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mercredi, 28 février 2024

LA FLEUR AU FUSIL ...

... D'EMMANUEL MACRON.

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Un seul mot : il est indécrottable ! Au point d'en devenir inquiétant. Notre président ne peut s'empêcher de parler, ça on le savait déjà. Une devise lui colle même à la peau : « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire ! » (Raymond Queneau). Il lui arrive, quand il se sent en forme, je veux dire quand son imaginaire s'échauffe et s'enflamme sous l'effet de circonstances parfois obscures, de partir dans des rêveries qu'il ne tarde pas à prendre pour la réalité.

Pas besoin de l'avis de ses conseillers ! Pas besoin de se concerter avec les partenaires européens ! Pas besoin de prévenir les Alliés de l'OTAN ! Flamberge au vent ! Bille en tête ! J'y vais et qui m'aime me suive ! Résultat ? Macron prend toutes sortes de projectiles venus de son propre camp, sur un thème unique : « Faites-le taire, quelqu'un ! »

Car cet homme, qui est aussi un président, un mari, un enfant gâté et diverses autres spécificités, est un malade. Je l'ai diagnostiqué de façon sûre, sur la base des sept années qu'il vient de passer à la tête de l'Etat : Macron est malade de lui-même. On se souvient de son Conseil National de la Refondation. On n'a pas oublié son Grand Débat National. On garde en mémoire toutes les occasions qu'il s'est données de briller par sa maîtrise (indéniable) de la parole.

Le seul petit problème, quand on fait le bilan de toutes ces admirables performances, c'est quand on fait passer ces kilomètres de discours à la pesée : rien, il ne reste rien du verbe présidentiel, qu'il s'agisse de l'immortel "plan massif d'investissement pour l'hôpital public" ou autres initiatives lancées au gré des agitations et des interventions. S'il y avait un championnat du monde de "paroles verbales" (formule géniale proposée autrefois par Le Canard enchaîné), Emmanuel Macron serait déclaré médaille d'or haut la main. Quand il tient le Verbe, il a l'impression de tenir le monde. C'est dire la confusion qui règne dans son esprit.

Aujourd'hui, en déclarant qu'en Ukraine, face à la Russie, « aucune hypothèse n'est exclue, en particulier des troupes au sol », il parvient à mettre en danger la sécurité de la France. Et non seulement la France, mais encore l'Europe, sans oublier les alliés du Traité de l'Atlantique Nord. 

Je rappellerai simplement à notre va-t-en-guerre présidentiel et national les quelques mots que le général Pierre de Villiers a prononcés suite à sa mise à la retraite d'office par Macron quand il a osé émettre un avis personnel sur la façon dont le président considérait les forces armées françaises.

« Qu'est-ce que c'est, un chef ? C'est quelqu'un qui commande et donne les ordres, c'est entendu. Mais une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit. Car le chef doit ensuite s'assurer qu'il n'est pas tout seul à sortir de la tranchée, et que ses ordres sont suivis d'effet. Et si les ordres du chef restent lettre morte, c'est que celui-ci n'a pas veillé à suscité l'adhésion de ses subordonnés. L'adhésion ! Car seule l'adhésion de tous peut donner au chef la certitude qu'il emmène effectivement ses troupes en direction de l'objectif. » (En substance.)

Malade de lui-même, Emmanuel Macron, ai-je dit. Et cette maladie porte un nom : la solitude. Le premier de la classe qui s'affirmait, se voulait, se rêvait "jupitérien" au début de son sacre commence à entendre l'écho produit par ses gesticulations orales de par le vaste monde. Il apparaît à présent aux yeux de tous pour ce qu'il est en définitive : un bonhomme Playmobil (ci-dessous portrait en pied du président de la France).

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samedi, 24 février 2024

SALON DE L'AGRICULTURE

C'EST LA F.N.S.E.A. QUI GOUVERNE

J'entends ce matin que le président Macron a prévu de monter sur le ring lors de sa visite au salon de l'agriculture pour débattre avec ... disons ... "les agriculteurs". Il avait prévu d'inviter quelques associations écologistes pour garantir le pluralisme de la vision qu'il veut offrir aux Français de l'action qu'il entend mener en matière agricole.

Mais quand le président de la F.N.S.E.A. lui a dit que si l'association écologiste "Les Soulèvements de la Terre" (les "écoterroristes" de M. Gérald Darmanin) participait aux échanges, lui-même boycotterait l'invitation présidentielle. Apprenant cela, Macron a obtempéré à la commination venue de la puissante centrale syndicale.

Breaking news : aux dernières nouvelles, la position d'Arnaud Rousseau, le dit président de la dite F.N.S.E.A., s'est radicalisée, peut-être sous la poussée de la "base", au point que le "Grand Débat" à la mode Macron (un de plus, dira-t-on) a été remis à des jours meilleurs. Certains se gaussent de ce président qui, en cette occasion, s'est pris un râteau.

Bon, quoi qu'il en soit, le message de ce petit pas-de-deux mal chorégraphié est clair : "On ne veut pas des écolos, qui sont les ennemis de la vraie agriculture française. On ne veut pas de leur obsession anti-pesticide et de leurs rêves d'espaces ruraux à nouveau peuplés d'authentiques paysans exploitant des surfaces modérées."

Les désirs des industriels de l'agro-alimentaire sont des ordres pour le président et pour le gouvernement chargé de mettre en œuvre sa "politique" (si tant est qu'il en a une). Et les derniers remous à la tête de l'Etat (Gabriel Attal, Bruno Le Maire, voir les titres ci-dessous) montrent de quel côté de la balance — Economie contre Ecologie — penchent avec force les faveurs des autorités politiques du pays. Voilà, fermez le ban. 

