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dimanche, 17 décembre 2023

PETIT TOUR AUX OUBLIETTES

LE MOIS DE JANVIER 2023 COMME SI VOUS Y ÉTIEZ (ENCORE).

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Je me suis amusé à scanner les titres de "une" que le journal Le Monde a consacrés à l'actualité brûlante du mois de janvier 2023. Il en manque deux ou trois mais, grosso modo, le panorama est à peu près complet (et dans l'ordre des dates). On se souviendra de la frénésie d'alors autour des retraites (sept occurrences), loin devant l'Ukraine (trois apparitions). A chacun de voir ce que tout ça est devenu et ce qu'il faut en penser. Je propose trois options.

a - Et tout le reste est littérature.

b - On pourrait dire, ô dieu, bien des choses en somme.

c - Le temps s'en va, le temps s'en va, ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons.

Je refuse de donner les noms des auteurs.

vendredi, 23 juin 2023

DARMANIN, SOULÈVEMENTS, BLACK BLOCKS

Petit additif au billet paru hier ici même.

Il va de soi que la dissolution des Soulèvements de la terre n'a aucun sens, étant donné que ce "mouvement" n'a aucune structure, si ce n'est celle de la juxtaposition purement horizontale de groupements et d'individus infiniment divers, voire dépareillés, et dont la seule et unique motivation pour figurer sous l'étiquette qui vient d'être "dissoute" par Darmanin est de se préoccuper d'une infinité de manières différentes de l'avenir de la planète et de l'humanité.

A ce propos, un petit mot sur les Black Blocks (certains disent LE Black Block, pourquoi pas). Il me semble évident de constater que l'action de ces anonymes (peut-être pas anonymes pour tout le monde, après tout) s'est mise objectivement au service de la politique gouvernementale, et qu'ils offrent à Darmanin, Borne, Macron et consort une AUBAINE pour rayer d'un trait de plume — autrement dit sur le papier — et faire disparaître de leur paysage mental tout ce qui apparaît comme une intolérable opposition à la politique "équilibrée", "juste" et "constructive" qu'ils entendent mettre en œuvre. 

C'est pourquoi il importe de considérer les Black Blocks — quoi qu'ils puissent en dire !!!— comme des ennemis du combat environnemental (et pas seulement), un gang de saboteurs d'une grande cause, une clique de casseurs de perspectives, une mafia de bousilleurs d'espoir, bref : comme une forme de banditisme au service des puissants de ce monde, auxquels ils offrent sur un plateau l'occasion rêvée de persister dans le déni des menaces qui pèsent sur notre avenir. A cause de ces malfaiteurs, c'est sur le profond mouvement de fond d'une société, voire d'une civilisation, que retombe l'entier du discrédit.

***

Note : je ne m'attarde pas sur la question piégée de la "violence" : je fais la différence entre la clé à molette utilisée pour déboulonner je ne sais quelles installations contestées (mettons Sainte-Soline) et la barre de fer ou la boule de pétanque, dont on ne sait pas trop a priori ce qu'elles viennent faire dans une manifestation de protestation résolument pacifique.

jeudi, 22 juin 2023

LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE

Ainsi, notre valeureux ministre de l'Intérieur, monsieur Gérald Darmanin, a fini par le débusquer, le redoutable ennemi public de notre bien-aimée République Française. Les têtes pensantes de ce groupuscule de dangereux activistes s'appellent par exemple Philippe Descola, obscur et détestable anthropologue à la bibliographie universitaire longue comme le bras.

On trouve aussi, parmi ces individus louches qui menacent la paix de nos foyers tout en s'apprêtant sans aucun doute à « égorger nos fils et nos compagnes », des gens aussi peu recommandables que le nommé François Jarrige, qui se dit historien pour avoir co-écrit La Contamination du monde - Une histoire des pollutions à l'âge industriel (Seuil, 2017), redoutable brûlot anti-progressiste.

On trouve enfin et surtout toute une nébuleuse de groupes, organisations et autres rassemblements qui osent s'élever contre l'audacieuse et intrépide volonté d'inaction climatique du président français, de sa première ministre et de son gouvernement.

