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jeudi, 16 février 2017

C’EST QUOI, UN « GRAND RÉCIT » ?

2/2

Bon, maintenant on dira que l’impossibilité de voir émerger un quelconque  « Grand Récit », capable de redonner aux Français le désir de se projeter collectivement dans l’avenir n’est pas due seulement à la façon soi-disant neutre de raconter l’histoire aux enfants et aux jeunes. J’abonde évidemment. Parmi les autres causes, on citera par exemple la fragmentation du corps social opérée, entre autres, par le surgissement des revendications particulières de toutes sortes de « minorités », religieuses, ethniques, générationnelles, sexuelles, sans commune mesure avec l’importance numérique de ces groupes.

Comment garderait-on intacts les facteurs d’unification, quand l’époque est dominée par les facteurs de division ? Or la moindre des choses, pour qu’un « Grand Récit » soit clair et convaincant, c’est de présenter une histoire simple et homogène de forme et de contenu. On comprend donc qu’il soit au-dessus des forces des plus puissants « storytellers » actuels de proposer  quelque chose de simple, à la fois assez vague pour que chacun puisse s’identifier, et assez captivant pour entraîner l’adhésion.

On pourra parler aussi du processus de « globalisation », qui a vu les facteurs économiques prendre le pouvoir à l’intérieur des nations et dans les échanges entre elles. Il en découle un monde où le mot d’ordre unique et péremptoire s’appelle « compétition », et où toute substance, matérielle ou symbolique, est vouée à devenir une marchandise.

Or, entrer en compétition, en même temps que cela réduit les buts de l'existence à l'acquisition de produits, a pour effet de raccourcir drastiquement le temps dont on dispose, de rapprocher l’horizon et d'instaurer l’état d’urgence à perpète. On a une illustration politique criante de cet état de faits avec l’enfer électoral permanent où sont plongés des responsables, avant même toute préoccupation noble, obsédés de leur réélection, puisqu’ils y sont condamnés au « court-termisme », qui leur interdit d’élaborer des projets capables de nourrir un « Grand Récit ».

Eh oui, pour cela, il faut du temps. Dans l’urgence, on colmate : pas le temps de raconter des histoires. L'urgence empêche de réfléchir, et peut-être de penser. Et cela d'autant plus que l'urgence est devenue un rythme de croisière pour la marche du monde. Plus l'urgence presse l'humanité, moins l'humanité est en mesure de maîtriser son destin.

Car l’état d’urgence dans lequel la primauté des rapports de forces a plongé le monde se traduit par la multiplication des foyers d’incendie et l'explosion des casernes de pompiers des innombrables ONG et associations humanitaires. Ah, l'humanitaire !... En fait, l'humanitaire ne devrait pas être considéré comme une preuve attendrissante de la persistance de la bonté intrinsèque du cœur humain, mais comme un pressentiment de la course à l'abîme. Comme le thermomètre qui mesure la température de la fièvre qui a saisi le monde : plus il y a d'humanitaire, plus ça veut dire que ça va mal.

Voir par exemple les crises migratoires qui placent les Etats plutôt favorisés (et d'autres) dans l’obligation de réagir immédiatement (navires dédiés, camps de réfugiés, etc.). Voir les nombreux conflits africains, les régimes intolérables (Erythrée, …) et les conditions de vie, qui chassent de chez elles des populations nombreuses. Et ne parlons pas de Calais. Les ONG ne cessent de mettre en avant (elles n'ont pas tort) l'urgence des situations : dans le dilemme "faut-il intervenir ou laisser mourir", on n'a pas beaucoup le choix. Les gouvernements courent derrière. Quant au « Grand Récit », il est resté en rade.

Où que l’on regarde, on voit mal dans quel interstice de cette réalité un « Grand Récit » pourrait s’insinuer. Les dirigeants russes veulent restaurer l’ancienne grandeur de l’empire, qu’il soit des tsars ou des soviets. Les Chinois veulent rendre à l’ « Empire du Milieu » la splendeur un temps confisquée par l’Occident. Les Américains ont un seul projet : « make America great again ». Voilà les seuls « Grands Récits » qui mènent le monde aujourd’hui. La Chine se renforce, la Russie avance ses pions, l'Amérique de Trump, assise sur son passé, confond mirage et réalité. Voilà, c'est tout. Pas grand-chose. Tous les autres n’ont qu’un seul souci : préserver ce qu’on pourra des positions acquises dans la grande compétition internationale.

Ah non, pardon, j’en oublie un, et de taille. Car il y a au moins un « Grand Récit » qui a le vent en poupe aujourd’hui : l’islam. La communauté des musulmans (« oumma ») est en effet la seule à raconter une histoire qui soit à même de rameuter les énergies en vue de mener à bien un Grand Projet : la conquête du monde, rien de moins.

Le djihadisme n’est en effet que la forme exacerbée de cette volonté de conquête : toute la communauté musulmane mondiale (Lellouche et Chevènement se posaient la question l'autre jour chez Finkielkraut : 1,2 ou 1,6 milliards ?), y compris et surtout la plus pacifique, est en train de s’implanter tranquillement dans les terres autrefois chrétiennes, dès lors que les « Grands Récits » (le chrétien, puis le républicain) ont cessé d’opérer et d’animer des consciences ferventes. Ainsi seront bientôt lavées les hontes de Poitiers 732 (Charles Martel, "maire du palais") et de Vienne 1683 (Jean III Sobieski, roi de Pologne).

Il est frappant en effet de constater, en l’état actuel des choses, qu’une seule force agissante et efficace s’est élevée pour empêcher la civilisation de la primauté de la technique et de la marchandise d’envahir l’âme des individus : c’est l’islam. Oh oui, ils se tapent sur la gueule entre sunnites et chiites, mais posons-nous la question : comment se fait-il qu’une question qui concerne exclusivement les musulmans ait pu acquérir droit de cité avec tant de clarté et de confusion au sein de sociétés qui n’en avaient rigoureusement rien à foutre ? Et que les musulmans fassent semblant de n'être pas intéressés par le commerce des marchandises (un comble !) ne change rien aux données du problème.

Quel « Grand Récit » ont les sociétés européennes à opposer au déferlement qui vient ? Le christianisme ? Le catholicisme ? La République ? N’en déplaise à mon ami R., il faut arrêter de rêver et cesser de se complaire dans les illusions : l’Occident globalement marchand et matérialiste est, hormis quelques îlots de résistance, spirituellement démuni. Si l’existence consiste pour chacun en « épanouissement personnel », en « acquisition des signes de la jouissance » et en « réalisation de soi », l’Occident est, purement et simplement, foutu. Et sans doute le monde avec lui.

Allons, messieurs les politistes, politologues, éditorialistes, journalistes et autres commentateurs de la chose publique, cessez de jouer les Vestales, de faire croire que la flamme brûle et brille, et de tenter de ressusciter les cadavres. Dites enfin la vérité. Avouez que le « Grand Récit » est définitivement mort, sous les coups de la technique et de la marchandisation de tout. Arrêtez de faire semblant et de nous bourrer le mou.

Ne faites plus semblant : ouvrez les yeux, et puis ouvrez la bouche, non plus pour tenir le crachoir, mais pour dire cette fois ce qu'il en est. 

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 14 novembre 2016

DÉSOLÉ : ENCORE L’ISLAM 1/3

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Lettre grande ouverte à ceux qui gardent "les yeux grands fermés" (piqué à Stanley Kubrick, qui a réalisé sous le titre Eyes wide shut un très curieux film à partir de La Nouvelle rêvée d'Arthur Schnitzler).

1 – Les surprises de Gilles Kepel

Pour parler franchement, j’en ai un peu assez de parler des musulmans, du Coran, d’Allah, de Mahomet. J’ai autre chose à faire que de m’occuper de religion en général, et de l’islam en particulier. Les religions, à commencer par le catholicisme (dont je suis issu), il y a fort longtemps que je les ai abandonnées. Sans regret. Je n'ai guère de goût pour la spiritualité, pour le rituel de la messe, pour les homélies, pour les prières, pour les curés. La seule chose que j'aime dans l'Eglise, ce sont les églises. Romanes si possible : Orcival ; Saint Nectaire ; Saint Austremoine, à Issoire ; Saint Philibert à Tournus ; Vézelay ; Paray-le-Monial ... 

J’aspire quant à moi à respirer un air débarrassé des miasmes de l’encens, que ce soit dans ses variantes catholique, protestante, orthodoxe, juive, musulmane, bouddhiste, taoïste, shintoïste, animiste, mécaniste, tabagiste, bagagiste, pompiste, biologiste, motocycliste, royaliste, existentialiste, humoriste, alarmiste, séparatiste, je-m'en-foutiste, orthopédiste, dadaïste, maoïste, lampiste, harpiste, bouquiniste, récidiviste, anarchiste, conformiste, illusionniste (j'arrête là, mais je pourrais ...).

Je préfère quant à moi m’aérer les poumons quand l’air est animé, par exemple, de cet élan motorique, de cette puissante marche en avant qui habite et caractérise le choral de Leipzig BWV 656. Quand il est joué convenablement. Et pourquoi pas sur l'orgue Kern de la cathédrale de Bourges (concession au gothique).

Oui, j’en ai un peu assez des miasmes religieux qui empuantissent l'atmosphère. Seulement voilà, je lis, j’écoute, je regarde ce qui se passe alentour. Et voilà-t-il pas que ce matin (3 novembre), j’entends monsieur Gilles Kepel revenir sur la question du djihadisme en France. Kepel, je connaissais vaguement, principalement pour avoir lu en son temps La Revanche de Dieu (Seuil, 1991), qui se penchait sur ce qu’on a appelé « le retour du religieux ». Et pour l’avoir maintes fois entendu intervenir sur les antennes des médias. Comme on dit, Kepel est une « voix autorisée » pour parler de l’islam. 

Dans les débats autour du voile, de la burka, et de la présence grandissante de l’islam en France, je le rangeais parmi les tièdes, les défenseurs timides de la « laïcité à la française ». Pour tout dire, je trouvais qu’il manquait de nerf et de lucidité.

