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mardi, 18 mars 2014

POLITIQUES EN DECOMPOSITION

LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE EN ETAT DE DECOMPOSITION AVANCEE

 

 

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VUE PLONGEANTE, PRISE SUR LE VIF, SUR LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE

 

Je sais que je ne suis pas le seul à penser ce que j’écrivais hier sur l’invraisemblable médiocrité crasse de tout le personnel que les Français ont la veulerie d’accepter pour les gouverner. Le plus étonnant dans l’affaire, c’est que, dans la presque totalité des cas, il s’agit d’une masse de « premiers de la classe », c’est-à-dire de gens supposés très intelligents, loin au-dessus de la moyenne.

 

Paradoxe : comment ces brillants sujets passés par les plus grandes écoles peuvent-ils sans en éprouver la moindre honte se comporter aussi minablement ? Mystère. Ou plutôt non : s’ils brillent, c’est exclusivement pour leur propre compte. Quelqu’un peut-il me citer un seul de ces sinistres individus qui soit capable de penser à autre chose qu’à lui-même, à sa longue carrière, à son cumul des mandats ? De toute façon, s’il y en avait un seul, les requins de la chose auraient tôt fait de s’entendre pour l’éliminer.

 

Ceux qui font exception à la loi de « premier de la classe » (du genre de Rachida Dati ou Nicolas Sarkozy, je prends au hasard) sont dotés de canines d’une taille exceptionnelle, montées sur des mâchoires d’une puissance exceptionnelle et, à force de frapper aux grandes portes quand ils sont jeunes et de servir de paillasson ou de poupée gonflable aux puissants du moment, ces carnassiers se font peu à peu une place au milieu des autres fauves. En passant, ils collectionnent les fiches d’informations glanées à droite et à gauche, déposées dans des coffres très sûrs pour le jour où leur tour sera venu.

 

Je disais que je ne suis pas le seul à penser ça. Des gens très bien (beaucoup mieux placés que moi pour observer les choses et les gens), du haut de l’autorité qu’ils ont acquise dans des travaux intelligents et opiniâtres, font le même diagnostic, avec des arguments autrement peaufinés que les miens.

 

Prenez Yves Michaud. Il est philosophe. J’avais lu son Chirac dans le texte (2004), sous-titré « la parole et l’impuissance ». Même si son livre n'a servi à rien, il tapait très juste et très fort sur l’imposture de ce prestidigitateur qui recrutait ses affidés à coups de billets de banque et qui montra à son successeur qu’on peut faire subir à la vérité des mots les pires tortures et que plus un mensonge est énorme, plus il a de chances de passer comme une lettre à la poste. Cela n'a pas empêché les Français de lui donner en 2002, avec 82 % des voix, une victoire « démocratique » digne de tyrans aussi reconnus que Brejnev, Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi. Cela en dit long sur l'état moral et intellectuel d'une population hypnotisée et anesthésiée par une propagande, pour le coup, aussi carrément « décomplexée » que massive.

 

Là c’est juste un article de journal qu’Yves Michaud propose aux lecteurs du Monde. Le titre me semble hautement recommandable : « Le trafic d’influence est devenu l’instrument du pouvoir contemporain ». Il figure dans un dossier intéressant (une vraie double page !), si l’on excepte le « Notre parti doit repenser son éthique », fastidieuse langue de bois récitée par les plumes de trois secrétaires nationaux de l’UMP. Normal : pour défendre la boutique, les épiciers montent au créneau, du moins si ça ne mange pas de pain et à condition qu'il n'y ait pas trop de risques.

 

Heureusement, lui faisant face, « Un délitement de l’UMP » de Florence Haegel a relativisé par avance la minable portée des stéréotypes minablement exposés par le trio grotesque. Deux autres articles tiennent compagnie à celui d’Yves Michaud : « Du scandale comme arme politique » d’Alain Garrigou, et « La pathologie du secret » d’Eric Alt (pour l’association Anticor). Mais je passe sur les comparses (intéressants tout de même, ce qui fait quatre sur cinq) pour m’intéresser au protagoniste.

 

Yves Michaud élargit le champ en même temps que la profondeur de champ de sa réflexion, en ne se limitant pas à un seul individu, ni à l’analyse d’un seul discours. Il dénonce un système. Or, quand quelque chose « fait système », c’est que ce quelque chose est le principe premier, le noyau autour duquel s’organise un univers (cf. Le Système technicien de Jacques Ellul).

