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samedi, 21 avril 2018

LA VÉRITÉ SUR LE CLIMAT 1

Série de billets un peu bavarde : je n'écrirais plus comme ça, j'irais plus direct aux faits. Mais bon, c'est vous qui voyez. Et vous en faites ce que vous voulez, s'il est seulement possible d'en faire quelque chose. 

 

A propos de catastrophisme, je suis allé voir le blog de Paul Jorion (à propos de Wallerstein, Le Capitalisme a-t-il un avenir ?), toujours impeccablement pertinent quand il s'agit de dresser le constat et d'analyser le phénomène observé, mais franchement délirant quand il parle des perspectives d'avenir ou des solutions envisageables ("pour empêcher que ...") : dans son volontarisme politique effréné, il entrevoit, par exemple, la possibilité future d'une société sans argent. Mais il invite aussi les gens à venir avec des idées nouvelles et leurs désirs d'une vie nouvelle. Il pense aussi que si les gens qui remettent en cause le système et veulent "vivre autrement" sont en assez grand nombre pour atteindre une "masse critique", tout est possible. Ma foi, pourquoi pas, mais rien qu'à NDDL (Notre-Dame-des-Landes), combien de pelés ? De tondus ? Une masse critique, vraiment ?

 

Allons donc ! Ce que j'ai surtout envie de lui dire, à Paul Jorion, c'est : « Arrête de rêver, Paul ! Et commence par cesser de prendre ta vessie pour une lanterne  : tu risques de te brûler ! ». Paul Jorion ? Je vais vous dire ce que je pense de lui : le regard le plus acéré que je connaisse, doublé de capacités d'analyse hors du commun, mais qui se perdent ensuite dans les dérives imaginaires de l'optimisme de l'action. Il croit à la possibilité de réalisation de ses désirs, et du coup le tapis volant de ses désirs parfumés l'emportent trop loin de l'humanité réelle pour qu'il ait seulement conscience du poids incommensurable à porter que constitue le peu de conscience que l'humanité actuelle a de son propre avenir.

 

Le cœur serré, je dis "Adieu" à Paul Jorion. Parce que je crois en fait qu'il faut dire "Adieu" à l'espoir. Qui aura le courage de se mettre à dos l'humanité souffrante en lui disant qu'elle n'a plus rien à espérer ? J'en ai plus qu'assez de l'autosuggestion incantatoire et des slogans popularisés en leur temps par des fantoches : « Yes we can ! », « Ensemble tout devient possible ! », « Le changement c'est maintenant ! » ! C'est le radical et regretté Günther Anders qui critique Ernst Bloch : « Il n'a pas eu le courage de cesser d'espérer » (on trouve ça dans L'Obsolescence de l'homme, II, éditions Fario)..

 

Note ajoutée le 20 avril 2018 au soir (et complétée le 21).

 

 

22 décembre 2014

 

1/4

Le réchauffement climatique ? Vous voulez que je vous dise ? Tout le monde sait, personne ne veut faire. Le diagnostic, tout le monde est d’accord (à part quelques doctrinaires endurcis du genre Claude Allègre, le pauvre, il est bien malade, paraît-il) pour dire qu’on court à la catastrophe.

 

Personne ne veut de la conclusion logique du constat : en finir avec le luxe outrecuidant dans lequel se vautre une partie de plus en plus ample de l’humanité depuis l’aube de l’âge industriel (en gros : deux siècles). Et dans lequel les « émergents », les « en développement » et les « PMA » (ça ne veut pas dire je ne sais quoi d'à la mode en rapport avec la procréation, mais « Pays les Moins Avancés ») trépignent d'impatience de se vautrer bientôt à leur tour. Tout le monde veut sa bagnole, sa clim', ses frigo-congel-télé-smartphone-micro-onde. Allons-y gaiement. Le mode de vie à l'américaine de 300 millions d'individus étendu à 7.000 millions (multiplication par 23).

 

Un seul remède au réchauffement climatique : cesser de piller les ressources de la planète en combustibles fossiles et autres matières premières destinées à nos appareils, machines et autres gadgets que seule la vieille habitude de les avoir toujours connus nous a amenés à considérer comme utiles, nécessaires, indispensables. Naturels, pour ainsi dire.

