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mardi, 12 mars 2024

CHOSE VUE

Croix-Rousse. Un très vieil homme entre dans le magasin Orange avec son téléphone à la main. L'objet, d'après lui, est en panne, et il demande qu'on le répare. Le technicien s'empare de l'appareil, lui fait subir toutes sortes d'examens, branchements, mesures, etc. Il conclut que le téléphone est en parfait état de fonctionnement. Le vieux éclate alors en sanglots : « Alors pourquoi mes enfants ne m'appellent pas ? ».

mercredi, 26 janvier 2022

MAMIES A LA CROIX-ROUSSE

Célébration des mamies.

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Photos prises dans les années 1960 à la Croix-Rousse par Georges Vermard.

samedi, 22 janvier 2022

CROIX-ROUSSE A VUE D'OISEAU

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Eglise Saint Bruno des Chartreux, le dôme.

jeudi, 30 septembre 2021

TRIBULATIONS D'UN PORTAIL CROIX-ROUSSIEN

1 - Propriété d'une sans doute noble famille (Mazuyer).

1 BD CROIX ROUSSE N°80 ANCIEN PORTAIL LA TOURETTE.jpg

2 - Ecole Normale d'Institutrices (c'est fièrement inscrit sur le fronton).

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3 - Collège moderne (photo ©Largo43) : c'est aujourd'hui.

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4 - L'usage change, le portail reste, avec le blason d'origine (blason impossible à lire faute d'indications gravées des émaux et métaux revêtant le champ et les meubles de l'écu).

4.jpg

On trouve ça au N°80 du boulevard de la Croix-Rousse.

Une petite recherche m'apprend la véritable figure du blason Mazuyer, que "SanglierT" (je n'y peux rien : c'est l'auteur) décrit ainsi : « D'azur au chevron d'or accompagné de deux étoiles d'argent en chef et d'un croissant de même en pointe ». C'est peut-être vrai, je n'en sais rien.

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Quoi qu'il en soit, si je voulais chipoter, je reformulerais ainsi : « D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux étoiles à cinq rais d'argent et en pointe d'un croissant ["montant" est facultatif] du même ». Le casque juché sur le chef de l'écu est peut-être d'un baron. Avec de bons yeux, on distinguera un pélican qui s'ouvre le flanc pour nourrir ses petits. Avec une loupe à fort grossissement, on lira la devise : « NON MIHI SUM NATUS » ("Je ne suis pas né pour moi-même"). On admettra que ça change tout, n'est-ce pas.

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Un peu d'histoire pour les amateurs (merci à Mme Catherine Guillot, Conservatrice du Patrimoine, auteur du texte qui suit).

Le Portail de la Tourette à Lyon : un témoignage des demeures champêtres de la Croix-Rousse. Intégré en 1888 à l’école normale d’institutrices, devenue successivement institut de formation des maîtres puis collège, le portail de la Tourette demeure un des ultimes témoignages des clos champêtres situés à la Croix-Rousse.

Ses origines

Les possesseurs successifs du tènement de la Tourette ont été identifiés par Irénée Morel de Voleine, dont la documentation a été enrichie par René Mazuyer dans les années 1930 et donnée aux archives départementales du Rhône en 1947. L’origine de la propriété, située sur le territoire de Maljulin, remonte au XIVe siècle ; celle du portail au 2e quart du XVIIe siècle à la suite de la vente en 1627 par Marguerite Dallier, veuve de Jacques Teste, de la propriété à Jehan Mazuyer. Outre la présence d’une demeure, le terrain est alors essentiellement couvert de vignes.

Arborant les armes des Mazuyer, le portail a dû être édifié peu de temps après son acquisition par cette famille. En effet, en 1628, Jehan Mazuyer a obligation de clore sa propriété de la Tourette, située près des remparts, et c’est sans doute à cette occasion que le portail est érigé. Contrairement à sa situation actuelle, l’édicule était placé entre deux corps de bâtiments. Le terrain demeure propriété de la famille (sous le nom de Parfait, puis de Favier) jusqu’en 1793 au moins, avant sa division en plusieurs lots. 

Un motif pour les artistes de la fin du XIXe siècle

En 1878, le portail attire l’attention d’un artiste soucieux du patrimoine lyonnais ancien, Charles Tournier, qui en réalise un dessin, puis une eau-forte en avril 1878, éditée par Mademoiselle Giraud à Lyon. Une annotation portée sur le dessin localise le portail au 1 rue de la Tourette. En 1883, cette gravure vient illustrer un article consacré au portail dans Lyon Revue du 30 septembre, signé J.J. Grisard. En 1885, Claude-Louis-Bon Morel de Voleine réalise des photographies du portail. Huit ans plus tard, Tournier reprend l’eau-forte dans la première livraison du Recueil d’archéologie lyonnaise, dessiné d’après nature, publié par série de cinq gravures à partir de 1891 ; l’imprimeur Wulliam édite également l’estampe séparément.

Le dessinateur diffuse ainsi une vision du portail antérieure à la construction de l’école normale d’institutrices (1884-1888) et en varie les éléments pittoresques : jeune femme et enfant, couple assis sur un banc sur le dessin, vide de tout personnage, ou, substitut du spectateur, couple de dos au seuil des lieux, sur les différents états de l’eau-forte. Dans ses représentations, il supprime la grille qui fermait le portail et invite à découvrir la propriété, sentiment frustrant pour le spectateur d’aujourd’hui puisqu’il n’existe pas de représentation précise figurée des jardins et de la demeure.

La photographie s’empare également du motif du portail avant son démantèlement : le fonds Sylvestre de la bibliothèque municipale et les fonds de photographies des archives municipales et départementales en témoignent. La végétation qui se multiplie sur les parties hautes confère une note romantique : le portail commence à disparaître sous la glycine.

D’une disparition probable à une recréation

En 1852, la Croix-Rousse est rattachée à Lyon et les fortifications démantelées en 1865. A leur emplacement est aménagé le boulevard de la Croix-Rousse ; des édifices publics sont projetés afin de lui assurer un aspect monumental. En 1879, la formation des futures institutrices est assurée dans les locaux du clos de la Tourette. Dès 1880 est lancé le concours de l’école normale d’institutrices, concours remporté par l’architecte Philibert, dit Philippe, Geneste (1846-1938). L’école doit prendre place sur le même site, entraînant la démolition des bâtiments antérieurs.

Malgré la diffusion de l’image du portail, sa préservation, ainsi que celle d’autres vestiges de la demeure, ne semblent pas être prioritaires. Cependant, grâce à l’intervention de Morel de Voleine et de Félix Desvernay, le portail fait néanmoins l’objet de l’attention du Conseil général, qui décide finalement de le sauvegarder.

D’après Desvernay, le portail est en effet replacé en 1888 par Geneste comme portail de la nouvelle école, en y incluant au revers des vestiges provenant de la propriété, retrouvés en avril 1888 dans le jardin, sans doute à la suite des démolitions, par Desvernay lui-même. Des éléments, dont les plus anciens remonteraient au XVe siècle, sont ainsi intégrés au monument, créant une œuvre en partie nouvelle. La comparaison entre les photographies réalisées avant la démolition et après la reconstruction atteste de la fidélité de cette reconstitution quant à l’élévation antérieure du portail.

Après la « réinstallation » du portail boulevard de la Croix-Rousse, ses représentations continuent à se diffuser, que ce soit par la photographie ou la presse : en particulier, Le Progrès illustré du dimanche 7 avril 1901 montre, dans sa rubrique « Les rues de Lyon », trois images du portail (en élévation, les armoiries et l’assemblage du revers) par le dessinateur H. Girrane.

La reconnaissance patrimoniale du portail trouve son aboutissement en 1910, date à laquelle il est classé au titre des monuments historiques (arrêté du 22 janvier 1910). Sa représentation se répand alors sous la forme d’édition de cartes postales, notamment par la société S. Farges (S.F.) en 1913, et dans l’entre-deux-guerres.Le remontage du portail et la composition élaborée au revers par Devernay et Geneste en font une des rares reconstitutions-créations au sein du patrimoine lyonnais, dans l’esprit des antiquaires de la Renaissance et de l’Age baroque. Désormais implanté le long du boulevard de la Croix-Rousse, le portail demeure l’une des ultimes traces des clos champêtres de la Croix-Rousse non religieux et évoque les anciennes familles lyonnaises par les armoiries qu’il porte ; il est également révélateur d’une vision pittoresque du patrimoine, de l’action de sauvegarde des érudits lyonnais de la seconde moitié du XIXe siècle et d’un esprit de recréation, associant des éléments disparates provenant de l’ancienne demeure, tout en s’intégrant à la composition réalisée par Geneste pour l’école normale d’institutrices.

