mardi, 24 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
Je veux voir dans un article somme toute bref, mais remarquable, du journal Le Monde (numéro daté de samedi 21 septembre 2024) un signe qui ne trompe pas : le gouvernement constitué autour de Michel Barnier à grands renforts de sueur, de suspense et de forceps est bien un gouvernement de potiches.
Signé Nathalie Segaunes, cet article met le plein flash sur le rôle caché mais terriblement efficace de quelques individus constituant une sorte de garde rapprochée autour du président Macron. On les surnomme « la bande des quatre » (je laisse ici de côté la référence à Mao Tsé Toung, vous savez, le procès, Chiang Ching et tout le toutim).
Les quatre ne sont pas totalement interchangeables : Alexis Kohler, le manitou en second de l'Elysée, il est E.S.S.E.C.-E.N.A., alors que pour les trois autres, ceux qui sont chargés de cornaquer tour à tour les services de Bercy ou tel cabinet de tel ministre, on a respectivement : Emmanuel Moulin (E.S.S.E.C.-E.N.A.), Jérôme Fournel (H.E.C.-E.N.A.) et Bertrand Dumont (Normale Sup.-E.N.A.).
A quelque poste qu'ils soient nommés, Moulin, Fournel et Dumont sont instamment priés de reter en contact étroit avec Kohler. Rien que des premiers de la classe, des professionnels, mais aussi et surtout une chouette bande de chouettes copains, autant que de fidèles serviteurs des volontés du président.
Voilà comment monsieur Macron "tient" l'administration la plus chère à son cœur (économie, finances et tout ce qui va avec). Quatre "as" qui doivent une partie au moins de leur carrière à Bruno Le Maire, vous savez, le forcené de la "réduction des dépenses de l'Etat" et l'ennemi déclaré de la dette et de la puissance publique (c'est-à-dire ce qui fait le bien commun). Ah tiens, Jérôme Fournel est allé "seconder" Barnier à Matignon : quelle surprise !
Il faut dire que ces quatre mousquetaires dépassent tous les ministrables par la qualité et le niveau de leurs études. La preuve ? Nathalie Segaunes l'écrit, rapportant les propos de Pierre Birnbaum, historien et sociologue : « Les ministres de M. Macron (...) se caractérisent en outre par un niveau d'études certes convenable, mais relativement modeste ». Traduit en langue vulgaire : c'est pas la crème de l'élite.
Conclusion, les vrais chefs de la haute administration de la France ne sont pas les ministres, mais un tout petit nombre de gens jamais élus, de très hauts fonctionnaires placés sous les ordres d'Alexis Kohler, le grand coordonnateur, véritable "père Joseph" auprès d'un Macron férocement arrimé à sa prétention à rester « le maître des horloges ».
Pierre Birnbaum résume : « Le macronisme, c'est le triomphe de la haute fonction publique, qui prend en charge toutes les fonctions de l'Etat, y compris les fonctions politiques ». Il me semble bien que certains connaisseurs appellent ce genre de prise en main une "capture de l'Etat". Autant dire que ça aide à comprendre les raisons qui viennent de pousser Emmanuel Macron à s'asseoir sans pudeur sur le résultat des élections.
L'article de Nathalie Segaunes est un hommage à la notion même d'information.
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vendredi, 20 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
AVEC MICHEL BARNIER EN POTICHE EN CHEF ...
... ET LE PRÉSIDENT MACRON EN MAÎTRE DES POTICHES.
Même que Laurent Wauquiez s'est permis le luxe de refuser le ministère de l'Economie et des Finances (il briguait l'Intérieur). Un gouvernement qui dit "merde" au suffrage universel. Monsieur Macron veut continuer à tirer les ficelles. « J'ai détraqué le mécanisme, mais je resterai le maître des horloges, quoi qu'il en coûte à la France ! » Tu parles d'une "mise en retrait" !!! Là, à voir la mine que lui a faite le dessinateur Chappatte (Le Canard enchaîné, 18 septembre 2024), Emmanuel Macron s'apprête à marcher sur l'eau.
Journal Le Monde du 15 septembre 2024.
Je trouve "met en scène" particulièrement bien trouvé.
Je me demande malheureusement s'il ne faudrait pas plutôt parler de "retrait de la France en Europe". Je pense en particulier à la valse des commissaires européens placés à la tête de la Commission sous l'autorité d'Ursula von der Leyen.
Celle-ci ne pouvait pas piffer le mauvais esprit — trop "régulateur" à son gré ultralibéral — de Thierry Breton. Emmanuel Macron est passé sous les fourche caudines de l'Allemande en désignant Stéphane Séjourné pour le remplacer.
Et si j'ai bien compris, malgré la promesse d'élargir le "périmètre" des compétences du Français, Séjourné ressemblera davantage à une potiche sur le marbre de la cheminée de la Commission qu'à un Commissaire de plein exercice.
Pauvre France ! Entre les mains de quel zozo t'es-tu jetée ? Il faut d'urgence un magicien doué pour transformer à son tour Macron en potiche.
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dimanche, 08 septembre 2024
MACRON DANS SON LABO
LE PRÉSIDENT FAIT UNE EXPÉRIENCE.
Étape 1 : Dissoudre toute la base de députés dans l'acide sulfurique de la clarification.
***
Étape 2 : Observer attentivement la réaction qui se produit. En noter minutieusement les caractéristiques. Puis laisser reposer le nouvel amalgame plus de cinquante jours.
***
Étape 3 : En tirer les conclusions qui s'imposent .
J'AI GAGNÉ !!! VICTOIRE !!! VIVE MOI !!!
(Photo d'archives.)
***
Etape 4 et finale : Il faut répandre la bonne parole.
***
Eurêka ! Le Français a compris ! Macron, c'est Gaston Lagaffe ! Il fait tout péter, et puis il attend tranquillement la suite : "démerdez-vous maintenant", dit-il. Peut-être même s'apprête-t-il à s'en laver les mains.
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jeudi, 05 septembre 2024
CE QUI ATTEND L'HYPOTHÉTIQUE .......
...... PREMIER MINISTRE, QUAND IL SE PRÉSENTERA DEVANT LES DÉPUTÉS.
Ça va être sa fête !
Bienvenue, monsieur Michel Barnier. Et bon courage, monsieur le Premier Ministre !
10:54 Publié dans BANDE DESSINEE, DANS LES JOURNAUX, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, emmanuel macron, michel barnier, président de la république, premier ministre
MACRON CHERCHE ......
...... UN CONSENSUS POLITIQUE.
