samedi, 30 novembre 2024
DES AMIS FORMIDABLES
Le nom de Shane MacGowan ne figure pas parmi les plus connus des célébrités et des grands bonshommes, et pourtant ... On mesure parfois l'étendue et la profondeur d'une personnalité au mouvement de sympathie et même d'amour que suscite le moment où celle-ci disparaît.
Je me rappelle par exemple l'étonnement qui m'avait gagné lors des obsèques de Charles Paliard, apparemment petit curé à Saint-Priest (banlieue de Lyon) : la cathédrale Saint-Jean était bourrée à craquer de l'innombrable foule de gens simples (mais aussi de bonne société lyonnaise) dans la vie desquels le prêtre avait compté en parole, action et présence.
Et à voir les rangs serrés qui remplissaient l'église irlandaise pour rendre hommage à Shane MacGowan au moment de l'enterrer, je me suis dit que le chanteur devait avoir eu bien de l'importance. Quelqu'un qui portait pourtant la destruction sur son visage et dans sa voix (ah ces dents plantées à la diable dans cette bouche de poète !).
Lui, c'était la voix des Pogues. Il avait soixante-cinq ans. Une vilaine encéphalite a eu raison de lui. Une gueule pas possible. Il faut l'entendre chanter "Dirty old town" et voir l'état dans lequel ce véritable manifeste musical où il évoque une "vieille ville sale" met le public rassemblé dans les lieux. Un public venu pour écouter ça précisément, qui est une sorte de signature et de sommet. Et pour chanter en chœur. Et pour se remuer.
Mais ce type incroyable qui avait l'air de tituber même quand il était à jeun, il faut assister à la cérémonie que la foule de ceux qui l'aimaient ont organisée quand on a annoncé sa mort (il y aura un an après-demain 2 décembre). Bon, tout ça se déroule dans un cadre catholique après tout très irlandais, mais il faut faire avec.
Il faut surtout écouter l'extraordinaire hommage que quelques membres des Pogues (qui ont vieilli entre la vidéo ci-dessus et la suivante, on en reconnaît deux ou trois) ont tenu à rendre à leur compagnon en clôture de ladite cérémonie : une ambiance pareille dans une église catholique ? C'est juste la joie d'être là pour leur ami. Et pour cette seule et unique raison. Et c'est jouissif.
Des gueules d'enterrement comme celles-là ? Ah ben j'en redemande !
"Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
j'veux qu'on s'amuse comme des fous,
Et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse,
Quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou ?"
***
Je conseille également le beau moment offert par le grand Nick Cave, qui tenait à honorer le mort de sa présence.
09:00 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irlandaise, shane macgowan, les pogues, charles paliard, lyon, saint priest, monseigneur decourtray, dirty old town, église catholilque, et j'veux qu'on rie et j'veux qu'on danse, jacques brel, nick cave
dimanche, 25 novembre 2018
UNE MUSIQUE, DEUX CHANSONS
Le style est différent, le "message" est différent, mais la musique de l'une de ces chansons semble être inspirée de l'autre – à moins que les deux aient repris un "traditionnel". Disons qu'il y a au moins de drôles de ressemblances dans la mélodie, ainsi dans les strophes de quatre octosyllabes. A part que la guitare de Neil Young en rajoute dans le saturé (il nous en met plein les oreilles), et le chanteur dans la grimace. Bizarre dans une chanson pleine de bons sentiments, et dédiée à la Terre-Mère et au respect de la nature.
Neil Young
"Oh mother earth"
Oh, Mother Earth, with your fields of green
Once more laid down by the hungry hand
How long can you give and not receive
And feed this world ruled by greed
And feed this world ruled by greed.
Oh, ball of fire in the summer sky
Your healing light, your parade of days
Are they betrayed by the men of power
Who hold this world in their changing hands
They hold the world in their changing hands.
Oh, freedom land Can you let this go
Down to the streets where the numbers grow
Respect Mother Earth and her healing ways
Or trade away our children's days
Or trade away our children's days.
Respect Mother Earth and her healing ways
Or trade away our children's days.
***
Ici, le chanteur ressemble à ce qu'il chante : un peu déglingué, comme la ville dont il parle ("Saleté de cité !"). Mais les Pogues sont autre chose qu'un "groupe ordinaire" : il y a un drôle de vieux à la guitare, et puis ça sait s'amuser, comme le montre la vidéo. Et je ne parle pas de l'enthousiasme du public, qui connaît la chanson (d'une belle couleur bien glauque) par cœur et ne se gêne pas pour "accompagner" le groupe à sa façon.
The Pogues
"Dirty old town"
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town Dirty old town
Cats are prowling on their beat
Spring's a girl from the streets at night
Dirty old town Dirty old town
Saw a train set the night on fire
I smelled the spring on the smoky wind
Dirty old town Dirty old town
Shining steel tempered in the fire
I'll chop you down like an old dead tree
Dirty old town Dirty old town
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town Dirty old town
Dirty old town
09:00 Publié dans MES CHANSONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, the pogues, neil young, oh mother earth, dirty old town, shane mcgowan