xTaBhN

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 06 juin 2022

UNE HISTOIRE DE MÉTHANE ...

... CONTÉE PAR TONTON GOTLIB.

Ou : l'effet de serre expliqué à nos enfants.

On commence à savoir ce que sont le CO², ses tenants, ses aboutissants et la catastrophe future que nos débauches de production et de consommation nous promettent. On connaît sans doute moins le méthane (CH4), à côté duquel le CO² fait figure de lilliputien, de "petit bras", voire de "bras cassé" en matière d'effet de serre.

VACHE 1.jpg

 Dessin confondant de précision et d'exactitude, reconnaissons-le.

Certains prédisent que, enfin libérées sous l'action du réchauffement climatique, les gigantesques réserves de CH4 contenues dans les sols surgelés du permafrost (pergélisol si vous voulez) vont bientôt se lancer à l'assaut de l'atmosphère terrestre pour bien faire comprendre à l'humanité ce que "réchauffement" veut dire.

VACHE 5.jpg 

Accessoirement, quelques bonnes âmes (des âmes damnées ?) incriminent les troupeaux de bovins qui permettent à nos assiettes de se fournir en bavette d'aloyau, pendant de filet, araignée, manteau, entrecôte, poire et autres muscles délectables à déguster saignants.

VACHE 3.jpg 

La raison de cette incompréhensible vindicte ? Le méthane (CH4) que produisent ces animaux pourtant pacifiques. Les accusateurs des bêtes désignent, quand ils sont mal informés, l'orifice anal par où s'échapperait le gaz criminel. En réalité, le méthane bovi-sourcé s'exhalerait par l'orifice buccal. Ce n'est donc pas un pet, mais un rot, ce dernier bruit moins ignoble que l'autre, c'est du moins ce que dit Montaigne dans ses Essais (authentique).

VACHE 4.jpg

Observons les bulles de gaz : c'est ça, le méthane.

Evidemment, plus l'humanité mange de viande bovine, plus la viande, quand elle est encore sur pattes, produit du CH4, c'est humain, pardon, c'est bovin. C'est ce qu'explique très bien le professeur Gotlib en quelques schémas scientifiques éclairants, en détaillant pour nous le mécanisme de la digestion tel qu'il se déroule dans l'estomac complexe de ce bétail généreux.

VACHE 7.jpg

VACHE 9.jpg

Même la coccinelle n'en revient pas.

VACHE 8.jpg

Méthane, deuxième service.

VACHE 11.jpg

VACHE 12.jpg

Méthane, troisième service.

Conclusion logique. On l'a compris, l'un des grands responsables de l'effet de serre à l'origine de l'excessif réchauffement climatique est donc un animal herbivore, végétarien et même "végan" (quand on ne lui fait pas absorber des farines issues de l'équarrissage de ses congénères). Avouez qu'on a bien raison de manger de cette viande-là. Merci, professeur Gotlib, pour cet exposé aussi rigoureux que lumineux.

Signé : professeur Burp.

mardi, 09 novembre 2021

COP-26 - GRETA THUNBERG : MÊME BLA-BLA

DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE : LE "BLA-BLA" UNIVERSEL.

Ils sont tous bien gentils, ces gouvernements, ces dignitaires, ces chefs d'Etat qui se rassemblent pour engager solennellement la responsabilité de leur pays dans la lutte contre le vilain CO², contre le très vilain CH4, et signer quelques papiers avant de retourner chez eux. Mais c'est vrai aussi qu'ils sont tous bien sympathiques, ces manifestants qui n'en dorment plus de la nuit de se faire du souci pour le climat et en veulent beaucoup aux précédents parce tout ça leur file des insomnies et des brûlures d'estomac. C'est vrai qu'il faut leur secouer les puces, aux puissants de ce monde qui ne font rien ou si peu pour que la température globale moyenne du globe ne grimpe que de 1,5° Celsius.

C'est vrai — tout le monde le sait — que si on laisse filer le thermomètre, il ira se promener 2,7° C (certains disent 4° ou 5° et pourquoi pas plus ?) au-dessus d'aujourd'hui. Et alors le processus deviendra irréversible, avec son cortège de phénomènes météo extrêmes de plus en plus dévastateurs, et de migrations climatiques de masse.

C'est du moins ce que prédisent les spécialistes du climat réunis au sein du GIEC, vous savez, la très sérieuse société presque anonyme de scientifiques dont plus personne n'ignore aujourd'hui l'existence, l'expertise, l'expérience et l'autorité en matière de prévisions climatiques.

