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mardi, 23 janvier 2018

LA BD EN VISITE A LYON (3)

Aujourd'hui JEAN-CHARLES KRAEHN.

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Il n'y a pas beaucoup d'auteurs de BD, à ma connaissance, qui se soient intéressés à Lyon dans les histoires qu'ils racontent. J'ai parlé récemment d'Olivier Berlion (ici), qui donne la vieille cité pour cadre à ses intrigues, seul (Rochecardon - Histoires d'en ville, Glénat, trois tomes) ou sur des scénarios d'Eric Corbeyran (Sales mioches, Casterman, sept épisodes parus).

Cette dernière série, qui "marchait" paraît-il assez bien, s'est interrompue pour une raison que j'ignore, et ce qui en restait, du moins à ce que m'a dit un bouquiniste spécialisé, aurait été envoyé au pilon. Si c'est bien vrai, c'est bien bête : le dessin de Berlion donnait une vraie vie aux pentes de la Croix-Rousse, entre Rhône et Saône (et presque jamais au-delà des Terreaux), et savait vous entraîner dans des bambanes de l'île Barbe (Saône) au cours d'Herbouville (Rhône) en passant par les traboules des pentes. 

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Carte postale 1 (vignette inaugurale de la série) :

l'ancienne bibliothèque municipale de l'avenue Adolphe Max, avec Fourvière qui veille dessus.

Ah les traboules ! Bon, les touristes en connaissent UNE (ou plutôt une suite, quasi-obligée) : celle dont leurs grappes disciplinées parcourent l'itinéraire compliqué, et qui va de la cour des Voraces (place Colbert) à la place des Terreaux, après être passée par les rues Imbert-Colomès, Tables-Claudiennes, Burdeau, René-Leynaud, Capucins et Sainte-Marie-des-Terreaux, presque toujours à l'abri de la pluie. Au 10 rue des Capucins (mes excuses : c'est au 6), ils traversent une grande cour intérieure, au fond à droite de laquelle, juste avant l'escalier vers la petite place des Capucins (où mon copain WHKL n'oublie jamais, chaque fois qu'il redescend par la Grande-Côte, de pisser contre la porte de la secte "Scientologie"), on voyait l'enseigne de l'imprimerie Cretin. Au bas de l'escalier de Sainte-Marie des Terreaux créchaient les ambulances Cornillon, dont on voyait en passant les véhicules blancs (des CX dans mes derniers souvenirs de la chose) stationnés dans une cour défendue par les deux battants béants d'une grille impressionnante. 

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Au bout de la rue Tramassac, l'ouverture de la rue du Bœuf avant d'attaquer la montée du Chemin-Neuf.

Mais à part cet itinéraire dûment balisé par l'Office de Tourisme et répertorié dans les guides, pour ce qui est des traboules des pentes, c'est nib de nib, peau de balle et balai de crin. Sauf erreur, toutes les portes et grilles qui, ouvertes, autorisaient autrefois le passage, ont été progressivement verrouillées. Puis ç'a été le tour des entrées d'immeubles de se munir de divers moyens de protéger la frilosité des habitants de toute intrusion des méchants. Mais trêve de bavardage : parlons BD.

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Carte postale 2 :

Les pentes de la Croix-Rousse, vues d'en face.

La série policière aujourd'hui à succès Gil Saint-André a démarré en 1998 avec, au scénario et au dessin des deux premiers épisodes Jean-Charles Kraehn, qui a ensuite confié la partie graphique à Vallée. Le douzième épisode est paru : on ne change pas une équipe qui gagne (en fait, le dessinateur a changé plusieurs fois, ce qui, selon moi, n'est pas très bon signe). Je me contenterai de quelques épisodes initiaux du premier "cycle", ceux qui nous lancent sur des fausses pistes (un maniaque sexuel puis des kidnappeurs d'enfant, vils homosexuels par-dessus le marché) : l'action démarre en effet à Lyon, mais elle bifurque, à partir du troisième, vers la Suisse, après avoir fait étape en Bretagne puis en Belgique, ce qui nous éloigne du sujet.

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La ficelle de Fourvière, avec un rhume à l'intérieur.

Pour faire vite, le héros se fait chourer sa meuf parce qu'elle a, sans le savoir, une sœur jumelle (la mère est une vilaine cachottière, mais elle va le payer cher), et qu'un dangereux réseau de méchants qui a les moyens kidnappe tous les vrais jumeaux qui passent à sa portée pour qu'un savant fou puisse faire des expériences, en vue de fabriquer « la pilule de jouvence éternelle ». Je passe sur les péripéties, finalement anodines.

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Carte postale 3 :

l'immeuble du Vieux-Lyon qu'il n'est pas convenable de ne pas avoir vu, place neuve Saint-Jean. C'est là qu'habite la jeune beurette fliquette qui apporte son aide (et son corps à l'occasion) au héros.

