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samedi, 30 novembre 2024

DES AMIS FORMIDABLES

Le nom de Shane MacGowan ne figure pas parmi les plus connus des célébrités et des grands bonshommes, et pourtant ... On mesure parfois l'étendue et la profondeur d'une personnalité au mouvement de sympathie et même d'amour que suscite le moment où celle-ci disparaît.

Je me rappelle par exemple l'étonnement qui m'avait gagné lors des obsèques de Charles Paliard, apparemment petit curé à Saint-Priest (banlieue de Lyon) : la cathédrale Saint-Jean était bourrée à craquer de l'innombrable foule de gens simples (mais aussi de bonne société lyonnaise) dans la vie desquels le prêtre avait compté en parole, action et présence.

Et à voir les rangs serrés qui remplissaient l'église irlandaise pour rendre hommage à Shane MacGowan au moment de l'enterrer, je me suis dit que le chanteur devait avoir eu bien de l'importance. Quelqu'un qui portait pourtant la destruction sur son visage et dans sa voix (ah ces dents plantées à la diable dans cette bouche de poète !). 

Lui, c'était la voix des Pogues. Il avait soixante-cinq ans. Une vilaine encéphalite a eu raison de lui. Une gueule pas possible. Il faut l'entendre chanter "Dirty old town" et voir l'état dans lequel ce véritable manifeste musical où il évoque une "vieille ville sale" met le public rassemblé dans les lieux. Un public venu pour écouter ça précisément, qui est une sorte de signature et de sommet. Et pour chanter en chœur. Et pour se remuer.


             

 

Mais ce type incroyable qui avait l'air de tituber même quand il était à jeun, il faut assister à la cérémonie que la foule de ceux qui l'aimaient ont organisée quand on a annoncé sa mort (il y aura un an après-demain 2 décembre). Bon, tout ça se déroule dans un cadre catholique après tout très irlandais, mais il faut faire avec.

Il faut surtout écouter l'extraordinaire hommage que quelques membres des Pogues (qui ont vieilli entre la vidéo ci-dessus et la suivante, on en reconnaît deux ou trois) ont tenu à rendre à leur compagnon en clôture de ladite cérémonie : une ambiance pareille dans une église catholique ? C'est juste la joie d'être là pour leur ami. Et pour cette seule et unique raison. Et c'est jouissif.


Des gueules d'enterrement comme celles-là ? Ah ben j'en redemande !

"Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
j'veux qu'on s'amuse comme des fous,
Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
Quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou ?"

***

Je conseille également le beau moment offert par le grand Nick Cave, qui tenait à honorer le mort de sa présence.

jeudi, 28 novembre 2024

L'ÉTAT DE LA FRANCE 4

Aujourd'hui, je propose d'aller faire un petit tour dans le monde de ce qui fait défaut, de ce qu'on n'a pas, ou pas assez, ou dont on aurait un plus ou moins intense, urgent et vital besoin. Aujourd'hui, on est en manque, mais de quoi ? Peut-être une "descente" de "bad trip" ?

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Bon, pas besoin, je pense, d'insister davantage : nous n'avons pas du tout, dans l'immense majorité des gens qui ne sont pas trop défavorisés par le sort, envie de modifier notre mode de vie dans les plus minimes de nos virgules et de nos points sur les i.

De leur côté, les humains qui sont un peu ou beaucoup moins favorisés n'ont strictement aucune envie de laisser s'accroître à l'infini l'écart dans les modes de vie qui les séparent de notre existence riche, confortable et douillette.

Quoi ? Ils devraient renoncer aux bienfaits convoités de la croissance économique ? Avant même d'avoir pu goûter aux agréments du confort matériel et aux fruits délectables du gigantesque effort de la partie occidentale de l'humanité lancée depuis deux siècles à l'assaut de la maîtrise technique de l'univers (alias le PROGRÈS) ? Dont seule une minorité profite égoïstement et surtout scandaleusement des avancées, conquêtes et commodités ? Certains appellent ce scandale, dans le discours tenus au cours des grandes réunions internationales (COP), "dette coloniale" ou "dette écologique". 

Regardons les choses en face : la dispute devient générale, et de plus en plus rude, brutale et violente. Dans ce monde à venir où les ressources se raréfient et où les nations se rétractent au-dedans de leurs groupes respectifs d'affinités, les tensions vont se tendre et les animosités s'animoser. Jusqu'où ?

Dans ces conditions, je ne vois qu'une solution, et une seule : le partage équitable des richesses produites par le travail humain. Tiens, par curiosité, levez le doigt, ceux qui y croient.

mardi, 19 novembre 2024

L'ÉTAT DE LA FRANCE 1

CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.

Je ne sais pas combien de gens se souviennent de Le Niveau monte, ce brûlot publié en 1989 par les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet pour combattre la soi-disant "propagande" de tout ce que l'époque comportait alors de "déclinistes" qui se lamentaient sur la déchéance touchant notre système éducatif tout entier (tous des "réactionnaires", bien sûr).

Toujours est-il que la suite a montré (et montre de plus en plus clairement) que c'étaient les "déclinistes" qui avaient raison. Et que même ils péchaient par un excès d'optimisme : il n'y a qu'à regarder dans quel bourbier intellectuel, éducatif et administratif, et dans quels sables mouvants de recrutement ("professeur" est désormais un métier fort peu attirant, et même repoussoir aux yeux des jeunes bourrés de qualités) pataugent pêle-mêle enseignants, personnels encadrants, élèves et parents d'élèves pour se rendre compte de la supercherie balancée dans le public par le tandem de gentils statisticiens chantant "La Vie en rose". 

Car comme l'écrit quelque part Samuel Beckett : « Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter ». Et chanter "Cocorico", évidemment.

Ensuite, on se rappellera peut-être, à l'occasion, que Nicolas Baverez avait reçu sur la figure des tombereaux de critiques plus ou moins pures, honnêtes et propres quand il avait fait paraître en 2003 La France qui tombe. Oh le pauvre, qu'est-ce qu'il avait pas dit, l'oiseau de mauvais augure ! Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait "suscité des réactions diverses", et surtout variées. 

Les Français n'aiment pas qu'on leur annonce Azincourt, Waterloo, la fin de l'Empire, la capitulation de 1871, la déculottée de 1940, la perte des colonies. Ils préfèrent faire mousser 1918, alors qu'ils n'auraient rien pu faire sans les Alliés, et passer la brosse à reluire sur la Résistance, qui a impliqué moins d'1% d'entre eux.

