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lundi, 08 mai 2023

3 - PRESSER LE CITRON ...

... JUSQU'AU DERNIER JUS.

FLORILÈGE ET PÊLE-MÊLE.

Le Monde, Le Progrès, Le Canard enchaîné.

2023 03 16 IMMO PRESQU'ÎLE LES PLUS RICHES.jpg

Le Progrès, 16 mars 2023.

Là, ça se passe à Lyon, dans la presqu'île, Ainay, Bellecour, Carré d'Or, etc.

2023 03 22 AUTOROUTES RENTABLES.jpg

Le Progrès, 22 mars 2023.

2023 03 22 PARIS IMMOBILIER DE LUXE.jpg

Le Monde, 22 mars 2023.

2023 03 29 AUTOROUTES SUPERPROFITS.jpg

Le Canard enchaîné, 29 mars 2023.

2023 03 30 VENTES RECORDS MONTRES BIJOUX.jpg

Le Progrès, 30 mars 2023.

***

Fin de la présente série, mais pas de la rubrique, appelée à s'enrichir, à croître et à multiplier, au rythme des profits financiers et de la mainmise des actionnaires sur l'existence des populations — avec les encouragements et la complicité enthousiaste des pouvoirs.

dimanche, 02 avril 2023

POÉSIE D'UN LIEU VIDE

EX-TARGE.JPG

Photographie prise le 1er avril, l'objectif touchant la baie vitrée, jamais nettoyée durant tout le temps de l'occupation des lieux.

mercredi, 13 juillet 2022

À CAUSE DES RATS

RUE CUVIER 129 PETITE ANNONCE 1969.png

Le texte : « A. cause des Rats ne. mettez pas de manger dans les poubelles. pendant La. journée S.V.P. ». Texto !

129, rue Cuvier, en 1969, photo ©D.R.).

dimanche, 01 mai 2022

C'EST LE PREMIER MAI, PARAÎT-IL

UN PEU D'HISTOIRE A DESTINATION DES DÉFILEURS DU 1er MAI. LFP4 SINE.jpg

Dessin de couverture pour une revue inclassable de 1978. On voit ici comment Siné voyait les choses à l'époque, année d'élections législatives, si je ne me trompe pas : la gauche était majoritaire en nombre de suffrages, mais minoritaire en sièges de députés. Le scrutin majoritaire à deux tours avait fait son œuvre, mais aussi et peut-être surtout le redécoupage à la petite scie des circonscriptions par le ministre de l'Intérieur de l'époque (Pasqua ??).

Quoi qu'il en soit et avec le recul, c'est le travailleur qui est le dindon de la farce, comme l'accession de François Mitterrand à la présidence en administrera la preuve de façon éclatante. Et ce n'est pas ce qui s'est produit ensuite (Jospin 1997-2002, parti la queue entre les jambes) qui peut faire dire le contraire, malgré toutes les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui.

Quant aux partis dits "de gauche", à force de trahisons, de louvoiements, de revirements et de compromissions, ils n'ont plus ni adresse, ni numéro de téléphone, ni fichier d'adhérents, ni même de militants. Ah si ! pardon ! Tous les samedis matins sur la place de la Croix-Rousse, juste devant la pharmacie qui fait l'angle, on peut voir quatre ou cinq "camarades" qui ont l'air inoffensifs, mais assez convaincus pour s'efforcer de fourguer L'Humanité-Dimanche aux nombreux passants.

La différence avec 1978 (et 1981), c'est qu'on a eu largement le temps d'enterrer l'espoir de changer quoi que ce soit au monde comme il va mal. Et quarante-six ans après, ce ne sont pas les sommations lancées par l'olibrius Mélenchon aux groupuscules autrefois arrogants et sûrs de leur force, aujourd'hui exsangues (P.S., P.C., R.G.), qui ont quelque chance que ce soit de le ressusciter.

Dites-moi que je me trompe.

dimanche, 24 avril 2022

CHAUSSETTES ORPHELINES

J'AI VOULU M'AMUSER UN PEU.

J'ai trouvé ces deux titres d'articles dans le journal Le Progrès du 23 avril 2022 (pages 13 et 15). 

2022 04 23 MARRE MARCHE.jpg

Quel méli-mélo, dis, quel méli-mélo, dis, la vie avec toi !

2022 04 23 MARCHE MARRE.jpg

A partir de ces deux titres, en rapprochant "Marche" et "Marre", j'en ai bidouillé un troisième, en petit amateur que je suis. 

2022 04 23 MARCHE MARRE 23.jpg

Des deux articles, le second parle effectivement de chaussettes "orphelines", ce mystère abyssal et quasi-métaphysique qui dépeuple régulièrement et de façon presque toujours impaire les panières à linge sale, les machines à laver et les réserves à chaussettes propres (soit dit entre parenthèses, voilà du vrai journalisme d'information, coco !). Le premier évoque diverses marches de revendications identitaires ou autres qui ont eu lieu hier après-midi dans divers endroits de Lyon : une liste étrange que si c'était des produits chimiques, on serait curieux de voir la réaction que ça ferait dans un tube à essais. J'ignorais que les "anti-pass" existassent encore. Quant aux lesbiennes, je persiste à me demander d'où leur vient cette manie d'exhiber leur particularisme sexuel.

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Je profite des manifestations de ces diverses "fiertés" (ne pas oublier le pluriel, pour être sûr de n'oublier personne — il faut dire "être inclusif") pour dire quelques mots du style de la "gouvernance" dont Grégory Doucet et sa clique de fanatiques déguisés en vert ont déjà bien commencé à donner le spectacle. 

Ce maire, que pas mal de monde doit déjà se repentir d'avoir élu, a "froissé", c'est le terme du Progrès, la communauté arménienne en participant de façon bizarre à la commémoration du début du génocide arménien en 1915. Il avait déjà fait le coup aux autres chrétiens ("arménien" est un terme ethnique : les Arméniens sont aussi des chrétiens) en boudant le "Vœu des Echevins" en décembre dernier. Ceci pour dire l'intimité du rapport qui relie ce maire extraterrestre à la population bien terrienne de Lyon et alentours, attachée à des traditions locales désuètes, vieillottes et probablement rétrogrades. Lyon n'a décidément pas de chance avec ses maires.

La plus belle et visible trouvaille de ce maire bourré de convictions fortes et d'idéologie, et entré en lutte contre la population de sa ville dès le soir de son élection, ce sont quand même les superbes urinoirs publics — les uns pour hommes, les autres pour femmes — qu'il a commencé à installer dans les endroits les plus remarquables de notre belle cité. Au début, je ne voulais pas y croire. Et puis ...

