dimanche, 01 septembre 2024
LE CAS MELENCHON
Tout commence le soir du deuxième tour des élections législatives, le 7 juillet 2024. Avant même les résultats définitifs, à peine la tendance générale estimée par les entreprises de sondages, voilà Jean-Luc Mélenchon qui se rue sur les micros et se met à crier victoire. Soi-disant au nom de toute la gauche. En réalité, il a sorti ça de son bonnet, sans demander l'avis de personne.
Ce faisant, au nez et à la barbe de tout le monde, il prend de vitesse ses ennemis, ses adversaires, mais aussi et surtout ses amis, les "partis alliés" (écolos, socialos, cocos) qui forment avec L.F.I. le Nouveau Front Populaire. Et toc ! Un putsch ! Un droit de préemption sur toute la gauche ! Et pas avec le dos de la cuillère, s'il vous plaît !
Car ce qu'il faut retenir de la déclaration mélenchonnienne, ce sont les expressions suivantes : « Nous appliquerons tout notre programme, rien que le programme ». Disons que ça a au moins le mérite de la clarté : dans ce monde qui se voudrait toujours plus "inclusif" (mot d'ordre comminatoire et farcesque), Mélenchon est un partisan résolu et définitif de la primauté des idées qu'il défend, et de l'exclusion de toutes les autres. Les paralympiques de la politique, c'est pas pour lui !
Certains esprits, sûrement chagrins même si plus avisés, peuvent néanmoins, rétrospectivement, deviner dans ces paroles tout l'avenir des débats politiques en France. Nous serons intransigeants, proclame Jean-Luc Mélenchon. Ce qui veut dire en bon français : pas question de discuter avec qui que ce soit, c'est nous, nous seuls et personne d'autre. Le Guide Suprême ne s'abaissera pas : « Négocier, moi ? Jamais ! Passer des compromis, moi ? Fi donc ! Manants, passez au large ! »
Ma parole, on aurait dit que ce Conducator au petit pied était en train de refaire pour son propre compte le soir du 10 mai 1981, au moment où le visage de François Mitterrand s'était enfin hissé sur la plus haute marche du podium des écrans de télévision. Bon, c'est vrai que cette nouvelle mouture de l'union de la gauche est arrivée en tête. Mais on est loin d'être les vainqueurs : on n'est pas dans une course où c'est la "photo-finish" qui désigne le seul qui a gagné. On est dans une histoire de plus et de moins. Ce n'est qu'une étape sur un parcours long et plein d'obstacles. Mais Mélenchon, dans cette affaire, n'a pas compris l'essentiel.
Car il est indispensable de voir un peu plus loin, et se demander comment les nouveaux élus vont bien pouvoir faire adopter la moindre loi par des collègues dont les électeurs se situent à leurs antipodes, et aux antipodes les uns des autres. Il va falloir trouver des majorités, mon pote ! Et la suite montre abondamment que la Chambre issue de la dissolution décidée par le solitaire de l'Elysée dans un but (disait-il) de "clarification" a conduit le pays dans une impasse sans issue dont personne ne sait comment sortir.
Vous voulez que je vous donne mon sentiment ? Eh bien je vous le donne quand même : notre France est tellement fragmentée (en "archipel", formule de Jérôme Fourquet), tellement cloisonnée chacun dans son compartiment que sa population se trouve dans un état où les bornes de l'hétérogène et de la division ont été franchies.
Et que les opinions anciennement adverses, mais fondées sur un socle de consensus minimum d'acceptation de la controverse, sont devenues des animosités, des incompatibilités, voire des haines irréconciliables. Les gens-à-bons-sentiments auront beau glapir en chœur : « Le vivre-ensemble ! Le vivre-ensemble ! » et « Refaire société ! Refaire société ! », nul n'y peut plus rien, et plus personne ne veut parler avec quiconque. A cet égard, Mélenchon n'est qu'un symptôme. Mais un symptôme drôlement contagieux, en même temps que le point culminant du mal politique qui provoque la déchéance de la France.
Car la façon impérieuse qu'a Jean-Luc M. d'imposer ses vues est étrangement communicative. Même que ça a tendance à devenir épidémique en France. Je dirai que c'est un peu normal : quand tu as en face de toi quelqu'un qui démarre affirmatif, autoritaire et péremptoire, et qui ne semble chercher que la rupture, tu te rebiffes, c'est humain, et tu n'as pas envie de discuter. D'autant plus que chez Mélenchon, c'est dans ses habitudes, dans sa nature, et même dans son histoire personnelle : il est dans une confrontation de tous les instants. La bagarre ne lui fait pas peur, et même il la cherche !
C'est ainsi que Macron, qui se prétend lui-même "jupitérien" — et très sérieusement, alors que c'est tellement bouffon ! —, en même temps que "très à l'écoute" (là, je me bidonne), ne pouvait que se cabrer. Il dit "niet" à tout ce qui comporterait une trace de Mélenchon : « Tout, mais pas Castets ! », a-t-il donc proclamé, suivi en cela par ses adeptes, ses obligés et ses thuriféraires. Ainsi que par les chefs des autres partis que Mélenchon a le don de hérisser.
Mélenchon est donc le symptôme de la grave crise politique dans laquelle la France patauge depuis la déliquescence de Jacques Chirac, crise que Sarkozy, puis Hollande et enfin Macron n'ont fait qu'aggraver, chacun à sa façon. Mélenchon est comme un nez au milieu d'une figure dévastée, à cause du bruit qu'il fait. Son intransigeance domine le champ de bataille.
Qui, dans l'ensemble du personnel politique français, pourrait encore se « faire une certaine idée de la France » ? Qui, parmi tous ces politicards, place encore l'intérêt de l'Etat, de la nation, de la France au-dessus des intérêts particuliers, des objectifs partisans ? Au-dessus de lui-même ? Qui est prêt à se mettre sincèrement (sans arrière-pensées) au service de la France ? Des noms, si vous en connaissez. Wolinski avait ses idées là-dessus.
Mais la France semble ne compter que des hyperactifs aux dents longues. La "culture du compromis" ne semble pas pour demain, et c'est terrible.
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Journal Le Monde, 31 août 2024 (dans un sous-titre).
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mercredi, 28 août 2024
UNE SI BELLE COALITION !
Sensationnel !!! Nous avons pu nous procurer cette photo exclusive, montrant la crème des élites politiques de la France sur le point de conclure un sympathique accord de gouvernement.
Tous les espoirs sont donc permis pour la formation d'une coalition de combat.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, politique, emmanuel macron, humour, bande dessinée, peyo, johan et pirlouit, la guerre des sept fontaines, jean-luc mélenchon, laurent wauquiez, marine le pen, jordan bardella, rassemblement national
samedi, 13 juillet 2024
ANECDOTE
Cela se passait mercredi 10 juin dans le "Tabac-Journaux". Au moment où j'entre, un homme d'âge respectable empile des journaux sur la banque, un joli florilège de titres divers où il a glissé Charlie-Hebdo, Le Canard enchaîné, quelque autre satirique, avec plusieurs journaux dits "généralistes".
Je cueille ma presse à moi, et je lis en une du Canard : "Ne nous Mélenchon pas". Je fais une remarque auprès du monsieur pour dire que je trouve le titre amusant. Il se tourne vers moi, rigolard : « Vous savez, je l'ai connu tout jeune sénateur de l'Essonne, où j'habitais alors. Il était VRP — [qu'il me dit] —, et Mitterrand venait de le rattraper par la manche. Tout le monde l'appelait déjà "Méchant con" ! »
Et il éclate de rire. Le gars qui attend derrière fait grise mine et grommelle du pas-content. Voilà.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, croix-rousse, le canard enchaîné, jean-luc mélenchon, lfi, nfpla france insoumise, nouveau front populaire, françois mitterrand, humour
mercredi, 10 juillet 2024
UNE IDÉE FUNESTE
... ET CARRÉMENT IDIOTE.
L'idée m'a juste traversé l'esprit, peut-être induite par la personnalité décidément invasive de Jean-Luc Mélenchon, cet olibrius qui, sans prendre l'avis de personne, sans aucune concertation avec ses alliés du Nouveau Front Populaire, a commis un véritable putsch de la parole, dimanche soir après le deuxième tour.
Ce sinistre individu qui se prend pour une nouvelle incarnation de la "gauche de rupture", a pris tout le monde de vitesse en tenant un discours copieux devant, paraît-il, des militants de La France Insoumise.
Je note d'ailleurs que des journalistes devaient être à l'affût, car la prise de parole a été diffusée à l'instant même où elle se produisait, et en entier ou pas loin. Il n'empêche que, ce faisant, ce politicien louche et tant soit peu caractériel, a imposé une préemption de L.F.I sur la gauche issue des urnes. C'est évidemment inacceptable.
L'idée en question est en fait un souvenir : c'était en 1974, lorsque des allumés néofascistes (Alain Robert et François Brigneau), ont fondé un parti dissident du Front National de Jean-Marie L.P. : le P.F.N., ou Parti des Forces Nouvelles, qui a quelque temps défrayé la chronique, puis est tombé dans l'oubli.
L'idée idiote et fausse qui s'est présentée à moi est la suivante : pourquoi ne pas rapprocher le N.F.P. du P.F.N. ? La gauche en tout cas n'a pas anticipé un tel rapprochement. C'est logique. Rien à voir. Mais quand même, le sigle du Nouveau Front Populaire ressemble furieusement à celui du Parti des Forces Nouvelles, non ? Alors je me suis livré au petit jeu suivant, si absurde que soit la démarche, en partant du logo officiel du parti facho. Jugez plutôt.
Un peu troublant quand même, non ? Alors mettons que je n'ai rien dit. Idiot à la base, cela reste idiot à l'arrivée.
09:00 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, la france insoumise, jean-luc mélenchon, mathilde panot, bompard, nouveau front populaire, les écologistes, marine tondelier, parti socialiste, olivier faure, élections législatives, parti des forces nouvelles, alain robert, françois brigneau, néo-fasciste, nfp, pfn, jean marie le pen
dimanche, 23 juin 2024
ILS ME FONT VRAIMENT PEUR
Journal Le Monde daté 21 juin 2024. Bon, c'est vrai, le sous-titre de ce titre explique que la dame embaucherait volontiers — et pourquoi pas, je vous prie ? — des gens de gauche. Est-ce bien crédible ? Ou alors Mélenchon est sur les rangs ?