Personne n'oublie que notre président a dissous l'Assemblée Nationale dans un "but de clarification". Eh bien on peut dire que Monsieur est servi.
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dimanche, 01 septembre 2024
LE CAS MELENCHON
Tout commence le soir du deuxième tour des élections législatives, le 7 juillet 2024. Avant même les résultats définitifs, à peine la tendance générale estimée par les entreprises de sondages, voilà Jean-Luc Mélenchon qui se rue sur les micros et se met à crier victoire. Soi-disant au nom de toute la gauche. En réalité, il a sorti ça de son bonnet, sans demander l'avis de personne.
Ce faisant, au nez et à la barbe de tout le monde, il prend de vitesse ses ennemis, ses adversaires, mais aussi et surtout ses amis, les "partis alliés" (écolos, socialos, cocos) qui forment avec L.F.I. le Nouveau Front Populaire. Et toc ! Un putsch ! Un droit de préemption sur toute la gauche ! Et pas avec le dos de la cuillère, s'il vous plaît !
Car ce qu'il faut retenir de la déclaration mélenchonnienne, ce sont les expressions suivantes : « Nous appliquerons tout notre programme, rien que le programme ». Disons que ça a au moins le mérite de la clarté : dans ce monde qui se voudrait toujours plus "inclusif" (mot d'ordre comminatoire et farcesque), Mélenchon est un partisan résolu et définitif de la primauté des idées qu'il défend, et de l'exclusion de toutes les autres. Les paralympiques de la politique, c'est pas pour lui !
Certains esprits, sûrement chagrins même si plus avisés, peuvent néanmoins, rétrospectivement, deviner dans ces paroles tout l'avenir des débats politiques en France. Nous serons intransigeants, proclame Jean-Luc Mélenchon. Ce qui veut dire en bon français : pas question de discuter avec qui que ce soit, c'est nous, nous seuls et personne d'autre. Le Guide Suprême ne s'abaissera pas : « Négocier, moi ? Jamais ! Passer des compromis, moi ? Fi donc ! Manants, passez au large ! »
Ma parole, on aurait dit que ce Conducator au petit pied était en train de refaire pour son propre compte le soir du 10 mai 1981, au moment où le visage de François Mitterrand s'était enfin hissé sur la plus haute marche du podium des écrans de télévision. Bon, c'est vrai que cette nouvelle mouture de l'union de la gauche est arrivée en tête. Mais on est loin d'être les vainqueurs : on n'est pas dans une course où c'est la "photo-finish" qui désigne le seul qui a gagné. On est dans une histoire de plus et de moins. Ce n'est qu'une étape sur un parcours long et plein d'obstacles. Mais Mélenchon, dans cette affaire, n'a pas compris l'essentiel.
Car il est indispensable de voir un peu plus loin, et se demander comment les nouveaux élus vont bien pouvoir faire adopter la moindre loi par des collègues dont les électeurs se situent à leurs antipodes, et aux antipodes les uns des autres. Il va falloir trouver des majorités, mon pote ! Et la suite montre abondamment que la Chambre issue de la dissolution décidée par le solitaire de l'Elysée dans un but (disait-il) de "clarification" a conduit le pays dans une impasse sans issue dont personne ne sait comment sortir.
Vous voulez que je vous donne mon sentiment ? Eh bien je vous le donne quand même : notre France est tellement fragmentée (en "archipel", formule de Jérôme Fourquet), tellement cloisonnée chacun dans son compartiment que sa population se trouve dans un état où les bornes de l'hétérogène et de la division ont été franchies.
Et que les opinions anciennement adverses, mais fondées sur un socle de consensus minimum d'acceptation de la controverse, sont devenues des animosités, des incompatibilités, voire des haines irréconciliables. Les gens-à-bons-sentiments auront beau glapir en chœur : « Le vivre-ensemble ! Le vivre-ensemble ! » et « Refaire société ! Refaire société ! », nul n'y peut plus rien, et plus personne ne veut parler avec quiconque. A cet égard, Mélenchon n'est qu'un symptôme. Mais un symptôme drôlement contagieux, en même temps que le point culminant du mal politique qui provoque la déchéance de la France.
Car la façon impérieuse qu'a Jean-Luc M. d'imposer ses vues est étrangement communicative. Même que ça a tendance à devenir épidémique en France. Je dirai que c'est un peu normal : quand tu as en face de toi quelqu'un qui démarre affirmatif, autoritaire et péremptoire, et qui ne semble chercher que la rupture, tu te rebiffes, c'est humain, et tu n'as pas envie de discuter. D'autant plus que chez Mélenchon, c'est dans ses habitudes, dans sa nature, et même dans son histoire personnelle : il est dans une confrontation de tous les instants. La bagarre ne lui fait pas peur, et même il la cherche !
C'est ainsi que Macron, qui se prétend lui-même "jupitérien" — et très sérieusement, alors que c'est tellement bouffon ! —, en même temps que "très à l'écoute" (là, je me bidonne), ne pouvait que se cabrer. Il dit "niet" à tout ce qui comporterait une trace de Mélenchon : « Tout, mais pas Castets ! », a-t-il donc proclamé, suivi en cela par ses adeptes, ses obligés et ses thuriféraires. Ainsi que par les chefs des autres partis que Mélenchon a le don de hérisser.
Mélenchon est donc le symptôme de la grave crise politique dans laquelle la France patauge depuis la déliquescence de Jacques Chirac, crise que Sarkozy, puis Hollande et enfin Macron n'ont fait qu'aggraver, chacun à sa façon. Mélenchon est comme un nez au milieu d'une figure dévastée, à cause du bruit qu'il fait. Son intransigeance domine le champ de bataille.
Qui, dans l'ensemble du personnel politique français, pourrait encore se « faire une certaine idée de la France » ? Qui, parmi tous ces politicards, place encore l'intérêt de l'Etat, de la nation, de la France au-dessus des intérêts particuliers, des objectifs partisans ? Au-dessus de lui-même ? Qui est prêt à se mettre sincèrement (sans arrière-pensées) au service de la France ? Des noms, si vous en connaissez. Wolinski avait ses idées là-dessus.
Mais la France semble ne compter que des hyperactifs aux dents longues. La "culture du compromis" ne semble pas pour demain, et c'est terrible.
***
Journal Le Monde, 31 août 2024 (dans un sous-titre).
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vendredi, 30 août 2024
UN PARTI TRES UNI
Journal Le Monde, 29 août 2024.
Un titre, tel que.