2022 CHIOTTES PUBLIQUES GREGORY DOUCET.jpg

En plein milieu de la place Louis Pradel, sans doute pour meubler l'espace vide et gêner les évolutions des skaters, entre l'Opéra, l'Hôtel de Ville et quelques autres bâtiments aussi négligeables, qui n'attendaient que ces pissotières pour être mis en valeur. A noter que le caca est interdit (on aperçoit une icône sur la porte réservée aux dames) et que le pipi est (paraît-il) régulièrement récolté. Pour quelle destination hautement spirituelle ? En tout cas, un exhibitionnisme qui emporte déjà tous les suffrages.

Espérons, en ce deuxième tour d'élection présidentielle, que personne ne prendra ces édicules pour des bureaux de vote : les bulletins seraient sans doute considérés comme nuls. 

Je ne suis sans doute pas le seul à me faire une autre idée de l'écologie.

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 10 avril 2022

TOUCHE PAS A MON CORAN !!!

Je suis tombé, en fouinant sur internet, sur cette photo prise place Bellecour à Lyon le 18 mai 1989 par Marcos Quinones.

1989 03 18 BELLECOUR MANIF ANTI RUSHDIE.jpg

Notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon. L'appel du préfet de police a bien été entendu. Et la manifestation anti Rushdie prévue le 18 mars 1989, place Bellecour, n'a pas eu lieu. Il faut dire que le dispositif policier était impressionnant. Seuls quelques petits groupes de manifestants ont tenté de braver l'interdiction. Ils ont été rapidement dispersés dans le calme. Les organisateurs du rassemblement ont indiqué qu'ils avaient dissuadé de venir de nombreux manifestants qui devaient arriver place Bellecour de plusieurs villes de France. Le vice-président de l'Union des jeunes musulmans du Rhône, association organisatrice de la manifestation de protestation contre le livre de Salman Rushdie "Les Versets Sataniques" a lu un communiqué place Bellecour avant d'appeler à la dispersion. "Mais nous allons redéposer une demande d'autorisation de manifestation dans une dizaine de jours" (...) "Contrairement à la Constitution qui nous donne des droits et des devoirs, la manifestation a été interdite par une décision arbitraire et infondée", a-t-il lancé aux quelques manifestants qui l'accompagnaient. Source : "Bellecour en état de siège" / F.P. [Frédéric Poignard] in Lyon Figaro, 20 mars 1989, p.25.

***

Qu'en termes euphémisés ces choses-là sont dites !!! Ce que ne dit pas la notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon, c'est que le gars qui parle dans le mégaphone se proposait en quelque sorte (vous savez : sans-le-dire-tout-en-le-disant) de relayer l'appel au meurtre lancé par ce brave homme connu sous le nom d'imam Khomeiny.

Le pape ("guide suprême") des musulmans chiites, non content d'avoir chassé le shah et d'avoir été porté au pouvoir en 1979 par des foules en délire, avait lancé  une "fatwa de mort" contre un citoyen britannique d'origine pakistanaise, Salman Rushdie, fatwa demandant à tout musulman de tuer le "criminel" par tous les moyens à disposition. 

Tout ça parce que l'écrivain s'était permis d'interpoler dans le texte sacré du Coran quelques versets inspirés, disait-il, par Satan. Un texte auquel il est interdit de changer la moindre virgule depuis le XIème (IXème ?) siècle !!! Auquel nul n'a osé ajouter ou retrancher le moindre mot depuis que le calife Uthman a décidé qu'il était interdit d'y toucher sous peine de. Même qu'il a ordonné de brûler tout ce qui se prétendait Coran sans respecter mot à mot et lettre à lettre la version officielle.

Le livre de Salman Rushdie fait environ 500 pages. Les fameux "versets" incriminés par Khomeiny y occupent trois malheureux paragraphes dans la foisonnante histoire de deux amis-ennemis. Toute personne sensée convient donc que voilà un motif suffisant pour appeler la meute des poignards levés à s'abattre sur l'horrible coupable.

Le seul équivalent que je trouve à la situation dans laquelle se trouve encore de nos jours Salman Rushdie est celle de Roberto Saviano, condamné à mort par l'état-major de la N'dranghetta après la parution de Gomorra, où l'auteur dévoilait les turpitudes de la mafia campanienne. On me dira que c'est une mafia, et que ça n'a donc rien à voir. Mais en est-on si sûr que ça, que ceux qui règnent à Téhéran ne forment pas une sorte de mafia ?

La conclusion que je voulais tirer de la photo ci-dessus est celle-ci : dès 1989 (en réalité dès 1979), on savait que les hostilités étaient engagées entre l'Occident et le nouvel islam prôné par l'imam Khomeiny. Un islam compact dans l'intransigeance, dominateur dans ses façons de faire valoir son point de vue, mais aussi insatiable dans sa volonté de reconquête du prestige et de la puissance perdus.

Un islam qui brandit le Coran comme un étendard de guerre, comme on l'a vu à New York en 2001 (World Trade Center), à Toulouse en 2012 (Mohammed Merah), à Paris en janvier (Charlie Hebdo) puis novembre 2015 (Bataclan), et comme on le voit se manifester ici ou là, sporadiquement (affaire Mila, le père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, Samuel Paty, et tant d'autres horreurs commises sur notre sol par des musulmans). Un islam qui brandit la barbe des hommes (lèvre supérieure rasée pour les plus salafistes) et le voile des femmes comme armes de propagande. Un islam prompt à se draper dans la dignité offensée des victimes de l' « islamophobie ».

On me dira que tout ça vire à l'obsession, que je radote (voir mon billet du 26 mars dernier) et que je fais une fixation. Que cette question me rend barjot. J'aimerais tant que les faits me donnent tort. : il suffit d'énumérer pour se rendre compte dans quel sens unique fonctionne l'intolérance radicale.

Voilà ce que je dis, moi.

