vendredi, 08 novembre 2024
UNE MALÉDICTION
Il y en a qui n'ont vraiment pas de chance : les Palestiniens. Bon, c'est vrai, dans leur Livre à eux, il n'est pas question de "Terre Promise" (sauf erreur), mais seulement de "Jardins où les ruisseaux coulent" (traduction Berque du Coran). Mais quand même, la vie les a plantés là, ils ont poussé, fructifié, multiplié, bref, ils se sont installés, et c'est devenu chez eux.
Et puis pas de chance : il y a eu la Shoah, les nazis, les camps de la mort, les chambres à gaz. Et ceux d'une religion voisine ont été parachutés en grand nombre dans leurs jardins et leurs oliveraies, s'ajoutant aux juifs déjà présents dans la région depuis lurette, mais ceux-là, les nouveaux venus, avaient bien l'intention de s'accrocher et de prendre racine.
Parmi eux, certains s'estimaient même seuls propriétaires des lieux : « Ôte-toi de là, que je m'y mette ! ». Au nom de l'Histoire, qu'ils disaient. Depuis leur arrivée, a donc lieu un très sévère conflit de voisinage. Disons que la cohabitation pacifique a semblé inenvisageable à beaucoup trop de gens.
Tenez, voici la une du n°130 de Charlie Hebdo, (signée Reiser) paru le 14 mai 1973. Cela fait juste un peu plus de 50 ans. C'est-à-dire vingt-cinq ans après la désormais célèbre "Nakba" (la catastrophe). Et neuf ans avant le massacre de Sabra et Chatila. Et c'est encore et toujours la boue de réalité dans laquelle ils pataugent et se noient. Avouez qu'ils n'ont vraiment pas de chance, les Palestiniens !
Le Hezbollah irano-libanais ne s'était pas encore mis à bouffer la chair du Liban. Maintenant, à cause de ces viandards, les Libanais n'ont plus le sourire, parce qu'ils ont eux aussi plongé bien profond dans la panouille.
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vendredi, 01 novembre 2024
HYMNES NATIONAUX
LES ISRAÉLIENS
C'est chez eux que ça commence, un 7 octobre.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
LES PALESTINIENS
C'est sur eux que s'abat la vengeance dès le 8 octobre.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
LES LIBANAIS
C'est eux qui morflent ensuite, à cause de l'armée iranienne déguisée en Hezbollah.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
Tiens, une idée : et si on leur suggérait de chanter ça en chœur, d'une seule voix, à l'unisson et tous ensemble ? Vous croyez que ?
Beaucoup de gens et de pays du monde seraient en droit de s'emparer sans scrupule de ces paroles de notre hymne national : Russes en Ukraine, Israéliens au Liban, Chinois chez les Tibétains et les Ouïghours, militaires et milices soudanaises contre les civils, Ethiopiens chez les Tigréens, Indiens au Jammu-et-Cachemire, j'arrête là.
Ce n'est pas un hasard si La Marseillaise est à peu près universellement connue.
Cororico !
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mercredi, 01 mai 2024
PRO-PALESTINIEN ? ...
... OU PRO-HAMAS ?
Les manifestations récentes, qui ont transpiré des Etats-Unis vers la France — sans doute par capillarité affective —, ont semble-t-il consacré de fait le mouvement religieux terroriste Hamas comme seul représentant légitime du peuple palestinien. Le moins que je puisse faire, c'est de trouver cela au minimum surprenant, pour ne pas dire anormal. Et archi-faux, de toute évidence.
Et en même temps, je plains les Palestiniens eux-mêmes, parce que n'avoir que ce mouvement terroriste pour avocat commis d'office, c'est pas vraiment un cadeau, car le cadeau, il est carrément empoisonné. Je suppose que personne ne souhaite être défendu, devant le tribunal de l'Histoire, par une cohorte d'assassins, de violeurs et de bourreaux.
On sait que la pauvre "Autorité palestinienne" de Mahmoud Abbas, du moins ce qu'il en reste de débris d'O.L.P et de Fatah, est complètement disqualifiée, sous les coups conjugués de sa propre incompétence et de sa corruption et de l'acharnement de Netanyahou à lui faire perdre la face pour mieux favoriser son ennemi déclaré (le Hamas). Cet ennemi déclaré n'a fait que croître et embellir depuis qu'il a pris, seul et par la violence, le pouvoir dans la bande de Gaza.
Le plus étrange, le plus stupéfiant, le plus incompréhensible dans les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué des universités des deux côtés de l'Atlantique, c'est que ces protestataires font semblant d'ignorer que le sort du peuple palestinien est bien le dernier des soucis des chefs du Hamas : pour eux, les gens ordinaires qui peuplent la bande de Gaza, travailleurs, mères, enfants, vieux comptent pour de la roupie de sansonnet. La seule motivation qui anime les chefs du Hamas, c'est l'exercice d'un pouvoir absolu qu'ils ont confisqué à leur profit exclusif. Et cela jusqu'à la disparition de l'Etat d'Israël.
Cela va même si loin, que les services "action" du groupe n'hésitent pas à supprimer toute voix discordante. Et il y a fort à parier que les chefs du Hamas, plus il y a de Palestiniens morts sous le tapis des bombes et obus, plus ils sont contents : « Allez-y, Juifs, tuez, massacrez les populations civiles palestiniennes. A la fin c'est vous qui serez couverts de merde, et nous qui tirerons les marrons du feu ». Et qu'ils sont en train de spéculer sur les éventuels avantages colossaux qu'ils pourraient obtenir de l'Etat hébreu en échange des otages qu'ils détiennent encore — et qu'ils ne sont pas prêts à lâcher de sitôt, selon toute vraisemblance.
Pendant ce temps, le haut Etat-Major du Hamas, bien à l'abri de chambres fortes dissimulées hors de portée de toute agression possible — quand ce n'est pas dans des hôtels cinq étoiles de la péninsule arabique —, sirote ses alcools de contrebande les doigts de pied en éventail, et savoure la profondeur de l'abîme qu'Israël achève (peut-être) de creuser sous ses propres pieds dans l'opinion universelle : « Honte à Israël, et vive les Palestiniens », entend-on de l'université Columbia-New-York à Sciences-Po-Paris.
On ne sait pas trop l'ampleur de ce qu'Israël aura perdu à l'issue de cette aventure aveugle. On sait en revanche ce que les terroristes du Hamas ont déjà gagné. Rien que ça est exorbitant.
Note : Il semblerait, d'après ce que j'entends, que les manifs françaises sont restées à peu près indemnes d'antisémitisme. Pourquoi ne pas le croire ? Ce qui est certain, en revanche, c'est que les actes et paroles antisémites ont été multipliées par deux, trois, voire quatre, depuis le pogrom (et non une "offensive", n'en déplaise à Mathilde Panot et à L.F.I.) du 7 octobre. Qui en France est antisémite ? J'ai ma petite idée là-dessus : suivez mon regard (car certaines vérités ne sont pas bonnes à dire).
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, benjamin netanyahou, knesset, état hébreu, juifs, guerre israélo-arabe, terrorisme, terroristes, hamas, iahya sinouar, bande de gaza, palestiniens, antisémitisme, islam
samedi, 27 avril 2024
L'ISLAM ESCLAVAGISTE ...
... VU PAR "LE MONDE".
C'est rigolo, la façon dont les nouvelles vérités se sont installées dans le paysage des sciences humaines, et particulièrement des historiens. On le constate une fois de plus à la lecture de l'article rédigé, le 19 avril 2024, dans le supplément "Le Monde des livres" par Frédéric Bobin, probable journaliste au "Monde", et peut-être lui-même historien ou peu s'en faut. Normalement, quelqu'un qui sait de quoi il cause.
Mais l'historien n'est plus ce qu'il fut. Je veux dire que de nos jours, le spécialiste, quand il est issu des écoles occidentales d'études historiques, marche sur des œufs : il ose à peine avancer des hypothèses, il recule devant l'affirmation, il tremble à l'idée d'être qualifié de "péremptoire", ou pire d'"occidental", et la perspective d'être possiblement traité de "pas sérieux" le plonge dans des abîmes de panique professionnelle. Et pour peu que vous le taxiez d'"islamophobie", alors là, c'est l'arrêt cardiaque assuré !!! Le voilà scientifiquement disqualifié
C'est ainsi que Frédéric Bobin multiplie les précautions oratoires : le sujet est « inflammable ». « L'historiographie de l'esclavage est devenue radioactive au contact des enjeux contemporains ». La « concurrence mémorielle » nuit au « débat académique ». Les traites "atlantique" et "orientale" ne sont-elles pas égales en infamie ? Mon dieu, que de vaines circonlocutions pour éviter, dans un tel débat, de passer pour le méchant de service !!! L'historien européen est aujourd'hui hanté par le poids de tous les soupçons que le passé coupable fait peser sur son âme délicate et sensible.
Ce n'est pourtant pas si compliqué, me semble-t-il. J'en veux pour preuves deux éléments de l'article. Le premier, dans le texte de Frédéric Bobin, fait durer l'"esclavage musulman" du VII° au XX° siècle. Désolé, mais il suffit de s'informer au sujet du Niger ou de la Mauritanie pour découvrir qu'il subsiste dans quelques pays (Sahel ?) des formes d'esclavagisme "traditionnel" où le statut d'esclave se transmet de génération en génération. Oui, monsieur, l'esclavage existe toujours, et même parfois sous nos cieux tempérés et radieux (de loin en loin, les journaux évoquent un procès pour "esclavage moderne").
Mais sans monter en épingle une tradition peut-être en voie d'extinction (mais j'en doute), il suffit de regarder du côté de la péninsule arabique pour se rendre compte que, si l'esclavage n'y a pas été rétabli officiellement, on pourrait facilement s'y tromper, tant (je prends un exemple) la façon dont on y traite les travailleurs venus d'Inde ou des Philippines ne rend pas très enviable la façon dont ces pauvres gens sont exploités : passeports confisqués et autres et pires joyeusetés, cf. les conditions faites récemment par le Qatar à ses constructeurs de stades de foot. Et si vous croyez que le Qatar a reconnu ses fautes et s'est frappé la poitrine en signe de contrition ...
L'autre élément que je relève, c'est une énormité commise par la plupart des bonnes âmes qui abordent le sujet : oui, la traite atlantique a été une innommable saloperie commise par les pays occidentaux sur trois ou quatre siècles, mais il est scandaleux que les mêmes omettent presque systématiquement de rappeler que c'est bel et bien un occidental qui a lutté de toutes ses forces contre l'esclavage et a fini par obtenir son abolition dans les nations, disons ... "civilisées" (avec des retardataires du côté des Amériques). A propos des traites négrières, je ne saurais trop conseiller la lecture des Passagers du vent, un chef d'œuvre de la bande dessinée offert par François Bourgeon.
Cette omission dans un article "sérieux" de journal "sérieux" est choquante, voire inadmissible. Eh oui, Frédéric Bobin, des occidentaux ont fait dans le monde beaucoup de mal et de dégâts, mais d'autres occidentaux ont fait ce qu'ils pouvaient pour tenter d'y remédier. La neutralité de point de vue passe aussi par cette reconnaissance.
J'aimerais tant que les historiens européens cessent de se prendre pour Eustache de Saint-Pierre et ses cinq amis bourgeois de Calais, en 1347, qui, en signe de capitulation, se présentèrent "en chemise et la corde au cou" devant Edouard III d'Angleterre. Laissons le passé en finir avec le passé. Laissons les morts enterrer les morts. Quant à nous, nous sommes vivants, et l'avenir reste à construire.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, le monde des livres, frédéric bobin, historien, esclavage, esclavage atlantique, traite négrière, esclavage musulman, commerce triangulaire, occident, islamophobie, esclavage moderne, victor schoelcher, abolition de l'esclavage, bande dessinée, les passagers du vent, françois bourgeon, islam
mercredi, 13 décembre 2023
ISLAM : ÇA FINIRAIT-Y PAR BOUGER UN PEU ???
EH BEN ÇA S'RAIT PAS TROP TÔT !!!
Il paraît que le préfet a mis fin au contrat qui liait le lycée Averroès de Lille à l'Etat français. Et il a fallu tout ce temps pour que les autorités prennent conscience que ce lycée, comme la plupart des structures musulmanes établies en France, n'est que la tête de pont d'une offensive générale d'un islam qui, depuis qu'il s'est réveillé en Iran (1979), est devenu conquérant partout où il y a du territoire à grignoter.
Je ne parle pas ici des musulmans qui se contentent de vivre paisiblement en compagnie d'une religion pas trop intrusive, et qui a un impact et des exigences modérés dans leur vie quotidienne, dans leurs petits plaisirs ou dans les menues infractions conviviales aux lois mesquines du Coran qu'ils commettent parce qu'après tout la vie n'est pas faite pour qu'on passe son temps à s'emmerder sur cette Terre.
Je parle de ces structures parfaitement organisées, infiniment courtoises au-dehors, mais au-dedans dûment disciplinées, activement mobilisées et discrètement financées qui tentent d'établir leur emprise politico-religieuse dans notre pays mécréant quoique de culture chrétienne ancienne, solide et profonde. Entre les Frères musulmans, les wahabites et diverses entités moins visibles et souvent moins pacifiques, ces structures alignent depuis lurette leurs troupes sur le territoire français en s'appuyant sur la neutralité religieuse de notre Etat, dans l'ombre protectrice de laquelle elles prospèrent.
Le préfet des Hauts-de-France a donc fait œuvre salutaire, en prenant une décision à même de mettre une bonne fois à nu, disons, pour ne fâcher personne, le "modèle économique" qui a permis à cet établissement d'atteindre l'excellence aux dépens du contribuable tout en faisant profession à peine dissimulée d'enseigner à la jeunesse le chemin de la mosquée. Si le financement est irréprochable, comme le clament ses défenseurs, la logique veut qu'il soit obligé de fermer boutique. Le préfet a d'autant plus de mérite que sa décision intervient dans un contexte de quasi-unanimité propalestinienne.
J'ai par ailleurs relevé dans le journal Le Progrès (27 novembre) une autre décision qui chiffonnera aussi quelques turbans d'imams.
Bon, on me dira que tout cela n'est pas grand-chose et que ça ne dit rien des grands mouvements de fond (et de fonds) actuels et à venir. Certes, c'est sans doute vrai, mais je me permets de ne pas dédaigner les plaisirs procurés par ces chiquenaudes appliquées au nez des contempteurs de la laïcité, si prompts à entonner le cantique de l'islamophobie, celui qu'on aime tant chanter dans un certain entourage mélanchonard.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, musulmans, islamistes, djihad, islamophobie, coran, iran, guide suprême, ali khamenei, frères musulmans, wahabites, lycée averroès, préfet des hauts de france, journal le progrès, jean-luc mélenchon
samedi, 28 octobre 2023
DES NOUVELLES DE L'ARCON
DE L'ART CONTEMPORAIN A L'ARCON...
Nul n'arrêtera les audaces dans l'art. Et nul n'arrêtera les artistes audacieux, vous savez, ceux qui "cassent les codes" au risque de, qui franchissent les limites au péril des, qui ont le courage de "transgresser" quitte à, qui "luttent contre les stéréotypes" au prix de leur. Nul n'arrête non plus les collectionneurs fous qui ne savent plus quoi faire de leur pognon.
Celui-ci s'est entiché de tout ce qui est bêtement refusé par tous les musées, toutes les galeries, toutes les foires internationales d'art contemporain, et autres lieux qui luttent pour rester à la pointe du combat de l'Arcon. A tel point qu'il a fait un "Musée de l'art interdit" (Barcelone). Voici la photo que Le Monde s'est procurée pour illustrer l'article de Sandrine Morel paru dans son édition datée 26 octobre 2023. L'artristecon s'appelle Jani Leinonen. Comme quoi même les Finlandais peuvent.
... ET DE L'ARCON A L'ARCOUILLON.
Un christ déguisé en clown à hamburger [ça se conjugue : je hamburge, tu hamburges, ...] ! Fallait y penser, un hamburger en guise de pain azyme ! Cela rejoint le "Piss-Christ" de Serrano et de célèbre mémoire en force expressive, en puissance d'évocation et en sportivité de l'extrême spirituel. En matière de scandale, Bettina Rheims en avait fait pas mal en un autre temps : c'était encore un christ, mais en femme crucifiée, et ça se passait je crois à Bordeaux. Qui battra ces records-là ?