Le héros est un jeune, beau, riche chef d'entreprise. En plus de sa belle réussite sociale, il est plein de talents : il a son brevet de pilote d'avion, il a une vieille voiture mais il tient avec maestria le volant de la Ferrari Testarossa qui lui tombe sous la main, il manie le pistolet avec dextérité, etc. En plus, il a une femme belle, intelligente et charmante, et une petite Sabine adorable. Il habite une belle villa moderne avec piscine, quelque part "sur les hauteurs de Lyon" (sans plus de précision, pas loin de la colline de Fourvière, mais pas loin non plus de l'épicerie de Lakdar, le "p'tit arabe", en bas d'une côte). Et ça finit par faire beaucoup pour un seul homme. Car on a le droit de trouver le portrait un peu "chargé".

bande dessinée

Là, le héros dévale les escaliers du passage Mermet, qui donne sur la rue René Leynaud (poète lyonnais, fusillé par les Allemands en 1944, parce qu'ils n'aimaient pas les "terroristes"). J'aimerais beaucoup qu'on m'explique par quel miracle Gil Saint-André a fait, venant du vieux Lyon (voir image précédente), pour dévaler juste après les pentes de la Croix-Rousse.

En bas à droite on voit les quelques marches qui mènent à la cure de l'église Saint-Polycarpe. Les curés (ce n'étaient plus le père Béal et le père Voyant) avaient laissé pendant quelque temps un clochard installer son matelas sur un demi-palier. Il éteignait ses cigarettes dans un fond de bouteille en plastique rempli d'eau. Il avait effrayé la petite Juliette, qui s'était mise à trembler très fort, le jour où il m'avait hurlé, sans doute à cause de l'église voisine : « Va voir ton Seigneur ! », en élevant encore la voix sur "-gneur". On l'a un jour retrouvé mort de froid sur les marches de l'église. 

Curieusement, Saint-André roule en Simca P60 (Aronde étoile 7), dont la production s'arrête en 1963, mais ce n'est pas encore un modèle "vintage" en 1971, quand le tunnel sous Fourvière est inauguré : ceci pour situer dans le temps. On doute quand même qu'elle puisse être immatriculée 5593 AY 69 en 1959 (début de la production), puisque les plaques du Rhône étaient déjà en AZ en 1958. D'ailleurs, on voit ici ou là des Renault "super 5", Peugeot 205 et Ford Transit : est-ce que ça fait raccord ? Pas évident. De même pour la Ferrari Testarossa : ne pas confondre avec la Testa Rossa de course des années 1950. Si elle est en un seul mot, elle est produite à partir de 1984, et c'est bien celle que Saint-André fauche au malfrat qui vient de se faire refroidir par les flics. Bon, je pinaille, j'ergote, je chicane sur les époques : après tout, pourquoi pas, admettons et passons sur les anachronismes, si c'en sont. Une petite frustration quand même du côté de la documentation.

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Droit au sud par la rive gauche de la Saône et l'autoroute A7.

Au premier plan, de dos, la Simca P60 immatriculée 5593 AY 69.

Dit d'une façon plus générale, le Lyon de Kraehn est avant tout elliptique : la ville sert de toile de fond et de décor, mais ne joue pas de véritable rôle dans l'intrigue, contrairement à ce que font Berlion et Corbeyran, pour qui les pentes sont un personnage à part entière. L'auteur ne dédaigne pas les cartes postales, et le lecteur reste tant soit peu extérieur à tout ça, pas tout à fait comme un touriste, mais il y a de ça, tant le héros, partout où il passe, ne fait précisément que passer. La ville n'est pas "sentie".

La faute peut-être au caractère lisse du personnage principal, qui ne pose certes pas au super-mec (il prend des coups, il se foule la cheville, ...), mais un peu trop d'une seule pièce à mon goût, plein qu'il est de l'amour pour sa femme (mais enfin, l'inspecteur stagiaire, la beurette émancipée Djida a aussi des douceurs et des rondeurs bien placées, "qui vous mettent en forme pour la journée", comme dit son supérieur Fourrier : je suis assez d'accord avec Kraehn, quand ce n'est pas en papier), et aussi de candeur et de courage face aux épreuves. 

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mercredi, 17 janvier 2018

LA BD EN VISITE A LYON (2)

Aujourd'hui : OLIVIER BERLION.

J'ai déjà parlé du travail de l'excellent dessinateur Olivier Berlion (voir 12 décembre 2016, Lie-de-vin, sur un excellent scénario d'Eric Corbeyran, éd. Dargaud). A l'occasion, il est capable de vous ciseler lui-même un scénario d'une belle dignité de structure, de découpage et de conduite (voir 13 décembre 2016, Rochecardon, Histoires d'en ville, en trois tomes, éd. Glénat, déjà situés à Lyon, mais ça se passe plutôt du côté des Terreaux, de Vaise et sur la rive glauque de la Saône).

