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samedi, 11 février 2017

LES "COUPS" DU PÈRE FRANÇOIS

Lettre ouverte à tous ceux qui nous font honte d'être Français.

Les coups de projecteur sur les activités de François Fillon, et sur la réalité des inactivités grassement rémunérées de son épouse Penelope et de ses enfants Marie et Charles, ont mis en pleine lumière une bonne part de ce qui rend l'ensemble du personnel politique français vomitif et haïssable aux Français, et surréaliste aux yeux du monde, qui regarde notre pays avec effarement.

Mais si le cas Fillon suscite un tel dégoût, ce n'est pas seulement parce qu'il révèle une pourriture particulière. Car si Fillon (et beaucoup d'autres) a pu prospérer à ce point et si longtemps, c'est que tout le système politique fonctionne de façon à autoriser de telles pratiques, et quand je dis "autoriser", c'est peut-être "favoriser", voire "organiser" qu'il faut entendre. C’est tout le fruit qui est véreux jusqu’au cœur. 

Le pire dans cette affaire est que le cas particulier Fillon n'est que la caricature de mœurs très communément partagées, qui font des députés, sénateurs et ministres cette odieuse caste de privilégiés, sans parler de tous les rats mis « en réserve » (= recasés tant bien que mal pour "services rendus") dans des sinécures plus ou moins fromagères : siège dans une "Haute Autorité", au CSA, au Parlement européen, au Conseil économique et social (véritable malle au trésor réservée à tous les récompensés des "petits services"), Institut du monde arabe (pour Jack Lang), direction d'un des très nombreux "Observatoires" lucratifs mis en place depuis des décennies, et un nombre indéterminé de planques moins voyantes. La pourriture est dans les "usages", les "habitudes" et les "coutumes" en vigueur parmi les élites politiques, un pli qui a été pris avec la professionnalisation des fonctions politiques.

Les ministres suédois, quant à eux, mangent à la cantine, et les députés se déplacent à vélo et voyagent en train : de quoi tomber de sa chaise quand on compare. De quoi être écœuré jusqu'à la nausée par ce que se permet un homme qui trait les contribuables comme une vache à lait, et qui ose se présenter à leurs suffrages pour diriger le pays. 

C'est le statut actuel des hommes politiques qui doit être rayé de la carte. Le "sortez les sortants" est une poudre aux yeux. Le "dégagisme" vociféré par le vieux poisson Mélenchon est totalement illusoire s'il ne s'accompagne pas de la décision de jeter à bas la structure entière du mode de désignation des "élites" politiques. Il est frappant de constater que Mélenchon, Hamon, Valls, Fillon, sauf erreur, n’ont jamais vécu ailleurs que dans le petit monde des politiciens professionnels. Marine Le Pen est juste une fille-à-papa. Quant à Macron, candidat de la banque (au fait, d'où tire-t-il les ressources qui lui permettent de faire campagne en grand ?), qui peut voir un instant, en cet immature paltoquet (Le Robert : « homme insignifiant et prétentieux »), un chef de l’Etat ? 

Pour moraliser la vie politique française, il y a un excellent et efficace moyen : cesser de doter les mandats électifs d'avantages matériels (financiers et autres) si consistants qu'ils ne peuvent que susciter concurrences et rages de convoitise. Cesser de rendre ces postes éminemment désirables pour les ramener à leur fonction originaire : servir le pays en faisant les lois. Cela redonnerait à la fonction parlementaire la signification noble et respectable que des pratiques complaisantes ont avilie et dévoyée. Sans aller jusqu'à assécher complètement le fleuve Pactole, il faudrait en enserrer le débit entre des digues sûres. 

Pour commencer, on pourrait revoir à la baisse le nombre des parlementaires, cesser de les rémunérer avec l’argent public comme s’ils étaient des patrons de PME florissantes (plus de 12.000€ (indemnité + frais de mandat), sans compter les crédits pour payer des collaborateurs : on voit avec Fillon où peut aller cet argent), les obliger à abandonner leur fauteuil de maire s’ils veulent être députés ou sénateurs, leur interdire d'occuper plus d'un poste (Gérard Collomb, qui vient de rejoindre Macron, est à la fois maire, sénateur et président de la Métropole de Lyon : vous trouvez ça normal ?), d’assurer plus de deux mandats d’affilée, les faire retourner à la vie civile après avoir joué leur rôle, sanctionner la moindre absence aux débats, bref, les obliger à descendre de leur piédestal confortable et de mettre pied à terre, et tout faire pour empêcher qu’ils puissent se considérer autrement que comme des personnes ordinaires.

Car le plus choquant dans l’histoire Fillon (après d’autres) est l’impression qu’il a produite de se sentir dans son bon droit, invulnérable, immunisé contre la réalité commune (nous faire le coup de l’indignation, franchement, il nous prend pour qui ?).  La césure entre la caste des politiciens (avec tous ceux qui gravitent autour, en profitent et filtrent ce qui leur arrive de la réalité) et la population française ne sera comblée qu’à ce prix. Malheureusement, mon sentiment intime est qu'elle n'est pas près d'être comblée.