Le chantier de reconversion de l’institut de formation des maîtres en collège en cours depuis 2010 va permettre la restauration du portail, grâce aux échanges entre le Conseil général du Rhône et le service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAP). 

Catherine Guillot – conservatrice du patrimoine à l’Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes.

mercredi, 15 septembre 2021

NOUS SAVONS DÉTRUIRE CE QUI EST BEAU !

L'HOMMAGE D'UN INCONNU AU PLUS BEAU PONT DE LYON AVANT SA DESTRUCTION.

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Chapeau l'artiste !

Photo de René Dejean prise en 1983.

On aperçoit quelques éléments des préparatifs de la démolition et, avec de bons yeux, des bribes du prochain pont Winston Churchill, une espèce de modernité banale, aride et fonctionnelle, destinée à remplacer le vétéran magnifique aux formes généreuses, et à servir dans l'axe la toute nouvelle "Montée de la Boucle", tranchée inhabitée, profonde, excessive et violente qui, pour les Croix-Roussiens, a fait de Caluire une ville étrangère (j'exagère, heureusement). J'ai sévèrement coupé la belle diapositive de René Dejean pour mettre en évidence la performance du monsieur perché. Ci-dessous la version complète.

PONT BOUCLE 1983 D FUNAMBULE RENE DEJEAN.jpg

Le monsieur ici perché a réalisé la promesse que se faisaient régulièrement une bande de lycéens d'autrefois ("Ouaaah ! t'es même pas cap. !") sans jamais oser la réaliser : franchir le pont sur les arches. La rouille qui a craquelé la peinture et rendu le métal croûteux  — on n'allait plus faire des frais d'entretien pour un machin bientôt détruit ! — a sans doute rendu plus aisée la bravade de l'aventurier, il n'en reste pas moins que le geste est joli.

PONT BOUCLE 1983 A RENE DEJEAN.jpg

J'aime à penser que le livre ouvert par le monsieur qui fait semblant de le lire est au moins du genre de La Montée de l'insignifiance, de Cornélius Castoriadis (c'est un exemple). Même en faisant semblant, cela aurait eu de la gueule. Car on aura beau me traiter de passéiste nostalgique et me mettre sous le nez les nécessités de la circulation des automobiles (il faut voir l'actuelle montée de la Boucle aux heures de pointe !), rien ni personne ne pourra me convaincre que cette merveille de pont n'était pas le plus BEAU de Lyon. J'augure mal d'une civilisation qui tend avec obstination à réduire les hommes et les choses à leur misérable utilité, à leur pauvre fonction de rouages dans la Machine Société.

Voilà ce que je dis, moi.

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AU SUJET DU PHOTOGRAPHE RENÉ DEJEAN (1926-1999) : un article de Robert Luc.

René Dejean, graphiste, décorateur, enseignant, amoureux de Lyon, conteur de rues, auteur de Traboules de Lyon et de Balade à travers Lyon insolite fut aussi l'initiateur des randonnées pédestres citadines. Il a organisé - et collaboré - à de nombreuses expositions comme graphiste et affichiste.

Avant d'être un infatigable piéton de Lyon, René Dejean fut diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon et débuta sa carrière dans l'atelier de son père Marius, peintre et dessinateur en plein coeur de la Croix-Rousse. Très créatif, il multiplie les domaines de ses interventions.

Affiches, logos, plaquettes se succèdent. Grand sportif et voyageur, on le retrouve aussi bien sur les glaciers alpins que dans les dunes sahariennes. Mais, c'est un amoureux de Lyon, un amoureux exigeant. Un érudit des traboules qui publiera aux éditions Le Progrès" l'ouvrage qui deviendra la bible du promeneur "Traboules de Lyon". En 1978, il imagine un parcours à travers Lyon. Quatre heures trente de marche, dans le calme d'un dimanche matin à travers Lyon insolite au rythme d'une cinquantaine de rues, places, quais et ponts. Le parcours des "Cinquante" est né. Plus de 18000 personnes retrouvent le goût de la promenade citadine. Il vient d'ouvrir une voie qui est aujourd'hui poursuivie avec talent par des "gones" comme Jean-Luc Chavent.

En janvier 1999, René Dejean confie aux Éditions des Traboules un manuscrit achevé, ce Parcours des 50. Il désirait accompagner ce livre de dessins. Hélas, il disparut prématurément laissant les Lyonnais dans la peine. Son dernier livre sera sans aucun doute, comme celui des traboules, un ouvrage de référence. Clair, pratique, riche en anecdotes, brillamment illustré de photos de l'auteur, il permet seul ou à plusieurs de découvrir ou redécouvrir une ville merveilleuse.

"Et si l'on reparlait de René Dejean",, article de ROBERT LUC in Le Progrès, 5 novembre 2002.

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Il faudrait que j'ajoute une note en souvenir de Robert Luc (1943-2017), lui-même journaliste, infatigable Lyonnais, co-fondateur de la galerie "Vrais Rêves", rue Dumenge, organisateur et animateur de mémorables "bambanes" sur le plateau et les pentes de la Croix-Rousse.

dimanche, 29 septembre 2019

AUJOURD'HUI, LA CROIX-ROUSSE

Pour dire ce que c'était que le "village" de la Croix-Rousse il y a bien longtemps, il faut aujourd'hui un gros effort d'imagination. Je ne dis pas que "c'était mieux avant" (vous savez, cette antienne – dire ɑ̃tjɛn, seuls les ignorants prononcent comme "ancienne" – dont se gaussait le "philosophe" Michel Serres avant d'avaler son bulletin de naissance) : l'urbanisation de la "colline qui travaille" ne date pas d'hier.

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Vu du satellite, au nord la rue Hénon, au sud le Boulevard de la Croix-Rousse. A l'est la rue Belfort, à l'ouest la rue Philippe de Lassalle. Un beau quadrilatère.

Je ne ferai que survoler l'histoire à très haute altitude, mais enfin, c'était une urbanisation que je ne qualifierais pas de galopante, où dominait la maison individuelle, qui occupait les anciens champs, prés et cultures. On a donné à quelques rues les noms des propriétaires des terrains grignotés (Célu, Dumenge, Savaron, Pelletier, etc.).

En dehors des "immeubles de canuts", rares étaient les immeubles de grande hauteur : la Grande-rue de la Croix-Rousse, parmi d'autres, en témoigne.

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Grande rue de la Croix-Rousse, vue vers l'ouest. Franchement, est-ce que vous avez l'impression d'être dans une grande ville ?

Rares aussi étaient les immeubles "bourgeois" en classique pierre de taille : en dehors du boulevard, j'en vois bien un au début de la rue Chariot d'Or, peut-être quelques autres ici ou là, mais c'est tout.

Une bonne partie de la rue du Mail a été construite en pisé, comme l'a montré la mésaventure arrivée au "petit Casino" qui jouxtait un immeuble qui a failli s'effondrer, par négligence du propriétaire voisin, qui n'avait fini par faire le nécessaire pour empêcher le pisé de "fondre" aux intempéries que lorsque la mairie avait pris un arrêté de péril. Le "petit Casino" a décampé, remplacé par des vélos électriques après consolidation, mais l'immeuble amoché ne ressemble toujours à rien.

Tout ça pour dire qu'il existe encore aujourd'hui un grand nombre de maisons individuelles sur le plateau de la Croix-Rousse, et bien souvent sans que quiconque s'en doute s'il n'habite pas le quartier et s'il ne s'intéresse pas à la question. Il suffit de survoler celui-ci en satellite, muni d'un bon appareil photo, pour s'en rendre compte. On voit en effet, au sein même des îlots d'habitation, bien protégé des regards indiscrets par les immeubles sur rue, un enchevêtrement invraisemblable de petites constructions.

Le plus caractéristique de ces îlots est formé par le quadrilatère dessiné par les rues Pailleron, du Mail, du Chariot d'Or et de la Croix-Rousse.

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Vue vers l'est, le sud est à droite. Sur la rue, des rez-de-chaussée et deux étages : les dimensions restent humaines. 

A cause du rectangle excessivement long et étroit de l'îlot, j'ai retranché la partie nord jusqu'à la rue Pailleron (vers la gauche ici), mais je trouve que le salmigondis de petites maisons imbriquées les unes dans les autres est assez parlant par rapport au fond d'immeubles de plus grande hauteur qui donnent, de l'autre côté, sur la rue du Mail. J'imagine la complexité de certains accès et le lacis bien serré des « servitudes de passage » légales. Je signale en passant que c'est à peu près sur ce modèle qu'était bâtie la montée de la Grande-Côte, impitoyablement rasée en je ne sais plus quelle année ténébreuse.

