stéphane la communication ». Ces messieurs sont convenus de ne pas se marcher sur les pieds.

 

 

Ces trois-là viennent de fêter leurs 150 ans (sic ! Ils sont nés en 1962, sauf FOUKS ?) en « privatisant » les deux étages du restaurant Drouant (celui du Goncourt), et en invitant une bonne centaine de personnes : « Des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières ». « On offre des livres rares, des alcools forts millésimés ». Dans le trio qui invite, la personnalité la plus « intéressante » est peut-être celle d’ALAIN BAUER.

 

 

Le site wikipédia le présente comme un « consultant en sécurité » (on n'est pas plus pudique). Né en 1962, il est socialiste à 15 ans. Trente ans plus tard, il devient conseiller de SARKOZY. Sa spécialité ? La police. Plus précisément, les relations dans la police. Devenu vice-président de Paris-I-Tolbiac (en 1982, tiens, tiens), il suscite ce commentaire admiratif : « Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans ». En 1982, il avait 20 ans. Entre parenthèses, ça en dit long sur le Parti Socialiste de FRANÇOIS MITTERRAND, et bien avant sa victoire de 1981.

 

 

Le plus « intéressant » dans cette carrière « intéressante » me semble être le fait que monsieur ALAIN BAUER illustre à merveille une notion très à la mode : le RÉSEAU. Avec ALAIN BAUER, si vous additionnez le réseau FRANC-MAÇON, le réseau JUIF, le réseau POLICIER et le réseau SOCIALISTE, vous obtenez un « carnet d’adresses » épais comme un Bottin de Paris dans les années 1950 (minimum 15 cm sur papier fin). ALAIN BAUER est à lui seul une incarnation du concept de RÉSEAU. Sa personne est un LOBBY. C'est très fort.

Cet homme est à lui seul une agence d’influence. Et je vais vous dire : les idées politiques, franchement, il n’en a rien à cirer. Et je vais vous dire mieux, il ne faut pas chercher ailleurs les "idées" (si par hasard ce sont des idées, et non de simples moyens de gouvernement) que MANUEL VALLS met en application maintenant qu’il est ministre : ALAIN BAUER, son vieil ami, enseigne à l’EOGN (officiers de gendarmerie) et à l’ENSP (cadres de la police). J’avoue que je n’ai pas lu les ouvrages de monsieur ALAIN BAUER. Honnêtement, quand ils ont paru, je faisais autre chose, j’étais en plongée sous-marine, sans doute.

Merci à ARIANE CHEMIN, pour la qualité de son article du Monde. Alors ça, oui, c'est ce que j'appelle du journalisme !

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 19 novembre 2012

MAUVAIS GOÛT ET LIBERTE D'EXPRESSION

Pensée du jour :

SOUPIRAIL 6.jpg

"SOUPIRAIL" N°6

 

« On s'occupe beaucoup de gagner du temps. A-t-on raison ? C'est autre chose. Tout le monde sait l'histoire du Chinois qui demandait au policeman le chemin de la gare : "Première à droite, deuxième à gauche, lui répondit le policeman. Mintenant si vous voulez passer par les petites rues, vous pouvez gagner vingt minutes." "Et qu'en ferais-je ? " demanda le Chinois qui se hâta lentement de passer par le plus long ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

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N°418 - 1978

HARA KIRI fut une grande revue du paysage français, de son n°1 (septembre 1960) à son n°291 (décembre 1985). Les moutures suivantes (jusqu'à la sixième !) ne furent que des survivances, d'abord portées par le Professeur CHORON (GEORGES BERNIER), qui s'éteignirent doucement, même si le titre paraît toujours. Les cibles préférées ? Le SEXE, la RELIGION, la RACE.

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CHARLIE HEBDO N°73 - 1972

Enfin pas exactement : je devrais dire tous ceux qui se prenaient très au sérieux sur chacun de ces sujets, autrement dit les militants dans leur ensemble, à commencer par les militants du SEXE (tout ce qui gravite autour du féminisme et de l'indifférenciation sexuelle), les militants de la RELIGION (là, ils s'en donnaient à coeur joie, que ce soit le croissant, la croix ou l'étoile), les militants de la RACE et des grands sentiments antiracistes, tiermondistes et masochistement universalistes. Et principalement sous l'angle de la BÊTISE qui en accompagne les manifestations dans les discours de ceux qui ont accès aux médias.

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N°179 - 1976 

Je me rappelle distinctement la publicité pour Hara Kiri diffusée à la radio (Europe 1) à une époque : « Si vous ne voulez pas l'acheter, eh bien volez-le ! ». C'était gonflé, mais ça ressemblait trait pour trait à l'esprit de la revue. Et puisqu'on parle publicité, c'est à l'équipe d'Hara Kiri qu'on doit ce slogan définitif, qui a le compact, le brillant et le tranchant de la pierre d'obsidienne : « La publicité nous prend pour des cons ! La publicité nous rend cons ! ». 

 

 

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1975

Pour donner une idée de ce que fut le ton Hara Kiri, et surtout ce qui en sépare l’époque de la nôtre, je me propose juste, aujourd’hui, de montrer quelques couvertures du mensuel (1ère et surtout 2ème génération), dans sa version initiale, et dans sa version hebdomadaire, qui s’y est substituée quand il a fallu remplacer dans l’urgence le défunt HKH (Hara Kiri Hebdo), étranglé pour cause de crime de « lèse-général-DE-GAULLE ».

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N°205 1978

 Posez-vous juste la question : combien y aurait-il de procès pour « diffamation, antisémitisme, islamophobie, outrage à la pudeur, incitation à la haine raciale, incitation à l'alcoolisme, incitation à la discrimination,  incitation à la violence, etc ... », si de telles couvertures étaient publiées aujourd'hui ?

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1977 

HKH 94 1970.jpgJ’imagine d’ailleurs que l’équipe de CAVANNA, CHORON et compagnie ont dû sacrément se fendre la pipe en conférence de rédaction, quand la formule assassine est sortie : « Bal tragique à Colombey : 1 mort ». DE GAULLE est mort le 9 novembre 1970. 

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N°203 1978

Or il faut savoir que le 1ernovembre 1970, une boîte de nuit a brûlé à Saint-Laurent-du-Pont (Isère), au milieu de la nuit. Bilan : 146 morts quand même, ce qui n’est pas négligeable et fit donc les gros titres.

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N°1 - 23 NOVEMBRE 1970

Tout le monde aurait oublié le drame si une équipe d’hurluberlus n’avait eu l’idée de mettre en couverture de leur hebdomadaire contestataire une sorte de synthèse des deux événements, dans la formule ramassée désormais immortelle : «  BAL TRAGIQUE A COLOMBEY : UN MORT ».

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1979

Le dernier numéro de la revue Hara-Kiri Hebdo est donc sorti le 16 novembre 1970. L’équipe, pour remplacer aussitôt le titre défunt, se tourna vers le cousin – exclusivement consacré à la bande dessinée – Charlie (mensuel), lui accola le suffixe « hebdo », et le tour fut joué : l’aventure pouvait se poursuivre. On ne changeait rien.

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1980 : COLUCHE CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE DE 1981

L’équipe a pété des flammes pendant une vingtaine d’années. La plupart des membres en sont connus : CAVANNA le rital, REISER, mort trop tôt, GÉBÉ (GEORGES BLONDEAUX), CABU, WOLINSKI, DELFEIL DE TON, WILLEM et, last but not least, GEORGES BERNIER, alias Professeur CHORON. Il y avait aussi un certain PIERRE FOURNIER, qui mérite de rester dans les manuels d’histoire comme fondateur d’une revue fondatrice, j’ai nommé La Gueule ouverte.

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N°416 1978 WOLINSKI

Tous les « écologistes » actuels doivent, qu’ils le sachent ou non, quelque chose, d’une part, à RENÉ DUMONT, et d’autre part à PIERRE FOURNIER. Je salue la mémoire de cet homme, mort brutalement (si je me souviens bien), qui fut un élément moteur dans les débuts de l’écologie (que j’appellerai « combative » plutôt que « militante », une écologie de conviction, et pas encore de parts de marché électoral). Passons.

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N°248 1975 WOLINSKI

Moi, si on me demandait de résumer l’esprit Hara Kiri, je dirais « déconnade et provocation », d’un côté, et de l’autre « imagination et liberté ». J'ajouterais : « transgression», parce qu'à cette époque, le mot avait encore une signification.

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N°335 1977 REISER

L’éteignoir qui s’est abattu depuis deux décennies sur l’expression libre a creusé une sorte de « Fosse des Mariannes » entre les extensions policières (extérieures et intérieures) de notre présent et les effervescences de l’époque Hara Kiri.

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N°242 1975 GÉBÉ

Tout le « mauvais goût », c’est-à-dire tout ce qui a quelque chance de heurter la sensibilité bourgeoise, assimilée au conformisme le plus sourcilleux, constitue la pâture privilégiée de l’équipe Hara Kiri. Je passe sur le cynisme de CHORON, qui a profité de la naïveté des autres en ce qui concerne les affaires pour s’approprier la marque.

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N°303 1976 REISER (EN 2012, IL N'Y A RIEN A CHANGER)

Mais DELFEIL DE TON a raconté quelque part par quels détours malpropres CHORON, dans les débuts, se procurait l’argent nécessaire auprès d’une vieille et riche rombière, séances dont il avait la lucidité de revenir dégoûté. En matière de mauvais goût, CHORON était un connaisseur, un praticien, un expert. J’imagine que c’est à lui qu’on doit les pires « visuels » publiés dans la revue.

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N°266 1975

Le mauvais goût a, par bonheur, été rayé par la « Raison morale » de toutes les tablettes de toutes les publications illustrées offertes à l’appétit des chalands friands, obligés de se rabattre sur les « créneaux spécialisés » et autres ghettos, souvent payants, voire clandestins. Sans doute de façon à retrouver les joies de la transgression, j’imagine.

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N°366 "COMMENTAIRE", SI L'ON VEUT, DE LA VISITE DE SADATE A BEGIN EN 1977

C’est le tableau d’une époque qui fut. Et qui n’est plus. Qu’on se le dise, l’heure est à l’égalité de TOUS devant TOUT. RENÉ GIRARD, dans son analyse de La Violence et le sacré, fait de l'indifférenciation généralisée une étape préalable à la généralisation de la violence. S'il a raison, ça promet ! 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

samedi, 03 novembre 2012

POURQUOI MOHAMED MERAH EST-IL MORT ?

Pensée du jour : « Voici de nouveau la misère : nous n'avons plus de vin ».

 

LEON BLOY

 

 

Les questions qui me viennent à propos de la façon dont les flics de la DCRI ont « géré » le cas MERAH sont de plusieurs ordres. Il faut d’abord un petit retour en arrière, et rappeler que la DCRI résulte d’une fusion : celle de la DST et des RG. DST pour Direction de la Surveillance du Territoire, RG pour Renseignements Généraux. Autrement dit, d’un côté la chasse aux espions, de l’autre la chasse à l’ « ennemi intérieur ». Le contre-espionnage et la surveillance de la population.

 

 

Il fut un temps, nous eûmes un voisin qui travaillait à la DST. Je me rappelle quelques petites choses qu’il nous racontait. Par exemple, la tâche de son service était de collecter des renseignements sur les membres de l’Orchestre et des Chœurs de l’Opéra. La raison de cette idée a priori bizarre ? Leur origine souvent étrangère. Il fallait s’assurer que leur présence en France était exclusivement motivée par des raisons professionnelles et musicales. Un certain nombre venaient des « pays de l’est », il y avait peut-être des espions, allez savoir. C’était la guerre froide.

 

 

La tâche des RG, ce n’était pas du tout la même chose. Pour résumer, quand il y avait une manifestation dans la rue (syndicats, partis, casseurs, …), c’était eux qui, montés sur des bornes, photographiaient méthodiquement tous les porteurs de banderoles et ceux qui marchaient derrière. On ne sait jamais, il pouvait se cacher parmi eux quelques dangereux subversif, agitateur, lanceur de cocktail molotov. Il faut bien renseigner les autorités de l’Etat sur ceux qui risquent de les jeter à  bas.