Je ne doute absolument pas de l'exactitude des données, de la pertinence de leur interprétation et de la certitude des conclusions que ces milliers de spécialistes en tirent. Ils ont raison de tirer le signal d'alarme (à défaut des oreilles des puissants). Donc, lors de la COP-26 à Glasgow, ce sont les gouvernants qui sont mis en accusation du fait de leur inaction criminelle par les manifestants emmenés par la sémillante Greta Thunberg.

Jusqu'à ce que je l'entende sortir de cette bouche juvénile, je croyais que "bla-bla-bla" était une onomatopée typiquement française. Je suis bien d'accord avec elle : tous ces chefs de quelque chose causent, causent, c'est tout ce qu'ils savent faire.

Remarquez qu'on en entend parfois de drôles, émanées de cette grosse assemblée. J'ai clairement mémorisé cette phrase prononcée fièrement par je ne sais quel responsable : « Il est temps de tenir les promesses et de mettre tout ça sur le papier ! ». De telles affirmations redonneraient le moral aux plus maussades, n'est-ce pas ? 

Donc parlons du "bla-bla-bla" que dénonce avec raison la petite Greta, cette petite sirène à la suédoise que tous les médias du monde s'arrachent. Ouais, parlons-en. Mais qu'est-ce qu'elle fait d'autre que du "bla-bla", la prêtresse Greta ? Elle engueule, elle vaticine, elle fait la morale, elle s'en prend à ceux dont on croit qu'ils tiennent les manettes, mais à la fin des fins, qu'est-ce qu'elle fait, si ce n'est pas causer, causer, causer, tout en désignant ceux qui, selon elle, sont les coupables ? Mais coupables de quoi ? De ne rien faire ? Ah, c'était donc ça ? Mais c'est là que ça devient couillon de les accuser ! Car il y a une solution à la catastrophe annoncée du dérèglement climatique, une seule : la diminution drastique du pillage des ressources et de la consommation d'énergie. 

Moi je dis que ça ne sert à rien d'interpeller, voire de faire condamner des gouvernements, des puissants ou des autorités : c'est la civilisation qui est coupable. Reprenons le raisonnement : à qui ou à quoi est-il dû, le réchauffement climatique ? C'est très simple : il est dû à toi, il est dû à moi, il est dû à nous tous qui achetons des trucs et des machins pour satisfaire nos besoins plus ou moins primaires, plus ou moins secondaires, etc. Il est dû à eux tous qui se démènent pour satisfaire nos besoins primaires, secondaires, etc. quand ils n'accourent pas au-devant à coups d'arguments publicitaires.

Il est dû à ma voiture, à mon frigo, à ma chaudière, à mon lave-vaisselle, etc. Il est dû à ce qui s'est imposé aux Occidentaux comme le mode de vie désirable parce qu'il leur apportait du confort, de la facilité au quotidien, bref : parce que ce mode de vie a progressivement mais massivement transféré la pénibilité du travail de l'homme vers la machine par l'utilisation généralisée du moteur et de diverses sources d'énergie jusqu'au fond de la forêt de nos milliers de gestes ordinaires. Vous imaginez s'il fallait maintenant faire l'opération inverse ? Transférer les tâches des machines vers le travail humain ? Vous vous voyez, la vaisselle et la lessive à la main ?

Tant qu'on n'aura pas vaincu dans l'esprit de l'humanité cet avantage de facilité qu'offre l'usage permanent de machines, d'automatismes et d'énergies que nous ne percevons même plus dans le moindre de nos gestes de la vie concrète tant c'est devenu "naturel", c'est toute l'humanité qui décidera par ses actes que la température du globe doit continuer à grimper de façon déraisonnable. Tant qu'on n'aura pas convaincu l'humanité que la seule issue de secours est de revenir au travail sans les machines, celle-ci votera par ses actes pour le réchauffement, c'est-à-dire contre le refroidissement. Je souhaite bien du plaisir à qui entreprendra pour de bon de convaincre l'humanité de RENONCER à ce que l'humanité a inventé pour améliorer son bien-être et ses conditions de vie.