 

Le premier paragraphe annonce la couleur, en faisant apparaître les noms bien connus de Sarkozy, Buisson, Copé, Tapie, Guéant, puis encore Copé et Sarkozy, puis Cahuzac, Guérini, Kucheida, DSK. Avec des points de suspension en fin de liste, pour que personne ne puisse imaginer qu’elle puisse être close. Sans doute.

 

Que dénonce Yves Michaud ? Eh bien rien de nouveau, rien que du bien connu. Un peu le « mélange des genres », mais c’est l’époque qui veut ça (vous savez, le « genre ») : quand un directeur de journal mange régulièrement à la même table qu’un capitaine d’industrie et qu’un député (ou qu’un président de la Chambre), surtout s’il s’y ajoute deux ou trois hauts fonctionnaires, cela confine au jeu du « chamboule tout » : on pratique à tout va le jeu du réseau d’influence et de la solidarité mutuelle. On abat les frontières entre les fonctions en se rendant de petits services et de grandes amabilités. Rien ne peut arriver : on est entre mafias. La connivence règne.

 

Car la clé d’inspiration de l’article me semble être la phrase : « Résultat : il est difficile de tracer une frontière entre trafic d’influence, accomplissement de promesses électorales catégorielles [mariage homosexuel ?], renvois d’ascenseurs et lobbying ». Le mot « corruption » est beaucoup trop banalisé aujourd’hui, et c’est sans doute parce que le phénomène s’est lui-même banalisé et généralisé. L’expression « trafic d’influence », quoique moins chatoyante, est en même temps plus précise, bien que signifiant strictement une tout aussi grande turpitude.

 

Le diagnostic global d’Yves Michaud est impitoyable et se résume dans cette phrase : « La démocratie est l’apparence, l’oligarchie l’effectivité ». Va pour « effectivité ». Il dénonce l’action des « intermédiaires », des « conseillers de l’ombre », des « amis qui servent de prête-noms », et même des avocats, le drôle ! Avocats dont il dit que « la profession est loin d’être aussi blanche qu’elle le prétend en brandissant ses droits à la confidentialité ». Certaines choses font du bien quand on les entend (façon de parler).

 

Quelqu’un qui se drape dans sa dignité offensée et son honneur humilié quand il est attaqué me semble désormais suspect du seul fait qu’il se drape. C’est dire la déconfiture des points de repère et de la possibilité d’accorder sa confiance. Celui qui se drape, il attend qu'on lui envoie les preuves, qui sont plus facile à évoquer qu'à trouver.

 

Ce qu’Yves Michaud pointe, c’est les soupçons mais aussi le désarroi des juges chargés de ce genre d’affaire. On les comprend : il est tellement difficile d’établir la preuve des faits que l’on comprendrait qu’ils finissent par se décourager : « subtilité des montages », « omerta », « ingéniosité procédurière des avocats » se tiennent les coudes quand les puissants ont la maladresse ou la malchance de se voir mis en cause.

 

Bon, je vais m’arrêter là. Le reste est à lire dans Le Monde daté du 14 mars. Impérativement. C’est la confirmation d’un diagnostic de grosse vérole posé par quelqu’un qui, à ce que je sache, n’est pas partie prenante dans les « affaires ». L'expression « TOUS POURRIS » n'a jamais été autant d'actualité, quoi qu'en pense la cohorte de tous ceux qui ne veulent pas « pratiquer d'amalgame » et « ne pas mettre tout le monde dans le même sac », pour « ne surtout pas faire le jeu du Front National ». Désolé, quand quelque chose « fait système » et que ce quelque chose est dans un tel état de décomposition, je dis que les carottes sont cuites et que c'est tout le système qui est à jeter à la poubelle.

 

Si tout ça n'est pas répugnant, c'est que c'est abject. Ou fétide. ou immonde. J'accepte même infâme.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

dimanche, 29 avril 2012

LA POLICE QUI FAIT PEUR

Moi qui suis un honnête citoyen, je vous le jure, monsieur le commissaire, la police française me fait peur. Regardez ça, ils se mettent à manifester contre les juges. Et pourquoi, je vous le demande ? Parce qu’un juge s’est permis d’accuser l’un des leurs d’homicide volontaire. De meurtre, quoi. Et pourquoi, je vous le demande ? Parce que l’homme qu’il voulait arrêter ne voulait pas se laisser arrêter.