Encore plus choquant : je m’étais senti humilié en tant que Français par la bassesse arrogante d’un Nicolas Sarkozy allant mendier des stylos de luxe dans les rencontres internationales ; je me suis senti humilié en tant que Français par l’indécision pathologique d’un François Hollande, obsédé de faire la « synthèse » et de ne se mettre mal avec personne ; aujourd’hui je me sens humilié en tant que Français par le cynisme impavide d’un François Fillon capable, comme tant d'autres, de laisser la France ridiculisée dans la presse internationale pour les mœurs corrompues de son personnel politique, et indifférent au discrédit moral dont le pays tout entier est l'objet. 

François Fillon, comme les autres, nous fait perdre le sens de la dignité et de l’honneur. François Fillon, qui se prétend homme d’Etat, n’hésite pas à laisser fouler aux pieds l’honneur de la France, qu’il aspire à diriger.

Honte sur lui. Et honte sur nous tous Français, s’il venait à être élu.

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 04 février 2017

HÉROÏQUE FILLON

On avait déjà entendu le refrain : « Je reste droit dans mes bottes. Je ne me laisserai pas abattre. Ce sont des calomnies. Ami entends-tu le vol noir des "officines" sur la plaine ? ». François Fillon fait front. Il est courageux. Il n'a surtout pas envie de voir lui échapper le fromage qu'il a dans le bec. Et ce ne sont pas les renards qui complotent en secret et fomentent un "coup d'Etat institutionnel" (il faut être très gonflé) qui l'en feront démordre. 

Il est curieux dans cette affaire que beaucoup d'intervenants médiatiques reprennent en chœur le terme "accusations" que Fillon a prononcé dès ses premières réactions. Jusqu'à plus ample informé, Le Canard enchaîné n'a publié que des informations et des témoignages directs. Il ne faut pas confondre.

Encore plus curieux : Fillon, s'il dénonce des "calomnies", n'a pas porté plainte en diffamation contre Le Canard enchaîné. La conclusion à tirer ? Tout est vrai.

Autre réaction entendue : il n'a rien fait de mal, tout est parfaitement légal, d'ailleurs il n'est pas le seul parlementaire à avoir "embauché" un ou plusieurs membres de sa famille. C'est légal ? Faut voir : Penelope a elle-même déclaré à des journalistes anglais qu'elle n'a jamais travaillé pour son mari et ne s'est jamais mêlée de politique. Un aveu par anticipation : l'épouse avait déjà cafté. Le boulot était bel et bien fictif.

Et puis le million d'€ (Le Canard de mercredi dernier) dans la caisse familiale, c'est bien de l'argent du contribuable. C'est bien du détournement. Et ne parlons pas du suppléant Marc Joulaud, qui s'est proprement fait essorer par le clan : l'indemnité parlementaire était même inférieure au montant que Penelope a touché en "travaillant" pour lui. 

Moralité ? Monsieur Propre n'était qu'un vil combinard.

Maintenant, qui a balancé le dossier au Canard ? Probable que quelqu'un de la famille (politique) bien placé au Parlement et à Bercy s'est fait un malin plaisir (pourquoi pas un "ami" envoyé par Sarkozy ? Les sarkozystes étaient paraît-il écroulés de rire en voyant la pitoyable ligne de défense de Fillon à la télé). Seigneur, protégez-moi de mes amis : mes ennemis, je m'en charge !

Le pire, dans tout ça, c'est que, s'il parvient à ne pas quitter la scène couvert d'épluchures de pommes de terre, il garde une (petite) chance d'être élu.

Les Français, quel peuple admirable !

lundi, 21 décembre 2015

FRANCE : UN FOSSILE POLITIQUE

A DRAPEAU.jpg

Préambule d'actualité

Le Grand retour de Nanard (ou : Nanard fait son cinéma)

Symptôme du grand délabrement de la vie politique française : Bernard Tapie fait annoncer son retour en politique. Les éditorialistes sont effondrés ce matin, et s'apitoient sur la panouille médiatique dans laquelle Tapie fait mine de revenir patauger. Entonnons avec Orgon le refrain qui scande la scène 4 de l'acte I de Tartuffe : « Le pauvre homme ! ». Enfin, "pauvre", ... ce n'est pas encore fait. Certains préféreront crier, avec les Tunisiens de 2011 contre Ben Ali : « Dégage ! ».