Ce matin donc, sur l’antenne france-culturelle, Gilles Kepel raconte qu’il est allé à Bondy (Seine-Saint-Denis, alias 9-3), pour participer à un débat avec les gens qui animent le « Bondy-blog », ce truc "génial" fondé en 2005 après les émeutes banlieusardes, avec l’aide, je crois, de deux journalistes suisses, pour « donner la parole » à la « jeunesse des quartiers ». Tout se passe bien dans un premier temps. Et puis, au cours du débat, il pense tomber de sa chaise quand il s’entend traiter d’ « islamophobe ». Voilà le grand mot lâché.

Islamophobe, ce grand connaisseur de l'islam, s’il en est, et des pays arabes de l’Atlantique à l’Irak, dont il a une longue pratique ! Je ne savais pas qu’on pouvait passer trente-cinq ans de sa vie à travailler sur un sujet qu’on déteste. Il n’en revient pas. C’est la sidération. Du coup, s’il a manqué de lucidité auparavant, les peaux de saucisson sont tombées de ses yeux. Il constate (enfin !) que le « Bondy-blog » s’est vu, progressivement, infiltré par des copains des Frères musulmans.

En fait, l’accusation d’islamophobie est devenue une étiquette commode dans la bouche des musulmans purs et durs à l'encontre de quiconque émet des idées qui leur déplaisent, qu’ils soient « frères », wahabites, salafistes, takfiristes, que sais-je encore. Une étiquette qui vise à disqualifier d'avance tout ce que pourra dire la personne. Il n’a sans doute pas tort : on a déjà vu ça avec, entre autres, Edgar Morin qui se fait traiter d'antisémite parce qu'il ose critiquer la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens. Ou avec, dernièrement, Christine Boutin, qui se fait condamner en justice pour homophobie parce qu'elle a osé émettre l'opinion que « l'homosexualité est une abomination ». 

Les activistes musulmans ont vite compris tout le parti qu'ils pouvaient tirer de l'extraordinaire engouement de toutes sortes de groupuscules pour un mot qui fait des ravages dans les têtes et dans les "débats de société".

Le mot "phobie" fait rage.

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 19 septembre 2016

36 BALZAC : LE CURÉ DE VILLAGE (1837-1845)

UN ROMAN ÉDIFIANT.

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Résumé : roman hybride, qui commence dans une misère assise sur un tas d’or, se poursuit en plaidoyer pour la peine de mort (« la peine de mort, ce grand soutien des sociétés », écrit Balzac au deuxième chapitre), continue par de hautes considérations sur l’état moral et matériel de la France, et se termine dans l’outrance religieuse, sur un dithyrambe catholique. 

Le vieux Sauviat, Auvergnat habitant à Limoges dans une maison à la limite de l’insalubre, exerce la profession de marchand forain. Il a épousé une demoiselle Champagnac (devenue ainsi « la Sauviat »), qui lui a plu parce qu’elle parlait le même patois que lui. Leur fille Véronique avait la beauté qu’on prête aux anges, mais la petite vérole l’a défigurée.

Le train de vie du ménage est d’une modestie telle qu’on pourrait le croire dans la misère, mais il n’en est rien : Sauviat, à force d’acheter et vendre de vieilles ferrailles, a pu, disons-le, amasser une petite fortune, qui permet de doter richement sa fille et de lui faire épouser M. Graslin, banquier limougeaud quarantenaire, ravi de faire une bonne affaire. Il n’est pas bien beau, souffrant d’éruptions cutanées liées à sa suractivité financière, heureusement épisodiques. Véronique va donc s’installer dans le superbe hôtel Graslin et devenir le centre d’attraction de la ville.

Au deuxième chapitre, changement radical de décor. Le bien nommé Pingret, vieil Harpagon, a été assassiné, en même temps que sa servante,  dans le jardin où, de nuit, il alimentait son trésor, consistant en pièces d’or contenues dans quatre jarres, qu’on retrouve évidemment brisées. Il y en a pour quatre-vingt mille francs, somme énorme. L’enquête conduit à un jeune ouvrier porcelainier, Jean-François Tascheron. On le soupçonne d’avoir commis son crime à cause d’une femme de la bonne société.

Tout le temps de l’enquête, et jusqu’à la fin du procès d’Assises, Tascheron reste muet sur le mobile de son acte et sur l’identité de la femme, mais suivez mon regard : Mme Graslin, à plusieurs reprises, et fort subtilement, émet des avis tendant à dédouaner le jeune homme, qui n'avouera qu'au curé Bonnet, en confession, ce qu'il a dissimulé à tous, à commencer par la cachette où repose l'or. Vaste débat en Limousin : certains vont jusqu’à juger Pingret responsable de son propre assassinat ! Personne cependant n’est effleuré par le moindre soupçon sur la conduite de la belle Mme Graslin.

Pourtant on aurait quelque raison de s’interroger. Pourquoi, après la condamnation de Tascheron à mort, et après le rejet de son recours en grâce, cette dernière dirige-t-elle sa haine massive contre M. de Granville qui, avocat général aux Assises, a obtenu la tête du criminel ? Pourquoi, après la mort de son banquier de mari, quitte-t-elle Limoges pour aller s’enterrer dans le château de Montégnac, que celui-ci a fait construire sur une hauteur de ce petit village pauvre, inhospitalier, et même déshérité, du fait d’une nature ingrate ?

C’est d’abord à cause de M. Bonnet, curé de Montégnac. Ce prêtre, d’une humilité exemplaire, a par son ministère fait d’une population de vauriens prêts à rançonner le voyageur qui se hasardait, voire pire, une population de catholiques fervents et de bons travailleurs, assidus à la messe (d'où le titre du roman, bien que le personnage principal soit Mme Graslin). Mais c’est aussi à cause du fait que Jean-François Tascheron est né là, et qu’il y sera bientôt enterré, à la demande de Mme Graslin, sitôt exaucée que formulée, tant sa réputation est immaculée.

Le roman tombe alors dans le schéma du Médecin de campagne, ce roman où éclate la volonté d'un homme énergique d'amener le bonheur et la prospérité dans une région démunie de Savoie, où le docteur Bénassis, grâce à son génie de l’organisation, et avec l’aide de quelques appuis, au premier rang desquels le colonel Genestas, a complètement transformé tout un coin de montagne. Au littérature,littérature française,honoré de balzac,le curé de village,limoges,peine de mort,catholiques,catholicisme,chrétien,église,balzac le médecin de campagne,docteur bénassis balzac,arthur hiller love story,france,société,ignace de loyolapassage, notons que Bénassis, dans sa générosité, a quand même fait déporter tous les crétins des Alpes (ci-contre un authentique) qui, en se reproduisant, perpétuaient l’arriération dans laquelle vivait la vallée, et interdisaient son essor économique, un essor fondé sur le labeur, l’intelligence et la volonté. Il faut savoir ce qu’on veut, que diable ! Comme dit l'autre, là où il y a une volonté, il y a un chemin !

A l’image de Bénassis, Véronique Graslin se fait la grande dispensatrice des bienfaits qui ne tarderont pas à faire de Montégnac une commune riche et prospère. Elle embauche Grégoire Gérard, jeune ingénieur ambitieux, frais émoulu de Polytechnique, qui se morfond dans la routine stérile de l’emploi que l’Etat lui a donné.

Appuyé sur l’investissement des sommes énormes que la châtelaine a empruntées grâce à son crédit, tout le monde se met à l’ouvrage et transforme le paysage, en traçant des chemins, plantant des arbres par centaines, construisant des barrages pour recueillir les eaux pour irriguer les sols et en prévision des futures sécheresses, faisant de landes stériles des terres à fourrage, sur lesquelles vaches et chevaux ne tardent pas à se multiplier. Le résultat, après quelques années, est spectaculaire, la région métamorphosée. Le paysage, enfin façonné de la main de l’homme, est devenu productif et utile à tous. Inutile de décrire la dévotion qui entoure de toutes parts la personne de Mme Graslin, considérée comme une véritable sainte. Mais …

Voilà ce que je dis, moi.

vendredi, 26 juin 2015

L'ISLAM NE PEUT AIMER LA FRANCE

1/2 

J’ai entendu récemment le philosophe Jacques Rancière proférer une belle connerie. Plus énorme que sa célébrité dans le milieu de son milieu. C’est à propos de l’islam (eh oui, encore !). Il disait en substance qu’il n’est pas du tout sûr que le « voile » (tchador, niqab, burka, etc.) ait une signification religieuse. Eh, tête de pomme, si toutes les filles et les jacques rancière,philosophe,philosophie,tchador,niqab,burka,religion,fanatisme,france,europe,baptême de clovis,catholique,catholicisme,edwy plenel,emmanuel todd,qui est charlie ?,empire ottoman,sublime porte,bosphore,turquie,chateaubriand,mémoires d'outre-tombe,bataille de poitiers,charles martel,bataille de lépante,croisades,l'enlèvement au sérail,l'italienne à alger,lyon,canut,nizier du puitspelu,littré de la grand-côte,laïcité,guerre de bosnie,serbie,milosevic,allah,islam,musulman,tintin,tintin au pays de l'or noir,dupont dupond,cfcm,conseil français du culte musulman,nicolas sarkozy,carla bruni,georges brassens,le pluriel brassens,boualem sansal,gouverner au nomd'allahfemmes (sans parler de la façon dont les hommes en parlent) qui se baladent en cachant leurs cheveux, voire leur visage et leurs mains, te disent que c’est à cause de leur croyance religieuse qu’elles s’habillent ainsi, qu’est-ce que tu leur réponds, gros plouc ? Et ça se prétend philosophe … Il paraît même qu'il fait autorité. Un comble.

L’islam n’a pas fini d’emmerder la France, et plus généralement l’Europe, vieux continent catholique depuis 1500 ans (Clovis). Allez, disons « continent chrétien » pour ne pas vexer les protestants, bien qu'ils aient fait beaucoup de mal au continent. Les défenseurs opiniâtres des musulmans en France (Edwy Plenel, Emmanuel Todd, ...) devraient se souvenir que, historiquement, l'hostilité a toujours existé entre islam et chrétienté. Il y a là du révisionnisme. De l'aveuglement. Voire du négationnisme.