Oh la belle entente, entre les deux pelés et trois chevelus qui persistent à se faire passer pour les militants d'un parti capable de défendre des idées en même temps, éventuellement, que les exploités ! Ce n'est plus un « gros tas de chouettes copains », mais un tout petit tas de mauvais camarades. Qu'il est loin le temps de Solférino !
Au fait, c'est quoi, la gauche ?
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jeudi, 29 août 2024
QUAND MACRON FAIT LA CUISINE ...
... C'EST PAS TROIS ÉTOILES AU MICHELIN !
Son brouet est même proprement immangeable. Macron, vous voulez que je vous dise ? C'est juste un authentique gâte-sauce. Normal que tout le monde soit dégoûté.
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mercredi, 28 août 2024
UNE SI BELLE COALITION !
Sensationnel !!! Nous avons pu nous procurer cette photo exclusive, montrant la crème des élites politiques de la France sur le point de conclure un sympathique accord de gouvernement.
Tous les espoirs sont donc permis pour la formation d'une coalition de combat.
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mercredi, 31 juillet 2024
J.O. : CONCOURS DE TITRES :
LA MÉDAILLE D'OR.
Le journal L'Equipe (lundi 29 juillet) s'est surpassé, battant à plate couture tous ses concurrents, et avec un brio, une classe, un panache que nul ne peut prétendre lui disputer. Il s'agit d'une compétition d'escrime jouée la veille sous les verrières du Grand-Palais. Bravo au rédacteur et à ce coup de génie.
Alors là, le quotidien sportif "met la barre très haut" (autre titre aperçu dans la presse au lendemain de la cérémonie d'ouverture), et met au défi tous ses rivaux et néanmoins confrères de faire mieux. Qui relèvera le gant ? Libération ? Le Canard enchaîné ? On verra bien.
***
Allez, je décerne une médaille d'argent à celui qui a fait une trouvaille parue dans le journal Libération le 29 juillet 2024, pour un article consacré non pas à une discipline olympique, mais à une Australienne qui, après un passage manqué dans la mâchoire d'un crocodile, est devenue "écoféministe" (sic !). Bravo quand même pour la sportivité (et le calembour).
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Et je trouve la médaille de bronze dans le journal Le Progrès du 30 juillet, suite à la compétition de canoë slalom et la victoire du Français Nicolas Gestin.
On attend presque la suite.
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Avec toutes les félicitations d'un vieux lecteur de la presse quotidienne en papier pour son énergie intellectuelle et ses constants efforts phosphorants, pérennes et studieusement renouvelés.
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mardi, 30 juillet 2024
UN CONCOURS DE TITRES
UN DUEL IMPITOYABLE
Je profite de l'occasion des Jeux Olympiques pour faire part d'un duel à épées non mouchetées qui s'est joué dans la coulisse et subrepticement.
Journal Le Monde, 28-29 juillet 2024.
Journal Le Progrès, 29 juillet 2024.
***
Eh bien c'est le représentant de la P.Q.R. (Presse Quotidienne Régionale) qui a gagné : victoire non contestée sur le candidat parisien de la P.Q.N. (... Nationale). Il fait très chaud, c'est incontestable : comment le "journal-de-référence" a-t-il pu se laisser ainsi coiffer au sujet de la météo ?
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mardi, 16 juillet 2024
L'ESPRIT OLÉ-OLYMPIQUE PARTOUT
LA CONTAMINATION GALOPE.
Le Progrès, 6 juillet 2024.
Bon, dans le milieu des entrepreneurs, la compétition, c'est tous les jours, là, à la rigueur, on peut comprendre.
Le Progrès, 4 juillet 2024.
Mais regardez ça : jusque dans les EHPAD. Après les Jeux Paralympiques, voici les Jeux Ehpadolympiques. Mais qu'on les laisse en paix, nos vieux ! Et du rugby, s'il vous plaît ! Je serais curieux d'en voir un marquer un essai.
Je sais, j'ai l'esprit mal tourné.
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dimanche, 14 juillet 2024
EN PLEINE POSSESSION ...
... DE RIEN DU TOUT.
Des aventuriers intrépides ont osé s'immerger dans la pensée présidentielle. A leurs risques et périls. Voici le résultat de leurs investigations : la vérité. L'expérience corrobore l'impression que la grande majorité des Français partageaient.
***
« Je contrôle plus rien ».
Diego Aranega, dans Le Canard enchaîné du 19 juin 2024.
***
« Je n'ai rien compris ».
Herrmann, en une du journal Le Monde, le 10 juillet 2024.
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lundi, 08 juillet 2024
DIVINE SURPRISE, VRAIMENT ?
LE FAUX-SEMBLANT DE LA DÉFAITE DU R.N.
Hier soir, les commentateurs se sont précipités en masse sur les micros et caméras pour se féliciter de la défaite inespérée du Rassemblement National. Le scrutin ne portera donc pas Jordan Bardella au pouvoir. Ah bon ?
Moi je dis : ce n'est que partie remise ! Car à bien relire les chiffres, le parti de Marine et Jordan, dans l'Assemblée désormais élue, passe de 89 députés à 143. Ce qui fait 54 de plus (étourdi : 44 !!!) : on me dira ce qu'on voudra, mais pour une défaite, ça ressemble étrangement à une petite victoire, certes modeste, mais quand même. Ils vont pouvoir mettre un souk pas possible à la Chambre.
Bon, c'est vrai, les gars de deuxième ligne, vous savez, derrière la front respectable des grands officiels qui parlent pour "tout le parti", ceux qu'on n'ose plus trop appeler les "fronts bas", ceux-là ont dû être horriblement déçus, eux qui se préparaient à répandre leurs paroles fortes et définitives, à coups de batte de base-ball si nécessaire. Il s'y voyaient déjà, à tenir le haut des pavés en roulant des mécaniques.
Mais aussi, qu'est-ce qui les a pris, tous tant qu'ils sont, à considérer comme des oracles des chiffres sortis sur mesure de leurs chapeaux par et pour les entreprises de sondages ? Et je ne parle pas de l'incohérence des journalistes sérieux qui, après avoir averti qu'il ne fallait considérer un sondage que comme une "photo à l'instant t", et manié les réponses, les taux ou les méthodologies avec beaucoup de précautions et bien des circonlocutions prudentes, s'empressent de faire comme s'ils n'avaient rien dit, puis contribuent allègrement à faire du sondage un fétiche, un totem, un tabou. On dira pour se défendre que la "photo à l'instant t" était floue ou ratée, ou que le photographe était bourré.
