mardi, 20 mai 2025
ISRAËL : LE DÉSESPOIR
Ce désespoir, c'est un peu le mien, mais c'est aussi et surtout celui de madame Eva Illouz, qui en a dit les causes, puissantes jusqu'à la catastrophe, dans l'émission de France Inter (Thomas Snégaroff) "Le Grand Face-à-face", samedi 17 mai 2025.
C'est le même sentiment de tragique impuissance qui a guidé le geste de Delphine Horvilleur, rabbin, de publier dans le journal Le Monde une tribune qui a fait grand bruit, puisqu'elle y contestait la déraison du clan aujourd'hui au pouvoir en Israël.
Netanyahou, poussé ou contraint par ses alliances avec les plus extrémistes des politiques et des religieux israéliens, a fini par s'engager dans la folle entreprise de prétendre, par la violence militaire, chasser deux millions de personnes de leur territoire.
Ce que dit Eva Illouz dans l'émission est sans détour : le gouvernement de Netanyahou a définitivement abandonné le projet sioniste qui était à la base de la création de l'Etat d'Israël (1948), pour basculer dans l'obscur et odieux projet messianique, qui consiste sans doute à rétablir le peuple juif dans son statut originaire de "peuple élu".
Selon l'universitaire, le sionisme est avant tout un projet démocratique et laïc. A cet égard, ce ne sont pas les juifs de la diaspora contestant la politique du gouvernement israélien ou les citoyens juifs démocrates vivant sur le territoire qui trahissent l'Etat d'Israël, mais la clique actuellement au pouvoir qui trahit l'ensemble de la communauté juive.
J'observe en passant que Netanyahou a réussi le tour de force de conférer au Hamas, ramassis de "frères musulmans", de terroristes, d'assassins et de crapules, le statut et la dignité de seul représentant légitime des "vrais intérêts" du peuple palestinien, alors que ce mouvement, à la base, se moque éperdument de la vie des arabes palestiniens, jusqu'à faire taire par la force brutale la moindre velléité de remise en cause de son emprise sur la bande de Gaza.
J'ignore si le gouvernement élu de l'Etat d'Israël se rend compte de la gravité des conséquences de son projet impérial. Ce qui est sûr, c'est que les esquisses de cohabitation pacifiée qui se dessinaient entre ce pays et les pays arabes qui l'entourent sont pour l'instant réduites à néant. Et que les perspectives de l'avenir qui s'ouvre sur la sécurité d'Israël sont pour le moins assombries.
Voilà ce que je dis, moi.
11:06 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, juifs, eva illouz, france inter, le grand face-à-face, thomas snégaroff, journalistes, gilles finkelstein, natacha polony, benjamin netanyahou, journal le monde, delphine horvilleur, rabbin, islam, musulùans, frères musulmans, bande de gaza, palestiniens, hamas, diaspora, antisémitisme, antisionisme, sionisme
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