L’islam ottoman a bien tenté, mais en vain, de s’emparer de ce continent : il a laissé des traces de son passage dans quelques pays balkaniques, mais à part le petit orteil qu’il a gardé sur la rive européenne du Bosphore, il a été prié de décamper. Je dis tant mieux. Et je suis modéré : Chateaubriand, dans les Mémoires d'outre-tombe, implore l'armée du tsar de basculer les Turcs dans le Bosphore.

Je cite pour mémoire quelques hostilités historiques : Poitiers, croisades, Lépante, siège de Vienne et autres pirateries barbaresques devenues des œuvres musicales, comme L’Enlèvement au sérail ou L’Italienne à Alger. L’histoire montre « à regonfle » (comme on disait à Lyon quand on y parlait « yonnais ») que la tradition européenne n’a que faire de l’islam. Il y a incompatibilité. Et qu'on ne me parle pas d'apprentissage de la laïcité : il faudrait encore quelques centaines d'années. Même pas sûr que ça suffirait.

L’islam qui a subsisté en Europe a mis du vin dans son Coran, comme on l’a vu lors de la guerre de Bosnie, où les musulmans du cru se foutaient allègrement de la gueule des brigadistes venus, au nom d'Allah, les soutenir contre la Serbie de Milosevic, et trinquaient au whisky pendant que les autres se prosternaient sur leurs tapis de prière cinq fois par jour. 

ALLAH AKBAR.jpg

Hergé était sûrement islamophobe.

Déjà qu'il était raciste (voir Tintin au Congo).

Alors y a-t-il un « islam de France » ? La réponse, absolument formelle, est « Non » ! Pas parce que la France refuse les musulmans, mais à cause de la façon même dont la religion musulmane est organisée. Car il faut que cela se sache : l’islam, par nature et dès l'origine, n’est pas organisé. Le CFCM (Conseil Français du culte musulman) est une aberration venue par ébullition intempestive dans l’un des "cinq cerveaux" de Nicolas Sarkozy (dixit Carla Bruni quand elle était "présidente"). 

L’islam, en réalité, a quelque chose à voir avec les groupuscules trotskistes. Il obéit aux lois de scissiparité et de la dialectique maoïste réunies : « Un se divise en deux ». Quand des trotskistes se retrouvaient à cinq, ils se remémoraient et se fredonnaient (en chantant faux) la chanson de Brassens : « Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on Est plus de quatre, on est une bande de cons ». Le destin du musulman, tout comme celui du trotskiste, est de mourir seul. La division cellulaire est la loi organique des groupuscules trotskiste et de l’islam. 

SANSAL BOUALEM GOUVERNER.jpgJ’exagère ? J'abuse ? Je galèje ? Bien sûr, mais il faut bien s’amuser. Plus sérieusement, au sujet de l’islam, lisez Gouverner au nom d’Allah, de Boualem Sansal (Gallimard, 2013). Vous trouverez une liste (sûrement incomplète) des courants, au nombre de quatre : 1 – Le sunnisme ; 2 – Le chiisme ; 3 – Le soufisme ; 4 – Le kharidjisme. Je ne suis même pas sûr qu’un autre connaisseur proposerait le même découpage. Faisons comme si. 

Parce que là où ça se complique, c’est quand ça se subdivise. Rien que pour le sunnisme, il existe « quatre grands rites ». Il faut savoir que les « dignitaires de ces rites se vouent une inimitié fraternelle ». Sansal ajoute : « Ces rites sont : le malékisme, le hanafisme, le chafiisme, le hanbalisme, chaque rite s’étant lui-même scindé en plusieurs branches et rameaux ». N'en jetez plus. Ecoutons le président Mao : « Un se divise en deux ». 

Chantons après lui : ainsi soit-il. 

Voilà ce que je dis, moi.

vendredi, 20 mars 2015

ROLAND THÉVENET, AUTEUR

2/2 

Les deux parties suivantes font un grand bond en arrière, pour reprendre à son point de départ le parcours extraordinaire du désormais vieillard. On est à Decize, au bord de la Loire, dans la débâcle de  juin 1940, juste avant que les ponts soient dynamités pour arrêter la ruée allemande. Félix Sy est né personne ne sait où. 

Son père est un Italien, jeune, dont l’identité restera à jamais ignorée. Sa mère est la compagne de l’inconnu. Elle finira par être identifiée. Tous deux ont été trouvés, assassinés, dans une « traction avant », au bord de la Loire. Le nouveau-né vagissait sur la banquette arrière, à côté de « la bakélite d’un accordéon Soprani » (p. 68). Règlement de compte, sans aucun doute : les plaques d’immatriculation ont été arrachées. 

Une autre histoire commence alors : celle de ce garçon, dont rien n’annonce, au départ, l'avenir brillant. Pensez, remis entre les mains du curé de la paroisse de Decize, Guillaume Foing, et materné à la demande de celui-ci par « Julienne, sa fidèle sacristaine qui logeait à deux pas » (p. 75), il trouve un drôle de couple de parents improvisés, par un « caprice de la fortune, qui avait fait d’eux, en pleine Occupation, deux parents clandestins » (p. 103). Félix, "fils" d'un prêtre, avouez que. Enfin, il paraît que Baudelaire, déjà ...

C’est là que Félix va grandir dans un milieu aimant, recevoir une éducation attentive, exigeante et profondément catholique, découvrir et cultiver un don exceptionnel, quasi-miraculeux, pour le dessin. Jusqu’à la rupture, le jour où il apprend que Guillaume – un prêtre ! – lui a menti, enfin, n’a jamais eu le courage de lui dire la vérité sur ses origines. 

On suit dès lors, par étapes, les aventures mouvementées de Félix, ramené par les gendarmes chez sa grand-mère maternelle, que les recherches officielles ont permis de retrouver (hameau de La Chivas, près de La Clayette - prononcer "la clette"), avec laquelle il entretient des relations robustes et simples.

Puis au château de La Chaize, chez la marquise de Montaigu, à Odenas en Beaujolais, où il se fait embaucher comme jardinier, mais où il se rend bientôt compte que, comme le personnel est à peu près payé à ne rien faire, il peut s'adonner entièrement à sa passion pour le dessin.

THEVENET BEAT HOTEL MME RACHOU.jpgPuis à Paris et bientôt en Amérique, dans le sillage de Jack Kerouac, en qui le hasard des rencontres (le Beat Hotel de Mme Rachou, rue Gît-le-Cœur, ci-contre, ainsi nommé parce qu'il était le rendez-vous des acteurs de la « beat generation ») lui a fait trouver le grand frère qu’il n’a pas eu. Et qui donne à l’auteur l’occasion de livrer un aperçu sur la vie, libre jusqu’au décousu, vagabonde, improvisée, flamboyante et imprévisible, menée par des vagabonds américains de passage à Paris, dont certains devenus célèbres, à travers quelques scènes hautes en couleur. 

Il y a encore Lisa, cette fille qui a perdu ses parents, dont son père, proprement décapité par la Mercedes folle de Pierre Levegh, dans le terrifiant accident survenu aux 24 Heures du Mans, le 11 juin 1955, qui fit plus de 80 morts dans le public : les circonstances historiques sont radicalement différentes, le statut d'orpheline tragique la rapproche de Félix.

Ils s'épousent et feront quelques enfants, jusqu'à ce que Lisa, journaliste chez le populaire et triomphant France-Soir de Pierre Lazareff (« Pierrot-les-Bretelles », cet ennemi supposé du « triste Beuve-Méry » (p. 208), fondateur de l'analytique et donc ennuyeux Monde), prenne une balle perdue à Londonderry dans la colonne vertébrale, lors d'un reportage. 

On revient pour finir au vieillard richissime que Félix est devenu, à son étrange disparition et à l’affolement qui a aussitôt gagné tous les étages et toutes les ramifications de l’empire. Un livre, donc, à la construction savante, où chaque partie avance à un rythme qui lui est propre (frénétique au début, lent et posé ensuite, mouvementé pour la partie « américaine », qui m'a personnellement emporté) : une vraie composition musicale en quatre mouvements bien différenciés, du plain-chant quasi-monacal aux stridences ouvrant sur la grande dissonance contemporaine, en passant par Decize, aux sonorités et modulations harmonieuses.

Le lecteur ne doit pas se laisser déstabiliser par la pratique de l'ellipse brutale (au cinéma, parmi les techniques de montage, on appelle ça le "cut up"), qui évite les transitions à rallonge, celles qu'on met pour soigner la continuité et la cohérence du récit, pour maintenir en éveil les lecteurs paresseux. Ce livre aime les lecteurs agiles et toniques. 

Un livre, aussi, écrit par un vrai connaisseur de la langue française, qui a fait le pari d’adapter le style de son écriture au contenu du récit – variable donc suivant les moments, comme les couleurs des jours et des saisons, à l'époque où la ville tentaculaire n'avait pas encore imposé l'uniformité de son déroulement imperturbable, aux dépens des inépuisables variations rythmiques d'une vie quotidienne soumise aux aléas  météorologiques.

Un livre avec les mêmes pleins et les mêmes déliés élégants et raffinés que ceux de la police « Optima », dessinée à la fin des années 1950 par Hermann Zapf, et dignement réhabilitée par Michel Chandeigne, aux éditions du même nom. Enfin, il semblerait, contrairement à ce que dit Marcel Cohen, le journaliste de Libération (l'Optima « tombée en désuétude »), est toujours resté un caractère bien vivant et apprécié. Comme c'est une autorité en la matière qui me l'a dit, c'est sans doute Marcel Cohen qui est mal informé.

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Un auteur qui sait ce qu'écrire veut dire. Et qui sait regarder le monde en face.

Voilà ce que je dis, moi. 

dimanche, 18 janvier 2015

POUR REISER, HOMME LIBRE

CABU, WOLINSKI, REISER ET LES AUTRES (2)

 

REISER, LE DROIT DE SE MOQUER DE TOUT

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11 novembre 1976

 

 

Je crains que les mots « liberté d’expression » ou « laïcité » soient devenus de simples déguisements dans la bouche de ces hauts-parleurs médiatiques que sont les responsables politiques, en tête desquels on trouve deux présidents de la République, l’ancien et le nouveau-eau-eau : Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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27 janvier 1975

J’avoue que voir Balladur défiler pour Cabu à Paris le 11 janvier m’a fait un effet pathétique. Vraiment, le monsieur est d’une magnanimité, d’une générosité à couper le souffle. Effacer, pardonner ainsi les centaines de dessins où Cabu l’a croqué en Louis XV perruqué, au port de tête majestueux, à l’attitude toute de raideur et de dédain, voituré dans sa chaise à porteur par des larbins endimanchés. Votre Majesté est trop bonne, vraiment !

