dimanche, 08 juin 2014
MANUEL DE POLITICULTURE 1/2
J’ai déjà dit combien grande est ma détestation de cette créature étrange, de cette faune endémique (c'est comme ça qu'on dit) de la France, qui vit et se reproduit en exclusivité sur notre territoire, j’ai nommé le « politicien-français ».
La caractéristique la plus remarquable de l’espèce est sans nul doute sa grande homogénéité, résultat d’un long travail de sélection opéré sur un seul type individuel : le « premier-de-la-classe ». C'est ce qu'on appelle une race pure. Certains en rêvèrent, la France montre que c'est possible. Avec, comme c'était prévisible, la dégénérescence qui va avec le clonage et la consanguinité. Si Hitler avait été vainqueur, qu'est-ce qu'elle serait belle, aujourd'hui, la race aryenne ! On s'en rend compte en observant le « politicien français », frais émoulu du vingt-et-unième siècle.
Si on observe la croissance de l’espèce depuis les bancs du lycée jusqu’aux plus hautes responsabilités, on constate que cette homogénéité des parcours individuels, malgré les variables inévitables et les rares exceptions notables, est due à une particularité qui a fini par étonner les espèces comparables des autres pays.
Cette particularité peut se résumer à ce que les producteurs de tomates hollandais ("hollandais", tiens donc ! Suivez mon regard !) pratiquent sous le nom de « culture hors-sol », pour mettre sur nos tables, au plus fort de l’hiver, des fruits qu’ils ont pris soin de dépourvoir de toute saveur originale. On verra que les méthodes appliquées par tous les « politoculteurs » (ce sont les fermes hors-sol chargées de la production en série du « politicien-français ») de France aboutissent peu ou prou au même résultat insipide.
En effet, du lycée jusqu’à l’exercice du pouvoir, le « politicien-français » évolue en milieu stérile, soigneusement protégé de toute impureté, de toute atteinte microbienne ou virale susceptible d’émaner de ce que, pour la commodité, on appellera la « réalité-ordinaire ». Le « politicien-français » est à cet égard une extension de ce qu’on trouve en laboratoire sous le nom de « bébé-éprouvette ». Dans les maternités, ce sont des « couveuses ». Les circonstances diffèrent, mais le principe demeure : éviter toute contamination par la « réalité-ordinaire ».
Et toute l’espèce en est si bien protégée que, dans le cas exceptionnel et rarissime où quelque responsabilité gouvernementale est confiée à un individu d’une autre espèce, tous les commentateurs, journalistes et « politologues » (quel métier ridicule, quand on y songe ! C'est qu'il faut bien donner de l'emploi à des ratés de quelque chose !) tombent d’accord autour de l’expression « issu de la société civile » pour désigner l’exception.
En général, d’ailleurs, le dit individu ne tient pas très longtemps à son poste, pour une raison évidente d’incompatibilité génétique. En bonne physiologie, l’intrus concentre sur lui les attaques des anticorps, soucieux de préserver l’immunité de l’organisme.
Il en résulte une conséquence curieuse : la France est gouvernée (et de plus en plus) par une classe de gens qui prennent grand soin de rester toute leur vie puceaux de la réalité commune.
Trop triviale, sans doute, la réalité commune. Un cordon sanitaire (une ligne de fortification appelée, suivant les cas, « l'équipe des conseillers » ou « les réseaux» (qu'il s'agit de « réactiver» quand le besoin s'en fait sentir) est mis en place, comme une ceinture de chasteté, pour que nul ne porte atteinte à cette virginité. Dans ce bocal, nul n’ose imaginer quelque croisement que ce soit avec une autre espèce. Parler d’hybridation serait obscène.
La réalité commune, ils l’observent du fond de la salle obscure où les estafettes dévouées qu’ils ont envoyées « sur le terrain » reviennent pour projeter les films qu’ils y ont tournés sur ordre. C'est ainsi qu'ils découvrent la « vraie vie » des « vrais gens » (comme ils disent pour faire croire que …).
S'étant aventurés de la sorte en terre exotique, imprégnés du « spectacle » (salut Debord !) que les dites estafettes ont élaboré à leur intention, ils peuvent dès lors prendre les décisions les plus sages, mûrement réfléchies, pertinentes et adéquates. Après quelques années de salle obscure, involontairement comiques, ils appelleront ça « l’expérience acquise ». Comprenez : expérience en milieu confiné (comme pour les OGM). Et ils sont toujours prêts à dénoncer l'addiction des ados aux jeux vidéo, qui finissent par confondre le réel et le virtuel.
Les superbes vases clos (des vases de prestige), où l’on cultive les fruits, légumes et tubercules réunis au sein de l’espèce « politicien-français », prennent soin de préserver la pureté de l’atmosphère dans laquelle ceux-ci doivent baigner : la qualité et la beauté du produit, quand il arrive sur l’étal du marché, en dépend étroitement. Personne ne doute, en cas de non-respect du cahier des charges (que tous les producteurs de la branche ont signé pour valoriser l’ensemble de la filière), que le client qui fait son marché ferait la fine bouche et tordrait le nez devant tout ce qui manquerait de la brillance, de la rotondité, de la rubescence attendues.
Ces vases clos prestigieux portent les noms des différentes variétés d’origine : Henri IV (dit sobrement « H4 »), Louis-le-Grand, Janson (de-Sailly étant facultatif, quand on est initié). Les étapes suivantes sont appelées, tout aussi poétiquement, Sciences-Po, ENA, éventuellement HEC. Ajoutez, pour le plaisir, une pincée de « X-Mines-Ponts », un zeste de « Anciens de Normale », étant entendu qu’il n’est de bonne « Normale » que de rue d’Ulm.
Avec, pour le contraste, quelques mauvaises herbes basanées (Rachida Dati, Rama Yade, Vallaud-Belkacem) ou sulfureuses (Bernard Tapie, Ziad Takieddine) sur les bas-côtés pour montrer qu'on n'est pas chien, quand même. Et puis ça peut servir, car c'est vite arraché, en cas de problème, la mauvaise herbe. Les vrais problèmes surgissent quand les mauvaises herbes ont poussé vraiment trop près du « bon grain », et qu'il devient difficile de les en séparer (voyez Tapie).
Le « concours-de-sortie » ne joue qu’un rôle d’aiguillage vers la destination finale, réservant l’Inspection des Finances aux premiers de cette collection de « premiers-de-la-classe », qu’on appellera donc « premiers-premiers », ou « premiers-au-carré ». Le « concours-de-sortie » ne fait que précéder et annoncer l’entrée en fonction des tubercules ainsi sélectionnés pour figurer sur les étals proposant du « politicien-français ». Aux électeurs de faire leur marché.
En l'état actuel des choses, malheureusement, ceux qui font leur marché semblent avoir perdu la vue, le goût et l'odorat, pour ce qui est de la qualité des produits. Puisqu'ils élisent les mêmes depuis des décennies.
Mais c'est faire abstraction de l'abstentionniste, ce drôle de citoyen auquel les milieux « autorisés » prêtent toutes sortes de motivations étranges, alors qu'il est désormais l'exemple même de la lucidité à l'état incandescent. Mais ça, on peut être sûr que ça reste insondable au sondage. « Et vogue la galée ! », comme dit maître Alcofribas, qui ne se faisait guère d'illusions, mais qui n'en était pas moins ancré dans la vie comme peu d'entre nous sont capables de l'imaginer.
Voilà ce que je dis, moi.
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vendredi, 30 mai 2014
ENFONCER LE CLOU
Le Front National est donc un Grand Diable qui effraie les bonnes gens. Et nous sommes bien d'accord : ce parti composé de jean-foutres incompétents et de gens possiblement dangereux dans des proportions que je ne connais pas (d'autant que certains cumulent : aucune loi n'interdit à un incompétent d'être en même temps dangereux), je ne souhaite à personne qu'il arrive un jour au pouvoir.
Il faut donc partir en guerre contre le Front National, c'est entendu, toutes les belles âmes nobles sont d'accord. La grandiloquence est de saison. Ce ne sont, dans tous les médias, qu'éditoriaux lyriques dressés comme des étendards et chroniques politiques analysant gravement le phénomène (Gérard Courtois, dernièrement, dans Le Monde). Jusqu'à des chanteurs (Biolay, Noah, ...) qui n'hésitent pas à engager leur popularité dans la lutte. Je n'hésite pas à applaudir. Quel cran ! Quel courage ! Si possible sous l'œil des caméras, parce qu'il ne faut rien perdre.
Je ne doute pas a priori de la sincérité de ce chœur quasi-unanime autour d'une cause présentée comme sacrée. Laissons-leur le bénéfice de la bonne foi. Mais je crois que ce chœur des pleureuses ressemble d'assez près à un chœur de chèvres, et qu'il ne tombe que des petites boules noires et sphériques de leur bouche de derrière.
Tous ces gens bien intentionnés, en dressant un beau pilori pour y clouer ce parti d'extrême droite (est-ce bien sérieux ? Les gens ont-ils oublié ce que c'est, un vrai facho ?), évitent soigneusement de regarder en face le cœur du problème, comme s'ils voulaient vider à la petite cuillère la marée montante - dans on ne sait quel récipient virtuel.
Certains parlent de « cordon sanitaire », d'autres de « front républicain ». Ah les braves gens ! Ah oui, combattons le Front National. Par malheur, ils commettent l'erreur de confondre les moulins à vent avec des géants. Ils font comme les Dupondt dans Tintin au pays de l'or noir, ils prennent un mirage pour une réalité. Plus grave : plus ils crient au loup, plus ils lui donnent de la consistance, au mirage. Et plus celui-ci prend le chemin de devenir une réalité, sur laquelle les Dupondt s'écraseront le nez.
Plus nos hommes politiques sont minables, plus Marine Le Pen devient quelqu'un. Car tous ces braves gens se trompent de cible, et leurs hurlements agissent comme un rideau de fumée : ils dissimulent la vérité sans modifier les choses en quoi que ce soit. Tous ces braves gens croient-ils sincèrement qu'un phénomène comme l'émergence du FN est dépourvu de causes ? En s'en prenant au FN, on s'attaque (on fait semblant ?) à l'effet, en prenant bien soin de laisser les causes parfaitement intactes et à l'abri de la vindicte populaire qui, pas dupe, ne trouve dès lors que cette issue pour s'exprimer.
Ces causes, moi qui ne suis pas politologue (il n'y a pas de sot métier, mais il y a des professions vraiment débiles !), j'en vois quelques-unes, mais la principale, je crois qu'elle crève les yeux. Au risque de me répéter, je ne la crois pas située ailleurs que dans l'infinie médiocrité, la bassesse intrinsèque des hommes politiques qui nous gouvernent ou qui prétendent le faire bientôt. Si le succès du FN comporte un enseignement, je le formulerai ainsi :
AU ROYAUME DES LILLIPUTIENS, LES NAINS SONT ROIS.
Je laisse deviner qui compose la troupe des Lilliputiens et qui est le nain (en l'occurrence, la F Naine). La caractéristique principale de toute cette population de soi-disant responsables est une impuissance générale à modeler le réel pour le bien de tous. Or le façonnage de la réalité humaine, collective, cela porte un nom : cela s'appelle la POLITIQUE. La France, pour ce qui est des idées politiques, est confrontée à un vide sidéral. C'est d'ailleurs une des raisons qui font le succès du FN : c'est juste que le contraste est saisissant, et que, du coup, il a l'air d'en avoir, des idées (mais s'il y avait une « pensée Front National », ça se saurait).
Les hommes politiques qui président aux destinées des deux grands « partis de gouvernement » ont soigneusement cadenassé un système dont ils ne sont que la partie émergée, et veillent comme des Cerbère à ce que nul talent véritable, cultivé dans un autre pot que celui dont ils sortent, n'acquière assez d'ampleur pour devenir un rival potentiel. Ce sont des arbres rabougris, poussés sur des terres pauvres en substances nutritives, qui craignent qu'un jour la vaste ramure d'un majestueux chêne pédonculé se dresse au-dessus d'eux pour leur faire de l'ombre.
Ces hommes ont mis la classe politique en coupe réglée. Des gens comme Dupont-Aignan ou Larrouturou, qui proposent des solutions originales (qui valent ce qu'elles valent, je n'en sais rien), n'ont aucune chance, sur ce terrain méticuleusement quadrillé, d'arriver à des responsabilités tant soit peu notables. Aucune chance de « jouer leur partition », faute d'avoir fait allégeance à qui de droit.
Hollande, Sarkozy et consort, en achetant les allégeances avec les talents, siphonnent l'eau du vivier politique français, et assèchent avec acharnement toute source qui risquerait de lui redonner vie. Avec le règne sans partage du PS et de l'UMP sur la vie politique française, l'émergence du Front National est la preuve qu'il n'y a plus de vie politique en France.
Et le FN peut impunément s'amuser à récupérer quelques slogans qui font la base de bon sens d'une démocratie bien conduite, que l' « UMPS », réfugié lâchement au fond de ses cuisines à touiller ses petites tambouilles, leur a abandonnés.
Dans ces conditions, il faut être singulièrement gonflé pour ériger, comme Manuel Valls l'a fait dernièrement, le Front National en menace pour la France. Si des hommes politiques dignes de ce nom existaient dans notre pays, le Front National resterait la petite crotte nauséabonde qu'il était à son origine.
Et je me rendrais au bureau de vote avec - enfin - la certitude de servir à quelque chose (n'exagérons rien, un quarante et quelques millionième de voix), comme les 58 autres % qui ont boycotté les dernières élections, qu'ils aient agi par paresse, indifférence ou conviction.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : Le lecteur de ce billet aura remarqué, et son goût peut-être été heurté par le caractère abondant et désordonné que j'y fais de la métaphore. Je le prie d'excuser ce moment de faiblesse.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, politologue, société, françois hollande, nicolas sarkozy, parti socialiste, ps, ump, jean-françois copé, front national, manuel valls, dupont-aignan, pierre larrouturou, journal le monde, gérard courtois, benjamin biolay, yannick noah
mardi, 27 mai 2014
GROSSE COLERE EUROPEENNE
On marche sur la tête. On le savait déjà, mais les élections européennes (je parle de la France) nous font franchir une ligne rouge. C'est facile à trouver, vous ne pouvez pas vous tromper : c'est juste avant d’entrer dans la camisole de force. La douche infirmière et les électrochocs médicaux n’y feront rien. Déjà et d’une, pourquoi faire voter par régions regroupées (sept grandes régions) ? Pourquoi pas un seul scrutin national, pour mettre un peu de simplicité dans l’embrouillamini inextricable qu’est l’Europe à vingt-huit ?
