mercredi, 12 juin 2024
FRANÇOISE HARDY...
... PRÉSENTÉE PAR L'INOUBLIABLE MIREILLE
(sous le crayon moqueur de Marcel Gotlib, dans La Rubrique-à-brac).
Je suis assez d'accord avec Gotlib et avec la grimace qu'il prête à la créatrice de l'émission "Le Petit Conservatoire de la Chanson", après la prestation de la chanteuse à la voix languissante, plaintive et tristounette sur son plateau.
vendredi, 26 janvier 2024
LE PLUS GRAND PLAN SOCIAL ...
... L'AGRICULTURE.
« Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret. »
Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019.
Voilà pour les données de base du problème : un vulgaire plan social comme tous les autres plans sociaux, avec cette différence que, jamais annoncé officiellement par quelque responsable que ce soit (politique, syndical et que sais-je ?), il se sera étalé sur des dizaines d'années.
Soit dit par parenthèse, on peut quand même s'étonner que pendant que la France se désindustrialisait massivement en vendant ses principaux moyens à la Chine (et à quelques autres pays misérables à l'époque : salaires tendant vers zéro, profits tendant vers l'infini, sans compter les "transferts de technologies"), elle entreprenait de faire entrer toute son agriculture dans une ère modernissime et archi-industrielle. Les responsables de ce choix envisageaient sans peur l'extermination sociale de toute une classe d'individus jugés passéistes et rétrogrades pour un péché mortel que j'appellerai : « les pieds dans la glèbe ». Et pourquoi pas des "paysans aux mains soignées, propres et manucurées", devait-on se dire en haut lieu?
Partant de là, on peut déjà parler d'un plan massif de licenciement dans les entreprises agricoles, fermes familiales, petites exploitations et petits paysans. Compression drastique de personnel. Il n'a jamais été question d'autre chose que de faire de la production de l'alimentation humaine une entreprise industrielle compétitive sur le marché mondial.
Pour cela, un marxiste pointerait un processus de concentration des moyens de production. En clair et en français : calquer l'entreprise agricole française sur son modèle américain, qui est fait de gigantisme entrepreneurial, d'appel massif aux investisseurs gourmands (banques, fonds de pensions, etc.), de mécanisation à outrance et d'usage abondant des ressources procurées par l'industrie agrochimique.
Toute autre considération lancée par Macron, Fesneau, voire Darmanin, et même Arnaud Rousseau en direction des agriculteurs en colère peut être qualifiée de pipeau, fumée, mensonge, fadaise, calembredaine, faribole et foutaise. Arnaud Rousseau ? Mais si, vous savez bien, c'est lui qui a succédé à Christiane Lambert à la tête de la F.N.S.E.A.
F.N.S.E.A. ? Quèzaco ? C'est un « syndicat » qui regroupe les agriculteurs, paraît-il. C'est même LE syndicat (c'est pas vrai, mais que pèsent les "Jeunes Agriculteurs", la "Confédération Paysanne" et autres ?). Officiellement, il se charge de défendre les intérêts des dits agriculteurs, et de tous les agriculteurs, petits ou grands. En réalité, le projet des gros pontes de la F.N.S.E.A. (ceux qui tiennent fermement la vérité du pouvoir dans le syndicat) est de faire de l'agriculture française dans son ensemble une entreprise industrielle performante. Ah ? Tiens donc !!! J'ai déjà entendu ça quelque part (voir plus haut). Pourquoi voudriez-vous que la F.N.S.E.A. échappe à la logique du capitalisme le plus débridé ?
J'entends justement à l'instant à l'antenne de France Culture (26 janvier 2024 à 7h. 08-09) une agricultrice dénoncer l'action pernicieuse du syndicat, qui, selon elle, « fait semblant de défendre les paysans ». Ben oui, on a compris ; la F.N.S.E.A. n'aura atteint son but que lorsque toute l'agriculture française ressemblera à une énorme et immense machine à produire de la bouffe. La terre comme une usine, quoi.
Ainsi s'accomplira le vœu d'Edgar Pisani, autrefois ministre de l'agriculture qui était rentré de sa visite aux U.S.A. ébloui et fasciné par la façon dont les Américains traitaient la terre, et qui avait mis en œuvre une grande politique de remembrement (cf. "concentration"), de destruction de centaines de kilomètres de haies, d'investissement-endettement (avec la complicité du Crédit Agricole), de machinisme, de productivisme. Dans une telle vision du monde, on est prié de considérer la terre, y compris agricole, comme un énorme et quasi inépuisable gisement de richesses sonnantes et trébuchantes.
Cela n'a aucun rapport, évidemment, mais je pense à la relation du Hamas avec le peuple palestinien : le groupe terrorisant brandit le chiffre de 25.000 morts dans la bande de Gaza. Mais ce bilan faisait exactement partie du plan des chefs du Hamas quand ils ont lancé leur pogrom sur les kibboutzim aux abords du territoire, puisqu'ils peuvent à présent se présenter comme des victimes du bourreau israélien. Pour atteindre l'objectif (détruire Israël), tous les moyens sont bons, y compris le meurtre par ennemi interposé d'un quota jugé satisfaisant de morts civils, enfants, femmes et vieillards offerts en sacrifice à la "cause" soi-disant palestinienne.
Eh bien pour les paysans français, c'est la même chose, la mort en moins (quoique) : 2.500.000 en 1955, 496.000 en 2020. Qu'est-ce que s'est-il passé ? L'évolution est inexorable, la concentration est en marche, la petite exploitation est appelée à se fondre et à être mangée par une entreprise plus grosse qu'elle et par ses machines. Pour la F.N.S.E.A., cette fonte des effectifs (appelons ça des licenciements massifs) fait précisément partie du plan d'ensemble. Pour atteindre l'objectif, tous les moyens son bons. On peut appeler ça un processus historique. On peut aussi appeler ça une extermination sociale d'une classe.
Inscrivez cela dans le grand tableau européen fait de tracasseries diverses, de contrôles tatillons, de normes pesantes et de "rationalisation" des productions agricoles, et vous aurez une petite idée des raisons de la colère qui a jeté les tracteurs en travers de nos autoroutes.
Maintenant demandez-vous, face à l'inéluctable, ce que peuvent faire les responsables politiques français. C'est facile à deviner : pérorer, gesticuler, aller faire un tour à la campagne et sortir le carnet de chèque. Quant à agir sur les causes et à arrêter le processus, c'est tintin, fantoche, marionnettes et compagnie.
Là, on est bien sûr dans la Rubrique-à-Brac de Marcel Gotlib (Intégrale Dargaud, 2002, RàB taume 3, p.261, "Deux poids, deux mesures").
09:04 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, agriculture, f.n.s.e.a., edgar pisani, agriculteurs, michel houellebecq, houllebecq sérotonine, plan massif de licenciements, emmanuel macron, marc fesneau, gérald darmanin, arnaud rousseau, christiane lambert, france culture, crédit agricole, hamas, palestiniens, israël, kibboutz, europe, humour, bande dessinée, gotlib, rubrique-à-brac, littérature
jeudi, 25 mai 2023
MORT DE TINA TURNER
Oui, définitivement, Tina Turner, c'est Proud Mary ! en 1969, avec au second plan la belle voix mâle de son Ike — son découvreur et persécuteur — et les tenues super-extra-mini de la chanteuse et des choristes.
