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dimanche, 14 juillet 2024

EN PLEINE POSSESSION ...

... DE RIEN DU TOUT.

Des aventuriers intrépides ont osé s'immerger dans la pensée présidentielle. A leurs risques et périls. Voici le résultat de leurs investigations : la vérité. L'expérience corrobore l'impression que la grande majorité des Français partageaient.

***

« Je contrôle plus rien ».

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Diego Aranega, dans Le Canard enchaîné du 19 juin 2024.

***

« Je n'ai rien compris ».

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Herrmann, en une du journal Le Monde, le 10 juillet 2024.

mercredi, 10 juillet 2024

UNE IDÉE FUNESTE

... ET CARRÉMENT IDIOTE.

L'idée m'a juste traversé l'esprit, peut-être induite par la personnalité décidément invasive de Jean-Luc Mélenchon, cet olibrius qui, sans prendre l'avis de personne, sans aucune concertation avec ses alliés du Nouveau Front Populaire, a commis un véritable putsch de la parole, dimanche soir après le deuxième tour.

Ce sinistre individu qui se prend pour une nouvelle incarnation de la "gauche de rupture", a pris tout le monde de vitesse en tenant un discours copieux devant, paraît-il, des militants de La France Insoumise.

Je note d'ailleurs que des journalistes devaient être à l'affût, car la prise de parole a été diffusée à l'instant même où elle se produisait, et en entier ou pas loin. Il n'empêche que, ce faisant, ce politicien louche et tant soit peu caractériel, a imposé une préemption de L.F.I sur la gauche issue des urnes. C'est évidemment inacceptable.

L'idée en question est en fait un souvenir : c'était en 1974, lorsque des allumés néofascistes (Alain Robert et François Brigneau), ont fondé un parti dissident du Front National de Jean-Marie L.P. : le P.F.N., ou Parti des Forces Nouvelles, qui a quelque temps défrayé la chronique, puis est tombé dans l'oubli. 

L'idée idiote et fausse qui s'est présentée à moi est la suivante : pourquoi ne pas rapprocher le N.F.P. du P.F.N. ? La gauche en tout cas n'a pas anticipé un tel rapprochement. C'est logique. Rien à voir. Mais quand même, le sigle du Nouveau Front Populaire ressemble furieusement à celui du Parti des Forces Nouvelles, non ? Alors je me suis livré au petit jeu suivant, si absurde que soit la démarche, en partant du logo officiel du parti facho. Jugez plutôt.

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Un peu troublant quand même, non ? Alors mettons que je n'ai rien dit. Idiot à la base, cela reste idiot à l'arrivée.

lundi, 08 juillet 2024

DIVINE SURPRISE, VRAIMENT ?

LE FAUX-SEMBLANT DE LA DÉFAITE DU R.N.

Hier soir, les commentateurs se sont précipités en masse sur les micros et caméras pour se féliciter de la défaite inespérée du Rassemblement National. Le scrutin ne portera donc pas Jordan Bardella au pouvoir. Ah bon ?

Moi je dis : ce n'est que partie remise ! Car à bien relire les chiffres, le parti de Marine et Jordan, dans l'Assemblée désormais élue, passe de 89 députés à 143. Ce qui fait 54 de plus (étourdi : 44 !!!) : on me dira ce qu'on voudra, mais pour une défaite, ça ressemble étrangement à une petite victoire, certes modeste, mais quand même. Ils vont pouvoir mettre un souk pas possible à la Chambre.

Bon, c'est vrai, les gars de deuxième ligne, vous savez, derrière la front respectable des grands officiels qui parlent pour "tout le parti", ceux qu'on n'ose plus trop appeler les "fronts bas", ceux-là ont dû être horriblement déçus, eux qui se préparaient à répandre leurs paroles fortes et définitives, à coups de batte de base-ball si nécessaire. Il s'y voyaient déjà, à tenir le haut des pavés en roulant des mécaniques.

Mais aussi, qu'est-ce qui les a pris, tous tant qu'ils sont, à considérer comme des oracles des chiffres sortis sur mesure de leurs chapeaux par et pour les entreprises de sondages ? Et je ne parle pas de l'incohérence des journalistes sérieux qui, après avoir averti qu'il ne fallait considérer un sondage que comme une "photo à l'instant t", et manié les réponses, les taux ou les méthodologies avec beaucoup de précautions et bien des circonlocutions prudentes, s'empressent de faire comme s'ils n'avaient rien dit, puis contribuent allègrement à faire du sondage un fétiche, un totem, un tabou. On dira pour se défendre que la "photo à l'instant t" était floue ou ratée, ou que le photographe était bourré. 

Jordan Bardella s'est aussitôt lancé dans des diatribes contre les lâches et les combinards, qui l'ont privé du titre qui lui était dû. Il ne digère pas. Lui aussi, il se voyait déjà en haut de l'affiche, et il parle clairement de la défaite du R.N. Mais la cheffe en chef ne s'y est pas trompée : elle pensait "Ah ! L'impatience de la jeunesse ! Tout moi au même âge". Elle a savouré le progrès, certes un peu trop lent à son goût. Elle attend son heure, qui viendra inéluctablement, pense-t-elle, lui offrir le fauteuil principal sur un plateau. 

Pour ma part, je reste aux aguets. Une bataille, on peut la perdre, c'est un simple événement. Une guerre, c'est autre chose. Un sprint n'est pas une course de fond (ouaf ouaf). Car le reste du tableau laisse une drôle d'impression. Macron qui arrive deuxième, jugent tous les connaisseurs, peut s'estimer sauvé par la peur causée dans la population par la silhouette de l'épouvantail.

Le terrible et insupportable comique de la troupe restera indéniablement Jean-Luc Mélenchon qui, en triomphant devant ses adeptes comme s'il avait gagné (certes, la gauche est arrivée en tête, mais elle n'a sûrement pas gagné), a kidnappé la gauche dans un discours qui laisse craindre le pire, venant de ce complet olibrius indécrottable et congénital. Lui non plus n'a rien appris. J'espère qu'il comprendra à temps comment il peut encore servir utilement la cause qu'il déclare défendre. Mais à le voir gesticuler en tonitruant, on n'est pas parfaitement tranquillisé. A-t-il seulement le potentiel et l'envergure d'un "Homme d'Etat" ? Pas évident.

Quant au fiasco des usines à sondages, qui ont fait théâtralement monter l'angoisse ou l'espoir (suivant le camp), inutile de s'attarder sur la nouvelle preuve de leur inutilité, et même de leur pouvoir de nuisance. Quand les rédactions s'interdiront-elles de faire écho à des fumées qui ressemblent très fort à ce qu'on trouve dans certaines pages de journaux ou de magazines sous le nom d' "horoscopes" ?

Ah, qu'elle était belle, la boule de cristal de Madame Irma. Juste un détail : c'était au moyen âge.

dimanche, 07 juillet 2024

DERRIERE LE MASQUE BONHOMME

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Le Canard enchaîné, dans son numéro du 3 juillet 2024 (et dans pas mal de précédents), s'efforce de faire tomber les masques d'honorabilité et d'angélisme derrière lesquels les vitrines médiatiques du Rassemblement National sont parvenues à dissimuler quelques réalités qui persistent, malgré tous les ripolinages, à coller aux basques de ce parti. Par association d'idées, je pense à ce dessin de Hermann pour la série "Jérémiah". Et ça ne rassure pas.

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Aurel le montre ci-dessus, mais que l'on regarde du côté de la police (et de son syndicat Alliance), de la police des polices (I.G.P.N.), des magistrats, de la haute fonction publique, le constat est le même : le terrain est labouré, préparé, ensemencé, amendé, tout prêt à produire les effets que le pire visage de la France en attend.

Et je parie que le dessin signé "Soph'" (Le Canard, 3 juillet) préfigure de façon assez juste ce qui risque de se produire si le R.N. ... : combien sont-ils, derrière le paravent, à attendre de moins en moins patiemment le moment de "rediaboliser" ?

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Ce que confirme à sa façon, le 5 juillet 2024, ce titre du journal Le Monde. On serait cependant en droit de reprocher sa pusillanimité à l'auteur de cette formulation chantournée à l'excès : pourquoi ne pas dénoncer clairement le mensonge des apparences faussement anodines dont Marine Le Pen a réussi à affubler une formation qui respire par essence un air vicié ? Le Monde a la mauvaise habitude de prendre des pincettes quand il s'agit de nommer le mal.

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lundi, 01 juillet 2024

ENTRE ICI, LE PEN ET COMPAGNIE ...

... AVEC TON CORTÈGE D'OMBRES !