Je crains hélas que ces blasphèmes attentats à la religion catholique ne tombent carrément à plat, vu l'état de déliquescence de l'Eglise de Rome. Leurs auteurs ne risquent rien et peuvent dormir tranquilles en attendant les pépètes fournies par le sacrilège. Tiens, une idée pour les artistes qui se sentent une âme de blasphémateurs : allez-y, représentez Allah et Mahomet en clowns Ronald de McDo, tiens ! On verra combien de temps il vous restera pour parader en bonne santé en uniforme de profanateurs.
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vendredi, 20 octobre 2023
ISRAËL, ÉTAT INJUSTE ...
...DEPUIS QU'IL EXISTE.
Le Hamas est donc un ramassis d'ordure humaine, qui se contrefout joyeusement de la "cause palestinienne" et de la création d'un hypothétique Etat palestinien, et qui au surplus méprise allègrement la vie humaine, que ce soit celle des ennemis ou des civils qu'il a sous sa coupe, voire de celle des individus qui composent ses propres troupes. Il n'a qu'une obsession : détruire Israël. Et une grande idée en tête : instaurer, maintenir et aggraver son pouvoir absolu. Si d'aucuns tiennent à parler de dictature, qu'on sache que je n'ai rien contre.
Le problème, c'est que le dit Etat d'Israël n'a aucune envie d'être rayé de la carte, malgré l'envie urgente et pressante d'anéantissement de l'intrus qui a saisi ses voisins arabes dès le moment de sa proclamation par Ben Gourion en 1948, envie qui habite encore un certain nombre de gens et d'Etats, en général musulmans.
J'ai dit "intrus". Qu'on le prenne dans le sens qu'on voudra, la naissance de l'Etat d'Israël, c'est d'abord l'irruption d'un intrus, qui a dépossédé, avec l'aval des grandes nations du monde, trop heureuses de se débarrasser du problème, les occupants précédents d'un territoire où ils vivaient depuis longtemps. Là est la première injustice, une injustice originelle si l'on peut dire. Car les habitants arabes de la Palestine de 1947 ne sont coupables de rien.
L'argument de la plus haute antiquité du peuple juif est fallacieux : vous imaginez qu'un vindicatif vienne vous dire : « Rends-moi ce que tu m'as pris il y a 2.000 ans ! » ? A ce compte, nous autres Gaulois, descendants en ligne sinusoïdale d'Abraracourcix, Vercingétorix et autres héros, aurions bien des récriminations à adresser aux Italiens en tant que descendants supposés des armées romaines. Vous voyez le topo ? Bon, mon exemple, c'est pour de rire, mais.
J'ajoute que, bien que l'Etat d'Israël ait entrepris des fouilles archéologiques destinées à exhumer les vestiges de l'antique "Terre Promise" des Hébreux pour mieux pouvoir affirmer la priorité des juifs dans la désignation du propriétaire présent le plus "légitime" des lieux, cela n'en fait pas un argument moins fallacieux. Vous les voyez, les descendants de Priam, d'Hécube, d'Hector et d'Anchise organiser une manif. à Istanbul ou Ankara au prétexte que l'actuelle Turquie usurpe le territoire de leurs ancêtres : les anciens Troyens de l'époque homérique ? Vous vous rendez compte du bazar mondial que ça mettrait à l'O.N.U. dans la définition des frontières ?
Affirmer ses droits sur une terre dont on a été chassé 2.000 ans avant, ça comporte un côté complètement brindezingue. D'abord parce qu'entre gens bien élevés, cela "ne se fait pas". Et puis parce qu'après un an et un jour, un bien non réclamé appartient à celui qui l'a trouvé (it's a joke, natürlich). Ensuite parce que l'histoire est ce qu'elle est, qu'on ne saurait la refaire, et qu'il s'en est passé, des choses qu'on ne peut effacer, depuis la "Grande Diaspora". Enfin parce que les gens finalement délogés vivaient là depuis lurette et n'y pouvaient rien, c'était comme ça et puis voilà. Ils n'avaient chassé personne de sa terre. Je veux dire que depuis une date indéterminable mais de toute façon très ancienne, c'est là qu'ils naissaient, qu'ils vivaient, qu'ils mouraient, qu'ils étaient enterrés de génération en génération. Et dénués, au surplus et avec raison, du sentiment d'avoir pris cet endroit à quelqu'un.
Il y a dans la création de l'Etat d'Israël quelque chose du : « Ôte-toi de là que je m'y mette ! », à la façon des Russes en Crimée et dans le Donbass ou des troupes d'Ilham Aliyev dans le Haut Karabakh. L'existence de l'Etat d'Israël prend sans conteste son origine dans un coup de force, sans doute facilité par la situation coloniale d'une région qui vivait alors sous "protectorat" (on disait "mandat") britannique. Maintenant, qui oserait dénier au peuple juif (au sens ethnique et non religieux) son droit de s'implanter et de résider quelque part, en paix et en sécurité ? Il est vrai qu'on pourrait poser la question à pas mal de gens sur toute la planète : Amérindiens, Kurdes, Ouïgours, Arméniens, Tibétains, Aborigènes, etc.
Le malheur, c'est qu'Israël n'a jamais pu trouver la paix avec ses voisins de la région. Certes, il y a des exceptions et un certain "modus vivendi" a parfois pu s'installer, précaire et soumis aux caprices de l'actualité. Résultat des courses, une situation générale d'hostilité plus ou moins déclarée mais permanente entre l'Etat des juifs et son environnement géopolitique. Jamais la paix, parfois des hostilités carrément ouvertes, de temps en temps des escarmouches ou des "opérations". Rien que ça, ça doit finir par être fatigant.
Je serais bien incapable et n'ai aucune envie de reconstituer l'historique des aléas, des conflits ouverts, des fluctuations politiques, des accalmies. Trop compliqué. Pour cela il faut s'adresser à Monsieur Henri Laurens, du Collège de France, qui connaît sur le bout des doigts l'intégralité de l'histoire de ce coin de la planète, de ses peuples, des événements qui s'y sont produits depuis Mathusalem, et qui est capable, si vous lui demandez poliment, de vous réciter heure par heure dans ses moindres détails la guerre israélo-arabe de 1973 (Kippour). Je veux juste pointer quelques aspects de la question, à partir de ce que j'en perçois au fond de mon terrier.
Le premier de ceux-ci concerne la vie politique en Israël, pour autant que je puisse en juger. Voici un pays qui, si j'ai bien compris, n'a pas de Constitution, cette charte où — du moins chez nous et dans quelques pays au mode de vie avoisinant — sont formulés les grands principes, la forme du gouvernement, les rapports entre gouvernants et gouvernés, l'organisation des pouvoirs publics (merci Larousse). C'est au moins une curiosité dans le concert des nations occidentales. Il s'ensuit que personne ne dispose de la définition du "citoyen d'Israël" et que, lorsque Netanyahou fait adopter la loi qui remplace l'Etat des juifs par l'Etat juif (notez la nuance qui change tout), on ne sait pas à quel statut rattacher les populations arabes qui vivent au milieu des juifs.
Le deuxième aspect qui attire mon attention est le mode de scrutin sur lequel repose la composition de la Knesset : la proportionnelle intégrale. Entre nous, si je trouve imparfait le scrutin majoritaire à deux tours tel qu'on le connaît en France, j'imagine l'énorme et innommable caca politique qui s'abattrait sur notre pays si un tel mode y était adopté. Car l'équation qui se présente aux responsables des partis israéliens les soirs d'élection est devenue de plus en plus insoluble, du fait des négociations de marchands de tapis auxquelles ils sont astreints en vue de la formation d'un gouvernement de coalition pas trop instable. La question de savoir combien de partis (et de "partis") sont représentés à la Knesset est indiscrète. Plus encore celle de savoir quel est le poids politique des religieux les plus rigoristes dans la composition de cette drôle d'assemblée.
Le troisième et dernier aspect sur lequel il semble nécessaire d'insister découle du précédent. Car plus les partis de droite (et autres religieux de plus en plus intégristes et extrémistes : ce sont eux qui ont fait tuer Itzhak Rabin, le père des défunts accords d'Oslo) ont pris d'importance à la Knesset, plus les gouvernants ont été obligé de laisser la bride sur le cou à ces plus ou moins alliés, mais activistes à plein temps qui, pour des motifs religieux, historiques, philosophiques ou autres, pensent dur comme fer que c'est TOUTE la Palestine qui leur appartient en exclusivité. Et que, puisque c'est eux les propriétaires, c'est là qu'ils vont construire leur maison et cultiver la terre. Une terre débarrassée des Palestiniens.
A cet égard, j'ai entendu des discours hallucinants et hallucinés, tenus par des monsieurs et madames tout-le-monde installés en Israël, qui ne laissaient aux Palestiniens plus qu'un seul droit : celui de foutre le camp. A les entendre, il serait sans doute plus facile de faire le décompte des modérés. Ceci pour dire que le Likoud (plus ou moins "socialiste", je crois) est dans les mêmes lamentables choux que notre défunt Parti "Socialiste", et que les électeurs de gauche se sont beaucoup raréfiés sur la scène politique israélienne, voire sont en voie d'extinction de voix. Dans le même temps, la loi des vases communicants remplissait les urnes de bulletins marqués à droite de la droite, avec les conséquences jusqu'au-boutistes que l'on voit à l'œuvre d'élection en élection.
On appelle ça la "Colonisation". Le but ultime de la colonisation, cela s'appelle "Annexion". Cela suppose l'éviction totale des Palestiniens. D'ailleurs certains parmi les hauts responsables politiques israéliens y pensent et en parlent ouvertement. Mais pour en rester au grignotage territorial opéré par les colons, c'est évidemment un fléau et une injustice majeure, jumeau monozygote de la très basse considération (disons carrément : le mépris total et très calculé) dont tous les gouvernements israéliens successifs ont entouré l'Autorité Palestinienne, dans le but presque avoué de faire monter l'influence, le rayonnement, le prestige et la puissance — précisément — du Hamas qui, aujourd'hui, représente sans doute — et à tort — aux yeux d'une forte majorité de Palestiniens, la seule "Autorité" légitime. Les chefs israéliens ont toujours violemment rejeté l'O.L.P., Yasser Arafat, Mahmoud Abbas et consort comme interlocuteurs et partenaires de négociations de paix.
On pourrait d'ailleurs se dire qu'Israël, au vu des assassinats massifs que le Hamas vient de commettre, a reçu l'horrible salaire de cette ligne stratégique démente, obstinément suivie depuis fort longtemps. Déconsidérer Mahmoud Abbas et son entourage du Fatah, disqualifier méticuleusement ce petit monde corrompu comme éventuel partenaire de négociations de paix, tous les dirigeants israéliens se sont attelés à ce travail de démolition des espoirs de paix. Tout ce qui aurait pu ressembler à une volonté de négociation avec l'Autorité Palestinienne a été sciemment tué dans l'œuf à cause des va-t-en guerre israéliens. Je me demande même si l'évacuation manu militari (je ne sais plus si c'était Ariel Sharon ou Ehoud Barak) des colonies juives de Gaza n'ont pas eu en leur temps pour objectif tout à fait délibéré de laisser le champ libre au Hamas.
Quant à la colonisation, je me souviens d'une carte publiée il y a bien des années dans Le Monde Diplomatique, qui représentait ce que la politique israélienne avait alors laissé de territoires aux Palestiniens de Cisjordanie. Pour donner une idée de la fragmentation extrême de ces territoires, le service cartographie les avait figurés sous la forme d'un archipel, où toutes les "îles" palestiniennes vivaient complètement isolées des autres, et que seules des "navigations" compliquées permettaient de les relier en slalomant parmi les portions grignotées par des colons juifs. On comprend que ces conditions de vie rendent insupportable le quotidien des Palestiniens.
Je ne parlerai pas de la psychologie "de combat" généralement partagée dans la communauté des colons, de l'arrogance souvent manifestée par ceux-ci à l'égard de leurs voisins Palestiniens, de l'appropriation arbitraire des terres, de la destruction des maisons, de la liquidation des champs d'oliviers, du mur de séparation et des routes qui le longent sans jamais se rencontrer, etc. Cette façon d'ouvrir la "Judée / Samarie" aux colons a quelque chose de carrément cinglé, cintré, givré, malade. Disons-le : la permissivité (la lâcheté) des pouvoirs successifs à l'égard des colons juifs a quelque chose de criminel.
Il faudrait qu'en Israël on finisse par se demander comment il se fait que la population palestinienne ordinaire de Cisjordanie et Gaza ait été rendue si perméable au discours et aux actions de ce Hamas extrémiste, terroriste, jusqu'au-boutiste. Est-ce que ça ne serait pas parce que le sort réservé par les Israéliens aux Palestiniens en tant que peuple est humainement inique ?
L'Afrique du Sud a pu en finir, après bien de la casse, avec le régime d'apartheid après des dizaines d'années cruelles pour les Noirs, Métis, Indiens et autres catégories raciales établies par les Blancs. Nul ne peut avancer une raison raisonnable et rationnelle pour qu'il n'en soit pas de même en Palestine. Mais pour cela, il faudrait ..., il faudrait..., il faudrait ..., il faudrait .............
Mais non, contrairement à tous les spécialistes estampillés et dûment autorisés, j'avoue fièrement que je n'ai aucune idée de ce qu'il faudrait, bien que je le souhaite ardemment. Je voudrais tant que le peuple d'Israël tout entier ait envie de se comporter de façon JUSTE ! Une chose quand même : il faudrait que les acteurs de la région se mettent d'accord pour tenter de se mettre d'accord sur les termes d'un éventuel accord sur les modalités d'un éventuel accord en vue d'une éventuelle cohabitation.
Mais je crains que les griefs de tous à l'encontre de tous aient atteint un tel point de non-retour et de gravité que plus personne ne peut pardonner à qui que ce soit. Les dettes mutuelles ont atteint des montants tellement exorbitants que plus aucun débiteur n'est aujourd'hui en mesure de les acquitter. Nous assistons à une forme de faillite généralisée.
En attendant, l'injustice originaire faite aux Palestiniens par l'Etat désormais juif se perpétue et s'aggrave de décennie en décennie, et il n'y a aucune raison pour que ça s'arrête. Le monde n'a pas fini de braquer ses jumelles et son incompréhension sur cette région, à la fois si proche et si lointaine. Si chère et si douloureuse. Si forte et si folle. Si attirante et si dangereuse. Si belle et si laide.
C'est dans cette même région que, dans un de ses premiers livres (Aujourd'hui, demain et après ou Cela se produira bientôt, je ne me rappelle plus), l'écrivain Jean-Pierre Andrevon imaginait une guerre régionale qui durait depuis on ne savait plus quand, une guerre dont on avait perdu jusqu'au souvenir de la raison première, une guerre qui s'était éternisée on ne sait ni pourquoi ni comment, une guerre qui ne finissait jamais et ne pouvait pas finir. Une guerre éternelle, quoi. Il ne croyait pas si bien dire : qui aujourd'hui, parmi les vrais acteurs de tout ce merdier, désire faire la paix ?
Les guerriers les plus belliqueux du monde ne sont pas près de manquer de travail. Et les partisans de la paix (il y en a) n'ont pas fini de se lamenter.
***
Bilan : J'entends la question : « Alors, tu votes pour qui, baratineur de blog ? » Bonne question. Oui, quel est l'élu de mon cœur, de mon intelligence, de mon orientation politique ? L'Israélien ou le Palestinien ? J'espère que le lecteur, au bout de ce triplé de billets, a compris que ma réponse n'est ni facile, ni même possible. Israël a le droit d'exister, mais les Palestiniens ont un droit tout aussi clair de pouvoir en toute liberté vaquer à leurs affaires et cultiver la terre là où le sort les a semés. C'est sur ce point que l'Etat juif commet l'injustice terrible. Car tout ce monde a le droit de vivre en paix et en sécurité.