Réponse : j’imagine que s’il y avait seulement des listes nationales en France, listes avec soixante-quatorze noms, ça foutrait la merde dans les deux « partis de gouvernement », qui ne sauraient plus que faire de leurs barons. Ce serait une telle bousculade, une telle empoignade, une telle guerre intestine, bref, un tel caca au PS et à l'UMP pour savoir qui passerait devant qui, qu’ils se sont mis d'accord pour préférer, pour réduire les risques de répandre leur précieux sang, ouvrir sept têtes de liste pour placer chacun sept barons avides d'honneurs. Même si l’on apprend plus tard que ceux-ci n’ont jamais mis les pieds à Bruxelles et à Strasbourg, comme c’est probable, au moins, ça diminue les tensions internes. Ouf !
Ensuite et de deux, j’ai eu toutes les peines du monde à trouver dans les journaux du lundi autre chose que les pourcentages nationaux, régionaux ou départementaux fournis par le Ministère de l’Intérieur. Pour avoir les chiffres, il faut vraiment chercher (inscrits, votants, exprimés, enfin tout, quoi).
Or si tout le monde s’accorde sur l’importance de l’abstention (je m’enorgueillis de n’avoir pas voté, moi, même que c'est sûrement à cause de mon pauvre quarante millionième de voix que le FN est arrivé en tête), je m’étonne que tout le monde, dans une belle unanimité, enfourche ces canassons (« qu'a na sont pas frais », dit Boby Lapointe dans Saucisson de cheval n° 2), sans se donner le mal de refaire les calculs.
Car ces pourcentages sont calculés sur le nombre des suffrages exprimés. Dit autrement : comment jouer à se faire peur et à foutre la trouille aux braves gens ? Rendez-vous compte, un quart des Français prêts à lever le bras droit bien raide en l’honneur de je ne sais quel Führer ! Quinze millions de fascistes ! Au secours ! Et Copé le comique, Copé le désespéré qui y va de son analyse : selon lui, c'est l'expression d'une « immense colère » contre François Hollande ! Ah c'est sûr, il a tout compris, Copé. Ou alors il fait semblant de faire le bourrin.
LIBÉ ADORE DONNER DANS LE DRAMATIQUE.
C'EST QUE LIBÉ CHÉRIT QUELQUES ÉPOUVANTAILS.
C’est une imposture manifeste (« Une posture magnifique ! », répliquait Ubu à Achras, c’est dans Ubu cocu ou l’Archéoptéryx). Aucun des Valls-Cambadélis-Copé-Fillon n’ayant bien sûr l’intention de se poser des questions sur les vraies causes du phénomène, ils se sont tous mis d'accord pour pousser les hauts cris. Et pour faire semblant de chier dans leur froc.
VOUS FAITES ERREUR, M. LEMONDE : LE PAYSAGE POLITIQUE FRANÇAIS EST DÉVASTÉ DEPUIS LONGTEMPS.
CHANGEZ DE LUNETTES.
Alors que le Front National devrait à tous faire moins peur que l’abstention. Mais il est révélateur de constater que, manifestement, toutes les bouches autorisées considèrent l’abstention comme une non-expression. Les abstentionnistes n’existent pas, ainsi en ont décidé les bouches autorisées. Et si l'on se contente de déplorer l'abstention galopante, c'est parce qu'on a une confiance aveugle dans la démocratie représentative : seuls ceux qui font l'effort de mettre leur bulletin méritent d'exister politiquement. Autrement dit la démocratie par délégation. Dans ce système, on me demande juste de renoncer à ma liberté pour la confier à quelqu'un dont j'ignore toutes les qualités, tous les défauts et quel usage il en fera, de ma liberté !
L'abstention, seuls quelques journalistes étourdis en parlent comme du « parti majoritaire », mais surtout sans en tirer les conclusions. Si, à la rigueur, on entend parler de perte de confiance, mais ça ne va pas plus loin. Je vais exiger que l'abstention soit décomptée parmi les suffrages exprimés, tiens. Voilà une idée qu'elle bonne !
Alors prenons le nombre des « inscrits », pas celui des « exprimés ». Cela donne quoi ? Au plan national, très difficile de savoir. Je suis allé voir les chiffres sur le site du ministère : au moment où j’écris, pas de résultats nationaux ! Voyons donc la grande région « Sud-Est ». Inscrits : 7.981.771. Exprimés : 3.318.163 (bulletins blancs désormais compris, environ 2 %). Ce qui fait à peu près 58 % d'abstention. 60 % avec les blancs. Mais non, ce n'est pas le moment de se poser des questions, on vous dit !
La conclusion logique ? Les hommes politiques n'ont pas besoin de l'esprit civique. Ils ont seulement besoin de quelques gogos qui se disent qu'il « faut aller voter ». A quel taux de gogos la machine électorale s'arrêtera-t-elle de fonctionner ? 15 % de votants ? 10 % ? Qui dit mieux ?
Et puis je refais les calculs : si l’on passe des exprimés aux inscrits, Le Pen tombe de 28,18 % à 11,71 %. Ça relativise, non ? Et on comprend pourquoi Valls en reste aux exprimés : le Parti « socialiste » s’effondre de 11,87 % à 4,93 %. Ah ça, je dois dire que ça fait du bien ! Il faut le savoir, dans le grand Sud-Est, le PS attire moins de 5 % des Français en âge de voter. Il faudrait claironner le résultat de ce sondage grandeur nature. Je précise que j'ai pris les chiffres provisoires sur le site du ministère.
L’arnaque est donc à plusieurs étages. Passons sur l’absurde complexité qui empile, sur le site ministériel, au sujet de l'Europe, le département, la région, la « grande région » et passe sous silence la dimension nationale, pour nous intéresser à l’arnaque médiatique. Tout le monde se rend bien compte que les deux grandes structures « politiques » (?) du PS et de l’UMP sont absolument cramées à cœur et que, en dehors du Front National, la France est donc un désert politique. Rappelons quand même que le succès actuel du FN a été patiemment préparé, mitonné, élaboré dans les cuisines du PS et de l'UMP.
Le FN, franchement, je n’aimerais pas le voir aux manettes. Entre les jean-foutres et les dangereux, on voit bien qui prendrait l’ascendant. C’est à cela qu’on mesure l’état totalement misérable dans lequel est le personnel politique français. Toute la classe politique est paralysée, passant l’essentiel de son énergie, de son temps et de notre argent à « communiquer », à s’observer, à calculer, à élaborer des tactiques, tout en s’efforçant de neutraliser l’adversaire dès que celui-ci prend l'initiative ahurissante de lever un sourcil. Pendant ce temps, les députés allemands élus au Parlement européen travaillent.
Et quand le Président commence à manquer d'air ou de daphnies au fond de son bocal, il convoque les caméras et prend son chapeau de prestidigitateur pour en sortir le lapin de la suppression des départements, histoire de donner l’impression qu’il se passe quelque chose. C'est sûr, Hollande ne manque pas d'air. Etonnez-vous que le FN donne aux gens l’impression qu’il existe. Les hommes politiques français, en réalité et en profondeur, sont désespérés, pétrifiés d’impuissance. Il ne savent plus quoi inventer pour exister dans les médias.
Tout cela est pitoyable, lamentable, affligeant, consternant, navrant, minable, désastreux, funeste, .... La Classe morte est une inoubliable pièce de théâtre de Tadeusz Kantor. Quel grand dramaturge nous écrira La Classe politique morte ? La France n'a pas de problème plus grave et urgent à résoudre. La classe politique française est morte, droite comme gauche. Et on a égaré le luth constellé (« Ma seule étoile est morte et mon luth constellé Porte le soleil noir de la mélancolie »).
Et je mets dans le même sac tous les journalistes politiques qui font semblant de prendre des mots pour des actions et des ectoplasmes pour des hommes politiques. Qui alimentent en carburant la machine à ne rien faire. Qui braquent la niaiserie de leur loupe sur les buts de l'un, les intentions de l'autre (« Serez-vous candidat ... ? »), les ambitions du troisième, les hypothèses du quatrième, les « propositions » du cinquième (car il faut être positif et ne pas se contenter de récriminer, donc on se présente comme une « force de proposition »), .... etc.
Les journalistes sont armés de microscopes : c'est excellent pour gonfler les petitesses des clowns avides de pouvoir. Leur pouvoir de grossissement finirait presque par nous faire prendre une poussière pour une planète. Et les hommes politiques sont trop heureux de se faire ainsi gonfler le jabot.
Quand absolument tout est à réformer en même temps, on ne réforme rien. On se gargarise de mots. Paralysés, on est. Et puis un jour, ça pète. Je ne souhaite pas. Hollande-Valls-Copé-Sarkozy aura-t-il le courage de se faire greffer les gènes de la vraie intelligence et du vrai courage politiques ? OGM acceptés. J'aimerais bien. Mais j'en doute.
Je ne sais quel homme politique allemand déclarait, il y a quelques jours, parlant de l’Europe : « Es macht mich kotzen ! ». Eh bien moi aussi, tout ça me fait vomir.
Voilà ce que je dis, moi.
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mardi, 18 mars 2014
POLITIQUES EN DECOMPOSITION
LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE EN ETAT DE DECOMPOSITION AVANCEE
VUE PLONGEANTE, PRISE SUR LE VIF, SUR LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE
Je sais que je ne suis pas le seul à penser ce que j’écrivais hier sur l’invraisemblable médiocrité crasse de tout le personnel que les Français ont la veulerie d’accepter pour les gouverner. Le plus étonnant dans l’affaire, c’est que, dans la presque totalité des cas, il s’agit d’une masse de « premiers de la classe », c’est-à-dire de gens supposés très intelligents, loin au-dessus de la moyenne.
Paradoxe : comment ces brillants sujets passés par les plus grandes écoles peuvent-ils sans en éprouver la moindre honte se comporter aussi minablement ? Mystère. Ou plutôt non : s’ils brillent, c’est exclusivement pour leur propre compte. Quelqu’un peut-il me citer un seul de ces sinistres individus qui soit capable de penser à autre chose qu’à lui-même, à sa longue carrière, à son cumul des mandats ? De toute façon, s’il y en avait un seul, les requins de la chose auraient tôt fait de s’entendre pour l’éliminer.
Ceux qui font exception à la loi de « premier de la classe » (du genre de Rachida Dati ou Nicolas Sarkozy, je prends au hasard) sont dotés de canines d’une taille exceptionnelle, montées sur des mâchoires d’une puissance exceptionnelle et, à force de frapper aux grandes portes quand ils sont jeunes et de servir de paillasson ou de poupée gonflable aux puissants du moment, ces carnassiers se font peu à peu une place au milieu des autres fauves. En passant, ils collectionnent les fiches d’informations glanées à droite et à gauche, déposées dans des coffres très sûrs pour le jour où leur tour sera venu.
Je disais que je ne suis pas le seul à penser ça. Des gens très bien (beaucoup mieux placés que moi pour observer les choses et les gens), du haut de l’autorité qu’ils ont acquise dans des travaux intelligents et opiniâtres, font le même diagnostic, avec des arguments autrement peaufinés que les miens.
Prenez Yves Michaud. Il est philosophe. J’avais lu son Chirac dans le texte (2004), sous-titré « la parole et l’impuissance ». Même si son livre n'a servi à rien, il tapait très juste et très fort sur l’imposture de ce prestidigitateur qui recrutait ses affidés à coups de billets de banque et qui montra à son successeur qu’on peut faire subir à la vérité des mots les pires tortures et que plus un mensonge est énorme, plus il a de chances de passer comme une lettre à la poste. Cela n'a pas empêché les Français de lui donner en 2002, avec 82 % des voix, une victoire « démocratique » digne de tyrans aussi reconnus que Brejnev, Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi. Cela en dit long sur l'état moral et intellectuel d'une population hypnotisée et anesthésiée par une propagande, pour le coup, aussi carrément « décomplexée » que massive.
Là c’est juste un article de journal qu’Yves Michaud propose aux lecteurs du Monde. Le titre me semble hautement recommandable : « Le trafic d’influence est devenu l’instrument du pouvoir contemporain ». Il figure dans un dossier intéressant (une vraie double page !), si l’on excepte le « Notre parti doit repenser son éthique », fastidieuse langue de bois récitée par les plumes de trois secrétaires nationaux de l’UMP. Normal : pour défendre la boutique, les épiciers montent au créneau, du moins si ça ne mange pas de pain et à condition qu'il n'y ait pas trop de risques.
Heureusement, lui faisant face, « Un délitement de l’UMP » de Florence Haegel a relativisé par avance la minable portée des stéréotypes minablement exposés par le trio grotesque. Deux autres articles tiennent compagnie à celui d’Yves Michaud : « Du scandale comme arme politique » d’Alain Garrigou, et « La pathologie du secret » d’Eric Alt (pour l’association Anticor). Mais je passe sur les comparses (intéressants tout de même, ce qui fait quatre sur cinq) pour m’intéresser au protagoniste.
Yves Michaud élargit le champ en même temps que la profondeur de champ de sa réflexion, en ne se limitant pas à un seul individu, ni à l’analyse d’un seul discours. Il dénonce un système. Or, quand quelque chose « fait système », c’est que ce quelque chose est le principe premier, le noyau autour duquel s’organise un univers (cf. Le Système technicien de Jacques Ellul).
Le premier paragraphe annonce la couleur, en faisant apparaître les noms bien connus de Sarkozy, Buisson, Copé, Tapie, Guéant, puis encore Copé et Sarkozy, puis Cahuzac, Guérini, Kucheida, DSK. Avec des points de suspension en fin de liste, pour que personne ne puisse imaginer qu’elle puisse être close. Sans doute.
Que dénonce Yves Michaud ? Eh bien rien de nouveau, rien que du bien connu. Un peu le « mélange des genres », mais c’est l’époque qui veut ça (vous savez, le « genre ») : quand un directeur de journal mange régulièrement à la même table qu’un capitaine d’industrie et qu’un député (ou qu’un président de la Chambre), surtout s’il s’y ajoute deux ou trois hauts fonctionnaires, cela confine au jeu du « chamboule tout » : on pratique à tout va le jeu du réseau d’influence et de la solidarité mutuelle. On abat les frontières entre les fonctions en se rendant de petits services et de grandes amabilités. Rien ne peut arriver : on est entre mafias. La connivence règne.
Car la clé d’inspiration de l’article me semble être la phrase : « Résultat : il est difficile de tracer une frontière entre trafic d’influence, accomplissement de promesses électorales catégorielles [mariage homosexuel ?], renvois d’ascenseurs et lobbying ». Le mot « corruption » est beaucoup trop banalisé aujourd’hui, et c’est sans doute parce que le phénomène s’est lui-même banalisé et généralisé. L’expression « trafic d’influence », quoique moins chatoyante, est en même temps plus précise, bien que signifiant strictement une tout aussi grande turpitude.