Oui mais, Tina Turner, c'est surtout et à jamais le Proud Mary sorti de la plume de Gotlib, dans les pages du mémorable Echo des savanes de la grande époque (1972, fondé avec ses complices Bretécher et Mandryka), avec la tumescence (puis détumescence) du micro de la dame.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rock'n roll, ike and tina turner, bande dessinée, humour, gotlib, l'écho des savanes, musique
vendredi, 17 juin 2022
MAIGRET + BOURREL = BOUGRET
Le Commissaire Maigret est plus connu que le Commissaire Bourrel, et ce n'est que justice. Car Maigret est un véritable, authentique, incontestable personnage littéraire, auquel j'ai ici même rendu hommage à de nombreuses reprises. Alors que Bourrel est une gentille et familiale fabrication télévisuelle, dont les deux meilleurs moments me semblent toujours être la géniale trompette du générique (vous savez, cette entrée en matière comme un envol vers les sommets de l'aigu, musique de Marc Lanjean, trompette de Pierre Thibaud) et le "Bon dieu mais c'est bien sûr" de la fin, devenu "Bon sang mais c'est bien sûr", sans doute après protestations de l'Eglise catholique, encore puissante à l'époque.
De ces deux archétypes du policier à la française (qui vaut mieux que le germanique "Inspecteur Derrick", avouez-le), Gotlib a fait une sorte de synthèse hautement délirante et sophistiquée, autant par les stéréotypes assumés que par les déductions suprêmement pataphysiques de l'excellent commissaire Bougret, assisté de l'excellent inspecteur Charolles.
C'est justement de lui qu'il sera question ici. Attention, pas dans ses occupations principales d'adjoint policier du Commissaire Bougret, mais dans l'obscurité des coulisses administratives de la police judiciaire et du quai des Orfèvres, je veux parler des relations qu'il entretient au fil des épisodes avec la délicieuse Germaine, secrétaire-dactylo de la P.J. On constatera que ces relations, sans suivre une trajectoire bien nette, sont marquées par une mutuelle attraction, parfois passionnée, toujours brutalement interrompue par l'irruption du grand chef, dont on voit la silhouette se découper dans la vitre de la porte.
Qu'on ne cherche pas, en général, de l'originalité dans les aventures de Bougret et Charolles. Au contraire, Gotlib se vautre avec délectation dans les stéréotypes, auxquels il fait subir, de vignette en vignette, des distorsions légères, quoique lourdes de plein de significations socio-psycho-économo-chrono-logiques.
Ainsi de ces répliques qui reviennent dans presque chaque épisode : « Comme indice, c'est plutôt faible » ; « Tu me les convoques demain matin pour un interrogatoire » ; « Ah patron, c'que vous êtes fort » ; « En route vers de nouvelles aventures ! », etc.
Répliques plantées comme des balises, comme des refrains, comme des amers autour desquels viennent danser les variations inventées par l'auteur pour la jubilation du lecteur pour raconter les enquêtes aussi fulgurantes qu'irrésistibles du commissaire Bougret et de l'infatigable et placide inspecteur Charolles, stoïque souffre-douleur à l'occasion.
Leurs aventures, dans La Rubrique-à-Brac, ne comportent guère plus de sept épisodes, auxquels il faut ajouter celui de "Sherlock Bougres", qui s'éloigne, par anglomanie galopante, des "canons" de la série, et celui de "Bougrex", qui pastiche le film-feuilleton de Louis Feuillade en 1916, au temps du cinéma muet.
Je ne sais pas si le tandem Bougret-Charolles est la figure la plus marquante de l'univers gotlibien, car mine de rien, le dessinateur est tout de même le père du professeur Burp, zoologiste célèbre quoique, disons ... original, de Superdupont, le super-héros 100% franchouillard et patriote, et de quelques autres personnages bien sentis sortis de son cerveau fertile et de sa main habile.
Pour ceux qui ne sont pas des mordus de Gotlib en général, de la Rubrique-à-Brac en particulier et spécifiquement du Commissaire Bougret, il est bon de savoir que Gotlib, pour les besoins de la série, rassemble quelques copains à lui. Il donne sa propre bobine à l'inspecteur Charolles (qu'il affuble d'une moustache baladeuse et hitléro-compatible) et celle de Gébé (Georges Blondeaux à l'état-civil) au commissaire.
L'un des suspects, celui que l' "enquête" innocente systématiquement, Aristidès Othon Frédéric Wilfrid, est Fred, auteur de la magnifique série Philémon, reconnaissable à sa moustache, et dont c'est le vrai nom. L'autre a la tête de coupable par prédestination de René Goscinny, patron de la revue Pilote. L'intérêt de la chose, c'est que celui-ci porte ici le nom de Blondeaux Georges, qui se trouve être le patronyme de Gébé, qui a la tête du commissaire – j'espère que vous suivez. Inutile de préciser que Gotlib fait subir à tous ces personnages des traitements graphiques et des métamorphoses variés, incongrus, déroutants et inattendus.
09:02 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, gotlib, revue pilote, rubrique-à-brac, commissaire bougret, fred philémon, rené goscinny, marcel gotlib, gébé, superdupont, professeur burp
jeudi, 16 juin 2022
MÉLENCHON ET LA POLICE
DISPONIBLES DANS NOTRE GRANDE SÉRIE :
LES AVENTURES DE JEAN-LUC MÉLENCHON.
1 - MÉLENCHON PERSISTE ET SIGNE.
2 - MÉLENCHON A LA PLAGE.
3 - MÉLENCHON AGGRAVE SON CAS.
4 - MÉLENCHON FAIT DU SKI.
5 - MÉLENCHON SE FAIT BEAUCOUP D'AMIS.
6 - MÉLENCHON PART EN VACANCES AU VÉNÉZUELA.
7 - MÉLENCHON COSMONAUTE.
8 - MÉLENCHON DÉTECTIVE.
9 - MÉLENCHON SE FAIT ENCORE REMARQUER.
10 - MÉLENCHON JOUE DU PIPEAU.
11 - MÉLENCHON FAIT UNE EXCELLENTE TÊTE DE GONDOLE (suggéré le 17/6 par H., après discussion avec un membre actif de la NUPES au marché).
(Rayez les mentions indésirables et ajoutez autant de titres qu'il vous semblera nécessaire. On pourrait peut-être lancer un concours, non ?)
C'est évidemment un dessin de Marcel Gotlib (La Rubrique-à-brac). J'ai juste enlevé deux petites bulles.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, gotlib, rubrique-à-brac, commissairer bougret, bougret charolles, jean-luc mélenchon, la france insoumise
mardi, 14 juin 2022
AH VOUS DIRAI-JE MAMAN ...
... OU : COMMENT LA DÉRISION FRACASSE LE RÊVE.