Quoi qu'il en soit, il n'en menait pas large, notre ministre de l'Intérieur, quand il s'est aventuré, pour annoncer leur dissolution immédiate, dans la tanière où ont coutume de se rassembler les comploteurs avant de s'abattre en rangs serrés, comme un nuage de criquets pèlerins, sur les fertiles champs de nos généreux agriculteurs — je veux parler de ces patrons des industries agro-alimentaires réunis au sein de la F.N.S.E.A., vivier où bouillonnent les innombrables innovations qui permettront - n'en doutons pas un seul instant, voyons ! - à tous les Français de se nourrir au moindre coût et dans le respect absolu des normes environnementales en vigueur.

 

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dimanche, 11 juin 2023

LA BATAILLE DES RETRAITES ...

... REVUE ET CORRIGÉE PAR GAZZOTTI.

Ce qui suit se voudrait une Allégorie : le rôle de la loi portant l'âge légal à 64 ans serait ici incarné par le cobaye, que l'on voit mettre en pièces (n°2) l'ancienne loi, avant d'être poursuivi et sauvagement agressé en plusieurs épisodes épiques par la haine de tous ceux qui ne voulaient pas d'une réforme « inutile et injuste », mais sauvé des griffes de cette opposition par l'obstination imperturbable du président Macron et du gouvernement de Mme Borne.

1
Mise en place du complot anti-64 ans.

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2

L'ancienne loi sur les retraites a déjà volé en éclat.

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3

Dépôt brutal d'un millier d'amendements.

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4

Gros effort d'obstruction du travail parlementaire par l'opposition.

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5

L'opposition ne recule devant aucun moyen pour parvenir à ses fins.

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Même les moyens les plus brutaux.

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La loi va-t-elle être votée ?

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8

Apparition de l'article 49-3 dans le paysage.

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9

Force reste à la volonté du gouvernement, qui a réussi à imposer sa loi.

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***

Toutes les vignettes ici présentes sont issues de l'excellente page 10 du volume 5 des aventures du lieutenant Soda (vous savez, le flic dont la mère persiste à croire qu'il est pasteur), Fureur chez les saints, de Tome au scénario et Gazzotti au dessin. 

vendredi, 19 mai 2023

UNE BELLE DIVISION DU TRAVAIL

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Le Canard enchaîné, 17 mai 2023, titre d'un dessin de Lefred-Thouron (voir hier).

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Journal Le Monde, 18-19 mai 2023, titre d'article en page 10.

***

On voit bien le sens de tout ça : à l'une le sale boulot, à l'autre les tâches nobles et utiles. Accessoirement, on se dit aussi que l'impératif de renouer ne se présente qu'après qu'il y a eu rupture. Ça interroge. 

jeudi, 18 mai 2023

ELISABETH BORNE VEUT RENOUER ...

... AVEC LES SYNDICATS.

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MAIS LA PREMIÈRE MINISTRE EST-ELLE BIEN SINCÈRE ?

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IL EST PERMIS D'EN DOUTER, COMME LE MONTRE LA PHOTO CI-DESSOUS, PRISE HIER A L'HÔTEL MATIGNON !!!

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IL SEMBLERAIT QUE LES SYNDICATS NE SE FONT PLUS GUÈRE D'ILLUSIONS SUR LA CONCEPTION QUE MACRON ET LE GOUVERNEMENT SE FONT DE « LA VOLONTÉ D'ÉCOUTE » ET AUTRES DÉSIRS DE « CONCERTATION » OU DE « DIALOGUE SOCIAL ».

***

Note : Les vignettes B.D. sont empruntées à "Ce Coquin de cocker", un album Boule et Bill de Roba, et un peu « retravaillées » par mes soins. Le dessin de Lefred-Thouron est paru dans Le Canard enchaîné du 17 mai 2023.

samedi, 15 avril 2023

L'OBSCÈNE CYNISME DE MACRON ...

... ET L'INFERNAL CULOT D'ÉLISABETH BORNE.

Ci-dessous l'image exacte de ce que pensent le Président Emmanuel Macron, sa première Ministre Elisabeth Borne et quelques autres membres du gouvernement quand ils déclarent qu'ils « entendent les plaintes des Français », qu'ils « sont à l'écoute », que leur « porte est ouverte », qu'ils veulent « renouer le dialogue social », qu'ils veulent « remettre le pays sur le chemin de la concorde » et autres misérables fadaises qui sont autant de foutages de gueule.