Mais alors, qui donc veut encore la guerre ? Poser la question, c'est presque y répondre : il y a d'un côté les colons, la colonisation de la Cisjordanie, le vol des terres palestiniennes, tout cela étant admis ou toléré par les gouvernements successifs d'Israël. Et puis en face, il y a le Hamas, le Hezbollah, et quelques autres groupes plus ou moins identifiables. Pour les deux groupes cités, Israël est et reste un ennemi à éradiquer.
Or quand on sait qu'ils ne sont que les faux-nez de la République islamique, on aboutit à cette conclusion : côté israélien, quelques juifs fanatiques entretiennent le climat d'hostilité du fait de leur folie de conquête territoriale. Côté arabe, seul l'Iran et ses pseudopodes régionaux, veulent la guerre et la destruction d'Israël (je fais abstraction des Etats simplement hostiles ou a priori méfiants et des velléités d'autres pays musulmans exaltés, mais beaucoup plus éloignés du terrain des opérations, comme l'Indonésie par exemple).
Je resterai donc le spectateur de cette longue tragédie à laquelle je ne peux rien, que je comprends à peine, qui me remplit de tristesse et d'amertume, et qui envahit les journaux, les ondes, les écrans, les réseaux sociaux et les esprits de récits d'horreur. Cela dit, il me reste l'impression répugnante que le Hamas aura mené, avec cette opération de massacres tous azimuts contre des juifs, une fabuleuse campagne de propagande, et couronnée de succès, puisque l'expédition a, partout dans le monde, réussi le tour de force de disparaître derrière les destructions et massacres indiscriminés conduits par l'aviation israélienne, en attendant l'armée de terre, les chars et le carnage. Qui parle encore de la saloperie du Hamas ?
Chapeau, les assassins ! J'espère au moins que vous ne l'emporterez pas au paradis d'Allah, ce jardin, paraît-il, « où les ruisseaux coulent » (ça, c'est un peu partout dans le Coran) et où de purs salauds parfaitement cyniques vous font croire que d'accortes houris vous attendent.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, palestine, palestiniens, arabes, cisjordanie, bande de gaza, jérusalem, tel aviv, ramallah, mahmoud abbas, benjamin nétahnyhou, jean-pierre andrevon, apartheid, juifs, musulmans, islam, islamistes, henri laurens, collège de france, guerre du kippour, knesset, ithzhak rabin, accord d'oslo, andrevon aujourd'hui demain et après andrevon cela se produira b, azerbaïdjan, arménie, arménien, haut karabakh, journal le monde
jeudi, 12 octobre 2023
ISRAËL EST UN PAYS EN GUERRE ...
... DEPUIS QU'IL EXISTE.
Cette B.D. (Business blues, n°4 de la série Largo Winch, de Philippe Francq et Jean Van Hamme) date de 1993. Je me refuse à entrer de nouveau dans le débat de savoir pour qui il faut prendre parti. Pas que je renvoie les deux camps dos à dos. Pendant longtemps irréconciliable avec les Arabes - auxquels la création de l'Etat d'Israël piquait du territoire, l'Etat désormais juif (du fait de Netanyahou) a su pacifier ses relations avec quelques voisins et pays plus éloignés (Egypte et Jordanie puis, récemment, le Maroc, l'Arabie Saoudite, le Qatar, ...). Ce serait donc possible, si .........
Si seulement Israël ne faisait pas face à quelques ennemis irréductibles qui ne rêvent que de l'anéantir, à commencer par l'Iran, pour qui il fait figure de "Petit Satan", augmenté de quelques tentacules qu'il se charge d'armer et de former (Hezbollah, Hamas, Djihad islamique). Dans les derniers événements, je vois un très savant calcul inspiré par l'Iran à ses feudataires : faire en sorte que l'énorme opération montée par le Hamas, qui se solde par un massacre aveugle (quoique pas si aveugle que ça), attire une réplique de l'armée israélienne tellement disproportionnée que c'est elle qui s'attire maintenant toutes les réprobations de la "communauté internationale". Opération réussie, apparemment.
C'est d'ailleurs curieux comme cette réplique me fait penser à la méthode des Américains pour triompher (croient-ils, les benêts) de leurs ennemis (Vietnam, Afghanistan, Irak, ...) : le tapis de bombes, qui ne sait pas distinguer un combattant d'un civil. L'opération meurtrière du Hamas en territoire israélien suscite mon horreur (ne parlons pas des prises d'otages, y compris des gosses de 12 ans et des mémés de 80 ans).
Mais je regrette que la réponse d'Israël manque à ce point de discernement. Quand on ne parle que de « détruire » le « monstre » qui est en face, on se gargarise de propagande, et on a toutes les chances de rater l'objectif. Car je n'imagine pas que pendant tout le temps passé à mettre au point son attaque jusque dans le moindre détail, le Hamas n'a pas anticipé la réaction d'Israël et préparé tout ce qu'il faut de béton, de souterrains fortifiés et d'armement pour recevoir une probable offensive terrestre. Tout est prêt de ce côté, n'en doutons pas. On peut déjà s'attendre à un carnage épouvantable, si cette offensive a lieu.
Je remarque que dans les médias français, il est parlé autant, si ce n'est davantage, du malheur qui s'est abattu sur les habitants de Gaza, que sur les kibboutzim et localités proches de cette frontière. Si ce que je perçois n'est pas complètement absurde, il faut alors reconnaître que les fous de dieu du Hamas — et avec eux l'Iran — ont marqué un sacré point.
***
Alors dans tout ça, le Hamas, terroriste ou pas terroriste ? Récapitulons.
Il s'agit d'une action violente par surprise, destinée à semer une terreur immédiate, sans préjuger des calculs à plus long terme.
Il s'agit d'un ensemble massif de meurtres indiscriminés commis à l'encontre non de guerriers professionnels, mais de civils, c'est-à-dire de non-belligérants, c'est-à-dire d'innocents.
Il s'agit de prises d'otages indifférenciées.
Il s'agit au surplus d'un groupe qui, sur le territoire qu'il contrôle, fait régner la terreur sur la population qui lui servira, le cas échéant, de bouclier : les habitants de la bande de Gaza ont-ils les moyens ou l'envie d'ouvrir la bouche, d'élever la voix, de s'insurger, de protester contre les conditions de vie que leur fait le jusqu'au-boutisme imbécile des autorités du Hamas ?
Il s'agit enfin d'une milice formée de fous de dieu fanatiques et qui se fiche comme de sa première chemise du sort des Palestiniens, et dont le but ultime, le Graal en quelque sorte et l'unique raison d'être consiste en la destruction de l'Etat d'Israël.
Alors oui, les tueurs du Hamas peuvent à très bon droit être qualifiés de terroristes. N'en déplaise à l'olibrius Mélenchon et aux sbires qui l'entourent.
« Car on accepte à la rigueur d’être accusé d’avoir tué son père, on ne peut pas s’exposer au reproche d’être moins "à gauche" que son voisin. Même s’il faut pour cela soutenir l’assassinat : l’assassinat n’est pas la guerre ; on peut assassiner en restant pacifiste ; l’assassinat ne devient blâmable que pratiqué par des méchants. » Alexandre Vialatte, dans Le Spectacle du monde en 1962.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autorité palestinienne, bande de gaza, cisjordanie, mahmoud abbas, bande dessinée, franck bd, largo winch, business blues, israël, hamas, juifs, musulmans, islam, islamisme, jean van hamme, alexandre vialatte, terroristes, mélenchon, lfi mélenchon mathilde panot
dimanche, 10 avril 2022
TOUCHE PAS A MON CORAN !!!
Je suis tombé, en fouinant sur internet, sur cette photo prise place Bellecour à Lyon le 18 mai 1989 par Marcos Quinones.
Notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon. L'appel du préfet de police a bien été entendu. Et la manifestation anti Rushdie prévue le 18 mars 1989, place Bellecour, n'a pas eu lieu. Il faut dire que le dispositif policier était impressionnant. Seuls quelques petits groupes de manifestants ont tenté de braver l'interdiction. Ils ont été rapidement dispersés dans le calme. Les organisateurs du rassemblement ont indiqué qu'ils avaient dissuadé de venir de nombreux manifestants qui devaient arriver place Bellecour de plusieurs villes de France. Le vice-président de l'Union des jeunes musulmans du Rhône, association organisatrice de la manifestation de protestation contre le livre de Salman Rushdie "Les Versets Sataniques" a lu un communiqué place Bellecour avant d'appeler à la dispersion. "Mais nous allons redéposer une demande d'autorisation de manifestation dans une dizaine de jours" (...) "Contrairement à la Constitution qui nous donne des droits et des devoirs, la manifestation a été interdite par une décision arbitraire et infondée", a-t-il lancé aux quelques manifestants qui l'accompagnaient. Source : "Bellecour en état de siège" / F.P. [Frédéric Poignard] in Lyon Figaro, 20 mars 1989, p.25.
***
Qu'en termes euphémisés ces choses-là sont dites !!! Ce que ne dit pas la notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon, c'est que le gars qui parle dans le mégaphone se proposait en quelque sorte (vous savez : sans-le-dire-tout-en-le-disant) de relayer l'appel au meurtre lancé par ce brave homme connu sous le nom d'imam Khomeiny.
Le pape ("guide suprême") des musulmans chiites, non content d'avoir chassé le shah et d'avoir été porté au pouvoir en 1979 par des foules en délire, avait lancé une "fatwa de mort" contre un citoyen britannique d'origine pakistanaise, Salman Rushdie, fatwa demandant à tout musulman de tuer le "criminel" par tous les moyens à disposition.
Tout ça parce que l'écrivain s'était permis d'interpoler dans le texte sacré du Coran quelques versets inspirés, disait-il, par Satan. Un texte auquel il est interdit de changer la moindre virgule depuis le XIème (IXème ?) siècle !!! Auquel nul n'a osé ajouter ou retrancher le moindre mot depuis que le calife Uthman a décidé qu'il était interdit d'y toucher sous peine de. Même qu'il a ordonné de brûler tout ce qui se prétendait Coran sans respecter mot à mot et lettre à lettre la version officielle.
Le livre de Salman Rushdie fait environ 500 pages. Les fameux "versets" incriminés par Khomeiny y occupent trois malheureux paragraphes dans la foisonnante histoire de deux amis-ennemis. Toute personne sensée convient donc que voilà un motif suffisant pour appeler la meute des poignards levés à s'abattre sur l'horrible coupable.
Le seul équivalent que je trouve à la situation dans laquelle se trouve encore de nos jours Salman Rushdie est celle de Roberto Saviano, condamné à mort par l'état-major de la N'dranghetta après la parution de Gomorra, où l'auteur dévoilait les turpitudes de la mafia campanienne. On me dira que c'est une mafia, et que ça n'a donc rien à voir. Mais en est-on si sûr que ça, que ceux qui règnent à Téhéran ne forment pas une sorte de mafia ?
La conclusion que je voulais tirer de la photo ci-dessus est celle-ci : dès 1989 (en réalité dès 1979), on savait que les hostilités étaient engagées entre l'Occident et le nouvel islam prôné par l'imam Khomeiny. Un islam compact dans l'intransigeance, dominateur dans ses façons de faire valoir son point de vue, mais aussi insatiable dans sa volonté de reconquête du prestige et de la puissance perdus.
Un islam qui brandit le Coran comme un étendard de guerre, comme on l'a vu à New York en 2001 (World Trade Center), à Toulouse en 2012 (Mohammed Merah), à Paris en janvier (Charlie Hebdo) puis novembre 2015 (Bataclan), et comme on le voit se manifester ici ou là, sporadiquement (affaire Mila, le père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, Samuel Paty, et tant d'autres horreurs commises sur notre sol par des musulmans). Un islam qui brandit la barbe des hommes (lèvre supérieure rasée pour les plus salafistes) et le voile des femmes comme armes de propagande. Un islam prompt à se draper dans la dignité offensée des victimes de l' « islamophobie ».
On me dira que tout ça vire à l'obsession, que je radote (voir mon billet du 26 mars dernier) et que je fais une fixation. Que cette question me rend barjot. J'aimerais tant que les faits me donnent tort. : il suffit d'énumérer pour se rendre compte dans quel sens unique fonctionne l'intolérance radicale.
Voilà ce que je dis, moi.
Note ajoutée le samedi 16 avril, lendemain de ce que les catholiques appellent le vendredi saint : je suis d'accord, à titre personnel, pour que l'on ne parle pas, dans les journaux, les radios ou les télés, de la fête religieuse de Pâques en général et du "vendredi saint" en particulier. Mais cette "règle" que les journalistes et autorités politiques appliquent volontiers, spontanément et sans état d'âme s'agissant de cette fête chrétienne, j'aimerais qu'ils s'efforcent de l'appliquer exactement de la même manière quand il s'agit de l'islam et des musulmans en général, et du ramadan en particulier. Or c'est bizarre : peut-être est-ce une impression fausse, mais il me semble qu'ils ont beaucoup moins de mal à évoquer le ramadan que le vendredi saint.
09:00 Publié dans RELIGIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : imam khomeiny, salman rushdie, roberto saviano, les versets sataniques, gomorra, photographie, marcos quinones, place bellecour, lyon, bibliothèque municipale de lyon, le coran, père hamel, affaire mila, samuel paty, saint étienne du rouvray, charlie hebdo, bataclan, mohammed merah, world trade center, 11 septembre, islam
samedi, 26 mars 2022
PAS DE "GRAND REMPLACEMENT", MAIS ...
... MAIS UN ISLAM CONQUÉRANT, PATIENT, RAMPANT, OBSTINÉ.
1 - Un remplacement a déjà eu lieu.
Je le dis d'entrée de jeu : les gens qui affirment, de façon sincère ou non, redouter le grand remplacement de la population française "de souche" par des hordes venues du Maghreb, d'Afrique noire ou du Proche ou Moyen Orient, se laissent leurrer par des fantasmes ou des mensonges. De toute façon, ma conviction est faite depuis longtemps : la seconde moitié du XXème siècle a déjà vu l'ancienne population française se laisser remplacer, année après année, par ses libérateurs de 1945.
Régis Debray, dans son livre Civilisation (Gallimard, 2017), raconte de façon lumineuse et probante « comment nous sommes devenus américains » (le sous-titre, c'est moi qui souligne). De son côté, Jean-Pierre Le Goff, en racontant dans le détail le quotidien de la France qu'il a connue de 1950 à 1968 (La France d'hier, Stock, 2018), dessine les traits d'un pays que la plupart des Français d'aujourd'hui qualifieraient d'épouvantablement ringarde, obsolète, rétrograde, presque archéologique.
Moyennant quoi, ils refusent d'admettre que la France, si elle garde malgré tout des traces de ce qu'elle fut en d'autres temps, a laissé plus ou moins joyeusement, plus ou moins consciemment, remplacer ses décors, son habitat, sa culture, ses traditions, ses façons d'être et de faire, sa psychologie et jusqu'à son âme, par les innombrables biens matériels et culturels venus des Etats-Unis. La France est devenue une cliente. Certains disent même un protectorat (mais ils exagèrent sûrement). Les Français sont quasiment gallo-américains, diraient Goscinny et Uderzo dans Le Combat des chefs.
Au point que, dès qu'une innovation plus ou moins innovante (je ricane), plus ou moins "historique" (je pouffe), plus ou moins "révolutionnaire" (je me gausse) pointe le bout de l'oreille sur le sol américain, nos chers journalistes, toujours prêts à gober la moindre "nouveauté", saluent avec enthousiasme son prochain débarquement en Normandie, je veux dire sur notre sol, allant même parfois jusqu'à préciser que la France, toujours à la remorque du navire amiral d'outre-Atlantique, n'est-ce pas, est en retard de dix ans sur les Etats-Unis. Au point que personne n'a oublié le cri du cœur de Jean-Marie Colombani paru en éditorial de "une" du journal Le Monde au lendemain du 11 septembre 2001 : « Nous sommes tous Américains ».
Remarquez qu'en 2003, le refus radical de Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'entrer dans la coalition américaine (illégale) pour démolir le régime de Saddam Hussein, tend à prouver que nous n'étions pas si américains que ça. Et les journaux et médias américains ont alors si abondamment craché sur la France que cela a pu réconforter ceux qui avaient un reste de fierté nationale, sans forcément leur ouvrir les yeux sur la réalité ou la profondeur de l' "amitié" que nous portent les Américains.