Voilà comment les choses se présentent : Gotlib prend une chansonnette traditionnelle ancienne. Il sait que Mozart en a fait une de ses œuvres les plus connues, avec sa mélodie simplissime qui, dans une tout premier temps, peut faire croire aux apprentis pianistes que l'avenir leur appartient, mais dont les variations qui suivent se chargent très vite de donner une fessée carabinée à leurs chimères.
C'est un peu la même chose avec la double page dans laquelle Gotlib nous livre deux traductions dessinées de la chansonnette. La page 426 est couverte de fioritures, guirlandes, rubans de satin, petites fleurs, petits cœurs, petits oiseaux, petits amours, gracieusetés et courbettes galantes. La page 427, maintenant, se charge d'administrer une volée de bois vert à ces rêveries adolescentes et à la page précédente.
Et Gotlib n'y va pas de main morte. Pour mieux « éparpiller par petits bouts façon puzzle » les jolis sentiments, les bonnes manières et le "bon-goût" exquis hérités du très vieux temps, il nous emmène brutalement dans une cambrousse profonde plus vraie et plus crasse que nature, la France de la glèbe épaisse, de la bouse de vache, des sabots de bois et de la rudesse des vieilles mœurs paysannes. On trouvera ci-dessous quelques-unes de ces vignettes, placées deux à deux en antithèses.
LE RÊVE
LA RÉALITÉ
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Conclusion, Moralité et Résultat des Courses.
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Gotlib, briseur de rêves ! Bousilleur d'idylles ! Saccageur de mignardises ! Broyeur d'amourettes ! — Bon, cela dit, certains diront peut-être que ce sont la bergère et son gominé perruqué qui euphémisent outrageusement la réalité. Car concrètement, qu'y a-t-il derrière le « Andiam » ("Allons-y !", traduction libre) que le roué Don Giovanni lance à la « giovin principiante » Zerline dans l'opéra de Mozart ?
Et que va-t-il se passer dans le "Temple de l'Amour" dessiné par Gotlib dans l'avant-avant-dernière vignette, celle où - entre autres - un angelot déverse sur les amoureux tout un pot de confiture de groseille (c'est écrit sur l'étiquette) ? Et celle qui suit, où l'Anatole, cul-terreux de profession, par son comportement, explicite clairement l'intention jusque-là cachée de l'innocente chansonnette ?
Hein ! On sait comment ça finit, ce genre d'histoires ! Vils suborneurs ! Enfin, nous vivons par bonheur à une époque où ça ne risque plus d'arriver : le terrible dragon [#metoo] mène une veille vigilante et griffue. Les jeunes filles naïves et innocentes qui sortent tout juste des couvents ou des pensionnats d'aujourd'hui peuvent être rassurées.
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lundi, 13 juin 2022
UNE FACÉTIE DE GOTLIB
ÊTRE LÉONARD (A BRETELLES) OU RIEN.
Voilà ce qu'on trouve en couverture du gros volume recensant toutes les pièces du grand-œuvre de Maître Gotlib, et rassemblant les cinq volumes immarcescibles de la Rubrique-à-Brac. Je passe sur son "Homme de Vitruve" (Léonard de Vinci) à la bretelle pendante et au "marcel" tire-bouchonné, de même que sur le doigt d'honneur adressé à Adam par Dieu en personne sur le plafond de la Sixtine et en page de garde. Intéressons-nous, pour le moment, à la ligne d'écriture que la coccinelle examine à la loupe et qui est ici rigoureusement illisible. Voici ce que ça donne avec la bonne longueur d'onde (compactée pour rester lisible dans la largeur).
Même avec une bonne loupe, ça reste hiéroglyphique. Et maintenant, retournons l'énigme, et qu'apparaît-il sous nos yeux ébahis ?
Voilà Gotlib : il a juste oublié sa liste des courses en pleine façade de son monument (car l'intégrale de la Rubrique-à-brac est un monument). Et pour corser la chose, il nous la donne à lire dans un miroir. Bon, c'est de l'humour. Juste une facétie. Pas besoin d'épiloguer.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, gotlib, rubrique-à-brac, éditions dargaud
dimanche, 12 juin 2022
J'AI LA GUIBOLLE LÉGISLATIVE
ÉLECTION DES DÉPUTÉS, PARFOIS VÉRITABLES LÉGISLATEURS, LE PLUS SOUVENT FIDÈLES, ET MÊME SERVILES EXÉCUTANTS.
***
— QUELLE PROPORTION DE TOUTES LES LOIS VOTÉES PAR LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS ONT ETE RÉDIGÉES PAR CES SOI-DISANT LÉGISLATEURS ?
— SI PEU QUE RIEN.
ALORS...
Dessin de Gotlib (je me suis permis d'effacer quelques infimes détails, superflus pour mon propos).
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samedi, 11 juin 2022
UNE FACÉTIE DE GOTLIB
Vous voulez un super-héros 100 % franchouillard et 0 % matière graisseuse de Marvel Comix ? Un super-héros en béret, marcel, charentaises et caleçon de flanelle ? Il existe. Les amateurs connaissent évidemment Superdupont né en 1972 dans la revue Pilote (source BDM) et qui figure dans le tome 5 de cette bible de "l'humour glacé et sophistiqué" qu'est la Rubrique-à-Brac, p.398 et suiv. de Rubrique-à-Brac l'Intégrale (Dargaud,2002).
En 1972, le dessinateur a commencé à s'éloigner de Pilote et de son génial patron René Goscinny, mort en 1977. Il a déjà fomenté, avec ses complices Claire Bretécher (Les Frustrés, Cellulite, etc.) et Mandryka (Le Concombre masqué, ...), la création de cette revue qui va chahuter, et même chambouler le petit monde de la B.D. : L'Echo des Savane. Pilote est une publication destinée à la jeunesse. Et visiblement, Gotlib a envie de s'adresser à un public adulte, de façon moins contrainte que dans cet hebdomadaire trop sage par force et par définition.
J'avoue que lorsque j'ai eu en main le premier numéro de L'Echo, j'ai senti le souffle jubilatoire de l'explosion, en particulier, dans le n°1, celle par laquelle Gotlib dynamitait à coups de sexe quelques-uns des contes pour enfants les plus connus (Blanche-Neige, Le Petit Poucet, Le Petit Chaperon Rouge, etc.). Il donnait aussi libre cours à quelques délires assez joyeux et débridés. Quand je me replonge aujourd'hui dans les B.D. nées de cette explosion, je dois cependant reconnaître que je trouve tout ça vieillot et lourd, voire presque vain. Et pas drôle. Pardon, Gotlib.
Mais trêve de bavardages, je reviens à mon Superdupont et à la facétie annoncée. Oh, ce n'est qu'un détail blotti dans un petit coin de la vignette, un détail fait pour passer (presque) inaperçu aux yeux de la censure vigilante. Regardez plutôt.
Et maintenant, prenons notre loupe et braquons-la sur le détail visé (deuxième vignette : la colonne Morris abrite l'entrée du repaire de Superdupont, je laisse de côté le chien qui lève la patte).