Jordan Bardella s'est aussitôt lancé dans des diatribes contre les lâches et les combinards, qui l'ont privé du titre qui lui était dû. Il ne digère pas. Lui aussi, il se voyait déjà en haut de l'affiche, et il parle clairement de la défaite du R.N. Mais la cheffe en chef ne s'y est pas trompée : elle pensait "Ah ! L'impatience de la jeunesse ! Tout moi au même âge". Elle a savouré le progrès, certes un peu trop lent à son goût. Elle attend son heure, qui viendra inéluctablement, pense-t-elle, lui offrir le fauteuil principal sur un plateau.
Pour ma part, je reste aux aguets. Une bataille, on peut la perdre, c'est un simple événement. Une guerre, c'est autre chose. Un sprint n'est pas une course de fond (ouaf ouaf). Car le reste du tableau laisse une drôle d'impression. Macron qui arrive deuxième, jugent tous les connaisseurs, peut s'estimer sauvé par la peur causée dans la population par la silhouette de l'épouvantail.
Le terrible et insupportable comique de la troupe restera indéniablement Jean-Luc Mélenchon qui, en triomphant devant ses adeptes comme s'il avait gagné (certes, la gauche est arrivée en tête, mais elle n'a sûrement pas gagné), a kidnappé la gauche dans un discours qui laisse craindre le pire, venant de ce complet olibrius indécrottable et congénital. Lui non plus n'a rien appris. J'espère qu'il comprendra à temps comment il peut encore servir utilement la cause qu'il déclare défendre. Mais à le voir gesticuler en tonitruant, on n'est pas parfaitement tranquillisé. A-t-il seulement le potentiel et l'envergure d'un "Homme d'Etat" ? Pas évident.
Quant au fiasco des usines à sondages, qui ont fait théâtralement monter l'angoisse ou l'espoir (suivant le camp), inutile de s'attarder sur la nouvelle preuve de leur inutilité, et même de leur pouvoir de nuisance. Quand les rédactions s'interdiront-elles de faire écho à des fumées qui ressemblent très fort à ce qu'on trouve dans certaines pages de journaux ou de magazines sous le nom d' "horoscopes" ?
Ah, qu'elle était belle, la boule de cristal de Madame Irma. Juste un détail : c'était au moyen âge.
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dimanche, 07 juillet 2024
DERRIERE LE MASQUE BONHOMME
Le Canard enchaîné, dans son numéro du 3 juillet 2024 (et dans pas mal de précédents), s'efforce de faire tomber les masques d'honorabilité et d'angélisme derrière lesquels les vitrines médiatiques du Rassemblement National sont parvenues à dissimuler quelques réalités qui persistent, malgré tous les ripolinages, à coller aux basques de ce parti. Par association d'idées, je pense à ce dessin de Hermann pour la série "Jérémiah". Et ça ne rassure pas.
Aurel le montre ci-dessus, mais que l'on regarde du côté de la police (et de son syndicat Alliance), de la police des polices (I.G.P.N.), des magistrats, de la haute fonction publique, le constat est le même : le terrain est labouré, préparé, ensemencé, amendé, tout prêt à produire les effets que le pire visage de la France en attend.
Et je parie que le dessin signé "Soph'" (Le Canard, 3 juillet) préfigure de façon assez juste ce qui risque de se produire si le R.N. ... : combien sont-ils, derrière le paravent, à attendre de moins en moins patiemment le moment de "rediaboliser" ?
Ce que confirme à sa façon, le 5 juillet 2024, ce titre du journal Le Monde. On serait cependant en droit de reprocher sa pusillanimité à l'auteur de cette formulation chantournée à l'excès : pourquoi ne pas dénoncer clairement le mensonge des apparences faussement anodines dont Marine Le Pen a réussi à affubler une formation qui respire par essence un air vicié ? Le Monde a la mauvaise habitude de prendre des pincettes quand il s'agit de nommer le mal.
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lundi, 01 juillet 2024
ENTRE ICI, LE PEN ET COMPAGNIE ...
... AVEC TON CORTÈGE D'OMBRES !
Voilà ce qui fait peur : la haine, convenablement ripolinée en façade !
Dessin d'Aurel, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.
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dimanche, 23 juin 2024
ILS ME FONT VRAIMENT PEUR
Journal Le Monde daté 21 juin 2024. Bon, c'est vrai, le sous-titre de ce titre explique que la dame embaucherait volontiers — et pourquoi pas, je vous prie ? — des gens de gauche. Est-ce bien crédible ? Ou alors Mélenchon est sur les rangs ?
Journal Le Monde daté 20 juin 2024. Alors là, je ne comprends pas. Comment ? Un parti dont le chef a parlé des chambres à gaz comme d'un "point de détail de l'histoire" !!! Un chef qui a osé ajouter au nom de Michel Durafour le mot "-crématoire" !!! Un parti qui compte encore dans ses rangs nombre de gens que ces paroles ne choquent en aucune manière !!! Comment le chasseur de nazis a-t-il pu se fourvoyer à ce point ? Faut-il qu'il haïsse Mélenchon ou Glucksmann pour se jeter dans de tels bras !!!
Journal Le Monde, 20 juin 2024. Un effort d'analyse qui explique peut-être en effet, au moins en partie, le déport massif de voix sur la liste R.N. aux européennes. "Ecologie punitive" ? Il faut voir en action l'équipe de Grégory Doucet, le maire écolo de Lyon, qui exécute sans état d'âme une batterie de décisions brutales, pour comprendre tout ce que les écolos font payer aux gens ordinaires qui, en dehors des "petits gestes" devenus rituels ou pas loin, n'en peuvent mais.
Journal Le Monde, 19 juin 2024. Autre cause, effet identique ? Même à Lyon, plusieurs bureaux de poste ont été fermés. Alors il faut imaginer les "territoires" (c'est comme ça qu'il faut dire, paraît-il), parfois isolés, abandonnées de toutes les manifestations de présence de l'Etat (droite et gauche confondues). Les gens devraient pourtant réfléchir : par exemple, Bardella a bien fait comprendre que les services publics audiovisuels seraient promptement privatisés en cas de victoire. Y a pas de raison que les autres services publics ne suivent pas le même chemin.
Journal Le Progrès, 15 juin 2024. Point de vue ma foi intéressant de M. Luc Rouban, sociologue de son état. Cela compte sûrement, mais difficile de dire dans quelle mesure.
