jeudi, 22 juin 2023
LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE
Ainsi, notre valeureux ministre de l'Intérieur, monsieur Gérald Darmanin, a fini par le débusquer, le redoutable ennemi public de notre bien-aimée République Française. Les têtes pensantes de ce groupuscule de dangereux activistes s'appellent par exemple Philippe Descola, obscur et détestable anthropologue à la bibliographie universitaire longue comme le bras.
On trouve aussi, parmi ces individus louches qui menacent la paix de nos foyers tout en s'apprêtant sans aucun doute à « égorger nos fils et nos compagnes », des gens aussi peu recommandables que le nommé François Jarrige, qui se dit historien pour avoir co-écrit La Contamination du monde - Une histoire des pollutions à l'âge industriel (Seuil, 2017), redoutable brûlot anti-progressiste.
On trouve enfin et surtout toute une nébuleuse de groupes, organisations et autres rassemblements qui osent s'élever contre l'audacieuse et intrépide volonté d'inaction climatique du président français, de sa première ministre et de son gouvernement.
Quoi qu'il en soit, il n'en menait pas large, notre ministre de l'Intérieur, quand il s'est aventuré, pour annoncer leur dissolution immédiate, dans la tanière où ont coutume de se rassembler les comploteurs avant de s'abattre en rangs serrés, comme un nuage de criquets pèlerins, sur les fertiles champs de nos généreux agriculteurs — je veux parler de ces patrons des industries agro-alimentaires réunis au sein de la F.N.S.E.A., vivier où bouillonnent les innombrables innovations qui permettront - n'en doutons pas un seul instant, voyons ! - à tous les Français de se nourrir au moindre coût et dans le respect absolu des normes environnementales en vigueur.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérald darmanin, emmanuel macron, élisabeth borne, les soulèvements de la terre, dissolution, politique, société, france, philippe descola, francois jarrige, bande dessinée, les aventures d'astérix, astérix le gaulois, astérix en corse, goscinny et uderzo, jarrige la contamination du monde
lundi, 27 septembre 2021
UNE BD ANTISEMITE ???
J'ignore si les aventures dessinées de Barbe-Rouge le pirate, de son fils Eric, de Baba le noir et de Triple-Patte l'unijambiste sont encore lues et appréciées par les jeunes générations. J'imagine que les "mangas" leur dévorent davantage d'argent de poche que ces vieilleries juste bonnes pour quelques collectionneurs fétichistes, nostalgiques et maniaques.
Cela dit, elles ne se doutent peut-être pas que c'est Barbe-Rouge et ses acolytes qui ont servi de modèles aux infortunés pirates qui se font régulièrement casser la figure et le navire dans les aventures d'Astérix. Goscinny se moque gentiment de ses amis en mettant dans la bouche de Triple-Patte, après chaque naufrage, des formules latines qui exaspèrent le pirate et en faisant prononcer à l'africaine les "r" par Baba le noir (comme dans la BD Barbe Rouge). On peut compter sur le crayon d'Uderzo pour donner le maximum d'effet à ces coups de pattes amicaux.
J'adore le "B'''''''''''''! Elle est f'oide" p'ononcé pa' Baba. Triple-Patte, lui, en profite pour citer Virgile (Georgiques) : « Ô trop heureux les paysans, s'ils connaissaient leur bonheur ! ».
Quoi qu'il en soit, me replongeant dans quelques volumes des aventures du héros conçu et scénarisé par Jean-Michel Charlier au début des années 1960, et dessiné par Victor Hubinon, j'ai retrouvé sans trop de plaisir les scénarios tarabiscotés de Charlier, que j'ai trouvés bourrés de tics, de tocs et de trucs narratifs, confortablement ancrés sur la grande lutte éternelle du Bien et du Mal, selon un schéma très nettement manichéen.
Les méchants barbaresques raffolent des femmes blanches, qu'ils se procurent lors d'inqualifiables actes de piraterie pour en faire un pitoyable gibier de harem ou en tirer rançon. Inqualifiable ! Que fait Sarkozy ?
C'est sur le même schéma, au moins dans les débuts, que Charlier conçoit les aventures de Tanguy et Laverdure (dessin Victor Hubinon) [erratum : c'est Uderzo qui s'y colle, voir le commentaire de Guy], celles de Buck Danny (dessin Victor Hubinon) ou celles, tout aussi connues, du lieutenant Blueberry (dessin Giraud, alias Gir, alias Moebius). Le western, l'aviation, la mer : la trinité des préférences de Jean-Michel Charlier, l'unicité de ses schémas narratifs. Toute une époque.