Malheureusement, c'était juste un sursaut de fierté de la part de quelques attardés du gaullisme. La France vassale a vite repris ses droits. Nicolas Sarkozy (aah, ses footings avec les T-shirts floqués NYPD !) a même réintégré la France dans le commandement de l'OTAN (officine largement dominée par le suzerain américain), et sans contrepartie. En chemise et la corde au cou, pour ainsi dire.
Et tout aussi malheureusement, nous sommes devenus assez Américains pour que j'en veuille énormément à certains Français d'avoir importé des modes de pensée propres aux Etats-Uniens, à commencer par cette arrogance dans l'affirmation de l'identité (les "fiertés" qu'on fait défiler), qui fait d'une petite collection de "minorités" (raciales, sexuelles, religieuses, etc.) des prescripteurs de lois.
Ces minorités n'hésitent pas à calquer benoîtement sur la situation spécifiquement française (données historiques comprises) les problématiques particulières propres aux Américains. Ces minorités haïssent la liberté d'expression quand elle froisse si peu que ce soit l'épiderme de leur sensibilité, au prétexte qu'elles se sentent victimes de l' "oppression majoritaire" et des "stéréotypes" dominants, et ne pensent qu'à une chose : faire taire l'ennemi, et punir, punir, punir. Il faut ensuite être un mouton aveugle et sourd pour continuer à bêler sur le "vivre-ensemble" ou sur le "faire-société".
Bon, tout ça pour dire que le "grand remplacement" est un fait accompli depuis lurette : les Américains, appuyés sur leur "soft power" (cinéma, musique, etc.), ont fait en sorte que la France change de peuple. C'est une chose acquise, il n'y a plus beaucoup d'âme française chez les Français. Le Français d'aujourd'hui se sent très bien dans les oripeaux que lui a vendus l'Amérique, et va même jusqu'à qualifier d' "anti-Américains" tous ceux qui "crachent" dans la soupe.
Ceux qui s'intitulent "français de souche" devraient y réfléchir, car dans le tas des idées importées des USA, il en est une qui pourrait au moins susciter des interrogations : c'est le melting pot, ce "brassage et assimilation d'éléments démographiques divers, en partic. aux Etats-Unis, au XIXème siècle" (Larousse P.L.I. 2002). Pourquoi la France n'aurait-elle pas aussi importé cette magnifique innovation ? Pourquoi la France ne deviendrait-elle pas à son tour un gros tas de chouettes peuplades juxtaposées ? Pourquoi n'adopterait-elle pas pour étendard le drapeau arc-en-ciel des fiertés mondialisées ?
2 - Pas de "Grand Remplacement", mais une offensive opiniâtre et tranquille.
Je ne sais donc pas trop si ces Français de souche, qui pestent parfois violemment et de façon indiscriminée contre l'immigration, ont tort ou raison quand ils hurlent au "grand remplacement". Ce dont je suis sûr, c'est qu'ils devraient prêter davantage d'attention à un phénomène si discret qu'il passe largement au-dessous des radars de la vigilance ordinaire : le combat culturel mené au quotidien par un certain nombre d'activistes musulmans, en particulier des imams, pour se concilier, puis s'approprier l'esprit de tout un tas d'individus peu instruits, peu méfiants ou peu regardants. Car ces activistes sont assez habiles pour éviter de mettre en avant le djihad, la violence ou la guerre aux "croisés" de la chrétienté. On a à faire à des imams souriants et bienveillants : nulle trace d'hostilité déclarée dans leurs paroles et leurs attitudes.
En témoigne un homme qui fut d'abord un réfugié syrien admis sur notre sol. Omar Youssef Souleimane est un poète et un écrivain. Il est né dans une famille rigoureusement salafiste, le père, surtout. Aujourd'hui, il est Français depuis trois mois, et il vient d'écrire Une Chambre en exil (Flammarion). Il était l'invité de Marc Weitzman dans son émission "Signes des temps", sur la chaîne France Culture, dimanche 20 mars, pour en parler un peu.
Mon intention ici n'est pas de rapporter ses propos dans le détail. Je veux seulement relever quelques idées cruciales qui nous concernent, nous, qui nous sentons avant tout Français, Européens et de culture complexe à dominante chrétienne écrasante, quoique déclinante. Son aventure a commencé en 2012, lorsque, en compagnie d'une vingtaine d'autres "rêveurs" (c'est lui qui le dit), il a manifesté à Damas pour la liberté. Alors que six d'entre eux étaient arrêtés pour subir les traitements qu'on imagine, il a réussi à échapper aux sbires de Bachar al Assad.
Il raconte qu'il a été sauvé par la poésie, en particulier celle de Paul Eluard, mais aussi par la "vieille" poésie arabe, qui lui inspire cette belle pensée que la langue arabe, qui date de bien avant l'islam (Vème siècle ?), recèle des richesses infiniment plus vastes que la langue du Coran qui, quant à elle, a été figée autour du XIème siècle (ça fait quand même 1.000 ans) en tant que langue sacrée et à ce titre intouchable. Le rigorisme qui s'est alors abattu sur la langue des Arabes a empêché celle-ci d'évoluer avec le temps.
L'interlocuteur de Weitzman se désole alors à l'idée que beaucoup de ceux qui veulent apprendre l'arabe aujourd'hui, ne le font que pour lire le Coran dans le texte. J'ajoute que si le programme des écoles coraniques consiste vraiment à faire apprendre par cœur le texte du Coran, il y a du mouron à se faire sur le niveau de la culture ainsi transmise et sur la future ouverture d'esprit des élèves.
Omar Youssef Souleimane raconte comment, arrivé en tant que réfugié à Bobigny, il a fait la rencontre d'un imam redoutable, non parce qu'il portait un poignard, ni parce qu'il voulait exterminer les maudits "koufars", mais parce qu'il montrait un visage "doux, intelligent, sympathique, intellectuel" (ce sont ses mots). Cette stratégie enveloppante et insinuante lui fait dire que ce genre de personnage est beaucoup plus dangereux pour la France à long terme que n'importe quel djihadiste ou terroriste. Et surtout il sait que ce genre d'imam n'est pas un cas isolé, mais qu'il a tendance à pulluler dans les cités de Seine-Saint-Denis et d'ailleurs, là où les musulmans sont nombreux, et parfois ultra-majoritaires. Il ajoute que ces imams sont bien rémunérés (par l'Arabie saoudite ou la Turquie). Cool Raoul ! A l'aise, Blaise ! Facile Mimile !
Selon lui, ce qui se prépare dans ces "territoires perdus de la République" (titre d'un bouquin bien inspiré), c'est une "France séparée", n'en déplaise à une certaine extrême gauche, prompte à lancer ses glapissements antiracistes dès que quelqu'un tente d'alerter sur les dangers de l'offensive islamique tranquille à l'œuvre depuis quelques décennies. Une extrême-gauche qui sort à tout bout de champ ses refrains, du risque de "récupération par l'extrême droite" à la "discrimination". Selon Souleimane, le voile soi-disant islamique est avant tout un drapeau identitaire, car pour ces imams, aussi étonnant que cela puisse paraître, l'islam est moins une religion qu'une identité : l'identité d'une communauté. Et une communauté fermée sur elle-même.
Le plus terrible dans cette affaire, c'est l'incroyable complicité de certains politiciens français qui, pour de simples raisons électoralistes, se mettent cul et chemise avec ces responsables religieux. Certes des gens qui leur font peur, mais dont ils ont un besoin vital, pour une excellente raison : l'influence décisive que leur parole possède sur la communauté dont ils sont la voix. On voit, dit Souleimane, dans certaines municipalités (Bobigny ?), des imams assister à des réunions avec des édiles qui tiennent par-dessus tout à rester en bons termes avec eux et tremblent à l'idée de se les mettre à dos. Et, continue Omar Youssef Souleimane, la police laisse faire l'imam qui tolère le dealer de drogue, au motif qu'ainsi l'ordre règne. Et le maire se frotte les mains, parce qu'il pense que son mandat suivant est déjà dans la poche. Comprendre : "dans la poche de l'imam", bien sûr.
Bien entendu, quand il est dans son cercle de proches, l'imam ne cache rien de son véritable objectif final : instaurer la charia. Face au bon peuple, le discours malin, enjôleur et manipulateur ; face aux initiés, la vérité des intentions.
Pour conclure, on ne peut évidemment pas effacer un demi-siècle de remplacement de ce qui fut autrefois les valeurs des Français par les "valeurs" spectaculaires et marchandes de nos "amis" américains, mais qu'on y réfléchisse bien : cette transformation a été obtenue en prenant son temps, par la douceur et sans violence, avec le consentement parfois enthousiaste des Français, à commencer par leurs élites. Pourquoi la même patience, la même douceur et la même non-violence n'obtiendraient-elles pas le même résultat, mais cette fois en faveur de l'islam ?
Pendant que toute l'opinion publique et toute la vigilance officielle et officieuse (D.G.S.I.) ont les yeux et les micros braqués sur les événements sanglants, d'autres activistes mènent une offensive d'autant plus subtile, discrète et silencieuse qu'elle est souriante et pacifique. Je dirais presque que les attentats, vus de cette manière, font office de diversions (que les victimes veuillent bien pardonner cette audace de langage) par rapport à l'objectif final.
Il faudrait que les hautes autorités politiques et les pouvoirs municipaux des communes concernées réfléchissent à leur lourde responsabilité dans les progrès accomplis par l'islam "normal" sur le territoire français. Oui, je sais : "il faudrait", ... Mais ne sont-ils pas trop lâches pour cela ? Que ne ferait-on pas pour garder son fauteuil ?
Je récuse quant à moi la différence que certaines bonnes âmes s'obstinent à faire en "islamique" et "islamiste". C'est une question de civilisation.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : Pour ceux qui voudraient savoir un peu mieux à quel adversaire ils ont à faire, je conseille la lecture d'un livre tout à la fois délicieux à la lecture et redoutable à la réflexion, qui permet de pénétrer dans une certaine mesure dans ce qui fait l'esprit de la civilisation des Arabes. Ce livre, c'est Le Livre des Ruses, collection d'anecdotes plus ou moins conséquentes, mais toujours spirituelles, une collection qui aide à comprendre pourquoi les Arabes (les musulmans ?) ont longtemps été considérés en Occident comme des êtres fourbes et sans parole.
J'ai longtemps tiré de la lecture de ce livre la conviction que si l'Occident médiéval se méfiait de la lettre, il accordait un grand prix à la parole donnée et que, inversement, les Arabes utilisaient les subtilités du verbe pour tromper l'ennemi, ce qui revient à prendre l'adversaire à son propre piège : ce n'est pas mentir que de prononcer des paroles subtiles qui bernent l'attention d'un autrui trop confiant dans une hypothétique similitude des façons de penser, pour mieux pouvoir lui renvoyer, s'il proteste contre la mauvaise foi de la personne, l'exactitude des paroles prononcées.
Et ce n'est qu'une des milles facettes de cet art du langage développé au fil des pages de cet ouvrage tout à fait étonnant. La différence des civilisations arabe et européenne me semble résider là, au creux de la parole : chez nous la ligne droite de la parole donnée (oui, je sais, "les écrits restent" etc., mais), qui fait apparaître comme une félonie la moindre infraction à la loyauté ; chez eux l'admiration qui s'adresse à celui qui, à force d'habileté et de subtilité langagière, a réussi à embrouiller la raison de l'homme à circonvenir.
***
Il faut les voir s'embrasser, se congratuler, sauter de joie, les moukères de Grenoble, à l'annonce de la décision qui autorise (en termes alambiqués) le burkini comme tenue pour les ébats aquatiques en territoire municipal. « ON A GAGNÉ !!! », ont-elles triomphé. Et maintenant qu'elles ont gagné à Grenoble, les associations d'activistes musulmans comptent bien ne pas s'arrêter là, et faire tout ce qui est en leur possible pour accrocher de plus gros gibiers à leur tableau de chasse. L'objectif ? Très simple : grignoter, mètre après mètre, le terrain occupé par l'adversaire en se servant des moyens mêmes offerts par ce dernier. Leur horizon ? Faire avancer, mètre après mètre, la cause de l'islam sur des terres qui ne sont presque plus chrétiennes jusqu'à occuper tout le terrain (ajouté le 19 mai).
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mercredi, 19 janvier 2022
ET C'EST AINSI QU'ALLAH ...
« On ne peut bretonner qu'en Bretagne. La principale occupation des habitants est de manger des langoustes bretonnes sous une pluie qui l'est encore plus. Ils vont les chercher dans la mer. C'est leur banlieue ! L'aventure est au bout du môle. On y trouve le vent, la tempête, l'orage, les courants, les écueils. Tous les apaches de l'Atlantique. Tous les démons. L'homme ne peut s'y opposer qu'en conjuguant sa force et son intelligence, une connaissance étonnante du milieu, une promptitude surprenante de réflexes, une endurance à toute épreuve et un sang-froid que rien n'intimide, une science du métier faite instinct. C'est bien autre chose que de tourner autour de la Lune. Il me semble du moins. Et je me trompe peut-être. Car tourner autour de la Lune exige une forme de courage qui consiste à lutter contre de l'inconnu, contre une chose qui affole plus, du moins a priori, que la foudre qui tombe sur des vagues de quinze mètres. Du moins quand on y pense de loin. Car la foudre qui tombe sur des vagues de quinze mètres a un petit aspect blanchâtre qui empêche très couramment de se rappeler sur le moment tout ce qu'un homme sur une coque de noix peut encore espérer du principe d'Archimède, au moment où la lame qui arrive, après celle qui l'emporte aux cieux, lui cache la Lune et les étoiles. D'autant plus que la foudre a le ton sec et une autorité parfaite. qu'il en soit, l'homme ne paraît jamais plus beau que quand il emploie en même temps son cœur, son corps et son esprit dans quelque entreprise difficile. C'est pourquoi j'aime tant les marins, et pas tellement les cosmonautes : le cosmonaute est à peu près passif. Il est étrange que le progrès de l'humanité aille au rebours du progrès des hommes. Que le type humain le plus beau soit celui d'avant le progrès. Le progrès se fait-il donc contre l'homme ? Est-ce fatal ?... Nous sommes embarqués...
(...)
Quoi qu'il en soit la Bretagne ferme le 15. Le 15 septembre la Bretagne n'a plus lieu. C'est une information que je tiens d'une Quiberonnaise. Les hôtels ne prennent plus personne. "Après, c'est le vent", m'a-t-elle dit sobrement.
Le 15 septembre le vent succède à la Bretagne. Elle se retire dans sa petite presqu'île, elle rentre dans ses maisons basses ripolinées comme des joujoux, son rez-de-chaussée climatisé, avec des cactus sur la fenêtre, pareil à quelque appartement de retraité du petit commerce plutôt qu'à ce qu'un homme des montagnes, ou du désert, a l'habitude d'appeler pays. Et c'est cette mercerie de province qui est l'antichambre de ces enfers, de ces abîmes et de ces Apocalypses que ma Quiberonnaise appelle le vent.
Le vent de l'abîme a créé une épicerie-tabac. C'est le type même de l'absence d'emphase. Les civilisations qui se vantent ne peuvent plaire qu'à des nouveaux riches. Les petits effets ont parfois de grandes causes
Et c'est ainsi qu'Allah est grand ».
Alexandre Vialatte, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, Fayard, 1979.
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Note 1 : "Les petits effets ont parfois de grandes causes" : exactement l'inverse du dicton "A petites causes, grands effets". Et l'inverse de ce que les journalistes complaisants appellent complaisamment "l'effet papillon", vous savez, cette niaiserie qui consiste à soutenir qu'un battement d'ailes de papillon en Antarctique (où trouvent-ils des papillons en Antarctique ?) peut provoquer un ouragan dans le golfe du Mexique (même si ce n'est pas absurde en théorie).
Note 2 : Oui, on pourrait reprocher à Dupont de faire preuve d'un certain niveau d'islamophobie en bottant le cul de ce musulman en prière. Mais ce faisant, en tant qu'Européen, il affirme sa conviction que l'islam est incompatible avec la démocratie. Ou alors il faudrait que ce soit une foi amoindrie, de la même espèce tiède qui a conduit a la bienfaisante déchristianisation de nos cultures. Tant que le musulman sort le poignard (heureusement, le moteur de la Jeep conduite par Dupond tourne rond) parce qu'il estime que le "Blanc" manque de respect aux objets de sa vénération, aucun "accommodement" n'est possible, fût-il "raisonnable".