Aujourd'hui, ce ne sont plus des signes avant-coureurs ou des messagers de malheur qui cherchent à affoler les populations. Tout le monde s'y est mis, à commencer par la montée en puissance des régimes autoritaires gouvernés par le mépris de l'état de droit et du réchauffement climatique, mais aussi par les scientifiques du GIEC, des gens intègres, eux, pour avertir que l'on n'en est qu'au début d'un gros effondrement, comme l'humanité n'en a jamais connu, et peut-être définitif.

D'ailleurs, les journaux sérieux ont été obligés de s'y mettre : "Tout va de plus en plus mal, et on n'a encore pas tout vu, il faut s'attendre à pire". On trouvera donc ci-dessous, non pas un inventaire exhaustif de ce qui se dégrade : tout juste un florilège de quelques joyeusetés qui nous guettent au coin du bois pour nous faire notre fête. Ce n'est qu'un début !

Je me propose de faire défiler tour à tour les vocables utilisés dans des titres de journaux déployant toute la richesse d'un vocabulaire, et même d'un "champ lexical" (si si !) résolument catastrophiste.

Il ne sera ici question que d'amputation, baisse, coupe, déclin, décrochage, défaut, déficit, dégradation, dégringolade, détresse, effondrement, érosion, fermeture, finitude, fonte, manque, effritement, manque, menace, pénurie, péril, perte, raréfaction, recul, réduction, reflux, repli, rétrécissement, suppression, taille. Je crois que c'est tout. Accrochons-nous, aujourd'hui, au fétiche du mot "baisse".

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Ci-dessus et ci-dessous, curieux appariement de deux titres qui devraient se contredire. 

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Tous ces titres (j'en publierai une bonne soixantaine ou davantage) sont tirés du journal Le Monde, grand quotidien national, et du journal Le Progrès, notre PQR (presse quotidienne régionale) à nous autres Lyonnais et circumvoisins régionaux. Leur parution se répartit sur tout le temps écoulé depuis le début de l'année 2024.

A suivre.

lundi, 05 août 2024

LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 3/3

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samedi, 03 août 2024

LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 2/3

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jeudi, 01 août 2024

LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 1/3

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vendredi, 26 juillet 2024

APRÈS LA FERMETURE

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En "sombre", Huilerie Richard (Bd Croix-Rousse) et le hélas défunt Livre à Lili (rue de Belfort).

 

jeudi, 25 juillet 2024

APRÈS LA FERMETURE

A un moment où je me mêlais de prendre des photos à ma convenance, l'idée m'avait pris d'écumer les rues de la Croix-Rousse après la tombée de la nuit, à une heure pas trop tardive, mais toujours après que les commerçants du quartier avaient fermé leurs boutiques. J'avais intitulé cette série "Après la fermeture" : une centaine de clichés. Le principe était simple : une fois annulée l'option "flash", j'appliquais l'objectif contre la vitrine du magasin et je déclenchais. En voici quelques images.

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Le magasin de luminaires (rue du Mail), la boutique de coiffure (place des Tapis) et le "Pièces-Ménager" (sic, rue d'Austerlitz) ont trépassé. La Maison des Canuts, toujours fringante, vient de fêter ses vingt ans (de reprise).

samedi, 13 juillet 2024

ANECDOTE

Cela se passait mercredi 10 juin dans le "Tabac-Journaux". Au moment où j'entre, un homme d'âge respectable empile des journaux sur la banque, un joli florilège de titres divers où il a glissé Charlie-Hebdo, Le Canard enchaîné, quelque autre satirique, avec plusieurs journaux dits "généralistes".

Je cueille ma presse à moi, et je lis en une du Canard : "Ne nous Mélenchon pas". Je fais une remarque auprès du monsieur pour dire que je trouve le titre amusant. Il se tourne vers moi, rigolard : « Vous savez, je l'ai connu tout jeune sénateur de l'Essonne, où j'habitais alors. Il était VRP — [qu'il me dit] —, et Mitterrand venait de le rattraper par la manche. Tout le monde l'appelait déjà "Méchant con" ! »

Et il éclate de rire. Le gars qui attend derrière fait grise mine et grommelle du pas-content. Voilà.

jeudi, 04 juillet 2024

JEAN-SÉB. ...

... L'ÉVEREST.

J'ai déjà raconté ici comment je suis venu à faire très tôt de l'écoute de la musique un aliment auditif aussi indispensable et vital que l'air que je respirais. Cela se passait (j'avais entre 6 et 7 ans) au 39, cours de la Liberté à Lyon, chez le docteur où j'étais en pension provisoire, assortie d'une éphémère inscription à l'école Ozanam, bourrée de soutanes, de "tables vertes" et de pupitres à abattant.

Donc, sur la commode de la chambre de mes grands-parents, le tourne-disques et, dans le grand placard aux portes coulissantes, les 78 tours et 33 tours (on ne disait pas encore vinyles). A tout seigneur tout honneur : sur le Teppaz, l'Etude opus 25 n°11 de Chopin (par Braïlowski ?), avec ses cascades fluides à la main droite virevoltant et dansant autour de la solide armature du thème structurant. Pas loin derrière, l'ouverture de Tannhäuser avec ses deux cors (et une clarinette basse, me semble-t-il). J'ai fait sur ces deux une authentique "fixation".

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Première mesure de l'Etude op.25 n°11 de Chopin (après les quelques mesures de l'introduction).

Sans exagérer, ces deux-là, mes "œuvres princeps" en quelque sorte, je les remettais régulièrement vingt ou trente fois de suite, jusqu'à ce que ma grand-mère, si douce épouse de son médecin de mari, me fasse comprendre courtoisement que ça commençait à bien faire. Ce qui me fascinait, c'était de découvrir qu'on pouvait marier deux lignes mélodiques complètement différentes, sans que l'œuvre perde pour autant un seul gramme de sa force et de son charme. Les savants appellent ça "contrepoint", ou "écriture horizontale", opposée à la verticalité de l' "harmonie".

Dans le même genre il y eut aussi le fabuleux duo des flûtes au début de La Moldau de Smetana, qui mariaient leurs volutes acrobatiques. La septième de Beethoven par Furtwängler, avec le deuxième concerto de Rachmaninov par Leonard Pennario, n'est venue qu'un peu plus tard. Oh, bien sûr, en cherchant un peu, il y eut encore un certain nombre d'autres disques, mais qui ont laissé des traces moins profondes dans mon disque dur.