Dans les pages "Economie & entreprise"  du journal Le Monde daté 22 février 2023, on lit la confirmation de l'inféodation de nos gouvernants aux diktats du lobby agro-industriel. Je trouve d'ailleurs que placer ce titre et cet article dans les pages Economie & entreprise résonne comme un aveu un peu honteux de la façon purement quantitative dont il convient de considérer la question agricole (titre seulement remaquetté pour les besoins de ma mise en page). 

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Alors sachant cela, quelques voix peuvent bien s'élever pieusement (dans les pages débats du même numéro du même journal) contre l'opposition binaire censée résumer le conflit entre les exigences de l'économie et celles de l'écologie. Sans vouloir jouer les rabat-joie, on peut dire que c'est pas gagné, tant l'antagonisme rend les adversaires irréconciliables.

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D'autres voix croiront sans doute accomplir un  devoir sacré en lançant le vibrant et sempiternel plaidoyer pour une désormais mirifique "transition écologique" du mode de production de l'agriculture française. Là encore, je veux pas doucher les enthousiasmes, mais à voir la façon dont évoluent les rapports de forces, on est à peu près fixé sur le résultat des courses. 

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D'ailleurs, le gouvernement, soudé comme jamais autour du premier ministre et du président de la république, fait tout ce qu'il peut pour répondre aux attentes du "monde agricole" (comprenez : "déférer aux ultimatums de la  F.N.S.E.A.") avant la tenue du salon de l'agriculture, comme le note un titre du journal Le Progrès du 23 février 2023. 

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Moralité 1 : les écologistes savent sur quel mur ils vont se casser le nez. Moralité 2 : Ils connaissent par cœur la physionomie de l'ennemi à abattre. Moralité 3 : Le pouvoir de nuisance des industriels de l'agriculture est intact. 

mercredi, 14 février 2024

L'ENFER DE MATIGNON

Ce n'est pas moi qui ai inventé l'expression "L'Enfer de Matignon". Qui fut le premier ex-premier-ministre à le dire ? Peu importe. Seule compte la réalité.

Ce qui est sûr, c'est que les témoignages se sont accumulés au fil du temps : des nuits blanches, raccourcies ou interrompues en plein milieu du sommeil paradoxal (le meilleur, paraît-il) ; jamais un moment à soi ; et pour couronner le tout, une collection de subordonnés indisciplinés pour qui être nommé ministre ne signifie pas servir dans une équipe pour servir le pays, mais mettre les doigts dans une prise qui, si le rocher est bon et franc, permettra de grimper plus haut et, pourquoi pas, d'atteindre le sommet.

On l'a donc compris, pour briguer le poste de premier ministre, il faut appartenir à la catégorie des masochistes amateurs de l'extrême, ou à celles des naïfs intégraux, des utopistes incorrigibles, des exaltés sourds à tous les conseils avisés, des apprentis-dictateurs aveugles sur leurs propres capacités, des humoristes catastrophistes, etc.

Et cela explique que la longévité du "locataire" (ironie : un des très rares locataires en France à être richement rétribué pour occuper les lieux) de l'hôtel Matignon soit en général très très très mesurée. Toujours est-il que le poste de premier ministre use prématurément le titulaire.

Ce qui fait que l'actuel occupant de l'Elysée, M. Emmanuel Macron, est constamment à la recherche de l'homme au profil impeccable, c'est-à-dire assez fort pour tenir bon face au stress ou aux agressions pendant une durée pas trop ridicule (façon Edith Cresson, de célèbre mémoire) ; mais aussi pas assez fort pour que lui vienne l'idée saugrenue qu'il pourrait prendre la place du président.

La photo ci-dessous, prise en secret par Brigitte Macron, montre Emmanuel Macron dans un de ces moments où la presse n'est pas invitée, où les nerfs du président le trahissent un bref instant, et où il confie son désarroi de façon émouvante contre l'épaule de Jacques Attali, l'homme aux cent plumes qui sait tout, qui a tout compris mais qui, dans les circonstances les plus difficiles, sait trouver les mots qui essuient les larmes les plus grosses.

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Hergé, "Les Aventures de Jo, Zette et Jocko", La Vallée des cobras, p.49 (texte à peine retouché).

dimanche, 04 février 2024

AGRICULTURE : PARLONS NET !

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Le Progrès, 27 janvier 2023.

Le petit Attal, le nouvel Hermès-Mercure, messager de Zeus-Jupiter, ne se contente pas de lancer à l'agriculture française un "cri d'amour" (de quoi s'esclaffer quand même). Il lance fièrement, debout dans ses chaussures vernies et appuyé sur ses bottes de pailles de Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne) : « On a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout ! ». Et par crainte de n'avoir pas été compris, il réitère péremptoirement : « Au-dessus de tout !!!!! ».

Je l'ai dit il y a quelques jours : les seules possibilités des responsables politiques français d'intervenir dans le dossier agricole, c'est 1 - de discourir, pérorer, baratiner ; 2 - d'aller faire une tour à la campagne pour faire semblant de mettre les-deux-pieds-les-deux-mains-dans-la-glèbe ; 3 - de sortir le carnet de chèques.

Maintenant, la vérité, disons souhaitable, sur la question, sort dans Le Progrès du 3 février, de la bouche de monsieur David Djaïz, ancien rapporteur général du Conseil National de la Refondation (vous savez, le nouveau C.N.R., de quoi pouffer bruyamment au nez du président Macron) : 

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Et maintenant que le monsieur il a tout dit, place à la vérité de la réalité dans laquelle s'insère la question. Personne n'en parle trop haut, parce que on sait jamais, si l'affaire venait à se savoir dans les rangs des conducteurs de tracteurs.... D'ailleurs, à bien suivre les informations, on a bien du mal à dénicher, en dernière page des journaux, dans une petite "brève" de bas de page, une discrète allusion à cette vérité vraie de la réalité réelle (celle contre laquelle on se cogne).