 

 

Deux services voués à des tâches radicalement hétérogènes donc. Enfin, peut-être pas si hétérogènes que ça dans le fond, je ne suis pas spécialiste. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que c’étaient deux « maisons » différentes, gérées différemment, où les personnels avaient, comme on dit, des « cultures » différentes, ce qui veut sans doute dire que les façons de travailler se distinguaient nettement, et que les automatismes professionnels des uns et des autres n’avaient pas grand-chose à voir.

 

 

Malheureusement, en 2002, arrive au Ministère de l’Intérieur un homme qui, en matière de maintien de l’ordre et de sécurité publique, a des convictions fortes, certains disent des lubies. Il s’appelle, tout le monde le connaît, NICOLAS SARKOZY.

 

 

La première mesure « emblématique » prise par le guignol de vogue (autant dire ses premiers dégâts), pour renforcer la sécurité, fut d’en finir avec la « police de proximité », mise au point par la gauche de JOSPIN pour modifier l’image de la police auprès des populations des « quartiers ». Ce en quoi le concept jospinien a montré son efficacité. Mais l’idée avait le tort d’être « de gauche ». Et de bafouer en apparence la sacralité de l'uniforme et de l'autorité.

 

 

SARKO est arrivé avec ses muscles : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! », et a proclamé : « Les flics ne sont pas payés pour jouer au football avec de jeunes voyous ». Il leur a dit, à ses flics, de faire péter l’autorité de l’uniforme et de restaurer la majesté des défenseurs de l’ordre public. En leur ordonnant d’être efficaces, je veux dire de « faire du chiffre » et d’obtenir des « résultats ».

 

 

Si j’ai le temps, je dirai comment c’est tellement facile de « faire du chiffre », qu’on se demande pourquoi certains policiers qui ont encore le sens du métier se donnent du mal pour lutter contre la vraie délinquance.

 

 

Cela a donné la garde à vue à tout bout de champ (800.000 par an), le prélèvement généralisé de salive pour l’ADN (vous passez au tribunal si vous refusez), l’explosion du délit d’ « outrage et rébellion », le tutoiement institutionnalisé. On voit ce qu’il en est résulté à Marseille, où la ville vient d’arroser au champagne son 23ème mort par arme à feu de l’année, et où le mot « kalachnikov » ne s’est jamais si bien porté.

 

 

La deuxième mesure, dont le ratage policier dans l’affaire MERAH est sans doute une conséquence, ce fut donc la fusion RG-DST dans un machin appelé DCRI. Sans doute sur la base du culte de l’idée « un seul chef pour une plus grande efficacité ». L’idée, certes, n’est pas mauvaise en soi. Mais ce fut une décision purement administrative tombée de tout en haut, sans laisser aux choses et aux gens le temps de s’accoutumer.

 

 

D’après ce que je peux en savoir (la presse), la partie DST fut préservée, au détriment du maillage du territoire, naturel à la partie RG. Cela veut dire qu’on privilégie la centralisation du pouvoir, et qu’on considère les « locaux » comme de simples exécutants, lampistes et lampions. Cela veut dire une chose : le culte du chef. On reconnaît bien là la « patte » de SARKOZY.

 

 

Qu’on se le dise : il y a quelqu’un aux commandes. En plaidant l’éthique de la « responsabilité » ! S’il se sentait vraiment « responsable », il serait déjà en chemise et la corde au cou, devant ses juges, NICOLAS SARKOZY. Ce triste individu a simplement accéléré la dévaluation de l'image du policier dans l’esprit des populations. Et exacerbé l’hostilité de celles-ci à leur égard. Il faut faire péter l’autorité de l’uniforme, on vous dit !

 

 

Alors finalement, qu’est-ce qui pose question, dans l’affaire MOHAMED MERAH ? Que la « tête » parisienne ait méprisé les alertes de l’ « antenne » toulousaine n’est sans doute pas niable. Deux détails de l’affaire attirent l’attention : 1 – Le lendemain des meurtres de Montauban (des militaires français), la direction parisienne ordonne à l’antenne de diriger son attention vers l’extrême droite (syndrome BREIVIK ?) et d'abandonner la piste islamiste ; 2 – Un peu avant, elle a été jusqu'à envisager de recruter MERAH comme indicateur.

 

 

Les apparences plaident pour l’incompétence du haut commandement de la DCRI. Mais il y a une autre piste : la dérive idéologique. Toujours l’histoire de la mécanique des idées plaquée à toute force sur une réalité. Mésestimation, sous-estimation, aveuglement, erreur de jugement : n’en jetez plus. L’incompétence reste possible, voire plausible.

 

 

Mais il me vient une question bête. C’est sûr, MERAH n’avait aucune chance d’échapper aux policiers. Combien étaient-ils, autour de son logement ? On s’en fout. Moi, je m’interroge : pourquoi a-t-il été tué ? Comme ça, directement, d’une balle bien placée ? MOHAMED MERAH a-t-il été tué par un tireur d’élite sur un ordre spécifique ? Quelqu’un a-t-il ordonné que MOHAMED MERAH soit abattu ?

 

 

Je n’ai évidemment aucun élément pour faire de cette question autre chose qu’une simple hypothèse. Parce qu’il faut savoir qu’un « sniper » (en anglais, « tireur isolé »), s’il est vraiment un tireur d’élite, est capable de loger une balle de 5,56 (le calibre OTAN) dans une pièce d’1 euro à 500 mètres (vitesse initiale : 1300 mètres / seconde).

 

 

Le tireur qui a abattu MOHAMED MERAH pouvait l’atteindre dans des parties non vitales du corps (épaule, jambe, pied …). Je me dis que, si MOHAMED MERAH est mort, c’est qu’il devait mourir. Je me dis que seuls les morts ne parlent pas. A-t-il fallu l’empêcher de parler devant des juges ?

 

 

Et j’échafaude, et j’élucubre : nous sommes à proximité de l’élection présidentielle. NICOLAS SARKOZY lit les sondages. Il se dit, peut-être comme JACQUES CHIRAC en 1988 face à FRANÇOIS MITTERRAND, qu’une opération spectaculaire a des chances de redorer son blason. CHIRAC avait ordonné l’opération de la grotte d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie (plus de vingt morts dans l'assaut).

 

 

Pour SARKOZY, si mon hypothèse est bonne, la grotte d'Ouvéa s’appelle MOHAMED MERAH : « Les mecs, je veux du spectaculaire, fait pour les caméras du JT de 20 heures, me loupez pas mon affaire ». J’invente, bien sûr. C’est peu vraisemblable. Mais moi je garde une question en travers : « Pourquoi MOHAMED MERAH est-il mort, alors que sa vie pouvait techniquement être épargnée ? ».

 

 

Parce qu’on ne m’enlèvera pas de l’esprit que sa mort, d’un point de vue strictement policier, n’était pas indispensable. Il ne pouvait pas s’échapper. Aucune chance. Il voulait « mourir les armes à la main » ? Et alors ? Il était tombé du « côté obscur de la force » ? C’est une vaste blague pour magazine people.

 

 

Alors, en conclusion, que le renseignement français ait été déstabilisé par ce trublion capricieux que fut NICOLAS SARKOZY, je veux bien. Il y a dans la très récente DCRI une incompétence manifeste, induite par la frénésie pathologique d’un Ministre de l’Intérieur devenu Président de la République. Mais il y a peut-être autre chose, davantage de l’ordre du calcul politique de circonstance. Je dis ça à tout hasard.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

mardi, 30 octobre 2012

MA PETITE HISTOIRE DE LA CURIOSITE (4)

Pensée du jour : « La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable ».

 

CHARLES BAUDELAIRE

 

 

Longtemps considéré comme un gouffre obscur où la déesse Raison serait tombée après l’antiquité, et comme une parenthèse refermée à la « Renaissance », c’est précisément le méprisé moyen âge (6ème au 15ème siècle) qui a rendu possible cette dernière, à travers un énorme travail de brassage des connaissances, et leur constante et patiente mise à jour.

 

 

C’est probablement autour de l’an 1000 (j’ai oublié la date et l’heure exactes, pardonnez-moi) que fut fabriquée la première horloge mécanique. Et l’horloge de l’humanité ne s’est jamais arrêtée dans un hypothétique « moyen âge » saisi dans une hypothétique glaciation, dont la Renaissance aurait constitué le dégel.

 

 

Au contraire, même, pourrait-on dire. C’est le moyen âge qui a établi, en Europe, les bases du monde moderne, celui que nous connaissons. Et parmi ces bases, au premier rang, la CURIOSITÉ. C’est même la principale condition : l’envie de savoir (en vérité) est passée devant le devoir de croire (en foi). Les psys ont une variante de la chose avec la « pulsion scopique ». Vous voyez que, finalement et malgré les détours, je n’ai pas lâché mon fil de départ. Mais il fallait bien tout ça.

 

 

Il se trouve que la curiosité est une spécificité EUROPÉENNE.  Je parle de la curiosité comme point structurant d’une culture collective, pas comme aventure individuelle. Aucun continent ne s’est intéressé aux autres continents autant que l’Europe.

 

 

Bon, c’est sûr, on va me sortir l’Arabe IBN BATTUTA (1304-1377), surnommé le « voyageur de l’Islam » (environ 120.000 kilomètres parcourus en trois décennies dans les quatre points cardinaux), ZHANG QIAN ou ZHENG HE pour les Chinois, quelques autres. Mais cela reste des exceptions, et surtout, ils n’ont pas fondé des dynasties, une industrie, un commerce, des colonies. Disons-le : une nouvelle civilisation. Qui allait englober, dominer et faire disparaître toutes les autres.

 

 

L’Europe est le continent de la CURIOSITÉ. De la découverte, de l’exploration. Disons-le : de la découverte et de l’appropriation du monde sous toutes ses formes. L’appropriation la plus égoïste, la plus intolérante et la plus prédatrice. Et en même temps, la plus enthousiasmante pour l’esprit et la plus invraisemblablement créatrice.

 

 

Ce n’est pas ailleurs qu’en Europe, en effet, qu’ont été inventés, mis au point et perfectionnés les outils dont l’humanité tout entière se sert encore aujourd’hui dans la connaissance qu’elle a acquise du monde. Ce n’est pas ailleurs qu’en Europe que sont nées toutes les sciences, sciences exactes comme sciences humaines. Or les sciences, telles qu’elles existent, sont le fruit de la curiosité.

 

 

Le scientifique ne se demande pas : « A quoi ça sert ? », mais : « Comment ça marche ? ». C’est le philosophe qui se demande à quoi ça sert. Et de toute façon, il arrive toujours après coup, quand les choses sont faites. Quand les carottes sont cuites.

 

 

Il y a deux philosophes : celui qui explique ce qui est (ça veut dire traduire l’évidence actuelle en langage incompréhensible, pour qu’on croie qu’il découvre et que c’est trop compliqué pour le pékin moyen), et celui qui décrit ce qui pourrait être (l’utopiste qui veut améliorer l’humanité, dût-elle disparaître, genre LENINE ou POL POT). Je schématise.

 

 

Du scientifique, en revanche, il en est venu comme si ça pleuvait. Remarquez, on pourrait en dire autant des philosophes : des « abstracteurs de quinte essence » (RABELAIS) ont fait crouler des flots d’obscurité pour expliquer le monde à leur manière. Pendant que les penseurs pensaient, les scientifiques, bien aidés en cela par les ingénieurs, modifiaient en profondeur les conditions de l’existence humaine, changeaient en permanence les données des philosophes, qui dans la course, ont toujours été loin derrière.

 

 

Certains se demandent même aujourd’hui s’il est encore possible de penser le monde. Et l’Europe, dès le 17ème siècle, s’est mise à faire tourner la machine scientifique à plein régime. Et quand je dis « machine », c’est au sens propre.