Journal Le Monde, 14 juin 2024. A ce sujet, je veux bien croire que l'écologie, entre les mains de Bardella-Le Pen, ça ne fera pas un pli : direction les oubliettes.
Le Canard enchaîné, 12 juin 2024. Comme l'indique le sous-titre de l'article, tous les Hauts Fonctionnaires de l'administration française ne sont pas des Jean Moulin, et loin de là. Il y aura sans doute pas mal de Maurice Papon, tous serviteurs dociles de l'Etat légal.
Journal Le Progrès, 11 juin 2024. Il n'y a pas de raison que notre belle ville soit épargnée par la vague, n'est-ce pas. C'est une photo de l'horloge de Tassin qui illustre l'article du Progrès, mais la commune (que je connais assez bien) est loin d'être la seule dans cette misère.
***
Dernier arrivage (de ralliements, bien sûr).
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Quand tous les rats s'y mettent pour quitter un navire que nul homme d'Etat n'est en mesure de piloter désormais. Et Diogène a beau en chercher un digne de ce nom, il désespère de tomber un jour sur un oiseau de cette espèce en voie d'extinction.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections législatives, marine le pen, fachos, extrême droite, front national, rassemblement national, journal le monde, journal le progrès, le canard enchaîné, serge klarsfeld, juif, mazi, chasseur de nazi, michel durafour, durafour crématoire, chambres à gaz, point de détail de l'histoire, jean-luc mélenchon, glucksmann, écologie, écologie punitive, lyon, grégory doucet, les gilets jaunes, jordan bardella, jean moulin, luc rouban
vendredi, 14 juin 2024
LA FRANCE QUI TOMBE
Pour introduire le présent billet, j'ai piqué dans le journal Le Figaro du 13 mai dernier le titre de l'éditorial de Vincent Trémolet de Villers.
Inutile j'espère de préciser que l'objet de l'édito n'a rien à voir avec le propos que je m'apprête à tenir ici, puisqu'il parle de « situation économique et sociale proche de l'autodestruction ». Je reconnais cependant que mon idée a peut-être quelque chose à voir avec une autodestruction.
Car depuis dimanche 9 juin et les 32 % de la liste Jordan Bardella-Marine Le Pen aux élections européennes, je me sens très mal dans ma peau de Français. Comment ça ? Il se trouve un tiers des suffrages exprimés en faveur du clan Le Pen ?
Certes, c'est Jordan Bardella qui figure en tête de liste pour siéger à Strasbourg et Bruxelles. Mais pour moi, Bardella n'est qu'un comparse, un homme de paille, une marionnette, un faux nez, un paravent, un masque. Complaisant et opportuniste, sans conviction ni corps de doctrine, sans contenu ni consistance, voilà en tout cas un drôle de personnage.
Remarqué au Parlement européen pour son absentéisme, pour la rareté de ses interventions et pour son inscription à une seule commission : celle dite "des pétitions", généralement rebaptisée "commission des planqués" par les autres députés européens. Son rôle exclusif et sa fonction dans les rangs du R.N. ? Représentant de commerce. Camelot si vous préférez ("bonnisseur de la bath", comme disait Jean Bruce pour OSS 117). Je veux dire que sa tâche est de faire du porte-à-porte (et pourquoi pas "portail-à-portail" ?) sur les réseaux sociaux et de conquérir de nouvelles clientèles par son pouvoir de séduction.
Un tiers des électeurs, donc. Je me dis : « Ce n'est pas possible ! » Et pourtant si ! Et j'en ai entendu, de ces électeurs, avec leurs "Mais on ne les a jamais essayés, alors pourquoi pas ?" Et je me dis que c'est ce genre d'eau usée qui sert de conscience politique à la majorité relative de mes semblables. Faut-il que la France soit tombée bien bas pour aller jusqu'à fouiller au fond de ses poubelles pour ramener au jour de vieilles idées vaguement effrayantes.
Bien sûr, Marine a, dit-on, "dédiabolisé" le Front National, cet épouvantail et croquemitaine façonné par son père Jean-Marie, qui a longtemps joué le rôle du diable et rassemblé autour de sa personne tout ce que la droite radicale comptait de baroudeurs et autres aventuriers. Le premier tour de la présidentielle de 2002 montre que ce diable-là ne faisait déjà plus si peur que cela.
Le problème, avec le R.N., c'est sans doute moins Marine, qui après tout ne fait que dorer la pilule, comme les autres, c'est-à-dire mentir comme les autres, que les divers animaux carnassiers qui gravitent autour d'elle.
Et l'article de Charlotte Cieslinski (Canard enchaîné du 12 juin dernier) montre — si elle dit vrai — qu'avec le haut terreau administratif, Marine semble arriver en pays conquis. Et ne parlons pas des eaux troubles de la police, où frétillent quelques autres poissons inquiétants.
Alors, pourquoi ce triomphe annoncé ? Sans être spécialiste de quoi que ce soit, je voudrais mettre en avant trois facteurs.
1) L'immense médiocrité du personnel politique français. Je n'apprends rien à personne.
2) Les marges de manœuvre de plus en plus étroites laissées aux individus formant la classe politique par l'édification besogneuse et tatillonne de l'Europe communautaire.
3) L'impuissance de cette classe politique à imposer quelque régulation ou partage des richesses que ce soit à des puissances économiques et financières de plus en plus voraces.
Ce n'est pas "pour du beurre", mais bel et bien pour de vrai, le lent, constant, irrésistible grignotage de tous les bienfaits hérités des années fastes, des Trente glorieuses, des luttes syndicales, des conquêtes sociales, grignotage qu'on peut observer depuis trente ou quarante ans, et dont l'effet visible est d'augmenter sans cesse le nombre des pauvres. Il ne faut pas oublier que : « Qui sème la misère récolte la colère ». Tout le succès du parti de Marine découle de cette misère, de cette colère et de cette vérité primordiales.
Ceux qui déclarent qu'il faut tout faire pour empêcher le Rassemblement National d'accéder au pouvoir mentent, font semblant et mettent le doigt dans l'œil de leurs électeurs. Ceux qui proclament qu'il faut avant tout lutter contre la réémergence de la "bête immonde" savent qu'ils trompent leur monde. On ne lutte pas contre le Rassemblement National.
On ne lutte pas contre des idées : on fait ce qu'il faut pour que leurs conditions d'émergence ne soient jamais réunies. Je veux dire : quand on est un homme politique responsable, on agit pour procurer aux populations des conditions de vie correctes, une prospérité relative, un certain bonheur d'exister, de travailler, de prospérer dans un Etat de droit où règne la justice. Un homme d'Etat responsable se débrouille pour que les gens soient satisfaits de leur sort. Il travaille pour que soit effective une certaine redistribution des richesses.