Le diagnostic global d’Yves Michaud est impitoyable et se résume dans cette phrase : « La démocratie est l’apparence, l’oligarchie l’effectivité ». Va pour « effectivité ». Il dénonce l’action des « intermédiaires », des « conseillers de l’ombre », des « amis qui servent de prête-noms », et même des avocats, le drôle ! Avocats dont il dit que « la profession est loin d’être aussi blanche qu’elle le prétend en brandissant ses droits à la confidentialité ». Certaines choses font du bien quand on les entend (façon de parler).
Quelqu’un qui se drape dans sa dignité offensée et son honneur humilié quand il est attaqué me semble désormais suspect du seul fait qu’il se drape. C’est dire la déconfiture des points de repère et de la possibilité d’accorder sa confiance. Celui qui se drape, il attend qu'on lui envoie les preuves, qui sont plus facile à évoquer qu'à trouver.
Ce qu’Yves Michaud pointe, c’est les soupçons mais aussi le désarroi des juges chargés de ce genre d’affaire. On les comprend : il est tellement difficile d’établir la preuve des faits que l’on comprendrait qu’ils finissent par se décourager : « subtilité des montages », « omerta », « ingéniosité procédurière des avocats » se tiennent les coudes quand les puissants ont la maladresse ou la malchance de se voir mis en cause.
Bon, je vais m’arrêter là. Le reste est à lire dans Le Monde daté du 14 mars. Impérativement. C’est la confirmation d’un diagnostic de grosse vérole posé par quelqu’un qui, à ce que je sache, n’est pas partie prenante dans les « affaires ». L'expression « TOUS POURRIS » n'a jamais été autant d'actualité, quoi qu'en pense la cohorte de tous ceux qui ne veulent pas « pratiquer d'amalgame » et « ne pas mettre tout le monde dans le même sac », pour « ne surtout pas faire le jeu du Front National ». Désolé, quand quelque chose « fait système » et que ce quelque chose est dans un tel état de décomposition, je dis que les carottes sont cuites et que c'est tout le système qui est à jeter à la poubelle.
Si tout ça n'est pas répugnant, c'est que c'est abject. Ou fétide. ou immonde. J'accepte même infâme.
Voilà ce que je dis, moi.
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lundi, 17 mars 2014
POLITIQUES EN DECOMPOSITION
Préambule : Non, la France n'est pas en déclin. La preuve ? Elle revient des Jeux Paralympiques de Sotchi avec un nombre respectable de médailles. Conclusion, la France possède les handicapés et les infirmes parmi les plus forts du monde. Moralité : qui critiquera les performances dont est capable notre « cher et vieux pays » ? Qu'on se le dise : le handicapé porte l'avenir radieux de la France. Vive la France infirme ! Françaises, Français, en avant !
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LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE EN ETAT DE DECOMPOSITION AVANCEE
Il y a longtemps qu’il n’y a plus de vie proprement politique en France. On le savait déjà, et je n’apprends rien à personne. Monsieur BHL, alias le trois fois entarté, alias monsieur Bernard-Henri, alias monsieur chemises amidonnées, alias monsieur Arielle Dombasle, avait commis, voilà des temps, un petit ouvrage intitulé Ce Grand cadavre à la renverse. Consacré à l’agonie du socialisme au sein même du Parti « Socialiste » (je pouffe).
Il avait raison, le philosophe garanti 100 % beurre de TF1. Mais il aurait pu – donc dû – étendre son analyse à l’ensemble du champ politique national. Car j’espère que tout le monde conviendra que l’état de liquéfaction des idées et des hommes politiques de notre pays a atteint aujourd’hui un degré que je me demande s’il peut encore aller « plus vite, plus haut, plus fort » (« citius, altius, fortius », vous savez, la formule de la formidable imposture olympique).
Je me fous des querelles de personnes (Valls-Taubira, Copé-Fillon, on n’a aucun mal à en dénicher). Je me fous des statuts de l’UMP lancés à grand bruit pour annoncer que tout le monde se rassemble en bon ordre derrière le parti, le chef, le drapeau. Cette sinistre comédie ne trompe plus personne depuis longtemps.
Je me fous de TOUT ce que dit un homme ou une femme politique (j’ai failli écrire « poilitique ») quand il est invité sur un plateau, au motif que, quelle que soit la question, il récitera sa « doxa », bien cornaqué qu’il aura été en amont par ses conseillers en communication (Stéphane Fouks, le copain d’Alain Bauer et de Manuel Valls, et consort). Je me fous de leurs ambitions, de leur appétit de pouvoir, de leur obsession de la conquête des « places » (Michelet, en 1848, en parlait déjà de façon éclairante, fût-ce pour lui-même au Collège de France).
Mais j’hallucine carrément quand je constate leur aveuglement sur l’état de la barque que tous veulent conduire. Je radote sûrement, mais leur manière à tous de pousser Marine Le Pen aux avant-postes au moyen d’imprécations fabriquées contre l’ennemi (PS si on est UMP et inversement, comme si ces deux compères n’étaient pas de vulgaires complices qui se disputent simplement la taille des parts du gâteau, dispute camouflée sous les « éléments de langage » tout faits, prêts à l’emploi et stéréotypés, concoctés dans des officines de « com. »), de vaticinations élucubrées sur la base de ce qu’ils croient savoir des « attentes des Françaises et des Français », me semble le plus sûr moyen de rebuter ce qu’il reste de bon sens à la majorité de la population. Cela fait longtemps qu'il n'y a plus de lutte politique entre le PS et l'UMP.
Les luttes pour le pouvoir qui font rage à « droite » et à « gauche », qu’on considère volontiers comme des querelles de personnes, ne veulent donc dire qu’une chose : plus personne, sauf quelques rares exceptions (Juppé ? Je dis ça, mais ...), ne prétend gouverner parce qu’il a le « sens de l’Etat », mais parce qu’il a de l’appétit pour une « place », qui lui donnera autorité institutionnelle, rayonnement de prestige et rentabilité matérielle (Chirac n’a jamais payé de loyer, il a occupé les palais de la République - Mairie de Paris (1977-1995), Elysée (1995-2005) - comme un rat fait dans un fromage).
Accessoirement, il n’y a pas à tortiller du derrière pour espérer échapper à ça : ça signifie qu’il n’y a plus de nation française. J’admire quant à moi quelques individus qui sont (ou plutôt : « ont été », hélas) capables de regarder au-dessus d’eux-mêmes. Aujourd’hui où chacun est de plus en plus réduit à lui-même, j’attends qu’on me dise qui est désireux de s’élever au-dessus de sa petite personne.
Que montrent les politiques au pouvoir ou qui attendent d’y parvenir ? Des qualités de tacticiens tout au plus. Or c’est bien connu dans le domaine des échecs : le pur tacticien se fait piler à plate couture. Ce dont est capable le grand joueur, c’est une vision stratégique. Ce que requiert la tactique, c’est juste de l’habileté manœuvrière, peut-être de l’imagination, disons une certaine forme d’intelligence, je veux bien. Ce qui manquera toujours à la tactique pure, c’est la vision stratégique. Et pour ça, il faut s’être élevé au-dessus de sa petite personne. Là est le problème.
Ce n’est pas un hasard si cette sous-littérature qu’on ennoblit pompeusement en l’appelant « autofiction » est devenue en France le nec plus ultra de ce qui s’appela autrefois « littérature ».
Pourtant c’est facile de ne pas confondre. Dites-moi que ce n’est pas une preuve de déclin ?
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sotchi, jeux paralympiques, politique, société, france, bhl, bernard-henri lévy, arielle dombasle, parti socialiste, ps, ce grand cadavre à la renverse, socialisme, manuel valls, christiane taubira, jean-françois copé, françois fillon, nicolas sarkozy, ump, stéphane fouks, alain bauer, marine le pen, éléments de langage, alain juppé
vendredi, 31 mai 2013
TOUT EST NORMAL
LE 1er FEVRIER 1968, EDDIE ADAMS (PRIX PULITZER ET WORLD PRESS POUR CETTE IMAGE) PHOTOGRAPHIE NGUYEN NGOC LOAN, CHEF DE LA POLICE DU SUD VIETNAM, TIRANT UNE BALLE DANS LA TÊTE DE NGUYEN VAN LEM, MEMBRE DU VIETCONG. IL SE REPROCHERA CETTE PHOTO EN APPRENANT PLUS TARD QUE LA "VICTIME" DU POLICIER AVAIT ASSASSINÉ LE MEILLEUR AMI DE CELUI-CI, ET MASSACRÉ SA FAMILLE.
DE QUEL CÔTÉ, LE BIEN ? DE QUEL CÔTÉ, LE MAL ?
***
Suite du billet d'hier.
Reste que je n’ai toujours pas compris ce qu’il y avait « de gauche » dans la revendication du mariage homosexuel. On me dira que je suis bouché, ou qu’il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, ou que je suis "de droite". Certes, c’est une possibilité. Mais je vais sans doute aggraver mon cas, car je ne comprends pas davantage l’argument de l’ « égalité ».
Je croyais bêtement que le 2ème terme de la devise nationale s’appliquait aux individus, point barre. Je croyais qu’il y avait une institution qui s’appelait « mariage », point barre. Et puis voilà-t-il pas qu’il faut maintenant des qualificatifs, des compléments du nom, des propositions subordonnées : individu « quelle que soit son orientation sexuelle » ; mariage « pour tous ». Et les phrases, du coup, prennent un aspect proliférant, puisqu’on est obligé de préciser.
Je ne comprends pas non plus ce qui peut, dans l’instauration du mariage homosexuel, ressembler à un quelconque « progrès ». Sauf, évidemment, à considérer que la progression de l’homosexualité dans la société (et dans le monde) est en elle-même un « progrès ». Cela commence à en faire beaucoup, des choses que je ne comprends pas. Eh bien tant pis.
Je n’ai pas manifesté dans les rues contre le mariage homosexuel. Pour une raison précise : je n’avais aucune envie de me retrouver en compagnie de gens adossés à des doctrines ou des croyances qui ne sont pas les miennes : Eglise catholique, mouvement Civitas, UMP ou autre parti politique, encore moins groupes « identitaires ». Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis.
Il n’empêche que je me retrouve du même côté que tous ces gens, qui sont opposés pour des raisons variées au mariage de deux hommes ou de deux femmes. Combien de citoyens ont réagi comme moi ? Mystère. Les médias se sont précipités sur Monseigneur Vingt-Trois, sur Frigide Barjot et sur Jean-François Copé. Oui, combien sommes-nous à ne nous reconnaître ni dans les cathos, ni dans les ultras, ni dans l'UMP, et à rester heurtés, dans leur conscience, par la loi votée et par la façon dont elle l'a été ?
Ce qui me turlupine dans cette affaire, c’est qu’il me semble, à tort ou à raison, apercevoir derrière cette « conquête » de nouveaux « droits », une des nombreuses forces qui, dans le monde actuel, ne supportant pas qu’il subsiste des « valeurs » - « universelles » qui plus est -, s’en prennent délibérément aux « points de repère » et à tout ce qui sert de cadre stable aux représentations collectives. Au premier plan de ces points de repère, bien sûr, la différence des sexes.
Pour dire les choses plus directement et plus crûment, je pense que ce qu’il y a, derrière cette « conquête » de « droits », c'est la dernière tentative en date de briser une fois pour toutes l’idée même de « norme ». Voilà, le gros mot est lâché. Je ne sais pas ce qui s’est passé au cours du 20ème siècle, pour que, progressivement, le mot « norme » soit devenu imprononçable, un mot grossier, quasiment une injure.
Et cela au moment même où la France n'a jamais croulé sous un tel poids de normes. Certains parlent de 400.000 normes en vigueur sur le territoire national. Etonnant, non ? Et ça va de la taille des préservatifs à la courbure des concombres, les premiers n'étant pas, selon toute vraisemblance, prévus pour les seconds. Mais en matière de vie collective, le mot a été purement et simplement rayé du vocabulaire admis. Au nom de l'appel à la tolérance et du droit à la différence, il est devenu normal de ne plus supporter les normes. Allez comprendre.
Le problème du mot « norme », c’est qu’on a formé, à partir de lui, l’adjectif « normal ». Et le problème du mot « normal », c’est que c’est lui qui est devenu un gros mot. Dans les dîners en ville, quand un convive audacieux veut le prononcer, il commence par baisser la voix, comme s’il avait honte de ce qu’il allait oser, puis il dresse l’index et le majeur des deux mains, dont il plie les extrémités d’un geste rapide, et articule dans un souffle : « Les gens, entre guillemets, normaux ». Il est gêné d’avoir osé proférer une obscénité. J’attends qu’on me dise, preuves à l’appui, que ce geste ne s’est pas généralisé.
La loi non écrite, que tout un chacun a intériorisée au point d’en faire un réflexe, un automatisme, peut se formuler ainsi : « Article 1er : tout le monde est normal. Article 2ème : toute infraction à l’article 1er s’appelle une stigmatisation, et est en conséquence punissable ». Ainsi en a décidé Michel Foucault (avec d’autres) dans les années 1970, quand il menait les « recherches » qui l’ont conduit au Collège de France.
Puisque les homosexuels ne veulent plus être « stigmatisés » comme « anormaux », c'est le diktat du « normal » qu'il va falloir jeter à bas. Ben oui, au nom de quoi, de quelles valeurs, de quelle autorité surplombante se permet-on de faire le départ entre le Bien et le Mal ? Dans la nouvelle Bible, tout ce qui se déclare normal est d'office suspect d'intolérance. Le verset principal est contenu dans la formule : « De quel droit ? ». Si possible accompagnée d'une mine courroucée. C'est peut-être l'autopsie et l'enterrement de la notion tout entière de norme qui doit être considérée comme un progrès ?
QUAND ON ABANDONNE LE POUVOIR A L'IDEOLOGIE, VOILÀ CE QUE ÇA DONNE
Cette façon de réécrire l’histoire consiste à « déconstruire » l'existant, en se débrouillant pour le faire apparaître comme arbitraire, donc abusif. Tout le monde, et en particulier les « victimes » de « discrimination » et de « stigmatisation », est pleinement fondé à le remettre en question, et même à inverser la charge des responsabilités (de responsable à coupable, il n'y a qu'un pas à franchir). Le tout est d'arriver à faire apparaître l'ordre (établi, traditionnel, etc.) comme injuste par principe. Pour, accessoirement, faire jouer les rapports de forces sous l'action de groupes de pression bien organisés et très militants pour changer tout ça.
C'est ainsi qu'un énorme et long travail idéologique a été fourni dans toutes les instances où s'élabore le savoir (université française, universités américaines, ce qui n'est pas la même chose, comme le montrent ici le singulier de l'une et le pluriel des autres) pour refaçonner les représentations collectives, et cette fois au bénéfice de tous ceux qui, précédemment, étaient catalogués (« stigmatisés ») comme anormaux.
