jeudi, 08 mai 2025
LE PONT DE LA BOUCLE ...
... SOUS DEUX ASPECTS HAUTEMENT IMPROBABLES.
Photos prises en 1910 (et pourquoi pas par Jules Sylvestre ?), peu d'années après la construction (achevée en 1902, me semble-t-il). Le pont de la Boucle : le plus beau pont de Lyon, d'où l'on pouvait, appuyé à la rambarde, regarder les eaux puissantes du Rhône filer à toute vitesse vers le sud, et en recevoir l'impression saisissante de reculer. Je vous parle du temps d'avant que le barrage de Pierre-Bénite (inauguré par Pompidou en 1967) ne vienne "assagir" le sauvage.
Mais l'ouvrage a été détruit par d'innommables gougnafiers obsédés par l'absolue priorité qu'il était impératif de donner à la bagnole. Résultat : le rationnel pont Alphonse Juin et l'épouvantable trouée autoroutière de la Montée de la Boucle (à subir de préférence aux heures de pointe pour se rendre vraiment compte, et je ne parle pas des urgences destinées à l'Hôpital de la Croix-Rousse). En passant, une bonne partie du quartier Bissardon a été rayée de la carte.
Heureusement, l'excellent René Dejean, graphiste publicitaire de son état et amateur de photographie, a immortalisé l'ouvrage d'art avant sa disparition. Les diapositives qu'on trouve de lui sur le site de la B.M.L. n'ont pas toutes été débarrassées des impuretés. C'est dommage.
Note : Au sujet de la Montée de la Boucle, le journal Le Progrès a rendu compte de l'accident arrivé à la structure de la chaussée, suite aux fortes précipitations récentes. Résultat, une jolie excavation qui a obligé les responsables à fermer la voie purement et simplement. Question ensuite posée par le quotidien : "Par où passe-t-on ?".
Judicieuse interrogation, parce que la colline de la Croix-Rousse, c'est un peu une forteresse – ce qu'elle fut en effet pendant longtemps –, dont les voies d'accès pour les véhicules à moteur sont rares. En dehors de ces issues de secours, les accès sont assez escarpés pour permettre à tous les amateurs de pratiquer l'escalade le long de vrais rochers en pierre.
Côté Saône, la large montée des Esses, la tortueuse montée de la Butte (ci-dessus une des deux "épingles", derrière les "Subsistances"), le "balcon" du cours Général Giraud, qui aboutit, par la rue Terme, soit à hauteur de la passerelle Saint-Vincent pour le vulgum pecus, soit, si on est le 6, le 13, le 18 ou le taxi, sur Tobie Robatel et les Terreaux. La montée des Carmélites et les petites rues des pentes dégorgent au même endroit. Côté Rhône, la somme toute récente montée de la Boucle. Juste à côté, l'entrée de la tortueuse rue Eugène Pons, puis il faut se taper tout le cours d'Herbouville pour trouver la montée Bonafous.
Ah, évidemment, descendant la face sud de la colline, mais cette fois dans la partie "est" (la rue Terme est plutôt "ouest") : la montée Saint-Sébastien (la Grande-Côte étant hors-course depuis lurette). Et là, il y a un os. Car les écologistes doctrinaires qui ont en main les destinées de la Métropole et de la Ville sont partis en croisade contre l'automobile, frappant d'estoc et de taille dans les privilèges indécents accordés au moteur thermique, avec en ligne de mire la piétonnisation complète de la presqu'île (si, si, c'est dans les cartons). Oui, je sais ce que j'ai écrit plus haut, mais la bagnole n'est-elle pas à la fois la pire et la meilleure des choses ? Alors les riverains de Saint-Sébastien et alentours s'entraînent dur à la marche à pied.
Le bas de la Saint-Séb. en 1970. Ça ressemblait parfois à un piège.
Bonafous est fermé "sine die" depuis le 30 avril 2020, l'incendie, l'immeuble effondré (ci-dessous).
Quoi qu'il en soit, la capacité d'écoulement des véhicules et d'absorption du surplus est ici très limitée. Même chose montée de la Butte, aux épingles acrobatiques en cas de croisement. Restent deux ou trois voies de fuites vers le nord (Caluire, Rillieux, Sathonay), mais le quotidien ne tolère pas trop de tels détours.
Alors quoi, puisqu'on ne peut plus compter sur la montée de la Boucle pour un bon moment ? Restent les Esses et l'entonnoir de la rue Terme. Je vous dis pas le caca sur le boulevard de la Croix-Rousse, qui débouche au choix sur les Esses, ou Général Giraud et rue Terme, ou sur la montée de la Butte.
Pour conclure ces quelques considérations, je voudrais suggérer aux grands responsables, mais aussi aux irresponsables, aux entrepreneurs fous et autres crânes bouillonnants, de se replonger dans les papiers où figurait le projet de monsieur Ed. Guillon qui, dans un élan de son génie à coup sûr flamboyant, avait sur le papier prolongé la rue de la République jusqu'à l'emplacement actuel de notre "Gros-Caillou". Voir ci-dessous ce que cela aurait pu donner. Vous vous rendez compte ? Direct de Bellecour au Gros-Caillou ?
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mardi, 06 mai 2025
UNE ROTONDE FERROVIAIRE ...
... QUI N'A JAMAIS PERMIS LA MAINTENANCE OU LE STOCKAGE D'UNE SEULE LOCOMOTIVE.
Je n'ai pas vérifié pour savoir si le lieu existe encore, du côté des quartiers de La Mouche et du Grand Trou. Ci-dessous une plongée verticale sur la gare de La Mouche en 1994. On voit bien les deux rotondes.