Tout cela pour dire que la montée du Front National du père, puis du Rassemblement voulu par la fille dépend d'une logique implacable, et même d'une mécanique bien huilée. Marine, c'est l'enfant biologique de cette triple faillite.
P.S. : Du coup, j'irai peut-être voter cette fois.
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samedi, 25 mai 2024
TAYLOR SWIFT ET LE MICRO
Vu dans Le Progrès daté 24 mai 2024 (photo Shutterstock/Sipa). La chanteuse se prépare aux meetings qui auront lieu bientôt à Lyon (en fait à Décines). Vu l'emplacement et l'orientation du micro, je soupçonne une facétie, peut-être, du photographe, mais du journal, plus certainement. Et puis il y a mon esprit mal tourné.
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mardi, 21 mai 2024
QUEL FESTIVAL DE CANNES ???
ON PEUT SE DEMANDER.
Aujourd'hui, c'est la liste des griefs des féministes de #Metoo en général et de Judith Godrèche en particulier qui tient le haut du pavé, et qui monte les célèbres marches tout en remplaçant le tapis rouge, sous l'œil avide des caméras et l'oreille gourmande des micros. Je néglige la rumeur répandue paraît-il par Cyril Hanouna au sujet d'une "liste explosive" de cibles annoncées de la femelle vindicte.
Ce qui disparaît dans l'opération ? Tout simplement le cinéma. Le cinéma de l'industrie. Le cinéma des auteurs de films. Le cinéma des artistes. Le cinéma des comédiens. Le cinéma des personnels et des métiers qui s'occupent, derrière l'écran et hors des projecteurs, de tout ce qu'il y a de technique dans le 7ème Art (c'est-à-dire le principal, si ce n'est pas l'essentiel).
Dessin de Chappatte (Suisse) paru dans le journal Le Monde daté 17 mai 2024.
Les inquisitrices, procureuses, lyncheuses et autres ayatollettes sont à la fête : elles sont en train d'accrocher à leurs murs, après les avoir dûment fait empailler, les trophées (cornes, défenses, hures, couilles, tripes – en attendant mieux) des bêtes qu'elles ont abattues en menant leur safari au long cours dans les steppes giboyeuses de la gent masculine qui œuvre dans les espaces dévolus à l'image en mouvement.
Il semble convenu, entre tous les personnels médiatiques chargés de diffuser par les ondes et par l'image ce que la population est vivement incitée à penser désormais, que ce grand secouage de cocotier, ce grand ménage des greniers de la saloperie humaine représente un immense progrès, comparé à toutes les périodes archéologiques où régnait le patriarcat, vous savez, ce ramassis de mâles machistes, masculinistes, virilistes qui abusaient des privilèges du dominant.
Ceci dit, pour parler très franchement, j'avoue que j'éprouve de la honte, fût-ce seulement par contrecoup, quand une campagne médiatique furieuse englobe tout ce qui possède un sexe masculin dans la vilenie des "comportements inappropriés" à l'égard des femmes. Autant le dire : je ne suis pas concerné.
Et je déplore que tant de mes congénères puissent prêter le flanc à des attaques souvent motivées, mais qui donnent parfois dans la démesure de la dénonciation nominale. Vous avez dit "délation" ? Quelle horreur !!! Nous autres, avec nos sœurs de "#Metoo", nous ne mangeons pas de ce pain-là !!! La peste soit du fat !!! Fi donc !!! Manants, passez au large !!!
Cela dit, à #Metoo, on sait très bien comment donner, malgré toutes les dénégations vertueuses, des gages à l'insupportable tribunal de l'opinion et des réseaux dits "sociaux", où le lynchage suit de près la mise au pilori.
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dimanche, 19 mai 2024
MACRON, ATTAL, DARMANIN, FAUTEURS ...
... DE GUERRE CIVILE EN NOUVELLE CALÉDONIE !!!
La démonstration sera rapide et simple.
Années 1986-1988 : la cohabitation, Jacques Chirac Premier ministre, Bernard Pons ministre des D.O.M.-T.O.M., la grotte d'Ouvéa, le bain de sang, triomphe de la "raison d'Etat".
1988 : Rocard Premier ministre : arrive au pouvoir une forme d' "intelligence de la situation". Résultat : les Accords de Matignon, qui ramènent la paix dans l'archipel, dans un équilibre précaire mais rassurant.
1998 : Jospin Premier ministre. Signature de l'Accord de Nouméa, qui instaure des transferts de compétences, mais aussi des transferts de propriétés foncières en direction des Kanaks. On accepte de reconnaître « les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière ».
Kanaks et Caldoches semblent pouvoir partager une "souveraineté" sur le territoire. Dans 20 ans, on décidera de la suite à donner. A cet effet, on organisera trois consultations (référendums) à l'issue desquelles le statut définitif de l'archipel sera défini et adopté par une majorité. Seuls seront admis les électeurs inscrits depuis 1994 (certains disent 1998).
2018 premier référendum : 56,67 % s'affirment contre l'indépendance. Le taux de gens favorables au maintien dans la République française tombe à 53,3 % au deuxième référendum, qui a lieu en 2020.
Tout le monde attend donc fébrilement le résultat du troisième référendum, qui doit avoir lieu en 2021 : la barre des 50 % de "oui à l'indépendance" sera-t-elle franchie ?
Mais catastrophe : en 2021, le COVID 19 s'abat sur la Nouvelle Calédonie. Les Kanaks sont les premières victimes : on compte environ 300 morts dans leurs rangs. Ils demandent par conséquent le report de la consultation. On les comprend.
Hélas, le gouvernement de monsieur Macron, contre toute logique de santé publique, maintient fièrement le référendum. C'est la première (et grossière) faute politique majeure dans le dossier.
Car les Kanaks (un peu plus de 40 % du corps électoral), tout entiers et légitimement préoccupés par les devoirs qu'ils doivent rendre à leurs morts, refusent de se rendre dans les bureaux de vote. Certains ne veulent pas pour autant qu'on les accuse d' "appeler au boycott". On les comprend.
Evidemment, le résultat de ce référendum-croupion écrase comme prévu les espoirs des Kanaks d'exister pleinement dans la future Nouvelle-Calédonie.
