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mardi, 24 avril 2018

ISLAM DE FRANCE ET ANTISEMITISME

Il y a beaucoup de gens que je n'aime pas du tout, dans la liste hétéroclite et copieuse (un vrai "inventaire à la Prévert", y compris le raton-laveur) des signataires du "Manifeste des 300" sur le "Nouvel antisémitisme". Mais sur le fond, le salopard auteur du texte (je me refuse à citer son nom) et tous ceux qui y ont apposé leur signature ont raison, je suis contraint de le reconnaître : la France est redevenue une terre d'antisémitisme depuis que le nouvel islam conquérant a fait reconnaître ses droits "religieux" par ce qui n'est plus une "République laïque". Je plains terriblement les pauvres Tarek Oubrou (imam de la mosquée de Bordeaux), Dalil Boubakeur (mosquée de Paris) et autres dignitaires sûrement respectables et bien intentionnés (je dis ça, mais je n'ai pas la preuve) de se sentir obligés de monter au créneau, parce qu'ils ne veulent pas d'une "stigmatisation" de l'ensemble de la communauté musulmane. 

Je comprends leur visée diplomatique : ils ne veulent se mettre personne à dos. Mais leurs dénégations pleines de craintes diverses pour l'avenir (qui pourraient, à la limite, être interprétées comme des menaces, voire un chantage) ne doivent pas occulter la réalité actuelle de l'islam de France : si l'on peut parler aujourd'hui du retour d'un antisémitisme de masse, nous le devons exclusivement à l'incroyable espace que s'est ouvert l'islam sur le territoire français. Nous le devons à l'empiétement progressif et méthodique d'un islam rigoriste et rétrograde sur l'ensemble des libertés dont nous jouissons encore aujourd'hui en France, et dont la moindre n'est pas celle de ne croire en aucun dieu (l'islam interdit au croyant de ne plus croire – crime d'apostasie – et le droit de ne croire en rien est, pour les musulmans, un acte d'impiété, un blasphème, un outrage à dieu, un sacrilège digne des pires supplices). 

S'il reste des antisémites de France en France, c'est à l'état groupusculaire et résiduel qu'ils survivent tant bien que mal, quelque part dans les extrêmes-droites (avec des allumés d'extrême-gauche rouge-brun ou islamo-gauchistes qu'on se demande comment ils ont atterri là). Il n'y a pas de nouvel antisémitisme chez les Français d'extraction européenne. Il n'y a pas de problème de laïcité en France. Il n'y a que trois problèmes : l'islam, l'islam et l'islam.

Parce que, derrière tous les musulmans bien intentionnés qui ne demandent qu'à s'intégrer, il n'est pas difficile, pour qui sait écouter et regarder, de discerner, dans le brouillard artificiel qu'ils s'efforcent de répandre autour de leurs agissements, le militantisme et l'activisme de tout un tas de gens aussi discrets qu'ils se veulent efficaces (et qui se tirent la bourre, entre salafistes, wahabites, frères musulmans, adeptes du tabligh, sectes diverses, etc., etc.) auprès des populations venues du Maghreb, d'ailleurs et même de France.

Ces gens travaillent. Et leur grande force (j'allais dire leur supériorité), c'est qu'ils ont l'éternité devant eux. Pensez, par comparaison, à l'inimaginable volontarisme actif (et sacrificiel) des premiers évangélistes chrétiens qui ont répandu le catholicisme en Europe du deuxième siècle de notre ère à Charlemagne (pour aller vite), pour faire de notre continent la patrie d'une civilisation qu'on est bien obligé de reconnaître supérieure à tout ce qui s'est fait auparavant et partout ailleurs en matière de civilisation (puisqu'elle a fini par englober toutes les autres : appelons-la la civilisation du rayonnement intellectuel, de la technique régnante et de la marchandise).

Marcel Gauchet le redit dans Le Désenchantement du monde : « Le christianisme est la religion de la sortie de la religion ». C'est peut-être en cela que la civilisation européenne a fini par dominer le monde (abâtardie, hélas, par la prise de pouvoir de l'Amérique sur l'ensemble du monde, y compris sur la "vieille Europe", engluée dans les "valeurs" et la "morale"). Je crois en la supériorité de la civilisation européenne sur toutes les autres formes de civilisation.