Un drôle d'autoportrait, comme une signature insolente placée sous les yeux de Goscinny le patron, juste avant de mettre les voiles vers de nouvelles aventures en compagnie de ses potes. Je dirais volontiers, malgré l'incongruité, que Gotlib fait un pied de nez au garçon sage qu'il a longtemps été pour lâcher les rênes à des fantasmes qui frappaient à la porte de plus en plus impérieusement. En même temps, il pète discrètement au nez de l'establishment de la B.D. jeunesse.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, gotlib, la rubrique-à-brac, rené goscinny, marvel, revue pilote, éditions dargaud, mandryka, le concombre masqué, l'écho des savanes, claire bretécher, super-héros, le petit chaperon rouge, blanche neige, superdupont
vendredi, 10 juin 2022
VERS LE VRAI TARZAN
Tout le monde connaît, de près ou de loin, le personnage de Tarzan, cette icône sortie de l'imagination d'Edgar Rice Burroughs en 1912. On sait sans doute aussi qu'une kyrielle de dessinateurs (Foster, Rex Maxon, Juhré, ...) se sont ensuite appliqués, à partir de 1928, à traduire ses aventures en "comic strips" (bandes dessinées). Je passerai sur toutes les aventures cinématographiques du héros, à commencer par son incarnation par Johnny Weissmuller (douze films entre 1930 et 1940).
Le plus célèbre reste Burne Hogarth (ci-dessus), sans doute à cause de sa façon fort académique de magnifier l'anatomie musculaire du héros. C'est Hogarth qui a définitivement fixé les canons de l'esthétique tarzanienne (tarzanesque ? tarzaniale ? tarzanoïde ? tarzaniforme ?). Il venait apporter la touche finale à tout un processus d'élaboration, dont les multiples et tortueuses étapes qui en ont précédé l'achèvement sont un peu tombées dans l'oubli.
C'est grâce aux patientes et inlassables recherches du professeur Gotlib que nous sommes aujourd'hui en mesure de reconstituer le long et laborieux cheminement de la figure de Tarzan, de la première ébauche malgracieuse à la perfection finale du héros populaire.
1
Grolarzan.
2
Maigrichonzan.
3
Tatarzanzan, le primate archaïque.
4
Et puis enfin Tarzan, l'homme civilisé de la forêt.
Le voilà, le vrai Tarzan : c'est celui qui passe le balai dans la jungle. Encore merci, professeur Gotlib.
***
Note à l'intention des puristes tarzanolâtres : oui, je sais que d'autres artistes sont venus après Hogarth, pour perpétuer l'existence du héros de papier. Oui, les travaux de Dan Barry, de Bob Lubbers, et même de Russ Manning ne sont pas négligeables. Mais j'espère qu'on me permettra de marquer ici une préférence indéfectible (ci-dessous, Tarzan contre les Métabélés : ça, c'est du dessin).
Note à l'intention des puristes gotlibolâtres : si je me suis permis d'effacer, dans les quelques vignettes retenues, ce qui n'est que décor anecdotique, c'est dans l'intention de laisser jaillir l'essentiel du trait, pour que paraisse dans toute sa force le génie du grand Marcel Gotlib. Halley louïa ! Gloria !
Note à l'intention des mêmes : Grolarzan et Maigrichonzan sont des inventions de Gotlib en personne. L'élucubration Tatarzanzan, c'est "tout de mon cru" (citation du Transcendant Satrape Luc Etienne).
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, gotlib, tarzan, rubrique-à-brac, edgar rice burroughs, burne hogarth
jeudi, 09 juin 2022
LA REPRODUCTION CHEZ LES AMIBES
Conférence du professeur Gotlib (interdite aux – de 18 ans, vu le caractère très cru de certaines images, à la limite du pornographique).
Merci, professeur Gotllib, de nous faire partager vos merveilleuses connaissances.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, gotlib, la rubrique-à-brac, humour
lundi, 06 juin 2022
UNE HISTOIRE DE MÉTHANE ...
... CONTÉE PAR TONTON GOTLIB.
Ou : l'effet de serre expliqué à nos enfants.
On commence à savoir ce que sont le CO², ses tenants, ses aboutissants et la catastrophe future que nos débauches de production et de consommation nous promettent. On connaît sans doute moins le méthane (CH4), à côté duquel le CO² fait figure de lilliputien, de "petit bras", voire de "bras cassé" en matière d'effet de serre.
Dessin confondant de précision et d'exactitude, reconnaissons-le.
Certains prédisent que, enfin libérées sous l'action du réchauffement climatique, les gigantesques réserves de CH4 contenues dans les sols surgelés du permafrost (pergélisol si vous voulez) vont bientôt se lancer à l'assaut de l'atmosphère terrestre pour bien faire comprendre à l'humanité ce que "réchauffement" veut dire.
Accessoirement, quelques bonnes âmes (des âmes damnées ?) incriminent les troupeaux de bovins qui permettent à nos assiettes de se fournir en bavette d'aloyau, pendant de filet, araignée, manteau, entrecôte, poire et autres muscles délectables à déguster saignants.
La raison de cette incompréhensible vindicte ? Le méthane (CH4) que produisent ces animaux pourtant pacifiques. Les accusateurs des bêtes désignent, quand ils sont mal informés, l'orifice anal par où s'échapperait le gaz criminel. En réalité, le méthane bovi-sourcé s'exhalerait par l'orifice buccal. Ce n'est donc pas un pet, mais un rot, ce dernier bruit moins ignoble que l'autre, c'est du moins ce que dit Montaigne dans ses Essais (authentique).
Observons les bulles de gaz : c'est ça, le méthane.
Evidemment, plus l'humanité mange de viande bovine, plus la viande, quand elle est encore sur pattes, produit du CH4, c'est humain, pardon, c'est bovin. C'est ce qu'explique très bien le professeur Gotlib en quelques schémas scientifiques éclairants, en détaillant pour nous le mécanisme de la digestion tel qu'il se déroule dans l'estomac complexe de ce bétail généreux.
Même la coccinelle n'en revient pas.
Méthane, deuxième service.
Méthane, troisième service.
Conclusion logique. On l'a compris, l'un des grands responsables de l'effet de serre à l'origine de l'excessif réchauffement climatique est donc un animal herbivore, végétarien et même "végan" (quand on ne lui fait pas absorber des farines issues de l'équarrissage de ses congénères). Avouez qu'on a bien raison de manger de cette viande-là. Merci, professeur Gotlib, pour cet exposé aussi rigoureux que lumineux.
Signé : professeur Burp.
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jeudi, 12 août 2021
AVICE A LA POPULATION !
Avis aux opportunistes du samedi soir quand il tombe un 29 février ; aux hyènes en mal d'enfants qui pondent les leurs par le clitoris — authentique, ou du moins entendu ce jour (12 août 2021) sur France Culture — ; aux militants du Mouvement de Libération de la Bessarabie Précolombienne (M.L.B.P.) qui se posent des questions sur l'Origine du Monde ; aux traducteurs de L'Odyssée d'Homère en aoriste moyen sépulcral ; aux filandreux de toutes espèces animales, végétales, minérales, cathédrales et psycho-sociales ; aux complotistes obèses qui voudraient bien lyncher l'auteur de leurs malheurs :
20:51 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, gotlib, gai luron gotlib, bande dessinée
samedi, 31 juillet 2021
HUMOUR AU 5824ème DEGRÉ ...