C'est ainsi que cette nouvelle histoire à la sauce Michel Foucault (Histoire de la folie à l'âge classique, Surveiller et punir, ..., mais vous pouvez ajouter quelques pincées de Pierre Bourdieu en fin de cuisson, avec La Reproduction, Les Héritiers, La Domination masculine, ...) s’est désormais établie comme une vérité d’évangile, inculquée dès l’âge le plus tendre, et interdite de toute remise en question, sous peine pour le profanateur d’être catalogué « intolérant », « facho » et, comme tel, d’être désigné à l'universel opprobre (« du ruisseau », ajoute Boby Lapointe dans Le Papa du papa), et englouti dans le silence médiatique qui attend tous ceux qui portent atteinte aux nouvelles tables de la loi. Mis hors d'état de nuire, en tant qu'ennemi public n°1.
Il n’y a plus, qu’on se le dise, d’ « anormaux », qu’ils soient physiques, mentaux, sociaux ou sexuels. Ah si, pourtant, sur ce dernier point, ceux qui désirent copuler avec des enfants. Sans doute au motif que « les enfants, c’est sacré » (les bonnes âmes vertueuses, défenseuses des enfants, devraient aller voir dans les livres de Tony Duvert, Quand mourut Jonathan, L'Île atlantique, etc., aux éditions de Minuit). Quelqu’un a posé ici une limite infranchissable, au-delà de laquelle se situe ce que tout le monde s'accorde à désigner comme une « perversion».
AU BÛCHER, LES OUVRAGES NON CONFORMES !
En dehors de ce cas très précis touchant les enfants, le mot perversion a été rayé du vocabulaire. Pour le reste, TOUT EST NORMAL, on vous dit. Sous-entendu : tout est permis. C’est ainsi que la séquence de lettres LGBT est entrée dans le langage courant, comme n’importe quel mot ordinaire. Encore que quatre pauvres lettres pour résumer toutes les "particularités" humaines en matière de sexualité (on en a fait des dictionnaires pour les recenser toutes), cela ressemble à un abus injustement réducteur.
Ah non, pas tout à fait ordinaire cependant : le mot LGBT est devenu une NORME. Etonnant, non ? Non, ce n'est pas étonnant : c'est le progrès, qu'on vous dit. Bon Dieu, mais c'est bien sûr : c'était donc ça ! Un progrès dont le refrain est : pas touche à mon particularisme, sinon gare à toi !
Sale temps pour les gens normaux. Et sans guillemets.
Voilà ce que je dis, moi.
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lundi, 27 mai 2013
PRESSE DE GAUCHE, VOUS AVEZ DIT ?
AINSI, LA VIE D'ADÈLE, LE FILM D'ABDELLATIF KECHICHE, A-T-IL REÇU LA PALME D'OR. TOUT LE MONDE SENT AINSI SOUFFLER LE VENT DE L'HISTOIRE. MADAME HOMOSEXUALITÉ, VIEILLE COMME LE MONDE, SE PORTE COMME UN CHARME. ELLE A TOUTES SES DENTS, DE L'APPETIT, PIGNON SUR RUE, ET TOUT L'AVENIR DEVANT ELLE. ELLE NE SERA SATISFAITE QUE LE JOUR OÙ ELLE « SERA LE GENRE HUMAIN » (paroles de L'Internationale). PENDANT CE TEMPS, JEAN-FRANÇOIS "CHARLOT" COPÉ INVITE LES ANTI-MARIAGE GAY A S'INSCRIRE A L'UMP. IL N'A PAS DIT SI C'ETAIT POUR PARTOUZER. QUEL TALENT ! IL CROIT ENCORE QU'IL Y A DU POLITIQUE, VOIRE DU POLITICIEN, DANS LE SEXUEL ! FRIGIDE BARJOT L'A DANS LE BABA ! ELLE VA POUVOIR ALLER SE FAIRE VOIR. LA PORTE ETROITE (ANDRÉ GIDE) EST DEVENUE ARC DE TRIOMPHE, CELEBRANT L'AVENEMENT DE LA NOUVELLE CIVILISATION. ET ATTENTION : GARE A CEUX QUI RECRIMINENT !
***
Le cas de Libération est différent de celui du Monde. Journal militant et révolutionnaire (et parfois folklorique, avec ses « petites annonces » et ses « notes de la claviste », ses suppléments "Bazooka" alias "Un Regard moderne", ...) au départ, il a peu à peu, comme Le Monde, dérivé en direction du système marchand que ses fondateurs voulaient détruire. Disons qu’il s’est laissé phagocyter. D’autres diront qu’il a déserté le champ de bataille. D’autres enfin soutiendront qu’il a fini par prendre en compte les réalités économiques. Raisonnablement. Voire !
Mais ce qu’il faut noter, c’est que la décomposition progressive de l’esprit Libé a suivi à peu près une ligne parallèle à celle du Parti « Socialiste », dont la charogne nous « emboconne » (c’est du vieux lyonnais) l’atmosphère. En effet, comme le PS, Libération, en se convertissant à la société marchande, s’est reconverti dans la « gauche morale », dans la « gauche des droits », dans la gauche de l’évolution des mœurs, dans la gauche de dissolution du sens par l'amalgame de tout dans tout.
Mais ce n’est pas de ça que veulent parler principalement ces deux billets, comme le montre leur balisage au moyen de titres (ou fragments de titres) extraits du journal. Pour bien montrer que celui-ci a renoncé à toute autre ambition que celle de distraire ses lecteurs, et qu'il a emboîté le pas au Canard enchaîné, qui pourrait être son arrière-grand-père, je tente de montrer qu'il pratique systématiquement le calembour, le jeu de mots, les approximations, etc.
JE SIGNALE AMICALEMENT AU JOURNAL LIBERATION QUE "DRACHME" EST DU SEXE FEMININ
Mais à la différence du Canard, qui prend toujours bien soin de préserver la pertinence de ses jeux de mots, Libération en a fait un simple jeu d’enfants, un jeu de cour de récréation qui se pratique à tort et à travers, à bon et à mauvais escient, bref dans le joyeux bordel d’un n’importe quoi général. Je me souviens, à l'époque du "franc", de cette une : « Le dollar baisse comme une bête ». On dira que j'ai l'esprit mal tourné, du fait que je l'ai retenu. On aura peut-être raison.
Libé a inventé le « journalisme d’enfantillage ». C'est peut-être tout ce qui reste à la gauche. Ce qui est sûr, c’est que le rapport logique entre le jeu de mots et l’article qu’il annonce est très souvent lointain, assez souvent aussi inexistant. Le sens ? C’est le cadet de nos soucis. Le mot d’ordre ? Humour, clin d’œil complice, on est entre nous, etc. Ce qu'il reste de l'esprit militant, sans doute. « La révolution a fait pschitt ! », dirait un Jacques Chirac.
Dans les « calembours Libé », il y a à boire et à manger, des bons et des très mauvais, mais il y a aussi beaucoup à chier, beaucoup à se mettre l’index sur la tempe et à renoncer à dépenser 1,60€ par jour. De toute façon, qu'il s'agisse de Libération, du Monde ou du Figaro, quand on voit le nom du propriétaire (Lagardère, Bergé, etc.), on comprend que, puisque la gauche ne sert plus à rien, la presse de gauche n'a plus aucune raison d'exister. C'est peut-être pour ça que les titres de Libération, avec leurs jeux de mots, ont quelque chose à voir avec le bac à sable. Libération sert-il encore à quoi que ce soit ?
Conclusion : les calembours de Libération, le journal fondé en 1973 « sous l’égide » (dixit wikipédia) de JPS (non, pas John Player Special) sont une bonne indication du sérieux avec lequel la « gauche responsable », la « gauche de gouvernement » envisage le message destiné aux masses laborieuses en vue de leur « libération ».
Voilà ce que je dis, moi.
NOTE : Je n'ai pas évoqué le cas d'autres journaux "de gauche", comme L'Humanité ou d'autres feuilles plus confidentielles. Je n'ai rien contre L'Humanité, j'ai de temps en temps essayé d'y mettre le nez, mais je suis contraint d'avouer le constant échec de ces tentatives, sans que je puisse m'expliquer cette inhibition. Une infirmité, sans doute.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE, DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palme d'or, festival de cannes, abdellatif kechiche, la vie d'adèle, léa seydoux, adèle exarchopoulos, homosexualité féminine, lesbiennes, manif pour tous, frigide barjot, jean-françois copé, ump, parti socialiste, presse, journaux, journalistes, le monde, libération, jeux de mots, calembour, le canard enchaîné
vendredi, 07 décembre 2012
LIBEREZ-VOUS, MESDAMES : FUMEZ !
Pensée du jour :
AUTRE IDEE DE LA BEAUTE SELON LUCIEN CLERGUE
« Je vous cèderais volontiers ma place, malheureusement, elle est occupée ! ».
GROUCHO MARX
Résumé de l’épisode précédent : les femmes doivent leur « libération », non pas aux « luttes » féministes, comme la rumeur s’en colporte encore aujourd’hui avec une veule complaisance, mais à EDWARD BERNAYS, dont elles ont obtenu – et de façon spectaculaire – l’autorisation de brandir en public un petit cylindre d’une substance végétale délicatement et finement découpée, et soigneusement enveloppée d’une feuille extrêmement fine de papier de riz, dont l’extrémité peut à volonté être portée à incandescence, une fois que l’autre extrémité a été sensuellement glissée entre les lèvres féminines.
EDWARD BERNAYS, donc, et personne d’autre. EDWARD BERNAYS, que le magazine Life, en son temps, a désigné comme l’une des personnes les plus influentes du 20ème siècle. EDWARD BERNAYS, injustement maintenu dans un obscur cagibi du purgatoire des célébrités.
JOSEPH GOEBBELS, INITIATEUR DE LA "PROPAGANDASTAFFEL"
A LA DEMANDE DE SON MENTOR
Il s’agit bien de lui, et les notes que ce blog lui consacre ne visent qu’à réparer une sorte d’injustice : oui, il est temps de rendre justice à un homme dont les travaux ont brillamment inspiré des communicants aussi renommés et efficaces que JOSEPH GOEBBELS, ADOLF HITLER et JOSEPH STALINE, qui avaient sur leur table de chevet le maître-ouvrage du maître : Propaganda ou comment manipuler l’opinion en démocratie (éditions Zones-La Découverte, 2007, 141 p., 12 euros, c’est quasiment donné, et ça fait tomber quelques peau de "soss" devant les yeux qui en avaient).
Si je reformule le sous-titre, ça donne quelque chose comme : « Comment faire adhérer sans contrainte les masses aux discours d'un homme au pouvoir, et jusqu'aux folies d'un dictateur ». En regardant bien, on constate que c'est le principe qui régit tous les gouvernements actuels.
UN AMI DE L'HUMANITE QU'ON NE PRESENTE PLUS
Je vous explique : comme sa mère s’appelle ANNA FREUD, sœur de SIGMUND, et que son père est le frère de MARTHA BERNAYS, qui se trouve être l’épouse du dit SIGMUND, il devient à sa naissance neveu au carré d’un certain SIGMUND FREUD, l’écrasant papa d’une grosse bête appelée « Inconscient » et de tout ce qui se trouve dedans quand on la dissèque. Il est d’ailleurs sympa avec son neveu, le grand FREUD : il lui dédicace un exemplaire de son Introduction à la psychanalyse. Et le neveu, il va y mettre le nez, et pas qu’un peu.
En 1929, le président du consortium des producteurs de tabac, futur gros client de son officine, lui dit : « Comme les femmes ne peuvent pas fumer en public, nous perdons la moitié d’un énorme marché. Pouvez-vous faire quelque chose ? ». EDWARD BERNAYS répond : « Laissez-moi y réfléchir ». Puis il demande : « M’autorisez-vous à chercher du côté de la psychanalyse ? – Mais œuf corse ! Ne vous gênez pas ». Rappelons qu'à l'époque, la femme qui fume sur un trottoir est traitée de pute, ni plus ni moins.
Ni une ni deux, il se précipite chez ABRAHAM A. BRILL, un des premiers grands psychanalystes des Etats-Unis, non pas pour s’étendre sur un quelconque divan, mais pour poser une question au savant : « Que représente la cigarette pour la femme ? ». La réponse fuse : « Le pénis ! ». C’est clair, net et précis. Autrement dit la berdouillette, le scoubidou, la merguez (ou chipolata, au point où on en est), le cigare à moustaches, la bistouquette. En trois mots comme en cent : la BITE, la PINE, le CHIBRE.
EDWARD BERNAYS ne se démonte pas pour autant, c’est un esprit pratique. Il a un gros client, et le client, surtout le gros, est roi. Alors il a l’idée du siècle : le symbole de l’Amérique, c’est le cadeau fait par la France à l’occasion de son centenaire (celui des Etats-Unis !). J’ai nommé le chef d’œuvre d’AUGUSTE BARTHOLDI. J’ai nommé la statue de La Liberté éclairant le monde (inaugurée en 1886).
Deuxième étape dans l’élaboration du message : la torche que tient la Liberté est incandescente, le bout de la cigarette allumée est incandescent. Il faudrait être stupide pour ne pas faire le rapprochement, avouez ! Qui plus est, la Liberté, qu’elle guide le peuple ou qu’elle éclaire le monde, c’est une Femme, regardez DELACROIX. Concluez vous-même : EDWARD BERNAYS a sa campagne de « public relations » en poche, c’est comme si c’était fait.
LÀ, ELLE GUIDE LE PEUPLE.
C'EST BIEN UNE FEMME, SELON TOUTE APPARENCE.
Voilà ce que je dis, moi.
P.S. DERNIERE MINUTE : nous apprenons une triste nouvelle :
Adressons donc nos très sincères condoléances à l'U.M.P., et surtout à son "président autoproclamé".
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE, UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, féminisme, mlf, photographie, lucien clergue, beauté féminine, humour, groucho marx, edward bernays, communication, propagande, publicité, tabac, magazine life, goebbels, adolf hitler, joseph staline, propaganda, manipulation, sigmund freud, psychanalyse, sexe, cigarette, bartholdi, statue de la liberté, la liberté éclairant le monde, eugène delacroix, inconscient, anna freud, françois fillon, ump, jean-françois copé
samedi, 01 décembre 2012
MOI, SI J'ETAIS L'UMP
Pensée du jour :
"MUR" N°16
« Quoi de plus beau qu'une rose, un papillon, ou la règle des participes ? Plus on vieillit, plus on aime les fleurs et la grammaire ».
ALEXANDRE VIALATTE
Moi qui ne suis pas politicien (je m’en voudrais !), je suggère aux cadres et militants de l’UMP catastrophés par la haine que se vouent COPÉ et FILLON, haine qui risque de faire couler le bateau, de faire comme les « socialistes » : appeler ces ceux-là ELEPHANTS. Ça, c’est pour commencer.
Ensuite, je proposerais, si j’étais dans le zoo UMP (à Dieu ne plaise !), d’adopter, pour résoudre le problème, la solution qu’a trouvée la direction du Noorder Animal Park (tiens, c’est drôle, ça se trouve en HOLLANDE !) pour éviter à ses éléphants de s’entretuer.