 

 

En un mot comme en cent, il s’enfuyait. Bon, il a fini par l’arrêter. Pas parce qu’il courait plus vite. Une balle dans le dos, c’est beaucoup plus efficace, parce que c’est beaucoup plus rapide (467 mètres / secondes pour une balle blindée de marque SJ, calibre 357 magnum, vous pouvez vérifier ; mais le policier était peut-être doté du Beretta 92 en calibre 9 mm parabellum, je ne sais pas). Vous auriez fait la même chose à sa place, non ?

 

 

La police française, le monde entier nous l’envie. Madame MICHÈLE ALLIOT-MARIE proposait même son aide à BEN ALI pour le faire bénéficier de son savoir-faire hors-norme dans les troubles de l’ordre public. Mais gare à ceux qui feraient mine de s’en prendre à elle. C’est ça, monsieur le commissaire, qui me fait peur.

 

 

Les juges de Bobigny l’ont appris à leurs dépens : ils n’ont pas compris que tuer dans le dos un suspect qui s’enfuit est un acte de légitime défense, les benêts. Blague à part, fini de rire, j’arrête de plaisanter. Car il y a de quoi se poser quelques questions sur le fonctionnement actuel de la police française. Il y a de quoi se demander s’il n’y règne pas une sorte de « culture de l’impunité ».

 

 

Y a-t-il des policiers français qui sont républicains ? Bien sûr que oui. Du moins pour ce que je peux en savoir, de loin et de l’extérieur. Mais prise collectivement, en tant que corps d’Etat bénéficiaire d’une formation spécifique, ayant appris à obéir au supérieur et recevant ordres et consignes de sa hiérarchie, la police française est-elle encore républicaine ? Je n’en suis pas sûr.

 

 

Le « délit de faciès » existe-t-il ? Oui. Les contrôles d’identité privilégient les peaux noires et basanées, et ça commence à se savoir, quelles que soient les dénégations des responsables policiers ou politiques, et celles des petits soldats de la base. Il est de notoriété publique que le vote « Front National » a des bases solides au sein de la police. Supposons un commissaire qui a besoin de « faire du chiffre », comme il en a reçu la consigne de Monsieur NICOLAS SARKOZY, dès qu’il a été sinistre de l’Intérieur.

 

 

Il lui suffit de faire interpeller par ses hommes quatre ou cinq types en « dreadlocks » portant un béret vert, orange et rouge : ce serait bien le diable si l’on ne tombait pas sur deux ou trois grammes de « shit », et voilà le « taux d’élucidation » qui grimpe en flèche (exemple puisé dans la réalité, c’est ce qu’on appelle la « politique du chiffre »). C’est tout bon pour la prime. Bon, on dira aussi que le type en dreadlocks avec son béret n’a qu’à ne pas porter l’uniforme du fumeur de joints, et qu’en quelque sorte il l’a bien cherché. Que c’est bien fait pour lui.

 

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LES DREADLOCKS DE BIG BOB MARLEY

(PAR OPPOSITION A LITTLE BOB STORY)

 

La police abuse-t-elle de la garde à vue ? Oui : quand on met en garde à vue, en un an (2010), 800.000 personnes, il est évident qu’il y a de l’abus. Les témoignages de cette femme de 80 ans, de ce médecin et de quantité d’autres individus le montrent. La Cour Européenne des droits de l’homme s’en est elle-même alarmée.

 

 

Le tutoiement systématique des « suspects » par les policiers est-il normal ? Non. Qu’est-ce qu’il perdrait, le prestige des policiers, s’ils pratiquaient une courtoisie minimale, un respect des personnes ? Si c’est aussi systématique, c’est bien qu’ils obéissent, qu’ils reçoivent l’ordre de tutoyer. Est-ce pour humilier d’entrée ? Un conditionnement ?

 

 

La « fouille à nu » (avec inspection de l’anus) systématique des « suspects » est-elle normale ? Non, et non seulement ça : elle est illégale (Maître KLUGMAN, avocat). Selon le même avocat, le menottage en garde à vue, largement banalisé, est lui aussi illégal (l’article 803 du Code de Procédure Pénale le restreint aux cas de danger pour autrui ou pour soi-même et aux risques de fuite).