 

 

Car avec la machine, l’Europe a rompu avec une histoire humaine vieille de quatre-vingts siècles : l’homme est allé plus vite que lui-même, plus haut que lui-même, plus fort que lui-même. On a appelé ça, dans un élan d’enthousiasme juvénile, les « Jeux Olympiques ». Vous savez, le désormais sacro-saint « citius, altius, fortius ». Moi j’appelle ça le DOPAGE.

 

 

Prenez-le comme vous voulez, mais aller plus vite, plus haut et plus fort que soi, c’est impossible sans une machine. Le dopage est cette machine. Voyez la « Course des dix mille milles » du Surmâle, d’ALFRED JARRY, avec la « perpetual motion food », ou « potion magique ». Monsieur LANCE ARMSTRONG a appliqué à la lettre les règles de la civilisation de la machine : la triche avec la nature. L’homme a commencé à tricher avec lui-même quand il a inventé les machines. BAUDELAIRE aurait-il pu imaginer le règne des machines ? Ses conséquences ?

 

 

Voilà que je me dis que j’étais parti pour faire l’éloge de la CURIOSITÉ, et que je retombe sur la malédiction technique. Comment se fait-ce ?

 

 

Voilà ce que je me demande, moi.

 

 

A suivre.

 

 

jeudi, 11 octobre 2012

VOUS AVEZ DIT "ISLAMISATION" ?

Pensée du jour : « Publicité : j'étais chauve, et je le suis resté, grâce aux pastilles de menthe ».

ANDRÉ ISAAC, dit PIERRE DAC

 

Permettez-moi, surtout si vous avez des objections, de mettre un mot sur cette réalité qui vient : entreprise d'islamisation. Regardez la folie qui s'empare de certains au seul ouï-dire d'une saloperie de petit minable film anti-musulman (qui l'a vu ?). Regardez la fatwa renouvelée contre SALMAN RUSHDIE. Regardez l'effet boeuf produit par les caricatures de Mahomet. Regardez l'effet du sort indigne des Palestiniens sur les voisins d'Israël (je ne parle même pas des ennemis). Regardez ce qui se passe au Mali.

 

 

Comparez maintenant la longueur des robes des femmes en Egypte ou en Tunisie en 1960, avec ce qu'elles sont devenues en 2012 (on pourrait aussi parler de la France, et de l' « idée » que plus grand monde ne s'en fait, coucou DE GAULLE). Regardez la douceur extrême du salafiste tunisien moyen, qui ne se met qu'à quinze pour passer à tabac un touriste qui n'entre pas dans les cadres ou pour saccager un cinéma projetant des films "blasphématoires".

 

 

Je ne connais pas monsieur Ramadan, mais regardez le sort indigne qu'il fait au pain au chocolat. J'arrête ici une litanie de faits cohérents et convergents qui pourrait continuer. Est-ce paranoïaque, de mettre tous ces faits bout à bout ? Suis-je « islamophobe » ? Je récuse par avance, totalement, cette allégation.

 

 

Je me dis qu'il y a quelque part des rats vigilants qui grignotent méticuleusement toutes les miettes que des pays occidentaux exténués, ayant perdu l'appétit, n'ont même plus l'envie de ne pas laisser tomber de leur table. Des rats qui cherchent à intimider jusqu'à la peur les populations des pays démocratiques (relisons Chlorophylle contre les rats noirs, la belle BD de MACHEROT) ? Un jour, les rats n'hésiteront pas à monter se servir directement dans les assiettes.

 

 

Tout ça en prenant appui sur l'interdiction que les démocrates s'imposent à eux-mêmes de ne pas nommer crûment, nûment, sèchement, directement les choses, sous le prétexte de ne pas « stigmatiser toute une part de la population, cliver la république une et indivisible, discriminer sur une base religieuse » ?

 

 

Moi je dis que l'euphémisme est capable de tuer. C'est l'arme du masochiste, vous savez, le pistolet qui troue l'oeil de celui qui vise. Et son cerveau, pour faire bonne mesure. Ce manège donne tous les péteurs de trouille politique, en France, qui, sous prétexte de ne pas donner des armes aux islamistes radicaux, livrent sans combattre, et depuis les années 1980, les banlieues aux « associations musulmanes » et l'enseignement de l'arabe aux « associations musulmanes » (presque plus de profs d'arabe dans l'enseignement public).

 

 

La France a choisi de se coucher (devant le Qatar, qui achète les morceaux de banlieues défavorisées que lui abandonne le gouvernement, mais aussi devant tous les responsables des « associations musulmanes » qui lui susurrent à l'oreille ce mensonge qu'ils sont à même de bien "encadrer leurs ouailles", à condition, bien entendu, qu'on les laisse faire et qu'on leur alloue quelque subvention). Les autres ne vont pas se priver de lui marcher dessus. Ils seraient bien bêtes de ne pas en profiter.

 

 

L'Islam actuel est le début d'un problème. Le 11 septembre 2001 a inauguré une ère de conflit. Et c'est très curieux : moi qui ne suis pas chrétien (bien que de culture catholique, mais je n'ai pas jeté le bébé avec l'eau du bain, il aurait fallu me décerveler, et je chante même parfois : « Chez nous soyez reine, nous sommes à vous, Régnez en souveraine, Chez nous, chez nous. Soyez la Madone, qu'on prie à genoux, qui sourit et pardonne, chez nous, chez nous », juste parce que ...), je suis blessé par la haine islamiste.

 

 

L'Islam ne dispose pas d'un Pape : il n'y a pas d'excommunication chez les musulmans. L'Oumma, c'est la communauté de TOUS les musulmans. Moi, qui suis si primaire, j'en conclus, sans doute très bêtement, que, dans ces conditions, dénoncer une "tendance" (radicale, intégriste, wahabite, salafiste ...) de l'Islam, c'est dénoncer TOUT l'Islam.

 

 

Certes, ce sont des musulmans qui vous disent que le terrorisme, le djihad, la destruction des tombes des saints soufis, ce n'est pas l'Islam. Mais qu'est-ce que j'en peux croire ? Mystère. Comment faire le départ entre le croyant pieux et pacifique et l'illuminé prêt à se ceinturer d'explosifs ? Et boule de gomme. L'Oumma règne au-dessus de tout. La communauté de tous les musulmans. J'ai de plus en plus tendance à penser que l'Islam est un bloc. Ou plutôt, peut-être, disons qu'il y a, vivace dans tout l'Islam, le sentiment de constituer un bloc (soudé par les cinq piliers : chahada, hadj, zakat, çalat, jeûne du mois de ramadan). L'Oumma, quoi.

 

 

Sans vouloir me donner trop d'importance, pour que j'aie ce sentiment, il doit bien y avoir une histoire de civilisation, ma parole. L'euphémisme est la naïveté du bien-pensant qui se donne une généreuse bonne conscience face à l'intolérance (prenez et mangez, la formule est sans droits d'auteur). Mais c'est le même bien-pensant qui croyait aux emprunts russes avant 1917.

 

 

La langue de bois ("les Françaises et les Français") et l'euphémisme ("non-voyant" pour "aveugle", "personnes" pour "Arabes") sont les brèches dans lesquelles s'engouffre la brutalité prochaine du monde réel. L'intégration des "minorités" dans la communauté nationale ne saurait en aucun cas passer par l'occultation dans le langage de leurs infirmités ou de leurs tares. Franchement, elle n'est pas bien tapée, cette phrase ?

 

 

« Si les signes vous fâchent, ô combien vous fâcheront les choses signifiées ». Ce n'est pas moi qui le dis, c'est RABELAIS (Tiers Livre, 20). La lâcheté de l'euphémisme, avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont, c'est commencer à mentir et à se coucher. C'est déjà avoir la trouille. Et c'est lancer un boomerang : les "choses signifiées", c'est le monde réel. Or le réel, il vous reviendra forcément dans la figure.

 

 

Réfléchissez à ce qui s'est passé tout récemment. L'Islam vient de réussir le tour de force d'occuper tous nos médias pendant une bonne quinzaine de jours. Une façon comme une autre de déclencher une opération d'occupation des esprits, ne pensez-vous pas ? Toujours la même logique publicitaire (« Parlez de moi », car je dois rester impérativement « au centre du débat »).

 

 

Mais ce n'est plus ici un petit SARKOZY qui se met au centre, ce n'est plus les « jouets par milliers» du Père Noël, c'est du SARKOZY djihadiste, un Père Noël de communication de masse, avec sa hotte coranique tirée par ses rennes salafistes. Demandez aux mains coupées du Mali ce qu'elles en pensent, des fascistes tarés qui font régner la terreur. Ne doutons pas que, pour certains, c'est avant tout un produit d'exportation.

MAIN COUPEE.jpg

LIBERATION DU 8 OCTOBRE 2012 

 

Alors que faire, docteur ? Le seul truc qui reste, c'est, pour les gens qui causent dans le poste, de faire croire au bon peuple, le "vulgum pecus", qu'ils sont en mesure de lutter (pour la défense des « valeurs », soyons-en sûrs) contre la montée de la méfiance, de l’intolérance, du racisme et de la haine, en assurant la communauté juive, par exemple, qu'il est hors de question de ne pas la défendre contre toute agression (suivez mon regard, n'est-ce pas, HOLLANDE ?). A moins qu'on n'ait un intérêt tactique, au contraire, à attiser le feu.

 

 

Vous avez compris pourquoi, aux yeux de tant de gens de la gôche généreuse, JEAN-FRANÇOIS COPÉ est l’homme à abattre ? Et vous avez compris pourquoi la « doctrine politique » de JEAN-FRANÇOIS COPÉ comprend le pain au chocolat pendant le ramadan ? Je ne veux pas plus de HOLLANDE que de COPÉ.

 

 

COPÉ, je n'aime pas le monsieur, c'est certain, mais je n'aime pas davantage les âmes vertueuses dont le poil se hérisse quand on touche aux « droits de l’homme », à condition que cet homme soit « de couleur » (puisque le blanc est ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout le mal), comme des rats prêts à la moindre occasion à bondir du fond de leur fromage, pour hurler des comptes qu’ils n’auront jamais fini de régler. Les âmes vertueuses (qui n'ont de vertueux que le discours doucereux et émasculé) n'ont pas fini de mentir et d'aboyer. Pauvres de nous.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

FIN (jusqu'à la prochaine occasion)

 

mardi, 09 octobre 2012

VAS-Y COPé !!!!

Pensée du jour : « Les lois sont des toiles d'araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites ».

 

MONTESQUIEU

(ce pourrait être un proverbe bantou)

 

 

LE PAIN AU CHOCOLAT ET LE RAMADAN

(fable édifiante et didactique).

 

 

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Je n’aime certes pas, d’une manière générale, l’arrivisme vorace, le carriérisme confortable, la cuisine immangeable que concoctent inlassablement les guignols qui nous gouvernent, et en particulier les amuse-gueule que JEAN-FRANÇOIS COPÉ jette par jeu aux charognards de presse, quand ce renard aux dents longues a fini son repas dans le poulailler national.

 

 

Ce qu’il y a de public chez cet homme est certainement assez antipathique. Pour une raison évidente : ayant bien compris l’époque, il a jeté aux orties les oripeaux inutiles d’une doctrine politique quelle qu’elle soit. Pour lui, ceux qui ont des idées politiques sont soit des imbéciles, soit des menteurs. BALZAC et ZOLA notaient déjà que le sac aux grandes idées était un ballon de baudruche. Et que la seule idée vraiment politique (ou réelle) était la voracité extrême des gens habités par le goût du pouvoir.

 

 

Jusque-là, je ne saurais le désapprouver totalement : l'humanité a fait le tour complet des idées politiques possibles, et retour. Mais ce que je réprouve, en revanche, c'est la gnaque "décomplexée" : trop visiblement, il veut le pouvoir. Et ce seul fait rend l'individu méprisable. Vouloir régner, a-t-on seulement idée ? Lui ? Plus besoin de masque : le pouvoir nu, le pouvoir en soi, le pouvoir pour soi. Pas le pouvoir pour façonner le monde. Je veux le pouvoir pour l'exercer. N'est pas NAPOLÉON qui veut.