Je vous explique : Htoo Khin Aye est morte. A 31 ans, elle était présidente de l’UMP locale, chez les douze éléphants de ce zoo situé dans la riante cité d’Emmen, aux Pays-Bas. Que s’est-il passé alors ? Eh bien, ça a été la bagarre. Et chez les éléphants, ça ne rigole pas, je vous jure. Deux femelles briguaient le siège présidentiel : Mingalar-oo, la fille légitime de la défunte, a d’abord pris le pouvoir.
PAUVRE GAMIN !!!!
Mais Htoo Yin Aye, la doyenne d'âge (pensez, 30 ans et toutes ses dents) ne l’entendait pas de cette oreille : elle les a agitées violemment. Elle a barri très fort. Et au Noorder Animal Park, où l’on n’avait jamais vu ça, ça a été la bousculade générale. Les douze membres de l’UMP éléphantesque locale en sont venus aux trompes, et ont été bien près de donner de la défense contre leurs congénères. La situation est devenue intenable, d’après WEBREN LANDMAN, la biologiste du Parc.
Eh bien vous savez ce qu’elle fait, la direction ? Elle DONNE les quatre dissidents à qui en voudra. Elle en FAIT CADEAU, de ses éléphants belliqueux. Alors je pose la question : pourquoi l’UMP française n’en ferait-elle pas autant ? Imaginez la petite annonce : « Parti politique d’opposition, très riche en adhérents, cède à qui en voudra, deux dirigeants méchants, GRATUITEMENT ». Je sens que ça va se bousculer au portillon.
Vous avez un peu de place dans un coin du salon ? Adoptez JEAN-FRANÇOIS COPÉ. Quelques granulés, une gamelle d’eau, une bonne litière : il n’en demande pas plus. Une sortie le matin, une sortie le soir pour les besoins. Apprenez-lui le caniveau, vous verrez qu’il sera très docile. Seule précaution : une bonne laisse et une muselière sont conseillées.
Vous avez une niche dans le jardin ? Votre Médor vient de claquer ? Adoptez FRANÇOIS FILLON. Là, plus de muselière : votre propriété est protégée efficacement contre toute tentative d’intrusion malveillante, et vos tableaux, tapis, bibelots précieux sont durablement en sécurité. Un peu d’affection, quelques caresses, quelques croquettes : il n’en demande pas plus.
Elle est pas belle, ma proposition ? Qu’enfin un homme politique devienne utile ! Qu’enfin, il serve à quelque chose ! L’avenir est à l’homme politique domestique. Adoptez un COPÉ !!! Adoptez un FILLON !!! Votre vie va changer !!!
Seul problème : je n'ai pas demandé à la SPA si les deux espèces ("espèces de ... !", évidemment) étaient dûment recueillies par eux, en cas de départ en vacances inopiné, ou si l'on se contentait de les faire piquer séance tenante, parce que trop encombrantes.
Voilà ce que je dis, moi.
09:56 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, alexandre vialatte, littérature, humour, pensée, politique, politicien, ump, parti socialiste, jean-françois copé, françois fillon, éléphants, françois hollande, nicolas sarkozy, zoo, france, société, vie politique, parti politique, président
jeudi, 29 novembre 2012
UNE SORTE DE MAFIA SOCIALISTE
Pensée du jour :
« C'est ainsi qu'à la suite de traités "culturels", ou commerciaux, avec la Chine, nous allons recevoir des morts. On ne peut guère offrir que ce qu'on a. Il ne faut pas attendre de Pékin du chevreton ou de la fourme à points bleus. En revanche, nous aurons des "pièces anatomiques". (...) Nous aurons donc des cadavres chinois. Malheureusement, nourris exclusivement de riz, ils ont les os extrêmement frêles. C'est une constatation que tous les médecins ont faite depuis la guerre russo-japonaise : le mangeur de riz a l'os cassant. On l'enverra en "colis fragile". Les petits cadeaux entretiennent l'amitié ».
ALEXANDRE VIALATTE
C’est vrai, je le reconnais, je l’avoue, depuis quelque temps, j’ai tendance à délaisser ici ce qui se passe autour de nous, à commencer par les feuilletons en cours en Syrie, en Israël-Palestine, ailleurs sûrement. Tiens, au fait, ça fait très longtemps qu’on n’a pas entendu parler de monsieur ROBERT MUGABE.
Peut-être qu’il ne s’y passe rien, au Zimbabwe, depuis qu’il a lancé la chasse aux blancs, enfin, la chasse aux terres cultivées par les blancs, au motif que c’était de l’accaparement hérité des colonies, et depuis que ces terres, après le départ de leurs « propriétaires » (on n’ose plus dire ça), sont tombées en friches et devenues improductives, obligeant constamment le pays à demander l’aide internationale d’urgence. Plus simplement, c’est sans doute qu’aucun organe de presse n’estime intéressant d’envoyer un journaliste à Harare.
Autrefois, les informations, ça s’appelait « les actualités ». Et c’était déjà de la propagande. Aujourd’hui que la hiérarchie des valeurs a été passée à la moulinette télévisuelle, et à la rubrique des « étranges lucarnes » (dans Le Canard enchaîné), le pire côtoie sans pudeur le meilleur, avec néanmoins une préférence marquée pour le premier des deux. Mais je ne vais pas faire mon Don Quichotte et me lancer dans une énième (et vaine) offensive contre la « machine à mouliner du vent » qu’est la télévision.
Devenue un véritable mode de vie, la télévision constitue une sorte de pilier, qui structure l’existence d’une part non négligeable de la population humaine de la planète, y compris dans les pays musulmans, où elle a été admise comme sixième pilier de l’Islam, avec Al Jazira. Je ne vais pas me faire que des amis, mais c’est vrai ça : je ne vois pas pourquoi quelques milliards de musulmans n’auraient pas droit au déluge de propagande qui s’abat sur l’humanité souffrante par le biais de ce que beaucoup de naïfs persistent à considérer (et tous les pouvoirs à présenter) comme un « merveilleux outil d’éducation et d’information ».
L’actualité aujourd’hui ? C’est cette envoyée spéciale qui passe toute une journée devant la porte d’un juge bordelais en train d’auditionner un certain NICOLAS SARKOZY et qui, n’ayant rien à dire, puisqu’il ne se passe rien, se contente d’avoir froid devant la caméra. C’est aussi La Course du rat (excellente BD de LAUZIER), où JEAN-FRANÇOIS COUILLON et FRANÇOIS FRAPPÉ veulent s’asseoir à la place du calife, en vue de devenir le Sultan (rien de moins) en 2017. Je me dis que le fromage doit avoir un goût délectable.
L’actualité aujourd’hui ? On en apprend, du joli, sur la mafia politique qui nous gouverne en lisant un excellent article sur une des plus vieilles amitiés politiques qui soude trois lascars (dans l'ordre, MANUEL VALLS, ALAIN BAUER, STEPHANE FOUKS), dont l’un est assis dans le fauteuil de ministre de l’Intérieur, dont l’autre, longtemps plus en retrait, s’est fait bombarder (par son alors récent copain NICOLAS SARKOZY, et, évidemment dirons-nous, au mépris des procédures habituelles et au grand dam des universitaires, ça vous étonne ?) professeur à une chaire de criminologie après avoir présidé aux destinées du Grand Orient de France, et dont le troisième, à la surface de notoriété médiatique encore moins vaste (coprésident de Havas quand même !), s’est dès longtemps spécialisé dans la « communication politique ».
Le premier fait parler de lui presque tous les jours dans les cercles qui le croyaient « de gauche », et qui découvrent sans cesse que plus il agit en tant que ministre, moins il l’est, « de gauche ». C’est évidemment MANUEL VALLS. Monsieur ALAIN BAUER a très tôt formé le projet de devenir Grand-Maître du Grand Orient, le top de ce qui se fait en matière de mafia franc-mac. Quant à STEPHANE FOUKS, il ferait presque pâle figure, sauf qu’en matière de com’, il s’y connaît, et l’on peut dire qu’il se sent là, tout de suite, comme un poisson dans l’eau : responsable étudiant, il savait comme personne remplir une salle. C’est peut-être un talent, après tout.
Tout de suite, ils se partagent le marché politique, comme savent le faire des « parrains » qui jugent la paix préférable pour la prospérité des affaires. Tout de suite comme des vieux routiers. Ont-ils vingt ans, quand ils se retrouvent à la cafétéria de Tolbiac ? « Moi, je rêve un jour d’être grand maître ». « Moi je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier ; j’aime la communication ». « Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République ». Vous les avez reconnus ? C’est un certain JULIEN DRAY qui témoigne, vous savez, celui qui a récemment fâché SEGOLENE ROYAL en invitant DOMINIQUE STRAUSS-KAHN à son anniversaire.
JEAN-CHRISTOPHE CAMBADELIS y va aussi de son témoignage : « Chacun des trois avait déjà un morphotype : communicant, agitateur politique et, au choix, flic ou homme de réseaux. (…) Aux Jeunesses Socialistes, ils ont chacun une tâche : Manuel, la politique et la vie publique ; Bauer, la tactique et les manœuvres d’appareil ; Stéphane la communication ». Ces messieurs sont convenus de ne pas se marcher sur les pieds.
Ces trois-là viennent de fêter leurs 150 ans (sic ! Ils sont nés en 1962, sauf FOUKS ?) en « privatisant » les deux étages du restaurant Drouant (celui du Goncourt), et en invitant une bonne centaine de personnes : « Des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières ». « On offre des livres rares, des alcools forts millésimés ». Dans le trio qui invite, la personnalité la plus « intéressante » est peut-être celle d’ALAIN BAUER.
Le site wikipédia le présente comme un « consultant en sécurité » (on n'est pas plus pudique). Né en 1962, il est socialiste à 15 ans. Trente ans plus tard, il devient conseiller de SARKOZY. Sa spécialité ? La police. Plus précisément, les relations dans la police. Devenu vice-président de Paris-I-Tolbiac (en 1982, tiens, tiens), il suscite ce commentaire admiratif : « Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans ». En 1982, il avait 20 ans. Entre parenthèses, ça en dit long sur le Parti Socialiste de FRANÇOIS MITTERRAND, et bien avant sa victoire de 1981.
Le plus « intéressant » dans cette carrière « intéressante » me semble être le fait que monsieur ALAIN BAUER illustre à merveille une notion très à la mode : le RÉSEAU. Avec ALAIN BAUER, si vous additionnez le réseau FRANC-MAÇON, le réseau JUIF, le réseau POLICIER et le réseau SOCIALISTE, vous obtenez un « carnet d’adresses » épais comme un Bottin de Paris dans les années 1950 (minimum 15 cm sur papier fin). ALAIN BAUER est à lui seul une incarnation du concept de RÉSEAU. Sa personne est un LOBBY. C'est très fort.
Cet homme est à lui seul une agence d’influence. Et je vais vous dire : les idées politiques, franchement, il n’en a rien à cirer. Et je vais vous dire mieux, il ne faut pas chercher ailleurs les "idées" (si par hasard ce sont des idées, et non de simples moyens de gouvernement) que MANUEL VALLS met en application maintenant qu’il est ministre : ALAIN BAUER, son vieil ami, enseigne à l’EOGN (officiers de gendarmerie) et à l’ENSP (cadres de la police). J’avoue que je n’ai pas lu les ouvrages de monsieur ALAIN BAUER. Honnêtement, quand ils ont paru, je faisais autre chose, j’étais en plongée sous-marine, sans doute.
Merci à ARIANE CHEMIN, pour la qualité de son article du Monde. Alors ça, oui, c'est ce que j'appelle du journalisme !
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : francs-maçons, michel rocard, parti socialiste, françois hollande, afrique, robert mugabe, zimbabwe, syrie, israël, palestine, juifs, le canard enchaîné, don quichotte, télévision, musulmans, islam, cinq piliers de l'islam, nicolas sarkozy, jean-françois copé, françois fillon, ump, crise, manuel valls, alain bauer, stéphane fouks, grand orient de france, julien dray, ségolène royal, dominique strauss-kahn, jean-christophe cambadélis, le monde, journalisme, presse, ariane chemin, police, françois mitterrand, anders bering breivik, norvège
vendredi, 19 octobre 2012
L'AVENIR DE L'IDENTITE NATIONALE
Pensée du jour : « Malheur à celui qui n'a pas mendié ! Il n'y a rien de plus grand que de mendier. Dieu mendie. Les anges mendient. Les rois, les prophètes et les Saints mendient ».
LEON BLOY
Ceci est la dernière note sur le sujet.
J’étais donc parti, le 14 octobre, sur une question d’une gravité philosophique qui n’a certainement échappé à personne : « Qu’est-ce que l’identité nationale ? ». Je répondais intrépidement : « sentiment d’appartenance » et « exigence de différenciation ». C’était mes deux idées de départ. Ce qui m’intéresse dans ces deux notions, c’est qu’elles marchent aussi bien au niveau individuel que national.
L’individu est un entrecroisement proprement inextricable de critères d’appartenance et de critères de différenciation (nom, prénom, date et lieu de naissance, profession, adresse, etc.). La nation, c’est un peu pareil. A ce titre, la caractéristique principale de toute identité, c’est qu’elle se compose de données tout à fait indénombrables. Je dirais même « inépuisables ». Chercher à définir l’un ou l’autre de façon exhaustive est voué à l’échec. Et je trouve ça rassurant : la part de mystère de tout ce qui se rattache au vivant, en quelque sorte.
Maintenant, la question qui vient est : « Qu’est-ce qu’on fait de tout ça ? ». Je veux dire : de quel côté va-t-on tirer la question ? Beaucoup de problèmes du monde actuel en découlent. Ne parlons pas des Kurdes, peuple à cheval sur quatre Etats (le cas des Basques est analogue). Ne parlons pas des Ouïghours, peuple musulman égaré en Chine (mais aussi, que sont-ils allés faire dans cette galère ?).
Ne parlons pas des Ecossais, qui sont en train de préparer leur sécession de la couronne britannique. Ne parlons pas des Flamands ou des Slovaques. Ne parlons pas des Catalans, qui vivent sur un trou financier, mais que ça n’empêche pas de réclamer l’indépendance de la province. Et qui abolissent la corrida parce qu’ils la considèrent comme espagnole. Au fait, jusqu’où va la Catalogne, au nord de la frontière ? Perpignan ? Narbonne ? Je ne me rappelle plus où commencent les panneaux routiers bilingues.