 

 

 

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Et le délit d’ « outrage et rébellion » ? Parlons-en. Maître ANTHONY BEM, avocat, relève qu’en 2007, l’Observatoire national de la délinquance a compté 31.731 faits d’outrage à agents dépositaires de l’autorité ont été relevés. En 1996, il y en avait 17.700. Cela fait une augmentation de 79 % en une décennie. Le message envoyé aux « justiciables » est parfaitement clair. Je traduis en français courant : « Circulez ! Y a rien à voir ! ». Ou encore : « Viens pas m’embêter, ou je te mets dedans ! ».

 

 

Le délit d’ « outrage et rébellion » est en soi une trouvaille géniale, principalement parce que la libre appréciation en est laissée aux « agents dépositaires de l’autorité », et que, à cause de ça, la lutte est inégale, parce que les agents en question sont assermentés. Devant un juge, ça fait obligatoirement la différence.

 

 

Je n’appelle pas à la sédition, on aura compris j’espère. Je me demande seulement, modestement, si ne circule pas dans les rangs de la police nationale, inspirée par l’attitude de toute la structure hiérarchique, une sorte de culture de l’impunité et de la supériorité, qui élève une sorte de mur entre la population et les forces de l’ordre, comme si la population était a priori à considérer comme un ensemble de suspects en puissance.

 

 

Qu’est-ce qui, en dehors d'une « culture » interne, empêche les policiers d’avoir envie de se considérer eux-mêmes comme des membres, certes un peu à part, mais des membres à part entière, de cette population ? Qu’est-ce qui en fait des adversaires ? Qu'est-ce qu'on leur raconte, pendant leur formation, sur la population normale ? Qu'est-ce qui fait que la perception qu'on a de la police soit à ce point empreinte de brutalité ? Qu'est-ce qui fait d'elle une troupe de cow-boys dans je ne sais quel Far West ? Reçoivent-ils un enseignement de chevaliers blancs ? De justiciers ? De redresseurs de torts ?

 

 

 

Les deux candidats au fauteuil présidentiel rivalisent de salamalecs devant l'attitude putschiste des policiers manifestants. SARKOZY joue carrément les carpettes. HOLLANDE s'incline modérément, mais enfin il s'incline. Elle est belle, la République.

 

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VOUS TROUVEZ ÇA NORMAL ? 

 

Il est proprement ahurissant que des policiers manifestent, en uniforme et dans leurs véhicules professionnels, gyrophares allumés, sur les Champs Elysées, pour protester contre la décision d’un juge qui, sur la base d’une autopsie et d’un témoignage, dit que l’un d’entre eux a sans doute commis un « homicide volontaire » en logeant un balle dans le dos d’un homme qui fuyait.

 

 

Je signale d'ailleurs que le procureur de Bobigny a déclaré qu'il ne fera pas appel de la décision du juge d'instruction. Pour être respecté, il convient d’être respectable. Et de ne pas se croire tout permis.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 09 février 2012

PARLEMENT : AU THEATRE CE SOIR

Franchement, vous y croyez, à cette histoire, à ce clash en pleine Assemblée Nationale ? SERGE LETCHIMY, Français de Martinique, a été, selon FRANÇOIS HOLLANDE, « blessé » par les propos de CLAUDE GUEANT sur l’inégalité des civilisations. Moi, j’ai plutôt l’impression d’une curieuse mise en scène opérée dans la complicité par les deux « grands partis » qui se partagent les pouvoirs en France.

 

 

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C. G. EN CAMPAGNE  

 

Hypothèse hasardeuse ? Peut-être. Mais vu les sondages, n’auraient-ils pas eu l’idée, assis sur la pétoche d’un nouveau 21 avril 2002, de la jouer « stratégie d’affrontement » bloc contre bloc, la Gauche majuscule d’enluminure contre la Droite capitale d’imprimerie, comme dans le bon vieux temps, mon frère.

 

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N. S. EN CAMPAGNE

 

Comme dans le bon vieux temps, on va les bouter, les extrêmes, dans les marges d’où elles n’auraient jamais dû sortir. En un mot, c’est pour la galerie, pour impressionner le bon peuple hésitant sur la couleur « politique » à glisser dans l’urne. Une stratégie genre « rappel des troupes sous les drapeaux », pour décourager la dissidence militante, dans l’espoir de rendre écrasant le « vote utile ».