 

 

Pendant que l'homme de gôche agite comme un étendard la baudruche de ses idées, l'homme de drwate brandit comme un drapeau le mirage de ses fantasmes. Une minute de silence, s'il vous plaît, en vous inclinant devant cette phrase.

 

 

 

HOLLANDE, sous son babil papelard et vaguement cagot, n'a pas agi autrement. Il aurait pu être élevé chez les bons Pères (c'est peut-être le cas, je n'ai pas vérifié). COPÉ a déjà l'air satisfait, mais encore  gourmand de celui qui détient un pouvoir, mais qui n'a pas encore atteint le sommet.

 

 

Rappelez-vous CHIRAC en 1995, cet extraordinaire contentement de père Bidochon quand il a enfin pu s'affaisser dans le fauteuil présidentiel : « Putain, j'y suis arrivé, finalement ! ». Finie, l'ambition. Il était comblé. A quoi servirait encore de désirer ? Il a pu donner libre cours à son absence de vision poltique. COPÉ, il n'a pas encore une tête de père Bidochon. Il a encore des perspectives.

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Tout ce que COPÉ juge à même de l’amener à bon port est donc bon à prendre. Oh, le petit a de qui tenir : NICOLAS SARKOZY, en son temps, a procédé de même (non, pas de photo de lui, il a épuisé son stock des unes de magazines pour au moins deux cent trente-huit ans quatre mois vingt-deux jours trois heures et trente sept minutes (je vous fais grâce des secondes) !). Ne lui doit-on pas une publicité gratuite et spectaculaire pour une marque célèbre de nettoyeurs haute pression ? Peut-être le meilleur et le plus historique de ses apports.

 

 

L’élève souhaitant arriver au même but que le maître, il pense savoir à qui il doit s’adresser pour susciter l’adhésion du plus grand nombre. Il sait aussi qui aura l'impression d'avoir reçu la gifle de son propos insultant sur la joue droite de son intellect formaté : cette perspective le réjouit au plus haut point. C’est la stratégie de toute bonne publicité : « Dites du mal de MOI, dites du bien de MOI, pourvu que vous parliez de MOI ». C'est ça qui fait vendre.

 

 

C’est ce que les journalistes (ci-dessus évoqués en des termes moins neutres) appellent « l’art de se placer au centre du débat ». NICOLAS SARKOZY, en son temps, a dépensé beaucoup d'énergie (et de "brain storming" de son staff) à tirer cette grosse ficelle (instituteur contre curé, magistrats "petits pois" laxistes, et tant d'autres), pas toujours à bon escient, il faut bien dire, car même le staff peut errer.

 

 

L’effet est garanti : la fourmilière entre en ébullition (tant pis pour la cohérence des images ; et puis tout de même, n’y a-t-il pas, à la surface de la fourmilière bousculée le même friselis (approchez l'oreille, c'est flagrant) qu’à celle de l’eau qui ne va pas tarder à bouillir ? Ceux qui un jour ont botté une fourmilière me comprendront).

 

 

En l’occurrence, puisqu'il est question de pain au chocolat et de ramadan,  toutes les âmes vertueuses des associations antiracistes, au premier rang desquelles le chœur des « indignés » de SOS Racisme, ont entonné le refrain qui les fait jouir et vibrer, en même temps que l'estomac de ces âmes angéliques se soulevait.

 

 

N'oublions pas HARLEM DESIR, nouveau pilote ectoplasmique du bateau ivre du PS. Qui surnommera monsieur DESIR le "Hollandais flottant" (hommage au commandant du navire, qui flotte à présent dans ses vêtements), par allusion à Der fliegende Holländer, de RICHARD WAGNER ? Certainement pas moi, pensez.

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Pour condamner le "pain au chocolat du ramadan" de JEAN-FRANÇOIS COPÉ, deux mots coulaient comme une bave de la lippe de la pauvre larbine désignée comme porte-voix par SOS Racisme : « Propos stigmatisants ». Elle en ajoutait parfois un troisième :  « clivants ». Ces gens pourraient faire un effort pour enrichir leur vocabulaire, que diable ! Je leur propose de commencer dès maintenant.

 

 

Sans passer toutefois en revue la longue liste des synonymes, il y a quelque profit à y puiser, par exemple et entre autres « anathématiser, incriminer, jeter la pierre, diffamer, clouer au pilori ». Le pilori est d’autant plus seyant que plus personne n’en a vu depuis 1789, qui l’avait interdit, et que 1848 a aboli le « carcan », qui l’avait remplacé.

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Pauvre larbine ! Elle est bien dévouée ! Et vous avez deviné pourquoi le sang de SOS Racisme n'a fait qu’un tour ? Mais c’est exactement pour la même raison qu’on a tout fait, au moment de l’affaire MOHAMED MERA, pour accréditer la thèse de crimes fascistes, avant de se rendre à l’évidence : l'auteur des crimes était bien un Mohamed, et pas un Aubierge, un Tiburce ou un Frédéric.

 

 

Et le motif djihadiste a crevé l'écran. En même temps qu'a été confirmée, accessoirement, l'importation chez nous du conflit israélo-palestinien (mais il y avait déjà eu KHALED KELKAL). Il ne faut pas heurter les Arabes établis en France. Nous sommes prévenus.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

vendredi, 28 septembre 2012

DU RACISME ANTI-FRANçAIS

Pensée du jour :

« Entre l'absence et la chemise,

Le temps d'une exhalaison,

Fume le corps de gourmandise

De nos appétits sans raison ».

 

 

Ainsi, monsieur JEAN-FRANÇOIS COPÉ, un clone de NICOLAS SARKOZY, drague les voix d’extrême-droite en soutenant qu’il existe un racisme anti-blanc, sur le territoire même de la République Française, une et indivisible. A entendre, les bouchons dans les oreilles, les hurlements des accusateurs, on se dit que JEAN-FRANÇOIS COPÉ est un salopard fasciste.

 

 

Je ne crois pas que JEAN-FRANÇOIS COPÉ soit un salopard fasciste. Il est juste un politicien français. Pour lui, la présidence de l’UMP n'est qu'une rampe de lancement. En direction du perchoir national : la Présidence de la République. Avec son « racisme anti-blanc », il se contente de répliquer à l’annonce surprise de FRANÇOIS FILLON de 45.000 parrainages en vue du prochain congrès de l’UMP. « Il faut lâcher le congrès », lisait-on jadis dans l’Album de la Comtesse, du Canard enchaîné (contrepèterie relativement facile).

 

 

Il faut le comprendre, COPÉ : FILLON lui a grillé la politesse, en annonçant dans les médias un nombre pharamineux de signatures et de soutiens. Cramé, COPÉ. Obsédé par la Présidence, que vouliez-vous qu’il fît ? Son raisonnement ? « Comment vais-je lui faire manger ses dents, à ce Néandertal ? » Une petite séance de « brain-storming » avec son « staff » (je cause moderne), et voilà le racisme anti-blanc qui arrive sur le devant de la scène. Vas-y à fond, coco ! C’est tout bon ! La best réplique sur l’échelle de Richter. Enfoncé, FILLON.

 

 

C’est entendu : COPÉ drague les voix du Front National, c'est-à-dire la frange droite des militants UMP. Il n’est pas fasciste pour autant. Monsieur COPÉ est un pur produit de la politique à la française : la politique considérée comme une carrière. En son temps, ALFRED JARRY avait écrit un article paru dans Le Canard sauvage, n° du 11 au 17 avril 1903, intitulé « La Passion considérée comme course de côte ». De nos jours, tout est possible, et l’horizon de l’ambitieux s’élargit au-delà des dimensions humaines, comme l’horizon russe au moment où monsieur HITLER se mit dans l’idée fixe de l’envahir.

 

 

COPÉ ? Il va juste à la pêche. C’est, comme on dit, une opération de communication. Elaborée dans un bureau de petit comité. Les penseurs de ça sont dix au maximum. FILLON  dispose d’une équipe identique. Tout le monde est grassement payé, en spéculant sur l’avenir, comme MANUEL VALLS et ARNAUD MONTEBOURG l’ont fait avant l’élection de HOLLANDE. Aucune de ces personnes n’a, à proprement parler, de « ligne politique ». Exercer le pouvoir est le seul objectif.

 

 

Reste, paraît-il, le « débat ». On parle ici de faits et de réalité. Existe-t-il, aujourd’hui en France, un racisme anti-français ? Existe-t-il un racisme anti-blanc ? Eh bien, mesdames et messieurs, au risque de choquer, je dis que la réponse est OUI. Il faut, certes, relativiser : le racisme anti-français se développe dans des portions très délimitées, et même très limitées du territoire national. Il n’empêche, il existe. La haine de la France se développe dans certaines villes de France.

 

 

Maintenant, regardons un peu ce qui s’est passé dans les principaux pays arabes pendant les trente dernières années : l’Egypte de ANOUAR EL SADATE, l’Algérie de CHADLI BENJEDID, la Tunisie de ZINE EL ABIDINE BEN ALI. La Libye de KHADAFI est un cas à part : j’aurais envie d'opérer un rapprochement entre le « Guide de la Révolution » et un certain JOSIP BROZ, dit TITO (Yougoslavie). Tant que le dictateur fait régner son ordre, les populations vivent dans une unité relative. Lui disparu, l’Etat central et unificateur a tendance à se désagréger.

 

 

Mais ailleurs ? SADATE, et MOUBARAK après lui, achète la paix à coups de mosquées, réprimant les Frères Musulmans, mais en ayant soin de leur laisser gérer la misère sociale, l’entraide mutuelle, les associations de secours à la population. Si la situation diffère en Tunisie, et surtout en Algérie, elle s’en approche. Tunisie ? Mosquéisation à fond la caisse, gestion du social aux islamiques. Algérie ? Arabisation à fond la caisse pour éradiquer le souvenir même de l’infect colonisateur, gestion du social aux religieux.

 

 

Vous avez repéré les termes de l’équation ? Le clan au pouvoir (MOUBARAK et sa famille, BEN ALI et sa femme, la redoutable LEÏLA TRABELSI et toute sa parentèle, une clique de généraux puissants et BOUTEFLIKA qui leur sert de faux-nez) vit sur le tas d'or qu'il a piqué, achetant ici et là les bonnes volontés influentes et utiles ;  la population, pour l’essentiel, croupit dans la misère et le chômage ; l’Islam progresse, prospère, croît et embellit sur le fumier du social, négligé par le pouvoir.

 

 

Maintenant regardez les « quartiers » français. Ôtez le clan prédateur de l’équation, reste quoi ? L’Islam d’un côté, de l’autre, la misère et le chômage. Ajoutez à l’équation la guerre israélo-palestinienne : MOHAMED MERA est une exception du fait qu’il passe à l’acte, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

 

Mais le sentiment anti-français qui l’animait, la motivation qui était la sienne, pensez-vous qu’ils demeurent une exception, dans nos banlieues ? L'identification aux Palestiniens comme victimes est largement répandue. Et imaginez maintenant cette misère chômeuse, trafiquante et islamisée avec des kalachnikovs dans les mains. C’est juste une image. J’espère.

 

 

C’est sur ces entrefaites (tiens donc !) qu’on apprend, ces derniers jours, que le Qatar, qui a déjà acheté, entre beaucoup d’autres, le P.S.G., a proposé au gouvernement de créer un fonds d’investissement qui serait là pour aider des jeunes des banlieues (d’origine essentiellement maghrébine) à créer leur entreprise. Le dit gouvernement s’est empressé d’accepter, en précisant évidemment qu’il serait présent dans le financement pour contrôler. Mon oeil !