PHOTOS D.R.
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lundi, 05 mai 2025
LA SAÔNE A LYON ...
... COMME ELLE NE COULAIT PROBABLEMENT PAS EN 1863, DU MOINS A LYON.
On dira ce qu'on voudra : la Saône fut, dans des temps désormais anciens, une rivière capricieuse, tantôt étique et paresseuse, tantôt furieuse et invasive – voire envahissante –, mais elle n'a jamais coulé en rond, comme la fantaisie ci-dessus l'a bidouillée. Et tout porte à croire que la Saône restera une rivière normale, du moins aussi longtemps qu'il y aura de l'eau dans son lit.
Notez que j'aurais pu m'amuser sur un autre plan de la ville, par exemple celui de 1711, au graphisme un brin plus attrayant.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, humour, plan de lyon, lyon la saône
dimanche, 04 mai 2025
LA VILLA GILLET ...
... COMME MARCOS QUINONES NE L'A PAS PHOTOGRAPHIÉE EN 1994 POUR LYON-FIGARO.
La même villa vue de l'extérieur par le même Marcos Quinones, cette fois non retouchée. Oui, M. Gillet fut un entrepreneur prospère.
La preuve, c'est qu'autour de l'humble demeure du monsieur s'étend la verdure d'un vaste parc (dit "de la Cerisaie"), comme on le voit depuis le satellite.
Pendant quelques années, les services de la Ville ont organisé dans ces lieux charmants des "Assises Internationales du Roman" (A.I.R.), et sollicitaient la participation de quelques personnes du public pour favoriser la dynamique des animations : ce furent les "Grands Lecteurs", comme on le voit ci-dessous en 2014 dans le journal Le Progrès.
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samedi, 03 mai 2025
LA HALLE TONY GARNIER ...
... TELLE QUE L'ARCHITECTE NE L'A JAMAIS DESSINÉE.
PHOTO D.R.
La photo d'origine, prise en 1928, nous rappelle que ces lieux servaient de marché aux bestiaux. Dans l'ensemble construit sur les plans de Tony Garnier, seule la Halle est restée debout : les vastes installations des abattoirs ont disparu.
Source B.M.L. Numelyo.
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vendredi, 02 mai 2025
L'OPÉRA DE LYON ...
... COMME JEAN NOUVEL LUI-MÊME NE L'A JAMAIS ENTREVU.
J'ai pris la photo originelle (quart supérieur droit de l'image) en 2003. Approchant de l'Opéra de Lyon, j'avais aperçu, dans la vitrine impeccablement nettoyée du magasin "Pierre Cardin" (angle République-Joseph Serlin), le reflet des Muses de la façade. Le hasard les avait placées sous le regard vigilant d'un mannequin chic de la boutique du couturier parisien. J'avais focalisé l'appareil sur les traits bien nets et masculins du modèle.
Pour ce qui est de l'Opéra de Lyon selon l'architecte Jean Nouvel, je n'ai pas trop d'avis déterminé. J'ai juste eu moins de plaisir à fréquenter un espace devenu d'une froide rationalité. J'aimais énormément l'ancienne salle à l'italienne, où j'ai vu la salle entière entonner dans une allégresse irrépressible les refrains de L'Auberge du Cheval blanc. Il fallait voir les gars en culotte de peau taper en rythme leurs godasses et leurs cuisses ("Oh joyeux Tyrol, quand la gaieté prend son vol").
J'y ai vu et entendu, dans des conditions privilégiées, nombre de spectacles d'opérettes joyeuses en compagnie de quelques personnes agréables. J'y ai vu et entendu quantité d'opéras mémorables, de Wozzeck (vous savez : « Jawohl, Herr Hauptmann ! ») à la Tétralogie, (dans une belle version scénique signée Nicolas Joël) en passant par une foule d'autres.
Cela a duré jusqu'au moment où le metteur en scène a pris le pouvoir pour imposer ses élucubrations conceptuelles (j'ai particulièrement en travers du gosier un Cosi Fan Tutte et un Chevalier à la Rose assez "gratinés"). Philippe Beaussant, cet immense amateur amoureux de musique, en avait tiré La Malscène, livre très juste qui alignait dans son collimateur ces usurpateurs qui se servent des œuvres et des compositeurs à leurs seuls gloire et profit au lieu de se mettre humblement à leur service. Mais Beaussant était trop poli : il s'était malheureusement interdit de citer quelque nom que ce fût.
09:05 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, rue de la république, rue joseph-serlin, opéra de lyon, jean nouvel architecte, pierre cardin, haute couture, musique, opérette, opéra, wozzeck, la tétralogie, l'auberge du cheval blanc, oh joyeux tyrol, cosi fan tutte, le chevalier à la rose, philippe beaussant, la malscène
jeudi, 01 mai 2025
LA FONTAINE BARTHOLDI ...
... COMME PERSONNE NE LA VERRA JAMAIS.
PHOTO D.R.
Vue plongeante sur le "Char d'Amphitrite" (dédoublé), alias "Char de la Garonne" dans un premier temps (il devait trôner à Bordeaux), puis "Char de la Liberté" (on devine pourquoi), avant de devenir définitivement la "Fontaine Bartholdi".
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fontaine bartholdi, lyon, place des terreaux, fontaine des terreaux
mercredi, 30 avril 2025
LA COUR DES VORACES ...
... COMME PERSONNE NE L'A JAMAIS VUE.