Tiens, il se trouve que je n'ai personnellement aucune envie de revenir au temps d'avant les machines, les moteurs, tous ces outils magiques où il suffit d'un bouton à actionner pour que la tâche ingrate se réalise de ma part. Et non seulement je ne suis pas le seul à raisonner ainsi, mais à part quelques radicaux illuminés qui refusent que leur maison soit reliée à quelque réseau électrique (il y en a une petite tribu quelque part en Ariège), je crois que c'est l'humanité entière qui demande à toutes les sources d'énergie et à toutes les machines possibles de la décharger du fardeau des travaux pénibles, et même de lui procurer des satisfactions jusque dans des domaines considérés jusque-là comme superflus. Qui est prêt à lâcher ces merveilleuses trouvailles ? Il est là et pas ailleurs, le nœud de l'intrigue.

Elle est là, la quadrature du cercle dans lequel évoluent gouvernants et défenseurs du climat : d'une part les politiques savent qu'ils sont assis sur des sièges éjectables (au moins dans nos "démocraties"), et que s'ils prennent des mesures qui défrisent trop ceux qui les ont mis là par leur vote, c'en est fini pour eux, de la vie dans les palais de la République : les électeurs qui veulent se priver de la voiture, du lave-linge, du lave-vaisselle et de quelques autres commodités offertes (façon de parler, bien sûr) par la société de consommation existent sûrement, mais à l'état d'écrasante MINORITÉ.

Car d'autre part, les populations ordinaires et laborieuses n'ont aucune envie de modifier quoi que ce soit à leur façon de vivre et de consommer. Au contraire : elles attendent de l'avenir qu'il leur facilite de plus en plus l'existence. Vous n'avez qu'à voir comment elles ont accueilli certaines décisions "surprenantes" prises par le maire écolo de Lyon nouvellement élu. Non seulement je les comprends, mais je les approuve : j'en fais partie. Tous ces objets indispensables, et même tous ces objets pas très utiles voire superflus mais agréables qui meublent nos intérieurs, s'il fallait les remplacer par du TRAVAIL, vous vous rendez compte de la révolution à l'envers ? Ne plus faire jaillir la lumière en appuyant sur un bouton ? Couler l'eau potable en actionnant le robinet ? 

Le voilà, le paradoxe. La voilà, la grande contradiction. Le piège ignoble dans lequel toute la civilisation de technique, de production et de consommation a fourré l'humanité : ce sont toutes les activités qui permettent à chacun de vivre plus ou moins agréablement et confortablement (selon ses moyens) qui font grimper la production de CO² et la température de l'atmosphère. La conclusion n'est pas difficile à tirer.

Ceux qui tiennent les manettes, même les plus conscients des enjeux, même les mieux intentionnés, sont piégés : soit ils font la course de lenteur pour les prises de décisions, soit ils dégagent. Quant aux militants, dont des armées tous les jours plus nombreuses se lèvent pour les engueuler, les admonester et les accuser de "bla-bla-bla", de deux choses l'une : soit ils sont aveugles et ne se représentent pas toutes les conséquences de ce qu'ils réclament de leurs dirigeants, à savoir une baisse radicale de la consommation d'énergie, donc de la production de biens matériels, et l'instauration d'un monde de sobriété radicale ou d'ascétisme contraint (rayer la mention inutile) ; soit ils mentent.

Les ingénieurs et autres illuminés font d'incroyables efforts d'imagination pour biaiser avec l'issue fatale. Ils travaillent joyeusement à "augmenter" l'humanité, soit en inventant des oxymores du genre "développement durable", soit en développant les sources d'énergie renouvelables (vent, soleil, géothermie, ...), soit en mettant en place des stratégies encore plus folles de maîtrise des paramètres du climat (géo-ingénierie).

Leur seul objectif : maintenir constante et infinie la courbe ASCENDANTE des activités humaines, c'est-à-dire maintenir la courbe ascendante de la croissance, c'est-à-dire du système actuel de production-consommation-finance, c'est-à-dire du pillage des ressources et de l'incessante recherche de sources d'énergie. Vous les voyez, les pouvoirs en place, trembler rien qu'à l'idée de ce dont seraient capables les peuples qu'ils gouvernent s'ils venaient à leur promettre toutes sortes de rationnements, de restrictions et de privations pour se faire réélire ? Tout porte à penser que les populations ne supporteraient pas cette Vérité sur le climat et se précipiteraient dans les palais du pouvoir pour leur donner une fessée.