 

 

Sans même parler des prêches dans les mosquées le vendredi, est-il vrai que les responsables politiques français, nationaux et territoriaux, laissent des « associations » plus ou moins confessionnelles s’occuper des populations « issues de l’immigration » ? Oui ou non ? Une petite subvention par-ci, on ferme les yeux par-là ? Que croyez-vous qu’il arrivera, à la longue ?

 

 

Et monsieur HARLEM DESIR (avec ses congénères prêcheurs stipendiés de la diversité, de la mixité sociale, du « métissage » et de la tolérance) s’indigne (le mot est faible) qu’un politicien français « droitise » son discours et récupère des idées du Front National.

 

 

Ces idées ne sont celles du Front National que parce qu’une portion non négligeable de la population française « de souche » a l’impression, en certains lieux, de ne plus être chez elle. Car le Front National n’existe que parce qu’il a une clientèle : toute demande suscite une offre qui se propose de la satisfaire. C’est la loi du marché.

 

 

Maintenant, prenez un politicaillon – mettons qu’il s’appelle JEAN-FRANÇOIS COPÉ – qui désire progresser en direction du pouvoir et qui, pour cela, a besoin d’occuper un poste-clé au détriment de son principal rival – mettons FRANÇOIS FILLON. « Ah, FILLON me grille la politesse en proclamant le nombre de ses soutiens UMP ? Puisque c’est comme ça, je me mets « au centre du débat » (pour parler comme les « journalistes ») en claironnant sur le thème ». Car il ne s’agit que de rassembler des voix sur son nom. Pas de résoudre un problème.

 

 

Mais cela ne veut dire en aucun cas que le problème n’existe pas.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

dimanche, 23 septembre 2012

MARIAGE HOMO, MENAGE IDIOT ?

Pensée du jour : « Si tes amants t'ennuient, marie-toi, cela leur donnera du piquant ».

JEAN ANOUILH

 

L’homosexualité, quand – comme moi, par exemple – on ne se tient pas au courant des dernières tendances, est un univers à part, difficile à appréhender dans sa cohérence et son homogénéité. Si tant est que ce soit un milieu cohérent et homogène. Or, rien n'est moins sûr.

 

 

« Toutes choses égales par ailleurs » (formule énigmatique qu'on entend beaucoup dans la bouche des politiciens ; je l'emploie donc parce que personne ne sait ce qu'elle veut dire exactement), c’est un peu comme l’Islam. En France, de même qu'on dit "l'Islam" en parlant de tous les musulmans du monde, on parle de "la communauté gay". C'est mettre tout le monde un peu vite dans le même sac. Car il y a homosexuel et homosexuel.

 

 

L’Islam est une religion difficilement compréhensible au non-initié. LUTHER.jpgChez les protestants, au moins, c’est clair : tu choisis ta secte, personne n’ira te demander des comptes. Les autres sectes te foutent une paix royale, même si elles sont toutes plus ou moins en concurrence entre elles. C’est « chacun pour soi ». Ce n’est pas pour rien que l’individualisme a été inventé par les adeptes de la Réforme de MARTIN LUTHER.

 

 

 

 

 

 

Chez les musulmans, c’est plus compliqué. Beaucoup plus. Ils font mieux que le dialectique : « Un se divise en deux », du regretté Président MAO DZE DONG,MAO.jpg abondamment mis en application par les trotskistes au cours du 20ème siècle. Eh bien l’Islam fait encore plus fort : « Un se divise en trois » : sunnites, chiites, kharidjistes. Et encore ne cité-je que les trois branches principales, chacune d’elles ayant à cœur de se subdiviser à son tour on ne sait pas combien de fois. A croire que MAO s’est inspiré de l’Islam.

 

 

Chez les homosexuels, cercle que j’ai approché tangentiellement, moi qui ne suis pas spécialiste, j’ai cru pouvoir distinguer deux grandes tendances, dont je me hasarde ici à proposer la modeste description. Description est d’ailleurs un bien grand mot. N’ayant à ma disposition ni le fonds documentaire, ni la méthodologie de l’entomologiste, je ne saurais pas plus entrer dans le menu du détail que dans le détail du menu. Brossons de l'extérieur, si vous le voulez bien, deux silhouettes, à gros traits. Avec une marge d'erreur généreuse, on le comprendra.

 

 

Dans la partie gauche de la photo, l’homosexuel qui choisit délibérément de vivre en rupture avec l'ordre normal. De rejeter les codes sociaux touchant les moeurs. Il opte en toute conscience pour la fracture, pour l’affirmation de soi, pour la proclamation de sa « différence ». Les conventions en vigueur parmi les adeptes de la normalité ? Très peu pour lui.

 

 

Ainsi, DANIEL, le serveur de la brasserie X, affichait-il l’altérité de son style en toute décontraction, avec une touche de malice et d'insolence. D’autres que lui,  certes, tiennent à la respectabilité de la façade, et ne tombent le masque que lorsque le contexte s’y prête, ce qui les oblige parfois à mener, tant bien que mal, une double vie.

 

 

Cet homosexuel, donc, ostensiblement (ostentatoirement ?) ou secrètement contre, revendique la transgression de l’ordre moral. Il ne négocie pas. Au sein de la « communauté », il reste un individu individuel. Un individualiste. Peut-être un aventurier. Un insoumis avide d'expériences inédites que la normalité horrifiée réprouve. Il est, éventuellement, assidu aux soirées intitulées « no limit », ainsi que D. nous le narrait en petit comité. Il est différent de la majorité ? Eh bien il assume, et voilà tout. Abattre le mur qui le sépare des gens normaux ? Pas question.

 

 

Appelons-le Barbe-Noire.jean anouilh,littérature,politique,société,homosexualité,moeurs,morale,sexualité,communauté gay,islam,protestantisme,protestant,martin luther,mao tse toung,trotskiste,sunnite,chiite,fhar,mariage homo,adoption homo,marcel proust,le temps retrouvé Son symbole : un sabre d’abordage ou un drapeau noir habillé d’un crâne. Que cela se voie ou non, il n’aime pas qu’on l’embête avec le Code Civil. Il veut vivre comme il l'entend. Il n'a peur de rien. Même hors-la-loi ne lui fait pas peur. Non-conformiste, sa façon de faire indique une remarquable cohérence, en même temps qu'un certain courage.

 

 

Dans la partie droite de la même photo, on aperçoit maintenant l’homosexuel « méchant ». C'est un théoricien offensif qui pense globalement. Il est porteur de doctrine sociale et politique (inscription de l'individu dans le collectif, et tout le bataclan). Il descend peut-être du F.H.A.R.,jean anouilh,littérature,politique,société,homosexualité,moeurs,morale,sexualité,communauté gay,islam,protestantisme,protestant,martin luther,mao tse toung,trotskiste,sunnite,chiite,fhar,mariage homo,adoption homo,marcel proust,le temps retrouvé l’antique Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (voir ci-contre). C'est peut-être cet élan révolutionnaire qui fait du mariage homo une revendication « de gauche ». Drôle d'idée, si on y réfléchit.

 

 

Cette politisation de l'homosexualité résonne bizarrement, d'ailleurs, et interroge.  Franchement, l'idée n'est pas évidente : qu'y a-t-il de gauche, plutôt que de droite, dans la pédérastie et dans le lesbianisme ? J'ai du mal à voir du politique dans le sexuel. Et qu'on ne me ressorte pas, pour me prouver le contraire, les théories sociologiques de l'organisation et de l'administration de la sexualité par la structure sociale. Et qu'on ne me ressorte pas WILHELM REICH et compagnie.

 

 

Si être homo faisait voter à gauche, c'est plus de 90 % de voix pour la droite qu'il devrait y avoir aux élections.  

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

mardi, 10 avril 2012

ISLAM ET TOTALITARISME (fin)

L'islam diffère aujourd'hui du christianisme en ce qu'il ne fait pas de différence entre le temporel et le spirituel. Mahomet lui-même fut un chef religieux, évidemment, mais aussi politique et militaire. Le christianisme a cessé d'être une religion totalisante pour x raisons (encore que le "in god we trust" figure sur chaque billet vert). L'islam est resté une religion totalisante. Quelle distance sépare « totalisante » et « totalitaire » ?

 

Une autre chose qui différencie absolument islam et christianisme, c’est la notion de schisme. Dès le concile de Nicée, en 325, les chrétiens surveillent comme du lait sur le feu l’orthodoxie de la foi catholique (καθολικος veut dire « à visée universelle »), et pourchassent les façons hétérodoxes de croire en Dieu. 

 

C’est ainsi qu’est apparue la notion d’hérésie. L’Eglise catholique a donc fonctionné sur l’exclusion des hérétiques. On a appelé ça l’excommunication. L’hérétique est retranché de la communauté des croyants. Sans parler du grand schisme de 1054 entre l’Eglise d’Occident et l’Eglise d’Orient. L’Eglise catholique a donc, au cours de l’histoire, parallèlement à son entreprise de conversion forcée de l’humanité, pratiqué avec constance la soustraction.
 

Maintenant, si on regarde l’Islam, que voit-on ? On voit exactement l’inverse : tout sauf la soustraction. Très curieusement, les musulmans se sont ramifiés en un certain nombre de sectes, au nombre de soixante-treize d'après mes sources, mais des sectes admises par l’orthodoxie. C’est ce qu’ils appellent l’ « Oumma », la « communauté des croyants ». Toute les ramifications s'additionnent (sauf quelques groupuscules microscopiques bizarres).
 

Il y a donc d'innombrables manières d’être musulman. Mais il y a, entre tous les musulmans du monde, au moins UN point commun : le monument appelé la « Kaaba », situé à La Mecque. J'ai failli oublier le Coran.  Le christianisme a suivi un processus de fragmentation, fondé sur des bisbilles byzantines et abstraites concernant des points obscurs de la théologie, et donc inaccessibles au commun des mortels, pour qui c'était soit du chinois, soit de l'hébreu. 
 

L’islam, au contraire, a suivi un processus d’englobement. S’il s’est ramifié en de multiples tendances (sunnites, chiites, soufis, kharidjisme, et autres), il est resté ancré sur un socle commun, concrétisé par la Kaaba de La Mecque, et dont les données principales sont très simples à comprendre par tout un chacun : les cinq piliers (profession de foi, cinq prières quotidiennes, aumône, jeûne de Ramadan, pèlerinage à La Mecque). Une simplicité accessible même aux imbéciles.

 

Vous pouvez être le soufi le plus mystique et contemplatif, mais vous pouvez aussi vous considérer comme le plus terrible des soldats de l'islam.
 

Historiquement, c’est une trouvaille géniale. Et c’est ce qui rend très compliquée la perception qu’on peut en avoir de l’extérieur. Quand les autorités musulmanes de France appellent à « éviter les amalgames », à s’interdire toute « stigmatisation » des musulmans français, c’est à ce point de vue qu’ils se placent : un musulman est avant tout un membre de l' « Oumma ». Mais vu de l’extérieur, disons du point de vue d'un "français de souche", cela reste très compliqué.
 

Le gros problème qui demeure, c’est que les bombes qui explosent à la sortie des églises chrétiennes, au Nigéria, en Egypte et ailleurs, ont été posées par des gens qui se réclament de l’islam. Vu de l’extérieur, c’est rigoureusement incompréhensible. On se dit : alors c'est quoi, un musulman ? Est-ce que c'est celui qui dit que l'islam, c'est la paix ?

Est-ce que le "vrai musulman" est celui qui déclare la guerre à la civilisation occidentale et chrétienne ? Ils sont tous, vus de l'extérieur, des "vrais musulmans". Comment voulez-vous qu'on s'y reconnaisse ? Parce qu'après tout, c'est très facile, pour eux, cette situation, c'est très commode, c'est très pratique. Ils disent : « Pas touche à mon frère qui a posé la bombe, car c'est à tout l'islam que tu t'attaques. Si tu t'en prends à lui, c'est nous tous que tu agresses ».
 