Le point de départ de l’identité, c’est au total deux affirmations : « Nous sommes ce que nous sommes » (appartenance) et « Nous ne sommes pas ce que nous ne sommes pas » (différenciation). Ce qui veut dire : « Nous ne sommes pas ce que vous êtes ». Ça a l’air très bête, dit comme ça (deux atroces tautologies, pour ceux que ça intéresse), mais ça tient la route. Qui peut dire où se situe le point d’équilibre ? Y a-t-il seulement un point d’équilibre ? Ce qui est sûr, c’est qu’on peut choisir de tirer sur l’un ou sur l’autre des deux fils.
Si vous tirez le fil de l’appartenance, nul doute que vous englobez. Quoi ? Ce n’est pas le problème. Le problème, de ce côté-là, c’est que, plus vous englobez, plus vous risquez d’aller vers un ensemble hétérogène, au point, éventuellement, de passer par-dessus des différences irréductibles.
C’est ce qui s’est passé pour l’Empire Romain à l’époque de TRAJAN (53-117) : la plus grande extension, avant le démembrement (la "décadence"). C’est de l’ordre de la dénégation, du refoulement, de l’angélisme : prêcher à toute force, à genoux et les mains jointes, que l’unité règne. Par exemple, qu’est-ce qui est à l’œuvre, quand un blanc, dans une rue française, se fait traiter de « fromage blanc », ou pire, de « sale Français » ?
Si vous tirez le fil de la différenciation, nul doute que vous accusez l’épaisseur du trait qui sépare. ANDERS BERING BREIVIK, le Norvégien massacreur, a tiré ce fil-là (et tiré sur tous ceux qui militent pour une appartenance toujours plus grande, je veux parler d’une certaine gôche métissante à tout crin, vous savez, la tarte à la crème de tout ce qui se veut et se prétend « sans frontières »).
Il y a un début d’hostilité dans le simple fait d’exalter sa propre différence (la revendication dite « identitaire » : « Je ne suis pas ce que tu es », « Nous ne sommes pas ce que les autres sont », étrangère, pour l'instant, à toute idée de supériorité de "je" ou "nous" sur "tu" ou "les autres").
Le point extrême de la différenciation, c’est évidemment le concept de « pureté de la race », avec toutes les implications qu’on a pu observer dans l’histoire du 20ème siècle. L’autre point extrême, qu’on pourrait appeler « la grande appartenance », ou « tout est dans tout (et réciproquement) », c’est ce qui a été baptisé du noble nom de « métissage ».
Le grand laboratoire grandeur nature de la pureté de la race, c’est, comme chacun sait, l’Allemagne hitlérienne. Pas besoin d’épiloguer. Le grand laboratoire grandeur nature du métissage se trouve, quant à lui, en Amérique latine, sorte de concentré de tous les continents. L’Argentine n’a-t-elle pas eu un président nommé NESTOR KIRCHNER (nom germanique) ? Le Pérou, en 1990, a élu au même poste ALBERTO FUJIMORI (nom japonais). L'actuel Bolivien EVO MORALES AYMA (nom amérindien) est d’origine Aymara. Toute l’onomastique latino-américaine reflète ce qui a bouillonné dans ce chaudron.
Le problème de l’identité nationale française, tel qu’il se pose aujourd’hui, est là. Qu’elle se dilue, cela ne fait guère de doute. On peut faire pousser dans son jardinet les reliques que l’on veut. Mais à propos de l’identité nationale française, cela s’en va, si j’ose dire, par « en haut » et par « en bas ».
Par en haut, c’est évidemment toute la supranationalité qui tend à s’imposer aux membres de l’Union Européenne en général, à la France en particulier. Par en bas, c’est ce qui nous vient à la fois de la double nationalité (un petit peu) et du regroupement familial (très beaucoup). Ajoutons, pour faire bonne mesure, la naturalisation, et le million de nouveaux citoyens, qu'elle ajoute aux Français tous les 11 ans environ (à peu près 85.000 par an).
Qu’est-ce qui domine la scène, sur ce plateau ? Difficile à dire. D’un côté, vous avez JEAN-FRANÇOIS COPÉ (et une forte partie de l’UMP) qui parle de « racisme anti-blanc », et qui dénonce le fait d’arracher à un collégien (une collégienne ?) son pain au chocolat, sous prétexte qu’on est en ramadan. Visiblement, le monsieur en question tire sur le fil de la différenciation et privilégie l’aspect identitaire. Et c'est vrai que le laïciste que je suis réagit très mal à l'irruption du religieux (fortement teinté de politique) dans notre espace public.
De l’autre côté, vous avez FRANÇOIS HOLLANDE (et tout le Parti Socialiste, en plus de quelques gauchistes et chrétiens sociaux au grand cœur) qui, en tant qu’universaliste et « porteur de valeurs », propose d’accorder le droit de vote aux étrangers dans les élections locales.
Vous avez RESF (réseau « éducation sans frontières ») et autres associations humanistes, qui luttent contre les centres de rétention, l’expulsion des enfants d’immigrés scolarisés, le sort fait aux sans-papiers. Soit dit en passant, ce sont les mêmes qui s’apprêtent à défaire l’institution du mariage en l’ouvrant aux homosexuels, sous prétexte d’ « égalité ». C’est vraiment bizarre, ce que c’est devenu, « être de gauche » : éliminer à toute force tout ce qui différencie, hiérarchise, distingue, "discrimine".
Il me semble que c’est dans Les Origines du totalitarisme (Gallimard « Quarto », 2002) que HANNAH ARENDT déclare que l’époque de l’impérialisme (= déversement de capitaux et de populations européens superflus sur le reste du monde, environ 1850-1900) est celle du déclin des Etats-nations. Peut-être a-t-elle tort, après tout. Mais est-ce bien sûr ?
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les capitaux sont en train d’achever la planète, et que les populations sont de plus en plus superflues. Alors, dans ce magma, vous pensez, l’identité nationale française ! …
Voilà ce que je dis, moi.
FIN
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jeudi, 11 octobre 2012
VOUS AVEZ DIT "ISLAMISATION" ?
Pensée du jour : « Publicité : j'étais chauve, et je le suis resté, grâce aux pastilles de menthe ».
ANDRÉ ISAAC, dit PIERRE DAC
Permettez-moi, surtout si vous avez des objections, de mettre un mot sur cette réalité qui vient : entreprise d'islamisation. Regardez la folie qui s'empare de certains au seul ouï-dire d'une saloperie de petit minable film anti-musulman (qui l'a vu ?). Regardez la fatwa renouvelée contre SALMAN RUSHDIE. Regardez l'effet boeuf produit par les caricatures de Mahomet. Regardez l'effet du sort indigne des Palestiniens sur les voisins d'Israël (je ne parle même pas des ennemis). Regardez ce qui se passe au Mali.
Comparez maintenant la longueur des robes des femmes en Egypte ou en Tunisie en 1960, avec ce qu'elles sont devenues en 2012 (on pourrait aussi parler de la France, et de l' « idée » que plus grand monde ne s'en fait, coucou DE GAULLE). Regardez la douceur extrême du salafiste tunisien moyen, qui ne se met qu'à quinze pour passer à tabac un touriste qui n'entre pas dans les cadres ou pour saccager un cinéma projetant des films "blasphématoires".
Je ne connais pas monsieur Ramadan, mais regardez le sort indigne qu'il fait au pain au chocolat. J'arrête ici une litanie de faits cohérents et convergents qui pourrait continuer. Est-ce paranoïaque, de mettre tous ces faits bout à bout ? Suis-je « islamophobe » ? Je récuse par avance, totalement, cette allégation.
Je me dis qu'il y a quelque part des rats vigilants qui grignotent méticuleusement toutes les miettes que des pays occidentaux exténués, ayant perdu l'appétit, n'ont même plus l'envie de ne pas laisser tomber de leur table. Des rats qui cherchent à intimider jusqu'à la peur les populations des pays démocratiques (relisons Chlorophylle contre les rats noirs, la belle BD de MACHEROT) ? Un jour, les rats n'hésiteront pas à monter se servir directement dans les assiettes.
Tout ça en prenant appui sur l'interdiction que les démocrates s'imposent à eux-mêmes de ne pas nommer crûment, nûment, sèchement, directement les choses, sous le prétexte de ne pas « stigmatiser toute une part de la population, cliver la république une et indivisible, discriminer sur une base religieuse » ?
Moi je dis que l'euphémisme est capable de tuer. C'est l'arme du masochiste, vous savez, le pistolet qui troue l'oeil de celui qui vise. Et son cerveau, pour faire bonne mesure. Ce manège donne tous les péteurs de trouille politique, en France, qui, sous prétexte de ne pas donner des armes aux islamistes radicaux, livrent sans combattre, et depuis les années 1980, les banlieues aux « associations musulmanes » et l'enseignement de l'arabe aux « associations musulmanes » (presque plus de profs d'arabe dans l'enseignement public).
La France a choisi de se coucher (devant le Qatar, qui achète les morceaux de banlieues défavorisées que lui abandonne le gouvernement, mais aussi devant tous les responsables des « associations musulmanes » qui lui susurrent à l'oreille ce mensonge qu'ils sont à même de bien "encadrer leurs ouailles", à condition, bien entendu, qu'on les laisse faire et qu'on leur alloue quelque subvention). Les autres ne vont pas se priver de lui marcher dessus. Ils seraient bien bêtes de ne pas en profiter.
L'Islam actuel est le début d'un problème. Le 11 septembre 2001 a inauguré une ère de conflit. Et c'est très curieux : moi qui ne suis pas chrétien (bien que de culture catholique, mais je n'ai pas jeté le bébé avec l'eau du bain, il aurait fallu me décerveler, et je chante même parfois : « Chez nous soyez reine, nous sommes à vous, Régnez en souveraine, Chez nous, chez nous. Soyez la Madone, qu'on prie à genoux, qui sourit et pardonne, chez nous, chez nous », juste parce que ...), je suis blessé par la haine islamiste.
L'Islam ne dispose pas d'un Pape : il n'y a pas d'excommunication chez les musulmans. L'Oumma, c'est la communauté de TOUS les musulmans. Moi, qui suis si primaire, j'en conclus, sans doute très bêtement, que, dans ces conditions, dénoncer une "tendance" (radicale, intégriste, wahabite, salafiste ...) de l'Islam, c'est dénoncer TOUT l'Islam.
Certes, ce sont des musulmans qui vous disent que le terrorisme, le djihad, la destruction des tombes des saints soufis, ce n'est pas l'Islam. Mais qu'est-ce que j'en peux croire ? Mystère. Comment faire le départ entre le croyant pieux et pacifique et l'illuminé prêt à se ceinturer d'explosifs ? Et boule de gomme. L'Oumma règne au-dessus de tout. La communauté de tous les musulmans. J'ai de plus en plus tendance à penser que l'Islam est un bloc. Ou plutôt, peut-être, disons qu'il y a, vivace dans tout l'Islam, le sentiment de constituer un bloc (soudé par les cinq piliers : chahada, hadj, zakat, çalat, jeûne du mois de ramadan). L'Oumma, quoi.
Sans vouloir me donner trop d'importance, pour que j'aie ce sentiment, il doit bien y avoir une histoire de civilisation, ma parole. L'euphémisme est la naïveté du bien-pensant qui se donne une généreuse bonne conscience face à l'intolérance (prenez et mangez, la formule est sans droits d'auteur). Mais c'est le même bien-pensant qui croyait aux emprunts russes avant 1917.
La langue de bois ("les Françaises et les Français") et l'euphémisme ("non-voyant" pour "aveugle", "personnes" pour "Arabes") sont les brèches dans lesquelles s'engouffre la brutalité prochaine du monde réel. L'intégration des "minorités" dans la communauté nationale ne saurait en aucun cas passer par l'occultation dans le langage de leurs infirmités ou de leurs tares. Franchement, elle n'est pas bien tapée, cette phrase ?
« Si les signes vous fâchent, ô combien vous fâcheront les choses signifiées ». Ce n'est pas moi qui le dis, c'est RABELAIS (Tiers Livre, 20). La lâcheté de l'euphémisme, avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont, c'est commencer à mentir et à se coucher. C'est déjà avoir la trouille. Et c'est lancer un boomerang : les "choses signifiées", c'est le monde réel. Or le réel, il vous reviendra forcément dans la figure.
Réfléchissez à ce qui s'est passé tout récemment. L'Islam vient de réussir le tour de force d'occuper tous nos médias pendant une bonne quinzaine de jours. Une façon comme une autre de déclencher une opération d'occupation des esprits, ne pensez-vous pas ? Toujours la même logique publicitaire (« Parlez de moi », car je dois rester impérativement « au centre du débat »).
Mais ce n'est plus ici un petit SARKOZY qui se met au centre, ce n'est plus les « jouets par milliers» du Père Noël, c'est du SARKOZY djihadiste, un Père Noël de communication de masse, avec sa hotte coranique tirée par ses rennes salafistes. Demandez aux mains coupées du Mali ce qu'elles en pensent, des fascistes tarés qui font régner la terreur. Ne doutons pas que, pour certains, c'est avant tout un produit d'exportation.
LIBERATION DU 8 OCTOBRE 2012
Alors que faire, docteur ? Le seul truc qui reste, c'est, pour les gens qui causent dans le poste, de faire croire au bon peuple, le "vulgum pecus", qu'ils sont en mesure de lutter (pour la défense des « valeurs », soyons-en sûrs) contre la montée de la méfiance, de l’intolérance, du racisme et de la haine, en assurant la communauté juive, par exemple, qu'il est hors de question de ne pas la défendre contre toute agression (suivez mon regard, n'est-ce pas, HOLLANDE ?). A moins qu'on n'ait un intérêt tactique, au contraire, à attiser le feu.
Vous avez compris pourquoi, aux yeux de tant de gens de la gôche généreuse, JEAN-FRANÇOIS COPÉ est l’homme à abattre ? Et vous avez compris pourquoi la « doctrine politique » de JEAN-FRANÇOIS COPÉ comprend le pain au chocolat pendant le ramadan ? Je ne veux pas plus de HOLLANDE que de COPÉ.
COPÉ, je n'aime pas le monsieur, c'est certain, mais je n'aime pas davantage les âmes vertueuses dont le poil se hérisse quand on touche aux « droits de l’homme », à condition que cet homme soit « de couleur » (puisque le blanc est ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout le mal), comme des rats prêts à la moindre occasion à bondir du fond de leur fromage, pour hurler des comptes qu’ils n’auront jamais fini de régler. Les âmes vertueuses (qui n'ont de vertueux que le discours doucereux et émasculé) n'ont pas fini de mentir et d'aboyer. Pauvres de nous.
Voilà ce que je dis, moi.
FIN (jusqu'à la prochaine occasion)
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pierre dac, humour, islam, islamisme, fanatisme, salafiste, djihad, salman rushdie, fatwa, mahomet, palestiniens, israël, mali, charia, égypte, tunisie, france, pain au chocolat ramadan, blasphème, islamophobie, chlorophylle contre les rats noirs, macherot, démocratie, euphémisme, qatar, oumma, soufis, musulmans, arabes, rabelais, nicolas sarkozy, françois hollande, père noël, jean-françois copé
mardi, 09 octobre 2012
VAS-Y COPé !!!!