Note ajoutée le samedi 16 avril, lendemain de ce que les catholiques appellent le vendredi saint : je suis d'accord, à titre personnel, pour que l'on ne parle pas, dans les journaux, les radios ou les télés, de la fête religieuse de Pâques en général et du "vendredi saint" en particulier. Mais cette "règle" que les journalistes et autorités politiques appliquent volontiers, spontanément et sans état d'âme s'agissant de cette fête chrétienne, j'aimerais qu'ils s'efforcent de l'appliquer exactement de la même manière quand il s'agit de l'islam et des musulmans en général, et du ramadan en particulier. Or c'est bizarre : peut-être est-ce une impression fausse, mais il me semble qu'ils ont beaucoup moins de mal à évoquer le ramadan que le vendredi saint.

samedi, 19 mars 2022

UN TAUREAU QUI FAIT UN EFFET BOEUF

"Suivez le bœuf", se gaussait Alexandre Vialatte au fil de ses Chroniques de La Montagne, en pensant à la publicité faite dans les années 1950-60 par la filière bouchère française pour pousser les Français à devenir un peu plus carnassiers qu'ils ne l'étaient alors. Les Lyonnais, quant à eux, n'ont même pas à se poser la question : ils disposent en effet, dans le "Vieux Lyon", de cette idole des bouchers, en la figure d'un magnifique animal sculpté qui surveille les allées et venues dans la rue éponyme, à l'angle de la place Neuve Saint-Jean. La rue du Bœuf est surtout connue des gastronomes qui s'empressent au restaurant La Tour Rose (au n°22).

Mais il faut rendre justice à la curiosité des photographes lyonnais, qui ont, chacun à sa manière, immortalisé l'effigie en ronde bosse qui trône un peu en hauteur sur son socle. J'ai retenu ici quelques-uns de leurs travaux. On verra que, si le sujet ne varie guère devant l'objectif, en dehors des avanies que le temps et les éléments lui font subir, les points de vue, eux, diffèrent entre eux du tout au tout, comme pour nous rappeler qu'il ne saurait y avoir un regard sans point de vue et que l'objectivité n'est pas de l'ordre de l'humain, contrairement à ce dont aimeraient se convaincre certains (je ne veux pas ici préciser davantage). 

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1967, Georges Vermard.

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1975, Pierre Clavel.

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2009, Serge Vincent.

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1977, René Lanaud.

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Sans date, Marcelle Vallet.

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1950, Emile Poix.

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1987, Marcos Quinones.

1965 LE BOEUF DE VERMARD.jpg

1965 (?), Georges Vermard.

***

Et je trouve finalement que si, en effet, le bœuf en question ne change ni de lieu, ni de forme, on a parfois l'impression, suivant l'angle de vue adopté, que l'animal n'a pas été façonné par les mêmes mains. 

***

Note : malgré le mot "bœuf", on aura constaté que c'est bien un mâle, et un beau, n'en déplaise à ...

jeudi, 17 mars 2022

UN TRÈS JOLI PAPIER PEINT

VITRAIL SAINT GEORGES 1987 09 08 MQUINONES.jpg

Photo de Marcos Quinones (1987). Le dessin qu'on voit derrière ce vitrailler du quai Fulchiron, et qui mérite que les amateurs de "curiosa" le regardent d'assez près pour en goûter les détails intéressants, figure depuis cette époque, on n'en doute pas, sur le très beau vitrail commandé par un client soucieux de mettre du piment dans la décoration de son intérieur.

jeudi, 10 mars 2022

LE PROBLÈME DES RENOUVELABLES ...

... C'EST QU'ELLES SONT TROP 
VISIBLES !

Prenez tout ce qui nous donne notre belle électricité : nos superbes centrales nucléaires, nos magnifiques centrales thermiques au gaz, au pétrole, au charbon, et même au charmauvais (pardon), vous n'en voyez pas la queue d'une tellement elles sont fondues dans le paysage. Mieux : elles font tellement partie du paysage qu'elles font presque à nos yeux partie de la nature naturelle.

Même si la torchère de Feyzin se fait parfois, à nos yeux de Lyonnais, un peu trop présente, voire odoriférante. Même si les usines de notre cher "couloir de la chimie", au sud de Lyon, fait partie des sites classés "Seveso". Même si, depuis les esplanades de Fourvière ou du Gros Caillou, on a une vue imprenable sur les panaches de vapeur des tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Saint-Vulbas (Bugey).

Cela fait partie du plan élaboré par le système qui gouverne les économies du monde, qui s'est imposé à toutes les sociétés du monde, qui a mis tous les peuples du monde dans son étroite dépendance : rendre totalement invisible la force qui permet aux usines de tourner, aux ordinateurs de fonctionner, à nos machines domestiques de nous rendre les services que nous en attendions quand nous les avons achetées.

Cette force, qui s'appelle ÉLECTRICITÉ, cette force qui a fini par échapper à notre attention à force d'usage quotidien, cette force qui nous épargne tout un tas de tâches ingrates (laver à la main "nos liquettes et nos chaussettes" (citation), faire la vaisselle à la main, avoir à domicile une provision de bougies ou de pétrole pour la lampe, etc.), elle a en effet pour caractéristique principale d'être INVISIBLE. Mais cette invisibilité n'a nullement empêché l'électricité de rendre sa présence indispensable, et même parfois vitale, au point que quand elle fait défaut (panne, grève, tempête, etc.), elle plonge des masses de foyers dans la catastrophe. 

Et je me demande si les réticences, les résistances et les révoltes contre les éoliennes ne sont pas tout simplement liées au fait qu'

ON LES VOIT !!!

Et même de loin, et que parfois elles vont jusqu'à envahir notre champ visuel quand elles sont implantées sur la terre. Leur gigantisme pousse les industriels à établir leurs champs d'éoliennes au large, eux-mêmes poussés par les demandes des populations et par le fait que la ressource aérologique se trouve principalement au large, tout en restant quoi qu'il arrive une force intermittente. On veut à tout prix disposer du courant à domicile, mais on ne veut pas s'enlaidir ou se gâcher le paysage.

Je note que les réticences touchent beaucoup moins l'installation des panneaux photovoltaïques. Je l'expliquerais volontiers par leur relative horizontalité, alors que l'éolienne se dresse verticalement, avec arrogance, comme pour se lancer à l'assaut du ciel : Babel n'est pas loin. Le photovoltaïque a besoin de surface, quand une éolienne a besoin de hauteur, ce qui fait qu'il est moins invasif que celle-ci dans un paysage quel qu'ils soit.

Je tire une morale de ces petites remarques : les gens ordinaires, qui sont d'abord des usagers des bienfaits et des facilités procurés par l'électricité, ne veulent rien savoir de la façon dont la "fée électrique" leur parvient pour leur épargner des efforts qui leur sont devenus insupportables, tant ils sont habitués à leurs machines dociles, qui répondent instantanément à la pression du doigt sur le bouton de commande.