Je n’ai pas parlé des attentats suicides, des têtes coupées des moines de Tibéhirine, accessoirement de la guerre que se livrent en Irak les sunnites et les chiites, et de toutes sortes de manifestations de la pire intolérance qui soit, où les crimes de Mohamed Merah ne dessinent qu’un point culminant dans une série de points culminants.
 

Les musulmans sont pénétrés, imprégnés d’une exigence : il est interdit de diviser l’ « Oumma », la communauté des croyants. Il est interdit d’attenter à l’ « unité des croyants ». C’est pourquoi il est finalement vain de demander aux autorités musulmanes de France de condamner les actes de Mohamed Merah.
 

Autrement dit, les musulmans extrémistes, les musulmans qui se suicident à l'explosif dans un bus en Israël, les musulmans violents au nom de l’islam, les musulmans intégristes et les fondamentalistes, ils font partie de la « communauté des croyants ». Condamner l'un de ces « fous de Dieu », c'est condamner l'ensemble de la "communauté".
 

La conclusion ? Elle est assez simple. Messieurs, si vous ne condamnez pas les actes barbares commis au nom de l’islam, alors c'est que vous en assumez la responsabilité. Car cette responsabilité devient alors collective.

Si les musulmans modérés et pacifiques se considèrent D'ABORD comme les frères de ceux qui assassinent et posent des bombes, et qu'ils s'interdisent de les condamner avec horreur, au prétexte qu'il ne faut pas DIVISER la communauté des croyants (« Oumma »), alors ne vous étonnez pas que les musulmans, EN BLOC, fassent l’objet d’un rejet. Ne vous étonnez pas qu'il y ait une stigmatisation. Ne vous étonnez pas des amalgames. Dans le fond, vous l'aurez bien cherché. Et ne venez pas vous plaindre.

 

Voilà ce que je dis, moi.

Post scriptum : les quelques ébauches d'analyses que j'ai livrées ici depuis quelques jours sont l'aboutissement, non pas de ce qu'un expert, un spécialiste, un théologien quelconque aurait appris dans des livres, mais d'une réflexion personnelle, laborieusement bricolée à partir de ce qu'offre la suite des événements récents, tant dans les pays arabes et/ou musulmans que sur le territoire français.

lundi, 09 avril 2012

ALORS, L'ISLAM : TOTALITAIRE ?

L’Islam est-il totalitaire par nature ? Evidemment non, mais il faudrait y regarder de plus près. Y a-t-il des musulmans qui ont des visées totalitaires ? La réponse est : oui.

 

 

Rien qu’à la façon dont se sont instaurées les trois religions du « Livre », tiens, on peut s’en apercevoir. Je ne vais pas remonter aux origines de la religion juive. Ici, le peuple se confond avec la religion qu’il pratique. Et si je ne me trompe pas, il n’y a jamais eu de prosélytisme juif. Aucun juif, sauf erreur de ma part, n’a jamais essayé de faire que d’autres se convertissent au judaïsme.

 

 

Il me semble même plutôt que les juifs (à la fois en tant que peuple et que croyants) ont toujours cherché à préserver l’homogénéité (la « pureté », si l’on veut, du « peuple élu ») de leur communauté et de leurs dogmes. La philosophe HANNAH ARENDT insiste assez sur cette caractéristique des juifs (vivre entre soi) dans sa préface au monumental Les Origines du totalitarisme.

 

 

Il est de notoriété publique que le mariage entre des hommes ou des femmes juifs et des « goyim », c’est compliqué (je pense à la modeste comédie La Vérité si je mens). La ligne directrice des juifs, c’est plutôt la logique du « vase clos » : restons entre nous, ne nous mélangeons pas. Une preuve en est donnée par la floraison d’établissements confessionnels (Ozar Hatorah, entre autres) réservés aux juifs.

 

 

En passant, je signale que le seul concept d' « école coranique » me fait frémir. Mais pas plus que celui d' « école catholique » : en France, pourtant, les écoles catholiques ensiegnent autre chose que la Bible, et sont obligées de respecter les programmes imposés par le ministère de l'Instruction Publique (je déteste l'expression "éducation nationale").

 

 

La façon dont le christianisme est arrivé et a fini par s’imposer dans l’antiquité est toute différente : Jésus, c’est l’homme de la paix et de l’amour, jusqu’au sacrifice de soi. Bon, qu’il soit « fils de Dieu », pourquoi pas ? L’essentiel est que le message du christ est essentiellement pacifique.

 

 

A cet égard, certains analystes vont jusqu’à le considérer comme le seul vrai chrétien dans l’histoire. Car le véritable fondateur du christianisme, c’est un soldat qu’on appellera plus tard Saint Paul. Qui prendra au pied de la lettre l’expression : « Allez enseigner toutes les nations ». Ce premier prosélytisme massif se déroule de façon pacifique pendant plusieurs siècles. C’est la période des persécutions et des martyrs.

 

 

Le christianisme change de nature en devenant avec Constantin un rouage de l’Etat, un instrument du pouvoir, en quelque sorte. Dès lors, il a eu vocation à s’étendre par le prosélytisme et la conversion. Le christianisme, pacifique au départ, est devenu guerrier, quand le temporel et le spirituel se sont fondus pour exercer le pouvoir. Inutile de revenir sur les conversions forcées, massives qui ont accompagné les conquêtes coloniales, par le « bois » et le « fer » (la croix et l’épée). La terreur, quoi.

 

 

Pour l’Islam, c’est différent, dès le départ. Les Kuraïchis (tribu bédouine à laquelle appartenait Mahomet) persécutèrent celui qui prétendait parler au nom d’Allah, et le chassèrent de La Mecque en 622 (début de l’hégire, qui est aussi celui du calendrier musulman).

 

 

Mais le 10ème jour du mois de ramadan de l’an 8 de l’hégire (= 11 janvier 630), il se met à la tête d’une armée de 10.000 hommes et conquiert la ville, dont il fait le centre absolu de la nouvelle religion. L’Islam a donc démarré dans l’histoire par un acte de guerre, même si la légende prétend que la bataille s’acheva sans qu’une goutte de sang eût été versée. Il y a du guerrier potentiel dans tout musulman. Il ne faut jamais l’oublier.

 

 

Aujourd’hui, les musulmans qui interprètent au pied de la lettre l’appel au « djihad » formulé dans le Coran sont nombreux. Cela donne les massacres de chrétiens dans le nord du Nigéria. Cela donne les violences contre les coptes dans l’Egypte « révolutionnaire ».

 

 

Cela donne diverses persécutions dans les pays du Proche et du Moyen Orient, en particulier en Irak, où les chrétiens préfèrent s’exiler. J’aurais tendance à en conclure que les musulmans, en général, n’aiment pas les chrétiens. Et je ne parle pas de l’antisémitisme, largement partagé parmi les musulmans.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

samedi, 07 avril 2012

ISLAM ET TOTALITARISME

Résumé : le père CHARLES PALIARD parle d'islamisation rampante, et on est en 1987.

 

 

2 ) – Le deuxième signe est tout récent. C’est de mon ami R. que je le tiens. Partant pour se rendre sur son lieu de travail, il monte dans le bus, et s’assied à une place libre. Son attention est d’abord attirée par l’odeur épouvantable qui émane de l’homme qui lui fait face. Il n'a pas dû prendre de douche ni changer de vêtements depuis trois semaines. Mais l’olfactif laisse bientôt place à l’auditif, car l’homme marmonne entre ses dents, sans s’arrêter.

 

 

L’homme a une barbe très dense, très fournie. Il est vêtu d’une longue robe. Autant dire qu’il est en uniforme. Et ce qu’il dit a de quoi inquiéter le plus équanime des philosophes : « Si j’avais un flingue, je t’éclaterais la tête ». Le discours ne s’adresse pas précisément à R., l’homme parle, en quelque sorte « à la cantonade », et les passagers ne sont pas tranquilles, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

 

Il évoque des « voyages ». Dans l’ensemble, selon mon ami, les propos sont extrêmement décousus, passant sans prévenir d’un sujet à l’autre, mais en même temps extrêmement cohérents, se tenant fermement à une ligne directrice.

 

 

Ces deux qualificatifs accolés m’ont fait penser à un ouvrage très célèbre, mais très peu lu, qui possède ces mêmes caractéristiques de style : à la fois « décousu » et « cohérent » : un certain Mein Kampf, d’un certain ADOLF HITLER.

 

 

3 ) – Le troisième signe est donné régulièrement, dans les journaux qui parlent de la situation des pays ayant connu la « révolution », en Tunisie par exemple. Tiens, dernièrement, voilà quelques propos lus dans Le Monde. Je précise qu’ils sont tenus dans les milieux salafistes, mais pas par la tendance des « quiétistes », pas drôles du tout, mais qui ne feront de mal à personne, mais par la tendance « djihadiste » qui, elle, regroupe les gens qui sont entrés en guerre contre la civilisation européenne et occidentale.

 

 

Le cheikh tunisien s’appelle AL KHATIB IDRISSI. Il déclare : « Toute personne qui fait obstacle à la charia n’est pas musulmane ». Bon, disons que c’est, dans son cahier des charges, le minimum syndical. Mais il ajoute : « Il ne faut pas diviser la société musulmane ». Et là, il faut lire entre les lignes. Il s’efforce de faire croire qu’il existe une « oumma » (communauté des croyants), et que cette communauté est unie. C’est bien entendu une fumisterie, à voir le nombre de schismes que l’Islam a connus.

 

 

Quant au « il ne faut pas », il peut apparaître comme une menace proférée à l’encontre de ceux qui prendraient la responsabilité d’être des « diviseurs ». Le sous-entendu me paraît clair : rangez-vous derrière MA bannière. Comme les centristes français, qui appellent au « rassemblement », à condition que ce soit derrière leur personne.

 

 

Et puis, après les chefs, il faut toujours regarder les troufions qui forment les troupes. Madame LE PEN est en elle-même « inoffensive », entre autres qualificatifs qu’on peut lui appliquer. Il en va tout autrement des fronts bas qui constituent la base de ses troupes et qui grenouillent dans son entourage. En Tunisie, c’est la même chose. Ainsi, quand on interroge WAEL R. sur ce qu’il est prêt à faire, il répond : « Nous ne souhaitons pas en arriver là, mais nous sommes prêts à mourir et à tuer ». C’est tout simple, c’est très net. Cela veut dire : « Je suis prêt au sacrifice ». Sous-entendu "de moi", mais aussi "de tous ceux qui ne sont pas d'accord".

 

 

4 ) – Le quatrième signe, il est donné par des témoins obscurs, fondus dans la « société civile », qui racontent, ici, que des religieuses, en France, ont été obligées de partir de leur établissement, chassées par des pressions constantes et quotidiennes ; là, qu’on interdit à un enfant de serrer la main d’un autre au motif qu’il est chrétien. Pauvres exemples infinitésimaux. Mais il y en a combien des comme ça ?

 

 

Et je ne parle pas de la banalisation, dans le paysage de nos rues, des femmes qui circulent impunément voilées. Le problème de l’Islam (surtout l’Islam militant), c’est qu’il doit s’afficher. C’est peut-être ça qui le rend inassimilable, après tout ?

 

 

5) – Le dernier signe qui me semble confirmer la thèse de l’offensive islamiste sur le territoire français est donné par l’écrivain BOUALEM SANSAL, dont je commentais il y a peu Le Village de l’Allemand. L’auteur, qui est algérien, je le rappelle, voit les islamistes partis à la conquête du monde. Il assimile le discours islamiste au discours nazi.

 

 

Et quand, en réunion publique, il s’adresse à un public français, il prévient les gens : vous ne vous rendez pas compte, dit-il, de ce qui est en train de se passer dans vos banlieues. Les dirigeants français font semblant de ne pas voir ce qui arrive, et gardent la tête dans le sable.

 

 

Le minuscule coup de balai qui vient d’avoir lieu, dans la foulée de l’affaire MOHAMED MEHRA, ressemble à un message pré-électoral : il faut se dire qu’ils sont plus de trois, les imams qui prêchent la haine dans les mosquées.