Pensée du jour : « Les lois sont des toiles d'araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites ».
MONTESQUIEU
(ce pourrait être un proverbe bantou)
LE PAIN AU CHOCOLAT ET LE RAMADAN
(fable édifiante et didactique).
Aie pas peur, COPÉ, faut pas mollir !! Sois fort ! Après le racisme anti-blanc, le pain au chocolat du ramadan !!! Mais où vas-tu les chercher ? Elles sont toutes excellentes !!! A quand la prochaine ? Ce n'est pas le moment de t'endormir.
Je n’aime certes pas, d’une manière générale, l’arrivisme vorace, le carriérisme confortable, la cuisine immangeable que concoctent inlassablement les guignols qui nous gouvernent, et en particulier les amuse-gueule que JEAN-FRANÇOIS COPÉ jette par jeu aux charognards de presse, quand ce renard aux dents longues a fini son repas dans le poulailler national.
Ce qu’il y a de public chez cet homme est certainement assez antipathique. Pour une raison évidente : ayant bien compris l’époque, il a jeté aux orties les oripeaux inutiles d’une doctrine politique quelle qu’elle soit. Pour lui, ceux qui ont des idées politiques sont soit des imbéciles, soit des menteurs. BALZAC et ZOLA notaient déjà que le sac aux grandes idées était un ballon de baudruche. Et que la seule idée vraiment politique (ou réelle) était la voracité extrême des gens habités par le goût du pouvoir.
Jusque-là, je ne saurais le désapprouver totalement : l'humanité a fait le tour complet des idées politiques possibles, et retour. Mais ce que je réprouve, en revanche, c'est la gnaque "décomplexée" : trop visiblement, il veut le pouvoir. Et ce seul fait rend l'individu méprisable. Vouloir régner, a-t-on seulement idée ? Lui ? Plus besoin de masque : le pouvoir nu, le pouvoir en soi, le pouvoir pour soi. Pas le pouvoir pour façonner le monde. Je veux le pouvoir pour l'exercer. N'est pas NAPOLÉON qui veut.
Pendant que l'homme de gôche agite comme un étendard la baudruche de ses idées, l'homme de drwate brandit comme un drapeau le mirage de ses fantasmes. Une minute de silence, s'il vous plaît, en vous inclinant devant cette phrase.
HOLLANDE, sous son babil papelard et vaguement cagot, n'a pas agi autrement. Il aurait pu être élevé chez les bons Pères (c'est peut-être le cas, je n'ai pas vérifié). COPÉ a déjà l'air satisfait, mais encore gourmand de celui qui détient un pouvoir, mais qui n'a pas encore atteint le sommet.
Rappelez-vous CHIRAC en 1995, cet extraordinaire contentement de père Bidochon quand il a enfin pu s'affaisser dans le fauteuil présidentiel : « Putain, j'y suis arrivé, finalement ! ». Finie, l'ambition. Il était comblé. A quoi servirait encore de désirer ? Il a pu donner libre cours à son absence de vision poltique. COPÉ, il n'a pas encore une tête de père Bidochon. Il a encore des perspectives.
Tout ce que COPÉ juge à même de l’amener à bon port est donc bon à prendre. Oh, le petit a de qui tenir : NICOLAS SARKOZY, en son temps, a procédé de même (non, pas de photo de lui, il a épuisé son stock des unes de magazines pour au moins deux cent trente-huit ans quatre mois vingt-deux jours trois heures et trente sept minutes (je vous fais grâce des secondes) !). Ne lui doit-on pas une publicité gratuite et spectaculaire pour une marque célèbre de nettoyeurs haute pression ? Peut-être le meilleur et le plus historique de ses apports.
L’élève souhaitant arriver au même but que le maître, il pense savoir à qui il doit s’adresser pour susciter l’adhésion du plus grand nombre. Il sait aussi qui aura l'impression d'avoir reçu la gifle de son propos insultant sur la joue droite de son intellect formaté : cette perspective le réjouit au plus haut point. C’est la stratégie de toute bonne publicité : « Dites du mal de MOI, dites du bien de MOI, pourvu que vous parliez de MOI ». C'est ça qui fait vendre.
C’est ce que les journalistes (ci-dessus évoqués en des termes moins neutres) appellent « l’art de se placer au centre du débat ». NICOLAS SARKOZY, en son temps, a dépensé beaucoup d'énergie (et de "brain storming" de son staff) à tirer cette grosse ficelle (instituteur contre curé, magistrats "petits pois" laxistes, et tant d'autres), pas toujours à bon escient, il faut bien dire, car même le staff peut errer.
L’effet est garanti : la fourmilière entre en ébullition (tant pis pour la cohérence des images ; et puis tout de même, n’y a-t-il pas, à la surface de la fourmilière bousculée le même friselis (approchez l'oreille, c'est flagrant) qu’à celle de l’eau qui ne va pas tarder à bouillir ? Ceux qui un jour ont botté une fourmilière me comprendront).
En l’occurrence, puisqu'il est question de pain au chocolat et de ramadan, toutes les âmes vertueuses des associations antiracistes, au premier rang desquelles le chœur des « indignés » de SOS Racisme, ont entonné le refrain qui les fait jouir et vibrer, en même temps que l'estomac de ces âmes angéliques se soulevait.
N'oublions pas HARLEM DESIR, nouveau pilote ectoplasmique du bateau ivre du PS. Qui surnommera monsieur DESIR le "Hollandais flottant" (hommage au commandant du navire, qui flotte à présent dans ses vêtements), par allusion à Der fliegende Holländer, de RICHARD WAGNER ? Certainement pas moi, pensez.
Pour condamner le "pain au chocolat du ramadan" de JEAN-FRANÇOIS COPÉ, deux mots coulaient comme une bave de la lippe de la pauvre larbine désignée comme porte-voix par SOS Racisme : « Propos stigmatisants ». Elle en ajoutait parfois un troisième : « clivants ». Ces gens pourraient faire un effort pour enrichir leur vocabulaire, que diable ! Je leur propose de commencer dès maintenant.
Sans passer toutefois en revue la longue liste des synonymes, il y a quelque profit à y puiser, par exemple et entre autres « anathématiser, incriminer, jeter la pierre, diffamer, clouer au pilori ». Le pilori est d’autant plus seyant que plus personne n’en a vu depuis 1789, qui l’avait interdit, et que 1848 a aboli le « carcan », qui l’avait remplacé.
Pauvre larbine ! Elle est bien dévouée ! Et vous avez deviné pourquoi le sang de SOS Racisme n'a fait qu’un tour ? Mais c’est exactement pour la même raison qu’on a tout fait, au moment de l’affaire MOHAMED MERA, pour accréditer la thèse de crimes fascistes, avant de se rendre à l’évidence : l'auteur des crimes était bien un Mohamed, et pas un Aubierge, un Tiburce ou un Frédéric.
Et le motif djihadiste a crevé l'écran. En même temps qu'a été confirmée, accessoirement, l'importation chez nous du conflit israélo-palestinien (mais il y avait déjà eu KHALED KELKAL). Il ne faut pas heurter les Arabes établis en France. Nous sommes prévenus.
Voilà ce que je dis, moi.
A suivre.
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vendredi, 28 septembre 2012
DU RACISME ANTI-FRANçAIS
Pensée du jour :
« Entre l'absence et la chemise,
Le temps d'une exhalaison,
Fume le corps de gourmandise
De nos appétits sans raison ».
Ainsi, monsieur JEAN-FRANÇOIS COPÉ, un clone de NICOLAS SARKOZY, drague les voix d’extrême-droite en soutenant qu’il existe un racisme anti-blanc, sur le territoire même de la République Française, une et indivisible. A entendre, les bouchons dans les oreilles, les hurlements des accusateurs, on se dit que JEAN-FRANÇOIS COPÉ est un salopard fasciste.
Je ne crois pas que JEAN-FRANÇOIS COPÉ soit un salopard fasciste. Il est juste un politicien français. Pour lui, la présidence de l’UMP n'est qu'une rampe de lancement. En direction du perchoir national : la Présidence de la République. Avec son « racisme anti-blanc », il se contente de répliquer à l’annonce surprise de FRANÇOIS FILLON de 45.000 parrainages en vue du prochain congrès de l’UMP. « Il faut lâcher le congrès », lisait-on jadis dans l’Album de la Comtesse, du Canard enchaîné (contrepèterie relativement facile).
Il faut le comprendre, COPÉ : FILLON lui a grillé la politesse, en annonçant dans les médias un nombre pharamineux de signatures et de soutiens. Cramé, COPÉ. Obsédé par la Présidence, que vouliez-vous qu’il fît ? Son raisonnement ? « Comment vais-je lui faire manger ses dents, à ce Néandertal ? » Une petite séance de « brain-storming » avec son « staff » (je cause moderne), et voilà le racisme anti-blanc qui arrive sur le devant de la scène. Vas-y à fond, coco ! C’est tout bon ! La best réplique sur l’échelle de Richter. Enfoncé, FILLON.
C’est entendu : COPÉ drague les voix du Front National, c'est-à-dire la frange droite des militants UMP. Il n’est pas fasciste pour autant. Monsieur COPÉ est un pur produit de la politique à la française : la politique considérée comme une carrière. En son temps, ALFRED JARRY avait écrit un article paru dans Le Canard sauvage, n° du 11 au 17 avril 1903, intitulé « La Passion considérée comme course de côte ». De nos jours, tout est possible, et l’horizon de l’ambitieux s’élargit au-delà des dimensions humaines, comme l’horizon russe au moment où monsieur HITLER se mit dans l’idée fixe de l’envahir.
COPÉ ? Il va juste à la pêche. C’est, comme on dit, une opération de communication. Elaborée dans un bureau de petit comité. Les penseurs de ça sont dix au maximum. FILLON dispose d’une équipe identique. Tout le monde est grassement payé, en spéculant sur l’avenir, comme MANUEL VALLS et ARNAUD MONTEBOURG l’ont fait avant l’élection de HOLLANDE. Aucune de ces personnes n’a, à proprement parler, de « ligne politique ». Exercer le pouvoir est le seul objectif.
Reste, paraît-il, le « débat ». On parle ici de faits et de réalité. Existe-t-il, aujourd’hui en France, un racisme anti-français ? Existe-t-il un racisme anti-blanc ? Eh bien, mesdames et messieurs, au risque de choquer, je dis que la réponse est OUI. Il faut, certes, relativiser : le racisme anti-français se développe dans des portions très délimitées, et même très limitées du territoire national. Il n’empêche, il existe. La haine de la France se développe dans certaines villes de France.
Maintenant, regardons un peu ce qui s’est passé dans les principaux pays arabes pendant les trente dernières années : l’Egypte de ANOUAR EL SADATE, l’Algérie de CHADLI BENJEDID, la Tunisie de ZINE EL ABIDINE BEN ALI. La Libye de KHADAFI est un cas à part : j’aurais envie d'opérer un rapprochement entre le « Guide de la Révolution » et un certain JOSIP BROZ, dit TITO (Yougoslavie). Tant que le dictateur fait régner son ordre, les populations vivent dans une unité relative. Lui disparu, l’Etat central et unificateur a tendance à se désagréger.
Mais ailleurs ? SADATE, et MOUBARAK après lui, achète la paix à coups de mosquées, réprimant les Frères Musulmans, mais en ayant soin de leur laisser gérer la misère sociale, l’entraide mutuelle, les associations de secours à la population. Si la situation diffère en Tunisie, et surtout en Algérie, elle s’en approche. Tunisie ? Mosquéisation à fond la caisse, gestion du social aux islamiques. Algérie ? Arabisation à fond la caisse pour éradiquer le souvenir même de l’infect colonisateur, gestion du social aux religieux.
Vous avez repéré les termes de l’équation ? Le clan au pouvoir (MOUBARAK et sa famille, BEN ALI et sa femme, la redoutable LEÏLA TRABELSI et toute sa parentèle, une clique de généraux puissants et BOUTEFLIKA qui leur sert de faux-nez) vit sur le tas d'or qu'il a piqué, achetant ici et là les bonnes volontés influentes et utiles ; la population, pour l’essentiel, croupit dans la misère et le chômage ; l’Islam progresse, prospère, croît et embellit sur le fumier du social, négligé par le pouvoir.
Maintenant regardez les « quartiers » français. Ôtez le clan prédateur de l’équation, reste quoi ? L’Islam d’un côté, de l’autre, la misère et le chômage. Ajoutez à l’équation la guerre israélo-palestinienne : MOHAMED MERA est une exception du fait qu’il passe à l’acte, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais le sentiment anti-français qui l’animait, la motivation qui était la sienne, pensez-vous qu’ils demeurent une exception, dans nos banlieues ? L'identification aux Palestiniens comme victimes est largement répandue. Et imaginez maintenant cette misère chômeuse, trafiquante et islamisée avec des kalachnikovs dans les mains. C’est juste une image. J’espère.
C’est sur ces entrefaites (tiens donc !) qu’on apprend, ces derniers jours, que le Qatar, qui a déjà acheté, entre beaucoup d’autres, le P.S.G., a proposé au gouvernement de créer un fonds d’investissement qui serait là pour aider des jeunes des banlieues (d’origine essentiellement maghrébine) à créer leur entreprise. Le dit gouvernement s’est empressé d’accepter, en précisant évidemment qu’il serait présent dans le financement pour contrôler. Mon oeil !
Sans même parler des prêches dans les mosquées le vendredi, est-il vrai que les responsables politiques français, nationaux et territoriaux, laissent des « associations » plus ou moins confessionnelles s’occuper des populations « issues de l’immigration » ? Oui ou non ? Une petite subvention par-ci, on ferme les yeux par-là ? Que croyez-vous qu’il arrivera, à la longue ?
Et monsieur HARLEM DESIR (avec ses congénères prêcheurs stipendiés de la diversité, de la mixité sociale, du « métissage » et de la tolérance) s’indigne (le mot est faible) qu’un politicien français « droitise » son discours et récupère des idées du Front National.
Ces idées ne sont celles du Front National que parce qu’une portion non négligeable de la population française « de souche » a l’impression, en certains lieux, de ne plus être chez elle. Car le Front National n’existe que parce qu’il a une clientèle : toute demande suscite une offre qui se propose de la satisfaire. C’est la loi du marché.
Maintenant, prenez un politicaillon – mettons qu’il s’appelle JEAN-FRANÇOIS COPÉ – qui désire progresser en direction du pouvoir et qui, pour cela, a besoin d’occuper un poste-clé au détriment de son principal rival – mettons FRANÇOIS FILLON. « Ah, FILLON me grille la politesse en proclamant le nombre de ses soutiens UMP ? Puisque c’est comme ça, je me mets « au centre du débat » (pour parler comme les « journalistes ») en claironnant sur le thème ». Car il ne s’agit que de rassembler des voix sur son nom. Pas de résoudre un problème.