Pour la grande masse des gens ordinaires, l'électricité est une composante aussi naturelle et nécessaire que l'eau qu'ils boivent ou l'air qu'ils respirent. D'où cela vient-il ? On s'en fout !!! Comment cela est-il produit ? Rien à cirer !!! Quelles conséquences cela a-t-il pour l'environnement ? Basta !!! Cela ne nous regarde pas. Nous avons un droit imprescriptible d'accès à la ressource. Nous en priver, c'est une atteinte intolérable à ce droit !!!

Il y a de la pensée magique dans la façon dont nous consommons l'électricité : comme l'esprit totémique qui habite le fétiche, la force est là, de toute sa présence, invisible et pourtant efficace. Nous ne pouvons plus nous passer de l'électricité. Peu importe d'où elle vient, peu importe ses modes de production, mais par pitié : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». Entre l'électricité et l'écologie, nous sommes dans le fond d'une immense hypocrisie.

Je me demande si les responsables politiques et industriels n'auraient pas intérêt à méditer sur cet aspect du problème. L'équation à résoudre est : comment rendre les éoliennes aussi invisibles que l'électricité qu'elles produisent.

Voilà ce que je dis, moi.

Note : je crois inutile de traiter à part le cas de tous les engins électriques fonctionnant sur batterie, au premier rang desquels figurent le smartphone (avec tous ses semblables, analogues, cousins et autres parents plus ou moins éloignés) et l'automobile électrique, qui nous est vendue comme une solution miracle par toutes sortes d'imposteurs. Car l'électricité dont ils sont plus ou moins voraces, il faut bien la produire quelque part avant de la stocker. Je m'amuse au passage de la dépendance où sont leurs propriétaires de la présence dans leur environnement immédiat d'un nombre suffisant de prises électriques pour pouvoir y brancher tous les cordons de tous leurs ... "chargeurs". Tiens, tiens ! Vous avez dit "chargeurs" ? Mais quel genre de chargeur ? Ci-dessous du 5,56 OTAN.

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samedi, 19 février 2022

UNE CURIOSITÉ LYONNAISE

2001 01 30 RESERVOIR EAU DOMINIQUE BARRIER.jpg

Le grand réservoir d'eau potable du Vinatier. Une très belle et surprenante photo de Dominique Barrier (2001).

Ajouté le 24 février : clichés de Marcos Quinones (2005). Pour le coup, la lumière est moins flatteuse, n'est-ce pas ?

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vendredi, 18 février 2022

CURIOSITÉS LYONNAISES

Tout le monde connaît le bœuf, qu'on ne peut pas rater à l'angle de la rue du même nom et de la place Neuve-Saint-Jean (photo Jean-Paul Tabey).

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Mais connaît-on aussi bien les trois Marie, au numéro 7 de la rue du même nom (photo Edmond Pernet) ?

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Quant à la bombarde, au numéro 10 de la rue du même nom, je crains qu'elle passe encore plus inaperçue (photo Emile Poix).

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On peut trouver ici et là d'autres curiosités. Deux exemples : 1 - l'étonnante "outarde d'or" de la rue du Boeuf (photo Emile Poix).

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On peut lire « Je vaux mieux que tous les gibiers, 1703 ».

2 - l'exceptionnel carrosse qu'on peut voir au numéro 110 de la rue Mazenod, en l'honneur de la "Compagnie Générale des Voitures" (photo Jean-Paul Tabey).

lyon

Excellent abri pour les pigeons, au moment de la prise de vue.

samedi, 05 février 2022

COMMODITÉS, TOILETTES OU CHIOTTES ?

RUE DU VIEL RENVERSE WC 1975.png
RUE DU VIEL RENVERSÉ [Saint-Georges], LYON V, 1975.

RUE ST JEAN N66 WC 1973.png

66, RUE SAINT-JEAN, LYON V, 1973.

RUE STE CATHERINE N19 1972.png

19, RUE SAINTE-CATHERINE, LYON I, 1972.

***

Toutes les photos ont été prises par Jean-Paul Tabey. On les trouve sur le site des Archives Municipales de Lyon. Avis à ceux qui persistent à dire : « C'était le bon temps ! » : en hiver surtout, c'était pas le bon temps.

dimanche, 30 janvier 2022

UN ARBRE ENTRE TOUS LES AUTRES

GRATITUDE.

1960 PLACE TOLOZAN.png

Oui, je sais, la photo (©D.R.) est fort mal conservée, mais. 

Pour certains, elle ne vaut que pour deux raisons : 
1 - On voit la place Tolozan telle qu'elle fut en d'autres temps, dans un état où même le Lyonnais et Croix-Roussien Berlion, dans ses formidables Sales Mioches (Corbeyran scénariste), se trompe lourdement dans la représentation : ici-dessus on voit bien qu'elle est plate comme la main, contrairement à ce que prétend le dessinateur ici-dessous.

MIOCHES 36 TOLOZAN.jpg

Là, on voit bien qu'il y a le métro qui passe en dessous. Et puis, où sont les platanes ?

2 - C'est (presque) la seule photo où l'on aperçoit un arbre précis : celui qu'une lourde rambarde de pierre entoure. Pas compliqué : il est au centre et au premier plan. C'est à coup sûr un arbre plus intéressant que les bêtes platanes qui peuplaient la place autrefois et qui se sont laissé bêtement arracher pour de bêtes raisons urbanistiques, et où les étourneaux venaient loger en masse pendant les nuits d'hiver pour enduire les voitures stationnantes d'un épais mastic défécatoire.

Vous savez pourquoi l'arbre dont je parle était digne de rester ? C'est parce que, en 1960 et après, lorsque la photo a été prise, il s'était creusé avec le temps, pour accueillir l'essaim d'abeilles qui y avait trouvé une chaleureuse hospitalité. Et le lycéen, qui passait là tous les jours pour se rendre au lycée Ampère pour y passer bien trop d'heures mortes, attendait ce moment, aux premières tiédeurs vivantes de l'an, de passer à proximité du très marqué parfum de miel exhalé par le tronc empli du travail invisible des butineuses.

« Ce n'était rien qu'un peu de miel,
Mais il m'avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore
A manière d'un grand soleil ».

Non, ce n'est pas nostalgie : juste un souvenir.

mercredi, 26 janvier 2022

MAMIES A LA CROIX-ROUSSE

Célébration des mamies.

VIEILLES QUATRE 1967 GEORGES VERMARD.jpg

VIEILLES 1965 02 DISCUTANT GV.jpg

VIEILLE 2 1965 05 VERMARD.jpg

VIEILLES 1965 VERMARD.jpg

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VIEILLES 1965 02 AU CAFE VERMARD.jpg

Photos prises dans les années 1960 à la Croix-Rousse par Georges Vermard.

lundi, 24 janvier 2022

LYON A VUE D'OISEAU ...

