jeudi, 04 juillet 2024
JEAN-SÉB. ...
... L'ÉVEREST.
J'ai déjà raconté ici comment je suis venu à faire très tôt de l'écoute de la musique un aliment auditif aussi indispensable et vital que l'air que je respirais. Cela se passait (j'avais entre 6 et 7 ans) au 39, cours de la Liberté à Lyon, chez le docteur où j'étais en pension provisoire, assortie d'une éphémère inscription à l'école Ozanam, bourrée de soutanes, de "tables vertes" et de pupitres à abattant.
Donc, sur la commode de la chambre de mes grands-parents, le tourne-disques et, dans le grand placard aux portes coulissantes, les 78 tours et 33 tours (on ne disait pas encore vinyles). A tout seigneur tout honneur : sur le Teppaz, l'Etude opus 25 n°11 de Chopin (par Braïlowski ?), avec ses cascades fluides à la main droite virevoltant et dansant autour de la solide armature du thème structurant. Pas loin derrière, l'ouverture de Tannhäuser avec ses deux cors (et une clarinette basse, me semble-t-il). J'ai fait sur ces deux une authentique "fixation".
Première mesure de l'Etude op.25 n°11 de Chopin (après les quelques mesures de l'introduction).
Sans exagérer, ces deux-là, mes "œuvres princeps" en quelque sorte, je les remettais régulièrement vingt ou trente fois de suite, jusqu'à ce que ma grand-mère, si douce épouse de son médecin de mari, me fasse comprendre courtoisement que ça commençait à bien faire. Ce qui me fascinait, c'était de découvrir qu'on pouvait marier deux lignes mélodiques complètement différentes, sans que l'œuvre perde pour autant un seul gramme de sa force et de son charme. Les savants appellent ça "contrepoint", ou "écriture horizontale", opposée à la verticalité de l' "harmonie".
Dans le même genre il y eut aussi le fabuleux duo des flûtes au début de La Moldau de Smetana, qui mariaient leurs volutes acrobatiques. La septième de Beethoven par Furtwängler, avec le deuxième concerto de Rachmaninov par Leonard Pennario, n'est venue qu'un peu plus tard. Oh, bien sûr, en cherchant un peu, il y eut encore un certain nombre d'autres disques, mais qui ont laissé des traces moins profondes dans mon disque dur.
J'ai encore, néanmoins, dans l'oreille cette chanson gravée sur une cire illustrée en couleur, depuis longtemps perdue corps et bien : « Ah mesdames, voilà du bon fromage, voilà du bon fromage au lait qui vient du pays de celui qui l'a fait ! ». Alors là, on peut dire que voilà du texte !!! Ensuite, de fil en anguille, j'ai embrayé sur les 78 tours récupérés de je ne sais où par mes parents, dans le beau meuble Schaublorenz regroupant la radio stéréo et l'électrophone : « Qu'il fait bon chez vous, maître Pierre ! », « Les filles de Cadix » et quelques autres raretés anciennes.
Et puis les 33 tours du coffret de 10 vinyles classiques de la "Guilde du disque" qui offrait tous les grands tubes de la "grande musique" où il était question de "Mont chauve", de "Polovtsiennes", de "Danse macabre" et d' "Apprenti sorcier". Et puis la curieuse sonorité de la guitare rock d'un nommé Duane Eddy, et puis les Shadows, et puis ... et puis ... Je n'en finirais pas. J'ajoute, pour clore sur cette "entrée en musique", que je n'ai pas tardé à succomber à une autrement grave addiction : la radio. C'étaient les Grandes Ondes, et avant tout Europe N°1, avec tout ce que les variétés françaises ou anglo-saxonnes pouvaient offrir de chanteurs et de groupes yéyés, "Salut les Copains", rock, pop et chansons "à texte".
Tous ces préliminaires étaient peut-être nécessaires pour en arriver à mon entrée dans le bureau du Grand Patron, le "Saint des saints" de toute la musique européenne : tout le monde a compris, j'espère, pourquoi j'ai intitulé le présent billet "Jean-Séb.". Or, on n'entre pas dans cette cathédrale comme dans un moulin. Il faut trouver un intermédiaire qui accepte de vous introduire. L'ambassadeur qui m'apporta la convocation s'appela, je n'ai pas honte de le dire, Jacques Loussier.