Par exemple, faut-il une explication de texte pour dire aux gens comment comprendre cette phrase de la mère Borne : « Il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus », au moment où le gouvernement, ayant déjà pris la pose, la botte sur le cadavre encore chaud des syndicats, s'apprête à sabrer le champagne à l'abri des regards ? 

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Photo de Stéphane Mahé (agence Reuters) parue dans Le Monde daté 15 avril : au fond, l'entrée du ConsCons (repaire des 9 singes — oh pardon : sages — du Conseil Constitutionnel).

On ne dira jamais assez que ce genre de ConsCons livrera aux Français la même mascarade impudique en guise de surveillance scrupuleuse des textes constitutionnels, aussi longtemps que ses membres seront issus pour l'essentiel des milieux politicards dont ils font ici semblant de contrôler le travail. Ecoutez pour vous en convaincre Dominique Rousseau, authentique constitutionnaliste, lui, ou alors lisez le livre de Lauréline Fontaine La Constitution maltraitée  (Editions Amsterdam, 2023).

***

Note : Dans Le Canard enchaîné du 12 avril 2023 — article d'Hervé Martin en page 3 —, on apprend que chacun des membres du ConsCons gagne 15.000 euros nets par mois, à la suite de diverses acrobaties, embrouilles et entorses (que j'engage le lecteur à découvrir en lisant le Palmipède si ce n'est déjà fait) où tout un monde de complicités diverses se ligue pour empêcher le sort ordinaire des gens ordinaires de s'abattre sur d'aussi augustes personnages. 

samedi, 08 avril 2023

LES FARCEURS DU CONSCONS....

..... OU : LES "CAVALIERS LÉGISLATIFS".

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Dessin de Diego Aranega paru dans Le Canard enchaîné du 5 avril 2023, en illustration de l'article d'Hervé Liffran "Macron se montre très cavalier avec le Conseil Constitutionnel".

Dans Le Canard enchaîné cette semaine, un article tout à fait intéressant et révélateur de la comédie que nous jouent les gouvernants, les députés-et-sénateurs actuels, ainsi que les différents acteurs qui s'agitent autour de la question, à propos des recours adressés au Conseil Constitutionnel (que j'abrège en ConsCons, ne pas confondre avec Couscous, quoique) par "l'Opposition" (je pouffe) au sujet de la loi "retraites".

D'un côté du ring, le ConsCons, très à l'aise dans son rôle de juge impartial chargé d'entériner ou de jeter à la corbeille les lois adoptées au Parlement. De l'autre, le gouvernement, très sûr de lui et confiant dans l'impartialité de ces juges impartiaux. Et d'autant plus sûr de lui que les petits malins qu'il compte dans ses rangs ont persuadé Macron et Borne de laisser passer ce qu'en langage parlementaire on nomme cavalièrement des "cavaliers législatifs".

Qu'est-ce que s'passe-t-il ? C'est quoi, ces bestioles bizarres ? Eh bien ce sont des "gâteries" (terme employé par Hervé Liffran, auteur de l'article) uniquement destinées à permettre au ConsCons de plastronner sur le devant de la scène dans son costume chamarré de "Gardien de la Constitution" (je m'esclaffe), en lui offrant sur un plateau quelques gibiers de basse-cour que ses carabines constitutionnelles n'auront aucun mal à dézinguer, sans dommages collatéraux pour personne.

Les "cavaliers législatifs" sont, nous dit Hervé Liffran, "des dispositions qui n'ont aucun rapport avec le sujet traité dans le texte en cause et sont destinées à finir dans les poubelles des gardiens de la Constitution". Cela revient à un petit jeu de "je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette", que tous les acteurs de la farce ont à cœur de jouer avec le plus grand sérieux du monde. Liffran cite l'exemple de "l'index senior" (me demandez pas, allez voir) et du "contrat de travail senior". Censurer ces deux intrus à cheval revient, selon Liffran, à « tirer l'oreille au gouvernement. Sur le thème : va pour cette fois, mais ne recommencez plus, chenapans ! ».

En d'autres temps, on aurait appelé toute cette comédie du passage "obligé" par le filtre "objectif" et "impartial" des "sages" de la rue de Montpensier : "FAIRE L'ÂNE POUR AVOIR DU SON". Aujourd'hui, tout le monde (syndicats compris, car comment remettre en question la légitimité du ConsCons ?) fait semblant d'attendre dans une fièvre ardente le verdict de ces sages en mie de pain. 