Journal Le Monde daté 20 juin 2024. Alors là, je ne comprends pas. Comment ? Un parti dont le chef a parlé des chambres à gaz comme d'un "point de détail de l'histoire" !!! Un chef qui a osé ajouter au nom de Michel Durafour le mot "-crématoire" !!! Un parti qui compte encore dans ses rangs nombre de gens que ces paroles ne choquent en aucune manière !!! Comment le chasseur de nazis a-t-il pu se fourvoyer à ce point ? Faut-il qu'il haïsse Mélenchon ou Glucksmann pour se jeter dans de tels bras !!!
Journal Le Monde, 20 juin 2024. Un effort d'analyse qui explique peut-être en effet, au moins en partie, le déport massif de voix sur la liste R.N. aux européennes. "Ecologie punitive" ? Il faut voir en action l'équipe de Grégory Doucet, le maire écolo de Lyon, qui exécute sans état d'âme une batterie de décisions brutales, pour comprendre tout ce que les écolos font payer aux gens ordinaires qui, en dehors des "petits gestes" devenus rituels ou pas loin, n'en peuvent mais.
Journal Le Monde, 19 juin 2024. Autre cause, effet identique ? Même à Lyon, plusieurs bureaux de poste ont été fermés. Alors il faut imaginer les "territoires" (c'est comme ça qu'il faut dire, paraît-il), parfois isolés, abandonnées de toutes les manifestations de présence de l'Etat (droite et gauche confondues). Les gens devraient pourtant réfléchir : par exemple, Bardella a bien fait comprendre que les services publics audiovisuels seraient promptement privatisés en cas de victoire. Y a pas de raison que les autres services publics ne suivent pas le même chemin.
Journal Le Progrès, 15 juin 2024. Point de vue ma foi intéressant de M. Luc Rouban, sociologue de son état. Cela compte sûrement, mais difficile de dire dans quelle mesure.
Journal Le Monde, 14 juin 2024. A ce sujet, je veux bien croire que l'écologie, entre les mains de Bardella-Le Pen, ça ne fera pas un pli : direction les oubliettes.
Le Canard enchaîné, 12 juin 2024. Comme l'indique le sous-titre de l'article, tous les Hauts Fonctionnaires de l'administration française ne sont pas des Jean Moulin, et loin de là. Il y aura sans doute pas mal de Maurice Papon, tous serviteurs dociles de l'Etat légal.
Journal Le Progrès, 11 juin 2024. Il n'y a pas de raison que notre belle ville soit épargnée par la vague, n'est-ce pas. C'est une photo de l'horloge de Tassin qui illustre l'article du Progrès, mais la commune (que je connais assez bien) est loin d'être la seule dans cette misère.
***
Dernier arrivage (de ralliements, bien sûr).
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Quand tous les rats s'y mettent pour quitter un navire que nul homme d'Etat n'est en mesure de piloter désormais. Et Diogène a beau en chercher un digne de ce nom, il désespère de tomber un jour sur un oiseau de cette espèce en voie d'extinction.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections législatives, marine le pen, fachos, extrême droite, front national, rassemblement national, journal le monde, journal le progrès, le canard enchaîné, serge klarsfeld, juif, mazi, chasseur de nazi, michel durafour, durafour crématoire, chambres à gaz, point de détail de l'histoire, jean-luc mélenchon, glucksmann, écologie, écologie punitive, lyon, grégory doucet, les gilets jaunes, jordan bardella, jean moulin, luc rouban
mercredi, 13 décembre 2023
ISLAM : ÇA FINIRAIT-Y PAR BOUGER UN PEU ???
EH BEN ÇA S'RAIT PAS TROP TÔT !!!
Il paraît que le préfet a mis fin au contrat qui liait le lycée Averroès de Lille à l'Etat français. Et il a fallu tout ce temps pour que les autorités prennent conscience que ce lycée, comme la plupart des structures musulmanes établies en France, n'est que la tête de pont d'une offensive générale d'un islam qui, depuis qu'il s'est réveillé en Iran (1979), est devenu conquérant partout où il y a du territoire à grignoter.
Je ne parle pas ici des musulmans qui se contentent de vivre paisiblement en compagnie d'une religion pas trop intrusive, et qui a un impact et des exigences modérés dans leur vie quotidienne, dans leurs petits plaisirs ou dans les menues infractions conviviales aux lois mesquines du Coran qu'ils commettent parce qu'après tout la vie n'est pas faite pour qu'on passe son temps à s'emmerder sur cette Terre.
Je parle de ces structures parfaitement organisées, infiniment courtoises au-dehors, mais au-dedans dûment disciplinées, activement mobilisées et discrètement financées qui tentent d'établir leur emprise politico-religieuse dans notre pays mécréant quoique de culture chrétienne ancienne, solide et profonde. Entre les Frères musulmans, les wahabites et diverses entités moins visibles et souvent moins pacifiques, ces structures alignent depuis lurette leurs troupes sur le territoire français en s'appuyant sur la neutralité religieuse de notre Etat, dans l'ombre protectrice de laquelle elles prospèrent.
Le préfet des Hauts-de-France a donc fait œuvre salutaire, en prenant une décision à même de mettre une bonne fois à nu, disons, pour ne fâcher personne, le "modèle économique" qui a permis à cet établissement d'atteindre l'excellence aux dépens du contribuable tout en faisant profession à peine dissimulée d'enseigner à la jeunesse le chemin de la mosquée. Si le financement est irréprochable, comme le clament ses défenseurs, la logique veut qu'il soit obligé de fermer boutique. Le préfet a d'autant plus de mérite que sa décision intervient dans un contexte de quasi-unanimité propalestinienne.
J'ai par ailleurs relevé dans le journal Le Progrès (27 novembre) une autre décision qui chiffonnera aussi quelques turbans d'imams.
Bon, on me dira que tout cela n'est pas grand-chose et que ça ne dit rien des grands mouvements de fond (et de fonds) actuels et à venir. Certes, c'est sans doute vrai, mais je me permets de ne pas dédaigner les plaisirs procurés par ces chiquenaudes appliquées au nez des contempteurs de la laïcité, si prompts à entonner le cantique de l'islamophobie, celui qu'on aime tant chanter dans un certain entourage mélanchonard.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, musulmans, islamistes, djihad, islamophobie, coran, iran, guide suprême, ali khamenei, frères musulmans, wahabites, lycée averroès, préfet des hauts de france, journal le progrès, jean-luc mélenchon
vendredi, 17 novembre 2023
UNE BELLE BROCHETTE
BRAVO L'ARTISTE !!!
Il signe KIRO,
il dessine dans Le Canard enchaîné,
c'est formidable.
Le génial Cabu, virtuose du trait, faisait autre chose.
Mâtin, quel trombinoscope !!! aurait dit RENÉ GOSCINNY, directeur du défunt et regretté Pilote, qui s'y connaissait en talents de graphistes, puisque c'est lui qui avait recruté les grands et irremplaçables JEAN MULATIER (qui a fait le n°1 de la revue Mormoil qui en eut 7, comme tous les éphémères de l'époque : Tousse-Bourin, Surprise, Le Canard sauvage, Le Cri qui tue, etc.) et PATRICE RICORD, créateurs de la série des « Grandes Gueules», dont beaucoup de fabuleuses et inoubliables.
JEAN-CLAUDE MORCHOISNE leur a bientôt emboîté le pas. Grands hommes sortis de notre Grande Ecole Française du Dessin-Charge. L'Ecole du Grand Art. Dans l'ordre : Mulatier, Ricord, Morchoisne. Admirez le travail !
Et longue vie à KIRO, digne porteur du flambeau !
Comme j'ai prévu un peu trop radin pour l'identification, les amateurs reconnaîtront, de gauche à droite et de haut en bas : Bernard "Tumcherchesmec ?" Laporte, Gérard "MiamMiam" Larcher, Jean-Luc "Jevousdismerde !" Mélenchon, Christophe "Tenfaispasjassure" Castaner, Gérald "Fidiantresabrezlacanaille" Darmanin, Olivier "Ravidlacrèche" Dussopt, Xi "SaSuffisance" Jin Ping, Ilham "Cestmoilmeilleur" Aliyev (Azerbaïdjan) et Ramzan "Salafisteüberalles" Kadyrov (Tchétchénie).
***
Oui, Cabu faisait autre chose. Lui, c'était le trait, magique, magnifique, rapide, souverain. C'était le croquis sur le vif, l'instantané, le geste.
KIRO et les grands portraitistes que j'évoque aujourd'hui, c'est davantage gravure, burin, taille-douce, eau-forte, et jusqu'à la peinture. Allez, on se fait plaisir avec son Monsieur Xi.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, journalistes, le canard enchaîné, caricature, pilote, rené goscinny, les grandes gueules, mulatier, ricord, morchoisne, trombinoscope, bernard laporte, gérard larcher, jean-luc mélenchon, christophe castaner, gérald darmanin, olivier dussopt, xi jin ping, ilham aliyev, azerbaïdjan, ramzan kadyrov, tchétchénie, humour, revue bd mormoil, cabu, bande dessinée, art, gravure, burin, taille-douce, eau-forte, peinture
dimanche, 12 novembre 2023
MARCHONS ! MARCHONS !
J'ai entendu dire qu'il allait y avoir aujourd'hui, dimanche 12 novembre, partout en France, des marches contre l'antisémitisme. J'applaudis l'initiative, même si je ne sais pas trop de qui elle émane précisément. L'Etat français officiel ? Un cartel de partis politiques ? Une pléiade d'associations militant pour la paix entre Israël et le Hamas ? Tout ça à la fois ?
Quoi qu'il en soit, il faut se féliciter que, pour une fois, le consensus rassemble les forces vives de la nation française. Ce n'est pas si souvent. Bon, c'est vrai, la France Insoumise fait bande à part, mais il faut comprendre le parti dirigé d'une main de fer par l'olibrius Mélenchon : ce nouveau "Danube de la pensée" (après le Roumain Nicolae Ceaucescu) marche le moins possible, souffrant de cors aux pieds dans ses chaussures trop neuves pour avoir eu le temps de s'assouplir, mais ne le dites à personne.