D'autres îlots caractéristiques : le rectangle vaguement trapézoïdal dessiné par les rues de la Croix-Rousse, Calas, de Cuire et Rosset.

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Le nord est en haut, et la verdure est bien cachée, sauf dans les deux créneaux sur la rue Calas, en bas.

Ou bien, plus au sud, celui que cernent les rues Croix-Rousse, Dumont, de Cuire et le clos Carret au nord.

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Là, qu'on m'excuse, j'ai mis le nord en bas pour avoir les immeubles hauts de la rue Dumont (voir aussi photo ci-dessous) bien au fond, pour faire apparaître d'abord la verdure, et puis le morcellement du terrain et la petite taille des maisons. J'attire l'attention sur la grosse maison isolée en haut à droite de l'image (voir plus bas).

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L'étrange rue Dumont, avec ses hauts immeubles à gauche et ce drôle d'alignement de maisons basses à droite.

Trois exemples (ce ne sont pas les seuls) qui montrent l'absolue spécificité de ce quartier, qui amène les Lyonnais de la Croix-Rousse à dire : « Je descends à Lyon » quand ils vont faire des courses dans la presqu'île, comme les gens de la campagne disent : « Je vais en ville » quand ils montent dans leur voiture pour se rendre à l'hypermarché. Je pense qu'on trouve peu de grandes villes en France où les choses se passent ainsi.

Un détail cependant me chagrine et me fait douter que l'avenir préservera cette particularité : on voit distinctement, en haut à droite de la photo du troisième îlot, une maison de belle taille qui ouvre sur la rue de Cuire par un espace vert et trois bâtisses de petite taille.

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La photo, ici, est orientée vers l'est (rue de Cuire en bas, sud à droite). Il semble que les trois bâtisses, mais aussi la maison, mais aussi le terrain, étaient inoccupés depuis lurette. Je ne sais quel conflit a peut-être fait durer les choses.

Cette photo ne rend absolument pas compte de ce qui s'y passe depuis plus d'un an : la société Gogol ne dit pas de quand date l'image satellite, mais elle est visiblement très en retard sur la réalité, visible ci-dessous.

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De quoi colmater, sinon l'horizon, du moins une belle dent creuse. On aperçoit sur une autre photo un pignon de la grosse maison profondément modifiée. L'immeuble n'est pas tout à fait fini, mais il est là et bien là.

Autre dent creuse bientôt bouchée : juste en face de l'église Saint-Denis. Ci-dessous, la photo satellite, suivie d'une photo non ambiguë, photos captée (1) et prise (2) le 28 septembre à 16 h 41.

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J'aimerais bien que tout ça ne préfigure pas d'autres opérations immobilières destructrices. Je ne me fais cependant aucune illusion : s'il n'y a pas un plan de destruction d'ensemble, on assiste bien à un grignotage, sinon systématique, du moins attentif et opportuniste, pour aboutir avec le temps, je le crains, à un habitat enfin uniformisé, homogénéisé, standardisé et, dans le pire des cas, à la façon de "La Confluence". J'imagine fort bien les gourmandises aiguisées qui se penchent sur les photos satellite et le cadastre pour se partager le gâteau.

Je les imagine fort bien, impatients et voraces, en train de se dire que, quoi qu'il arrive, le temps travaille pour les "bâtisseurs".

La Croix-Rousse : un avenir lucratif.

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 28 septembre 2019

DEMAIN, LA CROIX-ROUSSE

Quelques opérations immobilières en cours sur le plateau de la Croix-Rousse.

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L'image Gogol (enregistrée le 25-09) est en retard.

Tenez, prenez les tennis (ci-dessus) de la rue Aimé Boussange (préparateur en pharmacie assassiné par la Gestapo en 1943 à l'Ecole de Santé militaire, dont on a donné le nom à l'ancienne rue de la Crèche) : une insulte aux exigences de profit. A quoi ils servaient, ces tennis ? Quoi ! quelques malheureux sportifs du soir ou du week end venaient s'ébattre sur des surfaces bien trop belles pour eux !? On va leur coller de beaux logements à 6.000 € le m² (je le sais de source sûre) !

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Etat des travaux au 24 janvier 2019. Une belle machine, pour dire qu'on n'est pas là pour plaisanter : on n'a pas de temps à perdre.

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Etat des travaux au 12 septembre (photo prise à peu près sous le même angle).

Quelques vieux arbres avaient le tort d'empiéter sur le périmètre à construire (se reporter à la photo satellite).

***

Et puis prenez l'espace informe au fond de l'impasse Gigodot, jusque-là défiguré par de minables  garages avec des toits en tôle ou en Eternit pour donner à quelques rares voitures de privilégiés des lits pour la nuit !

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Vu du ciel, le fond improductif et misérable de l'impasse Gigodot. Avant.

On va vous bâtir un splendide immeuble en gros moellons gris qui va vous colmater cette insupportable dent creuse ! Finie, la dolce vita ! Et le pire est à venir, vu le nombre des "dents creuses" qui attendent impatiemment d'être bouchées sur le plateau de la Croix-Rousse (je ferai peut-être un de ces jours un panorama des photos satellite du plateau Croix-Rousse où le vert domine, un vert le plus souvent "privé", et j'imagine que les promoteurs immobiliers en ont fait la carte précise depuis longtemps). 

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Vu de la rue Belfort. A gauche, c'était l'atelier et le magasin (pardon : la "galerie") du père Solman (voir ci-dessous). Juste à droite, hors-champ, il y a Le Canut et les Gones, restaurant à la cuisine un peu tarabiscotée (à mon goût, ça pète plus haut que).

Finie aussi, en l'occurrence, la "Galerie des arts disparus" (les successeurs ont tout viré sauf l'enseigne) du vieux père Solman, le magnifique maître verrier, bavard impénitent, avec ses éternelles lunettes de glacier pour ses yeux blessés, qui roulait à moto (enfin, plus beaucoup, je pense), qui veillait jalousement sur le four et l'atelier où il n'exerçait plus guère, et qui n'a jamais voulu me dire ce que signifiait le "J" de son prénom (Janos ?) : était-il slovène, croate, slave, hongrois ou autrichien ? Sans doute un peu de tout ça en même temps. C'était un beau propriétaire et une figure du quartier. Mais au prix où les m² ont été vendus quand il n'a plus été là, sa disparition n'a pas été perdue pour tout le monde !

Car ça ne suffit pas, l'installation de "bobos" dans les appartements laissés libres de trop loin en trop loin par le départ de vieux Croix-Roussiens qui ont le toupet de s'incruster dans la vie bien au-delà de leur date de péremption ! Bon, c'est vrai que les nouveaux arrivants, qui "ont les moyens", n'hésitent devant aucune dépense pour effectuer de coûteux travaux de rénovation et de mise au goût du jour, mais ça ne va pas assez vite : ce n'est pas comme ça qu'on transforme un quartier vieillot pour le faire entrer dans la modernité ! 

***

Perspective.

Tenez, prenez l’ancien collège Maurice-Scève, rue Thévenet, promis au plus bel avenir par l’admirable société Vinci, qui a élaboré pour les lieux un projet si mirifique qu’il a illico conquis les autorités compétentes et obtenu avals, visas, blancs-seings et cartes blanches. Elle y construira probablement des logements de pauvres à 6.000 € le m² (et plus si affinités). Elle a, selon la rumeur publique, généreusement accepté de partager l’espace avec la population, puisqu’un jardin devrait voir le jour pour le plus grand plaisir du public et des promeneurs qui pourront y jouir d’une vue imprenable sur l'Est, le Rhône, le parc de la Tête d’Or et la ville.

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Vu du ciel, je ne sais pas vous, mais moi, ce collège ne me donne pas envie.

Mais vous savez quoi ? Deux ou trois centaines de va-nu-pieds à la peau noire occupent indûment les lieux, soutenus par une poignée de gauchistes humanitaires ou chrétiens proclamant qu’ils résisteront encore et toujours à l’envahisseur, à ses bulldozers, à ses grues et à son béton. C'est insupportable. Et d'autant plus insupportable qu'ils prétendent agir au nom d’une cause infiniment plus noble, mais qui a le défaut rédhibitoire de non seulement ne rien rapporter à personne, mais de coûter cher en retards divers et de nuire au repos légitime des riverains, qui se plaignent du bruit, de l'amoncellement des poubelles et de diverses autres nuisances.