Et puis arrive 2024. La présidente de la "province du sud" (c'est-à-dire Nouméa avec la région la plus prospère) est une cinglée qui, par exemple et entre autres, demande carrément la départementalisation (genre Mayotte, vous voyez d'ici le sac de nœuds). Elle s'appelle Sonia Backès. Dans le même camp, qu'on peut appeler de droite de la droite, on trouve Nicolas Metzdorf, député.
Comment ont-ils eu l'oreille d'Emmanuel Macron et de ses amis du gouvernement ? Je l'ignore. Toujours est-il que tout ce petit monde s'entend pour faire adopter très vite une loi instaurant le « dégel du corps électoral de Nouvelle-Calédonie ».
Autrement dit, le gouvernement français a décidé d'entrer en conflit ouvert avec tout ce qui aspire à l'indépendance. Disons même que, contrairement à la règle d'impartialité que l'Etat français s'était imposée dans le but de laisser l'initiative aux acteurs locaux, Macron a purement et simplement pris parti pour le maintien du "Caillou" dans la République, et contre l'indépendance (donc contre les Kanaks). Ce raidissement soudain est chose faite début mai. Mais c'est quoi, le "dégel" dont on parle ?
Rien de plus et rien de moins que la deuxième (et peut-être pas la dernière) faute politique majeure du gouvernement Attal. Comme l'annonce le journal Le Monde daté 16 mai 2024.
Alors on aimerait pourtant comprendre le pourquoi de cette ébauche de guerre. Très simple et direct : le "dégel du corps électoral", sorte de déclaration, ça revient à renvoyer les Kanaks à leur "minorité".
Pour expliciter : à réduire à néant l'espoir pour eux d'obtenir un jour une majorité dans les institutions du territoire et d'arriver à un "rééquilibrage" qui rende à ce peuple une souveraineté relative sur sa propre terre. Qui lui donne l'impression de s'appartenir, au moins en partie.
Car le "dégel", ça consiste à introduire entre 25.000 et 30.000 nouveaux électeurs sur les listes. Alors que le "gel du corps électoral" de 1998 (sur la base de 1994, ou de 1998), ça consistait à établir une paix institutionnelle entre les blancs ("coloniaux") et les autochtones au sein de l'état de droit, en figeant la situation.
Dans cette perspective, le "dégel" est un geste brutal, une dénonciation unilatérale d'un modus vivendi obtenu laborieusement sous la houlette des responsables de 1988 et 1998 (Rocard et Jospin) tiens, des gens de gauche !). Le "dégel" voulu par Macron est donc en soi une violence.
Alors, moralité et conclusion ? Pourquoi Macron, Attal et Darmanin ont-ils décidé de jeter à la poubelle le travail et les efforts déployés par les prédécesseurs pour arriver à une paix honorable pour toutes les parties ? J'hésite. Est-ce de l'incompétence ? Du caprice d'enfant gâté ? De l'inexpérience ? De la bêtise brute ? De l'acharnement dans le sentiment de toute-puissance ? De la rage d'imposer une volonté ?
Visiblement, si le sinistre trio a compris la situation, cela veut dire qu'il a choisi consciemment de mettre de l'huile sur le feu aux poudres où il est assis. Après l'envoi de troupes en Ukraine, j'ai l'impression que Macron a de la suite dans les idées et dans sa politique de coups de menton.
Il y a de quoi se demander quelle image il se fait du monde des hommes dans sa propre tête. Et de quoi, pour les Français, s'inquiéter de l'avenir.
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dimanche, 12 mai 2024
UNE DYNASTIE PREDESTINEE ?
Titre à peine "arrangé" d'un article paru dans le journal Le Progrès du samedi 11 mai 2024.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le progrès, élection tchad, idriss déby
mercredi, 01 mai 2024
PRO-PALESTINIEN ? ...
... OU PRO-HAMAS ?
Les manifestations récentes, qui ont transpiré des Etats-Unis vers la France — sans doute par capillarité affective —, ont semble-t-il consacré de fait le mouvement religieux terroriste Hamas comme seul représentant légitime du peuple palestinien. Le moins que je puisse faire, c'est de trouver cela au minimum surprenant, pour ne pas dire anormal. Et archi-faux, de toute évidence.
Et en même temps, je plains les Palestiniens eux-mêmes, parce que n'avoir que ce mouvement terroriste pour avocat commis d'office, c'est pas vraiment un cadeau, car le cadeau, il est carrément empoisonné. Je suppose que personne ne souhaite être défendu, devant le tribunal de l'Histoire, par une cohorte d'assassins, de violeurs et de bourreaux.
On sait que la pauvre "Autorité palestinienne" de Mahmoud Abbas, du moins ce qu'il en reste de débris d'O.L.P et de Fatah, est complètement disqualifiée, sous les coups conjugués de sa propre incompétence et de sa corruption et de l'acharnement de Netanyahou à lui faire perdre la face pour mieux favoriser son ennemi déclaré (le Hamas). Cet ennemi déclaré n'a fait que croître et embellir depuis qu'il a pris, seul et par la violence, le pouvoir dans la bande de Gaza.
Le plus étrange, le plus stupéfiant, le plus incompréhensible dans les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué des universités des deux côtés de l'Atlantique, c'est que ces protestataires font semblant d'ignorer que le sort du peuple palestinien est bien le dernier des soucis des chefs du Hamas : pour eux, les gens ordinaires qui peuplent la bande de Gaza, travailleurs, mères, enfants, vieux comptent pour de la roupie de sansonnet. La seule motivation qui anime les chefs du Hamas, c'est l'exercice d'un pouvoir absolu qu'ils ont confisqué à leur profit exclusif. Et cela jusqu'à la disparition de l'Etat d'Israël.
Cela va même si loin, que les services "action" du groupe n'hésitent pas à supprimer toute voix discordante. Et il y a fort à parier que les chefs du Hamas, plus il y a de Palestiniens morts sous le tapis des bombes et obus, plus ils sont contents : « Allez-y, Juifs, tuez, massacrez les populations civiles palestiniennes. A la fin c'est vous qui serez couverts de merde, et nous qui tirerons les marrons du feu ». Et qu'ils sont en train de spéculer sur les éventuels avantages colossaux qu'ils pourraient obtenir de l'Etat hébreu en échange des otages qu'ils détiennent encore — et qu'ils ne sont pas prêts à lâcher de sitôt, selon toute vraisemblance.