Entre autres signes de la supériorité de la civilisation occidentale (je n'ai pas dit "américaine", je devrais peut-être dire "européenne"), j'en vois une preuve dans le fait que le rôle de la basse dans la Neuvième de Beethoven est tenu par un certain Kwangchul Youn, dans le concert retransmis sur France Musique le jeudi 26 avril 2018. J'en avais vu une autre dans le fait qu'un Japonais avait consacré dix ans de sa vie à copier méticuleusement la Crucifixion de Grünewald au musée Unterlinden de Colmar. Si ça ne s'appelle pas du rayonnement universel, j'aimerais qu'on me dise ce que c'est.

Les responsables politiques français sont trop lâches : à les entendre, notre civilisation est sur la défensive et n'a plus rien à apporter au monde, sinon une immense repentance et une éternelle culpabilité pour le mal qu'elle a fait au monde en même temps que tout le bien qu'elle lui a apporté. Bien et mal sont rigoureusement inséparables dès le moment qu'une culture devient dominante pour imposer son style et tout son bagage à toutes les autres. Je ne reconnais presque plus rien de la civilisation européenne dans ce que l'américanisation frénétique de nos objets et de nos esprits en a fait.

Au sujet de l'islam, les responsables politiques français sont trop lâches pour dire la vérité à ce sujet et affronter de face la réalité du problème de l'offensive en cours – car c'est d'une offensive qu'il s'agit –, qui prend, tour à tour et selon les circonstances, le visage aimable du musulman bien intégré (par exemple CFCM, pourquoi pas ?) et le masque hideux du fanatique prêt au djihad et au sacrifice de sa vie (pourvu que ce soit aux dépens de celle des autres). Les deux ne sont peut-être pas interchangeables, mais ils sont issus du même tronc de la même plante. S'ils étaient dotés d'un minimum de courage et de lucidité, les responsables politiques français se rendraient compte de la réalité de la menace que fait peser cet islam conquérant sur l'avenir de la France.

Ils feraient ce constat qu'une majorité de musulmans, en France, déteste les juifs, et cela pour une raison bien connue : la domination colonialiste de l'Etat d'Israël sur l'ensemble de la Palestine, qui ne laisse aux Palestiniens que des lambeaux de plus en plus réduits de territoire. Et la situation ne cesse de s'aggraver (essor incessant de la colonisation de la Cisjordanie, essor inexorable des partis fondamentalistes,  ultra-religieux et d'ultra-droite en Israël). Et plus la situation s'aggravera là-bas, plus les musulmans présents sur le territoire français prendront fait et cause pour leurs "frères". Les juifs de France n'ont pas fini d'avoir des soucis. Et l'on peut bien s'en douter : après les juifs, on trouvera un jour dans la ligne de mire les Français de la France chrétienne ou athée.

On entend déjà bien, ici ou là, de temps en temps, résonner des « sales Français », dans la bouche de gens qui savent pourtant très bien, le moment venu, sortir la même carte d'identité que les "sales Français". Tout dépend du contexte et des circonstances, "musulman" étant une identité éminemment plastique puisque, du guerrier assoiffé de sang au père tranquille attaché à ses "cinq piliers", en passant par le voyou, le buveur d'alcool et le mangeur de porc, il y a, par définition, TOUT dans la collection d'islams qu'on nous présente quand il y a débat. Et pour moi, qui ai lu tout le Coran (dans la traduction si prudente et modérée de Jacques Berque), ce n'est pas tel ou tel verset qu'il faut jeter à la poubelle, c'est l'ensemble de ce mélange d'invraisemblable salmigondis et de bouillie indigeste. Un mélange dont suintent, à presque toutes les pages, la haine des chrétiens et des juifs. Presque tout le Coran (si l'on excepte de timides appels à la tolérance) est antisémite et antichrétien. S'il y a antisémitisme en France aujourd'hui, on le doit au Coran littéral, à l'islam, aux musulmans installés en France. 