... mais par en dessous.

SAINT POTHIN DÔME.jpg

Eglise Saint Pothin, à la croisée du transept. Verrière de Lucien Bégule, 1892. Photo Thierry Wagner, grand amateur de l'œuvre de Lucien Bégule.

Sous ce dôme-là, j'ai entendu une excellente intégrale des Concertos Brandebourgeois (peut-être l'ensemble Jean-François Paillard). C'était il y a fort longtemps, à l'époque où je ne sais plus quelle société musicale lyonnaise organisait chaque année un "cycle Jean-Sébastien Bach", dont je ne ratais aucun événement.

dimanche, 23 janvier 2022

LYON A VUE D'OISEAU

SAINT FRANCOIS DE SALES DÔME.JPG

Saint François de Sales, rue Auguste-Comte et place Charles-Marie Widor : le dôme.

J'ai passé sous ce dôme des heures magiques, à écouter le maître Louis Robilliard jouer un des plus beaux orgues qui soit. Il paraît que la Ville fait appel à la bourse de l'Etat (ça veut dire un peu la mienne), à sa propre bourse (ça veut dire la mienne), et au mécénat (ça veut dire des gens dispensés d'impôts s'ils donnent des sous pour des "causes") pour opérer la première restauration à laquelle l'instrument aura été soumis depuis sa construction par Cavaillé-Coll. Allons, les écolos au pouvoir, parmi tous leurs mauvais côtés, arrivent à se racheter un peu sur certains thèmes "élitistes". 

samedi, 22 janvier 2022

CROIX-ROUSSE A VUE D'OISEAU

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Eglise Saint Bruno des Chartreux, le dôme.

lundi, 20 décembre 2021

TOUT VA DE MIEUX EN MIEUX !!!

Pendant que Christiane Taubira vient semer son caca dans une gauche qui s'avançait déjà, bravement hétéroclite et désunie, vers la plus retentissante défaite de sa carrière ;

Pendant que Sandrine Rousseau, la petite écolo trop heureuse de donner une coup de poignard amical dans le dos de son ami l'écolo Yannick Jadot, applaudit à grand fracas l'entrée en scène de la Guyanaise haineuse (les médias sont friands de ces scissions sanglantes) ;

Pendant qu'Emmanuel Macron, qui a décidé de n'être absent d'aucun bulletin d'information, se confesse en public pour attendrir — croit-il — son futur électorat victorieux et s'enorgueillit par anticipation de tout ce qu'il n'a pas encore fait ;

Pendant que les municipalités passées sous la férule de Khmers verts plus ou moins djihadistes (dernière trouvaille : foie gras interdit dans les buffets offerts par la mairie de Lyon) font pressentir la terreur à venir sur le mode de vie des gens ordinaires ;

Pendant que tous ces petits hommes s'agitent en tout sens en maniant fiévreusement la touillette dans la tasse qui leur sert de bocal, de monde et d'horizon ;

La vraie actualité parvient de temps en temps à se frayer un chemin vers les journaux (les sérieux et les autres), parfois même à se hisser jusqu'à la une. Quelques exemples.

***

L'HÔPITAL.

A tout seigneur tout honneur.

LE UN 1ER DEC 1.jpg

Le Un Hebdo, 1er décembre 2021.

***

LE PROGRES 7 DEC 1.jpg

Le Progrès, 7 décembre 2021.

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LE CLIMAT.

LE MONDE 14 DEC.jpg

Le Monde, 14 décembre 2021.

LE MONDE LE MONDE 18 DEC.jpg

Le Monde, 18 décembre 2021.

***

LA JUSTICE EN FRANCE.

L'Union Syndicale des Magistrats (le syndicat "conservateur") a appelé dernièrement à manifester dans les rues pour protester contre l'étranglement de l'institution judiciaire.

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L'ENSEIGNEMENT PUBLIC.

Sans boussole de l'école à l'université, la devise est désormais : « FLUCTUAT ET MERGITUR ». Plus personne n'est en mesure de donner le cap, qu'il s'agisse de ce qu'il faut enseigner, de la façon de motiver des gens de qualité à venir affronter une jeunesse de plus en plus rétive à se laisser instruire, ou de la nécessité même d'orienter chaque élève selon ses talents propres et non selon la doctrine qui consiste à vouloir coûte que coûte attribuer à chacun – et ce, quel que soit son mérite – un papyrus dépourvu de toute valeur (Baccalauréat).

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Le tableau d'ensemble est sinistre.

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ET MAINTENANT JOYEUX NOËL !!!

NOËL 1976 FÊTE DES RATS.jpg

Dessin de Reiser.

vendredi, 05 novembre 2021

JULES SYLVESTRE, PHOTOGRAPHE ET LYONNAIS

En farfouillant dans le riche "Fonds Sylvestre" de la Bibliothèque Municipale de Lyon, j'ai fini par me faire des réflexions, évidemment, sur la façon  des faire des photos, sur la manière de choisir un sujet, un angle, une lumière, une distance, etc. Mais j'ai aussi et surtout découvert une collection de photos difficilement surpassable pour qui veut se faire une idée des transformations que la ville a connues — et bien souvent subies à son corps défendant — au cours de la seconde moitié du XIX° siècle et de la première du XX°.

J'ai vite appris que faire le distinguo entre les photos dont Sylvestre était l'auteur et celles qu'il avait rachetées pour faire partie de son fonds n'est pas toujours facile. Car les fiches de la BML sont parfois surprenantes, qui présentent Sylvestre comme l'auteur de photos prises circa [= ca] 1860, alors qu'il est né en 1859. Le photographe au berceau, quoi !!!

CIRCA 1860 AUTEUR JS.jpg

Un exemple de notice de la BML, livré sans autre modification que la police de caractère. 

titre[L'Eglise Saint-Georges vue depuis la rive gauche de la Saône]
date de prise de vue[ca 1860]
lieu d'éditionLyon (Rhône)
période1848-1870
genre iconographiquevue d'architecture
sujets (lieux)
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0546 SA 03-31
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc, d'après calotype ; 19,5 x 25,5 cm
descriptionPrise de vue depuis le quai Fulchiron.
note à l'exemplaireCliché Sylvestre, tirage de Guy Borgé.
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Soit il y a erreur sur l'attribution, soit (pourquoi pas ?) Sylvestre a pris, plus tard, un cliché du verre positif (c'est comme ça, à tort ou à raison, que je comprends "d'après calotype"). Il faut savoir que Jules Sylvestre, quand il a été solidement établi, a collectionné un grand nombre de photographies de ses contemporains et prédécesseurs, et que la BML ne fait pas toujours la distinction entre les clichés pris par Sylvestre en personne et ceux qu'il a achetés au cours de son existence. Le tout est fondu dans le « Fonds Sylvestre ». Bon, mieux vaut le prendre à la rigolade, le problème est modérément regrettable et il ne faut pas trop chinoiser. Je suis quand même heureux, par exemple, que les photos de Louis Froissart (j'en ai déniché une cinquantaine dignes d'intérêt) apparaissent sous le nom de celui-ci, quoiqu'appartenant au "Fonds Sylvestre".