 

 

 

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F. H. EN CAMPAGNE  

 

Parce que le GUEANT des familles, c’est clair comme de l’eau de roche, son truc de « civilisations inégales » : il sait ce qu’il vise, il vise bien, il feinte le gardien, il met le ballon dans les filets. Le Parti « Socialiste » ne peut rester sans réagir. Il débusque son Martiniquais (qui n'a pas honte de nous la jouer « héritier d’AIMÉ CÉSAIRE ») qu’il envoie illico sur le front, livrer la vieille et rebattue bataille des camps de concentration et des nazis.

 

 

 

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M. L. P. EN CAMPAGNE

 

Au passage, je signale que le premier camp de concentration date de la fin du 19ème siècle, et qu’il fut construit par les Anglais, pour les Boers, auxquels ils faisaient la guerre en Afrique du Sud. Le progrès technique indéniable que marqua l’invention du fil de fer barbelé le rendait possible. Or on sait bien que ce qui est techniquement possible est tôt ou tard réalisé. 

 

 

 

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J.-L. M. EN CAMPAGNE  

 

SERGE LETCHIMY, député de Martinique, n’a sans doute pas osé aller jusqu’à parler de « camps d’extermination », qu’aucun historien ne saurait confondre. Si je me souviens bien, on compte une demi-douzaine de camps d’extermination. Ajoutons le Struthof. Mais la force du mot « concentration », particulièrement symbolique, est de vibrer largement au-delà de sa signification stricte et de faire résonner toutes sortes de connotations qu’un contexte favorable permet sans effort de convoquer dans l’esprit des gens.

 

 

 

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F. B. EN CAMPAGNE 

 

Personnellement, je suis assez convaincu que monsieur LETCHIMY était, en la circonstance, en service commandé – et en plus, j'en ai la conviction, à cause de sa couleur de peau, brillamment instrumentalisée par un Parti « Socialiste » en mal de vraies idées économiques et politiques.

 

 

Le but de la manœuvre de Gauche absolue + Droite intégrale, main dans la main, barbichette dans barbichette, est de prouver qu’à l’Assemblée Nationale, il se passe quelque chose, au moins, et nulle part ailleurs. Le message, non-dit, mais très audible, que dit-il ? Il dit : « Nous n’allons pas nous laisser manger la laine du Pouvoir sur le dos électoral par quelques jean-foutres tout juste capables de mettre le bousin dans nos domaines de grands propriétaires ». C'est exactement la logique des latifundiaires en Argentine.

 

 

C’est de la bonne « Communication » : créer l’événement, en focalisant l’attention, rejette tous les autres (adversaires, rivaux, alliés potentiels) dans un bienfaisant « hors-champ », dont la parole est rendue inaudible aussi longtemps que l’événement dure. Et le journaliste, dressé à bouffer de l’événement et rien d’autre, se précipite sur celui-ci pour le faire durer le plus possible, parce qu’après tout, c’est de ça qu’il vit. Comment BAYROU, MELANCHON, LE PEN pourraient-ils réagir face à ce ballet des poids-lourds ?

 

 

 

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UN ELU DU PEUPLE, VRAIMENT ?

 

 

Si c'étaient des entreprises, on appellerait ça un délit d'entente illicite. Cela sert en général à se partager le marché en préservant de juteuses marges bénéficiaires. La même raison pour laquelle les opérateurs de téléphonie ont payé, il n'y a pas si longtemps, 570 millions d'euros d'amende.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mardi, 07 février 2012

UN PAS DE GUEANT POUR L'HUMANITE

« Toutes les civilisations ne se valent pas », a dit, paraît-il, Claude Guéant, sinistre de l’Intérieur, devant le gratin syndical des étudiants de droite réunis sous la bannière de l’Union Nationale Interuniversitaire, propos incendiaire aussitôt et soigneusement twitté vers l’extérieur par un militant U. M. P. sans doute en service commandé.

 

Sur le Parti « Socialiste », sur toutes les belles âmes de la gauche tiers-mondialisée et sur tous les chevaliers blancs défenseurs de la vertu de la veuve de guerre des civilisations et de l’orphelin opprimé (je ratisse large), ces propos – savamment mis en scène et montés en mayonnaise par un service de communication très professionnel – jouent le même rôle qu’un lumignon allumé dans une nuit d’été sur les phalènes et autres insectes nocturnes, le même rôle catalyseur que l’électricité sur la moelle épinière, le même rôle d’appât que le chiffon rouge sur la grenouille et le taureau. 