Le traître en train de vendre son baratin au jeune héros sans peur et sans reproche.
Comme si le scénariste prolifique voulait faire entrer dans le crâne de ses jeunes lecteurs (il écrivait pour la revue Pilote) cette idée que le monde se divise en deux : les forces du Bien opposées à celles du Mal. Etant entendu que le héros incarne les premières et qu'il déjoue toujours les plans forcément machiavéliques tramés par les méchants. Mais après combien de contorsions et sinuosités scénaristiques.
Regardez avec quel courage le héros blond se lance à l'assaut du navire des infidèles !
On se souvient que le président des Etats-Unis George W. Bush, lui-même imprégné de cette grande Vérité de Bande Dessinée ("Axe du Bien contre Axe du Mal"), a mis en pratique ce principe ô combien rudimentaire et enfantin dans la réalité terriblement complexe du Moyen Orient : on voit encore le merdier que ça a donné. Mais enfin, restons dans l'innocent passe-temps destiné à la jeunesse : la BD.
Même si la gamme des couleurs ne laisse aucun doute sur le camp dans lequel se rangent les deux personnages, ne pas confondre le traître et le méchant. "Méchant" est la catégorie englobante. En règle générale, le méchant (Ruggieri, en noir) est plus "politique", donc plus calculateur, il lui arrive même d'avoir de la classe. Alors que le traître (Guglielmo) est essentiellement un fourbe, qui n'a que des préoccupations basses, immédiates, expéditives et sordides. Notez qu'on ne trouve nulle part dans la BD une allusion au fait que Guglielmo est juif, mais le dessin se charge de nous le faire comprendre.
On reconnaît la signature de Jean-Michel Charlier à ceci : la présence systématique d'un traître dans le camp du Bien (selon la maxime rebattue « Il n'y a pas de guerre sans traître »), compensée assez souvent par l'imprévisible adjuvant d'un sauveur qui, œuvrant dans l'ombre du camp du Mal, permettra au prix de sa vie au héros d'échapper "par miracle" au piège dans lequel son courage intrépide l'a jeté. Soyons juste : les traîtres de Charlier arrivent rarement à l'âge d'une tranquille retraite, surveillés de près et toujours rattrapés par les agents de la justice immanente.
Le dessin d'Hubinon charge la barque de l'agent double, vous ne trouvez pas ? Ça vaudrait presque l'usurier Gobseck de Balzac : le port de tête, le regard en dessous, le nez, le sourire sardonique, le sourcil charbonneux, la dentition : tout y est.
Je n'énumérerai pas les nombreux méchants qui vont se trouver sur la route d'Eric, le fils du pirate, dans la série de quatre albums tournant autour de la libération de Caroline de Muratore des griffes des barbaresques, d'Alger à la Sublime Porte (Khaïr le More, La Captive des Mores, Le Vaisseau de l'Enfer, Raid sur la Corne d'Or).
D'abord le profil, ensuite le collier de barbe : Hubinon met les points sur les "i".
Je précise que Caroline est la petite-fille du duc de Mantoue, et l'unique héritière de son énorme fortune. Je me contenterai d'isoler le personnage de Guglielmo Mossi, citoyen peut-être vénitien, peut-être maltais, détestable faux-jeton, agent double et dangereux espion au service des barbaresques, doublé d'un être cupide et moralement veule, qui mange à tous les râteliers.
La Justice Immanente est en marche : Baba, Eric et Triple-Patte ont retrouvé Guglielmo, qui ne s'y attendait pas, et s'apprêtent à lui faire payer au prix fort sa traîtrise. Notez qu'il ne reste pas grand-chose du collier de barbe, mais que le profil n'a rien perdu de ses protubérances.
Hubinon, en dessinant la tête de Guglielmo n'avait sans doute pas de mauvaises pensées, mais je m'étonne qu'elle n'ait pas mis en alerte les ligues de lutte contre l'antisémitisme. Le dessinateur Jijé, quand il reprend les personnages dans La Corne d'Or, rend presque présentable la figure du traître, qui n'en garde pas moins la tête dans les épaules et le regard par en dessous.