Le photographe a installé son magasin, son laboratoire, peut-être son domicile et semble-t-il une salle de projection non loin de la préfecture, à l'angle de la rue de Bonnel et du quai Augagneur. L'édifice ne manque pas d'originalité, comme on peut le voir ici. La photo est de 1962, nous disent les Archives Municipales de Lyon. On peut voir dans le fond un bout du toit de la préfecture.

RUE BONNEL 1962 AUGAGNEUR SYLVESTRE.jpg

En 1962, venant du quai Lassagne, je passais dans le coin une fois par semaine pour faire un peu de sport rue de l'Epée après avoir fait une halte indispensable au 39 cours de la Liberté, et je dois avouer que je n'ai jamais fait attention au curieux décor ... qui n'allait pas tarder à disparaître. Car l'îlot défini par les rues Pravaz et Bonnel (N/S) et par le quai et le cours de la Liberté (E/O) devait laisser place à un jardin auquel on donna le nom du brillant et fameux Résistant Charles Delestraint, mort en déportation.

Au cours de mes déambulations photographiques dans le fonds Sylvestre, je n'ai quasiment pas trouvé de photo signée de sa main en direct sur le verre. Une exception remarquable : les funérailles de Sadi Carnot, assassiné à Lyon en 1894. Cela fait un peu photo officielle, car le cliché était sans doute destiné à une large diffusion, quand on observe la calligraphie soignée : « Les funérailles de Carnot — Sylvestre ».

1894 06 FUNERAILLES CARNOT JSYLV.jpg

C'est d'ailleurs l'occasion de redire tout le mal que je pense des tirages de Guy Borgé, qui dans tout son travail donne la priorité absolue à l'impression de fondu sur la précision du trait. Regardez plutôt.

1894 06 FUNERAILLES SADI CARNOT.jpg

Je pourrais souligner mon point de vue en comparant quelques détails après grossissement, mais je préfère conclure avec deux beaux tirages. Le premier, qui est de 1887, montre ce qui était alors l'Ecole de Médecine. Ce n'était plus la Médecine, mais les Lettres qu'on y enseignait quand j'ai commencé à fréquenter ce bel établissement quelque quatre-vingts ans plus tard (faites le calcul et tirez-en les conclusions que vous voulez). Je trouve géniale l'idée de placer l'appareil très bas pour saisir toute la largeur pavée du quai Claude Bernard, et j'apprécie en particulier le piqué précis de l'image.

1887 FAC DE LETTRES CLAUDE BERNARD FJSYLV.jpg

Le second représente ce qui deviendra plus tard la place Benoît-Crépu, après démolition de quelques bâtisses. Auparavant, l'endroit s'appelait Port-Sablé, ne me demandez pas pourquoi. L'image me paraît belle par l'équilibre des lumières et des ombres. Et puis je dois dire que les étais visibles et la façade couverte d'affiches ne sont pas pour rien dans l'affection que je porte à cette photographie présentée comme l'œuvre de Jules Sylvestre.

1901 PORT SABLé BENOÎT CREPU.jpg

mercredi, 27 octobre 2021

MON PASSAGE MERMET

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Pendant qu'Emmanuel Macron n'en finit pas de manquer à sa parole, s'agissant du sort qu'il réserve à l'hôpital public (voir le journal Le Monde daté 26 octobre et l'article sur le massacre de l'hôpital Pitié-Salpêtrière), jetons un œil sur un petit coin de Croix-Rousse.

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Parmi les rampes que je préférais quand j'étais minot : valait mieux pas se planter, c'est raide.

MERMET 1999 DIDIER NICOLE.jpg

1 - Photo de Didier Nicole, 1999.

BERLION11 MERMET.jpg 

2 - Dessin de Berlion pour un épisode de Sales Mioches, une chouette BD sur scénario de Corbeyran, qui parcourt la Croix-Rousse dans tous les sens.

MERMET 2018 1.JPG 

3 - Photo de F.C. prise au cours d'une bambane en 2018 : comme un gouffre noir.

KRAEHN15 MERMET.jpg 

4 - Dessin de Kraehn pour un épisode de Gil Saint-André, où le passage Mermet s'éclaircit soudain, peut-être pour mettre en évidence la mini-jupe de la dame qui monte qui monte.. 

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Le passage Mermet n'a pas la renommée de son voisin, le passage Thiaffait, situé de l'autre côté de l'église Saint-Polycarpe. D'abord, il est nettement plus étroit et sombre, se terminant sous une voûte basse à son arrivée rue René-Leynaud.

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Et puis son escalier a quelque chose de monolithique : quelques volées de marches coupées en ligne droite par une rampe métallique étroite, vernissée à force de glissades des pantalons des garnements du quartier. Alors que pour accéder à la grande cour de Thiaffait, la rue Burdeau offre des solutions variées comportant des diverticules fermés ou non par des grilles, donnant parfois accès à des habitations. Il y en a même une, obstinément close, qui semble conduire dans je ne sais quels tréfonds secrets de l'église. Quelle église ? Mais Saint-Polycarpe, bien sûr !

mardi, 26 octobre 2021

UNE PHOTO A MON GOÛT

WC TELEPHONE MARCELLE VALLET.jpg

Des lieux peu ragoûtants, c'est sûr, mais une photo digne d'intérêt, selon moi. Pourquoi ? Je ne sais pas. Sans doute un cadrage plus savant qu'il n'en a l'air. Peut-être l'étrangeté de l'ambiance générale. Peut-être aussi la symphonie des gris offerte par le cadre et l'effet esthétique qui s'en dégage : j'ai toujours été sensible aux surfaces impures, aux murs décrépis, aux affiches déchirées, superposées, confuses. Comme quoi, dans le monde des images, le sujet est une chose, la façon dont il est traité en est une autre. Ici, dans le fond, peu importe la localisation exacte.