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La Croix-Rousse, celle du moins du quatrième arrondissement (les pentes sud, au-delà du Boulevard, sont dans le premier, ce mélange impur du bas des pentes et du nord de la presqu'île), c'est environ 35.000 habitants du Rhône à la Saône. Par temps de neige et de grand froid, La Croix-Rousse devient une île inaccessible, pentes et plateau réunis, si l'on excepte la ligne du métro à crémaillère, seul cordon ombilical à l'abri des éléments. 

Le camp de base de Berlion et Corbeyran, c'est donc la Croix-Rousse, mais il faut préciser : davantage les Pentes que le Plateau. Autrement dit le frou-frou un tantinet déclassé, sulfureux à l'occasion, des jupes de la Croix-Rousse qui cascadent vers le Rhône, les Terreaux, la Presqu'île et la Saône, plutôt que la platitude commerçante d'un plateau en voie de « gentryfication » (comme disent urbanistes et journalistes : ne jamais oublier les journalistes dans la diffusion des idées toutes faites, surtout quand elles sont portées par la mode du moment).

Mais n'allons pas trop vite : la série se passe à une époque où il y a encore une vraie (ça veut dire "vraiment-pas-moderne-du-tout") Montée de la Grande-Côte. On ne la voit guère, il est vrai, dans les trois volumes que j'ai. Pas plus qu'on ne voit le cinéma Marly (Croix-Paquet) ou le cinéma Chanteclair (boulevard Croix-Rousse). J'avoue que le cinéma Marly et la façade de l'église Saint-Polycarpe m'ont manqué, moi qui étais du bas des pentes. Même qu'à mon époque, la façade de l'église était encore noire (et le bel orgue était en état de marche).

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Le plateau non plus n'est plus ce qu'il était : « Y a plus que des bicots et des bobos », pestait un jour, devant moi, une vieille Croix-Roussienne bouffie, revêche et visiblement alcoolique, en baladant son chien. Elle exagérait, même si les derniers canuts ont désormais suivi les survivants de 14-18 dans la tombe. Son cabot était d'assez bonne composition pour ne plus se formaliser du torrent d'ordures qui pleuvait sur lui tant qu'il n'avait pas offert son obole au trottoir : « Ah, enfin tu t'y mets ! Pas trop tôt ! ». Elle a fini par l'avoir à l'usure.

Bon, c'est vrai que l'action de "Sales mioches" se passe dans des temps à portée de nostalgie, mais ça, ça ne parle qu'à des gens qui ont connu le peintre Sorokine, le Lituanien qui me racontait la façon rocambolesque dont il avait échappé au régime communiste, dans le fatras poussiéreux de son infâme gourbi sous l'escalier de la rue Pouteau ; ou le clochard P'tit Jo, dont le camp de base était la place Croix-Paquet. Il collectionnait, selon les occasions qui s'offraient, les montres de gousset qu'il trouvait parfois dans les poubelles, et qu'il me montrait en échange de quelques cigarettes. J'en parle sans nostalgie.

Berlion, la Croix-Rousse, il connaît, avec ses voies d'accès, que ce soient pour les piétons (de la Montée Hoche à la rue Soulary, en passant par les Montées de la Muette, du Boulevard, Rater, ...) ou pour les voitures (de la montée des Esses ou de la Butte à la rue Eugène Pons, en passant par la rue Allouche, la montée Bonnafous, etc.). La preuve, c'est qu'il en dessine les lieux avec précision, exactitude et tendresse. Bon, on peut se dire qu'en image, une petite rue en pente est plus évidente et gratifiante pour donner une belle impression de profondeur à une perspective, mais enfin, quand on connaît les lieux, ça fait toujours plaisir.

Je lui ferai un seul reproche : dans le troisième épisode de Sales mioches ("La Ficelle"),lyon,croix-rousse,bande dessinée,olivier berlion,éric corbeyran,éditions dargaud,berlion lie-de-vin,berlion corbeyran sales mioches,éditions glénat,lyon rhône saône,place des terreaux,gentryfication,traboules quand Mig, le "grand" de la bande, a enfilé la magnifique traboule multiple, pas tout à fait labyrinthique (Griffon-Feuillants-Tolozan, que j'ai parcourue en tous sens, mais fermée depuis longtemps à double tour), pour échapper à des poursuivants, il débouche dans l'escalier majestueux de l'immeuble dont on voit l'entrée (non moins majestueuse : je ne sais plus quel consortium de soyeux y avait ses bureaux) à droite, sur une place Tolozan hélas complètement redessinée et resculptée, après la création du métro, du parking souterrain et de la place Louis Pradel. Or l'action se passe dans les années 1960. L'anachronisme est flagrant : le métro, qui franchit le Rhône à l'intérieur du nouveau pont Morand (ce qui explique ci-dessous la perspective un peu bouchée et la montée vers la gauche, vue prise depuis la rue des Feuillants) a été inauguré en 1978. Manifestement, ça ne cadre pas. Bon, on dira : qui le sait ? Je réponds : j'ai juste traîné mes guêtres entre le Tunnel (l'ancien) et les Cordeliers pendant une vingtaine d'années, et moi je sais.