J'ai encore, néanmoins, dans l'oreille cette chanson gravée sur une cire illustrée en couleur, depuis longtemps perdue corps et bien : « Ah mesdames, voilà du bon fromage, voilà du bon fromage au lait qui vient du pays de celui qui l'a fait ! ». Alors là, on peut dire que voilà du texte !!! Ensuite, de fil en anguille, j'ai embrayé sur les 78 tours récupérés de je ne sais où par mes parents, dans le beau meuble Schaublorenz regroupant la radio stéréo et l'électrophone : « Qu'il fait bon chez vous, maître Pierre ! », « Les filles de Cadix » et quelques autres raretés anciennes.

Et puis les 33 tours du coffret de 10 vinyles classiques de la "Guilde du disque" qui offrait tous les grands tubes de la "grande musique" où il était question de "Mont chauve", de "Polovtsiennes", de "Danse macabre" et d' "Apprenti sorcier". Et puis la curieuse sonorité de la guitare rock d'un nommé Duane Eddy, et puis les Shadows, et puis ... et puis ... Je n'en finirais pas. J'ajoute, pour clore sur cette "entrée en musique", que je n'ai pas tardé à succomber à une autrement grave addiction : la radio. C'étaient les Grandes Ondes, et avant tout Europe N°1, avec tout ce que les variétés françaises ou anglo-saxonnes pouvaient offrir de chanteurs et de groupes yéyés, "Salut les Copains", rock, pop et chansons "à texte". 

Tous ces préliminaires étaient peut-être nécessaires pour en arriver à mon entrée dans le bureau du Grand Patron, le "Saint des saints" de toute la musique européenne : tout le monde a compris, j'espère, pourquoi j'ai intitulé le présent billet "Jean-Séb.". Or, on n'entre pas dans cette cathédrale comme dans un moulin. Il faut trouver un intermédiaire qui accepte de vous introduire. L'ambassadeur qui m'apporta la convocation s'appela, je n'ai pas honte de le dire, Jacques Loussier

Comment ce "Play Bach n°1" s'est-il retrouvé à inaugurer ma collection ? J'ai oublié. J'avais 16 ans, mes parents, qui voulaient sans doute favoriser mon goût visible, audible et prononcé pour la musique, m'avaient offert un imposant électrophone stéréo Philips, dont le couvercle était constitué par deux hauts-parleurs à brancher et à disposer de telle et telle manière.

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Quand j'ai entendu pour la première fois le pianiste jouer le "Prélude n°1", et surtout quand il attaque le tempo accéléré où, avec ses complices Garros et Michelot, il métamorphose l'imperturbable régularité en un morceau diablement syncopé, comme le font les jazzmen dans leurs improvisations, je me suis dit aussitôt qu'un monde s'ouvrait à ma curiosité. Qu'est-ce que c'était que cette musique qui autorisait qu'une telle modernité pût impunément s'en servir sans dénaturer pour autant les bases harmoniques et mélodiques de sa composition ? Il y avait là, pour mes oreilles, quelque chose d'énorme et de profond qui s'ouvrait. C'était Jean-Sébastien !

Je me suis procuré, au fur et à mesure de leur parution, les cinq albums de "Play Bach" du trio Loussier-Garros-Michelot. Le plus étonnant, c'est qu'après six décennies, ils figurent toujours dans ma discothèque, alors que d'autres cires estimables se sont perdues en route. Oh, certes pas dans l'état neuf où je les avais trouvés, mais encore assez nets pour passer sans trop de désagréments sur la platine vinyle. Et si je ne les écoute plus aujourd'hui avec l'émerveillement de la découverte, j'y prends encore un plaisir extrême.

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Les cinq disques qui ont ouvert mes oreilles aux fondamentaux universels de la musique européenne.

Pour être franc et complet, il faut que j'ajoute l'autre clé artistement ouvragée qui ouvre sur le monde jean-sébastianesque : le groupe dirigé par Ward Swingle, grand connaisseur et grand "passeur" des œuvres du Grand Maître. J'ai nommé "Les Swingle Singers". En leur sein, on comptait Christiane Legrand, la propre sœur de Michel, ainsi que d'autres anciens membres du groupe de jazz vocal Les Double Six (dont Swingle lui-même). Le titre de leur disque : Jazz Sébastien Bach. 

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Quoi qu'il en soit et qu'il s'agisse du trio Loussier ou des Swingle, cette époque fut comme une rampe de lancement. Je me suis mis à guetter toutes les apparitions de Jean-Sébastien dans le paysage. Ce furent alors les "Cycles Bach" organisés dans diverses salles et églises de Lyon, auxquels j'assistais en compagnie d'Alain, un vieux pote. Nous eûmes droit, par exemple, à de grandioses Brandebourgeois dans le transept de Saint Pothin et à une grandiose Passacaille et fugue à Saint Bonaventure. Alain et moi fûmes fidèles à Bach pendant quelques années, jusqu'à ce que nos trajectoires divergeassent (oui oui, l'imparfait du subj.).

Et puis il y eut les disques. Le premier de ma centaine de vinyles "Jean-Séb." fut celui des Sonates et Partitas pour violon seul, déniché dans les bacs de La Clinique du tourne-disques, magasin de la rue Joseph-Serlin, jouées par un certain Jean Champeil.

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Je dois dire que cette galette m'a percuté de plein fouet, à cause d'un morceau que tous les amateurs connaissent comme "l'Everest" du violon pour les instrumentistes : la "Chaconne", le feu d'artifice de 14 juillet qui clôt la 2ème Partita. Champeil était violon solo chez Lamoureux et soliste à l'Opéra de Paris. Certes pas le plus grand violon de tous les temps, mais c'est quand même ce deuxième ou troisième "couteau" qui m'a apporté la révélation de cet incontournable et absolu chef d'œuvre. Merci monsieur. Et puis cerise sur le gâteau : un gros cahier imprimé sur papier bible avec la partition, dont la version originale de la Ciaccona, de la main même de Bach !!!

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Ci-dessus les quatre premières mesures de la "Ciaccona".

On dira sans doute que je suis entré dans l'univers Bach par la petite porte, presque la "porte de service", comme on disait à Paris autrefois. Je le reconnais sans problème et sans honte. Mais franchement, Jacques Loussier, Christian Garros et Pierre Michelot comme Grands Chambellans chargés de vous introduire dans le Salon d'Honneur en clamant votre nom, il y a pire. Bon, c'est vrai que, étant allé entendre un concert donné par le trio à la salle Molière, j'avais trouvé glaçante l'ambiance dans laquelle il s'était déroulé : tous trois dans le contrôle, très sérieux et très guindés dans leur costard noir, chemise blanche et nœud pap., pour moi qui passais régulièrement des soirées dans la cave joyeuse et enfumée du Hot Club de Lyon, ça la fichait plutôt mal.