Cela dit, un détail continue à me chiffonner. Comment se fait-il que le Rassemblement national, le parti - Front National à l'origine - fondé autrefois par Jean-Marie Le Pen, ait décidé de se joindre à la foule bigarrée des gens qui ont été choqués, voire blessés, voire ulcérés, voire bouleversés par les agressions (verbales et autres) contre des synagogues et des membres de la communauté juive ?
On se souvient en effet que le père Le Pen ne reculait jamais devant un jeu de mot (« Durafour-crématoire ») ou une affirmation hasardeuse (le fameux « détail de l'histoire ») qui manifestaient, disons, une certaine porosité aux idées héritées d'une tradition antisémite solidement implantée dans notre pays — cela étant dit sans même remonter à l'affaire Dreyfus. C'est sur de telles idées que le Front National avait recruté la plus grande grande partie de ses membres.
Il faut croire que la fille, après s'être débarrassée de la figure encombrante du fondateur, a réussi le tour de force de faire le ménage dans les rangs, jusqu'à le rendre, de la cave au grenier, propre et net de toute pensée suspecte. Je persiste cependant à m'interroger. Marine Le Pen, si prompte à brandir l'étendard de La Marseillaise comme preuve de son patriotisme, a-t-elle bien médité tout le sens des paroles de ce chant guerrier ?
Quand elle entend :
« Marchons, marchons,
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons ! »,
pour elle — et tout son parti derrière elle —, dans les veines de quel genre de population coule-t-il, ce "sang impur" ? A qui pense-t-elle au juste ? Est-ce que ce ne serait pas, par hasard, précisément un sang à la teneur quelque peu "sémitique" ? Ne subsisterait-il pas, dans les profondeurs inavouées du parti lepéniste, des traces de ce passé soi-disant révolu ?
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que la décision de mêler sa formation à la masse des gens pour qui la haine des juifs reste, sincèrement ou politiquement, une obscénité innommable, constitue un assez joli coup tactique, qui oblige tous les autres groupes à se situer par rapport à elle. Disons-le carrément : Marine Le Pen doit aujourd'hui rigoler comme une bossue à l'idée d'avoir foutu un magnifique merdier dans le camp d'en face. Gauche et droite ne savent plus où elles en sont. Signe peut-être que la France elle-même ne sait plus du tout où elle en est. La France semble être devenue un bateau ivre.
Et on observe mine de rien que, quoi qu'en disent les commentateurs, Marine Le Pen est en train de réussir sa "dédiabolisation" de l'héritage paternel, puisque, à part les Insoumis, aucun autre groupe n'a fait part d'une quelconque répugnance à défiler aux côtés des fachos. Tout au plus de légères réserves ont-elles été émises ici ou là.
Et c'est cela qui devrait faire peur. Je n'insiste pas sur l'histoire du loup qui se change en agneau, mais il y a de ça. Car la Le Pen fait sans doute un pas de plus en direction du but qu'elle s'est fixé : le pouvoir. Pour cela, elle est prête, qu'on se le dise, à modeler son discours sur la forme des clés qui lui en ouvriront les portes. Ses convictions à elle importent-elles ? En a-t-elle seulement ?
C'est une autruche. C'est une matière plastique. Tout lui est bon, pourvu que cela la rapproche de l'objectif présidentiel. Quand elle l'aura atteint, qu'y fera-t-elle ? Quelles décisions prendra-t-elle ? L'inquiétante question se pose d'autant plus qu'elle ne sera pas seule : tout un entourage gravite autour de cette figure qui se veut centrale. Et une belle partie de cet entourage, qui sert de marchepied à Marine Le Pen et qui n'apparaît guère à l'avant-scène médiatique, est l'héritière de tout un passé lourd de menaces.
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Note : le terme "antisémite" désigne exclusivement les juifs, dit-on. Mais c'est oublier, ce faisant, un tas d'autres collectivités, comme le montre la définition que le Petit Larousse Illustré donne du mot "sémite" (surligné par mes soins, pour cause d'actualité).
On constate ici que les Arabes et les Hébreux sont au moins cousins (par la langue qu'ils parlent).
En gros, le mot désigne tous ceux qui parlent une langue sémitique. Je trouve que ça fait beaucoup de gens dans le même sac. Alors pourquoi seulement les juifs, dans "antisémite" ? Le Grand Robert est plus précis, et fait bien la différence d'usage, qualifiant la réduction du terme aux seuls juifs d' « abusive ».
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Ci-dessous, la preuve que les idées en France sont dans le fond du glou-glou.
« Légèrement » !!! Farpaitement !!! Quelle trouvaille !!! Quel titre !!! Quelle santé !!! Quelle analyse !!!
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juifs, antisémites, marche contre l'antisémitisme, la france insoumise, jean-luc mélenchon, emmanuel macron, marine le pen, jean-marie le pen, israël, hamas, front national, rassemblement national, durafour crématoire, chambres à gaz détail de l'histoire, la marseillaise, marchons marchons, sang impur, dédiabolisation, petit larousse illustré, dictionnaire grand robert
vendredi, 01 septembre 2023
SÉGOLÈNE, CANDIDATE D'UNION A GAUCHE ?
MIEUX VAUT EN RIRE !
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Avec Hanouna.
Ségolène dans le rôle des nouilles ? L'idée me réjouit fort. Et qu'on ne vienne pas se plaindre du menu : « Quoi, des Nouilles enCore ? »
Candidate "de gauche" — je me gausse ! — qui va faire le guignol chez Cyril Hanouna et Bolloré : permettez-moi de me gondoler.
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Avec Mélenchon.
A observer dans les détails !
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Avec Olivier Faure (je précise : du Parti Socialiste, hi hi hi !!!).
« En avant vers d'autres victoires ! », comme le clamait Ségolène après sa déculottée bourrée de "bravitude" en 2007.
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En mission diplomatique.
"Ambassadrice des pôles", c'était bien une fonction digne de ses qualités, de ses compétences, et même de ses ambitions ! Il faudrait lui conseiller d'aller se remettre au frais, non ?
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Moralité : si Ségolène Royal est adoubée, ce sera bien le signe qu'il n'y a plus de forces organisées de gauche en France. Cette gauche "unie" est bien partie cette fois pour faire un magnifique 1,5% aux élections européennes !
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Note : Dessins parus dans Le Canard enchaîné du 30 août 2023, signés dans l'ordre Diego Aranega, Kiro, Dutreix et Lama.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, politique, france, gauche, jean-luc mélenchon, ségolène royal, cyril hanouna, olivier faure, ps, nupes, parti socialiste, eelv, europe écologie les verts, marine tondelier, françois ruffin, élections européennes
jeudi, 02 mars 2023
C'EST LUI-MÊME QUI L'AFFIRME ...
... MÉLENCHON !!!
Dessin (un peu arrangé par mes soins) de Delambre, paru dans Le Canard enchaîné du 22 février 2023.
08:17 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, politique, jean-luc mélenchon, lfi, la france insoumise, la nupes, partis de gauche, assemblée nationale, réforme des retraites
mardi, 21 juin 2022
COMMENT GOUVERNER ...
... AVEC DES DÉPUTÉS INGOUVERNABLES ?
Mais ça pourrait aussi être le conseil des ministres.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, hergé, les aventures de tintin et milou, les sept boules de cristal, politique, chambre des députés, jean-luc mélenchon, marine le pen, emmanuel macron, élisabeth borne
lundi, 20 juin 2022
MÉLENCHON EN PLEINE FORME
Mélenchon voit l'avenir en éléphant rose.
N'empêche que le père Mélenchon qui, en formant la N.U.P.E.S., avait dans l'idée d'exercer sur les 131 députés élus sous la nouvelle bannière une hégémonie sans partage via La France Insoumise, il l'a "in the baba" : sollicitées pour ne former qu'un groupe parlementaire étiqueté NUPES, les autres composantes ont répondu "Niet" avec une belle unanimité.
17:17 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, hergé, tintin et milou, le lotus bleu, toung si nan pei, jean-luc mélenchon, politique, france, société, élections législatives, assemblée nationale, emmanuel macron, nupes
samedi, 18 juin 2022
LÉGISLATIVES : QUESTIONS
1 - C'est une information qui n'a pas fait les "unes" des journaux : comment se fait-il qu'à l'issue du premier tour, seuls cinq pelés se sont retrouvés dûment élus ? C'est sûr que le 12,5 % des inscrits comme condition pour être admis au second tour des législatives rend bien difficile une élection au premier tour, comme on l'a vu avec Marine Le Pen, dont les 55 % des suffrages exprimés au premier tour n'ont pas suffi.
Je ne connais pas suffisamment les subtilités des raisonnements de ceux qui ont imposé cette règle exigeante, et je n'ai pas trop analysé ses effets proprement démocratiques, mais cinq élus à l'issue du premier tour, je trouve ça pour le moins étrange. Est-ce que ce sont les mêmes qui freinent des quatre fers pour empêcher de comptabiliser les bulletins blancs parmi les mêmes suffrages exprimés ?
2 - Combien, parmi les nombreux textes de lois votés entre 2017 et 2022, ont été rédigés par des députés de la précédente Chambre ? Et combien par le gouvernement ? Il faut savoir que les premiers s'appellent des "propositions de loi", alors que les seconds sont des "projets de loi". Rien que par les appellations, on a une idée de qui, des gouvernants ou des représentants du peuple, a la priorité par principe.
Ce qui est au moins bizarre, pour ne pas dire scandaleux, c'est que le rôle des députés n'est pas seulement, ni même principalement, de voter les lois, mais de les concevoir et surtout de les RÉDIGER, bon sang de bois ! Qu'est-ce que c'est, ce Palais-Bourbon devenu une simple chambre d'enregistrement des volontés gouvernementales ? Qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui : « NOUS SOMMES ICI PAR LA VOLONTÉ DU PEUPLE » ? C'est juste devenu une phrase ampoulée, grandiloquente, dérisoire.
Pourquoi voudriez-vous que les électeurs français se mobilisent pour élire des godillots dociles, une simple masse de manœuvre au service des décideurs politiques, au premier rang desquels le président lui-même ? Franchement, à quoi ça sert, un député, si ce n'est pas lui qui la fait, la loi ?