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Fin (provisoire) de ce bain de jouvence "Alexandre Vialatte". Et un million de remerciements pour ses remarquables contributions à Georges Rémi, à qui nous disons un très amical "au revoir".
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mardi, 18 janvier 2022
ET C'EST AINSI QU'ALLAH ...
« La vérité se trouve aux éditions du Seuil dans une ravissante collection consacrée aux signes [je me permets de corriger le "singe" imprimé p.95] du zodiaque et rédigée par de bon écrivains. Elle s'adresse aux "honnêtes gens". Elle n'indique pas le moyen de gagner à la loterie, manque d'opinion sur le chiffre 13 et n'assure nulle part que la pierre de lune vous fera aimer le mercredi par des nièces de maraîchères si vous êtes beau-frère du potier. En revanche, elle contient de remarquables études sur les grands hommes qui ont illustré le signe étudié. On y trouve des choses étonnantes : "Le chant du taureau est vénusien" ; "le Taureau et les Poissons n'arrivent pas à se comprendre" ; "la femme du Taureau s'habille avec un rien" ; "le Taureau froid use ses vieilles jaquettes". De tels détails confondent l'esprit humain. Ils s'entourent de mille images, photographies, gravures sur bois, autographes, zodiaques sur fond vert, vases grecs, tableaux de musée, bœufs mésopotamiens, cartes du ciel où traînent des dieux et où s'agitent des monstres comme des têtards dans un étang. On y voit Montherlant vêtu en picador, Turgot donnant sa démission et des demoiselles exaltées qui frappent sur des tambourins.
Je reste obsédé par le Taureau froid. Sa queue glacée sort de sa vieille jaquette. Il exhale un chant vénusien. Il s'accompagne sur la lyre. L'ablette et le poisson-scie n'arrivent pas à le comprendre. Il ne fera pas un sou de recette. Heureusement que sa femme s'habille avec un rien.
C'est également ce qui sauve de la misère les aborigènes d'Australie. Ces gens sont dénués à tel point de tout vêtement, confort, hygiène, couverture, édredon, et matelas en caoutchouc mousse qu'ils dorment debout sur une seule jambe. Depuis huit mille quatre cents ans, époque de leur apparition dans un désert nu comme la main qu'ils se partagent avec le kangourou-boxeur. Dangereuse fréquentation. Une dépêche de Londres annonce que des savants se sont lancés à leur poursuite afin de découvrir la raison de cet étrange comportement. Pourquoi l'aborigène dort-il sur une seule jambe ? Cruelle énigme. Et faux problème : il dort parce que l'homme a besoin de sommeil ; sur une seule jambe afin de reposer l'autre. Ainsi ont raisonné des savants plus sérieux. Il faut bien, ont-ils dit, dormir sur quelque chose. Comment ne serait-ce pas sur une jambe ou sur l'autre ? On ne peut pas dormir sur les deux ! C'est une position épuisante ! Quant à vivre sans nul sommeil, un tel rêve ne pourrait se loger que dans une tête sans cervelle. Le travailleur qui oublie la sieste, dit un proverbe du Centre-Afrique, est aussi fou que le poisson ouah-ouah ».
Alexandre Vialatte, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, Fayard, 1979.
jeudi, 13 janvier 2022
ET C'EST AINSI QU'ALLAH ...
Madame Yamila visitant une exposition d'ARCON.
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DES NOUVELLES DE L'ARCON - 2.
« La peinture a tout essayé.
On a peint sur une toile, on a peint sur trois toiles l'une au-dessus de l'autre (le même sujet).
On a peint avec tout : les mains, la bouche,, les pieds, le gorille, la queue de l'âne, la foudre, et le mouvement de la terre ; le pistolet, l'arquebuse, la lance, la torpille et le balais de paille. Comme instruments.
Et comme matières, avec la coquille d'œuf, le gravois, le bitume ; la crotte de chèvre et le pipi de chien ; l'anthracite, le mâchefer, le yaourt, le cantal, le brie, le fromage blanc, le fromage fait ; le papier de Paris-Soir roulé en boules compactes, trempé dans l'eau de Javel et coupé au couteau.
On a peint à vélo, à cheval et en avion.
On a peint avec rien, sans pinceau et sans toile, en se contentant de vendre à prix d'or l'ampoule qui éclairait le coin de mur où il fallait se figurer la peinture.
Après tant d'exploits étonnants au visiteur de 1964 que l'artiste ait peint avec un tournevis qu'avec une clef anglaise ? Que le tiroir de la commode qui est sur la toile s'ouvre vraiment ? Et qu'on y découvre un rat cuit plutôt qu'un fer à cheval ou un bouton de culotte ? Ou que le faux bois du trompe-l'oeil exposé par conviction philosophique vaille presque celui d'un artisan spécialisé ?
Je crois qu'on prête au public des exigences mesquines auxquelles il n'a jamais songé. »
Alexandre Vialatte, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, Fayard, 1979.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, L'ARCON, LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, alexandre vialatte, et c'est ainsi qu'allah est grand, art contemporain, arcon, bande dessinée, hergé, les aventures de tintin et milou, les sept boules de cristal, madame yamila, allah, islam, musulman
mardi, 11 janvier 2022
HOMMAGE A ALEXANDRE VIALATTE
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« L'homme serait-il un thon volant ? Le cas de Glenn [John Glenn, l'astronaute américain que les moins de 20 ans etc....] semblerait le prouver. Il a fait trois fois le tour de la Terre à tant de kilomètres d'altitude qu'on ne sait plus comment les compter. Sa femme, dit-on, au même moment, s'était rendu à la boucherie chevaline. Il se trouva de retour avant elle. Pendant qu'elle achetait les côtelettes, il avait vu le soleil se coucher quatre fois. Même si sa femme hésite beaucoup entre les côtelettes, on ne peut se retenir de dire que c'est un incroyable exploit.
Cette histoire prouve qu'au sommet des montagnes on n'apprend que des choses prodigieuses. Tout y est démesure. Les météores font rage. Le vent vous arrache le journal. Une partie va au nord, au sommet d'un hôtel où elle s'accroche au barreau d'un balcon et y bat comme un étendard ; l'autre va à l'est claquer à un autre balcon ; le troisième morceau reste collé au sol, par-dessus par la pluie, par-dessous par la neige ; on n'en arrache un lambeau détrempé qu'en y laissant deux ou trois ongles, dont, toujours, celui du médius. C'est ce qui rend extrêmement difficile de trouver la fin du mot croisé. »
Alexandre Vialatte, Et c'est ainsi qu'Allah est grand, Julliard, 1979.
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On ne saurait se passer de Vialatte qu'à son propre détriment !
lundi, 05 avril 2021
LA PAROLE "LIBÉRÉE" ?
UNE SEULE INTERMINABLE PLAINTE.
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... CHEZ LES FÉMINISTES 1.
... ET CHEZ LES FÉMINISTES 2.
... ET CHEZ ADÈLE HAENEL, VIRGINIE DESPENTES ET LES ACTRICES DE CINÉMA.
... ET CHEZ LES ACTIVISTES MUSULMANS.
... ET CHEZ LES FRANÇAIS A PEAU NOIRE.
... ET CHEZ LES HOMOSEXUELS.
QUEL CONCERT !
Nom de dieu, un vrai concert de perroquets qui nous hurlent dans les oreilles, dirait un observateur impartial !!! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à crier de la sorte ? Eh bien voilà.
Que ce soit pour appeler au secours ou pousser des cris de rage, ce n'est qu'une seule longue plainte : le grand chœur des récriminations d'un peuple de victimes qui ont toutes une souffrance à faire valoir, qui ont toutes quelque chose à reprocher à quelqu'un, qui ont toutes des droits imprescriptibles à faire enfin reconnaître, qui ont toutes à dénoncer les graves injustices qui leur sont faites par une autre partie de la population. Et qui, toutes, attendent réparation du préjudice. En faisant fermer leur gueule à tous ceux qui ne sont pas d'accord.
Un peuple totalement désuni, divisé en "communautés" de sexe, de couleur, de religion, de race, de "genre", de "territoires", de "préférences sexuelles", dont les revendications se font une concurrence féroce à coups d'intrusions sur les plateaux médiatiques ou auprès des instances étatiques, quand ce n'est pas devant les tribunaux. Ces forces qui tirent à hue et à dia, animées par la rancune et la frustration, produisent un climat de haine qui se diffuse dans les rapports sociaux. Et dire qu'on n'a jamais autant entendu parler de "résilience" ! Quel paradoxe !
Un peuple qui a perdu toute perspective de construction collective d'une collectivité aspirant au bonheur et à la prospérité du plus grand nombre. Un peuple définitivement fragmenté en groupes hostiles seulement préoccupés de la défense de leurs propres intérêts et soucieux de tirer à leur profit exclusif toute la couverture (médiatique, cela va de soi). Comment voulez-vous que, dans ces conditions, on ait des chances de se retrouver dans une seule France ? Une France indivisible ?
Le séparatisme n'est plus une crainte à avoir, c'est un fait qu'il faut constater. Ce n'est plus un peuple : c'est bel et bien une collection de groupes et d'individus. C'est la mère Thatcher, vous savez, la "dame de fer", qui doit bien ricaner. Avec son vieux compère Reagan, c'est elle qui a gagné la guerre de civilisation. Le capitalisme peut dormir tranquille : la société telle qu'elle est organisée actuellement, n'est pas près de troubler son sommeil.
Oui, Jérôme Fourquet a bien raison, bien qu'il travaille dans l'entreprise de sondages IFOP, de parler d' « archipel français ». Comme dit un personnage de sniper dans la dernière partie de L'Oiseau bariolé de Jerzy Kosinski : « Les hommes sont comme les sommets des montagnes : ils se voient de loin, mais ils sont séparés par des précipices infranchissables » (citation de mémoire, très approximative, mais l'esprit est à peu près là).
J'ai envie de dire à la foule des gens qui se plaignent ou qui portent plainte (c'est la même chose en deux modes différents) :
« Garde toujours le souvenir des avanies subies, n'oublie rien ni personne, mais avant tout tiens-toi droit, cesse de te plaindre et garde en toute circonstance le souci de ta dignité, au lieu de passer ton énergie et ton temps à quémander, à te livrer ainsi à la mendicité, quand ce n'est pas à te comporter en roquet agressif et policier ! ».
De façon plus politique, il faut aussi se dire que plus un pays s'emberlificote dans les luttes intestines, moins il pense à sa place dans le reste du monde. A Lyon, vous imaginez Guignol et Gnafron se foutre sur la gueule ? Regardez comme le cornu-griffu ricane (image FB, B. Jaouen).
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la parole libérée, féministes, féminisme, roman polanski, adèle haenel, islam, musulmans, islamophobes, esclavage, colonialisme, homosexuels, homophobie, gay pride, balance ton porc, #metoo, patriarcat, phallocrate, macho, sexiste, jérôme fourquet, l'archipel français
mercredi, 10 mars 2021
DES DÉLITS COMME S'IL EN PLEUVAIT
L'atmosphère devient de plus en plus difficilement respirable.
1 - On apprend que deux professeurs de l'IEP Grenoble sont accusés d'islamophobie, un des grands mots à la mode, devenu à la fois un slogan et un étendard, brandis pour faire taire et punir.
2 - On apprend que l'élève de Samuel Paty (autre islamophobe bien connu des services de police) qui a dénoncé son prof était absente en cours lorsque celui-ci a évoqué les caricatures de Mahomet. Il en est mort. Il paraît que ce sont deux camarades qui lui ont bourré le mou. J'espère qu'elle ne se sent pas très bien aujourd'hui.
3 - On apprend que Marieke Lucas Rijneveld, citoyenne des Pays-Bas, a la peau trop blanche pour être la traductrice officielle d'Amanda Gorman, la poétesse noire qui a fait sensation lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden. J'en conclus que désormais seul un cheval sera autorisé à écrire un livre traitant des races équines.
4 - On apprend (mais ça, c'est tous les jours) qu'un abominable sexisme règne en France et fait peser sur les femmes une chape de plomb, un couvercle de préjugés, de stéréotypes, d'idées reçues, bref, disons le mot et tranchons la chose : d'un patriarcat totalement hors de saison.
5 - On apprend ... non, j'arrête là, ce serait trop triste.
Ras le bol !
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J'invite tous ceux (et toutes celles) qui récriminent contre cette société qui tolère de telles injustices à faire un tour en Arabie saoudite, paradis des femmes soumises à l'ordre masculin ; au Niger, paradis des esclavagistes modernes ; à Ciudad Juarez (Mexique), où il arrive qu'au détour d'un chemin on tombe sur le cadavre sans tête d'une femme ; dans de nombreux pays où il ne fait pas bon afficher son homosexualité, sous peine de mort ; etc., etc., etc. Et à se dire, à l'instar d'un certain Machin-Truc-Chose (Talleyrand ?) : « Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ».
Car quand j'entends le ton excité, et parfois hystérique, de certains militants, je reste sur le cul, ahuri, à me demander ce qu'est devenu mon pays : autant je me balade dans des rues tranquilles au milieu de gens ordinaires qui vaquent à leurs occupations ordinaires, autant les médias que j'écoute ou que je lis me crient dans les oreilles que rien ne va plus entre les hommes et les femmes, entre les blancs et les noirs, entre les gens normaux et les homosexuels, entre les populations de culture chrétienne et les musulmans, etc., etc., etc.
J'ajoute (11 mars) que je suis effaré par une sorte d'empressement malsain de masses de gens à revendiquer le statut de « victime », ce mot devenu un sésame qui ouvre toutes sortes de portes de plateaux médiatiques et qui ferme la bouche à toutes les critiques qui pourraient être formulées.
Marre !
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Et qu'on se le dise, je continuerai à me marrer comme un fou en relisant l'histoire du Petit Chaperon Rouge mise à la sauce africaine par Marcel Gotlib dans sa Rubrique-à-Brac. Pensez, dans cette version qui aurait dû depuis longtemps être brûlée en place publique par tout ce que la France compte de décolonialistes et d'antiracistes, les noirs vont jusqu'à parler petit nègre.
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LES CONTES DE CHARLES PERRAULT REVUS ET CORRIGÉS PAR GOTLIB.
(attention au défilé des stéréotypes racistes !)
*
Je me demande quand même pourquoi la coccinelle pleure à la fin.
Est-ce parce que le conteur africain fait une synthèse qui lui semble hérétique des contes de Charles Perrault ?
Est-ce parce qu'elle trouve que Gotlib, cette fois, va trop loin en matière de racisme ?
Est-ce parce qu'elle plaint le crocodile (qui s'est bien fait avoir) et qu'elle mêle ses larmes aux siennes ?
Est-ce parce qu'elle n'a tout simplement rien compris au baragouin du conteur Gotlib africain ?
Ou pire : est-ce parce qu'elle entrevoit ce qu'il ne peut manquer d'arriver aux mânes de Marcel Gotllib : un procès haineux, du genre de ce qu'ont subi il n'y a pas si longtemps celles d'Hergé à propos de son immortel Tintin au Congo ?
Voilà ce que je dis, moi.
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lundi, 15 février 2021
ISLAM : UN PRÉSIDENT OPTIMISTE
Emmanuel Macron, président de la République, en compagnie de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, affûte ses arguments avant que sa "loi sur le séparatisme" soit présentée devant l'Assemblée Nationale, dont il espère qu'elle permettra de décapiter l'islamisme radical sur le territoire français. Autrement dit de séparer une bonne fois pour toutes la tête du Mal du corps du Souverain Bien.
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dimanche, 27 décembre 2020
L'ISLAM DU QUOTIDIEN
Les bonnes âmes voudraient bien convaincre le bon peuple qu'il ne faut pas confondre musulman et islamiste radical. Je propose à la réflexion cette "brève" parue dans Le Progrès daté Dimanche 27 décembre.