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C’est que, pour Charlie Hebdo, la pratique de la liberté d’expression reposait sur un socle unique : le droit de se moquer de tout et de tous. D’égratigner l’image de tous ceux qui se prennent au sérieux. Ou qui se sont rendus odieux. Pour ça, je crois que Reiser reste encore sans égal. Le plus féroce, c’était lui. 

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Ce qui ne veut pas dire que Cabu hésitait à forcer le trait et à y aller de sa vacherie. Il avait un sens aigu de la dérision. Mais sa méchanceté ne franchissait jamais une ligne invisible. J’appellerais ça, volontiers, une forme de pudeur.

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Reiser, lui, fonçait. Pas de ligne invisible. Il dessinait des bites, des chattes, des trous du cul, au repos, en action, dans toutes sortes de positions. Des féministes ridicules, des hippies grotesques, des homosexuels, des musulmans, tout y passait. Là où Cabu semblait retenir son trait, reculait devant ce que tout le monde appelle la « vulgarité », Reiser lâchait la bride à sa monture. Il la laissait, comme on dit, « s’emballer », avec délectation. Reiser se permettait de se moquer de tout. Non sans une certaine tendresse parfois, mais se moquer. Et se moquer vraiment de tout.

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Maintenant, qu’est-ce qui différencie les deux compères de la génération suivante de Charlie, les Charb, Luz, Riss ? Du Charlie de Philippe Val, vous savez, l’arriviste qui, ayant goûté au pouvoir, s’est dit que oui, somme toute, le néo-ultra-libéralisme n’avait décidément pas que des mauvais côtés ?

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1974

Et pourquoi ai-je un jour cessé d’acheter Charlie Hebdo ? Il me semble que c’est parce que les grands anciens (Gébé, Reiser, Cabu, Wolinski, Cavanna, Delfeil de Ton et même Siné), ne se contentaient pas de mordre et de s’opposer. Ils avaient, comment dire, le « trait existentiel ». Ils portaient une idée, celle de la société dans laquelle ils auraient aimé vivre. 

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La « pensée » de leurs dessins émanait d’une analyse et d’un regard sur le monde qui avaient une profondeur. Ils véhiculaient une utopie, si vous voulez (« stop-crève » pour ceux qui se rappellent Cavanna, pour Reiser l’énergie solaire dans une société plus ou moins libertaire, l'an 01 pour Gébé, etc.). Je me demande si ce n’est pas ça précisément qui manquait au dernier Charlie Hebdo : le souffle et la profondeur d'une pensée véritable. Et l’équipe, même avec Bernard Maris, en restait un peu trop au constat. Et puis franchement, je ne peux m’empêcher de trouver les dessins d’une assez grande médiocrité. Je suis désolé d’oser le dire : Reiser et Cabu, eux, ils avaient du style

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Que voulez-vous, je n’aime certes pas le Front National, mais dessiner sur la double page centrale un étron gigantesque censé représenter Marine Le Pen, je trouve que c’est une analyse pour le moins sommaire, schématique, rudimentaire. C'est finalement très bête. Aussi bête qu'une justice expéditive. On n’évacue pas un problème réel et complexe simplement en tirant la chasse d’eau. Virtuelle, la chasse d'eau, évidemment.

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Pareil avec l’Islam. Au fait, j’ai un aveu à faire : je ne comprends pas la couverture du n°1178, vous savez, le dernier, celui à propos duquel on trouve partout des affichettes portant « Désolé, plus de Charlie ». Je ne comprends pas que tout le monde brandisse comme un trophée un dessin d’une aussi terrible ambiguïté. « Tout est pardonné », je veux bien, mais qui pardonne ? A qui ? Et le barbu enturbanné qui y va d’une petite larme, qui est-ce ? Mahomet, vraiment ? Bon, on va me dire que je cherche la petite bête.

 

Reiser, lui, avait la grossièreté subtile et percutante. Pourquoi a-t-il eu cette idée idiote de mourir de maladie ?

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

mardi, 19 mars 2013

ALORS, LE NOUVEAU PAPE ?

 

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UNE IVOIRIENNE PAS COMME LES AUTRES

 

***

Un nouveau pape ? La belle affaire ! Franchement, je vais vous dire : pas de quoi se réveiller la nuit pour chanter un alléluia. Il paraît qu’il faut un pape ? Eh bien allons-y. Celui-ci ou un autre, quelle différence ? Comme dit Georges Brassens :

 

« Tous les somnambules, tous les mages m’ont

Dit, sans malice,

Qu’en ses bras en croix je subirai mon

Dernier supplice…

Il en est de pires, il en est de meilleurs,

Mais à tout prendre,

Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs,

S’il faut se pendre ».

 

La sagesse même. Quasiment un nouveau Christ (à cause des bras en croix). C’est dans Je me suis fait tout petit. Là c’est la même chose : ce pape-ci ou cet autre-là, s'il faut un pape…

 

L’agitation médiatique qui a précédé l’élection a quelque chose d’hallucinant. Alors pensez-vous que Scola, que Sodano, que X, que Y est davantage « papabile » (en français : "papable", antonyme "impapable") que A ou que B ? Alors, c’est pour cette fois, un pape africain ? Un pape asiatique ?

 

Et de touiller jusqu'à épuisement des lecteurs et auditeurs les hypothèses dans le bocal, sur la base de cette constante, elle-même hallucinante : l’Eglise va-t-elle enfin consentir à se moderniser ? A épouser son époque ? A « bouger » enfin, après des siècles de glaciation obscurantiste ? Va-t-elle enfin admettre dans ses normes des innovations aussi révolutionnaires que la gestation pour autrui ? Le mariage homosexuel ? Le préservatif ?

 

Tout ça sur fond d’injonctions comminatoires dont la signification (à lire en toute transparence, évidemment) se résume à : « L’Eglise Catholique va-t-elle enfin consentir à ne plus être l’Eglise Catholique ? A ne plus faire figure d’épouvantail dans le jeu de quilles et de chien à moineaux (ah non, j’ai encore interverti) ? Va-t-elle consentir à se dissoudre, avec sa pureté doctrinale, dans l’eau tiède du consensus mondialisé ? L'Eglise Catholique va-t-elle consentir, au bout du compte, à se suicider ? A disparaître une bonne fois pour toutes de la surface de la Terre ?  ».

 

Quelle est cette partie de l'humanité qui aimerait tant extraire ce caillou de sa chaussure ? Un journaliste impartial aurait plutôt posé la question de la conformité de l'Eglise actuelle à l'Eglise de Saint Pierre et à sa mission originelle. Enfin, je dis ça, mais pour parler sincèrement, ce n'est pas ça, ma tasse d'eau bénite.

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Le frétillement des goujons médiatiques autour de l’appât catholique fermement accroché à l’hameçon lancé par ces défenseurs de valeurs contestant l'ultralibéralisme à tout crin et la marchandisation effrénée, dessine une situation pathétique : une meute d’hyènes (si, si, c'est "d apostrophe" devant "h" muet, comme devant "hiatus" !) et de charognards divers se mettent à aboyer et mordre aux mollets un troupeau d’hommes vêtus de grandes robes rouges et blanches accusés de pédophilie, d’homosexualité, de corruption, que sais-je encore. Accusés surtout d’être l’incarnation de la fossilisation dans laquelle s'est figé tout vestige préhistorique qui se respecte. Philippe Muray dénonçait déjà cet impératif moderne : « Bougez ! Bougez ! », dans lequel je verrais volontiers quelque chose de masturbatoire.

 

Le pape, je ne l’avais pas au programme. Mais mon ami A. m’a dit qu’il attendait ce que je pourrais bien en dire ici. Je ne veux pas le décevoir, bien que je le soupçonne en douce de se moquer de moi : lui, il n’écrit pas au hasard sur n’importe quel sujet « de société » ou de « culture générale ».

 

A., c’est quelqu’un de sérieux, il a un vrai projet, il y travaille jusqu’à son achèvement. Lui, il peaufine, il fignole. Pour tout dire, il cisèle, il quintessencie. Je pourrais presque dire qu’il émorfile, mais en fait, pas tant que ça : il aime laisser les arêtes vives, et même les barbes d'écriture sur lesquelles le bout du doigt de l'oeil du lecteur s’écorche. Bref, c’est un artiste.

 

Alors le pape ? En ce moment, sur France Culture, quelques journalistes débattent du fait de savoir comment traiter dans les journaux du passé du « Pape François » en Argentine. Oui ou non, a-t-il pactisé avec le dictateur Videla ? Quel fut son comportement pendant les années sombres de l’Argentine ?

 

Alors le pape ? Le lendemain de l’élection de Bergoglio, qui trouve-t-on invité sur la même chaîne de France Culture ? Caroline Fourest, célèbre pour ses passes d’armes avec Monsieur Tarik Ramadan, sous-marin officiel des Frères Musulmans en Europe. Drôle, non ? Pourquoi drôle ? Mais parce que, s’il existe dans les médias français, tous confondus, une pasionaria antireligieuse, on est tombé exactement sur la bonne cliente. Il faudrait lui conférer le titre officiel de MANTE ANTIRELIGIEUSE du Paysage Audiovisuel Français. Pour commenter les affaires du catholicisme, j'imagine qu'il y a mieux. Premier sujet d'étonnement.

 

Quel est le propos de Caroline Fourest ? Elle parle de « l’élection la plus opaque du monde ». Je ne suis pas dans les secrets de l’Eglise catholique, mais à son propos, parler de l’élection « la plus opaque » me semble irrésistiblement drôle, pour ne pas dire farcesque. Je ne sache pas que l’élection de Monsieur Loukachenko en Biélorussie, de Monsieur Xi Jinping en Chine, de Monsieur Ahmadinejad en Iran (et quelques autres) ait été particulièrement transparente.