La Vérité, c'est qu'un jour viendra où il leur faudra SE RESTREINDRE, y compris les plus ardentes aujourd'hui à réclamer des gouvernants de vraies actions contre le réchauffement climatique. Et tout laisse à penser que le jour où elles se rendront compte qu'elles ne peuvent pas faire autrement que de se passer de tout un tas de trucs et de machins dont elles ne peuvent pas se passer aujourd'hui, elles risquent de le prendre très mal. Et ça risque de faire de gros dégâts. Je ne suis ni Madame Soleil, ni Nostradamus, ni Madame Irma, mais il me vient de cet avenir-là des odeurs de violence.

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 21 avril 2018

LA VÉRITÉ SUR LE CLIMAT 1

Série de billets un peu bavarde : je n'écrirais plus comme ça, j'irais plus direct aux faits. Mais bon, c'est vous qui voyez. Et vous en faites ce que vous voulez, s'il est seulement possible d'en faire quelque chose. 

 

A propos de catastrophisme, je suis allé voir le blog de Paul Jorion (à propos de Wallerstein, Le Capitalisme a-t-il un avenir ?), toujours impeccablement pertinent quand il s'agit de dresser le constat et d'analyser le phénomène observé, mais franchement délirant quand il parle des perspectives d'avenir ou des solutions envisageables ("pour empêcher que ...") : dans son volontarisme politique effréné, il entrevoit, par exemple, la possibilité future d'une société sans argent. Mais il invite aussi les gens à venir avec des idées nouvelles et leurs désirs d'une vie nouvelle. Il pense aussi que si les gens qui remettent en cause le système et veulent "vivre autrement" sont en assez grand nombre pour atteindre une "masse critique", tout est possible. Ma foi, pourquoi pas, mais rien qu'à NDDL (Notre-Dame-des-Landes), combien de pelés ? De tondus ? Une masse critique, vraiment ?

 

Allons donc ! Ce que j'ai surtout envie de lui dire, à Paul Jorion, c'est : « Arrête de rêver, Paul ! Et commence par cesser de prendre ta vessie pour une lanterne  : tu risques de te brûler ! ». Paul Jorion ? Je vais vous dire ce que je pense de lui : le regard le plus acéré que je connaisse, doublé de capacités d'analyse hors du commun, mais qui se perdent ensuite dans les dérives imaginaires de l'optimisme de l'action. Il croit à la possibilité de réalisation de ses désirs, et du coup le tapis volant de ses désirs parfumés l'emportent trop loin de l'humanité réelle pour qu'il ait seulement conscience du poids incommensurable à porter que constitue le peu de conscience que l'humanité actuelle a de son propre avenir.

 

Le cœur serré, je dis "Adieu" à Paul Jorion. Parce que je crois en fait qu'il faut dire "Adieu" à l'espoir. Qui aura le courage de se mettre à dos l'humanité souffrante en lui disant qu'elle n'a plus rien à espérer ? J'en ai plus qu'assez de l'autosuggestion incantatoire et des slogans popularisés en leur temps par des fantoches : « Yes we can ! », « Ensemble tout devient possible ! », « Le changement c'est maintenant ! » ! C'est le radical et regretté Günther Anders qui critique Ernst Bloch : « Il n'a pas eu le courage de cesser d'espérer » (on trouve ça dans L'Obsolescence de l'homme, II, éditions Fario)..

 

Note ajoutée le 20 avril 2018 au soir (et complétée le 21).

 

 

22 décembre 2014

 

1/4

Le réchauffement climatique ? Vous voulez que je vous dise ? Tout le monde sait, personne ne veut faire. Le diagnostic, tout le monde est d’accord (à part quelques doctrinaires endurcis du genre Claude Allègre, le pauvre, il est bien malade, paraît-il) pour dire qu’on court à la catastrophe.

 

Personne ne veut de la conclusion logique du constat : en finir avec le luxe outrecuidant dans lequel se vautre une partie de plus en plus ample de l’humanité depuis l’aube de l’âge industriel (en gros : deux siècles). Et dans lequel les « émergents », les « en développement » et les « PMA » (ça ne veut pas dire je ne sais quoi d'à la mode en rapport avec la procréation, mais « Pays les Moins Avancés ») trépignent d'impatience de se vautrer bientôt à leur tour. Tout le monde veut sa bagnole, sa clim', ses frigo-congel-télé-smartphone-micro-onde. Allons-y gaiement. Le mode de vie à l'américaine de 300 millions d'individus étendu à 7.000 millions (multiplication par 23).

 

Un seul remède au réchauffement climatique : cesser de piller les ressources de la planète en combustibles fossiles et autres matières premières destinées à nos appareils, machines et autres gadgets que seule la vieille habitude de les avoir toujours connus nous a amenés à considérer comme utiles, nécessaires, indispensables. Naturels, pour ainsi dire.