Reste cependant la raison d'être de ce billet : le monument Jean-Sébastien, avec les innombrables ouvriers  qui se chargent de l'entretenir et de le faire briller. Je pense par exemple à madame Corinne Schneider, grâce à qui le culte de cette musique perdure sur France Musique tous les dimanches matins, perpétuant pour les vieux fidèles comme moi l'action d'un Jacques Merlet, d'auguste mémoire. C'est un drôle de monument, ce « vieux Bach », comme l'appelait avec un immense respect l'empereur Frédéric II : nul jusqu'à ce jour n'a réussi à en accomplir un tour complet ni à en épuiser la substance. 

Mais Jean-Sébastien Bach n'a pas besoin de l'éloge du minuscule quidam qui se permet ici de célébrer ce géant. 

dimanche, 23 juin 2024

ILS ME FONT VRAIMENT PEUR

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Journal Le Monde daté 21 juin 2024. Bon, c'est vrai, le sous-titre de ce titre explique que la dame embaucherait volontiers — et pourquoi pas, je vous prie ? — des gens de gauche. Est-ce bien crédible ? Ou alors Mélenchon est sur les rangs ?

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Journal Le Monde daté 20 juin 2024. Alors là, je ne comprends pas. Comment ? Un parti dont le chef a parlé des chambres à gaz comme d'un "point de détail de l'histoire" !!! Un chef qui a osé ajouter au nom de Michel Durafour le mot "-crématoire" !!! Un parti qui compte encore dans ses rangs nombre de gens que ces paroles ne choquent en aucune manière !!! Comment le chasseur de nazis a-t-il pu se fourvoyer à ce point ? Faut-il qu'il haïsse Mélenchon ou Glucksmann pour se jeter dans de tels bras !!!

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Journal Le Monde, 20 juin 2024. Un effort d'analyse qui explique peut-être en effet, au moins en partie, le déport massif de voix sur la liste R.N. aux européennes. "Ecologie punitive" ? Il faut voir en action l'équipe de Grégory Doucet, le maire écolo de Lyon, qui exécute sans état d'âme une batterie de décisions brutales, pour comprendre tout ce que les écolos font payer aux gens ordinaires qui, en dehors des "petits gestes" devenus rituels ou pas loin, n'en peuvent mais.

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Journal Le Monde, 19 juin 2024. Autre cause, effet identique ? Même à Lyon, plusieurs bureaux de poste ont été fermés. Alors il faut imaginer les "territoires" (c'est comme ça qu'il faut dire, paraît-il), parfois isolés, abandonnées de toutes les manifestations de présence de l'Etat (droite et gauche confondues). Les gens devraient pourtant réfléchir : par exemple, Bardella a bien fait comprendre que les services publics audiovisuels seraient promptement privatisés en cas de victoire. Y a pas de raison que les autres services publics ne suivent pas le même chemin.

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Journal Le Progrès, 15 juin 2024. Point de vue ma foi intéressant de M. Luc Rouban, sociologue de son état. Cela compte sûrement, mais difficile de dire dans quelle mesure.

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Journal Le Monde, 14 juin 2024. A ce sujet, je veux bien croire que l'écologie, entre les mains de Bardella-Le Pen, ça ne fera pas un pli : direction les oubliettes.

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Le Canard enchaîné, 12 juin 2024. Comme l'indique le sous-titre de l'article, tous les Hauts Fonctionnaires de l'administration française ne sont pas des Jean Moulin, et loin de là. Il y aura sans doute pas mal de Maurice Papon, tous serviteurs dociles de l'Etat légal.

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Journal Le Progrès, 11 juin 2024. Il n'y a pas de raison que notre belle ville soit épargnée par la vague, n'est-ce pas. C'est une photo de l'horloge de Tassin qui illustre l'article du Progrès, mais la commune (que je connais assez bien) est loin d'être la seule dans cette misère.

***

Dernier arrivage (de ralliements, bien sûr).

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Journal Le Monde, 22 juin 2024.

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Journal Le Monde, 22 juin 2024. 

Quand tous les rats s'y mettent pour quitter un navire que nul homme d'Etat n'est en mesure de piloter désormais. Et Diogène a beau en chercher un digne de ce nom, il désespère de tomber un jour sur un oiseau de cette espèce en voie d'extinction.

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samedi, 25 mai 2024

TAYLOR SWIFT ET LE MICRO

 

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Vu dans Le Progrès daté 24 mai 2024 (photo Shutterstock/Sipa). La chanteuse se prépare aux meetings qui auront lieu bientôt à Lyon (en fait à Décines). Vu l'emplacement et l'orientation du micro, je soupçonne une facétie, peut-être, du photographe, mais du journal, plus certainement. Et puis il y a mon esprit mal tourné. 

lundi, 08 avril 2024

CHOSE VUE

Plateau Croix-Rousse, une rue commerçante, un matin. Une jeune femme et un jeune homme se tiennent fort proches l'un de l'autre. Ils discutent (je n'entends pas ce qu'ils disent), puis se touchent et, pour finir, s'enlacent étroitement, avant de se séparer et de s'éloigner chacun de son côté.

Je me suis approché. La jeune femme s'adresse à un homme entre deux âges : « Monsieur, je peux vous poser une question ? » Et sans attendre : « J'aimerais vous prendre dans mes bras ! » Refus courtois mais ferme du monsieur, qui entre en même temps que moi dans le magasin "Tabacs-Journaux".

Dans la rue, la jeune femme continue son manège, avec succès cette fois, auprès d'un homme âgé qui se fait un peu chambrer par les autres clients en entrant pour acheter ses cigarettes. Il s'explique : la démarche de la fille l'a déconcerté, alors il l'a laissé faire. Encore sous le coup de l'étonnement, il conclut avec bénignité qu'il s'en remettra.

samedi, 06 avril 2024

CHOSE VUE (ET ENTENDUE)

Plateau Croix-Rousse. Je marche dans une rue très calme. Tout d'un coup, j'entends miauler, quelque part très haut dans le ciel. Je lève les yeux, et je les aperçois, les deux buses ("buteo buteo", L., 1758). Elles piquent droit au sud, elles planent, se rejoignent, se tournent autour, les ailes largement déployées, et poussent de temps en temps leur miaulement caractéristique, loin au-dessus de la Croix-Rousse. Combien sommes-nous à entendre ces cris ?

mardi, 02 avril 2024

CHOSE VUE

J'arrive à l'accueil pour un épisode de mon aventure de santé au long cours. Auprès des deux secrétaires, je récupère ma pochette aux étiquettes. Derrière moi arrive une jeune femme poussant un fauteuil dans lequel est assis un monsieur qui a l'air dans un sale état : il laisse traîner ses pieds, gênant le mouvement.