Disons pour faire vite que personne ne se risque à être le publiciste de cette idée démoralisante : s'agissant d'agriculture, la France est complètement ligotée. En signant toutes sortes de traités touchant la bienheureuse Politique Agricole Commune, la France a elle-même fourni les moyens qui servent en ce moment même à détruire ce que certains persistent à appeler "Agriculture Paysanne", c'est-à-dire à exterminer socialement tous ces propriétaires, métayers ou fermiers dont l'aire n'atteint pas une certaine "maille" (comme disent les pêcheurs).

Fini, on vous dit ! Dépassé ! Archéologique, le modèle de la petite exploitation ! Macron peut parler, Attal peut pérorer, Fesneau peut dégoiser ses gognandises et Béchu venir à la rescousse de tout ce petit monde : ils mentent ! Ils mentent ! Ils mentent ! Malgré toutes les paroles de miel qu'ils peuvent adresser à l'agriculture — la seule Dame de leurs pensées, à en croire ces preux chevaliers —, ils savent pertinemment qu'ils ne peuvent rien changer à la façon dont celle-ci sera régie au niveau européen.

Et plus grave : non seulement ils ne peuvent pas, mais en plus, ils ne veulent surtout pas. Parce que, dans leur tête, c'est la photo de l'agriculture mécanisée qui est imprimée depuis leur passage dans les grandes écoles. Ils sont pleinement en phase avec le grand projet pour l'agriculture européenne, qui est entre les mains de gens assez puissants pour imposer un autre modèle. Et ce modèle, quel est-il ?

La réponse est d'une monstrueuse simplicité : faire de la terre du vieux continent une énorme machine, une entreprise industrielle assez forte et concentrée pour cracher dans le même mouvement une masse de produits d'exportation, et du cash dans la poche des entrepreneurs et des "investisseurs" (c'est un raccourci). Les mots d'ordre à mettre en œuvre dans ce schéma sont : concentration des moyens de production, mécanisation totale, recours massif à l'agrochimie et aux produits phytosanitaires, réduction drastique des effectifs jugés surnuméraires. 

Je ne vais pas refaire un chapitre sur le rôle et la place de la puissante F.N.S.E.A. dans le processus en cours, mais il va de soi que toutes ses pièces majeures (je veux dire : les dirigeants qu'on ne voit jamais) se meuvent très à l'aise sur cet échiquier européen. Son action s'insère à merveille dans le projet à long terme de l'Europe agricole. Comme un immangeable poisson dans une eau carrément imbuvable.

Note : je rappelle une autre vérité vraie touchant la réalité réelle, c'est que les "subventions P.A.C." sont distribuées au prorata des surfaces cultivées. Sachant cela, devinez dans quel genre de poches tombe la plus grosse partie des dites subventions.

vendredi, 26 janvier 2024

LE PLUS GRAND PLAN SOCIAL ...

... L'AGRICULTURE.

« Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret. » 

Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019. 

Voilà pour les données de base du problème : un vulgaire plan social comme tous les autres plans sociaux, avec cette différence que, jamais annoncé officiellement par quelque responsable que ce soit (politique, syndical et que sais-je ?), il se sera étalé sur des dizaines d'années.

Soit dit par parenthèse, on peut quand même s'étonner que pendant que la France se désindustrialisait massivement en vendant ses principaux moyens à la Chine (et à quelques autres pays misérables à l'époque : salaires tendant vers zéro, profits tendant vers l'infini, sans compter les "transferts de technologies"), elle entreprenait de faire entrer toute son agriculture dans une ère modernissime et archi-industrielle. Les responsables de ce choix envisageaient sans peur l'extermination sociale de toute une classe d'individus jugés passéistes et rétrogrades pour un péché mortel que j'appellerai : « les pieds dans la glèbe ». Et pourquoi pas des "paysans aux mains soignées, propres et manucurées", devait-on se dire en haut lieu?

Partant de là, on peut déjà parler d'un plan massif de licenciement dans les entreprises agricoles, fermes familiales, petites exploitations et petits paysans. Compression drastique de personnel. Il n'a jamais été question d'autre chose que de faire de la production de l'alimentation humaine une entreprise industrielle compétitive sur le marché mondial.

Pour cela, un marxiste pointerait un processus de concentration des moyens de production. En clair et en français : calquer l'entreprise agricole française sur son modèle américain, qui est fait de gigantisme entrepreneurial, d'appel massif aux investisseurs gourmands (banques, fonds de pensions, etc.), de mécanisation à outrance et d'usage abondant des ressources procurées par l'industrie agrochimique.

Toute autre considération lancée par Macron, Fesneau, voire Darmanin, et même Arnaud Rousseau en direction des agriculteurs en colère peut être qualifiée de pipeau, fumée,  mensonge, fadaise, calembredaine, faribole et foutaise. Arnaud Rousseau ? Mais si, vous savez bien, c'est lui qui a succédé à Christiane Lambert à la tête de la F.N.S.E.A. 

F.N.S.E.A. ? Quèzaco ? C'est un « syndicat » qui regroupe les agriculteurs, paraît-il. C'est même LE syndicat (c'est pas vrai, mais que pèsent les "Jeunes Agriculteurs", la "Confédération Paysanne" et autres ?). Officiellement, il se charge de défendre les intérêts des dits agriculteurs, et de tous les agriculteurs, petits ou grands. En réalité, le projet des gros pontes de la F.N.S.E.A. (ceux qui tiennent fermement la vérité du pouvoir dans le syndicat) est de faire de l'agriculture française dans son ensemble une entreprise industrielle performante. Ah ? Tiens donc !!! J'ai déjà entendu ça quelque part (voir plus haut). Pourquoi voudriez-vous que la F.N.S.E.A. échappe à la logique du capitalisme le plus débridé ? 