PHOTO D.R.
Inutile de préciser, je pense, que la "Cour des Voraces" est la princesse des curiosités croix-roussiennes, puisqu'elle sert de point de départ (place Colbert) au prince des circuits touristiques de notre bonne "colline qui travaille". Je parle évidemment du circuit des "traboules". Qui travaille ? Quoique ... : il m'arrivait de croiser une vieille boiteuse qui passait sa promenade à injurier son cabot et à maudire le reste de la population : « A la Croix-Rousse, y a plus que des bobos et des bicots ! » (c'est la citation exacte).
08:16 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix rousse la cour des voraces
mercredi, 02 avril 2025
LE PROGRÈS FAIT DES PROGRÈS
Notre journal local (Le Progrès, ça se passe à Lyon et Région) n'a pas habitué ses lecteurs à un maniement courant de l'humour et de l'ironie dans la transmission des informations qu'il juge bon de porter à leur connaissance. C'est pourtant ce qu'on peut observer dans son numéro paru le mardi 1er avril. J'ose croire que le fait est tout à fait involontaire de la part de la rédaction, et que la date, avec sa tradition de canulars de toutes sortes, n'y est pour rien. Mais il se pourrait que des esprits mal tournés y discernent une intention cachée.
Voici d'abord le titre qu'on trouve au bas de la page 4 (non mais quel culot !!!).
Et voici celui qui orne le haut de la page 7.
Avouez qu'il y a de quoi interloquer. A trois pages de distance. Pour ma part, j'ai tendance à considérer la chose comme une facétie. J'ai même été tenté d'en rajouter en intervertissant la minuscule initiale de l'adjectif "marine" et celle, majuscule de "Michelin". Je me suis finalement abstenu d'intervenir autrement que dans la disposition des titres. Bien que "cuisine Marine", ça aurait eu du sens.
***
Maintenant, que va-t-il rester de cette affaire ?
Je résume : pour commencer, il y a que le Front (puis Rassemblement) National, a tapé sans vergogne dans la caisse de l'Europe (dont Jean-Marie L.P. honnissait la construction) pour stipendier à son profit quelques scribes et autres, déguisés en "attachés parlementaires". Tout de même, ai-je lu, 4,1 millions d'euros. Une somme. Le joli butin d'un braquage réussi.
Il y a ensuite les rodomontades de tous les membres éminents du parti d'extrême-droite, qui voulaient à tout prix espérer que les juges n'iraient pas au bout des réquisitions maximalistes du procureur. Espoir déçu : c'est le procureur qui l'a emporté. Et j'ajoute que là, c'est la justice et c'est l'état de droit qui ont gagné contre la fraude et le culot des fraudeurs.
Et puis, il y a la situation politique dans laquelle patauge la France depuis l'avènement d'Emmanuel Macron à la tête du pays. Et là, le terrain devient terriblement mouvant. J'entends les réactions de pas mal de responsables de haut vol : pour l'un, les juges abusent ; pour l'autre, les juges ont enfreint la règle de séparation des pouvoirs ; pour le troisième, le tribunal a prononcé l'exécution de la démocratie.
Le député Jean-Philippe Tanguy (R.N.) va même jusqu'à proclamer avec virulence : « Des juges tyrans abattent l'état de droit ! ». Quant au chef du gouvernement – suivi ou précédé en cela par quelques dignitaires –, il se déclare "troublé", "perplexe" et "s'interroge". Il faut le comprendre : il a tellement besoin d'éviter la censure. Bref, l'institution judiciaire dépasse toutes les bornes démocratiques en se permettant de juger des responsables politiques.
La vérité vraie, c'est que "Tête haute, mains propres", ce fier slogan porté jadis en étendard par le matamore Le Pen, est une imposture. La vérité vraie, c'est "Tête basse, mains sales", comme le titrait hier L'Humanité en Une.
Je sais bien que la tâche de Bayrou d'essayer de gouverner un pays dans un tel état de décomposition politique est d'une rudesse à faire peur. Elle est peut-être impossible. Mais il m'arrive de craindre le pire pour l'avenir. Entre l'inaptitude du corps politique à agir sur la réalité concrète en n'ayant à l'esprit que le bien de la France, l'aveuglement du corps électoral sur la capacité d'un parti d'extrême-droite de redresser la situation et la mise en cause permanente et de plus en plus décomplexée de notre ÈTAT DE DROIT, il y a largement de quoi se faire du mauvais sang.
C'est d'ailleurs ce que craignaient publiquement des magistrats (Le Monde du 8 mars 2025).
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, emmanuel macron, françois bayrou, magistrats, justice, bruno retailleau, marine le pen, jordan bardella, gérald darmanin, rassemblement national, frant national, tête haute mains propres, jean-marie le pen, conseil d'état, cour de cassation, journal le progrès, lyon, journal le monde, guide michelin, europe, parlement européen, extrême-droite, jean-philippe tanguy, journal l'humanité
mardi, 25 mars 2025
PHOTOGRAPHIE
La photo d'origine a été prise il y a très longtemps dans les environs immédiats de Lyon (Francheville), à une époque où la ligne ferroviaire Lyon-Brignais était encore en complète déshérence.
On pouvait se balader impunément et en toute sécurité le long de la voie de chemin de fer désertée.
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, tunnel, lyon, francheville, ligne sncf lyon brignais
samedi, 22 mars 2025
PHOTOGRAPHIES
POUR ARRIVER AU JARDIN ROSA MIR.
C'est à la Croix-Rousse.
1 - L'entrée rue de la Croix-Rousse.