... SELON MOEBIUS ET JODOROWSKY (AVEC GOTLIB EN ANGE GARDIEN).
Pour savoir ce que ça veut dire, un "stéréotype de genre".
Note: pour l'intelligibilité de l'image, se reporter à la série L'Incal (six volumes ches Les Humanoïdes Associés), qui me fait beaucoup rire.
Note explicative du titre de ce billet (on trouve ça page 53 de l'intégrale Rubrique-A-Brac) :
22:05 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, gotlib, rubrique à brac, l'incal, jodorowsky, moebius, bande dessinée
jeudi, 18 mars 2021
LA FRANCE CONFINÉE ......
...... ÇA ME RAPPELLE LE SERVICE MILITAIRE.
On trouve évidemment ce petit bijou (un peu "arrangé" par mes soins) dans La Rubrique-à-brac de l'indispensable Marcel Gotlib. La double page est intitulée "Ah... c'était le bon temps", mais porte le sous-titre "Le réjimant de Papa". Elle est tirée du journal intime de l'élève Chaprot, qui raconte que son père est un homme sérieux qui cause toujours sérieusement quand son ami Monsieur Raffray vient à la maison. « Y'a qu'un truc c'est quand ils se mètent à causer du réjimant. Pasque c'est des copains de réjimant. Sa veut dire qui-z-ont fais le réjimant ensemble. Alors la, quand ils causent du réjiment, ils z arrèttent pas de s'écroulé de rire. "Ha s'étais le bontant" qui disent ».
Je me plais à imaginer que, dans quelques décennies, une certaine génération — qui aura donc connu cette période de la pandémie désormais plus longue que le dernier service militaire — n'arrêtera pas à son tour de s'écrouler de rire au souvenir des bons tours qu'elle aura joués aux représentants de l'autorité, en organisant des fêtes clandestines, des raves parties sauvages, des clusters illégaux, des festins prohibés ou des beuveries non-réglementaires.
Et que la même génération aura refoulé au plus profond tout ce qu'il y avait de brimades adjudantesques imbéciles dans les mesures de confinement, les couvre-feux et autres trouvailles infantilisantes inventées par le pouvoir, ne gardant en mémoire que la forte impression qu'elle aura vécu en ce temps-là une période intense, enviable et jouissive (comme un certain nombre de ceux qui ont vécu les années de guerre 40-45), quoi qu'en professent très doctement aujourd'hui les maîtres en "cognition sociale" (j'ai appris hier l'existence de cette spécialité professionnelle), et savantasses en quelques sciences humaines et autres pantoufles à cervelles pusillanimes et conceptualisantes.
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mardi, 16 mars 2021
CELUI QUI REPEINT SON PLAFOND
Tu connais pas l'histoire de celui qui ... ? C'est un certain monsieur Macron (surnommé Achille Talon) qui repeint le plafond du salon de son pavillon de banlieue. Son voisin Jean Castex (surnommé Hilarion Lefuneste), qui a besoin de son échelle, survient. Et voici ce qui arrive.
A noter qu'Achille Talon ne risquait absolument rien, vu qu'il avait confondu, dans sa précipitation, le pot de peinture acrylique avec le pot de colle à prise rapide.
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mercredi, 10 mars 2021
DES DÉLITS COMME S'IL EN PLEUVAIT
L'atmosphère devient de plus en plus difficilement respirable.
1 - On apprend que deux professeurs de l'IEP Grenoble sont accusés d'islamophobie, un des grands mots à la mode, devenu à la fois un slogan et un étendard, brandis pour faire taire et punir.
2 - On apprend que l'élève de Samuel Paty (autre islamophobe bien connu des services de police) qui a dénoncé son prof était absente en cours lorsque celui-ci a évoqué les caricatures de Mahomet. Il en est mort. Il paraît que ce sont deux camarades qui lui ont bourré le mou. J'espère qu'elle ne se sent pas très bien aujourd'hui.
3 - On apprend que Marieke Lucas Rijneveld, citoyenne des Pays-Bas, a la peau trop blanche pour être la traductrice officielle d'Amanda Gorman, la poétesse noire qui a fait sensation lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden. J'en conclus que désormais seul un cheval sera autorisé à écrire un livre traitant des races équines.
4 - On apprend (mais ça, c'est tous les jours) qu'un abominable sexisme règne en France et fait peser sur les femmes une chape de plomb, un couvercle de préjugés, de stéréotypes, d'idées reçues, bref, disons le mot et tranchons la chose : d'un patriarcat totalement hors de saison.
5 - On apprend ... non, j'arrête là, ce serait trop triste.
Ras le bol !
***
J'invite tous ceux (et toutes celles) qui récriminent contre cette société qui tolère de telles injustices à faire un tour en Arabie saoudite, paradis des femmes soumises à l'ordre masculin ; au Niger, paradis des esclavagistes modernes ; à Ciudad Juarez (Mexique), où il arrive qu'au détour d'un chemin on tombe sur le cadavre sans tête d'une femme ; dans de nombreux pays où il ne fait pas bon afficher son homosexualité, sous peine de mort ; etc., etc., etc. Et à se dire, à l'instar d'un certain Machin-Truc-Chose (Talleyrand ?) : « Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ».
Car quand j'entends le ton excité, et parfois hystérique, de certains militants, je reste sur le cul, ahuri, à me demander ce qu'est devenu mon pays : autant je me balade dans des rues tranquilles au milieu de gens ordinaires qui vaquent à leurs occupations ordinaires, autant les médias que j'écoute ou que je lis me crient dans les oreilles que rien ne va plus entre les hommes et les femmes, entre les blancs et les noirs, entre les gens normaux et les homosexuels, entre les populations de culture chrétienne et les musulmans, etc., etc., etc.
J'ajoute (11 mars) que je suis effaré par une sorte d'empressement malsain de masses de gens à revendiquer le statut de « victime », ce mot devenu un sésame qui ouvre toutes sortes de portes de plateaux médiatiques et qui ferme la bouche à toutes les critiques qui pourraient être formulées.
Marre !
***
Et qu'on se le dise, je continuerai à me marrer comme un fou en relisant l'histoire du Petit Chaperon Rouge mise à la sauce africaine par Marcel Gotlib dans sa Rubrique-à-Brac. Pensez, dans cette version qui aurait dû depuis longtemps être brûlée en place publique par tout ce que la France compte de décolonialistes et d'antiracistes, les noirs vont jusqu'à parler petit nègre.
***
LES CONTES DE CHARLES PERRAULT REVUS ET CORRIGÉS PAR GOTLIB.
(attention au défilé des stéréotypes racistes !)
*
Je me demande quand même pourquoi la coccinelle pleure à la fin.
Est-ce parce que le conteur africain fait une synthèse qui lui semble hérétique des contes de Charles Perrault ?
Est-ce parce qu'elle trouve que Gotlib, cette fois, va trop loin en matière de racisme ?