Comment ce "Play Bach n°1" s'est-il retrouvé à inaugurer ma collection ? J'ai oublié. J'avais 16 ans, mes parents, qui voulaient sans doute favoriser mon goût visible, audible et prononcé pour la musique, m'avaient offert un imposant électrophone stéréo Philips, dont le couvercle était constitué par deux hauts-parleurs à brancher et à disposer de telle et telle manière.
Quand j'ai entendu pour la première fois le pianiste jouer le "Prélude n°1", et surtout quand il attaque le tempo accéléré où, avec ses complices Garros et Michelot, il métamorphose l'imperturbable régularité en un morceau diablement syncopé, comme le font les jazzmen dans leurs improvisations, je me suis dit aussitôt qu'un monde s'ouvrait à ma curiosité. Qu'est-ce que c'était que cette musique qui autorisait qu'une telle modernité pût impunément s'en servir sans dénaturer pour autant les bases harmoniques et mélodiques de sa composition ? Il y avait là, pour mes oreilles, quelque chose d'énorme et de profond qui s'ouvrait. C'était Jean-Sébastien !
Je me suis procuré, au fur et à mesure de leur parution, les cinq albums de "Play Bach" du trio Loussier-Garros-Michelot. Le plus étonnant, c'est qu'après six décennies, ils figurent toujours dans ma discothèque, alors que d'autres cires estimables se sont perdues en route. Oh, certes pas dans l'état neuf où je les avais trouvés, mais encore assez nets pour passer sans trop de désagréments sur la platine vinyle. Et si je ne les écoute plus aujourd'hui avec l'émerveillement de la découverte, j'y prends encore un plaisir extrême.
Les cinq disques qui ont ouvert mes oreilles aux fondamentaux universels de la musique européenne.
Pour être franc et complet, il faut que j'ajoute l'autre clé artistement ouvragée qui ouvre sur le monde jean-sébastianesque : le groupe dirigé par Ward Swingle, grand connaisseur et grand "passeur" des œuvres du Grand Maître. J'ai nommé "Les Swingle Singers". En leur sein, on comptait Christiane Legrand, la propre sœur de Michel, ainsi que d'autres anciens membres du groupe de jazz vocal Les Double Six (dont Swingle lui-même). Le titre de leur disque : Jazz Sébastien Bach.
Quoi qu'il en soit et qu'il s'agisse du trio Loussier ou des Swingle, cette époque fut comme une rampe de lancement. Je me suis mis à guetter toutes les apparitions de Jean-Sébastien dans le paysage. Ce furent alors les "Cycles Bach" organisés dans diverses salles et églises de Lyon, auxquels j'assistais en compagnie d'Alain, un vieux pote. Nous eûmes droit, par exemple, à de grandioses Brandebourgeois dans le transept de Saint Pothin et à une grandiose Passacaille et fugue à Saint Bonaventure. Alain et moi fûmes fidèles à Bach pendant quelques années, jusqu'à ce que nos trajectoires divergeassent (oui oui, l'imparfait du subj.).
Et puis il y eut les disques. Le premier de ma centaine de vinyles "Jean-Séb." fut celui des Sonates et Partitas pour violon seul, déniché dans les bacs de La Clinique du tourne-disques, magasin de la rue Joseph-Serlin, jouées par un certain Jean Champeil.
Je dois dire que cette galette m'a percuté de plein fouet, à cause d'un morceau que tous les amateurs connaissent comme "l'Everest" du violon pour les instrumentistes : la "Chaconne", le feu d'artifice de 14 juillet qui clôt la 2ème Partita. Champeil était violon solo chez Lamoureux et soliste à l'Opéra de Paris. Certes pas le plus grand violon de tous les temps, mais c'est quand même ce deuxième ou troisième "couteau" qui m'a apporté la révélation de cet incontournable et absolu chef d'œuvre. Merci monsieur. Et puis cerise sur le gâteau : un gros cahier imprimé sur papier bible avec la partition, dont la version originale de la Ciaccona, de la main même de Bach !!!
