mardi, 19 mars 2013
ALORS, LE NOUVEAU PAPE ?
UNE IVOIRIENNE PAS COMME LES AUTRES
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Un nouveau pape ? La belle affaire ! Franchement, je vais vous dire : pas de quoi se réveiller la nuit pour chanter un alléluia. Il paraît qu’il faut un pape ? Eh bien allons-y. Celui-ci ou un autre, quelle différence ? Comme dit Georges Brassens :
« Tous les somnambules, tous les mages m’ont
Dit, sans malice,
Qu’en ses bras en croix je subirai mon
Dernier supplice…
Il en est de pires, il en est de meilleurs,
Mais à tout prendre,
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs,
S’il faut se pendre ».
La sagesse même. Quasiment un nouveau Christ (à cause des bras en croix). C’est dans Je me suis fait tout petit. Là c’est la même chose : ce pape-ci ou cet autre-là, s'il faut un pape…
L’agitation médiatique qui a précédé l’élection a quelque chose d’hallucinant. Alors pensez-vous que Scola, que Sodano, que X, que Y est davantage « papabile » (en français : "papable", antonyme "impapable") que A ou que B ? Alors, c’est pour cette fois, un pape africain ? Un pape asiatique ?
Et de touiller jusqu'à épuisement des lecteurs et auditeurs les hypothèses dans le bocal, sur la base de cette constante, elle-même hallucinante : l’Eglise va-t-elle enfin consentir à se moderniser ? A épouser son époque ? A « bouger » enfin, après des siècles de glaciation obscurantiste ? Va-t-elle enfin admettre dans ses normes des innovations aussi révolutionnaires que la gestation pour autrui ? Le mariage homosexuel ? Le préservatif ?
Tout ça sur fond d’injonctions comminatoires dont la signification (à lire en toute transparence, évidemment) se résume à : « L’Eglise Catholique va-t-elle enfin consentir à ne plus être l’Eglise Catholique ? A ne plus faire figure d’épouvantail dans le jeu de quilles et de chien à moineaux (ah non, j’ai encore interverti) ? Va-t-elle consentir à se dissoudre, avec sa pureté doctrinale, dans l’eau tiède du consensus mondialisé ? L'Eglise Catholique va-t-elle consentir, au bout du compte, à se suicider ? A disparaître une bonne fois pour toutes de la surface de la Terre ? ».
Quelle est cette partie de l'humanité qui aimerait tant extraire ce caillou de sa chaussure ? Un journaliste impartial aurait plutôt posé la question de la conformité de l'Eglise actuelle à l'Eglise de Saint Pierre et à sa mission originelle. Enfin, je dis ça, mais pour parler sincèrement, ce n'est pas ça, ma tasse d'eau bénite.
Le frétillement des goujons médiatiques autour de l’appât catholique fermement accroché à l’hameçon lancé par ces défenseurs de valeurs contestant l'ultralibéralisme à tout crin et la marchandisation effrénée, dessine une situation pathétique : une meute d’hyènes (si, si, c'est "d apostrophe" devant "h" muet, comme devant "hiatus" !) et de charognards divers se mettent à aboyer et mordre aux mollets un troupeau d’hommes vêtus de grandes robes rouges et blanches accusés de pédophilie, d’homosexualité, de corruption, que sais-je encore. Accusés surtout d’être l’incarnation de la fossilisation dans laquelle s'est figé tout vestige préhistorique qui se respecte. Philippe Muray dénonçait déjà cet impératif moderne : « Bougez ! Bougez ! », dans lequel je verrais volontiers quelque chose de masturbatoire.
Le pape, je ne l’avais pas au programme. Mais mon ami A. m’a dit qu’il attendait ce que je pourrais bien en dire ici. Je ne veux pas le décevoir, bien que je le soupçonne en douce de se moquer de moi : lui, il n’écrit pas au hasard sur n’importe quel sujet « de société » ou de « culture générale ».
A., c’est quelqu’un de sérieux, il a un vrai projet, il y travaille jusqu’à son achèvement. Lui, il peaufine, il fignole. Pour tout dire, il cisèle, il quintessencie. Je pourrais presque dire qu’il émorfile, mais en fait, pas tant que ça : il aime laisser les arêtes vives, et même les barbes d'écriture sur lesquelles le bout du doigt de l'oeil du lecteur s’écorche. Bref, c’est un artiste.
Alors le pape ? En ce moment, sur France Culture, quelques journalistes débattent du fait de savoir comment traiter dans les journaux du passé du « Pape François » en Argentine. Oui ou non, a-t-il pactisé avec le dictateur Videla ? Quel fut son comportement pendant les années sombres de l’Argentine ?
Alors le pape ? Le lendemain de l’élection de Bergoglio, qui trouve-t-on invité sur la même chaîne de France Culture ? Caroline Fourest, célèbre pour ses passes d’armes avec Monsieur Tarik Ramadan, sous-marin officiel des Frères Musulmans en Europe. Drôle, non ? Pourquoi drôle ? Mais parce que, s’il existe dans les médias français, tous confondus, une pasionaria antireligieuse, on est tombé exactement sur la bonne cliente. Il faudrait lui conférer le titre officiel de MANTE ANTIRELIGIEUSE du Paysage Audiovisuel Français. Pour commenter les affaires du catholicisme, j'imagine qu'il y a mieux. Premier sujet d'étonnement.
Quel est le propos de Caroline Fourest ? Elle parle de « l’élection la plus opaque du monde ». Je ne suis pas dans les secrets de l’Eglise catholique, mais à son propos, parler de l’élection « la plus opaque » me semble irrésistiblement drôle, pour ne pas dire farcesque. Je ne sache pas que l’élection de Monsieur Loukachenko en Biélorussie, de Monsieur Xi Jinping en Chine, de Monsieur Ahmadinejad en Iran (et quelques autres) ait été particulièrement transparente.
Madame Fourest, au mieux, a perdu une belle occasion de ne pas dire de connerie. Au pire, elle confirme l'impression que j'ai quand je l'écoute : j'ai l'impression d'assister, à coups de canon médiatique, à une séance de tirs de propagande en faveur de la sacro-sainte doxa qui tente de s'imposer comme la seule et l'unique, qui tente de faire croire qu'elle seule détient le Beau, le Vrai, le Bien. La nouvelle Idéologie (Théologie ?) d'une bien-pensance qui voudrait bien faire croire qu'elle est "de gauche", mieux : qu'elle incarne la gauche. Haïssables flics de la pensée.
Alors si, à cette remarque sur la transparence ou l'opacité d'une élection, vous ajoutez l’athéisme de Caroline Fourest, invitée pour commenter un des principaux événements d’une des principales religions du monde, avouez qu’il y a de quoi se bidonner.
Je me bidonne donc. Je me tords, je glousse, je hennis.
Voilà ce que je dis, moi.
NB : avis aux mauvais journalistes, on ne dit pas : « La ville bruisse de rumeurs », mais : « LA VILLE BRUIT DE RUMEURS » (3ème groupe).
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, monstres, monstruositée, freaks, religion, pape, conclave, élection du pape, catholicisme, église catholique, rome, évêque de rome, foi, georges brassens, jésus christ, chanson, je me suis fait tout petit, pape françois, médias, france culture, marc voinchet, argentine, dictature, videla, caroline fourest, idéologie