 

Ce n’est pas de diminuer les émissions de gaz à effet de serre que l’humanité à besoin si elle veut sauver la planète, c’est de les supprimer complètement, car même en restreignant à +2°, la planète va continuer à réagir. L'expression « développement durable », complaisamment véhiculée par les esprits qui se disent lucides et responsables, n'est que le cache-sexe de l'hypocrisie et de la lâcheté. Car il faudrait en vérité renoncer, purement et simplement. Renoncer à vivre au-dessus des moyens de la planète. Pour la sauver en même temps que soi-même, un seul moyen pour l’humanité : redevenir humble, si elle le fut jamais un jour.

 

Et l’humanité n’est pas humble, moi le premier : je veux toujours pouvoir allumer la lumière en appuyant sur un bouton en rentrant chez moi le soir, faire laver mon linge et ma vaisselle par des machines, emprunter l’autoroute pour aller visiter la famille et les amis aux « quatre coins » de l'hexagone ou aller me délasser de onze mois de stress en passant le douzième à la montagne ou à la mer. Comme François Hollande, je suis un humain « normal ». En l’occurrence un « Francémoyen ». Comme tout le monde : plutôt crever que de perdre une parcelle de confort.

 

Pourquoi ce début de diatribe ? C’est simple : à chaque ligne, mon journal bruit (3ème personne du singulier du malheureux abandonné verbe bruire, régulièrement estropié par les journalistes, dont l’ignorance crasse le ramène régulièrement à un vulgaire verbe du 1er groupe, en disant sans prendre des coups « la ville bruisse bruit ») des rumeurs les plus folles : fontes des glaciers alpins et himalayens, de la banquise, de la calotte glaciaire du Groenland et de l’Antarctique ! Le Côtes du Rhône au Spitzberg, c'est pour bientôt ! Les poissons et les fleurs migrant vers le nord pour retrouver l’eau froide et l’air frais qui leur conviennent ! Les cyclones succédant aux tornades lancés à la poursuite des typhons qui courent après les ouragans ! Réchauffement climatique par-ci ! Réchauffement par-là ! Les gens de radio n’ont que ce mot à la bouche en ce moment.

 

Je laisse de côté le pillage des forêts primaires en Amazonie, à Bornéo et au Guatemala pour les remplacer par des kilomètres carrés de soja OGM ou de palmier à huile. Je laisse de côté les usines à bestiaux et la stérilisation des sols par l’agriculture chimique, mécanique et industrielle. Je laisse de côté la pollution antibiotique massive des viandes que nous mangeons. Je laisse de côté les phosphates, bisphénols, glyphosates, néonicotinoïdes, phtalates et autres perturbateurs endocriniens dont sont gorgés nos aliments, et dont certains font changer de sexe les poissons de nos rivières (en attendant mieux). Allez, je suis bon prince : je laisse aussi de côté les particules fines.

Je ne vais pas non plus énumérer les preuves du réchauffement de l’atmosphère sous les coups du CO2, du CH4 et, pourquoi pas du NF3 (charmante créature, 17.000 fois plus puissante que CO2, son petit copain de bac à sable, qui apparaît dès qu’on cause de cristaux liquides, de cellules photovoltaïques, d’écrans plats, de micro-circuits électroniques, … enfin, tout ce qui fait « dernier cri »). 

C’en est au point que le simple mot « réchauffement » a désormais acquis la stature démesurée d’une star mondiale, sur le destin de laquelle le « concert des nations » vire au même étripage cacophonique que celui auquel avait donné lieu la première de Déserts, d’Edgard Varèse, en 1954 au théâtre des Champs-Elysées. Au point même d’en occulter le drame véritable qui se joue derrière le « gros doigt grondeur » d'un mot derrière lequel il est devenu si commode de se cacher l’énorme vérité. 

 

Seuls quelques allumés du cigare à vapeur (de contrebande) s’obstinent à contester l’évidence : la Terre se dirige plan-plan vers l’été perpétuel. Combien de degrés en plus attendent l’humanité au coin du bois pour lui faire le coup du père François ? Deux ? Quatre ? Davantage ? Les experts débattent. Les politiques bêlent de grandes intentions et de bons sentiments (rappelez-vous Chirac : « La maison brûle, et nous regardons ailleurs »).

 

Voilà ce que je dis, moi.

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