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Voilà ce qui fait peur : la haine, convenablement ripolinée en façade ! 

Dessin d'Aurel, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.

jeudi, 27 juin 2024

MACRON N'A RIEN COMPRIS

UN PRÉSIDENT "IN VITRO".

Emmanuel Macron est, selon la plupart des gens qui le connaissent, un homme d'une grande intelligence. Je suis enclin à reconnaître la haute altitude de cette intelligence. Je reconnais aussi ne plus subir ces hontes épouvantables que j'éprouvais chaque fois que François Hollande et Nicolas Sarkozy, ses prédécesseurs, prenaient la parole en public pour répondre à des questions de journalistes ou tenir des discours officiels. Emmanuel Macron détient les secrets d'une éloquence plus que convenable. 

Alors comment se fait-il que, chaque fois que j'entends aujourd'hui sa voix dans le poste, je coupe aussitôt le son ? Que s'est-il passé ?

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Dessin de Dutreix, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.

Selon moi, la réponse tient dans un seul mot : la faillite ! D'après ce que je peux percevoir de l'actualité et de l'actuelle situation politique, économique et sociale de la France, nous avons assisté, dans les temps récents, à la faillite de l'intelligence d'Emmanuel Macron. Tout le monde voit avec effroi et stupéfaction le président en exercice acheminer de plus en plus vite ce qui reste de ses mandats vers une issue de plus en plus sombre.

Pour commencer, je note que, non content de ne pas se taire, comme l'en conjurent même ses plus proches amis, il ne cesse plus, à chaque instant, de parler. Enfin, je dis parler, alors que je devrais dire baragouiner, jaspiner, bonimenter, phraser, dégoiser, rabâcher, improviser, haranguer, bref, tout le toutim. C'est une vraie colique. Une débâcle d'entrailles, hélas accompagnée de terribles flatulences, façon Michel Piccoli dans La Grande Bouffe (vous vous rappelez la scène chatoyante, sur le perron de la villa).

Partout, dans tous les médias, à tous les micros, dans toutes les oreilles vulnérables qu'il lui arrive de rencontrer. C'est une maladie dont il souffre depuis longtemps, mais de chronique, elle est devenue aiguë. 

Alors voilà, M. Macron n'a rien compris. Voyons d'abord la Nouvelle-Calédonie : voilà-t-il pas qu'il fait emprisonner en France métropolitaine des Kanaks, coupables d'avoir fomenté des troubles qui vont coûter très cher à la population du Caillou.

La réaction n'a pas tardé : les violences (qui ne s'étaient jamais vraiment arrêtées) ont repris de plus belle. Ah mais c'est qu'il écoute les gens, notre Macron national, et même mieux : il les entend, le plus souvent de loin, car il y a toujours beaucoup de casques, d'uniformes et de lacrymogènes entre lui et les foules déchaînées. Moralité : il n'y a pire sourd que Monsieur Macron. Quelle clairvoyance, monsieur le Président !!! Redoutable sourd, doublé d'un infernal aveugle. A moins qu'on voie en lui le simple touriste de l'excellent proverbe africain : « Le touriste est celui qui ne voit que ce qu'il sait ».

Une autre preuve qu'il n'a rien compris, je l'ai entendue sortir de sa propre bouche il y a quelques jours : « J'ai bien entendu le message que les Français m'ont adressé le 9 juin : ils auraient voulu que nous allions beaucoup plus vite et plus fort dans les réformes ! ». Je cite en substance, c'est globalement approchant, mais je garantit l'authenticité de "plus vite et plus fort".

Franchement, je finis par me demander de quelle planète cet infirme de la comprenette a débarqué chez nous. Franchement, je me demande quelle langue il parle, mais aussi quelle langue exotique il comprend. Visiblement, il passe dans la réalité — celle dans laquelle nous autres les gens ordinaires pataugeons en temps ordinaires — à la façon dont Pierce Brosnan en James Bond traverse une muraille de flammes : même pas décoiffé, le gars !!! Pas un hématome !!! Pas un froissement dans le costard trois-pièces !!! Le corps, l'esprit et les vêtements de Macron restent indemnes et intouchés après les pires confrontations avec la vraie réalité. C'est à se demander s'il peut vieillir.

Je me souviens d'avoir lu il y a quelques années un excellent livre que François Ruffin avait adressé à son ancien condisciple de lycée, devenu depuis Président de la République. Le titre en était particulièrement bien trouvé : Ce Pays que tu ne connais pas (Les Arènes, 2019, j'avais rendu compte ici de ce bouquin), et le sous-titre ne manquait pas de pertinence à l'époque tout en montrant une certaine empathie à son égard : "Bienvenue en France, Monsieur Macron".

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Ce que je me rappelle du propos, c'est, entre autres, que la connaissance qu'Emmanuel Macron a des diverses populations qui vivent en France est essentiellement une connaissance par ouï-dire, une connaissance indirecte, une connaissance exclusivement médiée par des dossiers, des chiffres et des concepts. Comme s'il évitait comme la peste de confronter à qui et à quoi que ce soit de concret par l'expérience personnelle la masse de ce qu'il a ingurgité, appris et cru comprendre.

En 2017, les Français ne savaient pas qu'ils avaient élu, en quelque sorte, un « président in vitro ». C'est d'ailleurs à cause de cette incapacité congénitale à s'incarner en « président in vivo » qu'un nombre toujours croissant d'électeurs et même de responsables politiques le supplie de fermer sa gueule.

Il ne sait pas, le pauvre homme, que les pratiques de laboratoire, de recherche et d'éprouvettes, ont toujours, dans les bonnes pratiques scientifiques, besoin de subir contrôles divers et vérifications multiples en grandeur nature avant d'être validées. Il aurait peut-être l'impression de se salir les mains ? Il préfère peut-être respirer l'air abstrait des idées supérieures (vous savez, celles qui n'aiment ni la boue, ni le vent, ni les intempéries).

Le problème de Macron, c'est que les gens auxquels il croit s'adresser ne sont pas des abstractions, mais des êtres de chair et d'os, qui existent, s'efforcent de persévérer dans leur être, savent ce que c'est que de prendre des coups et qui, quand la moutarde leur monte au nez, sont capables de manifester leur désaccord, leur réprobation ou leur colère : dans la rue, sur les ronds-points ou dans les urnes. Avec les européennes, ils ont voulu donner un coup de poing à Macron (jab ou uppercut, je n'ai pas de préférence). 

Le malheur veut qu'en l'occurrence et en même temps que le président, ma propre gueule ait pris une partie de ce coup. Mais ça ne se passera pas comme ça, Monsieur Macron : vous êtes un maillon de la chaîne de responsabilités. Vous avez une dette envers la France.

vendredi, 14 juin 2024

LA FRANCE QUI TOMBE

Pour introduire le présent billet, j'ai piqué dans le journal Le Figaro du 13 mai dernier le titre de l'éditorial de Vincent Trémolet de Villers.

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Inutile j'espère de préciser que l'objet de l'édito n'a rien à voir avec le propos que je m'apprête à tenir ici, puisqu'il parle de « situation économique et sociale proche de l'autodestruction ». Je reconnais cependant que mon idée a peut-être quelque chose à voir avec une autodestruction.

Car depuis dimanche 9 juin et les 32 % de la liste Jordan Bardella-Marine Le Pen aux élections européennes, je me sens très mal dans ma peau de Français. Comment ça ? Il se trouve un tiers des suffrages exprimés en faveur du clan Le Pen ? 

Certes, c'est Jordan Bardella qui figure en tête de liste pour siéger à Strasbourg et Bruxelles. Mais pour moi, Bardella n'est qu'un comparse, un homme de paille, une marionnette, un faux nez, un paravent, un masque. Complaisant et opportuniste, sans conviction ni corps de doctrine, sans contenu ni consistance, voilà en tout cas un drôle de personnage.

Remarqué au Parlement européen pour son absentéisme, pour la rareté de ses interventions et pour son inscription à une seule commission : celle dite "des pétitions", généralement rebaptisée "commission des planqués" par les autres députés européens. Son rôle exclusif et sa fonction dans les rangs du R.N. ? Représentant de commerce. Camelot si vous préférez ("bonnisseur de la bath", comme disait Jean Bruce pour OSS 117). Je veux dire que sa tâche est de faire du porte-à-porte (et pourquoi pas "portail-à-portail" ?) sur les réseaux sociaux et de conquérir de nouvelles clientèles par son pouvoir de séduction.