J'entends justement à l'instant à l'antenne de France Culture (26 janvier 2024 à 7h. 08-09) une agricultrice dénoncer l'action pernicieuse du syndicat, qui, selon elle, « fait semblant de défendre les paysans ». Ben oui, on a compris ; la F.N.S.E.A. n'aura atteint son but que lorsque toute l'agriculture française ressemblera à une énorme et immense machine à produire de la bouffe. La terre comme une usine, quoi.

Ainsi s'accomplira le vœu d'Edgar Pisani, autrefois ministre de l'agriculture qui était rentré de sa visite aux U.S.A. ébloui et fasciné par la façon dont les Américains traitaient la terre, et qui avait mis en œuvre une grande politique de remembrement (cf. "concentration"), de destruction de centaines de kilomètres de haies, d'investissement-endettement (avec la complicité du Crédit Agricole), de machinisme, de productivisme. Dans une telle vision du monde, on est prié de considérer la terre, y compris agricole, comme un énorme et quasi inépuisable gisement de richesses sonnantes et trébuchantes.

Cela n'a aucun rapport, évidemment, mais je pense à la relation du Hamas avec le peuple palestinien : le groupe terrorisant brandit le chiffre de 25.000 morts dans la bande de Gaza. Mais ce bilan faisait exactement partie du plan des chefs du Hamas quand ils ont lancé leur pogrom sur les kibboutzim aux abords du territoire, puisqu'ils peuvent à présent se présenter comme des victimes du bourreau israélien. Pour atteindre l'objectif (détruire Israël), tous les moyens sont bons, y compris le meurtre par ennemi interposé d'un quota jugé satisfaisant de morts civils, enfants, femmes et vieillards offerts en sacrifice à la "cause" soi-disant palestinienne. 

Eh bien pour les paysans français, c'est la même chose, la mort en moins (quoique) : 2.500.000 en 1955, 496.000 en 2020. Qu'est-ce que s'est-il passé ? L'évolution est inexorable, la concentration est en marche, la petite exploitation est appelée à se fondre et à être mangée par une entreprise plus grosse qu'elle et par ses machines. Pour la F.N.S.E.A., cette fonte des effectifs (appelons ça des licenciements massifs) fait précisément partie du plan d'ensemble. Pour atteindre l'objectif, tous les moyens son bons. On peut appeler ça un processus historique. On peut aussi appeler ça une extermination sociale d'une classe.

Inscrivez cela dans le grand tableau européen fait de tracasseries diverses, de contrôles tatillons, de normes pesantes et de "rationalisation" des productions agricoles, et vous aurez une petite idée des raisons de la colère qui a jeté les tracteurs en travers de nos autoroutes.

Maintenant demandez-vous, face à l'inéluctable, ce que peuvent faire les responsables politiques français. C'est facile à deviner : pérorer, gesticuler, aller faire un tour à la campagne et sortir le carnet de chèque. Quant à agir sur les causes et à arrêter le processus, c'est tintin, fantoche, marionnettes et compagnie. 

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Là, on est bien sûr dans la Rubrique-à-Brac de Marcel Gotlib (Intégrale Dargaud, 2002, RàB taume 3, p.261, "Deux poids, deux mesures").

 

samedi, 20 janvier 2024

YA PAS QUE MOI QUI LE DIS

RETRANSMISSION D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

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UNE FOIS POUR TOUTES :

« MACRON, TU CAUSES, TU CAUSES, C'EST TOUT CE QUE TU SAIS FAIRE !!! »

On se souvient du « plan massif d'investissement pour l'hôpital public ». Après plusieurs annonces semblables dans divers domaines, voilà que le phraseur en chef récidive lors de sa conférence de presse. Ne vient-il pas de promettre « un grand plan contre l'infertilité masculine et féminine ». Manifestement, c'est plus fort que lui, à la limite du compulsif : il ne se lasse pas d'annoncer, et d'annoncer, et d'annoncer. Je ne comprends pas qu'il se refuse aussi obstinément à comprendre qu'il parle trop. Rien de tel pour arriver enfin à ce que plus personne ne l'écoute, et même ne prenne au sérieux tout ce qu'il déclare.

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Dessin de Herrmann dans Le Monde daté 19 janvier 2023.

jeudi, 18 janvier 2024

C'EST PAS MOI QUI LE DIS ...

... C'EST LE PERROQUET EN CHEF DU NOUVEAU GOUVERNEMENT !!!

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Gouvernement dont tous les membres sont priés d'être les simples porte-voix de L'OMNIMINISTRE qui est supposé présider aux destinées de la pauvre France.

***

Je ne fais dans l'image que pasticher le perroquet Laverdure, philosophe d'illustre mémoire et d'irréfragable vérité. Photo Ludovic Marin AFP.

lundi, 25 septembre 2023

AU FOUR ! AU MOULIN ! AU PIANO !

AU SECOURS !!!

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Décidément, cet homme est partout ! Et tout le temps ! Avec ses innombrables compétences, ses aptitudes hors du commun, ses talents oratoires et maintenant,  sa virtuosité de cuisinier, il clame aux 68 millions de Français — sidérés ou hypnotisés — : « Je suis partout !!! Rendez-vous !!! Vous êtes cernés !!! »

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Espérons que cet as du piano brillera de tous ses feux lors de la prochaine compétition.

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Billet inspiré à mon esprit malade par un "presque-titre" du journal Le Progrès du 9 septembre dernier.

dimanche, 03 septembre 2023

LES SOCIALISTES SUR LA BONNE VOIE ?

On sait que ce qui fut un jour le Parti Socialiste, parti jadis hégémonique et régnant, n'a plus d'existence que virtuelle, résiduelle et larvaire, pour avoir un jour décidé, sous la houlette de crânes d'œuf issus de grandes écoles, habillés de costumes trois pièces et d'attachés cases, de déserter le terrain des luttes sociales pour celui des conquêtes sociétales (j'espère que vous voyez la différence), jugées électoralement plus rentables.