Pourquoi croyez-vous que Macron attend des Français qu'ils lui envoient une majorité absolue ? Réponse : pour que les députés soient à la botte ! Bien qu'officiellement le président n'ait pas le droit d'entrer dans le Palais-Bourbon, est-ce qu'on peut encore décemment appeler ce système un "régime parlementaire" ? Puisque, en réalité, tout est fait pour que soit exécutée la volonté de l'élu principal ?
3 - Questions subsidiaires : quels problèmes insurmontables posait le septennat ? Quelle était l'intention des gens qui ont instauré le quinquennat ? Et de ceux qui ont calqué le mandat parlementaire sur le mandat présidentiel ? Et de ceux qui ont "inversé le calendrier" pour élire la Chambre dans la foulée du Président ? Les méfaits de la cohabitation étaient-ils tels que les gouvernants avaient les mains complètement liées ?
Conclusion : J'ai bien peur que le député n'ait aujourd'hui d'autre utilité que celle d'apposer la signature de la soi-disant "volonté du peuple" au bas du parchemin portant la volonté présidentielle. Le député français n'est, par définition, dans un tel système, qu'une caution officielle, un homme de paille, un prête-nom, une marionnette, un fantoche. Et ce ne sont pas les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon qui m'en feront démordre.
Ajouté le lundi 20 juin 2022 :
Oui, bon, j'avoue, j'ai tout faux. Macron se retrouve Gros-Jean comme devant, avec une Chambre "ingouvernable" (quelques journalistes). Et ça, ça me réjouit. Ben dis donc, il va être obligé de négocier, de marchander et de faire de la politique. J'avais pas vu non plus Marine Le Pen en train de doubler par la droite, même qu'elle a pas eu besoin de la proportionnelle !!! Maintenant, je vois arriver un gros point d'interrogation. C'est encore une question, mais alors mastoc, la question !!! Que va-t-il arriver ? Mon dieu quel suspense !!!
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jeudi, 16 juin 2022
MÉLENCHON ET LA POLICE
DISPONIBLES DANS NOTRE GRANDE SÉRIE :
LES AVENTURES DE JEAN-LUC MÉLENCHON.
1 - MÉLENCHON PERSISTE ET SIGNE.
2 - MÉLENCHON A LA PLAGE.
3 - MÉLENCHON AGGRAVE SON CAS.
4 - MÉLENCHON FAIT DU SKI.
5 - MÉLENCHON SE FAIT BEAUCOUP D'AMIS.
6 - MÉLENCHON PART EN VACANCES AU VÉNÉZUELA.
7 - MÉLENCHON COSMONAUTE.
8 - MÉLENCHON DÉTECTIVE.
9 - MÉLENCHON SE FAIT ENCORE REMARQUER.
10 - MÉLENCHON JOUE DU PIPEAU.
11 - MÉLENCHON FAIT UNE EXCELLENTE TÊTE DE GONDOLE (suggéré le 17/6 par H., après discussion avec un membre actif de la NUPES au marché).
(Rayez les mentions indésirables et ajoutez autant de titres qu'il vous semblera nécessaire. On pourrait peut-être lancer un concours, non ?)
C'est évidemment un dessin de Marcel Gotlib (La Rubrique-à-brac). J'ai juste enlevé deux petites bulles.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, gotlib, rubrique-à-brac, commissairer bougret, bougret charolles, jean-luc mélenchon, la france insoumise
dimanche, 01 mai 2022
C'EST LE PREMIER MAI, PARAÎT-IL
UN PEU D'HISTOIRE A DESTINATION DES DÉFILEURS DU 1er MAI.
Dessin de couverture pour une revue inclassable de 1978. On voit ici comment Siné voyait les choses à l'époque, année d'élections législatives, si je ne me trompe pas : la gauche était majoritaire en nombre de suffrages, mais minoritaire en sièges de députés. Le scrutin majoritaire à deux tours avait fait son œuvre, mais aussi et peut-être surtout le redécoupage à la petite scie des circonscriptions par le ministre de l'Intérieur de l'époque (Pasqua ??).
Quoi qu'il en soit et avec le recul, c'est le travailleur qui est le dindon de la farce, comme l'accession de François Mitterrand à la présidence en administrera la preuve de façon éclatante. Et ce n'est pas ce qui s'est produit ensuite (Jospin 1997-2002, parti la queue entre les jambes) qui peut faire dire le contraire, malgré toutes les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui.
Quant aux partis dits "de gauche", à force de trahisons, de louvoiements, de revirements et de compromissions, ils n'ont plus ni adresse, ni numéro de téléphone, ni fichier d'adhérents, ni même de militants. Ah si ! pardon ! Tous les samedis matins sur la place de la Croix-Rousse, juste devant la pharmacie qui fait l'angle, on peut voir quatre ou cinq "camarades" qui ont l'air inoffensifs, mais assez convaincus pour s'efforcer de fourguer L'Humanité-Dimanche aux nombreux passants.
La différence avec 1978 (et 1981), c'est qu'on a eu largement le temps d'enterrer l'espoir de changer quoi que ce soit au monde comme il va mal. Et quarante-six ans après, ce ne sont pas les sommations lancées par l'olibrius Mélenchon aux groupuscules autrefois arrogants et sûrs de leur force, aujourd'hui exsangues (P.S., P.C., R.G.), qui ont quelque chance que ce soit de le ressusciter.
Dites-moi que je me trompe.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections législatives 2022, élections législatives 1978, jean-luc mélenchon, parti socialiste, parti communiste, défilé du 1er mai, fabien roussel, olivier faure, anne hidalgo, l'humanité dimanche, revue le fou parle, siné, lyon, croix-rousse
lundi, 11 avril 2022
BULLETIN DE VOTE ET GUEULE DE BOIS
C'EST ÇA, LA FRANCE ?
Je ne sais pas combien nous sommes à savoir de quel album de B.D. est tirée cette vignette angoissante et géniale. Toujours est-il qu'elle me semble figurer avec une assez bonne exactitude l'état de la population française au lendemain du premier tour de la présidentielle.
Qu'un tiers de mes compatriotes ait pu gober le discours mielleux de Marine Le Pen (+ Zemmour + Dupont-Aignan) sur le pouvoir d'achat (+ immigration + sécurité) a quelque chose de stupéfiant. Dans quel état de déboussolement intellectuel et moral se trouve cette partie de la France qui semble prête à se jeter dans une aventure dangereuse !?
Pour expliquer cette situation, j'ai personnellement tendance à incriminer l'absence d'individualités dotées d'une carrure et d'une envergure d'homme d'État, au sens le plus noble du terme. Je tiens le "Femme d'État" de la profession de foi de la Le Pen pour du pur matamorisme : trouvaille de communicant doué. Pour moi, homme d'Etat, ça veut dire quelqu'un (homme ou femme) qui voit plus large et plus loin que quiconque, quelqu'un qui voit plus haut que sa petite personne, et surtout quelqu'un qui met ce qu'il sait et ce qu'il peut au service de quelque chose de beaucoup plus grand que lui, quelque chose qu'il sait formuler, et qu'il fait partager au plus grand nombre.
En dehors de ce désert (je n'en vois pas un pour racheter l'autre), j'aperçois une autre cause, plus sourde, plus lancinante, plus permanente : la métamorphose de toute une classe politique, depuis 1945, sous l'influence d'un nouveau mode de sélection des élites. Je veux évidemment parler de la lente conquête, puis de l'accaparement de tous les leviers du pouvoir par une catégorie trop homogène de premiers de la classe, une sorte de mafia par cooptation de "méritocratie", dont le souci est en priorité d'administrer, autrement dit de gérer l'existant.
Quand tout le personnel politique (ou peu s'en faut), toute la haute fonction publique, tout l'encadrement dirigeant des grandes administrations et des ministères sont composés de personnes ayant été nourries, dans quelques grandes écoles et en suivant des trajectoires à peu près identiques (sciences-po-ENA-assistant-parlementaire-député-etc.), des mêmes éléments de structure intellectuelle et de grilles de lecture du réel, la France se met à fonctionner selon le principe d'une endogamie mortifère, façon certaine, à la longue, de faire du corps national un corps dégénéré (une variante des aberrations par consanguinité).
En disant cela, je ne prétends aucunement donner des clés de compréhension. Moi aussi, je patauge. Il faudrait aussi faire une place à l'immense mouvement de privatisation qu'on observe depuis un demi-siècle. Je pense ici, par exemple, au recours massif du gouvernement français aux contributions onéreuses du cabinet de conseil McKinsey. Je pense aussi au démantèlement des services publics et au rétrécissement des interventions de l'Etat. Je pense au constant effort de désindustrialisation de la France accompli par les lobbies d'actionnaires.
Je pense à l'état d'assez grande déréliction dans lequel se trouve le système éducatif, sous les coups de boutoir successifs de réformes à la fois idéologiques et budgétaires (toujours sous couverture pédagogique, bien entendu) ; un système éducatif qui ne sait plus où il en est et qui ne parvient plus à former de véritables citoyens conscients et responsables, et qui laisse sortir de ses murs une masse d'aveugles capables de se pendre au cou d'une meneuse de meute aux dents et aux lames affûtées.
La conclusion est amère et triste.
Note : On savait déjà le Parti "Socialiste" en état de mort cérébrale (pensez, même le politiquement minuscule Jean Lassalle fait mieux que la petite et piteuse Hidalgo) : cela se confirme, mais j'attendrai les législatives pour délivrer le permis d'inhumer. Même chose pour la petite Pécresse. Quant à l'olibrius énergumène qui n'a d'insoumis que le nom, j'imagine que sa préoccupation la plus urgente est désormais de retrouver bientôt son fauteuil de député. Rien que des pensées élevées, quoi.
09:00 Publié dans DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, politique, élection présidentielle, emmanuel macron, marine le pen, rassemblement national, la république en marche, jean-luc mélenchon, la france insoumise, anne hidalgo, parti socialiste, jean lassalle, valérie pécresse
jeudi, 07 avril 2022
TROMBINOSCOPE OU TIR AUX PIPES ?