Ci-dessus les quatre premières mesures de la "Ciaccona".
On dira sans doute que je suis entré dans l'univers Bach par la petite porte, presque la "porte de service", comme on disait à Paris autrefois. Je le reconnais sans problème et sans honte. Mais franchement, Jacques Loussier, Christian Garros et Pierre Michelot comme Grands Chambellans chargés de vous introduire dans le Salon d'Honneur en clamant votre nom, il y a pire. Bon, c'est vrai que, étant allé entendre un concert donné par le trio à la salle Molière, j'avais trouvé glaçante l'ambiance dans laquelle il s'était déroulé : tous trois dans le contrôle, très sérieux et très guindés dans leur costard noir, chemise blanche et nœud pap., pour moi qui passais régulièrement des soirées dans la cave joyeuse et enfumée du Hot Club de Lyon, ça la fichait plutôt mal.
Reste cependant la raison d'être de ce billet : le monument Jean-Sébastien, avec les innombrables ouvriers qui se chargent de l'entretenir et de le faire briller. Je pense par exemple à madame Corinne Schneider, grâce à qui le culte de cette musique perdure sur France Musique tous les dimanches matins, perpétuant pour les vieux fidèles comme moi l'action d'un Jacques Merlet, d'auguste mémoire. C'est un drôle de monument, ce « vieux Bach », comme l'appelait avec un immense respect l'empereur Frédéric II : nul jusqu'à ce jour n'a réussi à en accomplir un tour complet ni à en épuiser la substance.
Mais Jean-Sébastien Bach n'a pas besoin de l'éloge du minuscule quidam qui se permet ici de célébrer ce géant.
09:00 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, jean sébastien bach, tourne-disques teppaz, lyon, cours de la liberté, 78 tours, vinyle, 33 tours, frédéric chopin, étude opus 25 n°11, ouverture de tannhäuser, braïlowski, richard wagner, polyphonie, contrepopint, bedrich smetana, la moldau, la septième de beethoven, rachmaninov concerto piano n°2, léonard pennarion, guilde du disque, danse macabre, apprenti sorcier, unenuit sur le mont chauve, salut les copains, duane eddy, rock'n roll, jacques loussier, christian garros, pierre michelot, loussier play bach, swingle singers, christiane legrand, double six, jazz sébastien bach, ward swingle, cycle bach, saint pothin, saint bonaventure, concertos brandebourgeois, passacaille et fugue, la chaconne de bach, jean champeil, lyon salle molière, france musique, corinne schneider, jacques merlet
mercredi, 19 septembre 2012
DANS NOTRE BAIGNOIRE SONORE
Pensée du jour : « Evitons tout malentendu : il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours pour tâche d'entourer et de protéger quelque chose - l'enfant contre le monde, le monde contre l'enfant, le nouveau contre l'ancien, l'ancien contre le nouveau ».
HANNAH ARENDT
Bon, c’est sûr, après ces quelques notes qui maltraitent (si c'est possible !) la musique techno (et ses dommages collatéraux), qui passe pour une forme modernissime de la civilisation, je vais passer pour un gros « bloc », échoué par erreur du moyen âge d'une planète lointaine sur les rives lumineuses d'un nouveau paradis originel. Tant pis. D'ailleurs, puisque c'est comme ça, je vais aggraver mon cas, car c’est tout l’univers sonore qui s’impose à nous que je trouve difficile à supporter. Tenez, même le très élitiste France culture est contaminé.
On pense ce qu’on veut de monsieur MARC VOINCHET, de sa « matinale », de ses « bien sûr » obsessionnels et de sa serinette compulsive, à coups de « franceculture.fr », de ses formules toutes faites adaptées à diverses circonstances (« ladies first », « vous avez votre rond de serviette aux "matins" », ...). Il place toujours, vers la fin, un morceau de musique. Eh bien, la plupart du temps, c’est de la musique « actuelle ». Je veux dire qu’elle se caractérise par : 1 – Le Tonal ; 2 – Le Binaire ; 3 – L’Amplification électrique ; 4 – Le Boum-boum. Autrement dit, le tonal binaire amplifié boumboum.