Pendant ce temps, le haut Etat-Major du Hamas, bien à l'abri de chambres fortes dissimulées hors de portée de toute agression possible — quand ce n'est pas dans des hôtels cinq étoiles de la péninsule arabique —, sirote ses alcools de contrebande les doigts de pied en éventail, et savoure la profondeur de l'abîme qu'Israël achève (peut-être) de creuser sous ses propres pieds dans l'opinion universelle : « Honte à Israël, et vive les Palestiniens », entend-on de l'université Columbia-New-York à Sciences-Po-Paris.
On ne sait pas trop l'ampleur de ce qu'Israël aura perdu à l'issue de cette aventure aveugle. On sait en revanche ce que les terroristes du Hamas ont déjà gagné. Rien que ça est exorbitant.
Note : Il semblerait, d'après ce que j'entends, que les manifs françaises sont restées à peu près indemnes d'antisémitisme. Pourquoi ne pas le croire ? Ce qui est certain, en revanche, c'est que les actes et paroles antisémites ont été multipliées par deux, trois, voire quatre, depuis le pogrom (et non une "offensive", n'en déplaise à Mathilde Panot et à L.F.I.) du 7 octobre. Qui en France est antisémite ? J'ai ma petite idée là-dessus : suivez mon regard (car certaines vérités ne sont pas bonnes à dire).
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samedi, 27 avril 2024
L'ISLAM ESCLAVAGISTE ...
... VU PAR "LE MONDE".
C'est rigolo, la façon dont les nouvelles vérités se sont installées dans le paysage des sciences humaines, et particulièrement des historiens. On le constate une fois de plus à la lecture de l'article rédigé, le 19 avril 2024, dans le supplément "Le Monde des livres" par Frédéric Bobin, probable journaliste au "Monde", et peut-être lui-même historien ou peu s'en faut. Normalement, quelqu'un qui sait de quoi il cause.
Mais l'historien n'est plus ce qu'il fut. Je veux dire que de nos jours, le spécialiste, quand il est issu des écoles occidentales d'études historiques, marche sur des œufs : il ose à peine avancer des hypothèses, il recule devant l'affirmation, il tremble à l'idée d'être qualifié de "péremptoire", ou pire d'"occidental", et la perspective d'être possiblement traité de "pas sérieux" le plonge dans des abîmes de panique professionnelle. Et pour peu que vous le taxiez d'"islamophobie", alors là, c'est l'arrêt cardiaque assuré !!! Le voilà scientifiquement disqualifié
C'est ainsi que Frédéric Bobin multiplie les précautions oratoires : le sujet est « inflammable ». « L'historiographie de l'esclavage est devenue radioactive au contact des enjeux contemporains ». La « concurrence mémorielle » nuit au « débat académique ». Les traites "atlantique" et "orientale" ne sont-elles pas égales en infamie ? Mon dieu, que de vaines circonlocutions pour éviter, dans un tel débat, de passer pour le méchant de service !!! L'historien européen est aujourd'hui hanté par le poids de tous les soupçons que le passé coupable fait peser sur son âme délicate et sensible.
Ce n'est pourtant pas si compliqué, me semble-t-il. J'en veux pour preuves deux éléments de l'article. Le premier, dans le texte de Frédéric Bobin, fait durer l'"esclavage musulman" du VII° au XX° siècle. Désolé, mais il suffit de s'informer au sujet du Niger ou de la Mauritanie pour découvrir qu'il subsiste dans quelques pays (Sahel ?) des formes d'esclavagisme "traditionnel" où le statut d'esclave se transmet de génération en génération. Oui, monsieur, l'esclavage existe toujours, et même parfois sous nos cieux tempérés et radieux (de loin en loin, les journaux évoquent un procès pour "esclavage moderne").
Mais sans monter en épingle une tradition peut-être en voie d'extinction (mais j'en doute), il suffit de regarder du côté de la péninsule arabique pour se rendre compte que, si l'esclavage n'y a pas été rétabli officiellement, on pourrait facilement s'y tromper, tant (je prends un exemple) la façon dont on y traite les travailleurs venus d'Inde ou des Philippines ne rend pas très enviable la façon dont ces pauvres gens sont exploités : passeports confisqués et autres et pires joyeusetés, cf. les conditions faites récemment par le Qatar à ses constructeurs de stades de foot. Et si vous croyez que le Qatar a reconnu ses fautes et s'est frappé la poitrine en signe de contrition ...
L'autre élément que je relève, c'est une énormité commise par la plupart des bonnes âmes qui abordent le sujet : oui, la traite atlantique a été une innommable saloperie commise par les pays occidentaux sur trois ou quatre siècles, mais il est scandaleux que les mêmes omettent presque systématiquement de rappeler que c'est bel et bien un occidental qui a lutté de toutes ses forces contre l'esclavage et a fini par obtenir son abolition dans les nations, disons ... "civilisées" (avec des retardataires du côté des Amériques). A propos des traites négrières, je ne saurais trop conseiller la lecture des Passagers du vent, un chef d'œuvre de la bande dessinée offert par François Bourgeon.
Cette omission dans un article "sérieux" de journal "sérieux" est choquante, voire inadmissible. Eh oui, Frédéric Bobin, des occidentaux ont fait dans le monde beaucoup de mal et de dégâts, mais d'autres occidentaux ont fait ce qu'ils pouvaient pour tenter d'y remédier. La neutralité de point de vue passe aussi par cette reconnaissance.
J'aimerais tant que les historiens européens cessent de se prendre pour Eustache de Saint-Pierre et ses cinq amis bourgeois de Calais, en 1347, qui, en signe de capitulation, se présentèrent "en chemise et la corde au cou" devant Edouard III d'Angleterre. Laissons le passé en finir avec le passé. Laissons les morts enterrer les morts. Quant à nous, nous sommes vivants, et l'avenir reste à construire.
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mardi, 09 avril 2024
PARTICULIÈREMENT DOUÉ
PETITE REVUE DE PRESSE.
Le Président Macron ne s'est pas trompé dans le choix de son Premier Ministre, comme le montrent ci-dessous quelques titres parus dans la presse du 22 février au 7 avril, dont je n'ai gardé que le sujet et le verbe pour mieux en faire jaillir la pure énergie telle qu'elle s'affiche.
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CE N'EST PAS UN HOMME : C'EST UN COUTEAU SUISSE !!!
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Heureusement, le titre suivant, paru dans le journal Le Monde dans son numéro daté 31 mars au 2 avril, relativise dans une certaine mesure l'étendue et l'épaisseur des compétences de la personne.
Allons, tout cela n'était donc que des paroles, paroles, paroles ... Vous reprendrez bien un petit verre de cet excellent "Tête de Bélier" ?
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