Les agresseurs ne sont pas des djihadistes : ce sont des musulmans ordinaires, oh, juste un peu sourcilleux quant à l'observance des règles de la religion. Voilà aussi ce que c'est, l'islam ordinaire. Je repense à ce jour où j'ai vu, rue Victor Fort, une fille de treize ou quatorze ans se faire raccompagner à la maison à grands coups de baffes par son frère de deux ou trois ans plus âgé, parce qu'elle préférait rester avec ses copines au lieu de rentrer pour célébrer ramadan. Et je repense à la jeune Mila, qui continue à prendre des tombereaux d'insultes et de menaces parce qu'elle a osé affirmer (et confirmer) tout le mal qu'elle pensait de la religion musulmane. Et je pense à tous ces musulmans que je ne connais pas, qui aimeraient bien (peut-être) se libérer de ce carcan, et qu'on a convaincus de très longue date qu'on ne saurait quitter cette religion sans commettre un péché mortel qui mérite un lourd châtiment.
Ceci est un message adressé aux "bonnes âmes" qui pensent que l'islam est une religion comme les autres. Non, l'islam, surtout celui d'aujourd'hui, n'est pas une religion comme les autres. Et qu'on ne me dise pas qu'il ne s'agit que d'un cas particulier (voir mon billet du 8 décembre) : l'affirmation musulmane en France procède d'une "ambiance" qui a tendance à se répandre et à dominer.
12:05 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, musulman, djihadiste, tolérance
mardi, 08 décembre 2020
DE MILA À SAMUEL PATY
« Va bien te faire fourré sombre pute je te souhaite de mourir de la façon la plus atroce qui puisse exister et si jamais ça tarde. Je m’en chargerais moi-même. Je me ferais un réel plaisir de l’acéré ton corps avec mon plus beau couteau et d’aller laisser pourrir ton corps dans un bois ». Voilà le texte d’un aimable mail – parmi une foule d’autres du même acabit – reçu par une adolescente en France en 2020, tel que le journal Le Monde le reproduit – textuellement, fantaisies linguistiques comprises – dans son numéro daté du 28 novembre.
L’adolescente s’appelle Mila, et personne ne lui a encore coupé la tête. Il faut dire qu’elle n’est pas tendre avec tout ce qui est musulman, islamique, islamiste, mahométan ou coranique : « Votre religion c’est de la merde, votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul. Merci. Au revoir. » Si un adepte particulièrement susceptible lui fait « une Samuel Paty », comme le lui promettent des internautes, elle saura pourquoi, et il se trouvera certainement quelques citoyens bien français (vous savez, ces gens de gauche prompts à dénoncer l' "islamophobie") pour dire qu’elle « l’aura bien cherché », et qu’elle s’est livrée à des provocations inutiles et choquantes (mais rien d'illicite selon le procureur).
Samuel Paty, lui, ne s’est pas livré à une provocation. C’est presque pire : il a entrepris, contre toute raison raisonnable, d’expliquer à des gens inaccessibles à cette idée, pour quelles raisons il était permis en France de se moquer des religions, en prenant pour exemple l’objet de fixation des passions du moment : les caricatures de Mahomet. C’est permis, il y a même des lois pour cela. Mais dans la réalité, combien de musulmans sont assez "évolués" pour déclarer comme Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux (Le Monde, 2 décembre) : « Islam de France : aux laïcs la gestion administrative, aux religieux la religion » (c'est le titre de sa tribune) ? Le brave homme se trompe ou se prend à rêver : il n'y a pas de laïcs en islam, ou si peu que rien, pas de laïcité, et le vrai musulman ne comprend rien à la notion et à ce qu'elle implique.
Combien de musulmans vivant en France sont assez évolués pour simplement admettre le principe de la laïcité, qui fait de la croyance religieuse une chose purement privée ? Pas lourd. Car dans l’islam, la vie religieuse est rigoureusement inséparable de la vie civile, de la vie sociale et de la vie politique. Ne pas oublier que "musulman" signifie "soumis à Dieu" : le bon musulman ne perd jamais de vue l’ombre d’Allah, qui le suit, l’observe et l’entend à tout moment de son existence. Pour un musulman, le religieux imprègne la totalité de la vie.
Alors que pour les « vieux Français » (on disait "vieux chrétien" en Espagne il y a quelques siècles), la loi de 1905 est une chose du passé, entendue, admise, classée, au point que plus personne n’en parlait jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’un intrus s’était immiscé dans ce tableau tranquille, si l’on excepte quelques abcès, furoncles ou apostèmes (catholiques en 1984 et juifs par épisodes) crevés plus ou moins vite et plus ou moins complètement. Pour ce qui est des religions, la France pouvait être considérée comme un pays en paix, jusqu’à ce que certains trublions, au nom du père Mahomet, mettent très ostensiblement les pieds, la barbe, le hidjab et maintenant le poignard dans le plat.
Là-dessus, depuis les crimes de Mohamed Merah (2012), les hauts responsables politiques ou autres se sont échinés à répandre l’idée qu’il faut surtout se garder de confondre « islamique » et « islamiste radical ». Je voudrais bien que ce soit possible et réaliste, mais je me suis assez vite demandé si la distinction n’était pas de pure forme, académique et vaine. Et ce n’est pas la mort atroce de Samuel Paty, décapité en pleine rue, qui m’a amené à me reposer la question : son meurtrier est incontestablement un islamiste radical, qui s’est convaincu, entraîné, qui a soigneusement traqué la cible que quelqu’un lui a désignée et mis son projet à exécution.
Il en va tout autrement du cas de Mila, victime toujours vivante des tombereaux de haine déversés contre elle depuis qu’elle a eu l’audace de refuser de « sortir » avec un garçon qui se présentait comme musulman (si je me souviens bien). Depuis qu’elle l’a repoussé en lui disant ce qu’elle pensait de sa religion, toute une islamosphère a pris feu et menace d’y jeter l’adolescente, qui en a inconsidérément rajouté quelques couches.
On me dira que ce sont les « réseaux sociaux », qu’après tout ce ne sont que des mots, et qu’ils sont, les uns et les autres, loin d’être l’expression de tout ce que la France compte de musulman. J’en suis d’accord. Je fais simplement remarquer que la haine à l’encontre de la jeune Mila constitue le point où se réunissent un grand nombre (combien ?) de gens, et que s’il faut qualifier tous ces gens d’ « islamistes radicaux », les Français peuvent commencer à avoir peur, parce que ça signifie que nous avons sur notre sol la tête de pont d’une armée ennemie. Or je crois justement que ce ne sont pas des islamistes radicaux qui s'en prennent à Mila, mais des musulmans plus ou moins ordinaires. Je dirais plutôt que nous assistons à une crispation forte de ces couches de la population sur la partie religieuse de leur identité.
On peut considérer que cette haine pour l’adolescente, largement partagée, exprime le sentiment, non d’un groupuscule d’extrémistes prêts à l'action violente, mais d’une partie non négligeable des musulmans de France, probablement des jeunes générations, dont le poil se hérisse dès qu’un outrage à leur dieu, à leur prophète ou à leur religion montre le bout de l’oreille.
J’en veux pour preuve les sept cent quatre-vingt-treize « signalements » parvenus sur le bureau du ministre de l’Education, suite à l’hommage rendu à Samuel Paty dans les collèges et lycées, et dont 17% ont été rangés dans la colonne « apologie du terrorisme » et 5% dans la colonne « menaces de mort ». Là encore, on me dira que ce sont des jeunes, qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent.
Mais je répondrai par une question : pour 793 cas « signalés », combien d’autres ont été purement et simplement passés sous silence par des personnels enseignants excédés de la pression qui pèse sur eux en cette matière, et qui ne tiennent pas à charger la barque ? Et pour un imam (celui de Villiers-le-Bel) condamné à dix-huit mois de prison pour apologie du terrorisme (Le Monde, 28 novembre), combien restent en liberté pour prêcher la haine tous les vendredis à la prière ? Et combien de musulmans ordinaires répondent aux sondeurs qu'ils placent la charia au-dessus des lois françaises ?
On l’aura compris : mon hypothèse est que la haine pour tous ceux qui critiquent l’islam si peu que ce soit n’est pas le fait d’un petit nombre d’endoctrinés fanatiques, mais qu'elle est largement partagée, constituant le socle où viennent se reconnaître d’innombrables musulmans de France. C’est une tache d’huile qui se répand dans la "communauté musulmane". Il est donc vain, et même dangereux d’ergoter à l’infini sur la nécessité de bien distinguer « islamique » et « islamiste radical », dans l’intention vertueuse de ne pas « faire d’amalgame » et pour ne pas « stigmatiser » les pauvres musulmans honnêtes qui n’ont rien à voir avec tout ça.
La raison en est que la notion de « laïcité » est vécue comme un corps étranger incompréhensible par le corps tout entier de ce qui se dit musulman en France. Pour une majorité d’entre eux, je suis d'accord : c’est une loi française, on leur dit de la respecter, ils la respectent quoique sans la comprendre et surtout sans l’intérioriser. Sans trop de risque de se tromper, on peut dire que pour un musulman, la laïcité c’est de l’hébreu.
C'est d'ailleurs dans cette mesure que certains (Houellebecq, Redeker, etc.) peuvent soutenir que l'islam est la religion la plus ... disons "mentalement attardée" : dans le vaste mouvement de l'évolution, l'islam a décidé de s'arrêter à un point "p", même s'il y a d'innombrables exceptions locales ou individuelles. L'islam dominant d'aujourd'hui (je veux dire celui qui fait le plus de bruit) propose une civilisation qui s'est arrêtée il y a quelques siècles.
Et les psychologues, les sociologues, les anthropologues auront beau me prêcher qu’il ne faut pas ci, qu’il ne faut pas ça parce que gna gna gna, je resterai convaincu de l’incompatibilité totale entre notre laïcité et cette « culture » coranique profondément ancrée dans l'esprit des croyants depuis bientôt mille quatre cents ans : il faut se convaincre, nous autres "vieux Français", que pour qu'un musulman de bonne foi comprenne l'idée de laïcité, il doit faire un effort immense.
Il n’y a plus de problème de laïcité en France, pays déchristianisé où les messes chevrotantes du dimanche ressemblent à des voyages du troisième âge : il n'y a que le problème de l’islam, résolument hermétique à la séparation du civil (social, politique, ...) et du religieux. La laïcité est en soi une négation de l'islam, et réciproquement. De Mila à Samuel Paty, c’est le même fil de haine.
Pour une mosquée fermée, pour quelques associations dissoutes, combien d’infatigables activistes en liberté travaillent au corps la communauté musulmane pour enrôler de nouvelles énergies ? Qu’ils soient wahabites ou salafistes importe peu : leur message est infiniment plus simple et efficace que la complexité odieuse d’une loi sur la laïcité que les Français eux-mêmes ne sont pas nombreux à comprendre. Les ignorants ont besoin de messages simples, rudimentaires, schématiques, et pour tout dire binaires.
Ce qui est sûr, c’est que pour un musulman, la laïcité, c’est de l’hébreu.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : Juste pour mémoire, un billet écrit en juin 2019.
Note ajoutée le 10 décembre : Mila a été exclue de l'institution militaire qui avait accepté de l'héberger, au motif qu'elle ne peut se passer de s'exprimer sur les réseaux sociaux et que, cela étant, elle met en danger l'institution elle-même. Mila n'a pas tout compris, hélas.
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jeudi, 20 février 2020
UN ISLAMOPHOBE
Extrait d'une longue BD (une cinquantaine de vignettes) parue dans Charlie Hebdo le 22 mars 1979, intitulée "A l'américaine". Le professeur Choron y expose une solution à la "crise" : il propose tout bonnement d' "aller casser la gueule aux Arabes". Et face aux objections de ses deux amis, il énonce la seule manière d'arriver à cette fin : y aller "à l'américaine". Choron explique ensuite que cette méthode consiste à "zigouiller tout le monde".
Georges Bernier (alias professeur Choron) avait sûrement de grandes qualités – ne serait-ce que pour avoir laissé un nom qui sonne encore très fort –, mais ce n'était pas un expert en géostratégie. La preuve, c'est que les Américains, après le 11 septembre, sont effectivement allés "casser la gueule" aux Afghans du mollah Omar (qui ne sont pas des Arabes), aux Irakiens de Saddam Hussein, et qu'ils rêvent encore de faire de même avec les Iraniens de l'ayatollah Ali Khamenei (qui ne sont pas non plus des Arabes, mais Trump a-t-il accès aux nuances ?). On en voit le résultat : le monde actuel déguste encore, jour après jour, les conséquences catastrophiques de l'aveuglement et de l'arrogance des Américains.
J'ajoute que Choron avoue pour finir qu' "il débloque" et qu' "il est bourré", autrement dit qu'il n'est pas sérieux. Est-ce une raison suffisante pour en conclure que George W. Bush "débloquait" et "était bourré" quand il a attaqué l'Afghanistan, puis l'Irak ? Ne parlons pas de l'état de Donald Trump qui, même quand il est à jeun, donne l'impression de "débloquer" et "d'être bourré".
En présence, de gauche à droite : Cavanna, Reiser, Choron.
Au trait : Jean-Marc Reiser.
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Il semblerait que le professeur Choron, en "débloquant" et en étant "bourré", était, sinon dans son état normal, du moins dans son état ordinaire.
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Voilà, à ma connaissance, un des rarissimes exemples où Reiser met en scène ses copains de Hara Kiri et Charlie. Ci-dessous, la fine équipe (ils sont tous les six aux places assises) : Gébé, Reiser (qui tient le manche à balai du "Concorde"), Cabu, Wolinski, Choron, Cavanna.
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mardi, 04 février 2020
L'AFFAIRE MILA
C’est pourtant un très vieux truc. Pensez, quand j’étais en fac, quelques années autour d’un célèbre mois de mai, des étudiants africains l’utilisaient déjà. Eh bien le très vieux truc, il marche encore, mais avec le turbo. Il consiste en dernier recours, pour un mâle engagé dans une tactique de conquête d’une femelle, s’il n’arrive pas à ses fins, à lui lancer : « Si tu veux pas sortir avec moi, c’est que tu es raciste ! ». Culpabilisation d’autant plus forte si la femelle visée était « de gauche ». Mais ça n’allait pas plus loin en règle générale.
L’affaire Mila constitue une simple variante du très vieux truc, où la religion a pris la place de la race : « C’est parce que je suis musulman que tu veux pas sortir avec moi ? ». Mais Mila ne s’est pas laissé impressionner par la saloperie argumentative : elle a volé dans les plumes du garçon éconduit, en ajoutant quelques propos bien sentis sur la « religion » invoquée.
Pas la peine, arrivé à ce point, de souligner l’extraordinaire mayonnaise mousseuse que les « réseaux sociaux » sont aujourd’hui capables de monter en quelques minutes dès que le micro-événement s’est produit : le prétexte est servi sur un plateau.
Mon propos concerne l’islam, seulement l’islam, encore l’islam, toujours l’islam. J’ai déjà abordé ici ce problème à de multiples reprises, mais sa récurrence et la résonance de plus en plus forte qu’il acquiert à chaque nouvel événement montrent que la France, loin d’être sortie de l’auberge, doit s’apprêter à faire face à des soubresauts de plus en plus violents.
Quand « Sale Français ! » devient une injure courante, qu'on entend dans les rangs de détenteurs de notre Carte Nationale d'Identité, on attendrait au moins une réaction de la part des "grandes oreilles" qui nous gouvernent (les "grandes oreilles", vous savez, tous ces gens très propres sur eux et qui parlent dans le poste, et qui sont "à l'écoute permanente et attentive" des Français).
J’ai déjà dit que s’il y a résurgence de l’antisémitisme en France, ce n’est pas aux quelques groupuscules négationnistes bien connus qu’on le doit, mais à l’existence sur le sol français d’une communauté musulmane qui se sent davantage tenue par le Coran et les « cinq piliers de l’islam » que par les lois françaises, et qui a pris fait et cause pour le peuple palestinien en particulier.
J’ai déjà dit aussi pour quelles raisons il me semble que l’islam est incompatible avec l’idée que les Français se font de la démocratie et de la République, et que, quels que soient les efforts que ceux-ci feront pour faciliter l’assimilation, l’islam demeurera, quoi qu’il arrive, un corps étranger.