Un tiers des électeurs, donc. Je me dis : « Ce n'est pas possible ! » Et pourtant si ! Et j'en ai entendu, de ces électeurs, avec leurs "Mais on ne les a jamais essayés, alors pourquoi pas ?" Et je me dis que c'est ce genre d'eau usée qui sert de conscience politique à la majorité relative de mes semblables. Faut-il que la France soit tombée bien bas pour aller jusqu'à fouiller au fond de ses poubelles pour ramener au jour de vieilles idées vaguement effrayantes. 

Bien sûr, Marine a, dit-on, "dédiabolisé" le Front National, cet épouvantail et croquemitaine façonné par son père Jean-Marie, qui a longtemps joué le rôle du diable et rassemblé autour de sa personne tout ce que la droite radicale comptait de baroudeurs et autres aventuriers. Le premier tour de la présidentielle de 2002 montre que ce diable-là ne faisait déjà plus si peur que cela.

Le problème, avec le R.N., c'est sans doute moins Marine, qui après tout ne fait que dorer la pilule, comme les autres, c'est-à-dire mentir comme les autres, que les divers animaux carnassiers qui gravitent autour d'elle.

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Et l'article de Charlotte Cieslinski (Canard enchaîné du 12 juin dernier) montre — si elle dit vrai — qu'avec le haut terreau administratif, Marine semble arriver en pays conquis. Et ne parlons pas des eaux troubles de la police, où frétillent quelques autres poissons inquiétants.

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Alors, pourquoi ce triomphe annoncé ? Sans être spécialiste de quoi que ce soit, je voudrais mettre en avant trois facteurs.

1) L'immense médiocrité du personnel politique français. Je n'apprends rien à personne.

2) Les marges de manœuvre de plus en plus étroites laissées aux individus formant la classe politique par l'édification besogneuse et tatillonne de l'Europe communautaire.

3) L'impuissance de cette classe politique à imposer quelque régulation ou partage des richesses que ce soit à des puissances économiques et financières de plus en plus voraces.

Ce n'est pas "pour du beurre", mais bel et bien pour de vrai, le lent, constant, irrésistible grignotage de tous les bienfaits hérités des années fastes, des Trente glorieuses, des luttes syndicales, des conquêtes sociales, grignotage qu'on peut observer depuis trente ou quarante ans, et dont l'effet visible est d'augmenter sans cesse le nombre des pauvres. Il ne faut pas oublier que : « Qui sème la misère récolte la colère ». Tout le succès du parti de Marine découle de cette misère, de cette colère et de cette vérité primordiales.

Ceux qui déclarent qu'il faut tout faire pour empêcher le Rassemblement National d'accéder au pouvoir mentent, font semblant et mettent le doigt dans l'œil de leurs électeurs. Ceux qui proclament qu'il faut avant tout lutter contre la réémergence de la "bête immonde" savent qu'ils trompent leur monde. On ne lutte pas contre le Rassemblement National.

On ne lutte pas contre des idées : on fait ce qu'il faut pour que leurs conditions d'émergence ne soient jamais réunies. Je veux dire : quand on est un homme politique responsable, on agit pour procurer aux populations des conditions de vie correctes, une prospérité relative, un certain bonheur d'exister, de travailler, de prospérer dans un Etat de droit où règne la justice. Un homme d'Etat responsable se débrouille pour que les gens soient satisfaits de leur sort. Il travaille pour que soit effective une certaine redistribution des richesses.

Tout cela pour dire que la montée du Front National du père, puis du Rassemblement voulu par la fille dépend d'une logique implacable, et même d'une mécanique bien huilée. Marine, c'est l'enfant biologique de cette triple faillite.

P.S. : Du coup, j'irai peut-être voter cette fois.

mardi, 04 juin 2024

TRENTE-HUIT

38

NON, IL N'Y A PAS D'ERREUR, VOUS NE RÊVEZ PAS : IL Y AURA BIEN TRENTE-HUIT PANNEAUX D'AFFICHAGE.

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Ce qui pose évidemment des problèmes insolubles aux maires de nombreuses petites (et parfois toutes petites) communes. « Vous nous voyez, ici à Saugy (Cher), 69 habitants au recensement de 1990 [vous pouvez vérifier], dépenser des sommes déraisonnables pour simplement nous conformer aux règles impérieuses du code électoral ? » Quelle idée aussi ! Trente-huit listes de candidats aux fauteuils d'élus au Parlement européen !!!

Tout le monde disait 38, alors moi, je suis allé sur le site du Ministère de l'Intérieur, je n'en ai trouvé que 37, dans l'arrêté du 17 mai 2024 paru au Journal Officiel, vous savez, celui où sont enregistrés les listes et chacun des individus figurant sur ces dernières.

En fait, il faut aller voir la "version consolidée" pour apercevoir la liste n°38 ("Liberté démocratique française"), celle menée par un nommé Patrice Grude. Parenthèse : l'ordre des listes (et des bulletins sur les futures tables) résulte du tirage au sort. J'avoue que j'ai passé un curieux moment à transcrire à la main (mon ordi ne "reconnaît" plus mon imprimante) le titre de toutes ces listes puis le nom de tous ceux et celles qui figurent en tête.

On se demande quand même ce qui ne va pas en France pour que tant de vocations politiques surgissent tout d'un coup, jusqu'à envahir le paysage de leurs appellations souvent énigmatiques, et parfois de leurs professions de foi nébuleuses ? 

Car pour les principales têtes de listes, au moins, c'est clair : on identifie sans problème les bobines de Marie Toussaint (liste n°6 : "Europe écologie"), Raphaël Glucksmann (liste n°27 : "Réveiller l'Europe"), Jordan Bardella (liste n°5 : "La France revient ! avec Jordan Bardella et Marine Le Pen"), Manon Aubry (liste n°4 : "France insoumise"), et même Valérie Hayer (liste n°11 : "Besoin d'Europe") ou François-Xavier Bellamy (liste n°18 : "La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe"). 

Mais qui a entendu parler d'Edouard Husson (liste n°25 : "Non ! Prenons-nous en main") ? De Jean-Marc Governatori (liste n°35 : "Ecologie au centre") ? De M. Fidèl' (sic ! Liste n°1 : "Pour une humanité souveraine") ? Et ne parlons pas de Guillaume Lacroix (liste n°31 : "Europe Territoires Ecologie"), de Selma Labib (liste n°22 : "Pour un monde sans frontières ni patrons urgence révolution"), de Michel Simonin (liste n°16 : "Paix et décroissance") ou d'Olivier Terrien (liste n°9 : "Parti révolutionnaire communiste").

Cet ensemble polychrome et plein de bigarrures me ferait rire s'il n'avait pas un aspect carrément pathétique, voire désespérant. Du coup, je me demande ce que c'est, l'Europe, pour que, dans un de ses pays fondateurs, se produisent de telles aberrations. 

Bon, c'est vrai, cela fait bien longtemps que cette Europe, telle qu'elle s'est bricolée, d'abord à six, aujourd'hui à vingt-sept, ressemble davantage, à mes yeux, à une bicoque biscornue qu'à un bâtiment harmonieux. D'abord à cause de tout le personnel politique français et de la frilosité maladive qui le saisissait dès qu'il s'agissait de désigner les candidats à l'instance supranationale. 

Rappelez-vous la façon dont Rachida Dati avait réagi quand son copain Sarkozy, alors président, l'avait bombardée tête de liste pour les européennes. Elle l'a très mal pris. C'était un mauvais coup, une punition, un exil ! Et pas seulement elle : tout le monde ou presque y allait à reculons, à Bruxelles et à Strasbourg.

Tout le monde ou presque préférait l'eau trouble du bocal parisien à l'effectivité d'un vrai travail collectif de construction internationale. Tout le monde ou presque se sentait une âme territoriale et nationale et repoussait ce qui se présentait à tous les yeux comme une vague abstraction lointaine et sans consistance.

Les hommes (et femmes) politique français ne se sont que très rarement sentis personnellement concernés et engagés dans la "construction européenne". La population française elle-même ne savait pas trop à quoi se raccrocher, elle qui entendait de hauts responsables accuser le monstre froid et anonyme qui bombardait la nation de ses oukases bruxellois. 

Qui est en mesure de citer les noms de politiciens français, en dehors des sempiternels Jean Monnet, Robert Schuman, Simone Veil et Jacques Delors, qui soient partis flamberge au vent à la conquête joyeuse de l'Europe communautaire ? Les députés allemands, plus habitués sans doute au travail sérieux et de longue haleine, étaient tout étonnés quand, d'une mandature à l'autre, ils retrouvaient des visages de Français.