Ce n'est sans doute pas pour rien que Tarek Oubrou, invité chez Alain Finkielkraut, avait porté plainte contre son interlocuteur juif, Georges Bensoussan, qui avait osé proférer cette vérité active dans bien des familles : « Les petits musulmans tètent l'antisémitisme avec le lait de leur mère ». Il semble bien, en l'occurrence, que ce soit ce dernier qui ait raison. Il n'y a pas d'islam de France, il n'y a qu'une religion en phase conquérante, qui apporte avec elle l'antisémitisme omniprésent au Proche-Orient et qui pousse ses avantages en s'appuyant sur les faiblesses mêmes que lui offre le ventre mou de la démocratie. La terre française rejette, historiquement et viscéralement, la foi musulmane, aussi fort qu'elle rejette aujourd'hui, malgré les délires de BHL (le très oubliable auteur de L'Idéologie française, 1981), l'antisémitisme.

jeudi, 16 février 2017

C’EST QUOI, UN « GRAND RÉCIT » ?

2/2

Bon, maintenant on dira que l’impossibilité de voir émerger un quelconque  « Grand Récit », capable de redonner aux Français le désir de se projeter collectivement dans l’avenir n’est pas due seulement à la façon soi-disant neutre de raconter l’histoire aux enfants et aux jeunes. J’abonde évidemment. Parmi les autres causes, on citera par exemple la fragmentation du corps social opérée, entre autres, par le surgissement des revendications particulières de toutes sortes de « minorités », religieuses, ethniques, générationnelles, sexuelles, sans commune mesure avec l’importance numérique de ces groupes.

Comment garderait-on intacts les facteurs d’unification, quand l’époque est dominée par les facteurs de division ? Or la moindre des choses, pour qu’un « Grand Récit » soit clair et convaincant, c’est de présenter une histoire simple et homogène de forme et de contenu. On comprend donc qu’il soit au-dessus des forces des plus puissants « storytellers » actuels de proposer  quelque chose de simple, à la fois assez vague pour que chacun puisse s’identifier, et assez captivant pour entraîner l’adhésion.

On pourra parler aussi du processus de « globalisation », qui a vu les facteurs économiques prendre le pouvoir à l’intérieur des nations et dans les échanges entre elles. Il en découle un monde où le mot d’ordre unique et péremptoire s’appelle « compétition », et où toute substance, matérielle ou symbolique, est vouée à devenir une marchandise.

Or, entrer en compétition, en même temps que cela réduit les buts de l'existence à l'acquisition de produits, a pour effet de raccourcir drastiquement le temps dont on dispose, de rapprocher l’horizon et d'instaurer l’état d’urgence à perpète. On a une illustration politique criante de cet état de faits avec l’enfer électoral permanent où sont plongés des responsables, avant même toute préoccupation noble, obsédés de leur réélection, puisqu’ils y sont condamnés au « court-termisme », qui leur interdit d’élaborer des projets capables de nourrir un « Grand Récit ».

Eh oui, pour cela, il faut du temps. Dans l’urgence, on colmate : pas le temps de raconter des histoires. L'urgence empêche de réfléchir, et peut-être de penser. Et cela d'autant plus que l'urgence est devenue un rythme de croisière pour la marche du monde. Plus l'urgence presse l'humanité, moins l'humanité est en mesure de maîtriser son destin.

Car l’état d’urgence dans lequel la primauté des rapports de forces a plongé le monde se traduit par la multiplication des foyers d’incendie et l'explosion des casernes de pompiers des innombrables ONG et associations humanitaires. Ah, l'humanitaire !... En fait, l'humanitaire ne devrait pas être considéré comme une preuve attendrissante de la persistance de la bonté intrinsèque du cœur humain, mais comme un pressentiment de la course à l'abîme. Comme le thermomètre qui mesure la température de la fièvre qui a saisi le monde : plus il y a d'humanitaire, plus ça veut dire que ça va mal.