Bilan, moralité et conclusion : la réalité du rôle et de la fonction du ConsCons commence à être connue au-delà des frontières des professions juridiques. Attention, Fabius ! Attention Juppé ! Les masques tombent, è finita la commedia !

Note : Je n'en ai peut-être pas fini avec le ConsCons et ses éminents guignols.

jeudi, 06 avril 2023

BONJOUR ! C'EST NON !

BONJOUR ! C'EST NON !

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Dessin de Lefred-Thouron paru dans Le Canard enchaîné du 5 avril 2023.

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà, en un jus concentré et percutant, un excellent résumé synthétique et compendieux de la méthode appliquée par le clan bornéo-darmaniaco-dussopto-matraquo-macroniste dès qu'il s'est agi dans leur bouche de "NÉGOCIER", de "DISCUTER" et de "SE CONCERTER" avec les travailleurs de France représentés par quelques-unes de leurs principales figures syndicales.

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà comment ce gouvernement — qui s'écorche la bouche avec sa rengaine de "VOLONTÉ DE DIALOGUE" et qui ne cesse de boni-mentir avec une effarante effronterie à longueur de discours — envisage de se "METTRE À L'ÉCOUTE DES FRANÇAIS".

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà un dessin à montrer à tous les "braves" citoyens qui se précipitent pour être tirés au sort lorsqu'est annoncé un "GRAND DÉBAT CITOYEN", que ce soit sur le climat (je pouffe) ou, dernièrement, sur la fin de vie (là, ce n'est pas que je me gausse, mais la manœuvre de diversion est tellement évidente !).

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà donc l'affiche que les dirigeants et militants syndicaux devraient s'imprimer dans le crâne : il ne sert à rien d'essayer de montrer sa "bonne volonté" en acceptant de répondre aux "invitations" sous les ors des palais de la République, fussent-elles premier-ministérielles, voire présidentielles, puisque c'est pour se voir opposer d'inflexibles refus de toute remise en question.

Les décisions sont prises, circulez !!!

 

jeudi, 30 mars 2023

FRANCE : DÉMOCRATIE EN PAPIER

CONSEIL CONSTITUTIONNEL ?

C'EST QUOI, CETTE CHOSE ?

Intro. : La démocratie française va bien. Il faut que cela soit dit. A l'élection présidentielle, Emmanuel Macron s'est normalement qualifié pour le deuxième tour, ayant obtenu environ 1,5 million de voix de plus que Marine Le Pen, arrivée deuxième et pareillement qualifiée. C'est le premier qui a été élu. Il n'y a rien à dire, rien à redire, rien à reprocher : son élection est incontestable.

Après un an d'exercice du pouvoir, Emmanuel Macron tenait à ce que soit votée au Parlement une loi portant réforme des retraites et repoussant en particulier à 64 ans l'âge légal de départ. C'est chose faite, et de façon tout à fait légale, il faut que cela soit dit. Le processus s'est déroulé de façon incontestable. 

Conclusion : 1 - Que M. Macron ait été finalement élu par un peu plus de 18 millions de voix (sur 48 millions d'électeurs inscrits) n'enlève strictement rien à la légalité de son élection. 2 - Que la réforme des retraites soit passée à coups d'astuces légales, de "trucs" réglementaires ou de ruses parfaitement constitutionnelles (49.3, 47.1, 44.3 et autres) ne change rien à l'affaire : la loi a été adoptée. Il n'y a rien à dire, à redire ou a reprocher. Tout ce qui est écrit et entériné selon les règles de la République a été respecté. C'est qu'on ne plaisante pas avec les formes écrites de la République.

Que le peuple français dans sa grande majorité, le peuple de chair, d'os et de sang ait exprimé sa réprobation (sondages, manifestations, etc.), cela ne compte pas, et même, cela n'a aucune existence, puisque cela n'est régi par aucun texte officiel et aucune loi républicaine. 

Corollaire : sur le papier, toutes les formes ont été respectées. J'ai bien dit : sur le papier. La démocratie française est devenue une démocratie de papier. Une démocratie de pure forme : de même qu'il suffit d'un électeur inscrit sur cinq (un peu plus de 20%) pour valider la présidence Macron. En filigrane et en creux, toutes les déclarations d'Elisabeth Borne et d'Olivier Dussopt, impavides devant micros et caméras, sont une confirmation de cette évolution : la démocratie française va bien, à condition que l'on ne considère que la lettre, que les formes, que les textes, que le PAPIER.