Aussi ne nous demandons pas pourquoi la France n'arrive plus à influer sur la marche du véhicule européen autant que par le passé. Disons en gros que la France dans son ensemble n'a jamais vraiment cru à une Europe où elle a eu très tôt l'impression de se dissoudre.

On comprend un peu mieux, dans ces conditions, la floraison foisonnante de la ribambelle de listes qui se soucient fort peu d'être ou non complètement hors-sujet. Qui, parmi les trente-huit têtes de liste, se trouve à ce point en manque de "visibilité" qu'il juge nécessaire ou vital de se montrer un peu pour capter un peu de la lumière que procure l'événement.

Par exemple, que vient faire dans les élections européennes une liste "Free Palestine" ? Elle porte le n°7 et est conduite par M. Nagib Azergui et est pour l'essentiel composée de gens aux noms à consonance "orientale". On me dira : "L'occasion [Gaza, la guerre, le Hamas] fait le larron". Soit, mais tout cela est-il bien sérieux ?

Ce que je comprends le moins, pour finir, dans ces élections et dans la façon dont s'est déroulée la campagne, c'est qu'elles consistent en la juxtaposition de vingt-sept élections nationales. Comment voulez-vous que le citoyen lambda, dans chacun des pays, discerne quelque enjeu européen collectif et communautaire dans le cercle limité de son horizon national ? Conserver des élections nationales pour nourrir des institutions supranationales, avouez qu'il y a de quoi rendre la chose incompréhensible.

Est-il absolument inenvisageable de changer le mode de scrutin ? Est-il impossible d'obtenir de la part des politiciens européens qu'ils s'entendent en amont des élections pour constituer les futurs groupes qui auront la charge de gérer au mieux les intérêts du "vieux continent" ?

Imaginez seulement tous les aimables politiciens obligés de se rencontrer, de se parler et de se comprendre, de faire connaissance en dehors de toute institution avec des gens parlant toutes les langues de l'Europe, de confronter idées et projets et de s'entendre par affinités politiques ou personnelles. Alors ça, je vous parie que ça aurait une autre gueule. Imaginez un réseau Erasmus au Parlement européen !

Et ça nous éviterait, en France (pour les autres pays, je suis dans l'ignorance), le ridicule achevé de voir arriver l'invraisemblable pullulation de candidatures plus fantaisistes les unes que les autres.

Beaucoup de raisons au total pour que je reste à la maison dimanche prochain.

dimanche, 19 mai 2024

MACRON, ATTAL, DARMANIN, FAUTEURS ...

... DE GUERRE CIVILE EN NOUVELLE CALÉDONIE !!!

La démonstration sera rapide et simple.

Années 1986-1988 : la cohabitation, Jacques Chirac Premier ministre, Bernard Pons ministre des D.O.M.-T.O.M., la grotte d'Ouvéa, le bain de sang, triomphe de la "raison d'Etat".

1988 : Rocard Premier ministre : arrive au pouvoir une forme d' "intelligence de la situation". Résultat : les Accords de Matignon, qui ramènent la paix dans l'archipel, dans un équilibre précaire mais rassurant.

1998 : Jospin Premier ministre. Signature de l'Accord de Nouméa, qui instaure des transferts de compétences, mais aussi des transferts de propriétés foncières en direction des Kanaks. On accepte de reconnaître « les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière ».

Kanaks et Caldoches semblent pouvoir partager une "souveraineté" sur le territoire. Dans 20 ans, on décidera de la suite à donner. A cet effet, on organisera trois consultations (référendums) à l'issue desquelles le statut définitif de l'archipel sera défini et adopté par une majorité. Seuls seront admis les électeurs inscrits depuis 1994 (certains disent 1998).

2018 premier référendum : 56,67 % s'affirment contre l'indépendance. Le taux de gens favorables au maintien dans la République française tombe à 53,3 % au deuxième référendum, qui a lieu en 2020.

Tout le monde attend donc fébrilement le résultat du troisième référendum, qui doit avoir lieu en 2021 : la barre des 50 % de "oui à l'indépendance" sera-t-elle franchie ?

Mais catastrophe : en 2021, le COVID 19 s'abat sur la Nouvelle Calédonie. Les Kanaks sont les premières victimes : on compte environ 300 morts dans leurs rangs. Ils demandent par conséquent le report de la consultation. On les comprend.

Hélas, le gouvernement de monsieur Macron, contre toute logique de santé publique, maintient fièrement le référendum. C'est la première (et grossière) faute politique majeure dans le dossier.

Car les Kanaks (un peu plus de 40 % du corps électoral), tout entiers et légitimement préoccupés par les devoirs qu'ils doivent rendre à leurs morts, refusent de se rendre dans les bureaux de vote. Certains ne veulent pas pour autant qu'on les accuse d' "appeler au boycott". On les comprend. 

Evidemment, le résultat de ce référendum-croupion écrase comme prévu les espoirs des Kanaks d'exister pleinement dans la future Nouvelle-Calédonie. 

Et puis arrive 2024. La présidente de la "province du sud" (c'est-à-dire Nouméa avec la région la plus prospère) est une cinglée qui, par exemple et entre autres, demande carrément la départementalisation (genre Mayotte, vous voyez d'ici le sac de nœuds). Elle s'appelle Sonia Backès. Dans le même camp, qu'on peut appeler de droite de la droite, on trouve Nicolas Metzdorf, député.

Comment ont-ils eu l'oreille d'Emmanuel Macron et de ses amis du gouvernement ? Je l'ignore. Toujours est-il que tout ce petit monde s'entend pour faire adopter très vite une loi instaurant le « dégel du corps électoral de Nouvelle-Calédonie ».

Autrement dit, le gouvernement français a décidé d'entrer en conflit ouvert avec tout ce qui aspire à l'indépendance. Disons même que, contrairement à la règle d'impartialité que l'Etat français s'était imposée dans le but de laisser l'initiative aux acteurs locaux, Macron a purement et simplement pris parti pour le maintien du "Caillou" dans la République, et contre l'indépendance (donc contre les Kanaks). Ce raidissement soudain est chose faite début mai. Mais c'est quoi, le "dégel" dont on parle ?

Rien de plus et rien de moins que la deuxième (et peut-être pas la dernière) faute politique majeure du gouvernement Attal. Comme l'annonce le journal Le Monde daté 16 mai 2024.

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Alors on aimerait pourtant comprendre le pourquoi de cette ébauche de guerre. Très simple et direct : le "dégel du corps électoral", sorte de déclaration, ça revient à renvoyer les Kanaks à leur "minorité".

Pour expliciter : à réduire à néant l'espoir pour eux d'obtenir un jour une majorité dans les institutions du territoire et d'arriver à un "rééquilibrage" qui rende à ce peuple une souveraineté relative sur sa propre terre. Qui lui donne l'impression de s'appartenir, au moins en partie.

Car le "dégel", ça consiste à introduire entre 25.000 et 30.000 nouveaux électeurs sur les listes. Alors que le "gel du corps électoral" de 1998 (sur la base de 1994, ou de 1998), ça consistait à établir une paix institutionnelle entre les blancs ("coloniaux") et les autochtones au sein de l'état de droit, en figeant la situation.

Dans cette perspective, le "dégel" est un geste brutal, une dénonciation unilatérale d'un modus vivendi obtenu laborieusement sous la houlette des responsables de 1988 et 1998 (Rocard et Jospin) tiens, des gens de gauche !). Le "dégel" voulu par Macron est donc en soi une violence.

Alors, moralité et conclusion ? Pourquoi Macron, Attal et Darmanin ont-ils décidé de jeter à la poubelle le travail et les efforts déployés par les prédécesseurs pour arriver à une paix honorable pour toutes les parties ? J'hésite. Est-ce de l'incompétence ? Du caprice d'enfant gâté ? De l'inexpérience ? De la bêtise brute ? De l'acharnement dans le sentiment de toute-puissance ? De la rage d'imposer une volonté ?  

Visiblement, si le sinistre trio a compris la situation, cela veut dire qu'il a choisi consciemment de mettre de l'huile sur le feu aux poudres où il est assis. Après l'envoi de troupes en Ukraine, j'ai l'impression que Macron a de la suite dans les idées et dans sa politique de coups de menton.

Il y a de quoi se demander quelle image il se fait du monde des hommes dans sa propre tête. Et de quoi, pour les Français, s'inquiéter de l'avenir.

mardi, 09 avril 2024

PARTICULIÈREMENT DOUÉ

PETITE REVUE DE PRESSE.