Je vais pour m'éloigner, quand j'entends la jeune femme s'écrier, s'adressant aux secrétaires, mais d'une voix curieusement douce que j'ai encore dans l'oreille : « Eh, les filles, j'ai un souci ! ». Je me retourne. Les secrétaires sont debout, regardant l'homme du fauteuil renversé en arrière et vomissant du sang.

Il m'est alors donné d'assister à une scène absolument prodigieuse et grandiose : l'alerte générale est lancée, et voilà tout l'étage mobilisé, pris dans une course effrénée. Tous les personnels, des médecins jusqu'aux agents d'entretien, en passant par les infirmières et les aides-soignantes, se mettent à converger vers la salle où l'homme a été conduit. On peut suivre sa trajectoire de sang sur le sol.

L'étage entier résonne des mouvements pressés des blouses blanches qui courent en tout sens. Evidemment, plus un seul médecin n'est disponible pour les consultations ordinaires. L'attente durera deux heures.

J'apprendrai, en laissant traîner mes oreilles, que l'homme a subi un arrêt cardiaque. On l'emmène maintenant sur un long brancard vers une autre chambre, alors qu'un agent d'entretien pousse la machine à nettoyer le sol pour effacer la longue trace rouge sur le sol.

Comme s'il ne s'était rien passé.

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dimanche, 31 mars 2024

CHOSES VUES (ET ENTENDUES)

Plateau Croix-Rousse. Dialogue à la caisse du Mini Market. C'est un couple, lui, un gros massif, elle, une petite boulotte qui porte un mini-chien sur un bras: « Non, ne donne pas de sucre au chien, il va devenir aveugle. – Mais je lui donne pas de sucre. ». Puis le gars, s'adressant directement à l'animal : « Hein que je te donne pas de sucre. Dis la vérité. »

Plateau Croix-Rousse. La rue est déserte. Une jeune femme promène un petit chien au bout d'une laisse. Le chien éternue. La dame : « A tes souhaits, Roméo ! ».

Plateau Croix-Rousse, dans notre bar habituel. Deux asiatiques sont assis à une table voisine. Un type sort des toilettes, les aperçoit, se tourne vers eux les mains jointes et s'incline en disant quelque chose comme : « Mi Han ». Les deux asiatiques se récrient dans un français irréprochable : « Nous sommes Coréens ! » Le gars s'en va la queue entre les jambes.

mardi, 12 mars 2024

CHOSE VUE

Croix-Rousse. Un très vieil homme entre dans le magasin Orange avec son téléphone à la main. L'objet, d'après lui, est en panne, et il demande qu'on le répare. Le technicien s'empare de l'appareil, lui fait subir toutes sortes d'examens, branchements, mesures, etc. Il conclut que le téléphone est en parfait état de fonctionnement. Le vieux éclate alors en sanglots : « Alors pourquoi mes enfants ne m'appellent pas ? ».

mercredi, 06 mars 2024

CHOSE VUE

Plateau de la Croix-Rousse, une petite rue sombre. Je marche derrière une dame qui promène son chien. Elle a les cheveux très roux. Le chien est petit, a de longs poils et un museau fin. Tout d'un coup, il lève la patte, se soulage contre le mur mais, au moment de reposer la patte pour repartir, voilà qu'il se dresse sur les pattes de devant le cul en l'air, fait plusieurs pas dans cette posture, puis repose le tout et suit sa maîtresse. Amusé et curieux, je m'approche de celle-ci et l'interroge : « Je vous assure, monsieur, répond-elle, que personne ne lui a appris à faire ça. »

 

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mardi, 05 mars 2024

CHOSE VUE

Plateau de la Croix-Rousse. Je marche dans la rue. Soudain, j'entends de grands cris venant d'une rue perpendiculaire, comme une engueulade carabinée. Une voiture arrêtée, puis un piéton, qui s'engage précipitamment dans une autre rue. J'arrive là, entre la librairie et la boulangerie. Longue file d'attente devant cette dernière. Le piéton marche vite. La voiture s'engage, stoppe, et le chauffeur en jaillit et hurle : « Ho ! Viens là si t'es un homme ! T'as même pas de couilles ! Moi j'en ai, des couilles, et des grosses ! » Puis, regardant la file d'attente devant la boulangerie : « Oui, madame, j'ai des grosses couilles ! »

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lundi, 01 janvier 2024

JOYEUSE ENTRÉE DANS 2024

LE MONDE 2023 12 21.jpg

Je me suis permis d'ajouter à l'explosible et terrible crèche vide que le dessinateur algérien Dilem a dédiée en "une" du Monde du 21 décembre à ce qui se passe en Israël-Palestine (je me mouille pas) un bœuf et un âne "à la lyonnaise", le seul authentique Guignol, en compagnie de son acolyte, l'unique Gnafron de noble lignée ("noble" signifiant qu'il n'y a que du vrai beaujolais qui circule dans ses veines).

mardi, 19 décembre 2023

UN AN DE FOOTBALL A LYON ...

... A LA UNE DU PROGRÈS.

Bon, je tiens à prévenir : je ne suis pas un vrai supporter. Et même pas un supporter du tout. Je goûte le football de très loin, mais il se trouve que je suis un Lyonnais natif (pour ne pas dire "de souche") qui a très longtemps vécu sur les pentes de la Croix-Rousse à l'époque sale gosse dont je garde de formidables souvenirs (dont deux ou trois cuisants). Du quai Lassagne au quai Saint-Vincent, l'Annonciade, la place Sathonay, les billards de la salle Rameau, la rue des Capucins, la place Croix-Paquet, la ficelle avec son truck, l'école Michel Servet, l'église Saint-Polycarpe, la montée de la Grand'Côte, la rue Pouteau, les traboules (non verrouillées à l'époque), enfin bref, tout le paysage.

Nous avions vue sur les levers de soleil sur le Rhône, entre le pont de Lattre de Tassigny (témoin à distance de son inauguration par De Gaulle) et le pont Morand (celui où des ahuris n'avaient pas encore eu l'idée de faire passer un métro). Né à Lyon de pas mal de générations de Lyonnais, j'entends donc au fond de moi tinter une petite corde ancrée dans une fibre enracinée dans un humus riche en musique de bistenclaque-pan (où "pan" représente le coup de battant sur le bois du métier), en andouillettes, en tabliers de sapeur, en quenelles Nantua, en poêlées de gras-double et en pots de Saint-Amour. 