Cet abandon en rase campagne de la défense et promotion des travailleurs, les dits travailleurs l'ont fait payer au centuple au déserteur, se jetant de plus en plus, faute de mieux, dans les bras des illusions frontnationalistes et protofascistes proposées par la famille Le Pen et la constellation de ses satellites.

Du coup, les pelés et tondus qui se baladent encore avec, collée au front, l'étiquette « Socialiste », se retrouvent tout moroses, perdus au milieu de nulle part, sur un morceau d'iceberg qui fond à vue d'œil sous les coups conjugués du réchauffement climatique et de la glaciation de la société civile. Ces pauvres errants sont partis, tels Perceval et Galaad, en quête d'un nouveau Graal, d'une Bible revigorée, je veux dire de slogans publicitaires plus racoleurs. 

Il se trouve que s'il leur restait un tant soit peu de jugeote, ils trouveraient dans la presse la solution à tous leurs maux. J'en veux pour preuve un article tout récent.

Un titre (presque) trouvé dans le journal Le Progrès du 2 septembre 2023 (voir aussi le même organe au 30 juin dernier).

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Si Olivier Faure et ses camarades sont intéressés, je peux leur indiquer de très bons coins à morilles. Pour la girolle, le pied de mouton ou la trompette de la mort, je peux aussi les recommander auprès de quelques connaisseurs.

Alors, les socialos, qu'est-ce qu'on dit à ces bénévoles qui viennent gratuitement à votre secours ?

vendredi, 01 septembre 2023

SÉGOLÈNE, CANDIDATE D'UNION A GAUCHE ?

MIEUX VAUT EN RIRE !

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Avec Hanouna.

Ségolène dans le rôle des nouilles ? L'idée me réjouit fort. Et qu'on ne vienne pas se plaindre du menu : « Quoi, des Nouilles enCore ? »

Candidate "de gauche" — je me gausse ! — qui va faire le guignol chez Cyril Hanouna et Bolloré : permettez-moi de me gondoler.

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Avec Mélenchon.

A observer dans les détails !

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Avec Olivier Faure (je précise : du Parti Socialiste, hi hi hi !!!).

« En avant vers d'autres victoires ! », comme le clamait Ségolène après sa déculottée bourrée de "bravitude" en 2007.

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En mission diplomatique.

"Ambassadrice des pôles", c'était bien une fonction digne de ses qualités, de ses compétences, et même de ses ambitions ! Il faudrait lui conseiller d'aller se remettre au frais, non ?

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Moralité : si Ségolène Royal est adoubée, ce sera bien le signe qu'il n'y a plus de forces organisées de gauche en France. Cette gauche "unie" est bien partie cette fois pour faire un magnifique 1,5% aux élections européennes !

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Note : Dessins parus dans Le Canard enchaîné du 30 août 2023, signés dans l'ordre Diego Aranega, Kiro, Dutreix et Lama.

vendredi, 23 juin 2023

DARMANIN, SOULÈVEMENTS, BLACK BLOCKS

Petit additif au billet paru hier ici même.

Il va de soi que la dissolution des Soulèvements de la terre n'a aucun sens, étant donné que ce "mouvement" n'a aucune structure, si ce n'est celle de la juxtaposition purement horizontale de groupements et d'individus infiniment divers, voire dépareillés, et dont la seule et unique motivation pour figurer sous l'étiquette qui vient d'être "dissoute" par Darmanin est de se préoccuper d'une infinité de manières différentes de l'avenir de la planète et de l'humanité.

A ce propos, un petit mot sur les Black Blocks (certains disent LE Black Block, pourquoi pas). Il me semble évident de constater que l'action de ces anonymes (peut-être pas anonymes pour tout le monde, après tout) s'est mise objectivement au service de la politique gouvernementale, et qu'ils offrent à Darmanin, Borne, Macron et consort une AUBAINE pour rayer d'un trait de plume — autrement dit sur le papier — et faire disparaître de leur paysage mental tout ce qui apparaît comme une intolérable opposition à la politique "équilibrée", "juste" et "constructive" qu'ils entendent mettre en œuvre. 

C'est pourquoi il importe de considérer les Black Blocks — quoi qu'ils puissent en dire !!!— comme des ennemis du combat environnemental (et pas seulement), un gang de saboteurs d'une grande cause, une clique de casseurs de perspectives, une mafia de bousilleurs d'espoir, bref : comme une forme de banditisme au service des puissants de ce monde, auxquels ils offrent sur un plateau l'occasion rêvée de persister dans le déni des menaces qui pèsent sur notre avenir. A cause de ces malfaiteurs, c'est sur le profond mouvement de fond d'une société, voire d'une civilisation, que retombe l'entier du discrédit.

***

Note : je ne m'attarde pas sur la question piégée de la "violence" : je fais la différence entre la clé à molette utilisée pour déboulonner je ne sais quelles installations contestées (mettons Sainte-Soline) et la barre de fer ou la boule de pétanque, dont on ne sait pas trop a priori ce qu'elles viennent faire dans une manifestation de protestation résolument pacifique.

jeudi, 22 juin 2023

LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE

Ainsi, notre valeureux ministre de l'Intérieur, monsieur Gérald Darmanin, a fini par le débusquer, le redoutable ennemi public de notre bien-aimée République Française. Les têtes pensantes de ce groupuscule de dangereux activistes s'appellent par exemple Philippe Descola, obscur et détestable anthropologue à la bibliographie universitaire longue comme le bras.

On trouve aussi, parmi ces individus louches qui menacent la paix de nos foyers tout en s'apprêtant sans aucun doute à « égorger nos fils et nos compagnes », des gens aussi peu recommandables que le nommé François Jarrige, qui se dit historien pour avoir co-écrit La Contamination du monde - Une histoire des pollutions à l'âge industriel (Seuil, 2017), redoutable brûlot anti-progressiste.

On trouve enfin et surtout toute une nébuleuse de groupes, organisations et autres rassemblements qui osent s'élever contre l'audacieuse et intrépide volonté d'inaction climatique du président français, de sa première ministre et de son gouvernement.