Le Président Macron ne s'est pas trompé dans le choix de son Premier Ministre, comme le montrent ci-dessous quelques titres parus dans la presse du 22 février au 7 avril, dont je n'ai gardé que le sujet et le verbe pour mieux en faire jaillir la pure énergie telle qu'elle s'affiche.

 

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***

CE N'EST PAS UN HOMME : C'EST UN COUTEAU SUISSE !!!

****

Heureusement, le titre suivant, paru dans le journal Le Monde dans son numéro daté 31 mars au 2 avril, relativise dans une certaine mesure l'étendue et l'épaisseur des compétences de la personne.

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Allons, tout cela n'était donc que des paroles, paroles, paroles ... Vous reprendrez bien un petit verre de cet excellent "Tête de Bélier" ?

mercredi, 28 février 2024

LA FLEUR AU FUSIL ...

... D'EMMANUEL MACRON.

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Un seul mot : il est indécrottable ! Au point d'en devenir inquiétant. Notre président ne peut s'empêcher de parler, ça on le savait déjà. Une devise lui colle même à la peau : « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire ! » (Raymond Queneau). Il lui arrive, quand il se sent en forme, je veux dire quand son imaginaire s'échauffe et s'enflamme sous l'effet de circonstances parfois obscures, de partir dans des rêveries qu'il ne tarde pas à prendre pour la réalité.

Pas besoin de l'avis de ses conseillers ! Pas besoin de se concerter avec les partenaires européens ! Pas besoin de prévenir les Alliés de l'OTAN ! Flamberge au vent ! Bille en tête ! J'y vais et qui m'aime me suive ! Résultat ? Macron prend toutes sortes de projectiles venus de son propre camp, sur un thème unique : « Faites-le taire, quelqu'un ! »

Car cet homme, qui est aussi un président, un mari, un enfant gâté et diverses autres spécificités, est un malade. Je l'ai diagnostiqué de façon sûre, sur la base des sept années qu'il vient de passer à la tête de l'Etat : Macron est malade de lui-même. On se souvient de son Conseil National de la Refondation. On n'a pas oublié son Grand Débat National. On garde en mémoire toutes les occasions qu'il s'est données de briller par sa maîtrise (indéniable) de la parole.

Le seul petit problème, quand on fait le bilan de toutes ces admirables performances, c'est quand on fait passer ces kilomètres de discours à la pesée : rien, il ne reste rien du verbe présidentiel, qu'il s'agisse de l'immortel "plan massif d'investissement pour l'hôpital public" ou autres initiatives lancées au gré des agitations et des interventions. S'il y avait un championnat du monde de "paroles verbales" (formule géniale proposée autrefois par Le Canard enchaîné), Emmanuel Macron serait déclaré médaille d'or haut la main. Quand il tient le Verbe, il a l'impression de tenir le monde. C'est dire la confusion qui règne dans son esprit.

Aujourd'hui, en déclarant qu'en Ukraine, face à la Russie, « aucune hypothèse n'est exclue, en particulier des troupes au sol », il parvient à mettre en danger la sécurité de la France. Et non seulement la France, mais encore l'Europe, sans oublier les alliés du Traité de l'Atlantique Nord. 

Je rappellerai simplement à notre va-t-en-guerre présidentiel et national les quelques mots que le général Pierre de Villiers a prononcés suite à sa mise à la retraite d'office par Macron quand il a osé émettre un avis personnel sur la façon dont le président considérait les forces armées françaises.

« Qu'est-ce que c'est, un chef ? C'est quelqu'un qui commande et donne les ordres, c'est entendu. Mais une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit. Car le chef doit ensuite s'assurer qu'il n'est pas tout seul à sortir de la tranchée, et que ses ordres sont suivis d'effet. Et si les ordres du chef restent lettre morte, c'est que celui-ci n'a pas veillé à suscité l'adhésion de ses subordonnés. L'adhésion ! Car seule l'adhésion de tous peut donner au chef la certitude qu'il emmène effectivement ses troupes en direction de l'objectif. » (En substance.)

Malade de lui-même, Emmanuel Macron, ai-je dit. Et cette maladie porte un nom : la solitude. Le premier de la classe qui s'affirmait, se voulait, se rêvait "jupitérien" au début de son sacre commence à entendre l'écho produit par ses gesticulations orales de par le vaste monde. Il apparaît à présent aux yeux de tous pour ce qu'il est en définitive : un bonhomme Playmobil (ci-dessous portrait en pied du président de la France).

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samedi, 24 février 2024

SALON DE L'AGRICULTURE

C'EST LA F.N.S.E.A. QUI GOUVERNE

J'entends ce matin que le président Macron a prévu de monter sur le ring lors de sa visite au salon de l'agriculture pour débattre avec ... disons ... "les agriculteurs". Il avait prévu d'inviter quelques associations écologistes pour garantir le pluralisme de la vision qu'il veut offrir aux Français de l'action qu'il entend mener en matière agricole.

Mais quand le président de la F.N.S.E.A. lui a dit que si l'association écologiste "Les Soulèvements de la Terre" (les "écoterroristes" de M. Gérald Darmanin) participait aux échanges, lui-même boycotterait l'invitation présidentielle. Apprenant cela, Macron a obtempéré à la commination venue de la puissante centrale syndicale.

Breaking news : aux dernières nouvelles, la position d'Arnaud Rousseau, le dit président de la dite F.N.S.E.A., s'est radicalisée, peut-être sous la poussée de la "base", au point que le "Grand Débat" à la mode Macron (un de plus, dira-t-on) a été remis à des jours meilleurs. Certains se gaussent de ce président qui, en cette occasion, s'est pris un râteau.

Bon, quoi qu'il en soit, le message de ce petit pas-de-deux mal chorégraphié est clair : "On ne veut pas des écolos, qui sont les ennemis de la vraie agriculture française. On ne veut pas de leur obsession anti-pesticide et de leurs rêves d'espaces ruraux à nouveau peuplés d'authentiques paysans exploitant des surfaces modérées."

Les désirs des industriels de l'agro-alimentaire sont des ordres pour le président et pour le gouvernement chargé de mettre en œuvre sa "politique" (si tant est qu'il en a une). Et les derniers remous à la tête de l'Etat (Gabriel Attal, Bruno Le Maire, voir les titres ci-dessous) montrent de quel côté de la balance — Economie contre Ecologie — penchent avec force les faveurs des autorités politiques du pays. Voilà, fermez le ban. 

Dans les pages "Economie & entreprise"  du journal Le Monde daté 22 février 2023, on lit la confirmation de l'inféodation de nos gouvernants aux diktats du lobby agro-industriel. Je trouve d'ailleurs que placer ce titre et cet article dans les pages Economie & entreprise résonne comme un aveu un peu honteux de la façon purement quantitative dont il convient de considérer la question agricole (titre seulement remaquetté pour les besoins de ma mise en page). 

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Alors sachant cela, quelques voix peuvent bien s'élever pieusement (dans les pages débats du même numéro du même journal) contre l'opposition binaire censée résumer le conflit entre les exigences de l'économie et celles de l'écologie. Sans vouloir jouer les rabat-joie, on peut dire que c'est pas gagné, tant l'antagonisme rend les adversaires irréconciliables.

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D'autres voix croiront sans doute accomplir un  devoir sacré en lançant le vibrant et sempiternel plaidoyer pour une désormais mirifique "transition écologique" du mode de production de l'agriculture française. Là encore, je veux pas doucher les enthousiasmes, mais à voir la façon dont évoluent les rapports de forces, on est à peu près fixé sur le résultat des courses. 

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D'ailleurs, le gouvernement, soudé comme jamais autour du premier ministre et du président de la république, fait tout ce qu'il peut pour répondre aux attentes du "monde agricole" (comprenez : "déférer aux ultimatums de la  F.N.S.E.A.") avant la tenue du salon de l'agriculture, comme le note un titre du journal Le Progrès du 23 février 2023. 

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Moralité 1 : les écologistes savent sur quel mur ils vont se casser le nez. Moralité 2 : Ils connaissent par cœur la physionomie de l'ennemi à abattre. Moralité 3 : Le pouvoir de nuisance des industriels de l'agriculture est intact. 

mercredi, 14 février 2024

L'ENFER DE MATIGNON

Ce n'est pas moi qui ai inventé l'expression "L'Enfer de Matignon". Qui fut le premier ex-premier-ministre à le dire ? Peu importe. Seule compte la réalité.