Si l'on en reste à cet aspect des choses, Macron a parfaitement raison. Mais s'il dit respecter la lettre à la lettre, curieusement, jamais l'ancien élève du philosophe Paul Ricœur n'invoque l' "esprit des lois", et jamais les bonshommes dont le papier adopté va modifier les conditions d'existence en profondeur. Conclusion : Emmanuel Macron est un président en papier. Et à ses yeux, les Français sont des figures en papier, ils n'ont pas plus d'existence que des personnages de dessin animé.

Même chose pour le présent recours incantatoire aux délibérations, à la réflexion et aux décisions du CONSEIL CONSTITUTIONNEL.

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On nous dit, on nous serine, on nous bassine, que dis-je : on nous méga-bassine avec la loi de réforme des retraites, jamais votée par les députés, mais qui entrera très légitimement en vigueur à la rentrée si rien ne s'y oppose sur le plan légal. C'est pourquoi tout le monde — Elisabeth Borne, Emmanuel Macron, Olivier Dussopt, Gérald Darmanin (lui, c'est au nom de la matraque, du gaz lacrymogène, de la grenade de désencerclement et du célèbre L.B.D.), Philippe Martinez, Laurent Berger et tutti quanti — attend fiévreusement la délibération et la décision du Conseil Constitutionnel de valider ou non la loi en tout ou en partie.

Mais c'est quoi, cette sorte de Haute Autorité qui veille à la conformité des textes de loi à la Constitution ? On a l'impression que cette instance est doté d'une sorte d'infaillibilité. Or, si l'on regarde de près la façon dont elle est constituée (je veux dire : dont les membres sont nommés), et le C.V. de chacun de ses neuf membres, on est amené à se poser des questions. Entendons-nous : l'image complaisamment véhiculée par les médias, les journalistes et les institutions elles-mêmes est celle d'une instance complètement indépendante, autonome, voire totalement neutre. Ben moi, je dis : MON ŒIL !!!

D'abord parce que les dignes personnalités qui composent le Conseil Constitutionnel sont nommées soit par le Président de la République, soit par le Président de l'Assemblée Nationale, soit par le Président du Sénat. Si l'on voulait faire douter avant tout examen de la neutralité de ce "Conseil", on ne s'y serait pas pris autrement : que des autorités politiques pour décider de qui siégera autour de la table des "gardiens de la Constitution", est-ce bien sérieux ?.

Ensuite parce que, parmi les membres actuels, on ne compte déjà pas moins de cinq politiciens, figures plus ou moins célèbres et à la carrière plus ou moins fulgurante : Jacques Mézard, François Pillet, Alain Juppé (photo : n° 2, 3 et 5 au deuxième rang), Jacqueline Gourault (la grosse dame sur la photo) et bien sûr le trop connu Laurent Fabius. Corinne Luquiens n'est pas une politicienne à proprement parler, mais elle connaît les dessus, les dessous, les dedans et les arrière-boutiques de la vie politique française, puisqu'elle navigue dans l'Administration de l'Assemblée Nationale depuis 1975, dont elle a grimpé tous les échelons jusqu'à en devenir la cheftaine.

Allons vite : les trois derniers — Michel Pinault, François Seners, Véronique Malbec — sont des hauts fonctionnaires, dont les carrières, on s'en doute, sont fortement tributaires de ceux qui exercent le pouvoir au sein des Administrations où ils sont nommés. Comme l'écrit Henri Laborit quelque part dans Eloge de la fuite : ceux qui atteignent le sommet d'une hiérarchie sont presque forcément ceux qui ont donné tous les gages possibles pour légitimer cette hiérarchie. Ce qui jette un drôle de jour sur cette "Autorité" soi-disant "indépendante".

Une observation globale : pas un seul vrai spécialiste de "Droit Constitutionnel" pur et dur, genre Guy Carcassonne ou Dominique Rousseau. Cela me fait exactement penser à la façon dont est composée l'instance chargée de contrôler l'action de policiers, dont tous les membres ont à voir de près ou de loin avec les corps de la police, et dont l'indépendance peut à bon droit être contestée quand il est question de violences policières.