Voilà, j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres, ce matin mercredi 6 avril. Quel mot d'ordre aura votre préférence ? "Le camp des travailleurs" ? "Choisir la liberté" ? "Ensemble changeons d'avenir" ? "Faire face" ? "La France authentique" ? "Femme d'Etat" ? "Nous tous" ? "Un autre monde est possible" ? "Le courage de faire" ? "L'urgence anticapitaliste" ? "La France des jours heureux" ? "Pour que la France reste la France" ?
Est-ce qu'on pourrait faire un poème en mettant toutes ces bribes de pensée ["pensée", vous croyez ?] bout à bout ? Une comptine pour enfants des écoles ? Un refrain de chanson comique ? Peut-être même certains prendraient-ils au sérieux le texte de cette chanson ?
Quoi qu'il en soit, ils sont venus, ils sont tous là, bien propres sur eux, y a même Eric le fils maudit, elle va mourir la Mamma. Une enveloppe format A5, complètement bourrée, avec mon nom et tous mes prénoms (mais sans les bien connus Pacôme, Hégésippe et Ladislas, car je ne suis hélas pas comte de Champignac) bien alignés. J'avais reçu quelques jours auparavant une carte d'électeur.
Tout ça est très gentil et sûrement plein de bonnes intentions à mon égard, mais les gens qui m'ont adressé tous ces papelards ne sont apparemment pas au courant d'un détail : je ne me revendique pas formellement abstentionniste (quoique ...) et je ne fais aucun prosélytisme, mais je deviens au fil du temps et sans le crier sur les toits, en France, le plus grand collectionneur de cartes d'électeur vierges à mon nom, que je me suis fait un honneur de ne jamais déflorer en les laissant souiller par des mentions assez vulgaires, du genre "A voté" ou "10 avril 2022".
Je note que toutes ces trombines se présentent très nettes sur un fond flou, à l'exception de trois : deux avec drapeau rouge et une avec fragments de nature et de têtes de peuple (jeune, le peuple, selon toute apparence). Je note qu'une seule candidate a l'audace de ne pas faire figurer son patronyme sur la photo. Je trouve ça culotté. Et puis franchement, "femme d'Etat", quelle trouvaille !
Je note qu'une autre candidate présente la mine d'un petit faux sourire plaintif qui donnerait presque envie de la rassurer et de la protéger. Quant à une troisième, elle a sans doute préféré se faire passer pour une oie blanche (mais tirant sur le brun pour ce qui est du capillaire), ce qu'assurément elle n'est pas.
Je note que les communicants d'un des candidats ont pioché dans les recettes de la P.N.L. (le regard braqué vers le haut à droite), vous savez, ce catalogue des "trucs" qu'on enseigne aux vendeurs au porte-à-porte pour convaincre de pauvres diables d'acheter à crédit une encyclopédie en vingt-quatre volumes ou un aspirateur à seize soupapes monté sur turbo-compresseur.
Mais quel que soit le style adopté et que la photo soit ratée ou non, voilà les douze yaourts que le supermarché "France" offre sur ses rayons. Douze promesses de délices. Douze façons d'annoncer des lendemains qui chantent. Douze promesses que l'avenir ne tiendra pas.
Le problème, c'est que je ne mange des yaourts que quand j'y suis contraint et forcé, par exemple lorsque je me trouve sur un lit d'hôpital, c'est-à-dire assez rarement il faut bien dire, parce c'est la seule nourriture à peu près mangeable qu'on y trouve.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : Evidemment que je plaisante, évidemment que j'exagère, évidemment que je galèje, évidemment que je débloque à plein tube. Mais pour le moment, c'est la seule issue de secours que j'aie trouvée au monde que je vois, que j'entends et qui nous aime de moins en moins.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, france, élection présidentielle, nathalie arthaud, nicolas dupont-aignan, anne hidalgo, yannick jadot, jean lassalle, marine le pen, emmanuel macron, jean-luc mélenchon, valérie pécresse, philippe poutou, fabien roussel, éric zemmour
dimanche, 06 mars 2022
LE CHOIX DU CHÔMAGE (fin)
Pour terminer cette petite série consacrée à la façon dont des générations d'hommes politiques ont "abordé" la question du chômage, je voudrais rendre hommage aux auteurs de Le Choix du chômage (Futuropolis, 2021), le journaliste Benoît Collombat et le dessinateur Damien Cuvillier, ainsi qu'à leur éditeur Futuropolis en la personne de Claude Gendrot.
Tout commence lors d'une rencontre en octobre 2016 à Saint Malo, au Festival Quai des Bulles, autour d'une table.
Car s'il s'agit au départ d'un projet qui pourrait sembler un peu trop ambitieux, on trouve à l'arrivée un ouvrage très important pour qui veut comprendre comment il se fait que la France ait, au cours du temps, laissé démanteler toutes les structures qui faisaient de la collectivité française un Etat social. C'est-à-dire un pays, pour ce qui touche les fournitures d'eau, gaz, électricité, les services de la Poste et autres institutions contrôlées par l'Etat, où l'on ne parlait pas de "client" mais d'"usager des services publics". On admettra sans trop de façons, j'espère, que ça change tout. Collombat et Cuvillier ont, pour faire aboutir le projet, abattu une besogne pharaonique pour rassembler, "scripter" et dessiner la substance du sujet. Grâce leur soit rendue.
Il n'a jamais été question pour moi de faire ici le tour exhaustif de ce bouquin majeur en entrant dans toute la complexité des notions et dans la succession des moments de la mise en place douloureuse du nouveau système économique, inspiré et importé directement des pays anglo-saxons. C'est avec raison que les auteurs parlent dans leur sous-titre de "violence économique". J'ai voulu simplement donner une place visible (tant que faire se peut) à une démarche peu banale, engagée et surtout salutaire. Peut-être que ces quelques pages donneront l'envie à quelques-uns de lire le livre ? Après tout, est-il prouvé qu'il n'y a pas de miracle ?
Je retiendrai en particulier deux ou trois citations de la page 20 (ci-dessus), tirées d'un livre paru en 1985 et signé d'un certain Jean-François Trans, pseudonyme collectif pour François Hollande, Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Jouyet et Jean-Pierre Mignard, dont trois au moins se sont fait largement connaître ensuite. Certaines de ces citations permettront de comprendre pourquoi la gauche a trahi la classe des travailleurs en se ralliant à l'économie de marché.
D'abord un belle énormité : « Lever les barrières qui protègent les secteurs assistés, car la concurrence est fondamentalement une valeur de gauche ». C'est-y pas clair, tout ça ?
Et puis cette perle : « La gauche épuise son crédit quand elle s'acharne à surestimer le nombre des démunis et la fortune des plus favorisés ». C'est-y pas beau, celle-là ?
Et puis ces deux professions de foi : « Le choix de la compétitivité .... La baisse des prélèvements obligatoires ... ». Déjà des traîtres.
Si le total des candidats de gauche à la présidentielle arrive tout suant et à bout de souffle à 20% dans les sondages, ce n'est que justice, finalement. Il n'y a plus de parti socialiste, le champion des trahisons des "idéaux" de la gauche. Le parti communiste a porté à sa tête un type qui a l'air bien (Fabien Roussel), mais pourquoi ces gens persistent-ils à s'appeler "communistes" ? Mélenchon a gardé, sous le vernis d'arrondissement des angles, son côté "olibrius", malgré ses indéniables qualités d'orateur (mais Macron en est un autre).
Du coup, c'est l'ensemble des classes populaires qui se retrouvent à poil, sans défenseurs, parce qu'elles ont été lâchées par des gens qui ont promis, promis, promis et qui, dans leur cuisine à l'abri des regards, ont concocté la nouvelle donne, celle que l'on connaît aujourd'hui : chômage, précarité, et ce qui s'ensuit : la colère. On peut compter sur le prochain probable président de la République pour continuer dans la même voie et pour aggraver la situation du plus grand nombre. Heureusement, il reste les bâtons et autres instruments de la police, comme on l'a vu avec les "gilets jaunes" il n'y a pas si longtemps.
On l'a compris : ce que je retiens en priorité de Le Choix du chômage, de Benoît Collombat, journaliste, et Damien Cuvillier, dessinateur, c'est qu'ils racontent l'histoire de l'offensive du néolibéralisme anglo-saxon en France, offensive menée par des forces néolibérales proprement françaises, convaincues par nature, mais qui s'est révélée victorieuse grâce à la complicité active de gens qui se disaient de gauche, et qui ont fait fi de – disons – "l'identité française", pour des motivations purement économiques, en même temps qu'ils jetaient aux orties les vieilles convictions de justice sociale, de bien commun, voire d'universalité des valeurs.
Je veux dire que, s'ils se sont fait "une certaine idée de la France", c'était celle d'une simple machine productive qu'il s'agissait de rendre puissante et compétitive sur un marché de plus en plus soumis non plus à la volonté politique des peuples, mais aux lois aveugles de l'économie, et dans un monde de plus en plus fondé sur la compétition entre nations, voire entre individus, et pour tout dire, un monde de plus en plus concurrentiel et globalisé. Il s'agissait d'adapter et de fondre l'identité de la France dans le "concert" (je me gausse) des nations, au lieu de promouvoir contre vents et marées - et pourquoi pas imposer en Europe - les structures d'un Etat social à la française. Les auteurs nomment cela la violence économique. C'est la pure vérité.
Cette France marchande gouvernée par les forces de l'argent n'est pas la mienne. Oui, je sais, ma France a disparu corps et bien, sans espoir de retour : aucune illusion là-dessus. Mais je réponds que je peux me permettre de ne pas adhérer.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, le choix du chômage, benoît collombat, damien cuvillier, éditions futuropolis, claude gendrot, saint malo festival quai des bulles, services publics, violence économique, françois hollande, jean-yves le drian, jean-pierre jouyet, jean-pierre mignard, anne hidalgo, jean-luc mélenchon, fabien roussel, parti communiste, parti socialiste, emmanuel macron, élection présidentielle, gilets jaunes
samedi, 11 décembre 2021
TOUT VA MIEUX !!!
Ni pessimiste, ni optimiste : objectif !!!
LA POLITIQUE EN FRANCE.
Je ne suis pas sûr qu'on puisse trouver dans les époques précédentes une telle médiocrité, voire une telle insignifiance dans le personnel politique qui aspire à prendre en 2022 la direction de la France.