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Photo prise par l'excellente Marcelle Vallet, née en 1907, décédée en 2000. Ci-dessous, son portrait en 1991 par Claude Essertel.

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dimanche, 24 octobre 2021

UNE PHOTO PARFAITE

Photo trouvée sur le site de la Bibliothèque Municipale de Lyon, sous le titre :

« Escalier menant au bas-port du Rhône ».

BAS PORT DU RHÔNE FJSYLV.jpg

Une plaque de verre de format 13 x 18 cm. appartenant au fonds "Jules Sylvestre" de la BML. Pas d'autre information.

Rien sur l'auteur de l'image. Rien sur l'époque ou la date du cliché, à part un pauvre  [19..?]. Rien sur l'emplacement exact de ce chef d'œuvre architectural digne des jardins d'un château de la Loire. Un chef d'œuvre photographique aussi, non seulement par le cadrage, mais aussi par le choix du moment, avec sa luminosité savamment diffuse.

Une question. Où est-on ? Spontanément, je dirais volontiers : en dessous de la place Tolozan. Rien de sûr, évidemment. Autre question : quel urbaniste criminel a établi les plans d'un projet qui incluait la destruction d'une telle merveille ?

Contrairement à ce que prétend une publicité imbécile entendue sur les ondes hertziennes, le BEAU n'a pas toujours raison.

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Note : après quelques vérifications, il semble impossible de situer cette architecture au niveau de la place Tolozan. Le mystère reste entier.

mercredi, 20 octobre 2021

LA FESSE CACHÉE DU "GRAND LYON"

Les "Communautés Urbaines", "Communautés d'Agglomération", "Communautés de Communes" et autres regroupements d'exécutifs municipaux ont fleuri sur le territoire national depuis une quarantaine d'années (évaluation au pifomètre, au doigt mouillé ou à tout autre critère de mesure scientifique). S'agissant de la première de ces appellations administrative, les crânes de poule qui ont pondu cet œuf-là n'avaient pas tenu compte d'un détail : l'acronyme résultant de la création de la Communauté Urbaine de Lyon. Car dans le cas de notre cité bien aimée, cela donnait un sigle (à lire verticalement ci-dessous) qui pouvait prêter à rire dans les rangs des gens mal intentionnés, comme le montre le petit bidouillage auquel je me suis livré sur une photo prise par Pierre Clavel.

1970 COMMUNES DE LA C.U.L..jpg

Bien entendu, les édiles sont tous tombés d'accord pour que la Capitale des Gaules ne devienne jamais la risée de qui que ce soit, et ont astucieusement tourné la difficulté, la deuxième lettre de chacun des mots rendant toute confusion impossible (Co.Ur.Ly.), tout en rendant hommage à un volatile qu'on peut observer en Dombes, j'ai nommé le courlis.

COURLIS CENDRE.jpg

Mais les mêmes édiles, constatant la persistance des esprits caustiques à se gausser de la transparence du masque ainsi posé sur l'académie (« Voir votre académie, Madame, et puis mourir ! » chante Tonton Georges), ont voulu aller plus loin et ont tout bonnement proposé l'expression "Grand Lyon", au risque de défriser toutes sortes de susceptibilités dans les localités périphériques. Pour mettre tout le monde d'accord et en finir avec les querelles clochemerlesques, il a fallu attendre la création des "Métropoles" au plan national. Avouez qu'en prononçant "Métropole de Lyon" avec l'intonation et la conviction adéquates, on en a tout de suite plein la bouche et la formule donne à celui qui l'articule des potentialités d'emblée plus majestueuses.

Je garde cependant une grande affection à l'énoncé d'origine (C.U.L.), ne serait-ce que parce qu'il rappelle avec force un sport spécifiquement lyonnais, je veux parler des boules. Attention, pas n'importe lesquelles. Il s'agit ici de "La Lyonnaise", autrement appelée "La Longue". Car ce jeu traditionnel comporte une clause à mes yeux réjouissante : quand une équipe ne marque aucun point dans une partie, elle se fait un devoir d'aller "baiser le cul de la Fanny".

CLOS JOUVE 1991 05 15 LA FANNY CLAUDE ESSERTEL.jpg

Sculpture de Geneviève Böhmer pour les défunts terrains de boules du Clos-Jouve. Photo de Claude Essertel.

Le pudique Nizier du Puitspelu ignore la Fanny, et ne retient ("parlant par respect") que l'expression « baise le ... fond de la vieille ». Il prend un malin plaisir ensuite à justifier longuement le non-emploi du mot auquel tout le monde pense, et se demande avec un sourire en coin si la "bonne religieuse" euphémisait : « Je raccommode la fonlotte de M. le Fonré ». Cent vingt et quelques années après son irremplaçable Littré de la Grand-Côte, et en pleine tempête touchant l'Eglise catholique, cette phrase innocente passerait sans doute pour suspecte. Heureusement, il n'y a plus beaucoup de "M. le Fonré".

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 17 octobre 2021

RENÉ LANAUD, PHOTOGRAPHE

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Cette photo a été prise rue Saint-Jean le 10 novembre 1991. Quand je suis tombé dessus sur le site de la B.M.L., j'ai eu la surprise de reconnaître l'une des personnes présentes à l'image. Car on est au 29, rue Saint-Jean (maison Le Viste), là où un nommé Avon a fondé la librairie Diogène en 1974. C'est justement lui qu'on voit, dix-sept ans plus tard, installé dans son fauteuil dans son attitude favorite, devant le magasin à profiter du soleil de novembre. Je doute (je peux me tromper) que René Lanaud ait su exactement quelle figure de la librairie lyonnaise d'ancien il immortalisait ainsi : il faut avoir connu Avon.

1991 11 10  M. AVON.jpg 

Avon avait une conception tranquillement épicurienne de l'existence. En affaires, il était direct et redoutable : « Je suis ardéchois », avouait-il en guise d'explication. Sa barbe dense et proliférante devait être pour quelque chose dans l'"explication". Cela ne m'a pas empêché [j'ai eu cette chance], juste à l'ouverture de son échoppe (ce n'est que plus tard que c'est devenu une "entreprise"), de lui acheter pour une somme outrageusement modique les Œuvres Complètes d'Alfred Jarry.

C'était l'édition 1948 de René Massat (Fasquelle et Kaeser), et en tirage de tête s'il vous plaît (N°F22 sur "grand vélin filigrané Renage"). Une belle édition toujours méprisée par le cercle des Vestales du Collège de 'Pataphysique, qui veillent hargneusement sur les mânes du père du Père Ubu, et qui persistent à coller des guillemets à "complètes" au prétexte l'inventaire des œuvres et l'établissement des textes manquent de sérieux. Même si ces cerbères n'ont pas entièrement tort, et qu'il faut leur reconnaître une grande rigueur, leur susceptibilité au sujet de tout ce qui concerne Alfred Jarry montre tous les symptômes de la maladie sectaire. 