Ce qui est sûr, c'est que les témoignages se sont accumulés au fil du temps : des nuits blanches, raccourcies ou interrompues en plein milieu du sommeil paradoxal (le meilleur, paraît-il) ; jamais un moment à soi ; et pour couronner le tout, une collection de subordonnés indisciplinés pour qui être nommé ministre ne signifie pas servir dans une équipe pour servir le pays, mais mettre les doigts dans une prise qui, si le rocher est bon et franc, permettra de grimper plus haut et, pourquoi pas, d'atteindre le sommet.

On l'a donc compris, pour briguer le poste de premier ministre, il faut appartenir à la catégorie des masochistes amateurs de l'extrême, ou à celles des naïfs intégraux, des utopistes incorrigibles, des exaltés sourds à tous les conseils avisés, des apprentis-dictateurs aveugles sur leurs propres capacités, des humoristes catastrophistes, etc.

Et cela explique que la longévité du "locataire" (ironie : un des très rares locataires en France à être richement rétribué pour occuper les lieux) de l'hôtel Matignon soit en général très très très mesurée. Toujours est-il que le poste de premier ministre use prématurément le titulaire.

Ce qui fait que l'actuel occupant de l'Elysée, M. Emmanuel Macron, est constamment à la recherche de l'homme au profil impeccable, c'est-à-dire assez fort pour tenir bon face au stress ou aux agressions pendant une durée pas trop ridicule (façon Edith Cresson, de célèbre mémoire) ; mais aussi pas assez fort pour que lui vienne l'idée saugrenue qu'il pourrait prendre la place du président.

La photo ci-dessous, prise en secret par Brigitte Macron, montre Emmanuel Macron dans un de ces moments où la presse n'est pas invitée, où les nerfs du président le trahissent un bref instant, et où il confie son désarroi de façon émouvante contre l'épaule de Jacques Attali, l'homme aux cent plumes qui sait tout, qui a tout compris mais qui, dans les circonstances les plus difficiles, sait trouver les mots qui essuient les larmes les plus grosses.

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Hergé, "Les Aventures de Jo, Zette et Jocko", La Vallée des cobras, p.49 (texte à peine retouché).

dimanche, 04 février 2024

AGRICULTURE : PARLONS NET !

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Le Progrès, 27 janvier 2023.

Le petit Attal, le nouvel Hermès-Mercure, messager de Zeus-Jupiter, ne se contente pas de lancer à l'agriculture française un "cri d'amour" (de quoi s'esclaffer quand même). Il lance fièrement, debout dans ses chaussures vernies et appuyé sur ses bottes de pailles de Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne) : « On a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout ! ». Et par crainte de n'avoir pas été compris, il réitère péremptoirement : « Au-dessus de tout !!!!! ».

Je l'ai dit il y a quelques jours : les seules possibilités des responsables politiques français d'intervenir dans le dossier agricole, c'est 1 - de discourir, pérorer, baratiner ; 2 - d'aller faire une tour à la campagne pour faire semblant de mettre les-deux-pieds-les-deux-mains-dans-la-glèbe ; 3 - de sortir le carnet de chèques.

Maintenant, la vérité, disons souhaitable, sur la question, sort dans Le Progrès du 3 février, de la bouche de monsieur David Djaïz, ancien rapporteur général du Conseil National de la Refondation (vous savez, le nouveau C.N.R., de quoi pouffer bruyamment au nez du président Macron) : 

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Et maintenant que le monsieur il a tout dit, place à la vérité de la réalité dans laquelle s'insère la question. Personne n'en parle trop haut, parce que on sait jamais, si l'affaire venait à se savoir dans les rangs des conducteurs de tracteurs.... D'ailleurs, à bien suivre les informations, on a bien du mal à dénicher, en dernière page des journaux, dans une petite "brève" de bas de page, une discrète allusion à cette vérité vraie de la réalité réelle (celle contre laquelle on se cogne).

Disons pour faire vite que personne ne se risque à être le publiciste de cette idée démoralisante : s'agissant d'agriculture, la France est complètement ligotée. En signant toutes sortes de traités touchant la bienheureuse Politique Agricole Commune, la France a elle-même fourni les moyens qui servent en ce moment même à détruire ce que certains persistent à appeler "Agriculture Paysanne", c'est-à-dire à exterminer socialement tous ces propriétaires, métayers ou fermiers dont l'aire n'atteint pas une certaine "maille" (comme disent les pêcheurs).

Fini, on vous dit ! Dépassé ! Archéologique, le modèle de la petite exploitation ! Macron peut parler, Attal peut pérorer, Fesneau peut dégoiser ses gognandises et Béchu venir à la rescousse de tout ce petit monde : ils mentent ! Ils mentent ! Ils mentent ! Malgré toutes les paroles de miel qu'ils peuvent adresser à l'agriculture — la seule Dame de leurs pensées, à en croire ces preux chevaliers —, ils savent pertinemment qu'ils ne peuvent rien changer à la façon dont celle-ci sera régie au niveau européen.

Et plus grave : non seulement ils ne peuvent pas, mais en plus, ils ne veulent surtout pas. Parce que, dans leur tête, c'est la photo de l'agriculture mécanisée qui est imprimée depuis leur passage dans les grandes écoles. Ils sont pleinement en phase avec le grand projet pour l'agriculture européenne, qui est entre les mains de gens assez puissants pour imposer un autre modèle. Et ce modèle, quel est-il ?

La réponse est d'une monstrueuse simplicité : faire de la terre du vieux continent une énorme machine, une entreprise industrielle assez forte et concentrée pour cracher dans le même mouvement une masse de produits d'exportation, et du cash dans la poche des entrepreneurs et des "investisseurs" (c'est un raccourci). Les mots d'ordre à mettre en œuvre dans ce schéma sont : concentration des moyens de production, mécanisation totale, recours massif à l'agrochimie et aux produits phytosanitaires, réduction drastique des effectifs jugés surnuméraires. 

Je ne vais pas refaire un chapitre sur le rôle et la place de la puissante F.N.S.E.A. dans le processus en cours, mais il va de soi que toutes ses pièces majeures (je veux dire : les dirigeants qu'on ne voit jamais) se meuvent très à l'aise sur cet échiquier européen. Son action s'insère à merveille dans le projet à long terme de l'Europe agricole. Comme un immangeable poisson dans une eau carrément imbuvable.

Note : je rappelle une autre vérité vraie touchant la réalité réelle, c'est que les "subventions P.A.C." sont distribuées au prorata des surfaces cultivées. Sachant cela, devinez dans quel genre de poches tombe la plus grosse partie des dites subventions.

vendredi, 26 janvier 2024

LE PLUS GRAND PLAN SOCIAL ...

... L'AGRICULTURE.

« Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret. » 

Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019. 

Voilà pour les données de base du problème : un vulgaire plan social comme tous les autres plans sociaux, avec cette différence que, jamais annoncé officiellement par quelque responsable que ce soit (politique, syndical et que sais-je ?), il se sera étalé sur des dizaines d'années.

Soit dit par parenthèse, on peut quand même s'étonner que pendant que la France se désindustrialisait massivement en vendant ses principaux moyens à la Chine (et à quelques autres pays misérables à l'époque : salaires tendant vers zéro, profits tendant vers l'infini, sans compter les "transferts de technologies"), elle entreprenait de faire entrer toute son agriculture dans une ère modernissime et archi-industrielle. Les responsables de ce choix envisageaient sans peur l'extermination sociale de toute une classe d'individus jugés passéistes et rétrogrades pour un péché mortel que j'appellerai : « les pieds dans la glèbe ». Et pourquoi pas des "paysans aux mains soignées, propres et manucurées", devait-on se dire en haut lieu?

Partant de là, on peut déjà parler d'un plan massif de licenciement dans les entreprises agricoles, fermes familiales, petites exploitations et petits paysans. Compression drastique de personnel. Il n'a jamais été question d'autre chose que de faire de la production de l'alimentation humaine une entreprise industrielle compétitive sur le marché mondial.

Pour cela, un marxiste pointerait un processus de concentration des moyens de production. En clair et en français : calquer l'entreprise agricole française sur son modèle américain, qui est fait de gigantisme entrepreneurial, d'appel massif aux investisseurs gourmands (banques, fonds de pensions, etc.), de mécanisation à outrance et d'usage abondant des ressources procurées par l'industrie agrochimique.

Toute autre considération lancée par Macron, Fesneau, voire Darmanin, et même Arnaud Rousseau en direction des agriculteurs en colère peut être qualifiée de pipeau, fumée,  mensonge, fadaise, calembredaine, faribole et foutaise. Arnaud Rousseau ? Mais si, vous savez bien, c'est lui qui a succédé à Christiane Lambert à la tête de la F.N.S.E.A. 