Grosso modo, le Conseil Constitutionnel comme l'I.G.P.N. fonctionnent en vase clos. Si j'étais tendancieux, j'irais peut-être jusqu'à comparer à la façon dont fonctionne une mafia : on reste entre soi, et malheur à qui se met en travers. Mais à Dieu ne plaise, loin de moi l'idée de suggérer de telles hypothèses, je reste calme et objectif, vous pensez bien, et je n'insiste pas.

Faisons donc confiance à l'I.G.P.N. pour examiner en toute objectivité les plaintes déposées contre les policiers pour "violence avec arme par personne détentrice d'une autorité". Sur le papier, soyons sûrs qu'il n'y aura rien à dire, à redire, à reprocher. Nul doute aussi que le Conseil Constitutionnel avalisera pour l'essentiel la loi sur les retraites. 

Macron s'accroche au papier qui l'a nommé Président : Macron est un président en papier. La démocratie française s'accroche aux papiers qui l'affirment en tant que démocratie. La démocratie française sera sauvée.

SUR LE PAPIER.

jeudi, 09 mars 2023

LA RÉFORME DES RETRAITES

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Avec un grand courage et une immense énergie —et sans attendre une éventuelle panthéonisation de ses restes mémorables —, Gisèle Halimi, la grande féministe, proteste à sa façon contre le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans, suite au vote par les sénateurs de l'article VII de la loi voulue par le président Macron et le gouvernement de Mme Borne, fidèlement assistés par Les Républicains de M. Retailleau et consort, nouveaux godillots du pouvoir auquel ils s'opposaient encore farouchement quelques jours auparavant. 

samedi, 09 juillet 2022

FRANCE : L'ART DU COMPROMIS EN POLITIQUE

MINISTRES DU GOUVERNEMENT D'ÉLISABETH BORNE CHERCHANT UN TERRAIN D'ENTENTE AVEC LES PARTIS D'OPPOSITION.

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mercredi, 06 juillet 2022

LA REVUE DE DEUX MONDES ...

... PAS FAITS POUR SE RENCONTRER.

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Photo prise le 4 juillet par Jean-Claude Coutausse : "Emmanuel Macron, entouré par les membres du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne, dans le parc du palais de l'Elysée". L'article de Claire Gatinois expose dans une analyse subtile tous les recoins des calculs et raisonnements du président pour préserver son équilibre mental (je plaisante, évidemment).

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Photo prise le 22 juin par Bruno Amsellem, de l'agence "Divergence" : "Des membres de Solidarité Paysans s'entretiennent avec Annick et Didier (de dos), agriculteurs, dans la Loire, le 22 juin". L'article de Camille Bordenet nous fait toucher du doigt la dure et vraie réalité du métier de paysan (là, il est clair que je ne plaisante pas). 

Deux articles parus dans le journal Le Monde daté "mercredi 6 juillet 2022".

Notez que c'est à la résidence du président de la République que la chorale gouvernementale vient poser pour la photo, et non à l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre, comme le voudrait la division du travail prévue par la Constitution de la Vème République. En toute logique, Elisabeth Borne devrait figurer au centre du groupe. Cela montre bien où Emmanuel Macron entend placer le vrai ressort du pouvoir. Je pose la question : "Qu'est-ce que ça change par rapport au premier quinquennat ?"

Rien. Cela veut dire que les agriculteurs continueront à se suicider doucement ; que les médecins des hôpitaux, en particulier psychiatriques, continueront à se taper la tête contre les murs à remplir des tableaux excel de centaines de codes cabalistiques inventés par des cabinets de conseils payés avec de l'argent public pour améliorer la rentabilité des services hospitaliers ; que l'école, le collège, le lycée et l'université français continueront leur irrésistible dérive vers un chaos de connaissances distribuées par un corps professoral de plus en plus déboussolé, médiocre et mal payé ; que la police continuera à éborgner à coups de LBD les ahuris qui auront la mauvaise idée de défiler dans la rue pour protester, avec ou sans gilet jaune sur le dos ; ... et puis toutes sortes d'autres choses aussi distrayantes que les Français sont sûrement avides de découvrir. 

mardi, 21 juin 2022

COMMENT GOUVERNER ...

... AVEC DES DÉPUTÉS INGOUVERNABLES ?

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Mais ça pourrait aussi être le conseil des ministres.