Est-ce parce qu'elle plaint le crocodile (qui s'est bien fait avoir) et qu'elle mêle ses larmes aux siennes ?
Est-ce parce qu'elle n'a tout simplement rien compris au baragouin du conteur Gotlib africain ?
Ou pire : est-ce parce qu'elle entrevoit ce qu'il ne peut manquer d'arriver aux mânes de Marcel Gotllib : un procès haineux, du genre de ce qu'ont subi il n'y a pas si longtemps celles d'Hergé à propos de son immortel Tintin au Congo ?
Voilà ce que je dis, moi.
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mardi, 02 mars 2021
PÉNURIE DE VACCINS ?
ATTENTION : LES FRANÇAIS SE METTENT EN COLÈRE !!!
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pandémie, épidémie, covid-19, coronavirus, sars-cov-2, vaccins, pfizer-biontech, astra zeneca, bande dessinée, gotlib, dingodossiers, humour
lundi, 01 mars 2021
QUAND LE COVID-19 FAIT RIRE
ATTENTION : LE VIRUS ATTAQUE !!!
Et vous savez quoi ? Les gens se sont mis à rire. Je veux dire : à se fendre la bobèche. A se tirebouchonner. A se rouler par terre.
Comme le prouvent les expériences scientifiques que mène ce scientifique sérieux et méthodique sur un sujet particulièrement réceptif à la Science.
QUE DES IRRESPONSABLES, JE VOUS DIS !!!!
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dimanche, 28 février 2021
LE SAVANT DE MARSEILLE
Le célèbre professeur Burp-Raoult discute très sérieusement avec son assistant des meilleurs traitements à mettre en œuvre pour les personnes subissant une atteinte sévère du virus Covid-19, en l'absence des vaccins promis par un gouvernement d'incapables qui parvient à peine à faire semblant de ne pas mentir aux Français.
Moralité :
Ce n'est pas un virus qui va nous empêcher de nous marrer.
J'ai piqué l'idée du titre de ce "billet" à un bon gag trouvé sur fesse-de-bouc.
Apparemment, ce n'est pas seulement un gag mais un vrai savon qu'on peut commander à la Parfumerie Artisanale, 81 avenue de Toulon, 13006, Marseille, à 2€50 l'unité.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : savon de marseille, la parfumerie artisanale, didier raoult, chloro-clean, covid-19, pandémie, hydroxychloroquine, gotlib, bande dessinée, professeur burp, rubrique-à-brac, professeur raoult
samedi, 23 janvier 2021
"LE MONDE" SE DÉBALLONNE
Je serais à la place de Jérôme Fenoglio, je rentrerais sous terre pour me cacher. Le journal Le Monde, qu'il dirige, à présenté ses excuses à tous ceux qui pourraient se sentir blessés par le dessin de Xavier Gorce paru auparavant. Des excuses ! J'aurais tellement honte que je refuserais l'invitation de France Inter à venir expliquer l'attitude de mon journal. Mais non ! Le pire, dans l'affaire de Xavier Gorce — ce remarquable dessinateur de presse qui y plaçait ses "Indégivrables", des sortes de pingouins se contentant de quelques traits pour délivrer des points de vue très souvent marrants sur le monde tel qu'il cloche —, c'est que Jérôme Fenoglio assume.
Droit dans ses bottes, il explique aux micros que les collègues s'empressent de lui tendre (pensez : le directeur du Monde en personne ! Les micros sont déférents avec les gens de pouvoir) : "Un journal est en droit de refuser de publier des propos ou un dessin qui ne sont pas conformes à son orientation" (je cite en substance et dans les grandes lignes).
Le pire, c'est que Le Monde l'a publié, le dessin qui fait polémique ! Et ce dessin, je ne suis pas le seul à le trouver excellent : le tiédasse Plantu lui-même, qui s'apprête à prendre sa retraite de la "une" du Monde, l'a déclaré sur France Culture.
Et vous savez pourquoi je le trouve excellent, ce dessin ? D'abord parce qu'il jette une lumière inattendue, donc marrante – que certains jugeront incongrue – sur une question qui agite toute la médiasphère jusqu'au tohu-bohu (c'est à Freud qu'on doit l'expression "tohu-bohu de l'inceste", ce n'est peut-être pas dans son célèbre livre Totem et tohu-bohu) ; ensuite parce j'ai immédiatement pensé à un autre dessin formidable, mais qui traitait simplement, il y a fort longtemps, d'un paradoxe temporel tout à fait science-fictionesque : un type remonte le temps, rencontre une femme qui se trouve être sa mère-mais-il-ne-le-sait-pas, l'épouse, et je vous passe les déductions embrouillées et jubilatoires que Gotlib en tirait (à moins que ce ne soit Goscinny : je ne me rappelle plus si c'était dans les Dingodossiers ou la Rubrique-à-brac).
Honte à vous, monsieur Fenoglio ! Honte au journal Le Monde ! Quelle infamie ! Quelle déchéance pour le soi-disant "journal-de-référence" ! Bon, les optimistes se diront que Le Monde n'a pas emboîté le pas au New York Times, qui est allé jusqu'à bannir de toutes ses pages toute intervention dessinée quelle qu'elle soit. Mais là on est dans les folles dérives de la pudibonde, puritaine, hypocrite Amérique.
J'en conclus que l'Amérique n'a pas fini d'exporter – et jusque dans des pays si fiers d'habitude pour prendre la défense de la liberté d'expression, et quelques journalistes d'exception l'ont payé de leur vie !!! – son exécrable "politiquement correct", où ce sont toutes les minorités qui dictent leur loi à la majorité et qui, au moindre chatouillis ressenti à la surface de leur "sensibilité", se débrouillent pour faire taire ceux qu'ils considèrent comme des agresseurs ! Dans le cas du dessin de Xavier Gorce, on peut voir qu'un journal comme Le Monde a une pétoche épouvantable. Tout ce qui risquerait de sonner à la porte du journal en se présentant sous les traits d'une victime d'inceste ou d'un individu "transgenre" est comme le diable en personne.
C'était donc ça, le "monde d'après" qu'on nous promettait ? Monsieur Fenoglio, je n'ai qu'une grosse chose à vous dire : "Merde" !!!
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mardi, 14 juillet 2020
LES PERVERS PÉPÈRES DE L'HUMANITAIRE
C'est entendu, tous les gens qui interviennent sur toutes sortes de terrains dangereux dans l'excellente et insoupçonnable intention de venir au secours de toutes sortes de populations en butte aux tracasseries de leurs dirigeants ou aux bisbilles plus ou moins militaires et destructrices que ceux-ci entretiennent à plaisir avec des adversaires plus ou moins agressifs, tous ces gens sont admirables. Ils sont indubitablement du côté du Bien (le Grand, vous savez, celui qui n'ambitionne que d'étendre son "Empire").
On peut néanmoins rester perplexe quand on observe les effets pervers provoqués par l'énorme machine humanitaire, qui essaie vaille que vaille, en comptant sur la générosité d'autres populations – plus favorisées par le destin, celles-ci, et qui regardent à la télé les informations affligeantes qui accourent de partout –, de se tenir à la hauteur des malheurs du monde et de dresser à la petite cuillère un barrage contre l'océan des calamités qui s'abattent sur des gens dont, non contents de ne rien avoir pour se défendre, le seul bien est la déveine de vivre sous des cieux par trop incléments.