Tout ça pour dire que, sans être adepte de cette sorte de rugby où il serait interdit de mettre la main au ballon (tiens, dites ça au Françoué qui soutient le bar de toutes ses forces), les noms de Di Nallo, Combin, Lacombe et quelques autres me sont familiers. Cela remonte à l'époque archéologique (et ringarde vue d'aujourd'hui) où les joueurs des équipes défendaient les couleurs de la ville dont ils étaient originaires. Impensable ! 

Ce n'est que beaucoup plus tard, lorsque les clubs furent devenus des grosses machines à suer du fric par tous les pores et que les meilleurs buteurs ou prodigieux numéro 10 furent en mesure de stocker dans leurs garages les Lamborghini "Diablo", les Ferrari F40 et les Maserati "Granturismo", qu'il y eut à Lyon des gens comme Sonny Anderson, les sept couronnements d'affilée de notre bon vieux Lugdunum et la gloire pour le président Aulas.

Bien que non supporter, je m'y connais un tout petit peu, et je n'aurai garde d'oublier le miraculeux "coup de pied arrêté" de Master Juninho, vous savez, celui qui conduisait la balle tout en haut de la cage à droite, hors de portée des gants du gardien, après une trajectoire tellement invraisemblable et un contournement si mirobolant du "mur" qu'il fallait se frotter les yeux pour y croire. Même moi, je n'en revenais pas, pour vous dire.

Je garde donc peut-être un vieux reste de chauvinisme, mais si léger qu'il me fait paraître les vrais supporters purs et durs comme des bizarreries. Cette fois, je me suis amusé à souder en une seule image la plupart des "unes" que le journal Le Progrès a consacrées à notre équipe locale. Il y en a ici trente-deux (cinq fois six plus deux), échelonnées sur toute l'année, été compris. Je trouve que ça commence à faire beaucoup, mais bon, ils ont peut-être des sous dans l'affaire.

Je me garde de commenter les heurs et malheurs qui ont conduit l'O.L. à la dernière place du championnat après la cession des parts de Jean-Michel Aulas à l'homme d'affaires américain John Textor. En plus de ça, j'ignore tout de ce qui se passe et se dit dans l'équipe, dans le cercle dirigeant, dans les coulisses, etc.  J'imagine que le changement de "staff", de "manadgeur" et de "direccheun tiime" a tant soit peu déstabilisé tout ce petit monde, et je ne me pose guère de questions à ce sujet. Il se trouve que les deux dernières journées (en plus gros, tout en bas) ont tourné à l'avantage de l'O.L. et remonté par là même le moral des vrais amateurs. Eh bien je vais vous dire : je suis bien content pour eux !

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jeudi, 02 novembre 2023

AVEC GRÉGORY DOUCET

AVEC GRÉGORY DOUCET, MAIRE DE LYON,

L'ÉCOLOGIE COMME

JEU DE SOCIÉTÉ.

Voici ce qu'on peut — presque — lire dans les colonnes du journal Le Progrès du 27 octobre 2023. Enfin, je veux dire qu'on a failli lire ça. Ou plutôt qu'on aurait pu lire ça.

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 Pour célébrer la pose de la millième "Borne à Compost", le Maire de Lyon a eu une idée formidable, capable de fédérer tout le monde autour de la grande cause de l'écologie. Il invite la population de la ville à participer à un immense et joyeux JEU DE 1.000 BORNES A COMPOST.

Pour motiver les habitants, le lot des gagnants consistera en un abonnement à un an de consommation de déchets alimentaires, qu'une benne spécialement conçue à cet effet viendra décharger, dans un but louable de fertilisation, dans le jardin potager des vainqueurs, au grand bonheur de ceux-ci, n'en doutons pas. Gageons que les bénéficiaires de cette montagne de déchets feront bien des envieux !

Il faut savoir qu'à Lyon, la Mairie a entrepris de collecter l'ensemble des dits déchets alimentaires pour les transformer en énergie positive et, dans ce but, de déposer des poubelles en plastique (modèle banal et connu) spécialement dissimulées pour cet usage dans une carcasse métallique encombrante et disgracieuse.

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Après la Croix-Rousse (à tout seigneur tout honneur, n'est-ce pas), l'initiative a été étendue à d'autres quartiers. C'est ainsi que la millième borne vient d'être placée par les services municipaux cours de la Liberté (3ème arrondissement). C'est là que l'idée de notre vieux jeu de société a germé, puis explosé dans l'esprit vigilant et imaginatif de notre maire. Ça va être la fête à Lyon !!! Tous à vos épluchures !!! Ça, c'est la France !!!

Vous avez aimé l'antique jeu de "1.000 bornes" ? Vous vous passionnerez pour le

« 1.000 BORNES A COMPOST » !!!
Longue vie à son inventeur, le maire de Lyon !!! Une invention qui restera dans l'histoire !

Après les "Voies lyonnaises", les piétonnisations, les vergers de rue et de quartier (dont un, à Croix-Paquet, dédié à la pionnière Rachel Carson, auteur en 1962 de Printemps silencieux), les toilettes publiques écolos et la chasse aux automobiles, les "bornes à compost" démontrent que, pour les édiles de notre cher Lugdunum, l'écologie ne reste pas seulement une théorie trop abstraite dont seuls quelques intellos sont à même de se gargariser, mais une vision tout ce qu'il y a de plus concret et vertueux de la vie quotidienne en société, telle que la proposent ces précurseurs du progrès moderne que sont les Amish, si chers au cœur de notre président Emmanuel Macron. Les petits esprits se rencontrent.

Ceux qui émettraient des doutes sur l'impact de telles initiatives sur la marche du monde (voir mon billet précédent) et n'en verraient que le côté "Ecologie punitive" à destination de ceux qui n'en peuvent mais, ne sont que des pisse-vinaigre, voilà tout !

***

Note: ci-joint le texte exact, quoique resculpté, du titre qui m'a donné l'idée de ce billet idiot : un titre qui, en quelque sorte, me tendait la perche.

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lundi, 23 octobre 2023

L'ANDOUILLETTE LYONNAISE

On en apprend de belles dans la P.Q.R. (Presse Quotidienne Régionale). Voilà-t-il pas que le journal Le Progrès se met à publier des photos indécentes. Bon on dira que c'est pour la bonne cause, que c'est pour illustrer un article du plus grand sérieux, que c'est pour faire figurer un grand fabricant d'andouillette dans le livre des Records, que ci, que ça. Il n'empêche. Jugez plutôt.

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Cela ne vous choque pas ? Alors zieutez plutôt la photo ci-dessous.