2 - La première cour.
3 - Vers la sortie.
***
Le visiteur perspicace s'est peut-être aperçu que les photos ont été – oh, très légèrement – revues et corrigées, avec le plus grand tact, malgré des moyens pour le moins "rustiques" (aucune "intelligence artificielle" ici).
Mais au fait, c'est quoi, le "Jardin Rosa Mir" ? C'est spécial : cailloux coquillages et succulentes, quelques fleurs aux beaux jours. Une vraie curiosité. Un genre de Facteur Cheval et de "Palais Idéal" en miniature.
Un peu comme la "Maison Picassiette", à Chartres, intégralement et spectaculairement "habillée" (extérieur et intérieur, meubles et machine à coudre compris) de morceaux d'assiettes cassées par un autre authentique givré qui s'appelait Raymond Isidore (1900-1964).
Allez, un petit aperçu de Rosa Mir.
De la rue, il reste invisible.
jeudi, 20 mars 2025
PHOTOGRAPHIE
Ça c'est – légèrement bricolée – la rivière Yzeron, qui tente à son tour de venir au secours des pauvres Danaïdes, qu'un sort injuste a condamnées pour des raisons futiles à remplir un Tonneau auquel un malintentionné avait ôté le fond : on n'est pas plus sournois.
La rivière Yzeron vient des monts du Lyonnais : elle traverse ou longe les communes de Montromant, Yzeron, Vaugneray, Brindas et Grézieu-la-Varenne dans les monts du Lyonnais, puis Craponne, Francheville, Sainte-Foy les Lyon, La Mulatière et Oullins, où elle jette ses eaux pas toujours très claires et parfois impétueuses (je les ai vues noyer le parking de Carrefour-Francheville, sans parler du vallon des Hermières) dans notre Rhône.
Ici, l'intérêt est que l'Yzeron, juste au-dessous du pont de Francheville, joue les Niagara, mais façon lilliputien (deux mètres quand même). La photo fut prise de la frêle passerelle qui enjambe (enjambait ?) le cours d'eau à cet endroit.
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jeudi, 13 mars 2025
PHOTOGRAPHIE
LA CROIX-ROUSSE REVUE ET CORRIGÉE.
Le tunnel "Rapide Croix-Rousse" (sortie "Plateau").
Face à l'authentique et ancien (1952) "Tunnel de la Croix-Rousse".
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samedi, 30 novembre 2024
DES AMIS FORMIDABLES
Le nom de Shane MacGowan ne figure pas parmi les plus connus des célébrités et des grands bonshommes, et pourtant ... On mesure parfois l'étendue et la profondeur d'une personnalité au mouvement de sympathie et même d'amour que suscite le moment où celle-ci disparaît.
Je me rappelle par exemple l'étonnement qui m'avait gagné lors des obsèques de Charles Paliard, apparemment petit curé à Saint-Priest (banlieue de Lyon) : la cathédrale Saint-Jean était bourrée à craquer de l'innombrable foule de gens simples (mais aussi de bonne société lyonnaise) dans la vie desquels le prêtre avait compté en parole, action et présence.
Et à voir les rangs serrés qui remplissaient l'église irlandaise pour rendre hommage à Shane MacGowan au moment de l'enterrer, je me suis dit que le chanteur devait avoir eu bien de l'importance. Quelqu'un qui portait pourtant la destruction sur son visage et dans sa voix (ah ces dents plantées à la diable dans cette bouche de poète !).
Lui, c'était la voix des Pogues. Il avait soixante-cinq ans. Une vilaine encéphalite a eu raison de lui. Une gueule pas possible. Il faut l'entendre chanter "Dirty old town" et voir l'état dans lequel ce véritable manifeste musical où il évoque une "vieille ville sale" met le public rassemblé dans les lieux. Un public venu pour écouter ça précisément, qui est une sorte de signature et de sommet. Et pour chanter en chœur. Et pour se remuer.
Mais ce type incroyable qui avait l'air de tituber même quand il était à jeun, il faut assister à la cérémonie que la foule de ceux qui l'aimaient ont organisée quand on a annoncé sa mort (il y aura un an après-demain 2 décembre). Bon, tout ça se déroule dans un cadre catholique après tout très irlandais, mais il faut faire avec.
Il faut surtout écouter l'extraordinaire hommage que quelques membres des Pogues (qui ont vieilli entre la vidéo ci-dessus et la suivante, on en reconnaît deux ou trois) ont tenu à rendre à leur compagnon en clôture de ladite cérémonie : une ambiance pareille dans une église catholique ? C'est juste la joie d'être là pour leur ami. Et pour cette seule et unique raison. Et c'est jouissif.
Des gueules d'enterrement comme celles-là ? Ah ben j'en redemande !
"Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
j'veux qu'on s'amuse comme des fous,
Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
Quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou ?"
***
Je conseille également le beau moment offert par le grand Nick Cave, qui tenait à honorer le mort de sa présence.
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jeudi, 28 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 4
Aujourd'hui, je propose d'aller faire un petit tour dans le monde de ce qui fait défaut, de ce qu'on n'a pas, ou pas assez, ou dont on aurait un plus ou moins intense, urgent et vital besoin. Aujourd'hui, on est en manque, mais de quoi ? Peut-être une "descente" de "bad trip" ?
Bon, pas besoin, je pense, d'insister davantage : nous n'avons pas du tout, dans l'immense majorité des gens qui ne sont pas trop défavorisés par le sort, envie de modifier notre mode de vie dans les plus minimes de nos virgules et de nos points sur les i.