Ce que je retiens de l’affaire Mila, c’est avant tout l’incroyable potentiel de haine que recèle la communauté musulmane envers les Français non-musulmans (ça fait quand même encore un fameux paquet) qui font savoir (ce qui est leur droit le plus strict) tout le mal qu’ils pensent de cette religion. Un incroyable potentiel de haine toujours prêt à éclater comme une bombe. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il semble de plus en plus évident aux membres de cette communauté qu’il est normal de pousser des hurlements dès que s’exprime le plus léger reproche à l’égard de l’islam.
Tout se présente comme si, à la manière dont les responsables de l’Etat israélien promeuvent son caractère essentiellement juif pour mieux jeter la confusion sur la distinction entre antisionisme et antisémitisme, les musulmans de France exigeaient que notre pays accorde à l’islam une place exorbitante, pour mieux pouvoir crier à l’islamophobie au moindre chatouillement de la « sensibilité ». Dans les lois françaises, ils ne retiennent que ce qui leur est favorable.
La mollesse des réactions de tout le personnel politique face au déferlement de haine qui a emporté la jeune Mila comme un tsunami, en montrant l’aveuglement des hauts responsables de la France à l’égard du danger que représente l’islam, est en soi un véritable scandale.
Voilà ce que je dis, moi.
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mercredi, 26 juin 2019
L'ISLAM ET SON PIÈGE 3/3
Je creuse encore le sillon que j'ai commencé à creuser sur l'islam et la place qu'il pourrait éventuellement trouver dans la culture proprement française et européenne. Je dois bien dire que plus j'y réfléchis, moins je trouve des raisons valables de laisser une place à l'islam dans la vie publique en France. Je précise que je ne suis pas un docte : je suis juste un citoyen ordinaire attentif à l'évolution de la société où il est né. Je n'ai pas de théorie ("grand remplacement" ou autre). J'observe, je ressens, et j'essaie de formuler.
3
Quoi qu’il en soit, Allah et Mahomet n’exigent du croyant que des devoirs à rendre concrètement, en gestes et en actes : c’est une religion pratique, où la piété doit se montrer (et l'impiété se cacher : j'ai vu, rue Belfort, un maghrébin sortir de l'épicerie avec une grosse bouteille de Coca dans une main, tandis que, de l'autre, il dissimulait dans sa manche une fiasque d'alcool fort, sans doute pour porter discrètement un toast à la santé du Prophète une fois rentré chez lui). On peut même trouver très contraignante l'obligation des cinq prières par jour.
Vous imaginez l'angoisse du soir ? Ai-je bien coché toutes les cases ? Pour un peu, j'irais jusqu'à dire que l'islam est une religion purement formelle : petit musulman, si tu respectes les formes imposées, si tu te comportes conformément aux préceptes sous l'oeil des caméras de surveillance, Allah te promet l'éternel séjour dans "les jardins où les ruisseaux coulent". Peu importe, dans le fond, ce que tu en penses : ce qui compte, c'est ce que tu manifestes concrètement, dans tes gestes et tes comportements. Ce qui compte, c'est ce que tu montres (peut-être une raison de la crispation générale sur le voile "islamique" en France, pays où l'ostentation n'est pas bien vue).
Et cette idée qui me vient laisse à deviner, derrière toute la croyance musulmane, toute la compacité du corps social qu'elle porte et qu'elle édifie. Les gestes qu'on fait, c'est aux yeux des autres. Cela peut paraître bête à dire, mais il n'y a pas de foi musulmane sans l'intégralité organique d'une société musulmane qui observe le croyant. Je ne suis pas le premier, loin de là, à le dire : l'islam est une religion qui joue un rôle de cohésion et de structuration sociale. Les commentateurs parlent bien d'un "islam politique" : en islam, le religieux, le social et le politique semblent indissolublement liés. En insistant là-dessus, je veux juste dire que la vérité individuelle de la croyance, en importance, arrive loin derrière.
Le nombre des croyants garantit la vérité et la force de la croyance. De même, l'ostentation individuelle de la conviction musulmane garantit la validité de la société musulmane. J'ajoute que le nombre des croyants est en lui-même un extraordinaire moyen de faire pression sur l'individu : il faut un culot monstre, le goût du danger et des nerfs en acier pour oser enfreindre l'obligation du jeûne pendant les journées de Ramadan.
Le plus important, à mon avis, c'est que le musulman n'est nullement tenu de vraiment croire (comme on dit "croire" quand on est de culture chrétienne) en Allah et Mahomet : il a juste besoin de faire les gestes commandés, et impérativement en présence de tous les autres membres de la communauté. Pas besoin de croire, il faut faire. Et il faut faire aux yeux des autres, ainsi intronisés témoins et garants de la piété de l'individu qui se plie au rituel.
Moralité : l'islam est la religion la plus laxiste au plan psychologique, en ce qui concerne l'authenticité, la sincérité de la foi, parce que c'est une religion d'ostentation et de démonstration. Une religion de l'extériorité et de la pression sociale. C'est la raison pour laquelle c'est la religion la plus dominatrice qui soit : ta religion, c'est le regard des autres sur toi et sur les gestes que tu fais. Il n'y a pas de religion plus conformiste que l'islam..
Je dirai qu'à la limite, le musulman n'a pas besoin d'être musulman pour être agréable aux yeux d'Allah et de ses semblables, il doit juste se comporter conformément au texte et accomplir les gestes qu'il lui commande. Pas besoin de croire : il faut faire (la "lecture" - ou "récitation", la prière, l'aumône, le pèlerinage, etc.). Si l'on admet cette façon de voir, il devient difficile de prendre l'islam au sérieux (je parle du point de vue chrétien). Religion du concret. Religion du visible, de l'extériorité, de l'ostensible, de l'ostentatoire.
Allah est assez bon pour laisser mon esprit penser ce qu'il veut, pourvu que mes bras, mes mains, mes jambes et mon corps effectuent quotidiennement la chorégraphie exigée : je garde l'esprit libre. Si ce n'est pas complètement idiot, je dirai que l'islam est la religion qui consacre le mime (le masque si vous voulez) comme garant de la vérité. Si cette conception n'est pas fausse de l'islam comme religion de l'extériorité, on comprend aussitôt la profondeur du fossé qui le sépare du christianisme, religion où l'intériorité, la conscience, le "for intérieur" jouent les premiers rôles.
En comparaison, le dieu des chrétiens est d'une violence infiniment plus pernicieuse, qui s'introduit par effraction jusqu'au tréfonds de la conscience du croyant et qui ne cesse de torturer celle-ci pour lui faire avouer, dans un élan de sincérité, qu'elle n'est qu'une pécheresse juste bonne à s'humilier devant son Seigneur. L'islam épargne à ses croyants de telles inquisitions, pourvu qu'ils accomplissent les "gestes". Ah bon, ce n'est que ça ?
Les conditions de l'unité globale sont donc si faciles à remplir que cela ouvre un boulevard à l’ « Oumma » : il s'agit simplement d'accomplir les bons gestes au bon moment dans sa vie quotidienne. Le dieu des chrétiens est, en comparaison, beaucoup plus intrusif, en même temps qu'il laisse le croyant beaucoup plus libre, parce que plus responsable de lui-même, et en même temps beaucoup plus inquiet du fait même de cette responsabilité qui lui incombe.
Le musulman est beaucoup plus tranquille et confortable, puisque non responsable de soi, pourvu qu'il accomplisse les gestes. Si l’on n’attend des gens rien d’autre que des comportements sociaux visibles, on peut aisément se mettre d’accord. Car de toute façon, et le Coran vous le ressasse jusqu'à plus soif : quoi que vous fassiez, Allah sait, et nul ne peut lui cacher quoi que ce soit.
Dans ces conditions, la diversité des islams peut se donner libre cours : le socle commun (Coran, cinq piliers) est tellement réduit qu'il est indestructible, et qu'il peut à loisir servir de base à une extrême hétérogénéité. Le tronc unique (Coran, cinq piliers) peut développer sans problème plusieurs branches maîtresses qui se subdivisent ensuite en branches, qui se séparent en branchettes, qui se répartissent en rameaux, eux-mêmes fractionnés en brindilles, etc.
Dans ces conditions, la « communauté des croyants » prend une existence tangible : toutes les sectes musulmanes, si différentes et opposées soient-elles, se souviennent du tronc unique dont elles sont issues (Coran, cinq piliers). Elles n'oublient jamais le lien d'étroite parenté avec l'ensemble dont elles constituent un élément. Tout ce qui se déclare musulman est donc musulman, quelles que soient sa conception et sa pratique, classiques ou bizarres, modérées ou fanatiques, de la religion.
Et c’est ainsi que l’islam n’a pas besoin d’une autorité unique (un « pape ») pour intégrer ou excommunier, contrairement au catholicisme. Le Coran et les cinq piliers une fois admis, tout est possible. S’il y a des hérésies ou des incompatibilités, on se fera éventuellement la guerre, mais on la fera avec une grenade dans la main droite et le Coran dans la main gauche. Et en respectant les cinq piliers.
Pas besoin d’un clergé hiérarchisé, de conciles pour unifier un corps de doctrine. D’où, par exemple, la répugnance des musulmans français lors des attentats de 2015 à dénoncer les criminels comme non-musulmans : qui parmi eux, s’ils sont de fervents croyants, s’érigerait en juge de ses coreligionnaires ? Pour eux, les Kouachi et Coulibaly étaient aussi de vrais musulmans. Pour les musulmans français, il était tout à fait évident que les assassins du Bataclan étaient des musulmans : comment auraient-ils pu déclarer, comme beaucoup les sommaient de le faire, que l'islam, ce n'est pas ça (les pancartes « Not in my name ! » ont été de pures velléités) ?
Car la formule « tout ce qui se déclare musulman est musulman » signifie que, du plus pacifique, du plus mystique, du plus contemplatif jusqu’aux plus cruels et sanguinaires des coupeurs de têtes de Daech, nul n'a le droit de dénier aux autres leur qualité de musulmans, pour autant qu’ils s’appuient sur le plus petit commun dénominateur du Coran et des cinq piliers. Tous les musulmans ont raison, toutes les façons d’être musulman sont valides, du point de vue de l’islam.
Il est donc très vain, il est même dangereux de soutenir mordicus, comme le font tant de bonnes âmes, tant de "responsables" et tant de politiciens, la bouche en cul de poule et la main sur le cœur : « Il ne faut pas faire d'amalgame. Il ne faut pas stigmatiser. Il ne faut pas confondre "islam" et "islamisme". » L'a-t-on assez entendu seriner, cette rengaine : "il ne faut pas confondre islam et islamisme" ! En réalité, le guerrier impitoyable ou suicidaire ("djihadiste") et le soufi mystique et inoffensif sont frères de lait. Je veux dire qu'ils ont poussé sur le même arbre, sur des branches certes éloignées, mais intimement apparentées et unies par la même sève qui coule dans leurs veines. Ils sont issus du même tronc, ils ont les mêmes racines.
L'islam est au total une religion tellement rudimentaire et schématique que tout un chacun peut y projeter ce qu'il veut. N'est-ce pas pour cette raison d'ailleurs que le héros de Soumission (Michel Houellebecq, Flammarion, 2015) finit par se faire une raison et se convertir ? « Ce n'est que ça ? », semble-t-il se dire à la fin du roman. Et Dominique Noguez, dans son Houellebecq, en fait (Fayard, 2003), cite Claude Lévi-Strauss, qui voit dans l'islam « une religion de corps de garde ». Une religion si simpliste au fond qu'elle est à la portée du premier abruti venu. Il n'est pas loin, le point où tout être sensé pourrait se dire que l'islam est "la religion la plus stupide" (procès perdu de Dalil Boubakeur contre Houellebecq, à cause de Plateforme).
Les gens de chez nous, modérés, tolérants et bien intentionnés, qui appellent à ne pas faire d’amalgame entre les bons musulmans et les djihadistes, n’ont pas complètement tort : il y a bel et bien des islams. Les pratiques religieuses des Bosniaques ne ressemblent sans doute guère à celles des Tchétchènes, des Ouïghours, des Soudanais ou des Indonésiens. Mais il est encore plus vrai qu’il y a bel et bien un islam.
Ce n'est pas pour rien que, à l'époque des caricatures de Mahomet, des musulmans d'Afrique, du Proche-Orient et d'Indonésie s'étaient violemment insurgés, brûlant au passage un consulat. Oui, l'islam est viscéralement un. On est très valablement fondé à faire des amalgames et à mettre tous les musulmans dans le même sac. Et tant pis pour ceux qui m'accuseront de "stigmatiser" les musulmans : l’islam est en mesure de présenter tous les visages, et tous ces visages sont la vérité de l’islam.
Il est légitime de considérer l'islam en bloc, et de dire qu'il n'a rien à faire en Europe, où le peu qui en a été implanté (Espagne jusqu'en 1492, Balkans) l'a été en lui faisant la guerre. L'islam est en soi totalement inassimilable dans la république ou dans la culture européenne. Son côté protéiforme fait apparaître une infinité de visages divers, aimables ou terribles, mais cette hétérogénéité n'est qu'une apparence : la base qui lui sert de socle est indestructible.
Conclusion : ce qui unit les musulmans du monde entier est infiniment plus puissant que ce qui les sépare. Ce qui fait la force de leur identité commune dépasse de très loin ce qui les différencie. C'est ce que les démocraties occidentales ont un mal fou à comprendre.
Cela veut dire que, pour les consciences européennes scrupuleuses, le problème posé par l’islam en terre de culture très anciennement chrétienne est absolument insoluble. Voilà où se situe le piège : dans la double nature de l'islam, multiple et un, indissolublement et dans le même temps, ce qui lui permet de jouer sur tous les tableaux. Il est tellement multiforme qu'il a réponse à tout et à son contraire. Car pendant que l’islam individuel, pacifique et bon enfant se fait admettre comme un acteur bien intégré dans la société, l’autre islam, l'islam collectif, l'islam global, l'islam militant (voire militaire), l'islam qui ne rêve rien d’autre que la conquête ou la destruction de ce qui n'est pas encore musulman, avance tranquillement.
Voilà ce que je dis, moi.
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mardi, 25 juin 2019
L'ISLAM ET SON PIÈGE 2/3
Avertissement (2 novembre 2019) : à force de revenir sur ce billet, d’y ajouter et d’y modifier des éléments de taille plus ou moins importante, je me vois dans l’obligation, pour une simple question de confort et de lisibilité, de le couper en deux.
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La Communauté des croyants.
C’est la raison pour laquelle, d’après ce que j’en sais, dans l’islam, on ne touche pas à la lettre du Coran : il faut la prendre telle quelle, sans rien y changer. Il semblerait qu’un jour (au dixième ou onzième siècle ?), un calife ait décrété qu’il était formellement interdit de questionner le texte même qu’on avait eu, il est vrai, tant de mal à établir. Ce qui est demandé aux hommes, c’est seulement de se pénétrer de la parole divine en l’apprenant par cœur, et en se la récitant fidèlement.
Cette interdiction de toute interprétation est juste une hypocrisie et une lâcheté, en même temps qu’une outrecuidance et un coup de force. Car comme on pouvait s’y attendre, l’interdit n’a pas du tout empêché la prolifération des interprétations, non explicites mais traduites dans la réalité par la formation d’une multitude de communautés, tendances, sectes et courants.
Car l’islam est une religion éminemment plastique : elle prend racine rapidement et sans difficulté dans n’importe quel sol, comme l’ont prouvé les fulgurantes conquêtes arabes aux 7ème et 8ème siècles (vous savez, celles qui se sont "arrêtées à Poitiers"). Mais si l'islam s'acclimate aisément dans chaque sol où il est semé, celui-ci en retour le marque de son empreinte. D'où un paysage tout à fait composite.
Si l’on regarde le tableau d’ensemble, on voit une sorte de manteau d’Arlequin, un patchwork de traditions liées au lieu, à la coutume locale, aux individus, etc. Cela donne une multiplicité de « communautés », toutes si diverses qu’on peut s’étonner que toutes puissent, d'un seul élan, se réclamer de l’islam. Malek Chebel, grand spécialiste en la matière, musulman lui-même, le disait : « L’islam est une auberge espagnole ».