 

Un seul mot d’ordre : on fonce ! peut être satisfait, Nicolas Sarkozy peut le féliciter : mission accomplie, soldat Guéant, c’est l’ébullition dans la fourmilière, le branle-bas dans Landerneau, les coups de feu dans la sierra, la panique sur la ville, les règlements de compte à OK Corral. François Hollande n'a pas encore fait part de son indignation, mais ça ne saurait tarder. 

 

Claude Guéant, honnêtement, j’éprouve pour ce personnage considérable la même quantité de sympathie que pour la limule, qui est aussi un crustacé très laid et antipathique. Pour une raison très simple, directement et a contrario déduite de celle qui fait que « les amis de mes amis sont mes amis ». J’espère que vous suivez.

 

La limule mérite quelque précision. Saint Alfred Jarry en donne, quand il essaie de comparer la physionomie d'Ubu : « S'il ressemble à un animal, il a surtout la face porcine, le nez semblable à la mâchoire du crocodile, et l'ensemble de son caparaçonnage de carton le fait en tout le frère de la bête marine la plus esthétiquement horrible, la limule ».

 

C'est vrai que la limule est globalement et en détail assez répugnante, et que je n'aimerais pas me prélasser sur les plages qu'elle fréquente.

 

Revenons à monsieur Claude Guéant. Qu’a-t-il dit exactement ? Si j’ai bien compris, il y a deux aspects dans les propos du sinistre : d’une part, il établit une hiérarchie entre les civilisations. Voyons cela. Cette idée bien propre à hérisser le poil des égalitaristes à tout crin, est-elle si choquante, si l’on regarde d’un peu près ? 

 

Toutes les civilisations se considèrent, de leur point de vue, comme le nec plus ultra, le fin du fin. Je signale qu’en général, dans les langues du monde, tous les peuples se sont désignés eux-mêmes comme les seuls « êtres humains », nommant dans la foulée tous ceux qui leur étaient étrangers des « chiures », des « cloportes », des « sous-hommes » et toutes sortes d’animaux répugnants. 

 

Le voyageur Jean de Léry raconte en 1578 comment les « Toüoupinambaoults » du Brésil étaient par principe en guerre perpétuelle contre les « Margajas », qu’ils s’efforçaient de tuer en grand nombre avant d’en faire cuire les morceaux sur leurs « boucans » : « Voilà donc, ainsi que j’ai vu, comme les sauvages Américains font cuire la chair de leurs prisonniers pris en guerre, à savoir boucaner, qui est une façon de rôtir à nous inconnue » (C’est dans la passionnante Histoire d’un voyage en terre de Brésil, Livre de poche, p. 364).

 

Nous préférons, nous autres Européens, battre la coulpe de l'Europe en nous en prenant aux Grecs, qui appelaient « barbares » les non-Grecs, et en dégradant allègrement leur triple A, qu’historiens et philosophes attribuent traditionnellement à ce peuple qui n’a pas fait grand-chose, en dehors d’inventer un « menu détail » : la civilisation européenne et la démocratie. 

 

Si monsieur Claude Guéant est raciste, il ne l’est ni plus ni moins que tous les peuples du monde depuis l’origine de l’humanité. Qu’il soit, en disant cela, parti à la pêche aux voix du Front National ne fait aucun doute, c’est une chose bien établie. Il reste que tous les peuples du monde ont été et sont aussi racistes que monsieur Claude Guéant. 

 

Que les glapisseurs de bons sentiments aillent voir la façon dont les Coréens sont considérés et traités au Japon, et, accessoirement, la façon dont les Noirs très noirs de peau sont considérés par les Noirs moins noirs, en Guadeloupe et en Martinique. 

 

« C’est pas bien ! », disent, en faisant les gros yeux, les bonnes âmes altruistes pressées de déverser hors d’elles-mêmes les tonnes de sentiment de culpabilité qui les poussent à toutes sortes d’errements. J’ai le plus grand mal à garder mon calme, pourtant olympien et légendaire, quand j’entends hurler les antiracistes vertueux en général, et Clémentine Autain en particulier, qui s’indigne qu’un sinistre de la République ose s’exprimer ainsi dans la France du 21ème siècle.