Mais cela ne veut dire en aucun cas que le problème n’existe pas.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, politique, société, islam, jean-françois copé, nicolas sarkozy, ump, république, france, racisme, racisme anti-blanc, françois fillon, album de la comtesse, canard enchaîné, presse, contrpèterie, alfred jarry, la passion course de côte, hitler, man, uel valls, arnaud montebourg, françois hollande, sadate, moubarak, bouteflika, ben ali, frères musulmans, mohamed mera, kalachnikov, qatar, psg, harlem désir, front national, extrême droite
mercredi, 16 mai 2012
VOTE FRONT NATIONAL (suite)
La vie politique française est donc congelée, confisquée, fossilisée. Tout est fait pour que la « volonté du peuple » (ça c’est beau tant que ce ne sont que des mots) reste lettre morte. Le « gros » score de MARINE LE PEN au premier tour de la présidentielle, qui scandalise tant de « belles âmes », s’explique largement par le « ciel bas et lourd » du couvercle que le tandem Parti « Socialiste » – UMP (que MARINE LE PEN a bien raison de fusionner en « UMPS ») s’efforce de faire peser sur la marmite politique du pays.
LES BALCONS SONT DECORES. C'EST LA FÊTE.
En termes économiques, on appellerait ça un quasi-monopole, ou un abus de position dominante, avec à la clé un truc rigoureusement interdit, qui s’appelle « ENTENTE ILLICITE », et qui est sanctionné – tout au moins quand on est pris la main dans le sac – d’amendes astronomiques de la part des autorités. Il s’agit tout simplement d’interdire à des petits concurrents de venir jouer dans la « cour des grands » comme dit le mauvais journaliste normal.
A quoi comparer le phénomène LE PEN ? Au filet de vapeur qui sort, d’abord à petit bruit, de la cocotte-minute quand la pression monte. En réalité, le phénomène politiquement informe qu’on appelle les « indignés » n’est pas autre chose. MARINE LE PEN est une expression identique, mais dans l’ordre politique, officiel, structuré – et qui plus est légitime (puisque le Front National n’est pas interdit, que je sache). Certains feraient bien de se méfier de la cocotte-minute dont ils s'efforcent de boucher la soupape. Car on ne me fera pas croire que six millions d'adultes sont devenus fachos.
A force de construire l’Europe sans, voire contre les peuples, à force de gouverner la France sans le peuple, à force de faire passer, au Parlement un texte préalablement rejeté par référendum (tout le monde voit, ou faut-il un dessin ? Allez, un dessin.), il ne faut pas s’étonner.
Je ne fais aucune confiance à MARINE LE PEN pour ce qui est des solutions, en particulier économiques (mais aussi politiques : pas plus de carrure pour ça que le papa JEAN-MARIE). Mais j’en fais encore moins au couple UMPS, bien que ce soit pour des raisons différentes : le personnel politique émane presque en entier de grandes écoles où tout le monde est fondu dans le même moule intellectuel et quand il sort de la fabrique des élites, il est identique à tout le monde. Ils sont beaucoup à bien se connaître (Science-Po, ENA et maintenant HEC) et à se tutoyer, à « dîner en ville » ensemble, et à faire semblant de s’affronter quand les caméras sont là.
Vous voulez l’ENA ? Prenez la promotion Voltaire (1980) : HOLLANDE, ROYAL, VILLEPIN, JOUYET, SAPIN, BREDIN, CAMBACÉRÈS, DONNEDIEU DE VABRES, et quelques autres. Vous préférez HEC ? HOLLANDE (encore lui), PECRESSE, LAMY (OMC), PROGLIO (qui a dégommé LAUVERGEON à Areva), CLAIRE CHAZAL, RICHARD (France Télécom) et le milliardaire PINAULT.
Ah c’est sûr qu’ils réussissent, les premiers de la classe. Cela devrait être d’ailleurs un sujet d’inquiétude, que nous soyons gouvernés rien que par des premiers de la classe. Voilà qui rendrait presque SARKOZY, je ne dis pas sympathique, il ne faut pas exagérer, mais moins antipathique. Car un premier de la classe a tendance à se montrer plein d’arrogance et de certitude. Regardez un type comme JEAN-FRANÇOIS COPÉ. Et vous l'avez déjà entendu parler ?
Vous trouvez vraiment que c’est normal de donner le pouvoir aux premiers de la classe ? Bon, je veux bien, à la rigueur, que de temps en temps, ça arrive. Mais vous ne vous posez aucune question, quand ça FAIT SYSTÈME ? Quand plus aucun des moins bons n’arrive en tête ? Ne disons pas « des moins bons », disons des scolaires « moins éminents », si vous voulez. HOLLANDE, avec toutes ses grandes écoles, vous le trouvez normal ?
A partir de ce constat, quel est le mode de sélection des futurs gouvernants ? Un seul : la COOPTATION. Pour les autres pays, je ne sais pas, mais pour la France, c’est sûr, on croit que c’est démocratique, mais c’est le contraire qui se produit. Parce que si on croit que ça se passe « au mérite », on se met le doigt dans l’œil jusqu’au trou de balle (quatre doigts de sérieux, un doigt de vulgarité, pour garder la forme). Vous allez voir où je veux en venir.
Bien sûr, il faut manifester quelque aptitude et quelques compétences. Quelqu’un qui exerce un pouvoir n’a besoin de « gras-du-bulbe » que pour les toutes basses besognes (passer la serpillière après le sang versé). Le secret de la cooptation, c’est la capacité qu’on montre à « rendre des services ». De façon efficace, mais aussi et surtout de façon docile et discrète. Et plus on est efficace, docile et discret, plus nombreuses sont les marches qu’on est en droit d’espérer gravir.
Et cela pour une raison assez évidente : cette façon de procéder est une formidable machine à créer de la « solidarité ». Une solidarité très spéciale, comme vous allez voir, et très difficile à saisir, en dehors des procédures judiciaires : aurait-on appris quoi que ce soit des affaires BETTENCOURT, si BANIER n'avait pas voulu s'en mettre plein les fouilles jusqu'à l'indigestion ? FRANÇOIS-MARIE BANIER a seulement eu le tort d’exagérer. S’il s’était montré « raisonnable » et avait su se contenter de milliers au lieu de millions, on n’aurait jamais rien su des enveloppes BETTENCOURT aux politiciens.
"ELLE PORTAIT SUR SA TÊTE TROIS POMMES DANS UN BANIER"
(ENFIN "TROIS POMMES", LA CHANSON OUBLIE QUELQUES ZEROS)
Voilà ce que je dis, moi.
A suivre.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : front national, politique, société, france, élection présidentielle, marine le pen, jean-marie le pen, parti socialiste, ump, fachos, europe, référendum, sciences po, ena, promotion voltaire, françois hollande, ségolène royal, villepin, pascal lamy, anne lauvergeon, valérie pécresse, henri proglio, claire chazal, nicolas sarkozy, jean-françois copé, liliane bettencourt, françois-marie banier
vendredi, 06 janvier 2012
HARO SUR LES POPULISTES ! (fin)
Résumé : gare aux populistes, c’est SARKOZY qui vous le dit.
Rien de tel que « les populismes » (vous ne trouvez pas ça drôle, que les politicloches « convenables » en parlent toujours au pluriel ?) pour faire reluire le rôle de ces premiers de la classe qui nous gouvernent, et qui ont appris à « monter des dossiers » et « monter des projets » dans des écoles spécialisées.
Dans d’autres écoles spécialisées, on les a entraînés à mettre la bouche en cœur pour débiter leurs mensonges et à ne jamais s’énerver contre un « adversaire » (ou soi-disant tel) sur un plateau de télévision. On leur a dit que « le premier qui s’énerve a perdu » (sous-entendu : perdu tout crédit dans l’opinion des spectateurs, et ça c’est mauvais lors des élections). Ce sont leurs « conseillers en com. » qui leur ont dit. Alors ils se contrôlent.
D’ailleurs, ils n’ont pas de mal à se contrôler, puisque, il n’y a pas si longtemps, ils étaient assis sur les mêmes bancs de l’E. N. A. Ils sont même à « tu » et à « toi » depuis de si longues années que les escarmouches feutrées auxquelles ils font semblant de se livrer avec leurs complices-adversaires pour faire croire que « tu » est à droite et « toi » à gauche, est un spectacle dont la routine a désormais du mal à faire oublier le feutre dans lequel elles sont emballées.
Je rappelle que DOMINIQUE DE VILLEPIN, en pleine Assemblée, quand il insulte FRANÇOIS HOLLANDE en l’accusant de « lâcheté », à la première suspension de séance, tous deux se retrouvent à la buvette, bien contents du spectacle qu’ils ont donné au bon peuple. Rien de tel qu’une minute « va-de-la-gueule » pour établir dans l’esprit des populations, d’une part la réalité de l’ « affrontement », et d’autre part la force des « convictions ».
Mais ils ont malgré tout de plus en plus de mal à faire tenir le masque. Et s’ils arrivent, en s’y mettant à tous, à rassembler un gros tiers de gens qui « y croient » encore (ça veut dire qui vont voter, 56 % d’abstention aux dernières cantonales, plus les blancs et nuls), c’est tout simplement parce qu’il y a beaucoup trop de gens qui regardent la télévision.
Si on collait aux politicruches l’interdiction de cumuler deux fonctions électives et de renouveler un mandat électif plus d’une fois, en y ajoutant l’obligation du décompte des bulletins blancs comme suffrages exprimés, c’est-à-dire si on vivait dans un régime démocratique, là ils commenceraient à avoir la pétoche, ils commenceraient à ouvrir l’œil et l’oreille sur ce qui se passe dans le monde et dans la population, les politicrottes.
Mais pour en arriver là, il faut changer la loi. Pour changer la loi, il faut se faire élire au sein d’une majorité. Pour cela, il faut suivre la voie parlementaire, respecter les échelons institutionnels, exécuter les procédures démocratiques. C’est exactement l’histoire de l’œuf et de la poule : si tu veux démocratiser le système, il faut entrer dans le système. Pour entrer dans le système, il faut en accepter les règles. Or, etc.… On n’en sort pas.
Je n’ai même pas parlé de la façon dont la vie politique est organisée en France. Et je suis obligé de reconnaître que Madame LE PEN touche assez juste en parlant de l’U.M.P.S. (U.M.P. + P.S.). Deux partis trustent les pouvoirs, bien constitués en une seule et unique mafia bien décidée à empêcher les gêneurs d’intervenir dans leurs petits jeux.
Vous savez ce qui me plairait, le soir du premier tour, et qui me ferait rigoler ? Arrivent en tête Madame LE PEN et FRANÇOIS BAYROU. Je sais, je sais, ça ne change rien au problème de fond de la pauvreté en hommes du personnel politicoq, et par conséquent de sa médiocrité. Mais un bon coup de pied dans la fourmilière U.M.P.S., rien que ça serait jubilatoire.
En attendant ce drôle de moment drôle, qu’est-ce que c’est, Madame LE PEN ? Qu’est-ce que c’est, JEAN-LUC MELANCHON ? Des repoussoirs. Des épouvantails. Et le mécanisme est d’une simplicité monacale : plus l’épouvantail épouvantera, plus le repoussoir repoussera, plus les FILLON, COPÉ et consorts seront forts. A la limite, les « populistes » ne font pas encore assez peur pour que les autres en face dorment sur leurs deux oreilles en attendant la prochaine élection.
JEAN-MARIE LE PEN était un autre carnassier, qui avait prouvé son pouvoir de nuisance. La seule chose qui me fasse peur, avec fifille à papa, c’est le gros bras et le front bas qui, caché derrière le rideau, est prêt à sortir au coup de sifflet. La chroniqueuse de France Inter, SOPHIA ARAM, a eu récemment un aperçu de ce à quoi on peut s’attendre. Je me dis, et je ne suis pas sûr que ça me rassure, que ceux d’en face en ont autant à leur service, en cas de besoin.
En attendant, les populistes sont soigneusement montés en épingle pour servir d’épouvantails et de repoussoirs. Mais je vais vous dire, des populistes comme ça, le 6 février 1934, droite et gauche officielles en auraient rêvé. Tranquilles, les populistes, aujourd’hui, les pieds dans les pantoufles à regarder la télé. C’est bien simple, ce sont des populistes virtuels, qui gueulent peut-être un peu dans quelques meetings, mais qui se contentent de gueuler : « Qu’est-ce qu’on va leur mettre, aux prochaines élections ! ». Le comble du paradoxe.
Des vrais populistes, pas des pour-de-rire, vous auriez vu ce qu’ils en auraient fait, des trois millions de manifestants qui battaient le pavé contre la réforme des retraites ! Si de vrais populistes les avaient pris en main, vous croyez que les préfectures et les commissariats auraient pu résister ? Dans « populisme », j’entends forcément l’usage de la force, de la violence. Chaque manifestant est un projectile en puissance.
Là, qu’est-ce qu’on voit ? Les 5 % annoncés de MELANCHON, les 20 % espérés par MARINE LE PEN, ils attendent sagement l’arme au pied que le jour de l’élection soit arrivé. Franchement, les enfants, arrêtez de vous faire peur !
Les populistes d’aujourd’hui, ils sont virtuels, comme tout ce qui passe par la télé pour se faire connaître et pour balancer sa propagande. Ils sont aussi neutralisés que tous les autres, du seul fait qu’avant d’entrer sur le plateau, ils passent chez la maquilleuse. Le populisme aujourd’hui, c’est un populisme de média. Le général BOULANGER, en son temps, il n’était pas dans le médiat, mais dans l’immédiat. La foule était prête à suivre. Et s’il a cané au moment fatidique, c’est de son propre écroulement.
Aujourd’hui, quand la foule est dans la rue à gueuler, les chiens de garde syndicaux sont là pour empêcher tout « débordement ». Tout est « médiatisé » au moyen de deux artefacts : la télé est le plus connu. L’autre est l’urne électorale. La télé, c’est pour tout mouliner en discours et en image, c’est-à-dire en spectacle. L’urne, c’est pour que l’électeur ait l’impression d’être un acteur. Il y a un troisième média : le syndicat, qui fait semblant de monter à ébullition pour mieux faire retomber la pression.
Vous verrez ce qui se passera, le jour où le citoyen retrouvera au fond de sa mémoire le souvenir de ce que c’est vraiment, l’action politique.
En attendant, il faut se contenter des simulacres.
Pourquoi croyez-vous qu’il n’y a plus d’action politique ?
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE, DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, populisme, politique, france, élection présidentielle, victor orban, communication, e. n. a., gauche, droite, dominique de villepin, françois hollande, le pen, front national, françois bayrou, françois fillon, jean-françois copé, jean-marie le pen, sophia aram