De leur côté, les humains qui sont un peu ou beaucoup moins favorisés n'ont strictement aucune envie de laisser s'accroître à l'infini l'écart dans les modes de vie qui les séparent de notre existence riche, confortable et douillette.
Quoi ? Ils devraient renoncer aux bienfaits convoités de la croissance économique ? Avant même d'avoir pu goûter aux agréments du confort matériel et aux fruits délectables du gigantesque effort de la partie occidentale de l'humanité lancée depuis deux siècles à l'assaut de la maîtrise technique de l'univers (alias le PROGRÈS) ? Dont seule une minorité profite égoïstement et surtout scandaleusement des avancées, conquêtes et commodités ? Certains appellent ce scandale, dans le discours tenus au cours des grandes réunions internationales (COP), "dette coloniale" ou "dette écologique".
Regardons les choses en face : la dispute devient générale, et de plus en plus rude, brutale et violente. Dans ce monde à venir où les ressources se raréfient et où les nations se rétractent au-dedans de leurs groupes respectifs d'affinités, les tensions vont se tendre et les animosités s'animoser. Jusqu'où ?
Dans ces conditions, je ne vois qu'une solution, et une seule : le partage équitable des richesses produites par le travail humain. Tiens, par curiosité, levez le doigt, ceux qui y croient.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, journal le progrès, stéphane foucart, secours populaire, lyon, collège la tourette, mer baltique
mardi, 19 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 1
CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.
Je ne sais pas combien de gens se souviennent de Le Niveau monte, ce brûlot publié en 1989 par les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet pour combattre la soi-disant "propagande" de tout ce que l'époque comportait alors de "déclinistes" qui se lamentaient sur la déchéance touchant notre système éducatif tout entier (tous des "réactionnaires", bien sûr).
Toujours est-il que la suite a montré (et montre de plus en plus clairement) que c'étaient les "déclinistes" qui avaient raison. Et que même ils péchaient par un excès d'optimisme : il n'y a qu'à regarder dans quel bourbier intellectuel, éducatif et administratif, et dans quels sables mouvants de recrutement ("professeur" est désormais un métier fort peu attirant, et même repoussoir aux yeux des jeunes bourrés de qualités) pataugent pêle-mêle enseignants, personnels encadrants, élèves et parents d'élèves pour se rendre compte de la supercherie balancée dans le public par le tandem de gentils statisticiens chantant "La Vie en rose".
Car comme l'écrit quelque part Samuel Beckett : « Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter ». Et chanter "Cocorico", évidemment.
Ensuite, on se rappellera peut-être, à l'occasion, que Nicolas Baverez avait reçu sur la figure des tombereaux de critiques plus ou moins pures, honnêtes et propres quand il avait fait paraître en 2003 La France qui tombe. Oh le pauvre, qu'est-ce qu'il avait pas dit, l'oiseau de mauvais augure ! Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait "suscité des réactions diverses", et surtout variées.
Les Français n'aiment pas qu'on leur annonce Azincourt, Waterloo, la fin de l'Empire, la capitulation de 1871, la déculottée de 1940, la perte des colonies. Ils préfèrent faire mousser 1918, alors qu'ils n'auraient rien pu faire sans les Alliés, et passer la brosse à reluire sur la Résistance, qui a impliqué moins d'1% d'entre eux.
Aujourd'hui, ce ne sont plus des signes avant-coureurs ou des messagers de malheur qui cherchent à affoler les populations. Tout le monde s'y est mis, à commencer par la montée en puissance des régimes autoritaires gouvernés par le mépris de l'état de droit et du réchauffement climatique, mais aussi par les scientifiques du GIEC, des gens intègres, eux, pour avertir que l'on n'en est qu'au début d'un gros effondrement, comme l'humanité n'en a jamais connu, et peut-être définitif.
D'ailleurs, les journaux sérieux ont été obligés de s'y mettre : "Tout va de plus en plus mal, et on n'a encore pas tout vu, il faut s'attendre à pire". On trouvera donc ci-dessous, non pas un inventaire exhaustif de ce qui se dégrade : tout juste un florilège de quelques joyeusetés qui nous guettent au coin du bois pour nous faire notre fête. Ce n'est qu'un début !
Je me propose de faire défiler tour à tour les vocables utilisés dans des titres de journaux déployant toute la richesse d'un vocabulaire, et même d'un "champ lexical" (si si !) résolument catastrophiste.
Il ne sera ici question que d'amputation, baisse, coupe, déclin, décrochage, défaut, déficit, dégradation, dégringolade, détresse, effondrement, érosion, fermeture, finitude, fonte, manque, effritement, manque, menace, pénurie, péril, perte, raréfaction, recul, réduction, reflux, repli, rétrécissement, suppression, taille. Je crois que c'est tout. Accrochons-nous, aujourd'hui, au fétiche du mot "baisse".
Ci-dessus et ci-dessous, curieux appariement de deux titres qui devraient se contredire.
Tous ces titres (j'en publierai une bonne soixantaine ou davantage) sont tirés du journal Le Monde, grand quotidien national, et du journal Le Progrès, notre PQR (presse quotidienne régionale) à nous autres Lyonnais et circumvoisins régionaux. Leur parution se répartit sur tout le temps écoulé depuis le début de l'année 2024.