Macron est-il un "Homme d'État" ? Qu'est-ce qu'un "Homme d'État" ? Au premier abord, on pense à quelqu'un qui se fait "une certaine idée de la France" (suivez mon regard) ? En tout cas, quelqu'un qui met sa petite personne au service entier de la nation dont il prend le destin en main. Je veux dire qui subordonne cette petite personne à l'ambition qu'il assigne au pays avec l'assentiment des gens qui l'ont élu. C'est aussi quelqu'un qui se montre capable d'entraîner derrière son étendard assez de forces pour que ce soit le pays entier qui se mette en mouvement.
A entendre les nombreux, abondants et ronflants discours qu'Emmanuel Macron n'a cessé, et ne cesse de prononcer avec plus ou moins d'emphase, on a presque envie de le créditer de la noble appellation d'"Homme d'État". Malheureusement, ce qui me dissuade de le faire, c'est l'impressionnante déconnexion qu'il donne à observer entre ses paroles et les effets de ses paroles dans la réalité basse et concrète.
Le dernier exemple en date de cet écart ("gap" pour faire branché) est le programme qu'il a annoncé pour l'exercice français de la présidence du Conseil de l'Union Européenne : grandiose ! On va faire avancer l'Union, on va refonder Schengen, on va ..., on va ..., on va ... Le tout proclamé à sons de trompe, à la cantonade et à tous vents, genre : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! », pour être sûr de bien indisposer les partenaires européens par la posture prophétique.
Les Allemands, eux, quand ils entreprennent de former un gouvernement après leurs dernières élections législatives, ils font ça sérieusement, "à l'allemande" : on met deux cent cinquante négociateurs (n'oublions pas les négociatrices en ces temps de féminisme policier) bien décidés à prendre le temps qu'il faudra pour constituer une plate-forme commune (définition précise et contraignante des articles du programme, répartition des postes, etc.) qui permette l'exercice commun du pouvoir. Pas de grande proclamation : environ deux mois plus tard, on publie le résultat de ces négociations, qu'on peut imaginer âpres et méticuleuses.
Tout le monde a compris à quel carburant tourne le moteur d'Emmanuel Macron : le vent, la soufflette, la gonflette, la boursouflette. Il ferait très bien en éolienne : du vent, c'est ce qu'il lui faut pour avoir l'impression d'agir. Sauf qu'il n'est pas encore branché sur le réseau : entre lui et la réalité, le courant ne passe pas. Moi qui le traitais de "baudruche" dans un billet de février 2017, avant la présidentielle, je ne croyais pas si bien dire.
En même temps (cette formule !!!), il ne faut pas oublier que pendant qu'il cause, le capitalisme sauvage, dont Macron reste un militant fanatique, quoique discret, continue à étendre ses ravages dans l'économie française, comme le montre le dernier exemple en date : la fonderie S.A.M. dans le bassin de Decazeville dans l'Aveyron. Et je n'évoque que pour mémoire le naufrage de la médecine hospitalière ou de l'institution judiciaire.
Il y a des probabilités pour que le prochain président de la France se nomme de nouveau Emmanuel Macron. En face de lui, qui ? QUI ? Passons très vite sur ce qu'il reste de la gauche : de Mélenchon le va-de-la-gueule à Jadot qui fait semblant de croire en son étoile, et du coco presque anonyme qui se prépare à recueillir 1,78 % des voix à la pauvre Anne Hidalgo, victime expiatoire de tous les méfaits commis par le Parti Socialiste à l'encontre des travailleurs, il n'y a plus personne.
En revanche, à droite, on a le vent en poupe, et les parts de marché semblent assez copieuses pour nourrir les appétits. Marine Le Pen ? On connaît son incompétence en matière économique. On a une idée de ce qu'a des chances de donner dans les urnes sa politique de "dédiabolisation". Eric Zemmour ? Désolé : impossible pour moi de prendre ce guignol au sérieux. Je me dis que cette candidature farcesque, qui peut croquer quelques mollets au Rassemblement National, c'est tout bénef pour Macron. Reste Valérie Pécresse, à propos des chances de laquelle je me garderai de tout pronostic, tant j'ignore tout de la cuisine propre aux "Républicains" en général et à la gestion de la Région Île-de-France en particulier.
Moralité et conclusion : qu'il s'agisse de l'actuel Président et bientôt candidat ou des concurrents plus ou moins sérieux et crédibles, déclarés ou à venir, je reste effaré par la petitesse, la bassesse, l'insignifiance de tout le personnel qui se présente aux suffrages des Français. Je me pose la question : le peuple français a-t-il les élites qu'il mérite ? Si tel est le cas, ce serait le signe d'une effrayante déliquescence de l'âme collective. Et j'ai malheureusement l'impression que tel est le cas. Il est aussi possible que ce soit le système de sélection des élites en lui-même qui aboutisse à l'élimination des gens dotés des capacités, de la volonté, de l'intelligence et du charisme qui font "l'Homme d'État".
Tout ce qu'on peut constater, c'est qu'il n'y a pas d'Homme d'État parmi les personnalités les plus en vue dans les médias, dans les Assemblées ou dans les Ministères. Ceux qui pourraient prétendre à ce titre sont soigneusement écartés par les gens en place. Partout ce ne sont que premiers de la classe qui se rêvent en apprentis épiciers, petits chefs de bureau, comptables plus ou moins experts, mais bénéficiant de la voiture de fonction et autres signes du pouvoir (la cave de l'Hôtel de Lassay suscite paraît-il de terribles convoitises).
La France, elle, peut aller se rhabiller.
Voilà ce que je dis, moi.
09:42 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, politique, hommes politiques, homme d'etat, une certaine idée de la france, emmanuel macron, allemands, allemagne, fonderie sam, désindustrialisation, jean-luc mélenchon, yannick jadot, anne hidalgo, marine le pen, éric zemmour, rassemblement national, les républicains, région île-de-france, valérie pécresse
mardi, 11 mai 2021
A QUOI RESSEMBLE LA GAUCHE EN 2021 ?
LES FORCES DE GAUCHE ?
ELLES RESSEMBLENT A ÇA !!!
Pas demain la veille que les gens qui travaillent trouveront quelqu'un de sérieux pour défendre leurs droits et leurs conditions de vie.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, société, politique, la gauche en france, jean-luc mélenchon, parti socialiste, olivier faure, benoît hamon, parti communiste français
mardi, 09 février 2021
COVID : LE VARIANT MELENCHON
Jean-Luc Mélenchon, à la tribune de l'Assemblée Nationale, s'adresse indirectement au Président de la République Emmanuel Macron pour lui dire — en termes choisis et avec toute la sobriété qui s'impose en de tels lieux — ce qu'il pense de la désorganisation de sa politique de santé et de son absence de cohérence et de stratégie dans la lutte contre la pandémie du Covid-19. François Ruffin, lui aussi député de La France Insoumise, reconnaissable à sa houppe, le ramène à un peu de réalisme en une phrase pleine de lucidité.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : covid-19, sars-cov-2, coronavirus, pandémie, jean-luc mélenchon, tintin, hergé, coke en stock, bande dessinée, humour, emmanuel macron, françois ruffin, la france insoumise, assemblée nationale, politique
mardi, 03 mars 2020
DES NOUVELLES DE FRANCE
1 – Lors de la soirée des Césars, si Adèle Haenel, Céline Sciamma, Virginie Despentes, Florence Foresti, Vanessa Springora et quelques autres djihadistes du féminisme avaient eu une guillotine, on aurait vu quelques têtes de messieurs rouler dans la sciure. Fini la justice : l'heure qui voit triompher la « sororité » est à la vengeance. A mort les salauds de mecs ! VENGEANCE !
2 – Pendant que les médias dégorgent à force d'être bourrés de la catastrophe coronavirale et nous serinent leurs conseils de méfiance, l'épidémie normale de la grippe normale continue à éclaircir en silence les rangs silencieux des personnes normalement vulnérables. Et pendant que le vacarme coronaviral occupe l'attention des Français, le gouvernement d'Edouard Philippe et Emmanuel Macron fait passer la réforme des retraites à grands coups d'article 49 alinéa 3 de la Constitution.
Il faut dire que les olibrius de l'opposition fanatisée sous la houlette de l'Olibrius en chef Jean-Luc Mélenchon ont tout fait pour discréditer la notion même de débat parlementaire, en déposant, entre 40.000 autres reformulations sans doute aussi subtiles, un amendement remplaçant dans le texte "annuel" par "chaque année".
Mais les olibrius de l'opposition ont tout à fait raison de répliquer que les bonimenteurs du gouvernement n'avaient qu'à pas commencer par les provoquer en demandant que soit examinée en "procédure accélérée" (pas de navette, mais un aller-retour entre les deux Chambres) une loi horriblement complexe à mettre en application, et qui concernera TOUS les individus français. Une loi au surplus que les bonimenteurs ont méticuleusement fait semblant de préparer en "concertation", mais qui, selon les avis les plus avisés (Dominique Rousseau, constitutionnaliste), souffre d'une IMPRÉPARATION congénitale.
Elle est pas belle, la France éternelle, dans le miroir des médias ?
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman polanski, cinéma français, j'accuse, adèle haenel, céline sciamma, virginie despentes, florence foresti, vanessa springora, soirée des césars, édouard philippe, emmanuel macron, réforme des retraits, jean-luc mélenchon, la france insoumise, chambre des députés, sénat, débat parlementaire, dominique rousseau
mercredi, 13 mars 2019
POURQUOI DES GILETS JAUNES ?
C'est Marie (de Montpellier) qui parle :
« Je n'allais pas sur les points de blocage, mais après l'intervention de Macron, j'ai pleuré.
– Pourquoi ?
– J'ai pensé à mes enfants. C'est bientôt Noël, et je vais leur offrir quoi ? Ils ne me réclament pas des Game Boy, des téléphones à 600€, des choses impossibles, même des livres, même un bon petit dîner, je n'ai pas de quoi. Je fais des boulots qui sont toujours précaires, et ça se termine au Secours Populaire à la fin du mois. J'ai écouté Macron, et j'ai bien compris : rien ne va changer. Rien ne va changer...
– Si, cent euros de plus pour les smicards.