 

 

La stratégie fait penser à celle de MAO TSE TOUNG, avant qu’il prenne le pouvoir en Chine, en 1949 : il avait étendu son emprise, progressivement, sur les campagnes. Résultat, au bout d’un certain temps, les villes sont « tombées comme des fruits mûrs ». Remplacez « campagnes » par « banlieues », et attendez. Oh, ce n’est pas pour demain. Mais songez que cette stratégie est à long terme. Disons même que c’est la stratégie de l’éternité.

 

 

Les cinq points énumérés ci-dessus présentent malheureusement, en même temps qu'une importance en soi dérisoire, un caractère précis : la convergence. Vous avez remarqué ? Ils vont tous dans le même sens. Les responsables français, je pense, sont correctement informés. Ils savent.

 

 

Mais ils pètent tellement de trouille à l’idée de mettre le feu aux banlieues qu’ils font tout leur possible pour laisser le couvercle sur la cocotte. Oui, « il ne faut pas faire des amalgames », « il ne faut pas stigmatiser ». Mais qu’est-ce qui les empêche d’appeler un chat un chat ? Et d’agir en conséquence ? 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.


 

vendredi, 06 avril 2012

MUSULMAN ET TOTALITAIRE ?

Avant de commencer, je veux dire qu’on n’a pas assez noté, à mon avis, que, parmi les quatre victimes militaires que Mohamed Merah a flinguées pour de bon, trois portent des noms arabes : Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Imad Ibn Ziaten. Le quatrième – est-il encore vivant, au fait ? – porte un nom latin, Loïc Liber, et la peau noire de sa naissance guadeloupéenne. Il est donc pour le moins étonnant qu’on n’ait plus parlé que de crimes « antisémites ». Cela ressemble à une confiscation du deuil.

Je signale que l’armée française compte, aux dernières nouvelles, environ huit mille recrues « issues de l’immigration » et musulmanes, une « intégration » sans tambour ni trompettes, un recrutement bien plus discret, mais combien plus efficace que les légions d’Al Qaeda (vous connaissez le refrain de Pierre Perret, qui ne parlait pas des camps d’entraînement du Waziristan : « Les jolies colonies de vacances (…) tous les ans, je voudrais que ça recommence, youkaïdi aïdi al qaïda »).

Pourquoi je voulais le faire remarquer particulièrement ? Tout simplement, parce que ce type qui a tué des enfants juifs, soi-disant  pour venger les enfants palestiniens tués par les Israéliens, il a commencé par tuer des types aussi musulmans que lui. Des Français, peut-être, qui servent dans l’armée française, peut-être, mais qui sont d’origine arabe, et de religion musulmane. Si quelqu’un peut m’expliquer ce sac de nœuds, il est le bienvenu. 

Maintenant, venons-en au sujet du jour. Y a-t-il une « offensive islamiste » en France ? La réponse est « oui ». Je me réfère à ce qui se passe en Tunisie, en Egypte, en Syrie, en Lybie, et maintenant au Mali, où l’offensive islamiste est patente, avérée, officielle. Il n’y a pas de raison pour que l’Europe, en particulier la France, où vivent beaucoup de musulmans, reste en dehors de ce mouvement de fond.

Mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi un certain nombre de signes.

1 ) – Le premier me vient d’un prêtre catholique qui s’appelait CHARLES PALIARD. Moi qui suis athée, je dis tout de suite, à son sujet, que je n’ai jamais vu personne d’aussi peu doctrinaire, d’aussi peu dogmatique. D’aussi peu crispé sur une idéologie. Et pour tout dire, d’aussi ouvert. Certaines mauvaises langues diraient « d’aussi œcuménique ».

Curé dans la paroisse de Saint Priest, il est mort en 1992. Ses propos datent donc de bien avant, mettons vingt-cinq ans, et s’ils étaient dépourvus de crainte ou de haine, ils étaient très nets : il parlait de l’islamisation rampante à l’œuvre dans cette ville de la banlieue lyonnaise, où la population d’origine arabe est nombreuse.

Il ne semble pas que le processus à l’œuvre, qu’il constatait il y a vingt-cinq ans se soit interrompu. Bien au contraire, l’Islam, en France, a pris de la place, de plus en plus de place. Le mouvement s’est amplifié, a crû et embelli, est devenu tellement visible qu’il a fini par poser un vrai problème (voile, prières en public, etc…), au point d’envahir le devant de la scène.

Quand on regarde ainsi le phénomène sur la longue durée, il est raisonnable de s’interroger, et même de s’inquiéter. Et de se dire, rationnellement et posément, que la France, non seulement n’est pas à l’abri d’une « offensive islamiste », mais qu’elle constitue pour celle-ci un terrain de jeu privilégié, sans doute à cause, d’une part, du nombre d’adeptes, d’autre part, de la place qu’y tient la laïcité, dont les musulmans – et même pas les plus radicaux – ne veulent à aucun prix.

Voilà ce que je dis, moi.

 

A suivre.

jeudi, 05 avril 2012

BOUALEM SANSAL CONTRE L'ISLAMISME

Là commence l’errance du frère aîné, qui veut refaire tout le père-iple du père, parce qu’il veut comprendre. Comprendre qui c’était, comment il a fait pour devenir ce qu’il fut, rouage dans une machine à exterminer pour commencer, pour finir « cheikh » respecté dans un minuscule bled algérien, où il est finalement massacré.

 

 

Le livre n’est pas seulement raté parce qu’il est « à thèse », mais aussi à cause de la forme de « journal » que l’auteur a choisie : le frère aîné, doué et brillant, rédige le journal de sa quête à la recherche du père dans une langue très maîtrisée ; mais le cadet, qui a failli virer voyou, en tenant lui-même son journal, ne peut espérer fournir au lecteur des outils d’analyse un peu sophistiqués, sous peine que le récit perde totalement en crédibilité : son niveau d’instruction l’interdit. Il en reste à l’instinct, aux réflexes primaires.

 

 

Ce qui manque donc au livre, pour devenir satisfaisant, c’est un point de vue englobant, plus élevé, capable d’entrer dans la question avec un peu de subtilité et d’intelligence. C’est tout à fait regrettable, car du coup, le récit reste à l’état de rudiment.

 

 

L’aîné, qui découvre la Shoah, a mené un recherche jusqu’au bout, pour « comprendre », comme dit le commissaire du quartier, Com’Dad, une recherche qui l’a conduit au suicide par asphyxie aux gaz d’échappement dans son propre garage. Il doit, comme il dit, « payer sans faute », pour son salaud de père.

 

 

Il faut bien dire que l’exposé de la découverte du nazisme du père par le fils a quelque chose de terriblement scolaire. L’auteur nous inflige ce que tout le monde sait sur des pages et des pages, et ne craint pas de donner l’impression d’un cruel ressassement.

 

 

Là où le récit acquiert de la force, à peu près au centre du livre, c’est quand Rachel explique la logique des nazis « de l’intérieur », comme un processus industriel rationnellement mis en place et en œuvre. L’examen froidement méthodique des capacités respiratoires d’un bébé et d’un adulte pour calculer les quantités de gaz « zyklon b » et le temps qu’ils mettront à mourir dans la chambre à gaz a quelque chose d’hallucinant, et pour tout dire, de très « culotté ».

 

 

Mais la thèse de BOUALEM SANSAL est découpée à la hache : que ce soit en Algérie ou dans les banlieues françaises, les islamistes djihadistes préparent pour l’humanité un système comparable à celui que les nazis ont fait subir au peuple juif, aux tziganes et à toutes sortes de « dégénérés » et d’ « Untermenschen ».

 

 

L’équation « islamistes = nazis » est aussi carrée que ça. Ce que confirme BOUALEM SANSAL lui-même, interviewé sur Youtube ou Dailymotion. On en pense ce qu’on veut évidemment. Par exemple, en Tunisie, RACHED GHANNOUCHI, le chef du parti islamiste Ennahda, a annoncé qu’il renonçait à inscrire la charia dans la constitution. En Egypte, ce n’est pas gagné, loin de là.

 

 

En tout cas, ce qui est clair, ce qui est sûr, c’est que, dans de nombreux pays musulmans, et à un moindre degré dans certaines banlieues françaises, des individus fanatiques, des groupes de musulmans extrémistes s’efforcent de grignoter du terrain jour après jour sur le territoire de la République. Et je n’ai qu’à moitié confiance, pour ce qui concerne la France, dans un gouvernement quel qu’il soit pour faire face au problème.

 

 

S’il y a un problème, ni MITTERRAND, ni CHIRAC, ni JOSPIN, ni SARKOZY ne l’ont résolu. Et ça fait trente ans que ça dure. Ça a commencé quand l’Etat français a démissionné de ses responsabilités en abandonnant la gestion « sociétale » (religion, activités culturelles ou sportives, etc.) des populations musulmanes aux « associations ». C’est-à-dire aux musulmans eux-mêmes. Les gouvernants auraient voulu entretenir un bouillon de culture anti-français, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Appelons ça de la lâcheté, et puis n’en parlons plus.

 

 

Et Monsieur NICOLAS SARKOZY a la mirobolante idée de fusionner les Renseignements Généraux et la DST pour faire la DCRI (donnée à son pote SQUARCINI) en même temps que des économies, deux services qui n’avaient ni la même finalité, ni le même mode de fonctionnement, ni la même « culture ».

 

 

Cela donne la catastrophe policière du groupe dit « de Tarnac », et cela donne la catastrophe policière et humaine de MOHAMED MEHRA, à Toulouse et Montauban. Encore bravo. Au fait, pourquoi le tireur d’élite a-t-il reçu l’ordre (on ne fait pas ça sans en avoir reçu l’ordre exprès) de viser la tête ? Est-ce que ça ne serait pas pour l’empêcher de parler ?

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

mercredi, 04 avril 2012

UN ALGERIEN JUGE LES ISLAMISTES

Je viens de lire Le Village de l’Allemand, de BOUALEM SANSAL. Pourquoi, me dira-t-on ? Eh bien l’occasion s’est présentée lors d’un précédent article au sujet de l’Islam. On trouve sur Internet un certain nombre de vidéos. J’ai visionné à tout hasard une interview de l’auteur, à propos de cet ouvrage, paru en 2008.  

 

 

Le journaliste lui demandait s’il n’exagérait pas en faisant dans son livre un parallèle strict entre les islamistes algérien des GIA et les nazis des camps de la mort. L’auteur répond par la négative : il voit dans le projet des musulmans les plus radicaux (les « djihadistes ») se profiler une vision totalitaire de la société.

 

 

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J’ai voulu en avoir le cœur net, en lisant le bouquin. Intuitivement, j’ai tendance à lui donner raison (voir le prêche plein de bonnes intentions totalement inopérantes (« nous devons nous maintenir vigilants ») d’ABDELWAHAB MEDDEB dans Libération du 2 avril, où il prononce lui-même le mot de « totalitaire », sans être forcé).

 

 

Ceci n’est pas exactement une note de lecture, et pour une raison simple : sur le plan romanesque, le livre est assez raté, alors que, par son sujet, il pose une question grave.

 

 

Comme bien souvent, quand un romancier se lance dans un livre « à thèse », le résultat est littérairement décevant, quand il n’est pas carrément nul. L’art fait toujours (ou presque) mauvais ménage avec la démonstration. Et aussi avec le militantisme. Car Le Village de l’Allemand (2008, disponible en Folio) est un roman « engagé ».

 

 

L’auteur s’insurge en effet, très fortement, contre l’infiltration de « guerriers » de l’Islam dans les banlieues françaises, depuis un certain (?) nombre d’années. On ne peut pas lui donner complètement tort. MARINE LE PEN a évidemment tort de souffler sur les braises des antagonismes, mais il y a de la vérité quand elle parle de « fascisme vert ».