 

Ce n’est pas de diminuer les émissions de gaz à effet de serre que l’humanité à besoin si elle veut sauver la planète, c’est de les supprimer complètement, car même en restreignant à +2°, la planète va continuer à réagir. L'expression « développement durable », complaisamment véhiculée par les esprits qui se disent lucides et responsables, n'est que le cache-sexe de l'hypocrisie et de la lâcheté. Car il faudrait en vérité renoncer, purement et simplement. Renoncer à vivre au-dessus des moyens de la planète. Pour la sauver en même temps que soi-même, un seul moyen pour l’humanité : redevenir humble, si elle le fut jamais un jour.

 

Et l’humanité n’est pas humble, moi le premier : je veux toujours pouvoir allumer la lumière en appuyant sur un bouton en rentrant chez moi le soir, faire laver mon linge et ma vaisselle par des machines, emprunter l’autoroute pour aller visiter la famille et les amis aux « quatre coins » de l'hexagone ou aller me délasser de onze mois de stress en passant le douzième à la montagne ou à la mer. Comme François Hollande, je suis un humain « normal ». En l’occurrence un « Francémoyen ». Comme tout le monde : plutôt crever que de perdre une parcelle de confort.

 

Pourquoi ce début de diatribe ? C’est simple : à chaque ligne, mon journal bruit (3ème personne du singulier du malheureux abandonné verbe bruire, régulièrement estropié par les journalistes, dont l’ignorance crasse le ramène régulièrement à un vulgaire verbe du 1er groupe, en disant sans prendre des coups « la ville bruisse bruit ») des rumeurs les plus folles : fontes des glaciers alpins et himalayens, de la banquise, de la calotte glaciaire du Groenland et de l’Antarctique ! Le Côtes du Rhône au Spitzberg, c'est pour bientôt ! Les poissons et les fleurs migrant vers le nord pour retrouver l’eau froide et l’air frais qui leur conviennent ! Les cyclones succédant aux tornades lancés à la poursuite des typhons qui courent après les ouragans ! Réchauffement climatique par-ci ! Réchauffement par-là ! Les gens de radio n’ont que ce mot à la bouche en ce moment.

 

Je laisse de côté le pillage des forêts primaires en Amazonie, à Bornéo et au Guatemala pour les remplacer par des kilomètres carrés de soja OGM ou de palmier à huile. Je laisse de côté les usines à bestiaux et la stérilisation des sols par l’agriculture chimique, mécanique et industrielle. Je laisse de côté la pollution antibiotique massive des viandes que nous mangeons. Je laisse de côté les phosphates, bisphénols, glyphosates, néonicotinoïdes, phtalates et autres perturbateurs endocriniens dont sont gorgés nos aliments, et dont certains font changer de sexe les poissons de nos rivières (en attendant mieux). Allez, je suis bon prince : je laisse aussi de côté les particules fines.

Je ne vais pas non plus énumérer les preuves du réchauffement de l’atmosphère sous les coups du CO2, du CH4 et, pourquoi pas du NF3 (charmante créature, 17.000 fois plus puissante que CO2, son petit copain de bac à sable, qui apparaît dès qu’on cause de cristaux liquides, de cellules photovoltaïques, d’écrans plats, de micro-circuits électroniques, … enfin, tout ce qui fait « dernier cri »). 

C’en est au point que le simple mot « réchauffement » a désormais acquis la stature démesurée d’une star mondiale, sur le destin de laquelle le « concert des nations » vire au même étripage cacophonique que celui auquel avait donné lieu la première de Déserts, d’Edgard Varèse, en 1954 au théâtre des Champs-Elysées. Au point même d’en occulter le drame véritable qui se joue derrière le « gros doigt grondeur » d'un mot derrière lequel il est devenu si commode de se cacher l’énorme vérité. 

 

Seuls quelques allumés du cigare à vapeur (de contrebande) s’obstinent à contester l’évidence : la Terre se dirige plan-plan vers l’été perpétuel. Combien de degrés en plus attendent l’humanité au coin du bois pour lui faire le coup du père François ? Deux ? Quatre ? Davantage ? Les experts débattent. Les politiques bêlent de grandes intentions et de bons sentiments (rappelez-vous Chirac : « La maison brûle, et nous regardons ailleurs »).

 

Voilà ce que je dis, moi.