A suivre.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelot et establet, le niveau monte, déclinistes, réactionnaires, sociologie, système éducatif, la vie en rose, cocorico, samuel beckett, nicolas baverez, la france qui tombe, baisse des naissances, fertilité, contraception, journal le monde, journal le progrès, lyon
lundi, 05 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 3/3
09:00 Publié dans LYON, PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes, photographie
samedi, 03 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 2/3
09:00 Publié dans LYON, PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes
jeudi, 01 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 1/3
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes
vendredi, 26 juillet 2024
APRÈS LA FERMETURE
En "sombre", Huilerie Richard (Bd Croix-Rousse) et le hélas défunt Livre à Lili (rue de Belfort).
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse
jeudi, 25 juillet 2024
APRÈS LA FERMETURE
A un moment où je me mêlais de prendre des photos à ma convenance, l'idée m'avait pris d'écumer les rues de la Croix-Rousse après la tombée de la nuit, à une heure pas trop tardive, mais toujours après que les commerçants du quartier avaient fermé leurs boutiques. J'avais intitulé cette série "Après la fermeture" : une centaine de clichés. Le principe était simple : une fois annulée l'option "flash", j'appliquais l'objectif contre la vitrine du magasin et je déclenchais. En voici quelques images.
Le magasin de luminaires (rue du Mail), la boutique de coiffure (place des Tapis) et le "Pièces-Ménager" (sic, rue d'Austerlitz) ont trépassé. La Maison des Canuts, toujours fringante, vient de fêter ses vingt ans (de reprise).
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samedi, 13 juillet 2024
ANECDOTE
Cela se passait mercredi 10 juin dans le "Tabac-Journaux". Au moment où j'entre, un homme d'âge respectable empile des journaux sur la banque, un joli florilège de titres divers où il a glissé Charlie-Hebdo, Le Canard enchaîné, quelque autre satirique, avec plusieurs journaux dits "généralistes".
Je cueille ma presse à moi, et je lis en une du Canard : "Ne nous Mélenchon pas". Je fais une remarque auprès du monsieur pour dire que je trouve le titre amusant. Il se tourne vers moi, rigolard : « Vous savez, je l'ai connu tout jeune sénateur de l'Essonne, où j'habitais alors. Il était VRP — [qu'il me dit] —, et Mitterrand venait de le rattraper par la manche. Tout le monde l'appelait déjà "Méchant con" ! »
Et il éclate de rire. Le gars qui attend derrière fait grise mine et grommelle du pas-content. Voilà.
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jeudi, 04 juillet 2024
JEAN-SÉB. ...
... L'ÉVEREST.
J'ai déjà raconté ici comment je suis venu à faire très tôt de l'écoute de la musique un aliment auditif aussi indispensable et vital que l'air que je respirais. Cela se passait (j'avais entre 6 et 7 ans) au 39, cours de la Liberté à Lyon, chez le docteur où j'étais en pension provisoire, assortie d'une éphémère inscription à l'école Ozanam, bourrée de soutanes, de "tables vertes" et de pupitres à abattant.
Donc, sur la commode de la chambre de mes grands-parents, le tourne-disques et, dans le grand placard aux portes coulissantes, les 78 tours et 33 tours (on ne disait pas encore vinyles). A tout seigneur tout honneur : sur le Teppaz, l'Etude opus 25 n°11 de Chopin (par Braïlowski ?), avec ses cascades fluides à la main droite virevoltant et dansant autour de la solide armature du thème structurant. Pas loin derrière, l'ouverture de Tannhäuser avec ses deux cors (et une clarinette basse, me semble-t-il). J'ai fait sur ces deux une authentique "fixation".
Première mesure de l'Etude op.25 n°11 de Chopin (après les quelques mesures de l'introduction).
Sans exagérer, ces deux-là, mes "œuvres princeps" en quelque sorte, je les remettais régulièrement vingt ou trente fois de suite, jusqu'à ce que ma grand-mère, si douce épouse de son médecin de mari, me fasse comprendre courtoisement que ça commençait à bien faire. Ce qui me fascinait, c'était de découvrir qu'on pouvait marier deux lignes mélodiques complètement différentes, sans que l'œuvre perde pour autant un seul gramme de sa force et de son charme. Les savants appellent ça "contrepoint", ou "écriture horizontale", opposée à la verticalité de l' "harmonie".
Dans le même genre il y eut aussi le fabuleux duo des flûtes au début de La Moldau de Smetana, qui mariaient leurs volutes acrobatiques. La septième de Beethoven par Furtwängler, avec le deuxième concerto de Rachmaninov par Leonard Pennario, n'est venue qu'un peu plus tard. Oh, bien sûr, en cherchant un peu, il y eut encore un certain nombre d'autres disques, mais qui ont laissé des traces moins profondes dans mon disque dur.
J'ai encore, néanmoins, dans l'oreille cette chanson gravée sur une cire illustrée en couleur, depuis longtemps perdue corps et bien : « Ah mesdames, voilà du bon fromage, voilà du bon fromage au lait qui vient du pays de celui qui l'a fait ! ». Alors là, on peut dire que voilà du texte !!! Ensuite, de fil en anguille, j'ai embrayé sur les 78 tours récupérés de je ne sais où par mes parents, dans le beau meuble Schaublorenz regroupant la radio stéréo et l'électrophone : « Qu'il fait bon chez vous, maître Pierre ! », « Les filles de Cadix » et quelques autres raretés anciennes.