Voir par exemple les crises migratoires qui placent les Etats plutôt favorisés (et d'autres) dans l’obligation de réagir immédiatement (navires dédiés, camps de réfugiés, etc.). Voir les nombreux conflits africains, les régimes intolérables (Erythrée, …) et les conditions de vie, qui chassent de chez elles des populations nombreuses. Et ne parlons pas de Calais. Les ONG ne cessent de mettre en avant (elles n'ont pas tort) l'urgence des situations : dans le dilemme "faut-il intervenir ou laisser mourir", on n'a pas beaucoup le choix. Les gouvernements courent derrière. Quant au « Grand Récit », il est resté en rade.

Où que l’on regarde, on voit mal dans quel interstice de cette réalité un « Grand Récit » pourrait s’insinuer. Les dirigeants russes veulent restaurer l’ancienne grandeur de l’empire, qu’il soit des tsars ou des soviets. Les Chinois veulent rendre à l’ « Empire du Milieu » la splendeur un temps confisquée par l’Occident. Les Américains ont un seul projet : « make America great again ». Voilà les seuls « Grands Récits » qui mènent le monde aujourd’hui. La Chine se renforce, la Russie avance ses pions, l'Amérique de Trump, assise sur son passé, confond mirage et réalité. Voilà, c'est tout. Pas grand-chose. Tous les autres n’ont qu’un seul souci : préserver ce qu’on pourra des positions acquises dans la grande compétition internationale.

Ah non, pardon, j’en oublie un, et de taille. Car il y a au moins un « Grand Récit » qui a le vent en poupe aujourd’hui : l’islam. La communauté des musulmans (« oumma ») est en effet la seule à raconter une histoire qui soit à même de rameuter les énergies en vue de mener à bien un Grand Projet : la conquête du monde, rien de moins.

Le djihadisme n’est en effet que la forme exacerbée de cette volonté de conquête : toute la communauté musulmane mondiale (Lellouche et Chevènement se posaient la question l'autre jour chez Finkielkraut : 1,2 ou 1,6 milliards ?), y compris et surtout la plus pacifique, est en train de s’implanter tranquillement dans les terres autrefois chrétiennes, dès lors que les « Grands Récits » (le chrétien, puis le républicain) ont cessé d’opérer et d’animer des consciences ferventes. Ainsi seront bientôt lavées les hontes de Poitiers 732 (Charles Martel, "maire du palais") et de Vienne 1683 (Jean III Sobieski, roi de Pologne).

Il est frappant en effet de constater, en l’état actuel des choses, qu’une seule force agissante et efficace s’est élevée pour empêcher la civilisation de la primauté de la technique et de la marchandise d’envahir l’âme des individus : c’est l’islam. Oh oui, ils se tapent sur la gueule entre sunnites et chiites, mais posons-nous la question : comment se fait-il qu’une question qui concerne exclusivement les musulmans ait pu acquérir droit de cité avec tant de clarté et de confusion au sein de sociétés qui n’en avaient rigoureusement rien à foutre ? Et que les musulmans fassent semblant de n'être pas intéressés par le commerce des marchandises (un comble !) ne change rien aux données du problème.

Quel « Grand Récit » ont les sociétés européennes à opposer au déferlement qui vient ? Le christianisme ? Le catholicisme ? La République ? N’en déplaise à mon ami R., il faut arrêter de rêver et cesser de se complaire dans les illusions : l’Occident globalement marchand et matérialiste est, hormis quelques îlots de résistance, spirituellement démuni. Si l’existence consiste pour chacun en « épanouissement personnel », en « acquisition des signes de la jouissance » et en « réalisation de soi », l’Occident est, purement et simplement, foutu. Et sans doute le monde avec lui.

Allons, messieurs les politistes, politologues, éditorialistes, journalistes et autres commentateurs de la chose publique, cessez de jouer les Vestales, de faire croire que la flamme brûle et brille, et de tenter de ressusciter les cadavres. Dites enfin la vérité. Avouez que le « Grand Récit » est définitivement mort, sous les coups de la technique et de la marchandisation de tout. Arrêtez de faire semblant et de nous bourrer le mou.

Ne faites plus semblant : ouvrez les yeux, et puis ouvrez la bouche, non plus pour tenir le crachoir, mais pour dire cette fois ce qu'il en est. 

Voilà ce que je dis, moi.