En 1974, M. Avon débutait à peine, il n'était sans doute pas au courant des prix du marché et il essayait de mettre un peu d'ordre dans la masse de livres qu'il avait achetés pour inaugurer son commerce. A sa décharge, il faut ajouter que quatre des huit volumes avaient subi une très vilaine reliure d'amateur, dotée de quatre "faux nerfs", viles boursouflures comme des cicatrices mal soignées, du plus mauvais effet. M. Moura, le relieur de la rue Sala à qui j'avais confié la tâche de réparer les dégâts, avait fait une mine apitoyée.

La maison s'est bien rattrapée ensuite : il m'est arrivé d'assister à une vente aux enchères où le successeur d'Avon, un barbu plus falot mais aux puissants moyens, devenu une sorte de terreur sur la place de Lyon, a gardé d'un bout à l'autre de la vente la main levée, au point de rafler l'intégralité des lots (ou presque : le commissaire priseur a dû lui en vouloir, car plus personne n'osait enchérir contre lui).

Rue Saint-Jean, en face de "Diogène", sévissait J.P.C., un moustachu caractériel qui vendait d'occasion, aux clients dont la tête lui revenait, des disques de jazz (c'était l'époque des vinyles), en particulier des exemplaires du service de presse, reconnaissables à l'encoche que l'éditeur y découpait dans un des angles supérieurs. Je n'ai jamais su sur quels indices il s'appuyait pour refuser mordicus de vous délivrer quelque petit trésor dissimulé sur les rayons du bas.

Aux dernières nouvelles, je me suis laissé dire que la librairie Diogène a des soucis avec le propriétaire des murs : il semblerait que le loyer exigé soit soumis à la même scandaleuse logique spéculative que celle qui, après avoir failli détruire le Café de la Cloche (rue de la Charité), a jeté dehors la pizzeria Carlino (rue de l'Arbre-Sec), au grand dam de Carlino lui-même, de ses amis et de la foule des amateurs qui fréquentaient le lieu. J'aime à penser que, si Avon était encore aux manettes, on aurait droit à un beau spectacle bien "musclé" entre le propriétaire et son locataire.

Je me dis qu'il est loin, à Lyon, le temps où un père de famille nombreuse au revenu somme toute modeste avait malgré tout les moyens de loger sa smala entière dans les 300m² d'un superbe appartement du quai Lassagne où il pouvait se donner des airs de grand bourgeois, sur le parquet "Versailles" et sous un plafond à 4,2 mètres, où le thermomètre en hiver avait du mal à dépasser le seuil des 14°C à hauteur d'homme.

Voilà ce que je dis, moi.

mercredi, 06 octobre 2021

PARLONS PHOTOGRAPHIE

Fouiner dans le patrimoine photographique déposé à la Bibliothèque Municipale de Lyon, c'est diablement intéressant. Principalement parce qu'on ne cesse d'apprendre toutes sortes de choses sur la ville de Lyon (et parfois lieux circumvoisins). Mais aussi parce qu'on découvre dans ces archives la façon dont toutes sortes de gens armés d'un appareil photographique portent leur regard sur leur cité. Et puis il arrive, dans un détour du défilement des images, que certaines anomalies apparaissent, à peine dissimulées dans un recoin inaperçu. Ainsi, en parcourant les richesses du "Fonds Sylvestre" (Jules Sylvestre, 1859-1936), je suis tombé sur un cliché qui a piqué ma curiosité : une automobile Hotchkiss conduite par un chauffeur coiffé d'un béret, sur fond de bâtiments en construction, circa 1930.

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Là, on me dira ce qu'on voudra, mais c'est trop sombre.

La première curiosité se trouve dans la légende accompagnant la photo. Aucun doute sur la marque de l'auto et les bâtiments en construction : il s'agit bel et bien d'une Hotchkiss et de l'Hôpital de Grange-Blanche autour de l'année 1930. Toutes les occurrences sont d'accord. Là où un certain flou introduit une certaine incertitude, c'est que dans un cas on nous dit que c'est le véhicule officiel de la mairie de Lyon, que l'opérateur a immortalisé lors d'une visite d'Edouard Herriot sur le chantier, accompagné de l'architecte du projet, Tony Garnier ; et que dans un autre, on (j'ignore qui) fait de l'automobile la propriété de Tony Garnier.

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Ici, un léger mieux : il y a une éclaircie.

La deuxième curiosité se situe dans le travail de laboratoire, d'où est sortie l'épreuve papier que le spectateur a aujourd'hui sous les yeux. Il se trouve qu'un certain Guy Borgé (1925-2013) est l'auteur d'une foule des tirages aujourd'hui en possession de la B.M.L. Je laisse au visiteur le soin d'apprécier ou non les choix effectués par le nommé Guy Borgé, aviateur et photographe, quelqu'un qui est censé avoir de bons yeux. Je me permets seulement de regretter que l'institution lyonnaise détienne trop peu d'originaux sortis directement du laboratoire de Jules Sylvestre en personne, tant la façon dont le tireur a conduit sa tâche me donne l'impression d'un ratage (j'ose le mot). Certes, on peut être esthétiquement séduit par le choix du sépia et l'effet ainsi produit par la diffusion de la lumière.

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Alors là je dirai juste : y a pas photo !

Je regrette quant à moi que cet apparent avantage s'obtienne au détriment de la netteté et du "piqué". C'en est au point que lorsque je tombe sur une photo sépia, j'ai maintenant la tentation spontanée de l'attribuer à Guy Borgé, ce que confirme bien souvent la rubrique B.M.L. "Note à l'exemplaire". Ce n'est pas que les photos tirées par Borgé soient laides, bien entendu, mais j'ai fini par me demander si ce dernier ne souffrait pas de myopie, pour que dans leur immense majorité, ses tirages soient flous, jusqu'à rendre inidentifiables les traits des personnes photographiées. Haro sur Guy Borgé !

Et je me souviens de mes travaux photos confiés à M. Mortier, photographe unijambiste qui exerçait dans son magasin du centre de Sainte-Foy-lès-Lyon, surtout vers la fin de son activité, et que le sujet des photos qu'il  me rendait avait tendance à s'estomper dans une sorte de "sfumato" qui n'avait rien de pictural.