Et puis les 33 tours du coffret de 10 vinyles classiques de la "Guilde du disque" qui offrait tous les grands tubes de la "grande musique" où il était question de "Mont chauve", de "Polovtsiennes", de "Danse macabre" et d' "Apprenti sorcier". Et puis la curieuse sonorité de la guitare rock d'un nommé Duane Eddy, et puis les Shadows, et puis ... et puis ... Je n'en finirais pas. J'ajoute, pour clore sur cette "entrée en musique", que je n'ai pas tardé à succomber à une autrement grave addiction : la radio. C'étaient les Grandes Ondes, et avant tout Europe N°1, avec tout ce que les variétés françaises ou anglo-saxonnes pouvaient offrir de chanteurs et de groupes yéyés, "Salut les Copains", rock, pop et chansons "à texte".
Tous ces préliminaires étaient peut-être nécessaires pour en arriver à mon entrée dans le bureau du Grand Patron, le "Saint des saints" de toute la musique européenne : tout le monde a compris, j'espère, pourquoi j'ai intitulé le présent billet "Jean-Séb.". Or, on n'entre pas dans cette cathédrale comme dans un moulin. Il faut trouver un intermédiaire qui accepte de vous introduire. L'ambassadeur qui m'apporta la convocation s'appela, je n'ai pas honte de le dire, Jacques Loussier.
Comment ce "Play Bach n°1" s'est-il retrouvé à inaugurer ma collection ? J'ai oublié. J'avais 16 ans, mes parents, qui voulaient sans doute favoriser mon goût visible, audible et prononcé pour la musique, m'avaient offert un imposant électrophone stéréo Philips, dont le couvercle était constitué par deux hauts-parleurs à brancher et à disposer de telle et telle manière.
Quand j'ai entendu pour la première fois le pianiste jouer le "Prélude n°1", et surtout quand il attaque le tempo accéléré où, avec ses complices Garros et Michelot, il métamorphose l'imperturbable régularité en un morceau diablement syncopé, comme le font les jazzmen dans leurs improvisations, je me suis dit aussitôt qu'un monde s'ouvrait à ma curiosité. Qu'est-ce que c'était que cette musique qui autorisait qu'une telle modernité pût impunément s'en servir sans dénaturer pour autant les bases harmoniques et mélodiques de sa composition ? Il y avait là, pour mes oreilles, quelque chose d'énorme et de profond qui s'ouvrait. C'était Jean-Sébastien !
Je me suis procuré, au fur et à mesure de leur parution, les cinq albums de "Play Bach" du trio Loussier-Garros-Michelot. Le plus étonnant, c'est qu'après six décennies, ils figurent toujours dans ma discothèque, alors que d'autres cires estimables se sont perdues en route. Oh, certes pas dans l'état neuf où je les avais trouvés, mais encore assez nets pour passer sans trop de désagréments sur la platine vinyle. Et si je ne les écoute plus aujourd'hui avec l'émerveillement de la découverte, j'y prends encore un plaisir extrême.
Les cinq disques qui ont ouvert mes oreilles aux fondamentaux universels de la musique européenne.
Pour être franc et complet, il faut que j'ajoute l'autre clé artistement ouvragée qui ouvre sur le monde jean-sébastianesque : le groupe dirigé par Ward Swingle, grand connaisseur et grand "passeur" des œuvres du Grand Maître. J'ai nommé "Les Swingle Singers". En leur sein, on comptait Christiane Legrand, la propre sœur de Michel, ainsi que d'autres anciens membres du groupe de jazz vocal Les Double Six (dont Swingle lui-même). Le titre de leur disque : Jazz Sébastien Bach.
Quoi qu'il en soit et qu'il s'agisse du trio Loussier ou des Swingle, cette époque fut comme une rampe de lancement. Je me suis mis à guetter toutes les apparitions de Jean-Sébastien dans le paysage. Ce furent alors les "Cycles Bach" organisés dans diverses salles et églises de Lyon, auxquels j'assistais en compagnie d'Alain, un vieux pote. Nous eûmes droit, par exemple, à de grandioses Brandebourgeois dans le transept de Saint Pothin et à une grandiose Passacaille et fugue à Saint Bonaventure. Alain et moi fûmes fidèles à Bach pendant quelques années, jusqu'à ce que nos trajectoires divergeassent (oui oui, l'imparfait du subj.).
Et puis il y eut les disques. Le premier de ma centaine de vinyles "Jean-Séb." fut celui des Sonates et Partitas pour violon seul, déniché dans les bacs de La Clinique du tourne-disques, magasin de la rue Joseph-Serlin, jouées par un certain Jean Champeil.
Je dois dire que cette galette m'a percuté de plein fouet, à cause d'un morceau que tous les amateurs connaissent comme "l'Everest" du violon pour les instrumentistes : la "Chaconne", le feu d'artifice de 14 juillet qui clôt la 2ème Partita. Champeil était violon solo chez Lamoureux et soliste à l'Opéra de Paris. Certes pas le plus grand violon de tous les temps, mais c'est quand même ce deuxième ou troisième "couteau" qui m'a apporté la révélation de cet incontournable et absolu chef d'œuvre. Merci monsieur. Et puis cerise sur le gâteau : un gros cahier imprimé sur papier bible avec la partition, dont la version originale de la Ciaccona, de la main même de Bach !!!
Ci-dessus les quatre premières mesures de la "Ciaccona".
On dira sans doute que je suis entré dans l'univers Bach par la petite porte, presque la "porte de service", comme on disait à Paris autrefois. Je le reconnais sans problème et sans honte. Mais franchement, Jacques Loussier, Christian Garros et Pierre Michelot comme Grands Chambellans chargés de vous introduire dans le Salon d'Honneur en clamant votre nom, il y a pire. Bon, c'est vrai que, étant allé entendre un concert donné par le trio à la salle Molière, j'avais trouvé glaçante l'ambiance dans laquelle il s'était déroulé : tous trois dans le contrôle, très sérieux et très guindés dans leur costard noir, chemise blanche et nœud pap., pour moi qui passais régulièrement des soirées dans la cave joyeuse et enfumée du Hot Club de Lyon, ça la fichait plutôt mal.