– Mais je ne la touche pas, la prime d'activité ! Le Smic, je ne connais pas. Le dernier métier que j'ai fait, c'est auxiliaire de vie sociale, parce que j'ai un diplôme d'animatrice pour personnes âgées. Tu commences à 8 heures du matin chez madame Machin, tu termines à 8 heures du soir chez madame Truc, tu manges un casse-croûte dans ta voiture, et tu reçois ton chèque. 800€. Tu as une certaine responsabilité, tu t'occupes de personnes, tu évites les accidents, que les vieux s'étouffent, qu'ils chutent... 800€. On m'avait parlé d'un CDI, on m'avait dit : "Ça emploie, ça embauche", mais au bout de deux mois, c'était un autre son de cloche : "Les gens sont contents de vous, y a pas de problème, mais par contre les collègues vont revenir de maladie. On peut vous garder un peu quand même. Trois heures par semaine". Donc tu refuses, ça me ferait combien ? 130€ par mois. Et tu te retrouves sans RSA, il faut refaire ta demande, plus de Caf non plus, tu cumules les dettes. Sur mon bureau, il n'y a que des factures. Priorité, le loyer, les prélèvements de gaz, d'électricité. Pour la cantine ou les impôts, tant pis, je me dis : qu'est-ce que tu veux qu'ils me fassent ?
– Et pour la bouffe, les habits, tu te débrouilles comment ?
– Les fringues, c'est très cher, heureusement y a la Croix-Rouge à côté. Mais ma gamine de seize ans, elle ne le voit pas comme ça. Elle a envie de bling-bling. Même si, avec l'histoire des Gilets jaunes, elle change, elle réfléchit.
– Elle a envie de mettre un gilet jaune, elle aussi ?
– Pas trop. Ou alors, il faudrait un logo Nike dessus, un gilet customisé, très cintré...
– Mais pourquoi tu as pleuré, lundi ?
– Je suis blessée par son arrogance. Au moins, les autres, ils avaient un peu un côté humain. Là j'ai l'impression d'avoir une espèce de robot, préprogrammé. Je ne comprends pas son but. Pourquoi on va toujours vers l'intérêt financier, vers l'argent ? ».
Voilà pourquoi des gilets jaunes.
Voilà ce qu'elle dit, Marie, de Montpellier, à Emmanuel Macron : « J'y arrive plus. Faites quelque chose pour que je puisse m'en sortir, vous qui avez le pouvoir, à ce qu'on dit ».
Et vous savez ce qu'il lui répond, Emmanuel Macron ? « Vous n'y arrivez plus ? Je vous invite à mon "Grand Débat National". Vous pourrez y exposer vos revendications et avoir au moins une attitude constructive, plutôt que de passer votre temps à vous plaindre. Soyez une "force de proposition" ».
Parce qu'elle a des revendications, Marie de Montpellier, en dehors de celle d'avoir le droit de vivre décemment de son travail ? Elle a envie d'être "constructive", dans la situation où elle est ? Elle s'occupe de "politique", Marie ? Elle a des idées, Marie, sur le fonctionnement de la démocratie directe ? Sur le "référendum d'initiative citoyenne" ? Des propositions à faire sur l'organisation de la société ? Et surtout, elle ne se plaint pas, Marie : elle constate que c'est dur et elle trouve Macron arrogant.
Mais de qui te moques-tu, Manu ? Tu vois pas qu'elle n'en peut plus, Marie, tout simplement ? Que le bout du rouleau n'est pas loin ? Mais à qui crois-tu t'adresser, quand tu parles ?
Je précise que j'ai évacué du propos initial toute la narration qui accompagne cette interview. Sous le titre "Monsieur le Président", ce témoignage, poignant mais finalement banal tant il peut être partagé par une foule de gens, figure dans le dernier numéro paru de la revue Fakir (n°88, janvier-avril 2019), dont le rédacteur en chef est François Ruffin, journaliste et député La France insoumise, auteur par ailleurs du film Merci patron ! Un personnage atypique et décalé si l'on veut, insupportable par certains côtés, mais pour l'instant fidèle à quelques idées basiques, c'est-à-dire fondamentales, sur la justice sociale.
Les mots de Marie introduisent la publication de "bonnes feuilles" du livre de Ruffin Ce Pays que tu ne connais pas (Les Arènes, 2019), dans lequel il s'adresse à Emmanuel Macron, son ancien condisciple au lycée jésuite "La Providence" d'Amiens, pour lui rappeler les raisons qui en font un homme complètement déconnecté des réalités de la "France d'en bas". Je lirai peut-être le bouquin, qui m'a l'air bien instructif : ce que j'en ai lu dans ce numéro de Fakir livre un aperçu sommaire du premier de la classe, le jeune séducteur, condescendant, péremptoire et parfois bluffeur, que la France a élu en 2017, mais sous un jour qui fait descendre la statue de son piédestal.
Quand on lit le témoignage de Marie, on comprend pourquoi les gilets jaunes ne tiennent pas à devenir un parti politique, pourquoi les vrais gilets jaunes d'origine n'ont pas l'intention de se présenter aux élections européennes, pourquoi ils ne forment pas un "mouvement" (malgré les tentatives de récupération les plus crapuleuses, dont Le Pen et compagnie), pourquoi, dans l'ensemble, on entend dans leurs rangs les revendications les plus hétéroclites et les plus fantaisistes qui sont venues se greffer sur celles qui les ont poussés sur les ronds-points.
Marie de Montpellier nous dit précisément la vérité de la France d'en bas, celle que l'arrogance de la France d'en haut ignore superbement, celle de masses de gens qui se débattent dans les tribulations bien réelles du quotidien et des fins de mois difficiles. Voilà ce qu'elle nous dit, Marie de Montpellier : la dictature actuelle de l'économie écrase et appauvrit le plus grand nombre. C'est pas compliqué.
La seule et unique revendication des gilets jaunes de la première heure ? Un appel aux "responsables", non pas pour qu'ils causent au sujet des "desiderata des gilets jaunes", mais pour qu'ils agissent sur la situation qui rend leur vie intenable. Non, c'est pas compliqué : « Donnez du vrai travail ! Donnez du vrai salaire ! Rendez la vraie vie possible ! Faites quelque chose pour améliorer la vraie situation ! ».
Dans la même situation que Marie de Montpellier, ils sont aujourd'hui neuf millions. Voilà la vérité que les casseurs s'efforcent de bousiller, semaine après semaine.
Neuf millions de gilets jaunes potentiels. Neuf millions de Marie de Montpellier !
Merci Fakir ! Merci François Ruffin ! Vive le gilet jaune ! Vive Marie de Montpellier ! Tiens bon, Marie !
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gilets jaunes, françois ruffin, journal fakir, emmanuel macron, france, société, politique, lycée la providence, ce pays que tu ne connais pas, la france insoumise, jean-luc mélenchon, élection présidentielle, la france d'en bas, la france d'en haut
lundi, 08 mai 2017
ALORS QUOI, MAINTENANT ?
Ben oui, c'est Macron. Et alors ? C'est bien ce qui était attendu, non ?
Le merveilleux dans l'histoire, c'est que certains osent considérer ce choix comme une victoire, alors même que les électeurs français n'ont jamais autant voté CONTRE. Une VICTOIRE, vraiment, battre Marine Le Pen ? Allons donc. Admettons que bien des gens puissent se sentir aujourd'hui soulagés et rassurés. Mais une victoire ? Franchement, qu'est-ce qui a changé ? En tout cas, sûrement pas la situation, je veux dire l'état général du pays, avec sa masse de pauvres et ses régions désindustrialisées. Ce qui n'a pas changé, ce sont donc en effet tous les facteurs qui ont favorisé la montée du Front National. Marine Le Pen n'a pas eu tort, hier soir, de se féliciter de son résultat : elle a cinq ans devant elle pour préparer son accès au pouvoir. Si la Machine à fabriquer le Front National continue sur sa lancée, on peut déjà prévoir l'issue de 2022. On se souviendra alors de Soumission, le roman de Michel Houellebecq paru en 2015.
Je veux bien croire qu'Emmanuel Macron est plein de bonne volonté. J'espère qu'il a l'intention de changer quelque chose aux causes qui ont produit Le Pen au second tour, mais d'abord, dans quelle direction ? Et puis surtout, le pourra-t-il ? Avec qui va-t-il travailler ? S'il le fait avec les vieux crocodiles qui peuplent le marigot français depuis quarante ans, on peut déjà dire que les jeux sont faits. Il y a une chance, du côté du nouveau président, s'il arrive à faire élire des députés en nombre suffisant qui ne traînent pas le lourd passé des Fillon, Mélenchon, Valls, Le Drian, Lemaire et compagnie. S'il arrive à constituer une Chambre entièrement neuve. Et ça, c'est loin d'être gagné : les grandes manœuvres ont déjà commencé pour circonvenir et circonscrire le petit nouveau. Les résistances sont déjà en place, et bien enracinées dans le paysage. Les vieux crocodiles et autres grands prédateurs politiques ne vont pas se laisser tanner le cuir sans réagir : ils ont encore des crocs. Ce qu'il reste du Parti Socialiste et de l'ex-UMP (je ne digère pas "les républicains") a encore des structures et des réseaux. Et ça, ça ne s'efface pas d'un coup d'éponge.
Attendons de voir ce dont est capable ce petit jeune, brillant pianiste paraît-il. Je suis prêt à tout, y compris à être DÉÇU EN BIEN. Ce sera le cas s'il parvient à mettre en panne la Machine à fabriquer Le Pen, et si, grâce à lui, s'ouvre une perspective d'avenir un peu désirable. S'il y arrive, ce sera un véritable grand exploit sportif, que je serai tout prêt à saluer très très bas.
Sans préjuger de l'avenir et du possible, je souhaite à Emmanuel Macron bien du courage, de l'énergie, de la justesse dans le jugement et du pouvoir de persuasion.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, élection présidentielle, emmanuel macron, marine le pen, macron en marche, front national, françois hollande, parti socialiste, françois fillon, jean-luc mélenchon, manuel valls, le drian, bruno lemaire, michel houellebecq, houellebecq soumission
vendredi, 24 mars 2017
FAIRE BARRAGE AU F.N.