Note : il y aurait beaucoup à dire de l'image donnée de l'islam et des musulmans (ici "quinze renégats") dans les scénarios de Charlier. Ce sera pour une autre fois.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bande dessinée, jean-michel charlier, revue pilote, victor hubinon, barbe rouge, tanguy et laverdure, blueberry, buck danny, george w. bush, axe du bien axe du mal, uderzo, goscinny, les aventures d'astérix
samedi, 18 avril 2020
TENTATIVE DE DÉCONFINEMENT
BANDE DESSINÉE : QUELQUES RÉPLIQUES MÉMORABLES
POUR FAIRE COMME TONTON GEORGES (BRASSENS !) :
« En rigolant,
Pour faire semblant
De n'pas pleurer ».
(C'est dans Mon Vieux Léon).
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3 - GOSCINNY
Supposant assez connues d'un public normalement cultivé les bandes dessinées sorties des plumes de René Goscinny et Albert Uderzo, j'ai jugé inutile, oiseux et superfétatoire d'indiquer de quel album était tirée chaque vignette.
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Ci-dessus et ci-dessous, simples clins d’œil en passant (bleu de Prusse, soutient mordicus). A propos de Jeux olympiques, je ne suis pas mécontent de la tournure prise par les événements actuels.
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GAROVIRUS
Et si j'ajoute l'image suivante, ce n'est pas à cause de la réplique, mais évidemment à cause du nom du gouverneur de Condate (Rennes), lié aux circonstances. On trouve GAROVIRUS dans Astérix chez les Helvètes. Et je garde précieusement le nom du "traiteur romain" de Garovirus : Fellinus en "traiteur pour orgies", je ne suis pas sûr que Federico Fellini n'aurait pas aimé..
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, goscinny, uderzo, astérix, obélix, les aventures d'astérix, astérix et cléopâtre, le tour de gaule d'astérix, astérix le domaine des dieux, astérix et les goths, astérix le bouclier arverne, astérix en hispanie, astérix aux jeux olympiques, astérix chez les helvètes, federico fellini, georges brassens, brassens mon vieux léon, coronavirus, covid-19, sars-cov-2, pandémie, confinement
jeudi, 26 mars 2020
FRATERNITÉ ASTÉRIX
GOSCINNY ET UDERZO, LES DEUX INSÉPARABLES.
René ΓΟΣΚΙΝΝΥ et Albert ΥΔΕΡΖΟ en bas-relief se traitant (en caractères grecs) de "despote" (ΔΕΣΠΟΤΗΣ) et de "tyran" (ΤΥΡΑΝΝΟΣ, dans Astérix aux jeux olympiques, p.29) : les auteurs ne sont pas spécialement analphabètes.
Ci-dessous, Uderzo s'est fait la gueule de Laverdure. Ça en dit long comme le bras à ceux qui connaissent.
(petit exercice de révision des classiques : fastoche, j'ai respecté l'ordre de parution des albums, ici il y en a vingt-quatre : ceux que les deux compères ont réalisés ensemble, avant que Goscinny lâche brutalement la rampe)
Mine de rien, le banquet final, c'est une vraie trouvaille. La fraternité, telle que la rêvent Goscinny et Uderzo, n'est pas un besoin : elle est une nécessité.
Moralité, les Français savent quel usage il faut faire de la surpopulation des sangliers, sanglochons et autre cochongliers : il faut les MANGER.
Si possible rôtis, ... et ensemble.
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J'aimerai diantrement être du festin quand tous les PERSONNELS DE SANTÉ pourront enfin souffler.
Juliette, tiens bon : le petit Macron vient de découvrir le monde, l'hôpital et sa basse réalité ! Il promet un PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR L'HÔPITAL. Il l'a dit, il l'a promis, il s'est engagé. On verra ce qu'il en sera dans la basse réalité !
09:02 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, astérix et obélix, les aventures d'astérix, albert uderzo, rené goscinny?personnels de santé, soignants, infirmiers, médecins, aides-soignants
mercredi, 25 mars 2020
ALBERT UDERZO N'EST PAS MORT ...
... SON ŒUVRE RESTE.
Les deux compères des Aventures d'Astérix (Astérix et la rentrée gauloise). Goscinny est mort le 5 novembre 1977.
On apprécie l'ambiance : vraiment "bretonne".
Le banquet final du Tour de Gaule d'Astérix. Tout un programme, et ... de circonstance.
Les deux compères présentant Obélisc'h à l'équipe de Pilote. Ils l'ont rencontré alors qu'il se promenait, lui aussi, sur les quais d'un petit port breton. Il ne se sépare jamais de sa "chose en pierre" qui "prend la place de deux personnes". Un très ancien parchemin (ci-dessous) rappelle les armoiries, ainsi que la fière devise de sa très illustre lignée.