 

Madame Fourest, au mieux, a perdu une belle occasion de ne pas dire de connerie. Au pire, elle confirme l'impression que j'ai quand je l'écoute : j'ai l'impression d'assister, à coups de canon médiatique, à une séance de tirs de propagande en faveur de la sacro-sainte doxa qui tente de s'imposer comme la seule et l'unique, qui tente de faire croire qu'elle seule détient le Beau, le Vrai, le Bien. La nouvelle Idéologie (Théologie ?) d'une bien-pensance qui voudrait bien faire croire qu'elle est "de gauche", mieux : qu'elle incarne la gauche. Haïssables flics de la pensée.

 

Alors si, à cette remarque sur la transparence ou l'opacité d'une élection, vous ajoutez l’athéisme de Caroline Fourest, invitée pour commenter un des principaux événements d’une des principales religions du monde, avouez qu’il y a de quoi se bidonner.

 

Je me bidonne donc. Je me tords, je glousse, je hennis.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

NB : avis aux mauvais journalistes, on ne dit pas : « La ville bruisse de rumeurs », mais : « LA VILLE BRUIT DE RUMEURS » (3ème groupe).

 

 

 

vendredi, 17 août 2012

A BAS LES HERETIQUES ! (4)

Pensée du jour : « Frappé d'une balle qui, pénétrant dans la poitrine, traversait le poumon et sortait par le dos, cet officier a survécu à cette mortelle blessure ». Général Trochu 

 

 

On apprend qu’un certain VIGILANCE fut condamné parce qu’il condamnait le culte des saints, la vénération de leurs reliques et le célibat. Cet homme devait se tenir honorablement quand il était à table ou au lit. On apprend qu’il ne faut surtout pas confondre les « vaudois » et les « valésiens » : alors que les premiers, très banalement, exécutent à l’instant même où ils le prononcent leur vœu de pauvreté, les seconds n’admettent dans leurs rangs que des eunuques, sauf quelques hommes « entiers », à qui ils interdisaient l’usage de la viande jusqu’à ce qu’ils se fussent mutilés.

 

 

Je ne vais pas insister sur les appellations fleuries dont Notre Sainte Mère l’Eglise Apostolique et Romaine a affublé les innombrables croyants de la VRAIE FOI (ils se déclaraient tous catholiques) qui avaient le malheur, soit d’ajouter, soit de retrancher, soit encore de modifier si peu que ce fût le moindre cil, la virgule la plus modeste ou l’accent le moins grave au plus mince article de la dite foi.

 

 

Car ce sont, sachons-le, les théologiens officiels de l’Eglise qui ont baptisé chaque hérésie du nom qu'elle porte. Et leur imagination lexicale fut sans bornes, comme essaie de le montrer la présente série de notes, qui pourtant ne donnent de l’ensemble que la minuscule partie émergée de l’iceberg théologique et doctrinal. Ils ont fait montre, au cours de siècles, d'une véritable constance dans l'invention poétique.

 

 

Je me demande s’il n’y a pas un germe du petit père STALINE (JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI) dans le centralisme catholique. Ou alors du jacobinisme. A force de larguer à grands coups de conciles et de tatanes dans le derrière, hors de la communauté des croyants, les Coptes (ou Cophtes), les Syriaques, les Orthodoxes, et autres variantes locales de ce que les autorités appelaient la VRAIE FOI, le catholicisme romain ressemble à un arbre qui se serait élagué lui-même.

 

 

Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un moignon de tronc, avec certes quelques racines, mais dépourvu de tout branchage et de tout feuillage. Jusqu’à devenir un arbre sec. Un arbre mort. Certes, cette vigilance dogmatique et doctrinale a donné à l’appareil clérical une puissance nonpareille à une certaine époque (entre autres, en faisant affluer les picaillons dans les coffres de la maison-mère). Mais elle a fini par assécher la source même de son esprit.

 

 

Reste qu’il est amusant de penser que des foultitudes de petites gens se sont ingéniées à faire chier la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (naguère présidée par Monsieur RATZINGER, alias BENOÎT XVI), à justifier la rémunération d’un innombrable et compact agrégat de fonctionnaires aussi pontificaux que sourcilleux, et à donner du boulot pendant des siècles aux dizaines de milliers de membres d’une corporation qu’on pourrait appeler des « contrôleurs de conformité » (autrement dit des flics de la pensée et de la conscience), ne serait-ce qu'en stimulant leur créativité poétique.

 

 

Car il y a indéniablement une force poétique dans les noms de baptême accordés par Rome à tout ce qui faisait mine de s'écarter de la ligne. Que pensez-vous de caucaubardite, nom qui fut donné à une branche des eutychiens ? Des manifestaires, ainsi nommés parce qu'ils croyaient criminel de dissimuler leur doctrine quand ils étaient interrogés ? Des tropites, pour qui le Verbe divin, du fait de son incarnation, cesse d'être une personne divine ? Des rebaptisants, qui renouvelaient le baptême de gens déjà baptisés, mais par des gens qu'ils considéraient comme hérétiques ?

 

 

N'y a-t-il pas une authentique imagination poétique pour nommer psatyriens les égarés qui pensaient que Jésus Christ n'était pas Dieu, mais une créature ? Parherméneutes, ceux qui interprétaient à leur guise les Ecritures en faisant foin « des explications de l'Eglise et des docteurs orthodoxes » ? Aquatiques, ceux qui « regardaient l'eau comme un principe coéternel à Dieu » ? Et les pneumatiques ? Et les condormants ? Et les familistes ? Et les jovinianistes ? Et les ethnophrones ? Tout ça déborde d'une inventivité poétique proprement héliconienne, ne trouvez-vous pas ?

 

 

Passons sur les naturalistes, qui expliquent les miracles par des causes naturelles ; sur les mutilés de Russie, qui pratiquaient l'automutilation, et dont les lubies menaçaient les marins de la flotte impériale ; sur les métangismonites, qui soutenaient que « le Verbe est dans son Père comme un vaisseau dans un autre ». On reste confondu devant des extravagances, je devrais dire des vésanies aussi manifestes.

 

 

Le tort des hérétiques, donc ? Leur imagination. Car il en fallait, pour imaginer que la Sainte Trinité est formée de trois substances égales (trithéistes) ou que les sacrements sont inutiles, au motif que « des effets incorporels ne peuvent être communiqués par une cause matérielle et sensible » (ascodroupites). Les inquisiteurs ne furent que le paroxysme fanatisé de cette POLICE CATHOLIQUE chargée de faire le ménage dans le troupeau.

 

 

La réflexion que m’inspire la notion d’hérésie définie par les autorités catholiques, c’est qu’elle suppose un sentiment très aiguisé de la hiérarchie, quasi-militaire, parmi les croyants. Grosso modo, l’Eglise ne peut faire aucune confiance dans les fidèles de base (le vulgum pecus) pour ce qui est de la vérité de la foi : dès qu’on leur laisse la bride sur le cou, les croyants partent dans tous les sens et, surtout, ils se permettent d’improviser des articles de foi qui n’ont pas reçu le visa des autorités romaines. Il ne faut pas rigoler : il y a la brebis de base, qui n'a qu'à suivre, puis les brebis en chef, puis les chef-brebis, etc. ... jusqu'au pape.

 

 

Car si on laissait faire, ce serait l’anarchie. Il est donc nécessaire, pour guider tout le troupeau mondial dans la même direction, de fixer d’en haut le contenu de la foi. C’est d’ailleurs la question du « libre examen » qui (entre autres) va creuser le fossé le plus profond entre catholiques et protestants, en accordant à tout croyant le droit de décider lui-même de sa relation à Dieu.

 

 

Quand chacun peut décider pour son propre compte du contenu et des modalités de sa foi, on assiste à l’atomisation de la grande Eglise en petites chapelles éparpillées et autonomes. Exactement ce qui s’est passé avec la prolifération des sectes protestantes. C'est un certain JOSEPH SMITH qui a fondé la secte des mormons. Un certain CHARLES TAZE RUSSELL la secte des témoins de Jéhovah (vous savez, ceux qui vont toujours par deux, mais qui n'entrent jamais, tout comme les testicules). Un certain LAFAYETTE RONALD HUBBARD la scientologie, la secte mercantile qui voudrait passer pour une Eglise, et qui tente de se faire admettre comme religion. 

 

 

En fait, je vais vous dire, c'est la multiplication des Papes qu’a reçu pour mission de prévenir et d’empêcher la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Et la besogne n’a pas manqué. La multiplication des pains suffit aux catholiques.

 

 

Les aphthartodocètes furent-ils d’authentiques eutychiens ? L’hérésie colarbasienne eut-elle tort de considérer l’alphabet grec comme la perfection et la plénitude de la Vérité (à cause de : « Je suis l’α et l’ω » (l’alpha et l’oméga)) ? Les saccophores n’étaient-ils qu’une bande d’hypocrites ? En tout cas, personnellement, j’assure qu’aucun conflit de m’oppose aux corrupticoles, aux hétérousiens, aux gomaristes, et autres métangismonites, pas plus qu’aux hypsistariens, aux infralapsaires et autres mammillaires, chez qui le jeune homme qui voulait épouser une jeune fille n’avait pourtant qu’à lui « mettre la main sur le sein », une véritable incitation à peloter les jolies femmes dans la rue.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Suitetfin demain.


 

jeudi, 16 août 2012

A BAS LES HERETIQUES ! (3)

Pensée du jour : « L'estomac d'un Espagnol ne dure pas à notre forme de manger, ni le nôtre à boire à celle des Suisses ». Michel de Montaigne, Essais, III, 13 

 

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Résumé : les autorités catholiques de Rome ont passé beaucoup de temps et d'énergie à lutter contre les formes incorrectes de la foi, pour empêcher les populations de croire en Dieu d'une manière hétérodoxe, voire incontrôlable. C'est ce que déclare en 1847 l'abbé GUYOT, auteur d'un Dictionnaire des hérésies.