Il m’est impossible de comprendre pourquoi dix millions de Français ont passé la soirée de lundi 20 mars devant leur télé. Comme s'il pouvait sortir quoi que ce soit de nouveau d'un spectacle aussi lamentable. Cet appétit dévorant qui pousse une telle masse de gens à se jeter sur un tel plat de nouilles flasques me paraît proprement ahurissant. Vraiment, voilà les gens que les citoyens osent consentir à croire dignes de gouverner la France ? Eh bien franchement, le tableau n’est pas joli-joli et laisse entrevoir un avenir qui est tout sauf rassurant, quel que soit l’élu. Une population vautrée devant ce paysage de ruine, franchement, de quoi avons-nous l'air ?
Je sais bien que la perspective de voir la Le Pen accéder au trône présidentiel est très inquiétante. Mais soyons sérieux : comment en est-on arrivé là ? Au lieu de beugler « Au secours ! » devant la menace et d’appeler à « faire barrage au Front National », comment ne voit-on pas que si la Le Pen n’a jamais été aussi près du pouvoir, c’est que les politiciens des deux bords, droite et gauche réunies, l’ont bien voulu. Non, disons carrément qu'ils ont tout fait pour arriver à ce moment, parce qu'ils ont perdu de vue le sens de l’Etat à mesure qu’ils prenaient goût à l’exercice du pouvoir.
Comment ne voit-on pas que le succès de ce parti (qui n'est pas, en fin de compte, un parti politique, mais une petite entreprise qui n'aspire qu'à grossir), sur lequel la même famille règne depuis le début, a été fabriqué de toutes pièces par la veulerie, l’incompétence, et parfois la vilenie des deux forces qui se partagent le pouvoir depuis quarante ans. Si le Front National semble (je dis "semble") à même aujourd’hui de l’emporter, cela découle logiquement, presque mécaniquement de cette longue pratique. Au pays des Lilliputiens politiques, les nains sont rois. La décomposition à l’œuvre dans le fumier de la vie politique française produit nécessairement la pestilence Le Pen.
Plutôt que d’appeler au secours (qui répondrait à cet appel ?), c’est un cri de colère qui aurait dû s’élever à l’encontre des cinq "débatteurs" de lundi 20, et de toute cette classe politique devenue, au fil du temps, une caste, pour ne pas dire une mafia, avec ses conventions tacites, ses us et coutumes, ses adoubements, ses calculs, ses marchandages. Les membres de la confrérie ont eu le temps de tisser des relations avec tous ceux qu’ils estimaient en mesure de favoriser leur réélection, hommes d’affaires, hommes d’influence, hommes des médias, professionnels de la communication, etc.
Qu’appelle-t-on un « système », ce mot tant prisé de tous les candidats qui se proclament en dehors ? Je le définirais comme un réseau d’interdépendances si serrées que toutes les pièces de la machine fonctionnent solidairement, puisque chacune a un besoin vital de toutes les autres pour que l'ensemble fonctionne : l'existence lubrifiée de chacune conditionne la pérennité de toutes les autres. C'est ça, un « système ». On dit que toutes les pièces « se tiennent ». Les individus n’y peuvent rien : c’est une structure. Si les individus ne le sont pas tous, c'est la structure qui est pourrie.
C’est précisément le tableau que nous avons sous les yeux, institutions comprises, dont chacun a appris à respirer l’air et à mettre en œuvre à son profit les leviers qu’elles offrent. A cet égard, tous les candidats sont partie intégrante du « système » qu’ils se plaisent à dénoncer, même Poutou et Arthaud, dont le but est avant tout de fidéliser leur clientèle, maigre par nature, voire étique, pour ne pas dire cachectique (prononcer "kakektik").
A cet égard, tout le monde a bien raison de dénoncer le « système », mais on se garde en général comme de la peste d’en formuler les conséquences logiques. C’est tout le « système » qu’il faudrait mettre à bas. La colère et le dégoût que devrait inspirer le paysage politique français ne s’adressent donc pas aux individus, même si certains d’entre eux ont des comportements particulièrement répugnants.
Colère et dégoût ne devraient pas non plus, si l’on était un peu lucide, mettre la Le Pen en position d’être choisie : ce n’est pas d’elle que peut venir le renouvellement, tant elle a d’impatience de chausser les pantoufles du « système », pour le faire fonctionner à son profit et à celui de ses amis, quitte à ruiner le pays que celui-ci structure (comme le promet son programme). La colère et la haine, disait le cardinal de Retz, ne doivent pas étouffer la réflexion ni l'intelligence. Mais « les peuples » (comme dit Retz), en sont-ils capables ?
Alors quoi ? Fonder la « sixième République » ? Mais la République dont les révolutionnaires de 1792 ont accouché était ardemment désirée par tout un peuple. En 2017, où est le peuple ? Quelles sont ses attentes ? Comment se porte-t-il, moralement et intellectuellement ? On me dit que les sondages accordent toujours à Fillon un socle incassable de 18-20% d’électeurs qui lui restent fidèles malgré tout ce qu’on sait du personnage. C’est ça, le peuple français, vraiment ?
Après l’affaire OM-VA (1993), on a bien vu Jacques Mellick réélu à Valenciennes, comme s’il n’avait rien fait de mal. Et ne parlons pas de Levallois-Perret et des réélections constantes de Balkany, ou de Corbeil-Essonnes et de Serge Dassault, deux adeptes du clientélisme à l’état aigu, et du ver corrupteur dans le fruit national. Un peuple qui se laisse acheter en échange de quelques babioles ne mérite-t-il pas son sort ? Que veut aujourd’hui le peuple français, pour autant qu’il existe ? Le sait-il lui-même ? Comme on le voit, il n’y a pas que la perspective Le Pen qui m’inquiète : le "peuple français" (que plus personne de sérieux n'ose invoquer) n'est guère rassurant non plus.
Qui, aujourd’hui, a la moindre idée des ressorts sur lesquels il faudrait agir pour sortir de cette énorme pataugeoire ? Qui, aujourd’hui, est à la dimension du problème ? Sans parler de susciter l’unanimité, sans en appeler à je ne sais quel improbable "homme providentiel", autour de quelle « idée de la France » un homme avisé aurait l’intelligence, l'envergure, la force et l’audace de fédérer ne serait-ce qu’une majorité de Français autour de sa vision ? Ce qu'on appelait en d'autres temps un caractère ? Je veux dire un homme d'une trempe à se faire des ennemis de haute qualité, non des roquets de caniveau mordeurs de mollets ? Larrouturou ? Asselineau ? Cheminade ? Dupont-Aignan ? Soyons sérieux. Quant aux cinq du « débat » du lundi 20, je n’ai aucune envie d’épiloguer.
« Il n’est pas de sauveur suprême / Ni dieu, ni césar, ni tribun », dit un vieux tube de la chanson populaire, que les chœurs ouvriers entonnaient autrefois à la fin des banquets copieusement arrosés de rouge (liquide ou claquant au vent) et des grandes cérémonies. Mais on ne saurait se passer de ce que j’appellerai faute de mieux « volonté collective » (laissons de côté J.-J. Rousseau et sa "volonté générale").
Je me demande d’ailleurs si elle n’est pas là, la cause première du mal dont souffre la France. Un pays où triomphe la lutte de toutes sortes de « minorités » pour la « reconnaissance de leurs droits » (je ne refais pas la liste des auteurs de la grande fragmentation, qui sont les méchants), un pays où trop de monde a perdu de vue le principe national, seul socle assez homogène et rassembleur, disons-le : un pays où règne une telle discorde est pris entre tant de forces centrifuges que je ne vois pas comment qui que ce soit pourrait le faire sortir de la nasse.
"Faire barrage au Front National" n'est aujourd'hui que le minable refrain chanté par le minable comportement de toute une caste de complices, qui se sont de longue date partagé le pouvoir et les places. Le constat effrayant d'une longue imposture. Comme disait ma voisine Mme L. quand on avait bénéficié d'un très beau temps pendant plusieurs jours d'affilée : « On va l'payer ! ».
Mais sans doute ne suis-je qu'un innommable décliniste, un défaitiste odieux, un fataliste cloacal.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : ainsi Fillon se lance dans la surenchère. Son but : attiser le feu de la haine. Voilà qu'il accuse Hollande d'entretenir un "cabinet noir". Il s'appuie, pour l'affirmer péremptoirement, sur Bienvenue place Beauvau, un livre écrit par trois auteurs, journalistes, dont deux du Canard enchaîné. L'un de ces deux, Didier Hassoux, vient de démentir catégoriquement. Il a déclaré publiquement qu'il est impossible, dans ce livre, de trouver la moindre trace du moindre complot ou du moindre "cabinet noir", et que si celui-ci existe, c'est exclusivement dans le moindre cerveau de François Fillon.
Flagrant délit de mensonge, donc ! François Fillon est un menteur ! Dieu sait pourtant que je n'aime pas François Hollande, mais il faut comprendre que l'accusation de Fillon est une pure et simple stratégie de la destruction, sans doute inspirée par l'expérience acquise sous Sarkozy, qui était spécialiste en matière de clivage et d'hostilité entre les groupes sociaux. Cela sert autant à enfumer qu'à galvaniser les troupes avant l'assaut. La logique de cette stratégie, si elle est poussée jusqu'à son terme, ce n'est rien d'autre que la guerre civile. Bravo, le présidentiable.
A ma connaissance, il existe dans le monde un seul "cabinet noir" : celui de monsieur Jean-Henri, dans La Rubrique-à-Brac de Gotlib.
On ne sait pas assez que le vieux Gepetto, avant sa marionnette chérie Pinocchio, avait fait un premier essai, mis sous le boisseau par Carlo Collodi, mais heureusement revenu au jour suite aux recherches de Gotlib, réussi pour ce qui est du façonnage du bois, mais complètement raté sur le plan moral. Voilà où finira l'infect garnement : dans le cabinet noir de M. Jean-Henri. Jean-Henri Fabre (1823-1915) est un célèbre entomologiste. Avis à tous les infects garnements ! Ils finiront dans le "cabinet noir" de Monsieur Jean-Henri, bouffés par une colonie de "termites du Sénégal septentrional" (Gotlib, au sujet de ces termites, semble être allé jusqu'à trouver des sources dans la littérature scientifique produite par un certain Lepage).
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