Allons, la Croix-Rousse est un quartier qui bouge ! Que dis-je, il bouge: il tremble sur ses bases. Un signe : les nouveaux commerces qui ont pris la place de ceux qui ont fermé (je ne fais que citer les premiers qui me viennent) : brunch, resto japonais, vélos électriques, "perles de jouvence", qi gong, sanaya spa, bars à chats, bar à bières, boutiques véganes, etc.

Que des choses dont je n'ai rien à f..aire ! Peut-être ai-je dépassé la date de péremption ?

Voilà ce que je dis, moi.

Note : le tribunal de Lyon vient d'autoriser les autorités à expulser les occupants du collège au 24 septembre 2020 (jugement du 24 septembre 2019).

vendredi, 27 septembre 2019

DEMAIN, LA CROIX-ROUSSE

J'ai déjà parlé de la transformation de la Croix-Rousse sous l'action dynamique de divers promoteurs immobiliers qui ont l'aventure (bétonneuse et financière) dans le sang : le bout de la rue Henri-Gorjus (ancien adjoint au maire de Lyon) est déjà tombé sous leurs coups. On n'aperçoit plus de la rue le terrain de sport, et tout un tas de "terrains vagues" et de petites maisons avec leur jardin ont rendu l'âme. Une bonne chose de faite : c'était un vrai gaspillage aux yeux de la loi de rentabilité. Terminé ! Rien ne vaut l'empilement et l'habitat collectif ! Pareil rue de Cuire. Pareil rue Linossier. Pareil rue Henri-Chevalier. Pareil rue du Mail. Pareil dans pas mal d'endroits, comme on le voit ci-dessous.

AVANT

Rue Dumont d'Urville. C'était la maison d'un avocat, Me Revellin. A voir les lieux, ce devait être un très bon avocat.

photographie,lyon,croix-rousse,squat collège maurice scève

Vue du ciel.

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Vue de la rue (quelqu'un d'attentionné a déjà coupé la vigne vierge à mi-hauteur, en prévision de la suite).

MAINTENANT

photographie,lyon,croix-rousse,squat collège maurice scève

Photo prise le 26 octobre 2017. Je ne connais pas le prix du m² au départ. Je note que la boîte aux lettres de la Poste, qui était bien pratique pour quelques vieux du quartier, n'a pas retrouvé sa place.

 

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AVANT

Cette fois, on est à l'angle rue Chariot d'or (en dessous)-rue Thévenet (à gauche). On observe la maison de maître, bien séparée de l'ancien atelier.

photographie,lyon,croix-rousse,squat collège maurice scève

Vu du ciel.

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Vu de la rue, après destruction de l'atelier, mais au moins, la maison de maître est conservée (même qu'il a fallu enfoncer à grand bruit un mur de palplanches avant de pouvoir creuser).

MAINTENANT

photographie,lyon,croix-rousse,squat collège maurice scève

photographie,lyon,croix-rousse,squat collège maurice scève

La maison de maître, comme l'immeuble nouveau, en est aux finitions. On voit que toute sa lumière est bouffée par l'immeuble. Mais comme il n'y a plus de maîtres ...

La marche est inexorable : la Croix-Rousse finira par avoir un aspect socialement présentable : elle ressemblera alors définitivement à tous les "quartiers modernes", je veux dire évidemment "bien" architecturés, urbanistiquement "pensés" : le sort commun des quartiers modernes, faits pour habiter, pas pour y vivre. On se consolera peut-être en se disant que ça fait un sacré bail que le plateau de la Croix-Rousse, s'il l'a jamais été, a cessé d'être un "village". 

Demain, quelques opérations en cours.

jeudi, 21 mars 2019

LES BEAUX MANÈGES DISPARUS

On est sur la place de la Croix-Rousse en 1977.

photographie,lyon,croix-rousse,vogue de la croix-rousse,vogue des marrons

Six ans maximum (ici, dans l'ombre, entre quatre et cinq) pour monter dans le train.

photographie,lyon,croix-rousse,vogue de la croix-rousse,vogue des marrons

La vieille dame du stand tenait à ce que ce soient les enfants en personne qui lui remettent le billet de train.

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Elle tenait aussi à souffler dans sa petite trompe pour donner le signal du départ. On s'y serait cru. En arrière-plan, on aperçoit le manège des avions, qui est toujours là, lui, à la même place, du 1er octobre au 11 novembre.

Mais oui, la vogue de la Croix-Rousse a bien changé, multipliant les "machines à sous", je veux dire les pinces à trois doigts ou les jeux de "pousse-pousse" : non seulement l'objet que vous avez pincé ou fait tomber est minable mais il vous aura coûté les yeux de la tête par rapport à ce qu'il vaut.

Et il n'y a presque plus de marrons chauds (et il faut voir le prix ) !

mardi, 12 juin 2018

ÇA BOUGE A LA CROIX-ROUSSE, ...

... si l'on en juge par le nombre de lieux vides qui attendent leur nouvel aspect, leur nouvel occupant, leurs nouvelles fonctions.

Leur nouvelle poésie ? On peut toujours rêver, non ?

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Une boutique de sapes ?

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Une agence bancaire ?

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Une boutique orientale ?

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Et si c'était une librairie qui allait s'ouvrir ?

On peut rêver, non ?

dimanche, 03 juin 2018

PROVERBES

« Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui disparaît. »

Proverbe uzvarèche.

L'uzvarèche, langue qu'Alexandre Vialatte était sans doute le seul à parler puisqu'il en était l'inventeur, est sûrement une très belle langue, vu qu'on y trouve formulés de beaux proverbes. Chez nous, ce proverbe confine, hélas, au délire d'interprétation, vu que l'homme "moderne" trouve plus seyant de laisser croupir dans des établissements spécialisés qui coûtent les yeux de la tête de semblables "bibliothèques en voie de disparition" dont nous ne savons plus quoi faire tant elles sont nombreuses. Nous avons un problème de stockage.

Le pire, c'est que nous ne savons plus à quoi les vieillards peuvent bien servir : le passé, dont ils sont les porteurs et les images, nous n'en avons plus rien à faire. C'est donc le capitalisme qui accomplit le programme de l'Internationale Communiste : « Du passé faisons table rase ! ». Beau paradoxe, non ? Les hommes politiques n'en parlent plus que sous l'angle du "problème de la dépendance", un problème qu'ils essaient tant bien que mal de "gérer" à coups de bouts de chandelle rognés à droite et à gauche, pendant que la population vaque à ses affaires, assaillie par les exigences du présent.

J'ai même vu passer une information selon laquelle l'argent des "investisseurs" va de préférence aux établissements où les "services" (à la personne), considérés comme des coûts, c'est-à-dire comme du manque à gagner, sont réduits au minimum. Le raisonnement des "investisseurs" ? « Les vieux à la poubelle, pourvu que ça crache du cash », c'est la logique pure et dure de l'argent. Dans ces conditions, il est tout à fait logique que notre maladie de civilisation soit la maladie d'Alzheimer. D'un certain point de vue, on pourrait dire que c'est drôle : les commémorations et cérémonies du souvenir se suivent à cadence accélérée, pendant que partout (dans les poubelles à vieux et dans les médias de masse), on célèbre tous les jours la victoire écrasante sur le passé d'un présent implacable et d'un futur de plus en plus hypothétique. 

"Une bibliothèque qui disparaît" ? Et que dirait l'uzvarèche de Vialatte au sujet des librairies qui disparaissent ? Il faudrait un proverbe, vous ne croyez pas ? J'ai poussé ici même, en 2013, une plainte aussi longue que vaine sur la disparition des librairies entre Rhône et Saône (on appelle ça la presqu'île). Et puis voilà que la maladie gagne le plateau de la Croix-Rousse. Pensez : Le Livre à Lili a fermé ses portes, chassé par le propriétaire, qui veut, paraît-il, s'y installer (qu'il dit). Trente et un ans de présence rue de Belfort, et voilà (ci-dessous) ce qu'il reste du stock de livres. C'est moche. Bon, il nous reste Vivement dimanche et la Librairie des canuts, et aussi, dans l'ancien, L'Epigraphe et la boutique de la rue Pailleron, mais.

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Ci-gît une librairie.

Photo sinistre, à classer dans la série "Après la fermeture" (définitive).

De profundis, Le Livre à Lili.