 

 

Il va même jusqu’à énumérer les sectes qui selon lui ont d'ores et déjà démembré la doctrine luthérienne : synergistes (pour qui « l’impulsion de la grâce est accompagnée de la coopération de la volonté humaine »), substantiaires (pour qui  « le péché originel est devenu la substance même de l’homme »), osiandrites, indifférents (emmenés par MELANCHTON), stancaristes, majoristes (qui « renouvelaient le semi-pélagianisme », ce sont des choses qui gagnent à être sues), antinomiens (qui « conclurent à la suppression de toute foi religieuse »), syncrétistes (dont les promoteurs furent persécutés, apprend-on non sans un certain effroi, par les protestants eux-mêmes), hubérianistes (selon qui « tous les hommes sont justes »), origénistes, millénaires, invisibles, ubiquistes (qui se sont opposés, il faut le savoir, aux sacramentaires), piétistes (vulgaires « dévots fanatiques »), anabaptistes, sociniens, ainsi qu’une « foule d’autres sectes, aussi peu constantes dans leur forme respective que l’astre des nuits ».

 

 

Comment voulez-vous, sous ce Niagara de sectes, que MARTIN LUTHER continue à respirer ? Certes, l’abbé GUYOT, charitablement, se livre à cette énumération avec une visible et onctueuse délectation sadique : visiblement, ce déluge qui semble emporter la grande hérésie vers les ténèbres n’est pas pour déplaire au saint abbé.

 

 

Il faut reconnaître, quand vous regardez le protestantisme, vous ne savez plus où donner de la tête. Cela grenouille (de bénitier) à qui mieux-mieux. C’est de l’enchevêtrement de vers de terre dans lequel une éléphante normale ne reconnaîtrait pas ses souriceaux, ni le pommier les cerises tombées à son pied.

 

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Hélas, là où l’abbé GUYOT se met les deux gros orteils dans les deux yeux jusqu’à la pendule de grand-papa, c’est que MARTIN LUTHER, non content de ne pas être mort des dissidences qui ont fractionné sa nouvelle religion, en est sorti plus remuant et ressuscité que jamais. Les sectes protestantes sont, non pas des meurtres du père, mais autant de gouttes de sa semence.

 

 

Chacune des sectes énumérées ci-dessus pas loin porte le même ADN que MARTIN LUTHER. Pauvre abbé GUYOT, quand même. Il ne s’est même pas rendu compte que, loin de faire disparaître le protestantisme, la pullulation des sectes scissipares du luthéranisme en avait étendu la contagion partout sur la planète, à commencer par les tout nouveaux Etats-Unis.

 

 

Il reste qu’on trouve dans le livre du bon abbé des noms de sectes d’un ardent effet poétique. J’aime assez celles qu’il rassemble sous l’appellation de « Bulgares ». Ce ne sont que « patarins », « turlupins » « cathares », « bogomiles », « joviniens », « albigeois ». Et que pensez-vous des « pétrobrusiens » ? Ne sont-ils pas délicieux ? GUYOT fulmine contre toutes sortes de « manichéens », de « henriciens », de « novateurs », condamnés en 1176 « au concile de Lombez, dont les actes se lisent au long dans Roger de Hoveden ». Je signale par ailleurs aux amateurs d'anecdotes lexicales que, à partir du mot « bulgare », le français a formé « bougre » pour désigner tout homme qui se livrait à la sodomie.

 

 

Que reproche aux « bulgares » Notre Sainte Mère l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine ? De proclamer la vérité d’erreurs aussi manifestes que les suivantes : « Que les maris qui vivaient conjugalement avec leurs femmes ne pouvaient être sauvés ; que les prêtres qui menaient une mauvaise vie ne consacraient point ; qu’on ne devait obéir ni aux évêques, ni aux ecclésiastiques qui ne vivaient point selon les canons ; qu’il n’était point permis de jurer en aucun cas, et quelques autres articles qui n’étaient pas moins erronés ».

 

 

On croit rêver, n’est-ce pas ? Ainsi – si j’ai bien compris –, le mari ne doit pas remplir de « devoir conjugal », et le clergé doit marcher au son du canon. Et je ne parle pas des « frérots » ou « fraticelles », ni des « dulcinistes », et encore moins des « apostoliques » (franchement, on ne sait plus à qui se fier) : « Pour lors, ils avaient secoué toute honte : ils disaient qu’on n’est parvenu à l’état de liberté et de perfection que quand on peut voir sans émotion le corps nu d’une personne de sexe différent ». Le Ciel me préserve de secouer un jour toute honte !

 

 

Si l’on m’y pousse, je révélerai toutes les turpitudes commises par les « abécédaires » ou les « omphalophysiques » (nom par lequel on a probablement voulu désigner les « hésichastes », mais cela va sans même le dire). A la lettre « O » du dictionnaire, on trouve par ailleurs dénoncés les « ophites », les « opinionistes », les « orbibariens » et – accrochez-vous aux poignées et aux barres – les « optimistes ». Je vous jure que c’est vrai : c’est page 257. Je ne suis donc pas le seul à dénoncer les optimistes. Cela me fait chaud au coeur, et je me sens moins seul.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


 

mercredi, 15 août 2012

A BAS LES HERETIQUES ! (2)

Pensée du jour : « Ceux qui ont les lèvres déliées, dures et enflées près des dents canines, comme les porcs, méprisent l'honneur et ont l'âme basse ». Giambattista Della Porta, 1586 

 

 

La secte protestante fonctionne en religion comme le groupuscule trotskiste en politique : tant que vous n’êtes pas arrivé à un parti dont les cotisants se réduisent à un seul membre (ajoutons ses femmes et ses  enfants), il vous reste des possibilités de scission. N’hésitez pas à en profiter : tant qu’il reste du fractionnement en vue, tous les espoirs vous sont permis.

 

 

Dans un parti politique, comme dans une religion, on n’est jamais trop peu nombreux. Prière et merci de méditer cette phrase. Et de retrouver la chanson de GEORGES BRASSENS qui traite du problème de façon lapidaire, complète et philosophiquement irréprochable.

 

 

Ensuite, ce qui fait la force d’une secte protestante (en particulier américaine, mais pas seulement), c’est l’argent. On ne se doute pas de l’intensité du caractère décomplexé du protestant face à l’argent. Plus le protestant possède d’argent, plus ça le rapproche de Dieu. Ma parole, je te jure que c'est vrai !

 

 

Cette conviction l’amène à développer des stratégies auprès des riches, à creuser parallèlement au fleuve de la fortune bancaire de ces « élus » (au sens mystique, comme au sens politique), de minuscules canaux de dérivation, des ruisseaux de contournement, comme des drains posés dans une plaie qui suppure et qui pue, faits pour recueillir le moindre excès d’odeur malsaine qui pourrait émaner de la dite fortune. La secte protestante, à l’égard de l’argent, a le nez bouché.

 

 

C’est pourquoi, mes bien chers frères, il est vital de revenir avec ferveur, dévotion et zèle, dans le sein de Notre Sainte Mère l’Eglise Apostolique et Romaine, et de se garder comme de la peste de toute dérive en direction de ces courants hérétiques que l’on a vu fleurir depuis les origines. Et c’est donc à une visite édifiante et parénétique que j’invite pieusement mon lecteur.

 

 

Passons rapidement sur quelques épigones futiles, qui n’ont laissé que leur pauvre nom couler au fond des abîmes avec la pauvre barque que leur pauvre illusion a cru pouvoir mettre à flot au nez de leur créateur. JEAN DE PARIS fut dominicain, au 14ème siècle. Qu’est-ce qui lui a pris, soudain, en se levant, ce 22 juillet 1389, à 4 heures 32, d’affirmer que « J.-C. prend la substance du pain de telle manière que le Verbe de Dieu est uni au pain » ?

 

 

Tentative hérétique, évidemment vouée à l’échec, comme ne tarda pas à le lui faire savoir l’évêque de Paris. On sent, encore aujourd’hui, sur quel fond de vérité catholique fut fondée la décision de l’évêque de condamner cette théorie qui remettait en question le dogme de la transsubstantiation. Je note que l’abbé GUYOT écrit « transsubstantation », ce qui pourrait à bon droit passer pour une hérésie, quoique dans un ordre différent. Mais c'est peut-être juste une coquille.

 

 

Pour l’abbé GUYOT, en tout cas, une question essentielle est réglée : l’hérésie protestante n’existe plus, au moment où il écrit, que sous une forme larvaire, et son avenir est salement compromis. Le protestantisme n’en a certainement plus pour longtemps.

 

 

A propos de JEAN CALVIN, il conclut son article par ces mots définitifs : « Cette hérésie ne vit plus que dans le peuple, grâce aux discours des pasteurs, qui roulent uniquement sur la morale et jamais sur le dogme ». Le calvinisme n’en a visiblement plus pour longtemps. Par ailleurs, j'en déduis que le dogme est le sang qui coule, quon se le dise, dans les veines de l'Eglise Catholique.

 

 

Quant à l’hérésie de MARTIN LUTHER, les carottes sont quasiment cuites : « S’il n’est pas mort, depuis sa transformation en rationalisme pur, [le luthéranisme] n’existe plus que dans de faibles portions des masses, parmi quelques vieux croyants d’une orthodoxie ingénue et enfantine, qui lisent encore la Bible, récitent des prières, chantent des cantiques, écoutent dans un temple les prédications de leurs ministres, salariés pour annoncer à leurs dupes une doctrine qu’ils ont reniée dans leur cœur ». C’est donc clair : notre Sainte Mère l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine a triomphé de la principale hérésie à laquelle elle ait eu à faire face depuis les origines : le protestantisme.

 

 

Quelle perspicacité était celle de l’abbé GUYOT ! Il n’y a qu’à voir ce qu’il en reste dans le monde actuel, du protestantisme. Alors c’est vrai, le bon abbé analyse l’agonie de la doctrine luthérienne à travers le prisme de la floraison invraisemblable des SECTES auxquelles il a donné naissance. Il oublie simplement que toutes ces sectes se revendiquent PROTESTANTES. Voire LUTHERIENNES. Et que si LUTHER a gagné, c'est exactement à cause de ça.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


 

mardi, 14 août 2012

A BAS LES HERETIQUES ! (1)

Pensée du jour : « Le peuple ressemble à des boeufs, à qui il faut un aiguillon, un joug et du foin ». VOLTAIRE, 17 avril 1765

 

 

Monsieur M.-T. GUYOT écrivait ceci, en 1847 : « La pensée est l’électricité de l’âme : plus que l’électricité matérielle, elle foudroie, brûle, renverse, anéantit, et les ruines qu’elle amoncelle dans la région de l’intelligence sont souvent irréparables.