On peut s’en faire une petite idée dans un opuscule de Boualem Sansal : Gouverner au nom d’Allah (Gallimard, 2013), où l’on constate que la compartimentation de l’islam en cellules séparées confine parfois à ce qu’on observe dans les groupuscules trotskistes : la scissiparité. Tout le monde connaît le fossé qui sépare chiites et sunnites. Mais Sansal ajoute à ces deux frères ennemis le soufisme et le kharidjisme. Et il poursuit en précisant, rien que pour le sunnisme, qu’il existe quatre grands rites, et que ça ne s’arrête pas là : « Ces rites sont : le malékisme, le hanafisme, le chafiisme, le hanbalisme, chaque rite s’étant lui-même scindé en plusieurs branches et rameaux ». N’en jetez plus !
Quant aux chiites, ils ne sont pas en reste. C’est un « courant complexe, à la fois rationaliste, spiritualiste et ésotérique », c’est pire que le sunnisme : il « se divise en quatre branches se divisant elles-mêmes en de nombreuses écoles et sectes dissidentes ». Il y a les duodécimains (ou jafarites), les zaïdites (« exclusivement dans les montagnes du nord-ouest du Yemen »), les ismaéliens, parmi les nombreuses branches desquels on trouve les hétérodoxes druzes (Liban), qui rejettent la charia et croient en la métempsycose. Il y a enfin les ghoulâts, parmi lesquels la secte alaouite de Bachar El Assad. N’en jetez plus !
Et pourtant, au-delà des inimitiés, des guerres et des dissidences, il existe vraiment une « Oumma » (communauté des croyants) où tous les musulmans se rassemblent. Et je trouve incompréhensible qu’une telle hétérogénéité n’ait pas fait éclater cette « Oumma » en mille morceaux définitivement étrangers les uns aux autres, comme le sont par exemple, chez les chrétiens, catholiques romains et orthodoxes. Quel lien coud les pièces du puzzle musulman de façon à les faire tenir ensemble ? Quel facteur leur donne une telle apparence d’unité ?
N’étant ni ouléma, ni mufti, ni musulman, ni même croyant de quelque religion, j’en suis réduit à mon petit raisonnement de citoyen ordinaire. Et je me dis que pour qu’une telle salade russe soit considérée comme « une » (par ses membres comme par ceux qui n’en font pas partie), la seule possibilité, c’est que le dénominateur commun soit réduit au strict minimum. Plus l'accord repose sur un nombre réduit de clauses, plus il est solide. Plus l'accord est minimal, plus il a des chances de durer. Ce sont les pactes subtils et complexes qui sont les plus fragiles.
Vu du dehors, ce dénominateur existe : en dehors du Coran proprement dit, ce sont les « cinq piliers » (on devrait dire : les cinq commandements) : 1 – la profession de foi (s’il est horriblement long et compliqué de se convertir officiellement au judaïsme, pour devenir musulman, c’est simple comme bonjour : une formalité vite expédiée) ; 2 – l’aumône (j’ignore dans quelles conditions) ; 3 – le pèlerinage à La Mecque ; 4 – le jeûne du mois de ramadan ; 5 – les cinq prières par jour. La foi chrétienne me semble infiniment plus exigeante, puisqu'elle veut un engagement de la personne tout entière, extérieure et intérieure. Et puis, sa table de la loi compte dix commandements.
Car je note déjà un point commun : les cinq critères concernent des actes sociaux, et comme tels, ils doivent être visibles, pour ne pas dire ostensibles. Je ne suis pas sûr que les musulmans comprennent ce qui, pour les chrétiens, tourne autour de la « conscience » (cas de, crise de, scrupule de, problème de, examen de, directeur de, liberté de, etc.), je veux dire tout ce qui concerne l’intériorité individuelle, ce lieu de la délibération intime. Et chez les chrétiens, au contraire de l'islam, plus la foi est voyante, plus elle est suspecte (voir la parabole du pharisien et du publicain dans l'évangile de Luc).
Je dis peut-être une bêtise, mais il me semble que la religion musulmane est une religion de la pure extériorité et de la socialité. Le comble de cette extériorité, dans l'islam de France, est évidemment atteint par le "voile islamique". En islam, pas de « for intérieur », cette instance qui soumet le chrétien à son propre jugement et qui, avant même la confession, en attend sincérité et transparence. Allah et Mahomet tolèrent magnifiquement la dissonance entre le geste social et la pensée intime. Je veux dire que, pour eux, l'hypocrisie n'est pas un péché, pourvu que les devoirs soient rendus. L'islam ignore la "conscience", ainsi que la liberté, la délibération et le conflit éventuel qui vont avec.
Allah considérerait cette liberté comme une offense, et Mahomet la tiendrait pour un sacrilège. Pour Allah et Mahomet, la liberté individuelle est juste une insoutenable pornographie. Cette seule idée en dit long sur la compatibilité de l'islam en général et de la démocratie à l'européenne. Allah et Mahomet conchient, compissent et vomissent la démocratie. D'ailleurs "musulman" signifie "soumis à Dieu". L'individu autonome ? Scandaleux ! Inadmissible !
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lundi, 24 juin 2019
L'ISLAM ET SON PIÈGE 1/3
Avertissement : je crois que l’islam façonne la personne humaine tellement en profondeur que les données qui caractérisent la société française le rendent inassimilable. Je crois aussi que cette religion a été façonnée de telle manière par l’histoire que tous ceux qui s’en réclament le font à bon droit, quelles que soient leur conception et la pratique qu’ils en ont. J’en conclus que les modérateurs professionnels qui appellent à ne pas « faire d’amalgame » entre les musulmans pacifiques et le djihadistes fanatiques se trompent. Ils n’ont pas tort de parler de la pluralité des islams, mais on peut et on doit aussi considérer que l’islam est essentiellement un. C’est dans le piège de cette double nature (Janus de la modernité, double visage, double langue) de l’islam que tombent les partisans de l’accueil à bras ouverts et aveugles. En jouant sur tous les tableaux, l'islam gagne à tous les coups.
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Le Coran.
Le Coran est un texte sacré. Attention, on ne plaisante pas : total respect. Les musulmans sont plus que chatouilleux sur le sujet, et sont prêts à tout s’ils pensent que quelqu’un dans le monde a manqué de respect au bouquin ou à l'homme par qui celui-ci est arrivé sur terre (je devrais dire "sur omoplates de camélidés"). Gare aux infidèles qui se moqueraient de l’un ou de l’autre : on peut aller jusqu’à vous brûler quelques ambassades ou à vous couper quelques têtes de mécréants. Cela s’est vu il n’y a pas très longtemps.
Ben mon pote, c’est pas les chrétiens d’aujourd’hui qui feraient ça pour la Bible. Bon, c’est vrai, l’histoire prouve qu’ils ont énormément de sang versé à se faire pardonner. Et puis aussi, il faut dire que le chrétien, ça commence à se faire rare sous nos climats tempérés. Aujourd’hui, franchement, combien de chrétiens sont prêts à jouer les redresseurs de torts ? A mourir pour leur foi ? Pas grand-monde. A croire que la chrétienté n’a plus une grande consistance de nos jours. Bon, il faut dire qu’en termes de composition, les deux bouquins sacrés n’ont pas grand-chose à voir.
Côté Bible (je parle de l’Ancien testament), une réunion de quarante-six "livres" sans beaucoup de liens entre eux, quoique sur une thématique unique, où s’entremêlent des pages d’histoire (exode), des invocations et prières (psaumes), des prescriptions et interdictions (lévitique), etc. Côté Coran, une inspiration unique, certes, mais une inextricable compilation de petits bouts de phrases, des morceaux de paragraphes et cent quatorze chapitres (sourates) répartis du plus long au plus court.
Dans la Bible, au moins, le premier quidam venu peut suivre s’il en fait l’effort : il y a une construction narrative et une unité globale qui lui confère, par comparaison, la cohérence logique d’un traité scientifique ; dans le Coran, le coq-à-l’âne domine, il est même permanent. Ce sont sans cesse des redites et des coupures, une pulvérisation formelle telle qu’il n’est pas possible à un lecteur ordinaire de s’y retrouver. Et puis ça rabâche, ça serine, ça ressasse. Comme si l’auteur voulait enfoncer dans le crâne un petit nombre d’éléments, mais carrément à coups de marteau. Combien de mots et de pages resterait-il dans le Coran si l'on éliminait toutes les répétitions ? Pas lourd.
Résultat pour le lecteur ordinaire : tu nages, tu te noies, tu ne sais pas par quel bout prendre la chose. C’est ce que disait le journaliste Pascal Galinier, quand il rendait compte, dans Le Monde du 24 décembre 2016, de l’essai de Mahmoud Hussein, Les Musulmans au défi de Daech : « Le Livre saint est un texte hermétique pour le commun des mortels, donc sujet à d’infinies interprétations, chacun y piochant ce qu’il veut ».
Il faut insister sur cet hermétisme du texte, qui tient à sa composition : il a été recueilli sur un nombre invraisemblable de supports divers, tessons, planchettes, omoplates de camélidés, etc. Comment faire tenir tout ça ensemble et donner un semblant de cohérence ? Le puzzle est infernal et infaisable : le comble du saucisson découpé en tranches fines. Imaginez une immense mosaïque antique dont les milliers de petits morceaux (tesselles) auraient été versés en vrac dans une grande caisse : imaginez les trésors d'orfèvrerie méticuleuse qu'il faudrait à une armée de spécialistes pour reconstituer le visage du chef d'œuvre dans son intégralité. Le Coran est dans ce cas, et les orfèvres ont échoué.
Je crois me souvenir qu’il a bien fallu deux siècles pour aboutir à un consensus à peu près général et au texte "définitif" ("définitivement provisoire" aurait été plus juste). Il ne faut pas s’étonner qu’à nos yeux celui-ci ne tienne pas debout, tant ça part dans tous les sens. Mais il est stupéfiant d’apprendre qu’un tel salmigondis sert de table de la loi à un milliard et demi d’êtres humains : ça défie toute raison.
Je n’ai pas fait une étude approfondie du Coran, je me suis contenté de le lire intégralement et avec beaucoup d'attention, en lecteur ordinaire, pour me faire une idée personnelle de la chose, et ce n’est déjà pas si mal, tant j’ai trouvé la lecture éprouvante, moi qui suis habitué à des récits reposant sur la continuité (mais je n’ai jamais pu arriver au bout d’une lecture intégrale de la Bible : je dois avoir un problème avec le sacré).
Ma conclusion est que le Coran, ce livre rebutant, n’aime pas les hommes. A se demander si Dieu en personne ne les déteste pas. C’est un livre destiné à la crème des élites qui ont fait bac+12 (et qui par ailleurs détiennent le pouvoir), et qui dit au commun des mortels : "Tu n’es pas en état d’accéder à l’essence de cet enseignement. Sois humble et fais confiance à ceux qui te disent qu'ils savent". L'islam est une religion qui légitime ceux qui ont le savoir et ceux qui sont au pouvoir, et qui fait en sorte que ceux qui n'ont ni l'un ni l'autre se contentent de leur sort. L'islam, par nature, déteste la démocratie.
Je me dis que ma lecture en vaut une autre. Pourquoi serait-on, s’agissant de ce livre, obligé de s’en remettre à l’autorité de quelque savant qui nous expliquerait que nous avons tort, et qui nous apprendrait comment il faut le lire ? C'est un peu la même chose pour la musique contemporaine : le plus grand spécialiste aura beau me bourrer le crâne d'arguments, si ça ne passe pas, ça ne passe pas. Je n'ai jamais aimé que l'on m'impose "ce qu'il faut savoir", et encore moins comment il faut le savoir. Je suis aussi habilité qu’un plus savant que moi à me faire une idée valide de ce que j’ai lu par moi-même. Les musulmans ne sont pas logés à même enseigne, contraints qu’ils sont de s’en remettre aveuglément à des spécialistes, quand on ne les oblige pas à apprendre le livre par cœur.
Pour ce qui est du « message », je dirais que le Coran assène pesamment, de son début jusqu’à sa fin, des louanges à Dieu. Il vous assomme de prescriptions impérieuses, d’interdictions formelles et de promesses vagues : châtiments cruels aux mauvais croyants (juifs, chrétiens et mauvais musulmans) et récompenses sublimes (jardins où les ruisseaux coulent) à ceux qui se soumettent sans rouspéter (musulman = soumis à Dieu).
En dehors de ça, des allusions fugitives à l’Ancien testament, à des événements ; plus insistantes à des personnages présents dans la Bible (Moïse, Noé, Jésus), etc. Et puis le maître-mot, qui différencie radicalement l’islam du christianisme : Dieu n’a pas été engendré et n’a jamais engendré (sourate 112) ! Rien de plus autoritaire et de plus terrorisant que le Coran. Rien de plus binaire, de plus dichotomique, de plus manichéen que le Coran.
Autre différence entre Bible et Coran : le rapport des croyants au texte qui les guide. Je passe sur tous les types de chrétiens créationnistes, qui prennent la Bible au pied de la lettre, et persistent à penser que le monde a été créé en six jours, il y a environ six mille ans, et autres fadaises. Il faut le reconnaître, la chrétienté n’a pas cessé d’interroger la lettre de la Bible pour en dégager l’esprit. Les chrétiens ont passé beaucoup de temps et d’énergie en exégèses, efforts d’herméneutique, commentaires, …
Thomas Römer, professeur au Collège de France, poursuit son travail monumental : il s’efforce d’identifier, dans les chapitres de la Bible, toutes les strates dont ils sont faits : indo-iraniennes, mazdéennes, mésopotamiennes, etc. Autrement dit, sa démarche consiste à reconnaître ce qui, dans la Bible, n’est pas de la Bible, mais emprunté à des sources étrangères. Les innombrables rédacteurs réels de la Bible ont forcément, selon lui, puisé dans les textes qui circulaient déjà à leur époque.
Ce que Thomas Römer s’efforce d’établir scientifiquement, c’est l’historicité du texte de la Bible, ce à quoi se refusent l’immense majorité des musulmans, qui sont persuadés que le Coran est a-historique, puisque descendant directement de la révélation divine. Que deviendrait la « parole de Dieu » si elle redescendait dans un contexte purement terrien ? Cela risquerait de lui faire perdre son caractère d’absolu, et de la faire tomber dans un relativisme extrêmement dommageable.
Vous vous rendez compte ? Allah avec des dimensions humaines ? Tous les pékins anonymes auraient l’ambition de « devenir califes à la place du calife ». Je me demande d'ailleurs si on ne pourrait pas dire que c'est à ce résultat qu'a fini par aboutir le christianisme qui, avec la sécularisation et la démocratisation, a fait de l'individu une sorte de centre. Simple question en passant.
Voilà ce que je dis, moi.
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mercredi, 20 février 2019
EMPREINTE 3
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Dans l'actualité.
L'agression dont Alain Finkielkraut a été l'objet samedi dernier donne une image enfin réaliste de ce qu'est, sous son masque pacifique et "modéré", "l'islam de France". Cette image fait froid dans le dos.
Les cris de haine de ce salafiste ont montré le vrai visage de ce soi-disant "islam de France" : derrière la bonhomie tranquille des braves pépères, inoffensifs retraités qui bavardent sur les bancs de la place de la Croix-Rousse, il faudrait que nos "responsables" politiques acceptent enfin d'apercevoir les silhouettes noires et barbues (et barbares) qui se démènent, infatigables et invisibles, et dont les femmes en robes de bure terne et en cagoule qui se répandent dans les rues ne sont que l'affiche de propagande.
Le salafiste parisien a beau se déguiser en gilet jaune (rien de plus facile en effet), il suffit d'un peu de lucidité pour se rendre compte que lui et ses comparses (combien de divisions ?) sont à l'offensive. Le but de l'offensive ? Guère de doutes là-dessus : le salafiste qui rugit sa haine de Finkielkraut l'a crié : « La France est à nous ! ». Les salafistes ont recyclé un slogan qui courait en mai 1968 au sein d'un groupuscule rétrospectivement ridicule (Was Wir Wollen), mais aussi prémonitoire : « Ce que nous voulons : TOUT ». Ce salafisme-là a des visées totalitaires.
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, islam, antisémitisme, islam de france, alain finkielkraut, salafisme, croix-rousse