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S'il voulait rester dans l'époque (années 1960 donc), il devait prolonger, avec un décrochement en retrait, la ligne des immeubles à droite jusqu'à l'arrière-plan en laissant le terrain en face absolument horizontal (comme on le voit ci-dessous), avec une rangée de platanes dans l'axe, sous lesquels les voitures se garaient pour se retrouver, si elles restaient trop longtemps, couvertes d'une onctueuse couche blanche déposée par les étourneaux (je me rappelle en particulier une DS que les zoiseaux avaient particulièrement soignée). La photo ci-dessous, prise en contre-champ, le montre bien, quoiqu'elle date d'avant 1940 (ôtez le monument Suchet et ajoutez des voitures et du trottoir, au fond à gauche la rue des Feuillants).

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A droite, le quai Saint-Clair, devenu André Lassagne.

Pour le reste, vraiment rien à dire, c'est parfait. Ci-dessous le bas de la rue Joséphin-Soulary : la maison du poète (1815-1891), avec son buste au-dessus de l'imposte, est tout de suite à main gauche, aujourd'hui occupée par l'ancien libraire des Nouveautés, place Bellecour (M. B.), un gourmand doublé d'un habile peu sympathique. 

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Là, on a une vue exactement documentée sur l'entrée du cinéma associatif, autrefois paroissial, entre l'église Saint-Denis et l'hôpital de la Croix-Rousse, un des rares (si ce n'est le seul) de Lyon à être resté intact et, qui plus est, dans son jus, y compris les fauteuils en velours rouge et la flèche indiquant le balcon.

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Là encore, Berlion est irréprochable : on voit la gare inférieure de la "ficelle" de la rue Terme, funiculaire à deux voies (à Minimes, Fourvière et Croix-Paquet, la voie unique se dédouble pour permettre aux deux voitures de se croiser). Mais il pose une date encore plus certaine sur l'époque de l'action : la ligne a été supprimée en 1967, pour être remplacée par le "Direct Croix-Rousse", tunnel en pente raide qui permet aux voitures d'accéder sans tortiller de l'échappement au boulevard du même nom.

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D'ailleurs, on aperçoit ci-dessous une des trouées à ciel ouvert du dit "direct Croix-Rousse". On est au "Jardin des Plantes", sur le trajet de la ligne n°6, où circulaient des trolleybus raccourcis : il fallait pouvoir manœuvrer dans les rues étroites des pentes. Les nouveaux sont également courts, mais ils ont été "paysagés" : il était impératif de satisfaire le goût des touristes pour l' "authentique" et le "typique".

Ici dans le sens de la montée.

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Là un peu plus haut, après le virage des Trois Gaules, un "paysagé".

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Ci-dessous, toujours le 6, à la descente cette fois. On le voit serpenter, virant sec dans la rue Imbert-Colomès (échevin, commandant de la ville en 1789), après avoir tourné de la rue Diderot vers l'arrêt "Pouteau". On a intérêt à ne pas être pressé certains matins, à cause des camions de livraison, des voitures mal garées ou du camion-poubelle (lui aussi raccourci, mais en plus rétréci, on comprend quand on a vu). On voit ici la bande de gones descendre l'escalier du haut de la rue Pouteau (chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu, 1724-1775). Juste en bas, sous la "bulle", l'entrée du 16, où siégeait la 44ème Guy de Larigaudie (je parle de scoutisme).

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Ici, on bascule du côté Saône, la nuit. On n'est pas loin de l'écluse de l'Île Barbe (2 km quand même), et les quatre silhouettes ont quitté la péniche "L'Atalante" et s'apprêtent à escalader la rue d'Ypres, cette rue invraisemblable, pour porter secours à leur copain Mig, à qui des gros méchants font plein de misères. Ypres débouche sur la rue Philippe-de-la-Salle, entre les deux cimetières (l'ancien et le nouveau-eau-eau). Je signale juste comme ça à Olivier Berlion, que j'ai parfois du mal à saisir l'itinéraire qu'il fait prendre à ses personnages : certaines successions de lieux me semblent décousues, acrobatiques ou tarabiscotées, quand elles ne sont pas carrément infaisables. Au choix.

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