Quoi qu'il en soit, il n'en menait pas large, notre ministre de l'Intérieur, quand il s'est aventuré, pour annoncer leur dissolution immédiate, dans la tanière où ont coutume de se rassembler les comploteurs avant de s'abattre en rangs serrés, comme un nuage de criquets pèlerins, sur les fertiles champs de nos généreux agriculteurs — je veux parler de ces patrons des industries agro-alimentaires réunis au sein de la F.N.S.E.A., vivier où bouillonnent les innombrables innovations qui permettront - n'en doutons pas un seul instant, voyons ! - à tous les Français de se nourrir au moindre coût et dans le respect absolu des normes environnementales en vigueur.

 

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dimanche, 11 juin 2023

LA BATAILLE DES RETRAITES ...

... REVUE ET CORRIGÉE PAR GAZZOTTI.

Ce qui suit se voudrait une Allégorie : le rôle de la loi portant l'âge légal à 64 ans serait ici incarné par le cobaye, que l'on voit mettre en pièces (n°2) l'ancienne loi, avant d'être poursuivi et sauvagement agressé en plusieurs épisodes épiques par la haine de tous ceux qui ne voulaient pas d'une réforme « inutile et injuste », mais sauvé des griffes de cette opposition par l'obstination imperturbable du président Macron et du gouvernement de Mme Borne.

1
Mise en place du complot anti-64 ans.

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2

L'ancienne loi sur les retraites a déjà volé en éclat.

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Dépôt brutal d'un millier d'amendements.

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Gros effort d'obstruction du travail parlementaire par l'opposition.

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5

L'opposition ne recule devant aucun moyen pour parvenir à ses fins.

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Même les moyens les plus brutaux.

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La loi va-t-elle être votée ?

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Apparition de l'article 49-3 dans le paysage.

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9

Force reste à la volonté du gouvernement, qui a réussi à imposer sa loi.

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***

Toutes les vignettes ici présentes sont issues de l'excellente page 10 du volume 5 des aventures du lieutenant Soda (vous savez, le flic dont la mère persiste à croire qu'il est pasteur), Fureur chez les saints, de Tome au scénario et Gazzotti au dessin. 

vendredi, 02 juin 2023

ÇA ? LA PRÉTENDANTE ?

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Non mais vraiment ? Vous auriez envie de voter pour quelqu'un qui arbore un sourire aussi forcé ? Aussi grimaçant ? Aussi faux-cul, vous ?

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Photo (un tantinet "recadrée") d'Alain Robert, agence Sipa, parue dans Le Progrès du 1er juin 2023.

vendredi, 26 mai 2023

IN MEMORIAM CARÈNE MÉZINO

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L'équipe des soignants du C.H.U. de Reims rend hommage à Carène Mézino, leur collègue tuée dans l'exercice de ses fonctions d'infirmière, pour des raisons obscures et en tout cas insupportables, par un paraît-il "déséquilibré-qui-avait-des-comptes-à-régler-avec-les-professions-soignantes".

Si l'état de délabrement de l'hôpital public en France n'est ici pas à mettre directement en cause, le personnel hospitalier dans sa totalité semble ne plus attendre d'Emmanuel Macron qu'il finisse par tenir sa promesse faite le 25 mars 2020 à l'hôpital de Mulhouse. Mais si, vous savez bien !

Vous ne vous rappelez pas ces fortes paroles prononcées après une visite dans l'enceinte de l'établissement aux installations militaires et provisoires où gisaient des malades du Sars-Cov-2 en pleins ravages de la pandémie ? « Un plan massif d'investissement pour l'hôpital public », ça s'appelait. Ça y est ? Ça vous revient ?

Poussé par l'émotion à prononcer ces paroles imprudentes, possible que Macron avait été un peu chamboulé par le spectacle des malades qu'il venait de voir et que, la raison lui revenant après-coup, il s'en était mordu les doigts (oui : les doigts, sûr que le président ne s'est jamais mordu la langue, un muscle infatigable chez lui).

Moyennant quoi, dans la foulée, cela n'a pas empêché les services comptables de l'État (les vrais maîtres des "politiques publiques") de continuer à supprimer des lits et des postes, et à "contenir" les dotations en matériel. Combien de fois a-t-on entendu ces derniers temps — et pas seulement à propos de l'hôpital : justice, éducation, etc. — des fonctionnaires dire : « De toute façon, nos services sont sous-dotés ! » 

(Photo parue, entre autres, dans Le Progrès du 24 mai 2023).

vendredi, 19 mai 2023

UNE BELLE DIVISION DU TRAVAIL

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Le Canard enchaîné, 17 mai 2023, titre d'un dessin de Lefred-Thouron (voir hier).

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Journal Le Monde, 18-19 mai 2023, titre d'article en page 10.

***

On voit bien le sens de tout ça : à l'une le sale boulot, à l'autre les tâches nobles et utiles. Accessoirement, on se dit aussi que l'impératif de renouer ne se présente qu'après qu'il y a eu rupture. Ça interroge. 

jeudi, 18 mai 2023

ELISABETH BORNE VEUT RENOUER ...

... AVEC LES SYNDICATS.

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MAIS LA PREMIÈRE MINISTRE EST-ELLE BIEN SINCÈRE ?

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IL EST PERMIS D'EN DOUTER, COMME LE MONTRE LA PHOTO CI-DESSOUS, PRISE HIER A L'HÔTEL MATIGNON !!!

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IL SEMBLERAIT QUE LES SYNDICATS NE SE FONT PLUS GUÈRE D'ILLUSIONS SUR LA CONCEPTION QUE MACRON ET LE GOUVERNEMENT SE FONT DE « LA VOLONTÉ D'ÉCOUTE » ET AUTRES DÉSIRS DE « CONCERTATION » OU DE « DIALOGUE SOCIAL ».