Quel genre de margoulin va prendre ta place ?

vendredi, 23 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

VI/VI

De la Croix-Rousse, pour descendre à Lyon (c'est comme ça qu'on dit), une recette parmi bien d'autres. 

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Descendre l'escalier de la rue Célu (Jeanne-Marie, 1780-1846, pas celle de Rimbaud – Les Mains de Jeanne-Marie –, mais la fabricante d'étoffes de soie : une de ces cibles honnies que visaient sans doute les canuts en 1831 et en 1834).

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Rue Célu, jeter un œil en passant sur un peu de verdure jalousement protégée.

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Hésiter entre la rue Bodin (1788-1876, conseiller municipal, président du tribunal de commerce, administrateur des hospices, qui fut propriétaire du sol de la rue : comme les cimetières, les rues de nos cités sont pleines de noms de toutes sortes de gens indispensables) et la rue Mottet-de-Gérando (1771-1828, conseiller municipal et député, et trajet de la ligne 6).

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S'arrêter un instant sur le balcon de la place Bellevue et jouir du coup d’œil.

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Rue Bodin, lever les yeux sur le haut de la rue Grognard (1748-1823, négociant et bienfaiteur du Musée, on ne le sait pas assez),

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puis sur le bas : la rue de Magneval (1751-1821, conseiller municipal et député, comme tout le monde) et, plus loin, la rue des Fantasques (nom d'origine inconnue, mais on trouve dans l'Almanach de 1745 cette intéressante mention : "On nomme ce chemin ainsi parce que c'est un endroit fort écarté, servant de promenoir à des gens d'un caractère particulier, qui veulent éviter la compagnie") et le Rhône.

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Au bout de la rue Bodin, saluer les arbres de la place Colbert (ce monsieur n'a pas besoin d'être présenté).

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Emprunter résolument la montée Saint-Sébastien (ce saint jeune homme, un peu masochiste si l'on en juge par les multiples photos des siècles passés, n'a nul besoin d'être présenté).

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Tourner un instant la tête à droite (la cour des Voraces, cet emblème touristique incontournable, n'est pas loin).

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Quitter la montée Saint-Sébastien pour prendre le virage vers la rue des Fantasques.

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Se souvenir que ce long rectangle bitumé, en contrebas, fut une cour de récréation, à une époque où billes, agates et bigarreaux changeaient de poche avec fureur.

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Ne pas s'attarder dans la rue Adamoli (1707-1769, conseiller du roi, maître des ports et passages de Lyon, il donna sa bibliothèque à l'Académie de Lyon).

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Prendre l'escalier sans dénomination d'où l'on domine ce qui fut le préau des garçons de l'école de la place Michel-Servet (1511-1553, qui finit brûlé vif parce que sa façon de croire en Dieu défrisait les autorités de l'époque), préau d'où l'on apercevait, à travers un croisillon de bois losangé, ce qui fut la cour des filles, dans l'arrondi de laquelle (ici visible) les maîtresses faisaient tourner les punies (ça ne s'appelait sans doute pas la "tournante" : « Adélaïde, à la récréation, vous tournerez ! – Oui maicresse »).

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Mesurer le changement d'altitude.

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Se contenter de passer devant ce qui fut l'école des filles.

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Constater qu'on est arrivé en bas.

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Ne pas s'attarder place Croix-Paquet (du nom du monsieur qui obtint en 1628 la permission – confirmée deux ans plus tard en Conseil d'Etat – de "restablir une croix en la place" qui avoisinait sa maison).

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Apercevoir la place Tolozan à travers la Grande rue des Feuillants (du nom d'un monastère disparu).

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Se souvenir de la rue Royale, autrefois la rue des soyeux, où l'on pouvait même observer, à travers une vitrine, le travail de deux linotypistes assis devant leur clavier « elaoin sdrétu » (drôle de formule dont le grand Franquin avait fait, pour le "Petit Noël", une merveilleuse "machine à faire plaisir"), et le fonctionnement particulier de ces machines et de leur "volant" latéral, dont la forme intriguait au plus haut point les enfants qui passaient devant. 

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Se souvenir de la Petite rue des Feuillants où était sise, en plus de quelques entrées traboulantes, la boutique où l'on louait les skis pour le week-end.

Traverser le plus vite possible et sans trop regarder la pauvre "place Tolozan" (1726-1811, dernier prévôt des marchands, qui fit construire le bel immeuble du n°19) et gagner le nouveau pont Morand (dans lequel passe la ligne A du métro).

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Une fois sur la rive gauche, apprécier la vue sur les pentes est de la Croix-Rousse avant de poursuivre sa route.

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Note : j'achève ici une série de six "bambanes" sur les pentes de la Croix-Rousse. A vrai dire, il en reste quelques-unes au programme. Mais ça suffit, je crois, pour se faire une idée assez précise de la physionomie de ce qu'on appelle "Les Pentes" (par opposition au "Plateau") de la "Colline qui travaille" (par opposition à la "Colline qui prie"). 

mercredi, 21 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

V/VI

Descendre de la Croix-Rousse aux Terreaux, on a l'embarras du choix.

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1 Un amical salut au 24 rue des Pierres Plantées, à la chambre haut perchée (ici au soleil) et au jardin à hauteur du premier étage, invisible derrière le mur clair (à gauche).

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2 Dans ce sens, la rue Jean-Baptiste Say descend. On ne jette pas un regard sur la montée de la Grande-Côte, devenue un grand boulevard.

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3 On laisse aussi la rue De Sève, la place Colbert et la montée Saint-Sébastien.

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4 On préfère passer par la rue Pouteau (à cause de la lumière).

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6 Le bas du premier escalier.

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7 Au bas du deuxième escalier, vécut autrefois Sorokine, peintre lituanien et vaguement clochard dont la dent unique et proéminente démeublait magnifiquement le sourire crachotant (« Comprénez-vous ? », avec un roulement d'r), dans ce qui était alors un gourbi encombré d'un invraisemblable fourbi de planches, de poussière et de poésie. La modernité a mis le holà à ce désordre.

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8 Un crochet par la place Chardonnet (je n'ai pas vérifié si la traboule entre la place – au n°2, en face – et la rue en dessous – Burdeau – est encore ouverte).

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9 Vue dominante sur le sombre passage Mermet.

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10 L'immeuble était occupé par je ne sais quelle congrégation, aujourd'hui délogée ou éteinte, et possédait une entrée directe (méconnue mais palpitante) dans le haut de l'église Saint-Polycarpe.

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11 Passage Thiaffait.

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12 Ci-dessus et ci-dessous, le même vitrail demi-lune, vu du passage Thiaffait, puis de l'église (pourrait-on se douter qu'il y a là une église ?).

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14 Le sombre passage Thiaffait, devenu pimpant jardin des modes.

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16 Dans l'église Saint-Polycarpe, trop « insérée dans le tissu urbain » (édifiée au XVII° siècle, il a fallu construire autour d'elle), la lumière concrète ne peut vraiment venir que d'en haut. Y a-t-il encore un musicien pour s'asseoir de temps en temps à la console de l'orgue Augustin Zeiger, "le plus ancien et le plus important de la ville de Lyon" ?

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17 Le passage Mermet, vu de la rue René Leynaud (poète et journaliste, fusillé par les Allemands en juin 1944).

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18 Je n'ai jamais vu ouverte cette porte latérale de l'église.

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19 Ce qu'on voit du passage Mermet en tournant le dos à l'escalier.

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20 Vers la rue des Capucins, par la voie officielle (ça traboule).

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21 Rue Sainte-Marie-des-Terreaux, on tient le bon bout.

dimanche, 18 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

IV/VI

Du plateau au plateau par la place de la Boucle.

On est de nouveau côté Rhône. La place a été rebaptisée Adrien Godien, et le splendide pont de la Boucle a été détruit, pour laisser place au pont Winston Churchill, banalement moderne. Je n'ai rien contre Adrien Godien, estimable peintre lyonnais, qui avait, je me rappelle, illustré une belle édition du Saint Julien l'Hospitalier de Flaubert. Un jour où je faisais la sieste en salle des ventes, j'ai laissé partir sous mon nez, pour des prix dérisoires (genre 40€), plusieurs tableaux fort présentables. Je m'en suis voulu.

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1 Rue Joséphin-Soulary.

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2 C'est ici que la rue devient une curiosité.

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 4 Le Rhône, en bas et au loin, et une vague apparition du lac de la Tête d'Or. On entrevoit aussi l'immeuble d'Interpol.