Reste cependant la raison d'être de ce billet : le monument Jean-Sébastien, avec les innombrables ouvriers qui se chargent de l'entretenir et de le faire briller. Je pense par exemple à madame Corinne Schneider, grâce à qui le culte de cette musique perdure sur France Musique tous les dimanches matins, perpétuant pour les vieux fidèles comme moi l'action d'un Jacques Merlet, d'auguste mémoire. C'est un drôle de monument, ce « vieux Bach », comme l'appelait avec un immense respect l'empereur Frédéric II : nul jusqu'à ce jour n'a réussi à en accomplir un tour complet ni à en épuiser la substance.
Mais Jean-Sébastien Bach n'a pas besoin de l'éloge du minuscule quidam qui se permet ici de célébrer ce géant.
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dimanche, 23 juin 2024
ILS ME FONT VRAIMENT PEUR
Journal Le Monde daté 21 juin 2024. Bon, c'est vrai, le sous-titre de ce titre explique que la dame embaucherait volontiers — et pourquoi pas, je vous prie ? — des gens de gauche. Est-ce bien crédible ? Ou alors Mélenchon est sur les rangs ?
Journal Le Monde daté 20 juin 2024. Alors là, je ne comprends pas. Comment ? Un parti dont le chef a parlé des chambres à gaz comme d'un "point de détail de l'histoire" !!! Un chef qui a osé ajouter au nom de Michel Durafour le mot "-crématoire" !!! Un parti qui compte encore dans ses rangs nombre de gens que ces paroles ne choquent en aucune manière !!! Comment le chasseur de nazis a-t-il pu se fourvoyer à ce point ? Faut-il qu'il haïsse Mélenchon ou Glucksmann pour se jeter dans de tels bras !!!
Journal Le Monde, 20 juin 2024. Un effort d'analyse qui explique peut-être en effet, au moins en partie, le déport massif de voix sur la liste R.N. aux européennes. "Ecologie punitive" ? Il faut voir en action l'équipe de Grégory Doucet, le maire écolo de Lyon, qui exécute sans état d'âme une batterie de décisions brutales, pour comprendre tout ce que les écolos font payer aux gens ordinaires qui, en dehors des "petits gestes" devenus rituels ou pas loin, n'en peuvent mais.
Journal Le Monde, 19 juin 2024. Autre cause, effet identique ? Même à Lyon, plusieurs bureaux de poste ont été fermés. Alors il faut imaginer les "territoires" (c'est comme ça qu'il faut dire, paraît-il), parfois isolés, abandonnées de toutes les manifestations de présence de l'Etat (droite et gauche confondues). Les gens devraient pourtant réfléchir : par exemple, Bardella a bien fait comprendre que les services publics audiovisuels seraient promptement privatisés en cas de victoire. Y a pas de raison que les autres services publics ne suivent pas le même chemin.
Journal Le Progrès, 15 juin 2024. Point de vue ma foi intéressant de M. Luc Rouban, sociologue de son état. Cela compte sûrement, mais difficile de dire dans quelle mesure.
Journal Le Monde, 14 juin 2024. A ce sujet, je veux bien croire que l'écologie, entre les mains de Bardella-Le Pen, ça ne fera pas un pli : direction les oubliettes.
Le Canard enchaîné, 12 juin 2024. Comme l'indique le sous-titre de l'article, tous les Hauts Fonctionnaires de l'administration française ne sont pas des Jean Moulin, et loin de là. Il y aura sans doute pas mal de Maurice Papon, tous serviteurs dociles de l'Etat légal.
Journal Le Progrès, 11 juin 2024. Il n'y a pas de raison que notre belle ville soit épargnée par la vague, n'est-ce pas. C'est une photo de l'horloge de Tassin qui illustre l'article du Progrès, mais la commune (que je connais assez bien) est loin d'être la seule dans cette misère.
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Dernier arrivage (de ralliements, bien sûr).
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Quand tous les rats s'y mettent pour quitter un navire que nul homme d'Etat n'est en mesure de piloter désormais. Et Diogène a beau en chercher un digne de ce nom, il désespère de tomber un jour sur un oiseau de cette espèce en voie d'extinction.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections législatives, marine le pen, fachos, extrême droite, front national, rassemblement national, journal le monde, journal le progrès, le canard enchaîné, serge klarsfeld, juif, mazi, chasseur de nazi, michel durafour, durafour crématoire, chambres à gaz, point de détail de l'histoire, jean-luc mélenchon, glucksmann, écologie, écologie punitive, lyon, grégory doucet, les gilets jaunes, jordan bardella, jean moulin, luc rouban
samedi, 25 mai 2024
TAYLOR SWIFT ET LE MICRO
Vu dans Le Progrès daté 24 mai 2024 (photo Shutterstock/Sipa). La chanteuse se prépare aux meetings qui auront lieu bientôt à Lyon (en fait à Décines). Vu l'emplacement et l'orientation du micro, je soupçonne une facétie, peut-être, du photographe, mais du journal, plus certainement. Et puis il y a mon esprit mal tourné.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, journal le progrès, taylor swift, lyon, groupama stadium, chanson, pop music, humour, photographie