Vous avez dit TONAL ? Do majeur (do-mi-sol), ré majeur (ré-fa dièse-la), sol septième (sol-si-ré-fa), apprend le grattouilleur de guitare débutant. C’est ça, la tonalité. Et ça rassure, parce que ça donne une idée de l’harmonie. On dit aussi « consonance ». Pour se faire une idée complète de la chose, on s'instruira durablement à visiter le Temple absolu des 24 déesses Tonalités, édifié par JEAN-SEBASTIEN BACH dans Le Clavier bien tempéré (par GLENN GOULD ou SVJATOSLAV RICHTER), qui les explore méthodiquement. La tonalité est signalée par l’armure à la clé (combien de bémols ? de dièses ?).
HOMME BINAIRE DE RODIN
Vous avez dit BINAIRE ? C’est l’homme qui marche : on n’a jamais marché à trois temps. Dansé, peut-être, mais pas marché. A la rigueur, on pourrait comparer avec le cœur qui bat ou le tic-tac de l’horloge. Là, on parle du nombre (pair) de « temps » dans la mesure (2, 4, 8).
HOMME BINAIRE DE GIACOMETTI
Le tonal et le binaire, c’est le socle de toute la musique qu’engloutissent les entonnoirs de nos oreilles à longueur de journée, dans la rue, les commerces, les bus, le métro, sans parler de la radio et de la télé. Toute la pop rock (à part quelques courants d'allumés qui lorgnent du côté de la musique contemporaine atonale) roule là-dessus depuis ses origines, aussi stridentes que soient les guitares, dissonants les accords de passage, hurlant le chanteur. Aussi fantaisistes soient les rythmes et le savoir-faire du batteur.
TOUTE la musique pop-rock, à tout prendre, se caractérise par cet aspect éminemment primitif. Disons rudimentaire si vous préférez. Je ne méprise pas. Je peux même dire que je goûte. Comme je l'ai dit récemment (à propos de littérature policière, il me semble) : « Une place pour chaque chose, chaque chose à sa place ».
La musique pop-rock est de conception très simple sur le fond, quelles que soient la virtuosité, l'imagination et le savoir-faire des musiciens et des arrangeurs, trop souvent soucieux de saturer l'espace en forme de mille-feuilles sonore. Je rappelle que le blues repose, en tout et pour tout, sur TROIS tonalités (= accords). Sa pauvreté ne l'empêche pas de donner lieu à des formes et à des styles innombrables et infiniment riches. Et que c’est de là que toute la pop-rock est sortie. Ne pas renier ses origines. Et ne pas confondre musique populaire et musique savante.
Quant à l'amplifié et au boum-boum, après le tonal et le binaire, ce n’est plus une question de conception, c’est une question de moyens. Or il faut se convaincre que l'amplification électrique n’apporte strictement rien à ce qu’il y a de strictement musical dans la musique. Surtout, elle ne donne aucun talent, contrairement à ce que croient bien des boutonneux.
Ce qu’elle fait, l'électricité ? La même chose que toutes les machines : elle se contente d'amplifier le pouvoir de l’homme. Jusqu’à donner au moindre apprenti Ten Years After (allez, soyons sincères, qui n'a pas ambitionné pour ses doigts l'avenir de ceux d'ALVIN LEE ?) une sorte de vertige quasi-prométhéen. Un vertige de puissance. Rien d’autre et rien de plus.
Par exemple, c'est l'électricité qui autorise CARLA BRUNI à se faire passer pour une chanteuse (j'ai les noms de beaucoup d'autres). Ici, vous voudriez bien une photo de CARLA pas trop habillée, hein ! Allez, je vais faire ça pour vous, bien que ça n'ait aucun rapport avec mon sujet. C'est juste pour détendre l'atmosphère. De toute façon, ça faisait longtemps. Une petite pause non musicale, quoi.
Quand au boumboum, je signale qu’il n’y avait pas de batterie dans les premiers orchestres de jazz (plus ou moins 1915, BUDDY BOLDEN, ...), ou si peu. Une grosse caisse, certes, mais peut-on faire plus basique ? Disons que c'est pour le battement du coeur, et n'en parlons plus.