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5 Le "street-artist", pour excréter son art, n'a pas besoin d'une pissotière : il dépose ses matières à la vue de tous, là où il n'y a ni policier, ni caméra de surveillance, et en dehors des heures généralement ouvrables. Pudique, le "street artist" ne veut pas de témoin : c'est un timide. Pour la lumière, il a cependant besoin d'une aide extérieure.

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8 La maison (avec le buste en façade) de Joséphin Soulary, poète (1815-1891). J'ai un peu croisé la route de l'actuel propriétaire, mais nos atomes n'étaient pas crochus.

 

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9 Le bas de la rue Eugène Pons, juste avant de remonter.

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10 Il est pas beau, le pont de la Boucle ? Faut-il le démolir ?

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11 On va remonter par la rue Mascrany, du nom d'une famille originaire des Grisons, installée à Lyon aux XVI° et XVII° siècles. Le précédent nom de Camille Jordan (homme politique important, paraît-il, du temps de Napoléon) fut attribué à une immense rue d'au moins un pâté de maison, entre les rues des Tables-Claudiennes et Imbert-Colomès.

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12 Rue Saint-Dié.

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13 Ce qu'on voit vers le nord, du haut de la rue Saint-Dié (ainsi nommée "à cause des combats en 1917").

samedi, 17 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

III/VI

De Saint-Bruno à Saint-Bruno par le quai de Saône.

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Saint-Bruno vu du boulevard.

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Aperçu sur un lacet des Esses (derrière le mur).

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En face, les tours de l'Observance, sur la colline de Loyasse.

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L'accès à la Muette, depuis le quai Saint-Vincent. Je connaissais très bien les gens qui occupaient tout le premier étage de l'immeuble à droite : Michel et François (leur chambre, balcon du premier étage) ne prêtaient plus depuis longtemps aucune attention aux péniches qui passaient sur la Saône, mais j'aimais bien venir, parce qu'ils étaient très outillés en Meccano, et qu'ils étaient abonnés à Tintin (moi, c'était Spirou, on se complétait).

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Saint-Bruno vu de la rue Pierre-Dupont (célébrité poétique de la ville, Pierre Dupont, 1821-1870, qui avait l'estime de Baudelaire, est enterré au vieux cimetière Croix-Rousse).

vendredi, 16 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

II/VI

Côté Saône.

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On va descendre par la rue de l'Alma (pas de zouave, ici, seulement un souvenir de Crimée, et encore).

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J'ai habité une chambre située au rez-de-chaussée face à ce paysage.

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Avec une bonne loupe, on aperçoit deux explorateurs de bouche en train de parfaire leur technique.

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Arrivée au "Jardin des Plantes" (appellation officielle).

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L'escalier des Carmélites.

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Impasse Fernand Rey (ce conseiller municipal et adjoint au maire, bien connu de ses proches, mort en 1945, a aussi une (petite) rue et même une (toute petite) place).

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La falaise au bout de la rue de la Vieille (qui fut aussi rue du Vieux-Loup, rue de la Monnaie, rue de la Monnaie Saint-Vincent – la paroisse et le quai ne sont pas loin – et rue de la Vieille Monnaie).

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La falaise au-dessus du jardin Saint-Benoît.

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On s'apprête à remonter par le passage Gonin (du nom d'un ancien propriétaire).

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Un jardin, avec quelques salades et quelques nichoirs.

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Montée de Vauzelles (une famille de notables au XVI° siècle).

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Montée Lieutenant-Allouche (assassiné par les Allemands – je devrais dire "nazis", mais – en 1944 à Grenoble).

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Retour à la rue de l'Alma et au plateau.

mercredi, 14 février 2018

UN PETIT TOUR SUR LES PENTES

I/VI

Côté Rhône. 

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Vu de la montée Rater.

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Un petit bout de la montée Bonafous.

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Une des entrées, dit-on, vers les "arêtes de poisson".

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Ci-dessus / ci-dessous :

"Champ-contrechamp" montée Rater / cours d'Herbouville.

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On retourne vers le plateau par la montée Coquillat : avouez que ça fait un peu "dégueuloir", et la falaise des Fantasques au bout, n'encourage pas, et la hauteur des marches a de quoi dissuader, et ....

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La toute petite rue Philibert Delorme.

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Au bout de la rue de Magneval, l'escalier.

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« Ô récompense après une montée

Qu'un long regard sur le calme des lieux. »

Paul Valéry (enfin presque).

lundi, 29 janvier 2018

POURQUOI LA CROIX-ROUSSE ?

POUR ÇA !

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Rue des Pierres plantées. Trop de monde le dimanche après-midi. La faute à la Grande-Côte, qui assure le drainage.

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Rue Pouteau. Là on est sûr d'être plus tranquille.

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Boulevard de la Croix-Rousse. Au fond le Mont Blanc, juste à côté du "Gros Caillou"..

Trois raisons, parmi beaucoup d'autres.

mercredi, 17 janvier 2018

LA BD EN VISITE A LYON (2)

Aujourd'hui : OLIVIER BERLION.

J'ai déjà parlé du travail de l'excellent dessinateur Olivier Berlion (voir 12 décembre 2016, Lie-de-vin, sur un excellent scénario d'Eric Corbeyran, éd. Dargaud). A l'occasion, il est capable de vous ciseler lui-même un scénario d'une belle dignité de structure, de découpage et de conduite (voir 13 décembre 2016, Rochecardon, Histoires d'en ville, en trois tomes, éd. Glénat, déjà situés à Lyon, mais ça se passe plutôt du côté des Terreaux, de Vaise et sur la rive glauque de la Saône).

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La Croix-Rousse, celle du moins du quatrième arrondissement (les pentes sud, au-delà du Boulevard, sont dans le premier, ce mélange impur du bas des pentes et du nord de la presqu'île), c'est environ 35.000 habitants du Rhône à la Saône. Par temps de neige et de grand froid, La Croix-Rousse devient une île inaccessible, pentes et plateau réunis, si l'on excepte la ligne du métro à crémaillère, seul cordon ombilical à l'abri des éléments. 

Le camp de base de Berlion et Corbeyran, c'est donc la Croix-Rousse, mais il faut préciser : davantage les Pentes que le Plateau. Autrement dit le frou-frou un tantinet déclassé, sulfureux à l'occasion, des jupes de la Croix-Rousse qui cascadent vers le Rhône, les Terreaux, la Presqu'île et la Saône, plutôt que la platitude commerçante d'un plateau en voie de « gentryfication » (comme disent urbanistes et journalistes : ne jamais oublier les journalistes dans la diffusion des idées toutes faites, surtout quand elles sont portées par la mode du moment).

Mais n'allons pas trop vite : la série se passe à une époque où il y a encore une vraie (ça veut dire "vraiment-pas-moderne-du-tout") Montée de la Grande-Côte. On ne la voit guère, il est vrai, dans les trois volumes que j'ai. Pas plus qu'on ne voit le cinéma Marly (Croix-Paquet) ou le cinéma Chanteclair (boulevard Croix-Rousse). J'avoue que le cinéma Marly et la façade de l'église Saint-Polycarpe m'ont manqué, moi qui étais du bas des pentes. Même qu'à mon époque, la façade de l'église était encore noire (et le bel orgue était en état de marche).

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Le plateau non plus n'est plus ce qu'il était : « Y a plus que des bicots et des bobos », pestait un jour, devant moi, une vieille Croix-Roussienne bouffie, revêche et visiblement alcoolique, en baladant son chien. Elle exagérait, même si les derniers canuts ont désormais suivi les survivants de 14-18 dans la tombe. Son cabot était d'assez bonne composition pour ne plus se formaliser du torrent d'ordures qui pleuvait sur lui tant qu'il n'avait pas offert son obole au trottoir : « Ah, enfin tu t'y mets ! Pas trop tôt ! ». Elle a fini par l'avoir à l'usure.

Bon, c'est vrai que l'action de "Sales mioches" se passe dans des temps à portée de nostalgie, mais ça, ça ne parle qu'à des gens qui ont connu le peintre Sorokine, le Lituanien qui me racontait la façon rocambolesque dont il avait échappé au régime communiste, dans le fatras poussiéreux de son infâme gourbi sous l'escalier de la rue Pouteau ; ou le clochard P'tit Jo, dont le camp de base était la place Croix-Paquet. Il collectionnait, selon les occasions qui s'offraient, les montres de gousset qu'il trouvait parfois dans les poubelles, et qu'il me montrait en échange de quelques cigarettes. J'en parle sans nostalgie.