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Moi, dont tout le monde est obligé de reconnaître l'esprit sourcilleux, vigilant et rigoureux dès qu'il s'agit de protéger la jeunesse face à la dépravation des mœurs telle que toute personne normale la déplore de nos jours, j'ai tout de suite bondi d'indignation vertueuse.  Et puis j'ai pensé par devers moi à un maître en la matière. Je veux parler de Maître Alcofribas Nasier, plus connu sous son pseudonyme anagrammatique de François Rabelais (je galèje).

On trouve en effet dans le Pantagruel — c'est même au chaptire I — la préfiguration de cette andouillette de tous les records. Je préviens tout de suite les parents : ce passage n'a jamais figuré dans le trop célèbre manuel de messieurs Lagarde et Michard, parce que ces auteurs très responsables et respectables de manuels scolaires veillaient particulièrement à ce que rien de vulgaire ou de scandaleux ne vînt traumatiser les jeunes esprits ou leur suggérer des idées réservées aux adultes.

Aux parents soucieux de la santé morale de leur progéniture de voir.

***

« Les autres enflaient en longueur par le membre qu’on nomme le laboureur de nature : en sorte qu’ils l’avaient merveilleusement long, gras gros, vigoureux, dressé à la mode antique, si bien qu’ils s’en servaient de ceinture, le redoublant à cinq ou six fois par le corps. Et s’il advenait qu’il fût bien à point et qu’il eût vent en poupe, à les voir vous eussiez dit que c’étaient hommes d’armes qui eussent leur lance en arrêt pour jouter à la quintaine. Et de ceux-ci est perdue la race, comme disent les femmes. Car elles se lamentent continuellement, qu’il n’en est plus de ces gros etc. Vous savez le reste de la chanson. [Allez, la suite du passage, juste pour l’élévation de la pensée !] D’autres croissaient en matière de couilles si énormément, que les trois emplissaient bien un muids [274 litres]. De ceux-ci sont descendues les couilles de Lorraine, qui n’habitent jamais en la braguette, mais tombent au fond des chausses. »

Rabelais s'exclame quelque part ailleurs : « Vous ne l'avez pas telle, paillards de plat pays ! » On se demande de quoi il parle.

Rabelais, Pantagruel, chapitre I. Traduction libre, mais aussi "respectueuse" de l’original que la "P…" de Jean-Paul Sartre (on n'est pas venu ici pour se gêner).

***

Message aux parents qui se gendarmeraient : « Ah ben vous étiez prévenus ! Vous allez pas vous plaindre ! »

***

Note : Il faut quand même que je précise qu'à mes yeux, il existe une andouillette et une seule : la Beaujolaise, dans laquelle on trouve, à la base et exclusivement, des lanières de fraise de veau (certains esprits ... disons ... "raffinés" recherchent la précision - qui va de soi pour les connaisseurs : « ... tirée à la ficelle »), auxquelles le fabricant ajoute les acquis de son savoir-faire en matière d'aromates et d'agréments gustatifs. Ma préférée pèse à peu près 200 grammes ou un peu plus (mais Vauraz descend rarement en dessous de 400).

Sur le marché de la Croix-Rousse, je conseille pour cela le stand où opère encore le vieux père Fabregeon (Fabrejon ?), dernier vrai tripier du coin, auquel se sont adjoints les Bouissoux. On y trouve quelques merveilles comme les cervelles d'agneaux, la tétine de vache, la salade de museau de bœuf (quoique la découpe en soit beaucoup moins fine qu'avant), la terrine de foie, et des tas d'autres plaisances, délectations et succulences.

dimanche, 08 octobre 2023

LA PHRASE BONNE À DIRE TOUT, ...

... SON CONTRAIRE, ET N'IMPORTE QUOI.

Tout le monde a entendu cette phrase au moins une fois dans sa vie. Cette même phrase, beaucoup, chez les gens qui essaient de se tenir informés par le moyen des médias traditionnels, en ont les oreilles régulièrement assaisonnées. Et tous ceux (ou plutôt toutes celles) qui adhèrent au crédo féministe le plus originaire et le plus radical se couvrent tous les matins au petit déjeuner le corps et les neurones de cette crème aux vertus universelles, tout en psalmodiant ce refrain après l'avoir biberonné dès le plus jeune âge. J'espère que tout le monde a deviné à quelle destination nous mène cette introduction.

« ON NE NAÎT PAS FEMME : ON LE DEVIENT ».

Oui, tel que ! On a reconnu l'immortelle formule inventée par une certaine Simone de Beauvoir, paraît-il, dans son ouvrage Le Deuxième sexe (1949). La particularité, avec cette citation qu'un certain nombre de gens se débrouillent pour placer à tout bout de champ dès qu'il est question du statut de la femme dans la société, c'est qu'on peut la mettre à toutes les sauces, y compris les plus inattendues, voire les plus incongrues. La preuve m'en a été apportée dernièrement par le titre d'un article du journal Le Progrès du 26 septembre 2023 (je précise que je me suis contenté de remaquetter l'intitulé pour mieux le faire entrer dans le présent cadre, sans rien changer d'autre). 

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Les "Mères lyonnaises" sont ces patronnes d'excellents restaurants (Brazier, Vittet, Fillioux, etc;) qui ont fait la grandeur de la gastronomie lyonnaise. Arlette Hugon a décidé tout récemment de prendre sa retraite, et le MAIRE (je corrige un peu tard) du 6ème arrondissement vient de baptiser un square du nom de la mère Fillioux-alias-Fayolle (Le Progrès du 7 octobre 2023).

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On sait donc que la formule mise au point par Simone de Beauvoir dans son laboratoire a connu un succès ébouriffant, et même dévastateur. Dans la bouche des féministes, elle est devenue une arme très puissante, au point de désarmer l'adversaire et la contradiction : que voulez-vous en effet répliquer à ce qui est finalement d'une grossière évidence. Je ne critique pas la philosophe : à elle revient le mérite de l'invention.

Certes, Beauvoir aurait pu et dû se rendre compte, si elle avait appartenu à l'élite de la pensée, qu'on pouvait remplacer le mot "femme" par n'importe quel autre vocable du dictionnaire, à condition qu'il ait quelque chose à voir avec la condition humaine, les civilisations humaines, les fonctions humaines dans les sociétés. A commencer pas le mot "homme" : « On ne naît pas homme, on le devient » est exactement aussi pertinent que la formule made in Beauvoir.