***

Note : Les vignettes B.D. sont empruntées à "Ce Coquin de cocker", un album Boule et Bill de Roba, et un peu « retravaillées » par mes soins. Le dessin de Lefred-Thouron est paru dans Le Canard enchaîné du 17 mai 2023.

mardi, 16 mai 2023

UN PRÉSIDENT DÉSOPILANT

LE PRÉSIDENT VIENT D'ANNONCER UNE MESURE EN FAVEUR DES CLASSES MOYENNES. ENCORE UNE FAÇON BIEN A LUI DE PROMETTRE LA LUNE.

CI-DESSOUS L'EFFET DE CETTE ANNONCE SUR DIFFÉRENTES POPULATIONS.

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jeudi, 11 mai 2023

UN PRÉSIDENT DÉSOPILANT

EN CONSEIL DES MINISTRES, UN PRÉSIDENT LIVRE EN AVANT-PREMIÈRE UN APERÇU DU GRAND DISCOURS QU'IL PRONONCERA DEVANT LA NATION....

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.... A S'EN FAIRE PÉTER LA SOUS-VENTRIÈRE.

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IL EST IMPAYABLE !!! QUEL BOUTE-EN-TRAIN, CE PRÉSIDENT !!!

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« Ah comme l'écurie - est gaie ! » Boby Lapointe (j'aurais dû écrire "l'écurie" autrement, pour m'accorder à l'esprit de Boby).

mardi, 18 avril 2023

MACRON A CAUSÉ DANS LE POSTE

SUR L'ANALYSE, TOUT LE MONDE EST D'ACCORD.

1

LE PRÉSIDENT N'A PLUS RIEN A DIRE AUX FRANÇAIS. 

A sa décharge, de bons esprits (genre docteur Kilikil) soutiendront peut-être qu'il est prisonnier du personnage qu'il s'est lui-même forgé, comme on le voit ci-dessous.

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2

DE LEUR CÔTÉ, A FORCE D'AVOIR PENDANT UN TEMPS CRU EN LA VÉRITÉ DES BONIMENTS PROFÉRÉS PAR LE PRÉSIDENT, LES FRANÇAIS NE VEULENT PLUS RIEN ENTENDRE, ET QUAND IL SE PRÉPARE A OUVRIR LA BOUCHE, ILS FERMENT LES ÉCOUTILLES.

Et cela malgré les exhortations les plus pressantes venues des rangs serrés de la gent journalistique spécialisée en politique.

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3

LE PRÉSIDENT S'ÉCHAPPE AU-DESSUS DE LA MÊLÉE : L'UNIVERS DANS LEQUEL IL RÊVE DE SE MOUVOIR EST TELLEMENT PLUS ÉLEVÉ QUE TOUTES LES BASSES CONTINGENCES AUXQUELLES LES GENS TROP ORDINAIRES SEMBLENT SI FORT ATTACHÉS !!!!

Cependant, je ne dirai pas — comme Baudelaire a pu en émettre l'hypothèse à propos d'un autre genre de drôle d'oiseau — que « ses ailes de géant l'empêchent de marcher » : il n'est pas un albatros (et voir plus bas).

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***

MORALITÉ : LE DIAGNOSTIC TOUCHANT LE PSYCHISME - ET PAR CONSÉQUENT - LA RELATION D'EMMANUEL MACRON AVEC LA RÉALITÉ ORDINAIRE DES GENS ORDINAIRES EST IMPITOYABLE.

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Ayons une pensée un peu compatissante pour cet homme qui doit se sentir bien seul, une fois retombées ses bouffées de mégalomanie. 

samedi, 15 avril 2023

L'OBSCÈNE CYNISME DE MACRON ...

... ET L'INFERNAL CULOT D'ÉLISABETH BORNE.

Ci-dessous l'image exacte de ce que pensent le Président Emmanuel Macron, sa première Ministre Elisabeth Borne et quelques autres membres du gouvernement quand ils déclarent qu'ils « entendent les plaintes des Français », qu'ils « sont à l'écoute », que leur « porte est ouverte », qu'ils veulent « renouer le dialogue social », qu'ils veulent « remettre le pays sur le chemin de la concorde » et autres misérables fadaises qui sont autant de foutages de gueule.

Par exemple, faut-il une explication de texte pour dire aux gens comment comprendre cette phrase de la mère Borne : « Il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus », au moment où le gouvernement, ayant déjà pris la pose, la botte sur le cadavre encore chaud des syndicats, s'apprête à sabrer le champagne à l'abri des regards ? 

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Photo de Stéphane Mahé (agence Reuters) parue dans Le Monde daté 15 avril : au fond, l'entrée du ConsCons (repaire des 9 singes — oh pardon : sages — du Conseil Constitutionnel).

On ne dira jamais assez que ce genre de ConsCons livrera aux Français la même mascarade impudique en guise de surveillance scrupuleuse des textes constitutionnels, aussi longtemps que ses membres seront issus pour l'essentiel des milieux politicards dont ils font ici semblant de contrôler le travail. Ecoutez pour vous en convaincre Dominique Rousseau, authentique constitutionnaliste, lui, ou alors lisez le livre de Lauréline Fontaine La Constitution maltraitée  (Editions Amsterdam, 2023).

***

Note : Dans Le Canard enchaîné du 12 avril 2023 — article d'Hervé Martin en page 3 —, on apprend que chacun des membres du ConsCons gagne 15.000 euros nets par mois, à la suite de diverses acrobaties, embrouilles et entorses (que j'engage le lecteur à découvrir en lisant le Palmipède si ce n'est déjà fait) où tout un monde de complicités diverses se ligue pour empêcher le sort ordinaire des gens ordinaires de s'abattre sur d'aussi augustes personnages. 

samedi, 08 avril 2023

LES FARCEURS DU CONSCONS....

..... OU : LES "CAVALIERS LÉGISLATIFS".