Berlion, la Croix-Rousse, il connaît, avec ses voies d'accès, que ce soient pour les piétons (de la Montée Hoche à la rue Soulary, en passant par les Montées de la Muette, du Boulevard, Rater, ...) ou pour les voitures (de la montée des Esses ou de la Butte à la rue Eugène Pons, en passant par la rue Allouche, la montée Bonnafous, etc.). La preuve, c'est qu'il en dessine les lieux avec précision, exactitude et tendresse. Bon, on peut se dire qu'en image, une petite rue en pente est plus évidente et gratifiante pour donner une belle impression de profondeur à une perspective, mais enfin, quand on connaît les lieux, ça fait toujours plaisir.

Je lui ferai un seul reproche : dans le troisième épisode de Sales mioches ("La Ficelle"),lyon,croix-rousse,bande dessinée,olivier berlion,éric corbeyran,éditions dargaud,berlion lie-de-vin,berlion corbeyran sales mioches,éditions glénat,lyon rhône saône,place des terreaux,gentryfication,traboules quand Mig, le "grand" de la bande, a enfilé la magnifique traboule multiple, pas tout à fait labyrinthique (Griffon-Feuillants-Tolozan, que j'ai parcourue en tous sens, mais fermée depuis longtemps à double tour), pour échapper à des poursuivants, il débouche dans l'escalier majestueux de l'immeuble dont on voit l'entrée (non moins majestueuse : je ne sais plus quel consortium de soyeux y avait ses bureaux) à droite, sur une place Tolozan hélas complètement redessinée et resculptée, après la création du métro, du parking souterrain et de la place Louis Pradel. Or l'action se passe dans les années 1960. L'anachronisme est flagrant : le métro, qui franchit le Rhône à l'intérieur du nouveau pont Morand (ce qui explique ci-dessous la perspective un peu bouchée et la montée vers la gauche, vue prise depuis la rue des Feuillants) a été inauguré en 1978. Manifestement, ça ne cadre pas. Bon, on dira : qui le sait ? Je réponds : j'ai juste traîné mes guêtres entre le Tunnel (l'ancien) et les Cordeliers pendant une vingtaine d'années, et moi je sais.

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S'il voulait rester dans l'époque (années 1960 donc), il devait prolonger, avec un décrochement en retrait, la ligne des immeubles à droite jusqu'à l'arrière-plan en laissant le terrain en face absolument horizontal (comme on le voit ci-dessous), avec une rangée de platanes dans l'axe, sous lesquels les voitures se garaient pour se retrouver, si elles restaient trop longtemps, couvertes d'une onctueuse couche blanche déposée par les étourneaux (je me rappelle en particulier une DS que les zoiseaux avaient particulièrement soignée). La photo ci-dessous, prise en contre-champ, le montre bien, quoiqu'elle date d'avant 1940 (ôtez le monument Suchet et ajoutez des voitures et du trottoir, au fond à gauche la rue des Feuillants).

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A droite, le quai Saint-Clair, devenu André Lassagne.

Pour le reste, vraiment rien à dire, c'est parfait. Ci-dessous le bas de la rue Joséphin-Soulary : la maison du poète (1815-1891), avec son buste au-dessus de l'imposte, est tout de suite à main gauche, aujourd'hui occupée par l'ancien libraire des Nouveautés, place Bellecour (M. B.), un gourmand doublé d'un habile peu sympathique. 

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Là, on a une vue exactement documentée sur l'entrée du cinéma associatif, autrefois paroissial, entre l'église Saint-Denis et l'hôpital de la Croix-Rousse, un des rares (si ce n'est le seul) de Lyon à être resté intact et, qui plus est, dans son jus, y compris les fauteuils en velours rouge et la flèche indiquant le balcon.

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Là encore, Berlion est irréprochable : on voit la gare inférieure de la "ficelle" de la rue Terme, funiculaire à deux voies (à Minimes, Fourvière et Croix-Paquet, la voie unique se dédouble pour permettre aux deux voitures de se croiser). Mais il pose une date encore plus certaine sur l'époque de l'action : la ligne a été supprimée en 1967, pour être remplacée par le "Direct Croix-Rousse", tunnel en pente raide qui permet aux voitures d'accéder sans tortiller de l'échappement au boulevard du même nom.

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D'ailleurs, on aperçoit ci-dessous une des trouées à ciel ouvert du dit "direct Croix-Rousse". On est au "Jardin des Plantes", sur le trajet de la ligne n°6, où circulaient des trolleybus raccourcis : il fallait pouvoir manœuvrer dans les rues étroites des pentes. Les nouveaux sont également courts, mais ils ont été "paysagés" : il était impératif de satisfaire le goût des touristes pour l' "authentique" et le "typique".

Ici dans le sens de la montée.

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Là un peu plus haut, après le virage des Trois Gaules, un "paysagé".

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Ci-dessous, toujours le 6, à la descente cette fois. On le voit serpenter, virant sec dans la rue Imbert-Colomès (échevin, commandant de la ville en 1789), après avoir tourné de la rue Diderot vers l'arrêt "Pouteau". On a intérêt à ne pas être pressé certains matins, à cause des camions de livraison, des voitures mal garées ou du camion-poubelle (lui aussi raccourci, mais en plus rétréci, on comprend quand on a vu). On voit ici la bande de gones descendre l'escalier du haut de la rue Pouteau (chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu, 1724-1775). Juste en bas, sous la "bulle", l'entrée du 16, où siégeait la 44ème Guy de Larigaudie (je parle de scoutisme).

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Ici, on bascule du côté Saône, la nuit. On n'est pas loin de l'écluse de l'Île Barbe (2 km quand même), et les quatre silhouettes ont quitté la péniche "L'Atalante" et s'apprêtent à escalader la rue d'Ypres, cette rue invraisemblable, pour porter secours à leur copain Mig, à qui des gros méchants font plein de misères. Ypres débouche sur la rue Philippe-de-la-Salle, entre les deux cimetières (l'ancien et le nouveau-eau-eau). Je signale juste comme ça à Olivier Berlion, que j'ai parfois du mal à saisir l'itinéraire qu'il fait prendre à ses personnages : certaines successions de lieux me semblent décousues, acrobatiques ou tarabiscotées, quand elles ne sont pas carrément infaisables. Au choix.

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lundi, 15 janvier 2018

HEURTOIR A LA CROIX-ROUSSE

Les petits métiers qui disparaissent : heurtoir de porte.

CEUX QUI SONT PARTIS ...

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... ont parfois laissé des traces, sauf quand la porte est devenue moderne, ou bien carrément métallique, ou encore vitrifiée (bien que pas toujours transparente) ...

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... ET CEUX QUI RESTENT (voir 4 décembre dernier).

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La porte du haut semble régulièrement nettoyée (même le nettoyage laisse des traces, à force). Celle du milieu regorge de messages d'affection ou d'amour, du moins essayé-je de m'en convaincre. Celle du bas, en dehors d'une telle déclaration de flamme, qui figure pourtant hors-champ, saisit le spectateur par le tracé audacieux et sobre des sentiments exprimés (ah, la symbolique rupestre du triangle pointe en bas !).

Petite histoire ancienne de heurtoir : elle remonte aux années 1970. Il était une fois une fille très baba-cool qui habitait dans le dernier immeuble de la rue du Doyenné (Lyon 5) un appartement couvert d'étoffes orientales, de coussins et d'odeurs d'encens. Ses fenêtres donnaient sur la rue Saint-Georges.

L'édifice faisant partie d'un projet de "réhabilitation" complet de ce quartier ancien, et tous les occupants ayant quitté les lieux, elle s'en trouvait la seule et unique habitante. Du coup, elle fermait systématiquement la porte de l'allée (à Paris, il paraît qu'on dit "entrée d'immeuble"), en ces temps où personne encore ne la verrouillait.

Ceux qui lui rendaient visite ne disposaient pas d'interphone pour la joindre ou de digicode pour ouvrir. Seul restait le heurtoir de la porte massive, dont les coups résonnaient dans la cage vide de l'escalier. Il leur fallait compter sur la finesse de son ouïe ou bien s'armer de patience au cas où elle aurait écouté de la musique.

Je crois bien qu'elle avait fini par quitter l'appartement : elle l'avait pris en horreur après avoir découvert, en rentrant chez elle, pendu à une poutre, le corps d'un copain qu'elle hébergeait.

dimanche, 24 décembre 2017

JE VOUS PARLE D'UN TEMPS ...

 

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On peut voir une autre photo du même sujet ici (11 septembre dernier).