Qui préviendra ses égarements, arrêtera ses ravages ? Qui la dégagera des nuages de l’erreur et l’obligera de n’imprimer dans l’esprit de l’homme que les caractères de la vérité ? Est-il sur la terre une puissance qui ait reçu mission de diriger la pensée avec une rectitude infaillible ? ».

 

 

On voit ici la hauteur de l’auteur, l’altitude de l’attitude et le mérite de la guérite. Accessoirement la force de ses ambitions et la conviction de ses espoirs. On attend fiévreusement la réponse à ses questions. On est suspendu, non à ses lèvres, mais à sa plume. Y a-t-il une puissance en laquelle on puisse se fier totalement ?

 

 

Et la réponse tombe, carrée, imputrescible et pleine d’une certitude rassurante : « Oui, l’Eglise catholique, l’unique dépositaire de la vérité religieuse ». L’Eglise catholique ? Bon sang, mais c’est bien sûr ! J’avais, étourdi comme je suis, omis de préciser que, en 1847, Monsieur M.-T. GUYOT était abbé. Son livre, qui vise à redresser et corriger toutes les erreurs qui peuvent se glisser dans les articles de la vraie foi, est publié par la Société de Saint-Victor pour la propagation des bons livres. Son titre ? En toute simplicité Dictionnaire universel des hérésies, des erreurs et des schismes.

 

 

Inutile de dire qu’on sort de sa lecture heureux et fier d’être chrétien (zim, boum, boum, si toutefois on est chrétien), et encore mieux, dans la seule obédience qui puisse se targuer de détenir LA vérité, la seule : la catholique, apostolique et romaine (zim, boum, boum, si toutefois on est catholique, apostolique et romain).

 

 

Certes, « catholique » signifie « universel », mais il n’y a malheureusement pas que les catholiques à déclarer leur religion universelle (« Il n’y a de Dieu que Dieu », vocifèrent les musulmans, plus acharnés que tous les autres réunis, parce qu’ils ont une revanche à prendre sur leur propre histoire, paraît-il).

 

 

Les autres « grandes » religions, en particulier l’Islam, ont la même fâcheuse tendance à se prétendre aussi universelles que les autres. Entre les grandes religions, disons qu'il y a au moins conflit d'universalité. Comme il y a trois religions dites du Livre, qui sont trois religions REVELEES, il faudrait, pour faire la paix, trois univers. Comme ça, pas de dispute. Le problème, c'est qu'on n'en connaît qu'un seul, d'univers. Dans la surface des religions universelles, il y a donc surpopulation, il y a donc concurrence. On ne sait plus à quel universel se rattacher. A se demander si l’universel existe, puisqu'un seul ne suffit pas.

 

 

S’écarter de cette voie catholique, apostolique et romaine, large, lumineuse mais rude à l’occasion (quelqu’un l’a bien promulgué, dans une de ces formules dont il avait le secret quand il était premier ministre : « La route est droite, mais la pente est forte », je sais, le bon sens pèse des tonnes), c’est risquer de se perdre, que dis-je, de se fourvoyer dans les brouillards et les ténèbres de la confusion. C'est ce que n'ont pas manqué de dénoncer les docteurs de l'Eglise. Et ils s'y sont pris très tôt.

 

 

Qu'est-ce qu'une HERESIE, me demanderez-vous ? C'est très simple : « Une erreur volontaire et opiniâtre, opposée à un dogme révélé et enseigné comme tel par l'Eglise catholique ». Je trouve que ça ne tourne pas autour du pot.

 

 

L’embêtant, avec la vérité, avec le dogme, si vous voulez (ça renvoie à la même chose, dans la pratique), réside dans le complément de nom et l’adjectif qualificatif. « Eglise catholique », c’est simple et franc du collier : ça veut dire, très simplement, « assemblée universelle ». Mais quand on passe à « Eglise catholique, apostolique et romaine », on sent qu’on n’en est pas venu là sans quelques bisbilles et diverses échauffourées. Par exemple, le grand schisme de 1054. L’adjectif qualificatif et le complément de nom introduisent forcément des subdivisions. Et par principe, la subdivision présuppose la division, le conflit, voire la guerre de religions.

 

 

Si vous gravez « VÉRITÉ » au fronton du temple que vous venez de construire, tout va bien aussi longtemps que TOUT LE MONDE y vient. Mais dès qu’un sale type (on dit aussi un « concurrent ») s’avise d’en construire un autre à côté du vôtre et qu’il attire une partie de votre clientèle, votre affaire périclite. Forcément. Et ça relativise salement la VÉRITÉ que vous aviez gravée.

 

 

Certains diront que deux vérités valent mieux qu'une. Je rétorque que rien n'est moins sûr. La concurrence est finalement une forme larvée de la guerre. Certains diront qu'une seule VÉRITÉ, c'est le totalitarisme. Je suis obligé d'admettre que c'est possible, et peut-être probable. Mais la concurrence garantit-elle la liberté ?

 

 

C’est pareil pour les marques de supermarché et de téléphones portables. Quand vous êtes face à l'inflation des marques, vers laquelle va se porter votre CROYANCE ? Du coup, en tant que MARQUE d'une FOI, pour vous différencier des concurrents, vous êtes contraint d’ajouter au nom et au logo de la marque des qualificatifs et des compléments du nom. C’est certes plus précis, si l’on veut, mais en même temps, vous entrez dans une sorte de mêlée, dont vous ne savez pas dans quel état vous allez sortir. Après, vous êtes obligé de vous fier aux statistiques.

 

 

Tenez, le protestantisme, pris globalement. Supposons que vous partez d’ « Eglise ». Jusque-là, tout va bien. On ne risque rien, ça veut dire « assemblée ». Ajoutez quelque chose, mettons « de Jésus-Christ ». Jusque-là, rien de suspect, n’est-ce pas ? Mais dès que vous tombez sur « Eglise de Jésus-Christ des saints », le flou s’installe, personne ne me contredira.

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EN TOUT CAS, TELLEMENT PROPRES SUR EUX QUE ÇA FAIT PEUR

 

Alors, si par hasard on aboutit à la formule complète : « Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours » (c'est comme ça que s'intitulent eux-mêmes les mormons), inutile d’insister, vous avez tellement de compléments du nom et d’adjectifs que vous comprenez aussitôt que vous êtes dans le bi du bout de la chaîne de production. Toutes les sectes plus importantes se trouvent (au moins théoriquement) en amont.

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FIEF DES MORMONS A SALT LAKE CITY

Pour un peu, les mormons se prendraient pour la Belle-au-Bois-Dormant. Cela ne me donne pas trop envie d'aller la réveiller, la princesse.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


 

vendredi, 06 avril 2012

MUSULMAN ET TOTALITAIRE ?

Avant de commencer, je veux dire qu’on n’a pas assez noté, à mon avis, que, parmi les quatre victimes militaires que Mohamed Merah a flinguées pour de bon, trois portent des noms arabes : Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Imad Ibn Ziaten. Le quatrième – est-il encore vivant, au fait ? – porte un nom latin, Loïc Liber, et la peau noire de sa naissance guadeloupéenne. Il est donc pour le moins étonnant qu’on n’ait plus parlé que de crimes « antisémites ». Cela ressemble à une confiscation du deuil.

Je signale que l’armée française compte, aux dernières nouvelles, environ huit mille recrues « issues de l’immigration » et musulmanes, une « intégration » sans tambour ni trompettes, un recrutement bien plus discret, mais combien plus efficace que les légions d’Al Qaeda (vous connaissez le refrain de Pierre Perret, qui ne parlait pas des camps d’entraînement du Waziristan : « Les jolies colonies de vacances (…) tous les ans, je voudrais que ça recommence, youkaïdi aïdi al qaïda »).

Pourquoi je voulais le faire remarquer particulièrement ? Tout simplement, parce que ce type qui a tué des enfants juifs, soi-disant  pour venger les enfants palestiniens tués par les Israéliens, il a commencé par tuer des types aussi musulmans que lui. Des Français, peut-être, qui servent dans l’armée française, peut-être, mais qui sont d’origine arabe, et de religion musulmane. Si quelqu’un peut m’expliquer ce sac de nœuds, il est le bienvenu. 

Maintenant, venons-en au sujet du jour. Y a-t-il une « offensive islamiste » en France ? La réponse est « oui ». Je me réfère à ce qui se passe en Tunisie, en Egypte, en Syrie, en Lybie, et maintenant au Mali, où l’offensive islamiste est patente, avérée, officielle. Il n’y a pas de raison pour que l’Europe, en particulier la France, où vivent beaucoup de musulmans, reste en dehors de ce mouvement de fond.

Mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi un certain nombre de signes.

1 ) – Le premier me vient d’un prêtre catholique qui s’appelait CHARLES PALIARD. Moi qui suis athée, je dis tout de suite, à son sujet, que je n’ai jamais vu personne d’aussi peu doctrinaire, d’aussi peu dogmatique. D’aussi peu crispé sur une idéologie. Et pour tout dire, d’aussi ouvert. Certaines mauvaises langues diraient « d’aussi œcuménique ».

Curé dans la paroisse de Saint Priest, il est mort en 1992. Ses propos datent donc de bien avant, mettons vingt-cinq ans, et s’ils étaient dépourvus de crainte ou de haine, ils étaient très nets : il parlait de l’islamisation rampante à l’œuvre dans cette ville de la banlieue lyonnaise, où la population d’origine arabe est nombreuse.

Il ne semble pas que le processus à l’œuvre, qu’il constatait il y a vingt-cinq ans se soit interrompu. Bien au contraire, l’Islam, en France, a pris de la place, de plus en plus de place. Le mouvement s’est amplifié, a crû et embelli, est devenu tellement visible qu’il a fini par poser un vrai problème (voile, prières en public, etc…), au point d’envahir le devant de la scène.

Quand on regarde ainsi le phénomène sur la longue durée, il est raisonnable de s’interroger, et même de s’inquiéter. Et de se dire, rationnellement et posément, que la France, non seulement n’est pas à l’abri d’une « offensive islamiste », mais qu’elle constitue pour celle-ci un terrain de jeu privilégié, sans doute à cause, d’une part, du nombre d’adeptes, d’autre part, de la place qu’y tient la laïcité, dont les musulmans – et même pas les plus radicaux – ne veulent à aucun prix.