F.N.S.E.A. ? Quèzaco ? C'est un « syndicat » qui regroupe les agriculteurs, paraît-il. C'est même LE syndicat (c'est pas vrai, mais que pèsent les "Jeunes Agriculteurs", la "Confédération Paysanne" et autres ?). Officiellement, il se charge de défendre les intérêts des dits agriculteurs, et de tous les agriculteurs, petits ou grands. En réalité, le projet des gros pontes de la F.N.S.E.A. (ceux qui tiennent fermement la vérité du pouvoir dans le syndicat) est de faire de l'agriculture française dans son ensemble une entreprise industrielle performante. Ah ? Tiens donc !!! J'ai déjà entendu ça quelque part (voir plus haut). Pourquoi voudriez-vous que la F.N.S.E.A. échappe à la logique du capitalisme le plus débridé ? 

J'entends justement à l'instant à l'antenne de France Culture (26 janvier 2024 à 7h. 08-09) une agricultrice dénoncer l'action pernicieuse du syndicat, qui, selon elle, « fait semblant de défendre les paysans ». Ben oui, on a compris ; la F.N.S.E.A. n'aura atteint son but que lorsque toute l'agriculture française ressemblera à une énorme et immense machine à produire de la bouffe. La terre comme une usine, quoi.

Ainsi s'accomplira le vœu d'Edgar Pisani, autrefois ministre de l'agriculture qui était rentré de sa visite aux U.S.A. ébloui et fasciné par la façon dont les Américains traitaient la terre, et qui avait mis en œuvre une grande politique de remembrement (cf. "concentration"), de destruction de centaines de kilomètres de haies, d'investissement-endettement (avec la complicité du Crédit Agricole), de machinisme, de productivisme. Dans une telle vision du monde, on est prié de considérer la terre, y compris agricole, comme un énorme et quasi inépuisable gisement de richesses sonnantes et trébuchantes.

Cela n'a aucun rapport, évidemment, mais je pense à la relation du Hamas avec le peuple palestinien : le groupe terrorisant brandit le chiffre de 25.000 morts dans la bande de Gaza. Mais ce bilan faisait exactement partie du plan des chefs du Hamas quand ils ont lancé leur pogrom sur les kibboutzim aux abords du territoire, puisqu'ils peuvent à présent se présenter comme des victimes du bourreau israélien. Pour atteindre l'objectif (détruire Israël), tous les moyens sont bons, y compris le meurtre par ennemi interposé d'un quota jugé satisfaisant de morts civils, enfants, femmes et vieillards offerts en sacrifice à la "cause" soi-disant palestinienne. 

Eh bien pour les paysans français, c'est la même chose, la mort en moins (quoique) : 2.500.000 en 1955, 496.000 en 2020. Qu'est-ce que s'est-il passé ? L'évolution est inexorable, la concentration est en marche, la petite exploitation est appelée à se fondre et à être mangée par une entreprise plus grosse qu'elle et par ses machines. Pour la F.N.S.E.A., cette fonte des effectifs (appelons ça des licenciements massifs) fait précisément partie du plan d'ensemble. Pour atteindre l'objectif, tous les moyens son bons. On peut appeler ça un processus historique. On peut aussi appeler ça une extermination sociale d'une classe.

Inscrivez cela dans le grand tableau européen fait de tracasseries diverses, de contrôles tatillons, de normes pesantes et de "rationalisation" des productions agricoles, et vous aurez une petite idée des raisons de la colère qui a jeté les tracteurs en travers de nos autoroutes.

Maintenant demandez-vous, face à l'inéluctable, ce que peuvent faire les responsables politiques français. C'est facile à deviner : pérorer, gesticuler, aller faire un tour à la campagne et sortir le carnet de chèque. Quant à agir sur les causes et à arrêter le processus, c'est tintin, fantoche, marionnettes et compagnie. 

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Là, on est bien sûr dans la Rubrique-à-Brac de Marcel Gotlib (Intégrale Dargaud, 2002, RàB taume 3, p.261, "Deux poids, deux mesures").

 

samedi, 20 janvier 2024

YA PAS QUE MOI QUI LE DIS

RETRANSMISSION D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

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UNE FOIS POUR TOUTES :

« MACRON, TU CAUSES, TU CAUSES, C'EST TOUT CE QUE TU SAIS FAIRE !!! »

On se souvient du « plan massif d'investissement pour l'hôpital public ». Après plusieurs annonces semblables dans divers domaines, voilà que le phraseur en chef récidive lors de sa conférence de presse. Ne vient-il pas de promettre « un grand plan contre l'infertilité masculine et féminine ». Manifestement, c'est plus fort que lui, à la limite du compulsif : il ne se lasse pas d'annoncer, et d'annoncer, et d'annoncer. Je ne comprends pas qu'il se refuse aussi obstinément à comprendre qu'il parle trop. Rien de tel pour arriver enfin à ce que plus personne ne l'écoute, et même ne prenne au sérieux tout ce qu'il déclare.

***

Dessin de Herrmann dans Le Monde daté 19 janvier 2023.

jeudi, 18 janvier 2024

C'EST PAS MOI QUI LE DIS ...

... C'EST LE PERROQUET EN CHEF DU NOUVEAU GOUVERNEMENT !!!

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Gouvernement dont tous les membres sont priés d'être les simples porte-voix de L'OMNIMINISTRE qui est supposé présider aux destinées de la pauvre France.

***

Je ne fais dans l'image que pasticher le perroquet Laverdure, philosophe d'illustre mémoire et d'irréfragable vérité. Photo Ludovic Marin AFP.

lundi, 25 septembre 2023

AU FOUR ! AU MOULIN ! AU PIANO !

AU SECOURS !!!

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Décidément, cet homme est partout ! Et tout le temps ! Avec ses innombrables compétences, ses aptitudes hors du commun, ses talents oratoires et maintenant,  sa virtuosité de cuisinier, il clame aux 68 millions de Français — sidérés ou hypnotisés — : « Je suis partout !!! Rendez-vous !!! Vous êtes cernés !!! »

***

Espérons que cet as du piano brillera de tous ses feux lors de la prochaine compétition.

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***

Billet inspiré à mon esprit malade par un "presque-titre" du journal Le Progrès du 9 septembre dernier.

dimanche, 03 septembre 2023

LES SOCIALISTES SUR LA BONNE VOIE ?

On sait que ce qui fut un jour le Parti Socialiste, parti jadis hégémonique et régnant, n'a plus d'existence que virtuelle, résiduelle et larvaire, pour avoir un jour décidé, sous la houlette de crânes d'œuf issus de grandes écoles, habillés de costumes trois pièces et d'attachés cases, de déserter le terrain des luttes sociales pour celui des conquêtes sociétales (j'espère que vous voyez la différence), jugées électoralement plus rentables.

Cet abandon en rase campagne de la défense et promotion des travailleurs, les dits travailleurs l'ont fait payer au centuple au déserteur, se jetant de plus en plus, faute de mieux, dans les bras des illusions frontnationalistes et protofascistes proposées par la famille Le Pen et la constellation de ses satellites.

Du coup, les pelés et tondus qui se baladent encore avec, collée au front, l'étiquette « Socialiste », se retrouvent tout moroses, perdus au milieu de nulle part, sur un morceau d'iceberg qui fond à vue d'œil sous les coups conjugués du réchauffement climatique et de la glaciation de la société civile. Ces pauvres errants sont partis, tels Perceval et Galaad, en quête d'un nouveau Graal, d'une Bible revigorée, je veux dire de slogans publicitaires plus racoleurs. 

Il se trouve que s'il leur restait un tant soit peu de jugeote, ils trouveraient dans la presse la solution à tous leurs maux. J'en veux pour preuve un article tout récent.

Un titre (presque) trouvé dans le journal Le Progrès du 2 septembre 2023 (voir aussi le même organe au 30 juin dernier).

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Si Olivier Faure et ses camarades sont intéressés, je peux leur indiquer de très bons coins à morilles. Pour la girolle, le pied de mouton ou la trompette de la mort, je peux aussi les recommander auprès de quelques connaisseurs.

Alors, les socialos, qu'est-ce qu'on dit à ces bénévoles qui viennent gratuitement à votre secours ?

vendredi, 01 septembre 2023

SÉGOLÈNE, CANDIDATE D'UNION A GAUCHE ?

MIEUX VAUT EN RIRE !

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Avec Hanouna.

Ségolène dans le rôle des nouilles ? L'idée me réjouit fort. Et qu'on ne vienne pas se plaindre du menu : « Quoi, des Nouilles enCore ? »

Candidate "de gauche" — je me gausse ! — qui va faire le guignol chez Cyril Hanouna et Bolloré : permettez-moi de me gondoler.