Mais passons. Je critique quant à moi les perroquets et perroquettes, tous ceux qui, venus après l'inauguration de la formule, ont sauté dessus pour en faire un alpha et un oméga d'argumentation destiné à clouer le bec aux audacieux qui auraient persisté à identifier chez l'homme et chez la femme des caractéristiques, certes différentes et complémentaires, mais surtout attribuées à chacun par la nature

J'admets que Beauvoir, quand elle a couché cette formule sur le papier, a mis un doigt moderne sur un très vieux débat. Car si l'on ne peut nier le rôle de la Nature dans l'élaboration nettement différenciée, irrécusable et définitive du masculin et du féminin, on est par ailleurs obligé de reconnaître que l'être humain naît tellement inaccompli, inapte et bredouillant qu'il mourrait s'il n'était intégralement pris en charge dans la très longue durée. C'est ce lent façonnage de la personne humaine qu'on a pris coutume d'appeler "Construction Sociale". 

C'est finalement le seul mérite de Simone de Beauvoir : avoir appliqué au cas particulier du statut conféré par la société aux êtres de sexe féminin la grille de lecture héritée de siècles de débats, qu'on retrouve par exemple chez Blaise Pascal : « La coutume est une seconde nature ». Nous y voilà ! Ah, la lutte fratricide "Nature / Culture" ! Voilà ce que les prêchi-prêcheuses de la religion féministe envoient dans les dents de la masculinité arrogante, dominatrice — et toxique, faut-il le préciser.

Alors, "Nature" ou "Culture", l'être humain ? Eh bien les deux, mon général, évidemment et comme d'habitude. Car il est clair qu'en façonnant très longuement et patiemment les nouveaux arrivants de la naissance à l'âge adulte, les sociétés humaines déterminent les individus à jouer un rôle, à perpétuer l'espèce, à occuper une fonction, à exercer un métier, bref : à rendre à la collectivité où ils sont nés et en se rendant utiles à celle-ci, ce qu'ils en ont reçu. En gros : ce qu'on appelle les devoirs. Et cela s'apprend. En cela, nous tous êtres humains devenons. Le problème des révisionnistes de la culture, de quelque obédience qu'ils se réclament et à quelque chapelle qu'ils soient affiliés, c'est qu'ils ne sont pas encore arrivés à extirper le dernier bout de la racine que la grande Nature a inscrite tout au fond de l'être humain.

Oui, nous sommes d'accord, nul n'échappe à cette loi : qui que nous soyons, nous devenons, dans la mesure où notre personne est le résultat d'une "fabrication" longue et laborieuse. A cet égard aussi, aucune fonction n'échappe à cette autre loi : chaque groupe humain décide de celles qui lui seront utiles ou nécessaires pour assurer sa survie. A cet égard enfin, on comprend que la phrase de Simone de Beauvoir « On ne naît pas femme, on le devient » ne reste d'une justesse imparable que si l'on oublie qu'elle s'applique indifféremment à tous les êtres humains, dans tous les groupes humains et à toutes les fonctions sociales.

C'est donc une phrase d'une grande niaiserie. Une niaiserie épaisse dans laquelle se vautrent complaisamment toutes les pauvres féministes qui glapissent contre les « stéréotypes de genre », tempêtent contre la « domination masculine » et se mettent à hurler dès qu'elles perçoivent chez les messieurs des traces de « virilisme », des tendances au « machisme » ou un soupçon de « masculinité toxique ». Sans se rendre compte, soit dit en passant, qu'ainsi faisant elles instaurent le règne de nouveaux « stéréotypes » tout aussi caricaturaux que ceux qu'elles combattent.

Aussi me suis-je proposé de divertir les amateurs en leur suggérant de remplacer, dans le formulaire ci-dessous, les petits points par le vocable de leur choix. Par où l'on se rendra compte que ce choix se révèle tellement vaste qu'on se retrouve très vite dans l'embarras. 

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Et pour corser la situation, on peut même imaginer l'exercice réciproque tel qu'il se présente ici.

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On va s'amuser comme des petits fous !!! La vie est belle !!!

lundi, 04 septembre 2023

GRÉGORY DOUCET : « MAIRE DE LYON ...

... C'EST PAS UNE SINÉCURE ».

Séance mouvementée au dernier Conseil Municipal de Lyon, présidé par Monsieur Grégory Doucet, maire écologiste de notre bonne cité, qu'il aura très bientôt, en quelques vigoureux coups de cravache, de knout et de nerf de bœuf donnés de concert avec Bruno Bernard président de la Métropole de Lyon, débarrassé de l'automobile et des pauvres qui avaient la faiblesse d'encore choisir les véhicules les plus polluants pour se rendre au travail, faute de moyens suffisants pour acheter une Tesla. 

Le sujet principal de la grande réunion publique portait sur la place des policiers municipaux dans les divers dispositifs en place touchant l'ordre public, et la meilleure manière dont on pourrait améliorer leurs conditions de travail dans la pratique de leur métier. On verra ci-dessous que toutes sortes de questions ont été posées à l'édile municipal (pardon pour le pléonasme, mais je crois bon de préciser). On verra aussi que le public est tout à fait sensible à tout ce qui touche à la sécurité des personnes et des biens. La population — en particulier les commerçants de la Presqu'île — n'a pas oublié en effet les graves événements qui se sont produits au début de l'été.

La pertinence de ces questions n'échappera, soyons-en sûrs, à personne. Chacun pourra, en découvrant les questions le plus souvent posées, en juger par le fidèle relevé de ces interrogations légitimes effectué par les reporters du journal Le Progrès admis à couvrir l'événement. La balle est maintenant dans le camp de Grégory Doucet qui, n'en doutons pas, n'aura pas de plus grand souci que de prendre ses responsabilités et d'apporter des réponses à même de satisfaire les attentes de tous nos concitoyens. Voici, par ordre décroissant de fréquence : 

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Les connaisseurs ne s'étonneront peut-être pas que la population se préoccupe au premier chef du confort des pieds de nos policiers municipaux. Certains regretteront en revanche que la lecture n'occupe dans ces préoccupations qu'un rôle finalement secondaire. Quoi qu'il en soit, il va de soi que nous souhaitons bien du courage et une détermination sans faille à Monsieur Grégory Doucet pour opérer les choix les plus judicieux et prendre les décisions les plus adéquates.

***

Note : j'ai voulu savoir ce que donnait la méthode S + 7 (Luc Etienne, membre éminent de l'Ou.Li.Po.) j'ai trouvé le mot "pralin", en comptant "pouvoirs" + 7 (Petit Larousse Illustré 2002). Ce n'est pas si mal. J'ai même essayé d'améliorer. Voici ce que ça donne. Après tout, ça ne manque pas de pertinence, sachant les divers sens dont le mot "praline" peut se revêtir..

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Ci-dessous, l'original (Le Progrès, 31 juillet 2023).

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