 

 

Oui, il y a des « fascistes verts » en France. Que leur nombre (très faible) fasse « courir un risque à la République », c’est un fantasme d’une autre paire de manches, dont je me garderai de franchir le pas (comme dirait le Maire de Champignac). Mais on ne peut nier qu’il y a en France, aujourd’hui, des fanatiques.

 

 

Leur objectif est d’étendre leur emprise à visée totalitaire sur des parties de la population, disons pour aller vite, « d’origine maghrébine ». Ils se considèrent comme des soldats en guerre contre la civilisation européenne. J’en reparlerai prochainement.   

 

 

Alors le bouquin de BOUALEM SANSAL, maintenant. Rachel et Malrich sont deux frères, nés de mère algérienne et de père allemand. Aïcha Majdali, du village d’Aïn Deb, a épousé Hans Schiller. Rachel est la contraction de Rachid et d’Helmut ; Malrich, celle de Malek et Ulrich. La vraisemblance de tout ça est relative, mais enfin bon.

 

 

Le père pourrait s’appeler le père-iple, tant sa trajectoire est compliquée, avant de débarquer dans ce tout petit patelin. Il fut officier SS, en poste dans différents camps de la mort. A la Libération, il suit une filière compliquée d’exfiltration des anciens nazis, qui passe par la Turquie, l’Egypte, et qui l’amène en Algérie, où il rendra quelques « services », avant d’être remercié et de prendre une retraite bien méritée, sous le nom de Hassan Hans, dit Si Mourad. Bon, pourquoi pas, après tout ?

 

 

L’action du bouquin se passe pendant la sale guerre que se livrent le gouvernement algérien et les islamistes du GIA (60.000 à 150.000  morts selon les sources). C’est dans cet affrontement que le couple arabo-allemand est massacré, dans une tuerie collective nocturne. Rachel fait le voyage, et tombe sur les papiers laissés par son père.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

J’ai essayé de faire court, mais ça finit demain.

 

samedi, 24 mars 2012

L'ISLAM DE FRANCE : UN MYTHE ?

Résumé : l'espace public, en France, est envahi par des controverses autour de l'islam. Pour le citoyen ordinaire (et athée) que je suis, l'air est contaminé par des débats de nature insupportablement religieuse.

 

 

J’entends déjà les chiens de garde, souvent de gauche, hurler à l’islamophobie. Fausse route, selon moi, les amis ! Il n’y a pas d’islamophobie en France, qu’on se le dise. Et ce n’est pas les profanations de tombes musulmanes (mais surtout juives, soit dit en passant) qui me feront changer d’avis.

 

 

Ou alors, pour être équitable, et puisque le joli terme de phobie a tant de succès de nos jours, si certains disent qu’islamophobes nous sommes, il faut qu’ils reconnaissent la part de christianophobie, voire de francophobie (siffler la Marseillaise lors d’un match de football France-Algérie), et même de sémitophobie, qui anime ces islamophiles et un certain nombre de musulmans. C'est une vraie question : les musulmans de France sont-ils antisémites ou non ? Combien y a-t-il de francophobes ?

 

 

C’est une histoire de réciprocité. Au moment où les Européens sont mis en demeure de construire des mosquées, j’attends qu’on me dise combien d’églises catholiques, combien de temples protestants, combien de synagogues ont été construits en terre d’Islam depuis cinquante ans. Il me semble que dans les pays à majorité musulmane, tout ce qui est chrétien a tendance à être pourchassé (même racine latine que persécuté). Le nombre de chrétiens qui en ont été chassés me laisse augurer le pire. De quel côté est l’intolérance, nom de dieu ?

 

 

Si les européennes qui vont visiter l’Arabie saoudite sont obligées de se couvrir, qu’attendent les Européens pour exiger que les femmes arabes qui débarquent en Europe enlèvent leur voile, montrent leurs cheveux ou portent un chapeau ? Qu’attendent les Européens pour exiger l’application de la très simple règle de la RÉCIPROCITÉ ? Je ne vois aucune raison pour la refuser.

 

 

Les musulmans, dans cette circonstance, adoptent – et je trouve ça révélateur d’un « mode d’être » – la même stratégie que les homosexuels et les féministes : d’une part la revendication de droits, souvent agressive, et d’autre part les hurlements d’orfraie face à des « phobies » supposées, le plus souvent purement imaginaires, mais bien commodes quand on est devant les tribunaux, pour prendre la posture de la victime.

 

 

Car c’est un autre point commun, que PHILIPPE MURAY nommait très justement « l’envie du pénal », qui pousse tous ces gens à demander que justice leur soit publiquement et officiellement rendue par l’autorité judiciaire. Une justice où les dédommagements pécuniaires sont rarement refusés. 

 

 

J’aimerais cependant que tous ces gens qui crient qu’ils souffrent collectivement de l’injustice qui leur est faite, aient quelque chose de positif à proposer. C’est vrai ça, ils demandent, réclament, revendiquent, se répandent sur les ondes en considérations fielleuses, en proclamations atrabilaires, en protestations négatives. Vous n’avez pas remarqué l’uniformité de ce ton agressif et mécontent ? Ceux qui exigent du respect de la part d'autrui devraient s'attendre à ce qu'autrui exige, là aussi, la RÉCIPROCITÉ.

 

 

J’aimerais demander à tous ces individus (ne parlons pas du caractère le plus souvent collectif et « identitaire » (nous les …) des revendications) qui s’estiment lésés de quelque manière dans la façon dont les autres les considèrent dans la société, s’ils ont si envie que ça de vivre avec ces autres. Ils réclament beaucoup de ces autres, mais eux, qu’ont-ils à leur offrir ? Quel est leur projet de vie en commun avec eux ? Que souhaitent-ils leur apporter dans l’existence collective ? En quoi de concret consiste leur projet de vie en société, s’ils en ont un ?

 

 

J’aimerais à l’occasion entendre sortir de leur bouche des propos enfin POSITIFS. Il faut dire que c’est lassant, à la longue, d’entendre seriner, de « débat » d’idées en « débat » de société, les aigreurs d’estomac de ces soi-disant « mal-aimés ».

 

 

Dans la circonstance présente, où je retiens quand même que c’est un homme qui s'appelle MOHAMED qui a commis les crimes, il ne s’agit évidemment pas de « stigmatiser » tous les basanés musulmans de France. Les responsables de tout bord savent trop le risque qu’ils prendraient à allumer une mèche qui ferait exploser quatre millions de personnes, où quelques allumés du bulbe jouent le rôle d'étincelle à retardement.

 

 

Il est important de ne pas étendre à tous les musulmans de France l’horreur qu’inspirent les crimes de MOHAMED MEHRA. Comme disent avec componction, la mine grave, les « responsables » politique, « il ne faut pas faire d’amalgame ». Quelques dizaines, sans doute pas beaucoup plus, la veulent, la guerre. Mais éviter de mettre tous les musulmans de France dans le même sac, ça ne suffit pas. Il faut de l'explicite, du concret, du positif.

 

 

MUSULMANS, vous voulez vivre en paix avec tout le monde ? MONTREZ-LE. Plutôt que de sauter comme des cabris en « mettant en garde contre les amalgames », allez-y, dénoncez MOHAMED MEHRA, proclamez qu’il contrevient au Coran, qu’il n’est pas musulman, je ne sais pas, mais dites, affirmez clairement que celui-ci n’est pas des vôtres, que vous ne faites pas partie de cette engeance. Dénoncez les extrémistes, salafistes ou djihadistes qui appellent à la guerre de civilisation.

 

 

Vous adhérez au mode de vie à l’européenne ? MONTREZ-LE. Désolidarisez-vous publiquement, collectivement et en masse de tout de qui en est la négation. Tiens, et si vous organisiez, pour tous les musulmans de France, une grande manifestation nationale à Paris, de Bastille à République, ou de République à Nation, pour affirmer que l’Islam est une religion de paix. Et pendant qu’on y est, que les Arabes de France ne sont pas des sémitophobes. Tiens, chiche !

 

 

Dites-le, que vous aimez la France et les Français. Et pour faire bonne mesure, dites-le, que vous aimez les juifs. Tiens, chiche ! Sacré défi, non ?

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi, 23 mars 2012

MOHAMED MEHRA, MUSULMAN DE FRANCE ?

Musulmans de France, avant toute autre considération, vomissez publiquement et officiellement MOHAMED MEHRA ! Dites une bonne fois qu'il n'est pas musulman. C’est une condition pour vivre en paix. 

 

Introduction 

 

En France, les homosexuels de tous les sexes, les femmes de tous les « genres », y compris le genre féministe, les musulmans de tous les islams réclament l’égalité de traitement avec les autres sexes, les autres genres, les autres religions. 

 

Tous ces gens crient à l’égorgement, voire au crime historique, quand on fait mine de s’en prendre, par exemple et au hasard, aux cinq prières de l’Islam, quand elles ont lieu dans la rue ; ou bien quand une des deux lesbiennes d’un couple se voit refuser l’autorité parentale par un tribunal ; ou encore quand une agence de publicité lance (c’était il y a déjà un moment) une célèbre campagne de publicité pour la crème fraîche semi-épaisse Candia « Babette » : 

 

« Babette, je la lie, je la fouette,

et parfois elle passe à la casserole ». 

 

Dans les trois cas, la catastrophe, mes amis ! Si vous aviez vu les chiens (et les chiennes) de garde se déchaîner en concerts d’aboiements rageurs et haineux. Le paradoxe, qui n’est pas du tout amusant, c’est que tous ces gens avaient l’énorme culot de se présenter comme des « victimes » et de hurler à la « stigmatisation ». 

 

Il est aussi arrivé que les critiques de mode ne soient pas tendres, mais alors pas tendres du tout, avec certaines manifestations publiques de la dernière mode vestimentaire coranique. Pourtant, nombreuses étaient les voix qui acclamaient les superbes modèles, inspirés par Allah, retouchés par son prophète, caractérisés par l’ampleur des lignes, la profondeur des plis, le moiré des tissus. 

 

Et cette fente dans les étoffes, si habilement conçue pour donner tout son éclat à l’intensité du regard, soulignée par le trait charbonnant du khôl du meilleur goût, ah, quelle trouvaille ! Ah, cette fente dans les étoffes, qui fait trépider le cœur du fiancé le soir des noces : « Vais-je dénuder Vénus en personne ? Vais-je tomber sur un boudin moustachu ? ». On ne dira jamais assez combien il est nécessaire de préserver le mystère de l’amour jusqu’au dernier moment. 

 

Bon, je cesse de tourner autour du pot tout en noyant le poisson, c’est de l’Islam que j’avais l’intention de parler. Pour dire mon ras-le-bol. Islam par-ci, musulman par là, mosquée par ailleurs : la nausée, je vous dis ! On nous fait bouffer de l’imam, de l’UOIF, du CFCM, du DALIL BOUBAKEUR, de l’islamisme fondamentaliste, du Frère Musulman et du salafiste jusqu’à nous en fourrer dans les trous de nez. 

 

Plus possible d’écouter la radio ou de regarder la télévision sans se faire apostropher sur le « nécessaire dialogue des religions ». Plus possible de déambuler en ville sans tomber sur ces insultes ambulantes que constituent des femmes couvertes de tissu et des hommes habillés d’une grosse barbe et d’une longue robe. Je me dis : « Il est en train de se passer quelque chose ». 

 

Je vais vous dire, moi, le « dialogue des religions », je m’en tape, pour la bonne raison que les religions, toutes les religions, déjà et d’une, je m’en tape. Et que j’estime avoir le droit de vivre et de marcher dans la rue sans me faire bassiner par des religieux, quelle que soit la mitre dont ils sont coiffés. 

 

L’Europe n’a pas réussi, après de longs siècles de travail guerrier, à se laïciser, pour que des outrecuidants, le plus souvent venus d’ailleurs (c’est le simple constat d’une vérité de fait), viennent piétiner en rangs serrés le devant de la scène médiatique. Si les outrecuidants parviennent à y rester, sur le devant de la scène, c’est qu’il se passe quelque chose. Quoi ?

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

A finir demain.