Voilà ce que je dis, moi.

 

A suivre.

vendredi, 23 mars 2012

MOHAMED MEHRA, MUSULMAN DE FRANCE ?

Musulmans de France, avant toute autre considération, vomissez publiquement et officiellement MOHAMED MEHRA ! Dites une bonne fois qu'il n'est pas musulman. C’est une condition pour vivre en paix. 

 

Introduction 

 

En France, les homosexuels de tous les sexes, les femmes de tous les « genres », y compris le genre féministe, les musulmans de tous les islams réclament l’égalité de traitement avec les autres sexes, les autres genres, les autres religions. 

 

Tous ces gens crient à l’égorgement, voire au crime historique, quand on fait mine de s’en prendre, par exemple et au hasard, aux cinq prières de l’Islam, quand elles ont lieu dans la rue ; ou bien quand une des deux lesbiennes d’un couple se voit refuser l’autorité parentale par un tribunal ; ou encore quand une agence de publicité lance (c’était il y a déjà un moment) une célèbre campagne de publicité pour la crème fraîche semi-épaisse Candia « Babette » : 

 

« Babette, je la lie, je la fouette,

et parfois elle passe à la casserole ». 

 

Dans les trois cas, la catastrophe, mes amis ! Si vous aviez vu les chiens (et les chiennes) de garde se déchaîner en concerts d’aboiements rageurs et haineux. Le paradoxe, qui n’est pas du tout amusant, c’est que tous ces gens avaient l’énorme culot de se présenter comme des « victimes » et de hurler à la « stigmatisation ». 

 

Il est aussi arrivé que les critiques de mode ne soient pas tendres, mais alors pas tendres du tout, avec certaines manifestations publiques de la dernière mode vestimentaire coranique. Pourtant, nombreuses étaient les voix qui acclamaient les superbes modèles, inspirés par Allah, retouchés par son prophète, caractérisés par l’ampleur des lignes, la profondeur des plis, le moiré des tissus. 

 

Et cette fente dans les étoffes, si habilement conçue pour donner tout son éclat à l’intensité du regard, soulignée par le trait charbonnant du khôl du meilleur goût, ah, quelle trouvaille ! Ah, cette fente dans les étoffes, qui fait trépider le cœur du fiancé le soir des noces : « Vais-je dénuder Vénus en personne ? Vais-je tomber sur un boudin moustachu ? ». On ne dira jamais assez combien il est nécessaire de préserver le mystère de l’amour jusqu’au dernier moment. 

 

Bon, je cesse de tourner autour du pot tout en noyant le poisson, c’est de l’Islam que j’avais l’intention de parler. Pour dire mon ras-le-bol. Islam par-ci, musulman par là, mosquée par ailleurs : la nausée, je vous dis ! On nous fait bouffer de l’imam, de l’UOIF, du CFCM, du DALIL BOUBAKEUR, de l’islamisme fondamentaliste, du Frère Musulman et du salafiste jusqu’à nous en fourrer dans les trous de nez. 

 

Plus possible d’écouter la radio ou de regarder la télévision sans se faire apostropher sur le « nécessaire dialogue des religions ». Plus possible de déambuler en ville sans tomber sur ces insultes ambulantes que constituent des femmes couvertes de tissu et des hommes habillés d’une grosse barbe et d’une longue robe. Je me dis : « Il est en train de se passer quelque chose ». 

 

Je vais vous dire, moi, le « dialogue des religions », je m’en tape, pour la bonne raison que les religions, toutes les religions, déjà et d’une, je m’en tape. Et que j’estime avoir le droit de vivre et de marcher dans la rue sans me faire bassiner par des religieux, quelle que soit la mitre dont ils sont coiffés. 

 

L’Europe n’a pas réussi, après de longs siècles de travail guerrier, à se laïciser, pour que des outrecuidants, le plus souvent venus d’ailleurs (c’est le simple constat d’une vérité de fait), viennent piétiner en rangs serrés le devant de la scène médiatique. Si les outrecuidants parviennent à y rester, sur le devant de la scène, c’est qu’il se passe quelque chose. Quoi ?

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

A finir demain.

samedi, 17 mars 2012

INTEGRISTE, MAIS SEULEMENT EN PUBLIC

Tiens, je vais vous en narrer une bien bonne sur les musulmans. L’action se passe en Egypte. On sait que les Frères Musulmans et les « Salafistes » se sont partagé les sièges de députés.

 

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ÇA, C'EST AVANT L'HISTOIRE 

 

Pour être clair, disons que les salafistes sont à l’Islam ce que Monseigneur LEFEBVRE est au catholicisme : tous prêchent le retour à la pureté des origines de la religion. Il est vrai que, plus les siècles passent, plus ce que fut la pureté originelle se couvre de brumes, de brouillards, voire de purées de pois. La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X du catholique ne vaut-elle pas le retour des salafistes à Mohamed et aux cinq premiers imams ? Qui va être habilité pour authentifier la source ? On sera sans doute d'accord : tout ça est de la reconstruction a posteriori. Du fantasme.

 

 

L’individu qui se déclare salafiste (« salaf » veut dire « ancêtre », paraît-il) a donc l’interdiction stricte, formelle et absolue de modifier quoi que ce soit à ce que le créateur a voulu faire de lui. Il n’a pas le droit de modifier le plus petit atome qui le compose. D’où, sans doute, la pilosité, qui tend, en particulier sur les joues et le menton, vers l’infini. Le même genre de sottise que celle qui pousse les Témoins de Jéhovah à refuser les transfusions sanguines et la crémation, à cause de la Résurrection des Corps au Jour du Jugement.  

 

 

Voici l’histoire : ANWAR AL BILKIMY a donc été élu député. Un jour, le visage couvert de bandages et de pansements, il déclare à la télévision qu’il a été sauvagement agressé dans sa voiture par une bande armée qui lui a, au surplus, volé 100.000 livres (égyptiennes, comme la télévision). Résultat, un déluge de témoignages d’amitié et de solidarité.

 

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N'EST-CE PAS, QUE ÇA FAIT VRAI ?  

 

Seulement voilà, tout est faux. Le personnel de l’hôpital où a été soigné ANWAR AL BILKIMY a prévenu les autorités, qui ont ouvert une enquête judiciaire, qui a ému violemment le parti salafiste Al Nour, qui a demandé des explications au député, qui, sous les diverses pressions qui commençaient à s’exercer, est passé aux aveux.

 

 

Et vous savez quoi ? Ce député à cheval sur la loi coranique, ce député faisant la leçon à tout le monde, ce député, tout simplement, s’est fait refaire le nez. Dans une opération de chirurgie esthétique. Honnêtement, je ne suis pas sûr que le Coran dise explicitement si de telles opérations chirurgicales sont autorisées ou interdites. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est si mal vu parmi les siens que c’est rigoureusement interdit.

 

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Ce qui a le plus de mal à passer, dans la population, c’est que le monsieur a englouti dans l'opération l’équivalent de quatre ans de salaire d’un Egyptien moyen, d’autant plus que la pauvreté a littéralement explosé depuis la chute de MOUBARAK, et que la violence et la délinquance se sont répandues. Inutile de dire qu’il a été obligé de démissionner illico de son parti et de son mandat de député, c’est bien le moins.

 

 

Il a été, pour faire bonne mesure, obligé de présenter des excuses solennelles et publiques « aux médecins de l’hôpital, à son parti, à tous les membres du Parlement, aux médias, aux forces de sécurité et au peuple égyptien ». Il me semble qu’on a oublié les femmes et les ratons laveurs, mais bon. Il y a des femmes qui n'aimeront pas la phrase précédente, je m'excuse auprès d'elles.

 

 

Ce qui me fait le plus plaisir dans cette histoire, c’est que, si celle-ci a fait scandale, c'est que d’autres se sont sans doute déroulées en coulisses mais sans en sortir. La bulle qui éclate à la surface prouve l’accumulation de gaz dans l’épaisseur de la vase au fond de l’étang. C'est bien connu, il n'y a pas de fumée sans vase.

 

 

Tiens, dans le « Proxi » (épicerie arabe) de la rue d’Austerlitz, le gérant a placé juste en vitrine, bien visible, une étagère avec un ébouriffant alignement de flasques de divers alcools forts. Et le gars que j’en ai vu sortir, très barbu et très gandoura grise, portait une grosse bouteille d’une boisson gazeuse américaine dans la main droite, et dans la manche gauche de son vêtement, il s’efforçait de dissimuler la petite bouteille de whisky achetée en même temps.

 

 

 

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La religion, d'accord, mais surtout comme signe extérieur. Tout dans l'affiche, rien à l'intérieur. C'est curieux, mais c'est comme ça que m'apparaissent tous ces gens qui tiennent à faire savoir à tout le monde qu'ils sont pieux, en arborant des symboles, des vêtements, des barbes ou des ratons laveurs.

 

 

J’en conclus qu’il ne faut pas confondre le principe et la réalité. Le Coran, c’est pour le principe. Pour votre gouverne, je rappelle que le principe, c’est ce qui se respecte quand on est en public. Si vous êtes en public quand la réalité se met à contredire le principe, vous êtes mal, honte à vous, shame on you. Vous méritez les fers, l'estrapade, le pilori, l'ostracisme, le bûcher, la flagellation et, pour finir, l'infamie infamante.

 

 

D'ailleurs, « Enfer et damnation, je suis fait », s’exclame Blondeaux Georges Jacques Babylas, régulièrement dénoncé en public à la fin des enquêtes du commissaire Bougret (« Ah, patron, c’que vous êtes fort ! », s’exclame le brave Charolles, béat d’admiration). La présente allusion, qui ne se trouve pas dans le Coran (pourtant j'ai bien cherché), s’adresse exclusivement aux bienheureux et aux initiés, bienheureux parce qu’initiés, cela va sans dire.

 

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ALLEZ, JE VOUS DONNE UN INDICE 

 

Et j’en conclus qu’être musulman, y a pas de sot métier. « L’islam, ça mène à tout, à condition d’en sortir ». Il va de soi que le présent apophtegme, empreint de la componction et de la nitescence que confère la sagesse populaire, vaut pour toute autre croyance religieuse.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.