La première observation à faire, depuis les ébauches inaugurales de structures humanitaires et autres futures "O.N.G." (M.S.F. est né, me semble-t-il, lors de la guerre du Biafra au début des années 1960, je laisse à part la Croix-Rouge), est précisément que plus ces organisations se sont développées, plus les malheurs du monde ont augmenté. Comment est-ce possible ?
Ce qui était au départ un louable élan de générosité et de solidarité est devenu, disons-le, une grosse industrie en parfait ordre de marche. Une composante à part entière d'une réalité de plus en plus complexe, de plus en plus dangereuse, de plus en plus invivable pour une part croissante de l'humanité. C'était en fait le piège diabolique tendu par le côté obscur de la force qui caractérise l'action humaine aux éclats de lumière altruistes spontanément exprimés dans l'abstrait par les humains, quand ils sont "éloignés du théâtre des opérations".
Coluche a eu beau n'espérer que la dissolution de son association pour cause de disparition des problèmes, force est de constater que, quelques décennies plus tard, les "Restos du Cœur" n'ont jamais été aussi éloignés du jour futur de la dissolution, et qu'au contraire ils ne sont appelés qu'à croître et embellir à mesure que se déchaîne le chaos du monde qu'on croyait "organisé".
Certes non, l'action humanitaire n'est pas en elle-même la cause de l'aggravation des situations. Probablement non. Enfin disons ... pas directement. Sans vouloir taquiner les susceptibilités, j'invite quand même tous les bons cœurs et les belles âmes altruistes qui se mobilisent et investissent de leur temps ou de leur argent dans « l'action humanitaire » à réfléchir aux résonances d'une phrase que j'ai entendue le 2 juillet dernier, en conclusion (18h58') d'une émission "Le Temps du débat" (Emmanuel Laurentin, France Culture). Je ne connaissais pas Madame Monique Chemillier-Gendreau, mais on comprend très vite qu'elle a un jugement tout à fait sûr. Voici ce qu'elle déclare quand l'animateur lui demande de conclure :
« L'humanitaire, c'est le Service-après-Vente des marchands d'armes ».
Méditez bien cette phrase : elle va loin. Et retenez ce nom : Monique Chemillier-Gendreau. Cette phrase me semble porter une VÉRITÉ éblouissante. Ce qu'elle dit ? Que non seulement l'action humanitaire ne remédie à RIEN, mais qu'elle est au service des fous sanguinaires et autres fauteurs de guerre qui se disent qu'après leur passage, les larbins passeront avec la serpillière pour nettoyer le champ de bataille de toutes les saloperies qu'ils auront commises. L'humanitaire donne champ libre au cynisme des pouvoirs. L'action humanitaire n'est pas sans effet, et les grands méchants loups de la planète l'ont bien compris : ils délèguent à des sous-traitants le traitement des conséquences de leurs cruautés. N'est-ce pas un proverbe chinois qui dit : « Intervenir dans le réel modifie le réel » ?
A la limite, je dirais que les humanitaires sont complices des crimes auxquels ils proclament que leur action prétend remédier. Pourquoi ? Parce qu'ils ont opéré une sorte de division du travail entre les criminels professionnels et les sauveteurs professionnels : "à vous le boulot de mort, à nous les pansements". Naïveté congénitale, angélisme niais, aveuglement buté, optimisme fanatique, voilà ce que c'est, les vertus des humanitaires. A leur place, vous savez quoi ? Non seulement je ne ferais pas le fier, mais j'aurais honte et j'irais vite me cacher.
Et surtout, après cette trop longue invasion de peste émotionnelle et sentimentale, due pour l'essentiel à l'hyperinflation médiatique, je me remettrais à penser le monde politiquement, et non à partir de bêtes considérations affectives. Car l'hyperinflation de l'humanitaire à laquelle on assiste signifie une chose simple, une chose triste, une chose tragique : l'impuissance et la démission du politique dans la marche du monde. L'humanitaire est la négation du politique.
L'espace et le volume toujours plus considérables occupés sur tous les écrans par l'action humanitaire reflète en réalité l'affirmation unanime des Etats les plus puissants de la planète de la primauté absolue de leurs seuls intérêts sur toute autre considération : seules comptent leur richesse, leur puissance, leur domination. L'humanité est entrée – depuis déjà un certain temps (fin de la guerre froide ?) – dans une logique d'affrontement. Finie la coopération, terminées l'O.N.U, l'O.M.S., la F.A.O. et tutti quanti : juste quelques milliers de fonctionnaires internationaux grassement payés.
L'humanitaire peut courir longtemps derrière ce genre de divisions blindées en train de s'affronter pour la sécurisation (= l'accaparement) des ressources. Finalement, j'ai pitié des humanitaires et je suis effrayé du désespoir dont ils sont l'expression la plus spectaculaire.
Voilà ce que je dis, moi.
P.S. : Pas besoin, j'espère, d'en appeler aux Mânes de Gotlib pour expliquer le titre de ce billet.
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vendredi, 14 février 2020
CLAIRE BRETÉCHER
Pour moi, le grand oeuvre de Claire Bretécher se trouve dans Les Frustrés. Ci-dessous une planche intitulée La Bohême, où l'avachissement physique et moral du "Bobo" se lit sans peine.
N°25 de Pilote, juillet 1976.
Je n'oublie pas que Bretécher a fondé L'Echo des savanes en compagnie de Gotlib et Mandryka. Ci-dessous, les trois fondateurs dans un petit roman-photos où les deux hommes se disputent les faveurs de la femme. Peine perdue : c'est un troisième larron (Gébé) qui emportera la jolie proie.
Ci-dessous, quelques vignettes d'un "hommage" (aux petits oignons) de Gotlib à sa complice : "l'intervieweur" interroge la dessinatrice sur ses goûts cinématographiques.
Ci-dessus, observer le "lancement" des deux lentilles de contact.
J'ai appris incidemment que cette femme issue de la bonne bourgeoisie nantaise avait épousé l'immense constitutionnaliste Guy Carcassonne.
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jeudi, 21 novembre 2019
REISER VU PAR GOTLIB
Jean Frapat, un illustre inconnu aujourd'hui, eut l'excellente idée, au tout début des années 1970, de produire une émission de télévision absolument marrante et originale, « qui n'eut jamais d'exemple et n'aura pas d'imitateur » (Rousseau, début des Confessions) : ça s'appelait "Tac au tac".
L'idée était de réunir un quadrille de "dessinateurs humoristes" et de les faire agir, réagir et interagir en direct sur les idées graphiques de l'un ou de l'autre. Le résultat devait être un dessin collectif, création hautement improbable née des "pièges" successifs tendus par les uns et des "solutions" consécutives inventées par les autres pour en sortir.
