jeudi, 08 mai 2025
LE PONT DE LA BOUCLE ...
... SOUS DEUX ASPECTS HAUTEMENT IMPROBABLES.
Photos prises en 1910 (et pourquoi pas par Jules Sylvestre ?), peu d'années après la construction (achevée en 1902, me semble-t-il). Le pont de la Boucle : le plus beau pont de Lyon, d'où l'on pouvait, appuyé à la rambarde, regarder les eaux puissantes du Rhône filer à toute vitesse vers le sud, et en recevoir l'impression saisissante de reculer. Je vous parle du temps d'avant que le barrage de Pierre-Bénite ne vienne "assagir" le sauvage.
Mais l'ouvrage a été détruit par d'innommables gougnafiers obsédés par l'absolue priorité qu'il était impératif de donner à la bagnole. Résultat : le rationnel pont Alphonse Juin et l'épouvantable trouée autoroutière de la Montée de la Boucle (à subir de préférence aux heures de pointe pour se rendre vraiment compte, et je ne parle pas des urgences destinées à l'Hôpital de la Croix-Rousse). En passant, une bonne partie du quartier Bissardon a été rayée de la carte.
Heureusement, l'excellent René Dejean, graphiste publicitaire de son état et amateur de photographie, a immortalisé l'ouvrage d'art avant sa disparition. Les diapositives qu'on trouve de lui sur le site de la B.M.L. n'ont pas toutes été débarrassées des impuretés. C'est dommage.
Note : Au sujet de la Montée de la Boucle, le journal Le Progrès a rendu compte de l'accident arrivé à la structure de la chaussée, suite aux fortes précipitations récentes. Résultat, une jolie excavation qui a obligé les responsables à fermer la voie purement et simplement. Question ensuite posée par le quotidien : "Par où passe-t-on ?".
Judicieuse interrogation, parce que la colline de la Croix-Rousse, c'est un peu une forteresse – ce qu'elle fut en effet pendant longtemps –, dont les voies d'accès pour les véhicules à moteur sont rares.
Côté Saône, la large montée des Esses, la tortueuse montée de la Butte, le "balcon" du cours Général Giraud, qui aboutit, par la rue Terme, soit à hauteur de la passerelle Saint-Vincent pour le vulgum pecus, soit, si on est le 6, le 13, le 18 ou le taxi, sur Tobie Robatel et les Terreaux. La montée des Carmélites et les petites rues des pentes dégorgent au même endroit. Côté Rhône, la somme toute récent montée de la Boucle. Juste à côté, l'entrée de la tortueuse rue Eugène Pons, puis il faut se taper tout le cours d'Herbouville pour trouver la montée Bonafous.
Ah, évidemment, descendant la face sud de la colline, mais cette fois dans la partie "est" (la rue Terme est plutôt "ouest") : la montée Saint-Sébastien (la Grande-Côte étant hors-course depuis lurette). Et là, il y a un os. Car les écologistes doctrinaires qui ont en main les destinées de la Métropole et de la Ville sont partis en croisade contre l'automobile, frappant d'estoc et de taille dans les privilèges indécent accordés au moteur thermique, avec en ligne de mire la piétonnisation complète de la presqu'île (si, si, c'est dans les cartons). Oui, je sais ce que j'ai écrit plus haut, mais la bagnole n'est-elle pas à la fois la pire et la meilleure des choses ? Alors les riverains de Saint-Sébastien et alentours s'entraînent dur à la marche à pied.
Bonafous est fermé "sine die" depuis 2020, l'incendie, l'immeuble effondré. Quoi qu'il en soit, la capacité d'écoulement des véhicules et d'absorption du surplus est ici très limitée. Même chose montée de la Butte, aux épingles acrobatiques en cas de croisement. Restent deux ou trois voies de fuites vers le nord (Caluire, Rillieux, Sathonay), mais le quotidien ne tolère pas trop de tels détours.
Alors quoi, puisqu'on ne peut plus compter sur la montée de la Boucle pour un bon moment ? Restent les Esses et l'entonnoir de la rue Terme. Je vous dis pas le caca sur le boulevard de la Croix-Rousse, qui débouche au choix sur les Esses, ou Général Giraud et rue Terme, ou sur la montée de la Butte.
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, le fleuve rhône, pont de la boucle, jules sylvestre, montée de la boucle, quartier bissardon, caluire et cuire, rené dejean, barrage pierre-bénite, pont alphonse juin, bruno bernard, grégory doucet, métropole de lyon, mairie de lyon, élections municipales