La preuve ? Le talentueux batteur et chef d’orchestre CHICK WEBB (années 1930), chez qui eut l’honneur de commencer la toute jeune ELLA FITZGERALD (écoutez le délicieux, joyeux et à double fond A tisket a tasket, a little yellow basket), s’ingéniait à assurer la rythmique de tout l’orchestre comme s’il était dans la coulisse : un cœur battait, mais il fallait l’écouter pour l’entendre.
On n’est pas plus modeste et discret. Et efficace ! Ecoutez son roulement métronomique : il faut vraiment tendre l'oreille, mais s’il n’était pas là, les moineaux de l’orchestre se volatiliseraient dans la nature. Le coeur de l’orchestre de CHICK WEBB, c’est CHICK WEBB.
Aujourd'hui cette modestie n'est plus de mise. Le batteur dit aux copains : « Ôte-toi de là que je m'y mette ». Il s'agit de faire du bruit. Il est devenu (avec le chant et la guitare solo) le personnage central du groupe, il trône, il règne, comme je l’avais vu faire un soir à l'énorme DANIEL HUMAIR, qui faisait disparaître sous son Himalaya sonore le pauvre piano de l’excellent RENÉ URTREGER. Ne parlons pas de la contrebasse de PIERRE MICHELOT.
Regardez ci-dessous la muraille de tambours et de cymbales derrière laquelle se calfeutre CHRISTIAN VANDER (Magma). Et ce n'est pas le pire. Pas de « groupe » sans batteur. Pour emprunter au domaine des armes à feu, disons que la modernité a inventé la musique « à percussion centrale » (servez-vous, c'est sans droits d'auteur).
Voilà donc ce que je reproche à tous ceux qui fabriquent notre environnement auditif, et voilà, pour l’essentiel, la « musique » que s’inoculent à tour de bras, comme avec de grandes seringues hypodermiques, tous les zombies qui hantent les rues, les métros et les bus, recroquevillés derrière le rempart des écouteurs qu’ils se sont fait greffer : le tonal binaire amplifié boumboum.
Comment voulez-vous, quand on est gavé de ça jusqu'à la cirrhose des oreilles, admettre quelque maqâm, quelque râga, quelque velléité atonale, quelque gamme pentatonique que ce soit ? Banni, cher KHALED, ton oud, avec ses quarts de ton !
Prenez toutes les tendances de la musique « pop-rock » (80 % minimum, de la diffusion musicale sur NRJ et autres commerces des ondes) depuis cinquante ans. Faites abstraction de tout ce qui les différencie. Qu’est-ce qui reste ? Du tonal binaire amplifié boum-boum. Sans doute ce que les ministres de l’Education Nationale appellent le « socle commun de connaissances » ? Allez savoir.
Et que le « tonal binaire amplifié boum-boum » soit devenu l’immense toile de fond sonore de la scène où se déroulent nos existences à tous, conformément au programme de colonisation culturelle du monde (avec le cinéma hollywoodien) par les Etats-Unis, croyez-vous vraiment que le phénomène soit parfaitement inoffensif et dénué de sens ? Pourquoi les neuf dixièmes (je suis gentil) des musiciens qui se produisent sur les trottoirs tous les 21 juin ont-ils besoin de branchement électrique ?
Demandez à monsieur LES PAUL (prononcer lèss, ci-contre une Gibson Les Paul 1958) : « Je m'sens comme une Gibson. Notre train abandonne ... ». C'était le vieux DICK RIVERS qui chantait ça. N'empêche que LES PAUL est à jamais indélébile. Je crois qu'il est mort il n'y a pas si longtemps. Vieux et content. Est-ce que c'est mal, ce qu'il a fait ? Franchement, convient-il de répondre à cette question idiote ? Je m'en dispenserai donc.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carla bruni, hannah arendt, littérature, éducation, musique, pop, rock, france culture, marc voinchet, musique tonale, jean-sébastien bach, clavier bien tempéré, blues, chick webb, ella fitzgerald, jazz, batterie, daniel humair, rené urtreger, christian vander, éducation nationale, fête de la musique, ten years after, alvin lee, pierre michelot, guitare gibson, gibson les paul, dick rivers