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Avec Mélenchon.

A observer dans les détails !

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Avec Olivier Faure (je précise : du Parti Socialiste, hi hi hi !!!).

« En avant vers d'autres victoires ! », comme le clamait Ségolène après sa déculottée bourrée de "bravitude" en 2007.

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En mission diplomatique.

"Ambassadrice des pôles", c'était bien une fonction digne de ses qualités, de ses compétences, et même de ses ambitions ! Il faudrait lui conseiller d'aller se remettre au frais, non ?

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Moralité : si Ségolène Royal est adoubée, ce sera bien le signe qu'il n'y a plus de forces organisées de gauche en France. Cette gauche "unie" est bien partie cette fois pour faire un magnifique 1,5% aux élections européennes !

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Note : Dessins parus dans Le Canard enchaîné du 30 août 2023, signés dans l'ordre Diego Aranega, Kiro, Dutreix et Lama.

vendredi, 23 juin 2023

DARMANIN, SOULÈVEMENTS, BLACK BLOCKS

Petit additif au billet paru hier ici même.

Il va de soi que la dissolution des Soulèvements de la terre n'a aucun sens, étant donné que ce "mouvement" n'a aucune structure, si ce n'est celle de la juxtaposition purement horizontale de groupements et d'individus infiniment divers, voire dépareillés, et dont la seule et unique motivation pour figurer sous l'étiquette qui vient d'être "dissoute" par Darmanin est de se préoccuper d'une infinité de manières différentes de l'avenir de la planète et de l'humanité.

A ce propos, un petit mot sur les Black Blocks (certains disent LE Black Block, pourquoi pas). Il me semble évident de constater que l'action de ces anonymes (peut-être pas anonymes pour tout le monde, après tout) s'est mise objectivement au service de la politique gouvernementale, et qu'ils offrent à Darmanin, Borne, Macron et consort une AUBAINE pour rayer d'un trait de plume — autrement dit sur le papier — et faire disparaître de leur paysage mental tout ce qui apparaît comme une intolérable opposition à la politique "équilibrée", "juste" et "constructive" qu'ils entendent mettre en œuvre. 

C'est pourquoi il importe de considérer les Black Blocks — quoi qu'ils puissent en dire !!!— comme des ennemis du combat environnemental (et pas seulement), un gang de saboteurs d'une grande cause, une clique de casseurs de perspectives, une mafia de bousilleurs d'espoir, bref : comme une forme de banditisme au service des puissants de ce monde, auxquels ils offrent sur un plateau l'occasion rêvée de persister dans le déni des menaces qui pèsent sur notre avenir. A cause de ces malfaiteurs, c'est sur le profond mouvement de fond d'une société, voire d'une civilisation, que retombe l'entier du discrédit.

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Note : je ne m'attarde pas sur la question piégée de la "violence" : je fais la différence entre la clé à molette utilisée pour déboulonner je ne sais quelles installations contestées (mettons Sainte-Soline) et la barre de fer ou la boule de pétanque, dont on ne sait pas trop a priori ce qu'elles viennent faire dans une manifestation de protestation résolument pacifique.

jeudi, 22 juin 2023

LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE

Ainsi, notre valeureux ministre de l'Intérieur, monsieur Gérald Darmanin, a fini par le débusquer, le redoutable ennemi public de notre bien-aimée République Française. Les têtes pensantes de ce groupuscule de dangereux activistes s'appellent par exemple Philippe Descola, obscur et détestable anthropologue à la bibliographie universitaire longue comme le bras.

On trouve aussi, parmi ces individus louches qui menacent la paix de nos foyers tout en s'apprêtant sans aucun doute à « égorger nos fils et nos compagnes », des gens aussi peu recommandables que le nommé François Jarrige, qui se dit historien pour avoir co-écrit La Contamination du monde - Une histoire des pollutions à l'âge industriel (Seuil, 2017), redoutable brûlot anti-progressiste.

On trouve enfin et surtout toute une nébuleuse de groupes, organisations et autres rassemblements qui osent s'élever contre l'audacieuse et intrépide volonté d'inaction climatique du président français, de sa première ministre et de son gouvernement.

Quoi qu'il en soit, il n'en menait pas large, notre ministre de l'Intérieur, quand il s'est aventuré, pour annoncer leur dissolution immédiate, dans la tanière où ont coutume de se rassembler les comploteurs avant de s'abattre en rangs serrés, comme un nuage de criquets pèlerins, sur les fertiles champs de nos généreux agriculteurs — je veux parler de ces patrons des industries agro-alimentaires réunis au sein de la F.N.S.E.A., vivier où bouillonnent les innombrables innovations qui permettront - n'en doutons pas un seul instant, voyons ! - à tous les Français de se nourrir au moindre coût et dans le respect absolu des normes environnementales en vigueur.

 

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dimanche, 11 juin 2023

LA BATAILLE DES RETRAITES ...

... REVUE ET CORRIGÉE PAR GAZZOTTI.

Ce qui suit se voudrait une Allégorie : le rôle de la loi portant l'âge légal à 64 ans serait ici incarné par le cobaye, que l'on voit mettre en pièces (n°2) l'ancienne loi, avant d'être poursuivi et sauvagement agressé en plusieurs épisodes épiques par la haine de tous ceux qui ne voulaient pas d'une réforme « inutile et injuste », mais sauvé des griffes de cette opposition par l'obstination imperturbable du président Macron et du gouvernement de Mme Borne.

1
Mise en place du complot anti-64 ans.

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2

L'ancienne loi sur les retraites a déjà volé en éclat.

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3

Dépôt brutal d'un millier d'amendements.

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4

Gros effort d'obstruction du travail parlementaire par l'opposition.

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5

L'opposition ne recule devant aucun moyen pour parvenir à ses fins.

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Même les moyens les plus brutaux.

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7

La loi va-t-elle être votée ?

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8

Apparition de l'article 49-3 dans le paysage.

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9

Force reste à la volonté du gouvernement, qui a réussi à imposer sa loi.

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Toutes les vignettes ici présentes sont issues de l'excellente page 10 du volume 5 des aventures du lieutenant Soda (vous savez, le flic dont la mère persiste à croire qu'il est pasteur), Fureur chez les saints, de Tome au scénario et Gazzotti au dessin. 

vendredi, 02 juin 2023

ÇA ? LA PRÉTENDANTE ?

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Non mais vraiment ? Vous auriez envie de voter pour quelqu'un qui arbore un sourire aussi forcé ? Aussi grimaçant ? Aussi faux-cul, vous ?

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Photo (un tantinet "recadrée") d'Alain Robert, agence Sipa, parue dans Le Progrès du 1er juin 2023.

vendredi, 26 mai 2023

IN MEMORIAM CARÈNE MÉZINO

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L'équipe des soignants du C.H.U. de Reims rend hommage à Carène Mézino, leur collègue tuée dans l'exercice de ses fonctions d'infirmière, pour des raisons obscures et en tout cas insupportables, par un paraît-il "déséquilibré-qui-avait-des-comptes-à-régler-avec-les-professions-soignantes".

Si l'état de délabrement de l'hôpital public en France n'est ici pas à mettre directement en cause, le personnel hospitalier dans sa totalité semble ne plus attendre d'Emmanuel Macron qu'il finisse par tenir sa promesse faite le 25 mars 2020 à l'hôpital de Mulhouse. Mais si, vous savez bien !

Vous ne vous rappelez pas ces fortes paroles prononcées après une visite dans l'enceinte de l'établissement aux installations militaires et provisoires où gisaient des malades du Sars-Cov-2 en pleins ravages de la pandémie ? « Un plan massif d'investissement pour l'hôpital public », ça s'appelait. Ça y est ? Ça vous revient ?

Poussé par l'émotion à prononcer ces paroles imprudentes, possible que Macron avait été un peu chamboulé par le spectacle des malades qu'il venait de voir et que, la raison lui revenant après-coup, il s'en était mordu les doigts (oui : les doigts, sûr que le président ne s'est jamais mordu la langue, un muscle infatigable chez lui).

Moyennant quoi, dans la foulée, cela n'a pas empêché les services comptables de l'État (les vrais maîtres des "politiques publiques") de continuer à supprimer des lits et des postes, et à "contenir" les dotations en matériel. Combien de fois a-t-on entendu ces derniers temps — et pas seulement à propos de l'hôpital : justice, éducation, etc. — des fonctionnaires dire : « De toute façon, nos services sont sous-dotés ! » 

(Photo parue, entre autres, dans Le Progrès du 24 mai 2023).