 

Clémentine Autain, flamberge au vent (prenez une colichemarde si vous préférez, c’est aussi efficace pour découper l’adversaire en lamelles), fonce comme tout le monde sur le sinistre de l’Intérieur, sans doute parce qu’il est assis sur le fauteuil qu’elle voudrait occuper. Ça viendra peut-être, mais pas trop tôt, j’espère. Il y a du flic chez Clémentine Autain, comme il y a du flic chez tous ceux, antiracistes compris, qui glapissent à la loi pour museler l’expression libre des individus. 

 

(Soit dit entre parenthèses, un autre beau démocrate et républicain s’est manifesté dans Libération l’autre jour en se félicitant par avance que Madame Le Pen ne puisse pas se présenter à la présidentielle. J’ai nommé Pierre Marcelle, qui ose ce titre, qui serait inquiétant en cas de victoire de la gauche : « Le Pen inéligible honorerait la démocratie ». Qu’un « démocrate » auto-proclamé s’exprime ainsi montre juste que l’auto-proclamation est un mensonge.) 

 

Qu’on se le dise, ce genre de militants des « justes causes » en général, et les antiracistes en particulier (puisque c’est de ça qu’on cause en ce moment dans les chaumières), les antiracistes et autres flics démocrates bon teint, donc, me font royalement chier. Excusez-moi de le dire sans dissimuler le mot derrière trois petits points, mais la vertu auto-proclamée me semble une des belles impostures de notre époque, qui n’en manque pas, il est vrai. A la niche, les « Vertueux » ! 

 

A la niche, les flics de la liberté d’expression ! Voltaire, lui au moins, déclarait : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Non, eux, leur mot d’ordre, ils le prennent chez Fouquier-Tinville, vous savez, l’accusateur public qui organisait les charrettes pour la guillotine : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Ou encore : « La République n’a pas besoin de savants », en envoyant Lavoisier à l’échafaud. On choisit son saint patron, n’est-ce pas.

 

Tous les flics en civil qui n'ont pour dimension libidinale que la guillotine du désir de museler toute expression qui n'est pas la leur ou qui enfreint je ne sais quelles Tables de la Loi, forment le coeur compact de la nouvelle bien-pensance, sorte de pensée unique par défaut, en creux, tracée au repoussoir. On n'ose plus dire "politiquement correct". Le regretté Philippe Muray en dévorait un tous les matins au petit-déjeuner, de ces militaires sans uniforme qu'on appelle les militants.  

 

L’autre aspect des propos de Claude Guéant, curieusement passé au second plan dans la polémique, est beaucoup plus restreint et spécifique, puisqu’il parle de la République Française, avec son Liberté-Egalité-Fraternité, comparée à, mettons, l’Arabie Séoudite, et au statut social des femmes dans ce pays et d’autres analogues (ça veut dire bien musulmans, n’ayons pas peur du mot), aux obligations et interdictions vestimentaires et autres. 

 

Alors là, vous voulez que je vous dise, je ne comprends plus rien. Bon, je sais bien que les foutraques de Besancenot et compagnie avaient présenté à des municipales une femme « issue de l’immigration » couverte du « voile islamique ». Mais reprenez-vous, la gauche républicaine, atterrissez, quelle est cette fureur qui vous saisit tout à coup ?

 

Clémentine Autain, reprends tes esprits : Claude Guéant prend la défense des femmes en terre d’Islam. Qu’est-ce que tu attends pour applaudir ? Pour embrasser le sinistre et le remercier de prendre le parti de « la femme » ? Un sinistre qui, rends-toi compte, embrasse la cause des féministes. 

 

Pour conclure, certes, il y a de l’opération politique de la part de Claude Guéant, qui voudrait bien faire reconduire celui qui l’a fait sinistre et lui a donné sa soupe et son fromage, et qu’il y a là une provocation en « bonnet difforme », autant qu’une tentative de récupération de voix. 

 

Mais la bêtise et l’hypocrisie des « bonnes âmes » et autres chevaliers blancs de la « gauche » auto-proclamée (s’ils sont à gauche, je m’appelle Benoît XVI, et si c'est ça, être de gauche, alors j'accepte avec empressement l'étiquette droitiste, même si c'est faux, je ne voudrais surtout pas qu'on me confonde), sont trop flagrantes pour que j'accorde à Clémentine Autain et autres flics du même acabit autre chose qu’un pitié lointaine.

 

Voilà ce que je dis, moi.