Je vous parle d'un temps où il était permis de se gausser doucement de ces salauds de fonctionnaires qui, comme des rats dans un fromage, se la coulaient douce, narguant les honnêtes travailleurs à la chaîne en fournissant, depuis une embauche de copinage jusqu'à une retraite de feignant – et sans trop se forcer –, leur Petit Travail Tranquille. On en a heureusement fini avec ces temps obscurs. Pour cela, on a recouru à d'épais badigeons qui ont mis l'époque en phase avec son époque, en recouvrant la précédente d'une bonne couche d'oubli (enfin presque : il aurait fallu y mettre les moyens, mais). Place a ainsi été faite à la Modernité, place à l'Entreprise, place à la Productivité, place à la Rentabilité, place à la Concurrence. Bref, disons-le une fois pour toutes : place au Management décomplexé.

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Dans cette perspective, la photo ci-dessus (lumière rasante, 19 août 2017 à 19h 29) est à considérer comme une espèce singulière de "retour du refoulé".

samedi, 16 décembre 2017

MURS DE LA CROIX-ROUSSE

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Cette ballerine a eu plus de chance que ses petites sœurs. La sélection naturelle est impitoyable.

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vendredi, 08 décembre 2017

FIDÈLE MALGRÉ TOUT

Trop de vent ce soir pour le tremblotement de nos flammes.

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Le 8 décembre (et seulement le 8 décembre, et non le long week end dont les Lyonnais subissent les hordes de touristes qui rendent toute la presqu'île absolument infréquentable), le 8 décembre, donc, pour un Lyonnais de souche, passe par le lampion, et si possible dans son verre cannelé, à l'exclusion de tout autre moyen de fêter la lumière. L'effet des lampions alignés sur les fenêtres, ça avait tout de même une autre gueule que les actuelles débauches de technologies lumineuses à prétentions créatrices. Ci-dessous, en 1959 : c'est banal, c'est simple et c'est pas cher : ça vient des gens qui habitent là. C'est la population en personne qui existe.

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Le verre cannelé, multiplicateur de flamme (voir plus haut) : pas sûr qu'on en trouve encore dans le commerce. Chez les brocanteurs, peut-être ? Ici, garni de son lumignon.

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mercredi, 06 décembre 2017

JOHNNY A LA CROIX-ROUSSE

La Croix-Rousse n'est pas connue pour constituer le repaire central de la johnnylâtrie, c'est vrai, mais on y trouve le "Lorada bar", sorte de caverne au trésor, creusée il y a fort longtemps par le père du tenancier actuel dans un immeuble de la rue du Mail, qui avait la belle gueule et les santiags du rocker endurci, et qui a passé le flambeau il y a déjà plusieurs années. "Lorada" était le nom de la villa de 1000m² que Johnny avait à Ramatuelle. Quand il a succédé, le fiston a procédé à un nettoyage quasi industriel pour effacer les traces.

[En relisant ça, j'ai honte : j'aurais dû me renseigner un peu. Disons que le fiston, après avoir repris l'affaire, a repensé les lieux à sa façon personnelle. Mais je me demande quand même si, chez lui, Johnny est l'objet d'une passion aussi tonitruante que l'a vécue son père.] 

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Il faut dire que Papa, Bernard Page, n'avait pas lésiné : les murs étaient couverts des affiches de l'idole et des souvenirs glanés au fil du temps. Impossible d'échapper. Ce fan absolu avait même installé des tables dont le plateau de chacune, sans exception, portait, inclus dans l'épaisseur de la matière du plateau (si si ! enfin, il me semble), autant d'images du visage de Johnny Halliday. En entrant pour boire un verre, on n'avait pas intérêt à émettre le moindre commentaire désobligeant sur la déco. L'héritier a, en quelque sorte, "tué le père" en débarrassant les lieux de presque tous les souvenirs accumulés par Papa. Il a fait des lieux un café semblable à tous les autres.

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[Mes excuses au fiston, Cyril : après vérification, je reconnais qu'il a laissé aux murs des traces significatives de la passion de son père, et que la mort de l'idole a retenti comme un glas dans l'établissement, où le téléphone, paraît-il, n'a pas arrêté de sonner toute la journée.]

Sans être un fanatique de la "chanson de variété", comme j'écoutais beaucoup la radio, j'ai évidemment entendu Johnny Halliday, au moins dans ses succès successifs. Mais je me souviens comme si c'était hier de la première fois que j'ai entendu le chanteur mort cette nuit. C'était à la Croix-Rousse, déjà, mais dans le local des scouts de la 44ème Guy de Larigaudie, au 16 rue Pouteau, vous savez, la rue moitié chaussée moitié escaliers, sur les "Pentes", qui descend de la rue Jean-Baptiste Say à la rue Burdeau (et à la rue René-Leynaud par le passage Thiaffait ou le passage Mermet). 

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La rue Pouteau vue d'en bas.

Le 16 est presque en face de l'arrêt "Pouteau" de la ligne S6 (Hôtel de ville-Place Croix-rousse). A part ce détail, inutile de chercher le local : les lieux sont aujourd'hui méconnaissables, ils n'en reste que de pauvres moignons défigurés (il faut dire "modernisés"), et l'entrée est désormais bien à l'abri d'un digicode.

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On y accédait par une trentaine de marches qui conduisaient à une cour silencieuse, sauf quand le club des "Jeunes des Terreaux" se réunissait dans un autre local paroissial, voisin du nôtre. Qui avait apporté son Teppaz ? Qui avait acheté le 45 tours ? Aucune importance. Mais quand Marc, CP des "Ecureuils", a posé celui-ci sur l'appareil, puis le bras sur la galette, j'ai été, je dois le dire, saisi par le choc. Ce qui résonnait là s'appelait "Elle est terrible" (Regarde un peu celle qui vient, c'est la plus belle de tout le quartier, elle affole mes amis, même les plus petits ...). 

L'énergique tandem guitare basse-batterie qui domine le début venait de fracasser le mur de mes sons coutumiers. Les paupières de mes oreilles se sont ouvertes sur un monde qui est devenu un compartiment à part entière de ma passion pour la musique. C'était ma première aventure hors de l'univers Chopin-Beethoven. Celle-ci n'a pas réussi à faire de moi un converti monomaniaque et johnnylâtre, mais elle a créé un espace qui ne s'est pas refermé. Johnny, franchement, je ne porte aucun jugement, parce que je n'en pense rien.

Il se trouve que je n'ai jamais acheté un seul disque de celui que tout le monde reconnaît aujourd'hui comme une « bête de scène ». Mais il n'est pas sûr qu'on puisse le considérer comme un rocker pur et dur, tant il a chanté dans toutes sortes de styles. Johnny s'est adapté à toutes les modes qui marchaient, et n'est identifiable à aucun style en particulier. Classons-le plutôt dans la "variété". Or mon intérêt pour la "variété française", pour les yéyés et pour tout ce qui a suivi a toujours été poli et distant, et toujours par ondes radiophoniques interposées. Parmi les vrais rockers (et ce qui s'en rapproche) qui ont suivi, Duane Eddy et sa guitare spéciale (mais avec un saxo souvent bienvenu), le "Surfin' bird" des Trashmen (clip en costar chic et franchement bestial), et toute la smala d'Abd El Kader (ou la caravane d'Attila) des noms plus connus. Non, pas "toute", pour être sincère.

Version originale (ou presque).

Version "en public" (avec une prise de son catastrophique).

Et tiens, puisque j'en suis à Johnny, voilà que je retrouve une BD parue en 1973 (oui, çalyon,croix-rousse,johnny halliday,scoutisme,rue pouteau,croix-rousse les pentes,musique,rock'n roll,lorada,tourne-disque teppaz,johnny halliday elle est terrible,bande dessinée,revue pilote,pilote annuel 1973,jean-louis goussé,sylvie vartan,françoise hardy,sheila,claude françois commence à faire) dans le "Pilote annuel", sous la plume impertinente de Jean-Louis Goussé. Sous le titre "D'hier, d'aujourd'hui et de demain" : apparaissent quelques figures marquantes de la "Génération Yéyé" : Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Sheila et Claude François.

Mais au premier rang, à tout seigneur etc., sa majesté Johnny Halliday.

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Note : je me souviens d'une première version de "Dadou-ron-ron", qui était chantée par un certain Lucky Blondo (ou je ne sais qui d'autre).  Quand Johnny avait repris la chanson à son compte, grande avait été ma déconvenue. Et je sais toujours par cœur la première strophe de "L'idole des jeunes".

lundi, 04 décembre 2017

UNE CROIX-ROUSSE

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Il n'y a plus beaucoup de marteaux de porte à la Croix-Rousse. Il en reste.