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Dessin de Diego Aranega paru dans Le Canard enchaîné du 5 avril 2023, en illustration de l'article d'Hervé Liffran "Macron se montre très cavalier avec le Conseil Constitutionnel".

Dans Le Canard enchaîné cette semaine, un article tout à fait intéressant et révélateur de la comédie que nous jouent les gouvernants, les députés-et-sénateurs actuels, ainsi que les différents acteurs qui s'agitent autour de la question, à propos des recours adressés au Conseil Constitutionnel (que j'abrège en ConsCons, ne pas confondre avec Couscous, quoique) par "l'Opposition" (je pouffe) au sujet de la loi "retraites".

D'un côté du ring, le ConsCons, très à l'aise dans son rôle de juge impartial chargé d'entériner ou de jeter à la corbeille les lois adoptées au Parlement. De l'autre, le gouvernement, très sûr de lui et confiant dans l'impartialité de ces juges impartiaux. Et d'autant plus sûr de lui que les petits malins qu'il compte dans ses rangs ont persuadé Macron et Borne de laisser passer ce qu'en langage parlementaire on nomme cavalièrement des "cavaliers législatifs".

Qu'est-ce que s'passe-t-il ? C'est quoi, ces bestioles bizarres ? Eh bien ce sont des "gâteries" (terme employé par Hervé Liffran, auteur de l'article) uniquement destinées à permettre au ConsCons de plastronner sur le devant de la scène dans son costume chamarré de "Gardien de la Constitution" (je m'esclaffe), en lui offrant sur un plateau quelques gibiers de basse-cour que ses carabines constitutionnelles n'auront aucun mal à dézinguer, sans dommages collatéraux pour personne.

Les "cavaliers législatifs" sont, nous dit Hervé Liffran, "des dispositions qui n'ont aucun rapport avec le sujet traité dans le texte en cause et sont destinées à finir dans les poubelles des gardiens de la Constitution". Cela revient à un petit jeu de "je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette", que tous les acteurs de la farce ont à cœur de jouer avec le plus grand sérieux du monde. Liffran cite l'exemple de "l'index senior" (me demandez pas, allez voir) et du "contrat de travail senior". Censurer ces deux intrus à cheval revient, selon Liffran, à « tirer l'oreille au gouvernement. Sur le thème : va pour cette fois, mais ne recommencez plus, chenapans ! ».

En d'autres temps, on aurait appelé toute cette comédie du passage "obligé" par le filtre "objectif" et "impartial" des "sages" de la rue de Montpensier : "FAIRE L'ÂNE POUR AVOIR DU SON". Aujourd'hui, tout le monde (syndicats compris, car comment remettre en question la légitimité du ConsCons ?) fait semblant d'attendre dans une fièvre ardente le verdict de ces sages en mie de pain. 

Bilan, moralité et conclusion : la réalité du rôle et de la fonction du ConsCons commence à être connue au-delà des frontières des professions juridiques. Attention, Fabius ! Attention Juppé ! Les masques tombent, è finita la commedia !

Note : Je n'en ai peut-être pas fini avec le ConsCons et ses éminents guignols.

samedi, 01 avril 2023

DÉMOCRATIE EN PAPIER (SUITE)

Je n'y peux rien : moi qui dénonçais ici-même (30 mars) la farce boursouflée qu'est par sa nature le Conseil Constitutionnel, voilà que, lisant le journal Le Monde daté 28 mars, je tombe sur l'interview conduite par l'excellente journaliste Anne Chemin de Lauréline Fontaine, professeure de droit public et constitutionnel à la Sorbonne Nouvelle (sous le titre "Le Conseil Constitutionnel n'est pas un contre-pouvoir"), et que je trouve confirmation de ce que je ne faisais que pressentir.

Et voilà que l'opinion hasardeuse, brumeuse et intuitive que j'exprimais dans mon billet se trouve confortée de façon éclatante par les propos très informés, très professionnels d'une spécialiste de la chose. Et là pardon, mais la dame n'y va pas avec le dos de la cuillère, en particulier à propos du manque d'impartialité et d'indépendance des "conseillers".

Le petit commentaire ajouté par Anne Chemin en fin d'entretien est lui aussi d'une clarté suffisante : le Conseil Constitutionnel est un "MACHIN" au service du pouvoir, et une "institution" dans laquelle les citoyens ordinaires, aveuglés par les formes écrites auxquelles la République est assujettie, ont le grand tort de se fier comme à un dernier recours salvateur.

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Autre motivation pour acheter l'ouvrage de Lauréline Fontaine : c'est l'impeccable Alain Supiot, auteur (entre autres) de La Gouvernance par les nombres, qui a écrit la préface.

 

samedi, 25 mars 2023

USAGES DE LA BOULE DE PÉTANQUE

Les gendarmes ont saisi, paraît-il, entre autres instruments dits "contondants", des boules de pétanque sur des individus qui se préparaient à manifester à Sainte-Soline (c'est dans les Deux-Sèvres) contre l'établissement de "mégabassines", vous savez, ces bassins remplis de l'eau remontée des nappes phréatiques anonymes et protectrices pour qu'elle puisse enfin, une fois confisquée par des intérêts privés, s'évaporer et disparaître à l'air libre. Les joueurs de pétanque en question, arbitrairement privés de leur passe temps préféré, réagissent avec une certaine mauvaise humeur. On les comprend.

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jeudi, 23 mars 2023

LES DISCOURS DE MACRON

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Visiblement, tous les canaux de communication sont désormais coupés entre le président Emmanuel Macron et les Français. Il ne reste que les bombes au métomol du comte de Champignac pour donner un espoir que s'amollisse la volonté de fer de ce moderne Jupiter (en mie de pain). Passons sur le fait que, selon toute apparence, à voir l'état de son uniforme, Emmanuel Macron est passé sous le char d'assaut des Black Blocks.