J'avais donné ici, le 6 janvier 2014, une idée de ce que ça pouvait donner en matière d'allégresse graphique chez des dessinateurs à l'invention débridée. Les invités s'appelaient – excusez du peu – Roba, Peyo, Franquin et Morris : devant la planche à dessin, vous aviez Boule et Bill, les Schtroumps, Spirou-Fantasio-Gaston et Lucky Luke !!!! Ce jour-là, le résultat dépassait toutes les espérances. Ci-dessous le dessin final.
Juste pour donner une idée : le point de départ est un fer à cheval. Bon courage à ceux qui entreprendraient de s'y retrouver dans l'enchevêtrement, et de reconstituer, avec la succession des "pièges" et des "solutions", le cheminement des quatre mousquetaires du dessin (Roba, Peyo, Franquin, Morris). J'aurais voulu voir (et entendre) l'ambiance qui régnait sur le plateau. On trouve ce dessin dans le bouquin (très mal fabriqué et siglé ORTF) que Frapat a tiré de toutes ses émissions (Balland, 1973).
Gotlib a un jour voulu rendre hommage à Reiser (La Rubrique-à-brac, l'intégrale, Dargaud, 2002, pp.316-317 et "Tome 4", Dargaud, 1973). Histoire de se marrer un bon coup, il place cet anarchiste du dessin dans la situation (trop "civilisée" pour lui) de l'émission de Jean Frapat.
Mais le fripon fait semblant d'inviter, pour lui tenir compagnie (et la dragée haute), trois collègues alors très peu connus pour être d'éminents "dessinateurs humoristes" : Pablo Picasso, Bernard Buffet et Salvador Dali.
Pour aller vite : Picasso, l'Attila du vingtième siècle qui a dévoré tous les styles croisés sur sa route. Buffet, l'esthète qui surligne à la règle tous les contours de ses figures. Dali, perfectionniste de la forme, vite devenu (1935) le marchand de lui-même.
Je ne résumerai pas la double page : les trois grands sont finalement présentés comme ce qu'ils sont : des copains dans la cour de récréation qui finissent par se foutre sur la gueule, après avoir méthodiquement élaboré dans la joie apparente leur "cadavre exquis" (jeu surréaliste : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau »).
Seul, au-dessus de cette mêlée misérable, Reiser, impassible, attend son heure, se lève enfin, se précipite sur la table à dessin, y crache son art d'un trait et s'en retourne. Tout est dit.
Noter l'échange de regards pleins d'aménité entre Dali et Reiser. Noter aussi la présence d'une bouteille "non identifiée", de trois verres pleins avec des glaçons et de plusieurs petites fioles dont on se demande un peu ...
En attendant le moment d'intervenir, le distingué Reiser s'introduit l'auriculaire dans la narine pour un petit curage.
Il se lève.
Il dessine.
Il regagne sa place sans se préoccuper du reste.
Le "dessin" final.
Tout le monde a compris le message.
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samedi, 26 octobre 2019
GÉBÉ TOUJOURS ACTUEL
DES "FÜHRER" COMME S'IL EN PLEUVAIT.
Nous n'avons plus besoin d'Hitler. Nous n'avons plus besoin de nous faire peur avec l'épouvantail historique inventeur des chambres à gaz. Nous n'avons plus besoin de nous convaincre qu'Hitler était un monstre, c'est-à-dire qu'il n'avait rien à voir avec l'humanité normale. En un mot : qu'il n'appartenait pas à l'espèce humaine. Nous savons qu'Hitler était un homme ordinaire, tout comme vous et moi.
L'ordre fondé par Hitler n'est pas sans quelque ressemblance, en effet, avec l'ordre du monde tel qu'il est aujourd'hui. La différence, énorme et mince tout à la fois, c'est que l'ordre actuel a reçu l'adhésion générale, certes davantage de fait que de volonté, des foules ordinaires.
Ils sont une minorité insignifiante, les gens qui doutent radicalement de la légitimité de cet ordre. Chaque jour, par nos gestes, nos choix, nos comportements, nous consentons à l'ordre tel qu'il est façonné. Comment exprimer de façon non dérisoire la légitimité de notre doute ?
Prenez l'eugénisme : quand c'était une pratique du régime nazi, c'était tellement horrible que c'était un crime contre l'humanité ; aujourd'hui, où l'on empêche de naître les futurs trisomiques et autres mal formés, c'est une conquête des progrès de la médecine.
Voici ce que dessinait Georges Blondeaux, alias Gébé, dans La Gueule ouverte n°16 (cela devait être en 1974, le grand Pierre Fournier, fondateur de la revue, était déjà mort). Il dénonçait l'emprise des méga-entreprises qui faisaient régner leur ordre économique sur le monde. Les populations ordinaires menaient leur vie ordinaire, déjà encadrées par cet ordre. Bien obligées.
C'étaient déjà les maîtres du monde. Des Führer comme s'il en pleuvait. Les méga-entreprises du dessin original ne s'occupaient (impérieusement) que de prospérer, de vendre et de dégager de grosses marges bénéficiaires pour distribuer de gros dividendes à leurs actionnaires.
Chaque fois que je fais un geste par l'intermédiaire de ces modernes "Führer", je vote pour lui : c'est lui qui me "guide".
La situation n'a pas changé : elle est simplement beaucoup plus inquiétante. Car les méga-entreprises ici présentes ont simplement ajouté leurs activités aux précédentes, qui continuent à prospérer comme autrefois. Elles obéissent à la même logique d'accumulation capitaliste.
Mais en plus, elles ont pris possession des cerveaux. Il y a eu intrusion : ce sont les activités ordinaires des populations (ce qu'elles disent aux intimes, ce qu'elles pensent, et pas seulement ce qu'elles achètent, ...) qui constituent le gisement inépuisable des profits.
On avait déjà à faire au conditionnement établi du consommateur ordinaire. On a maintenant à faire à l'intrusion des calculs économiques dans les replis les plus secrets de l'âme individuelle.
Utiliser les services de ces géants économiques, c'est remplir les poches des nouveaux "Führer".
***
Gébé était un bon copain de Gotlib qui, dans sa Rubrique-à-brac, avait donné sa bobine à son commissaire Bougret. Quant à son nom (Georges Blondeaux), il l'avait donné à son criminel patenté, qui avait furieusement, pour sa part, la gueule de René Goscinny.
***
Note (27 octobre) : j'ai omis de préciser que le dessin de Gébé figurait en "une" du n°16 de La Gueule ouverte (février 1974) sous le titre suivant, que je trouve évocateur, et tout à fait dans l'optique où je l'ai présenté. Les GAFA dont on parle aujourd'hui sont encore plus puissants qu'à l'époque, puisqu'ils échappent totalement à l'autorité des Etats (mais l'Etat américain se félicite de la chose).
***
Et pour enfoncer le clou de cette vision des choses, voici la une de juin 1974 par le grand Cabu.
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gébé, georges blondeaux, la gueule ouverte, pierre fournier, royal dutch and shell, ibm, nestlé, big brother, google, amazon, apple, gotlib, rubrique-à-brac, commissaire bougret, rené goscinny, facebook, adolf hitler, bande dessinée, bande dessinée, écologie, écologie, cabu, cabu, cabu