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2 

En France, pour autant qu’on soit bien informés, on n’en est pas là : juste un petit Cahuzac de temps en temps. La pourriture (sens premier de "corruption") semble périphérique. Croisons les doigts. On pourrait s’en féliciter. Malheureusement, la France souffre d’un Mal tout aussi térébrant. « Mon mal vient de plus loin », dit Phèdre dans la pièce de Racine (I,3). J’appelle ce Mal, quant à moi, la « Grande Fossilisation ». Certains commentateurs parlent d'une « vie politique congelée ». Une preuve en est fournie par le fait qu’à droite, un rival crédible de Nicolas Sarkozy dans la course à la présidentielle de 2017 a soufflé le 15 août dernier les soixante-dix bougies de son gâteau d’anniversaire. Soixante-douze ans en 2017 ! Soixante-dix-sept en 2022 (fin de mandat, s'il est élu). Comment est-ce possible ? 

Tout le monde a l’air de trouver ça normal. En réalité, c’est une énormité, une incongruité, une anomalie, un scandale. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les propos tenus à ce sujet à l’étranger, où l’on est stupéfait, par exemple, de voir qu’un Alain Juppé (c’était bien lui !) était déjà dans la politique plus de trente ans plus tôt.

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MONTAGE PARU DANS AUJOURD'HUI LE PARISIEN DU 21 DÉCEMBRE 2015

Remarquez, il ne fait pas encore aussi bien que Jacques Chirac, dont la carrière politique aura duré quarante ans (1965-2005). Juppé peut encore battre un record. La France politique crève littéralement de ces records de durée. Le renouvellement du personnel politique en France s’opère sur un rythme géologique : dans un million d’années, c’est sûr, les os de Juppé auront subi la pétrification produisant un joli fossile en ordre de marche. Comme diraient Vigneault-Charlebois-Leclerc (4'45") : « Mais nous, nous serons morts, mon frère ». Et Aguigui Mouna (Dupont) ferait inlassablement reprendre en chœur le refrain : « Les-guer-riers-trou-ba-dours/-Les-guer-riers-trou-ba-dours/-Les … » (ça, c'est juste pour ceux qui l'ont connu). 

Voilà : plus grave que la corruption, il s’agit là d’une confiscation pure et simple. Disons-le, depuis lurette, contrairement à ce que s'efforcent de nous faire accroire la meute des « journalistes politiques » et autres éditorialistes, il n’y a plus de vie politique en France : elle a été confisquée par une caste, on pourrait dire une mafia, moins la corruption qui va avec (tout au moins à ce qu’on sait, mais certains parleront d'une corruption structurelle, c'est-à-dire fabriquée par le système dans son ensemble). Le débat politique rampe dans le caniveau, et se réduit à des luttes pour le pouvoir. C'est le moment de faire retentir à nouveau le cri de Sade : « Français, encore un effort si vous voulez être républicains ! » (c'est dans La Philosophie dans le boudoir).

La preuve, c’est que lorsqu’un gouvernement fait mine de s'ouvrir à la « Société Civile », les pauvres sur qui ça tombe sont rapidement éjectés (Francis Mer, Léon Schwartzenberg, …) : ils ne sont pas du sérail. Je passe sur les connivences, pour ne pas dire les complicités qui se sont établies entre les élites politiques, les élites des affaires et les élites médiatiques : contentons-nous de ces mœurs proprement confiscatoires qui ont cours dans les centres de la décision politique, accaparés par une petite caste. 

Y a-t-il même encore des « hommes politiques » en France ? Tous ou presque ont aujourd’hui, et depuis lurette, des têtes de premiers de la classe (regardez la gueule bien lisse de Macron). Et ces mentions "très bien" se sont tracé un « plan de carrière » : à tel âge, je suis "cadre dirigeant", et j'ai ma Rolex avant cinquante ans. Parmi eux, nul n’a plus l’accent d’un terroir quelconque (je ne parle pas de l’accent du midi). Beaucoup sortent, non pas de la société normale, mais de l’ENA ou d’une « Grande Ecole », parfois plusieurs (François Hollande). 

Ces structures sont des bocaux, ils sont ignifugés, et les légumes qu'on y cultive sont mis en conserve après stérilisation. Ils ont appris à « administrer », mais ont-ils appris à « diriger » (au sens marin du verbe « barrer » : donner la direction) ? Même si on n'apprécie guère Pierre Bourdieu, ce serait le moment de faire une large publicité à La Noblesse d'Etat (Minuit, 1989), où il met en évidence l'étroite relation qui s'est établie entre vingt et une Grandes Ecoles et les cercles du pouvoir (politique, entre autres).

Dans leur immense majorité, ce ne sont pas des hommes politiques, mais des administrateurs de biens, des bureaucrates, des cadres, des gestionnaires, des comptables. Et ce sont ces régisseurs, ces fondés de pouvoir, ces managers, ces chefs de bureau et autres "maires du palais" que les Français ont l'inconscience de porter au pouvoir, élection après élection. Qui croit un mot de ce qu’ils disent, quand ils affirment « porter des convictions fortes » ?

Démunis de stratégie à moyen ou long terme, ça ne les empêche pas de marteler à longueur d'antenne : « Le Projet ! Le Projet ! Le Projet ! », en prenant bien soin de ne jamais préciser ce qu'ils mettent dedans concrètement. Diplômés de Science-Po, hommes du verbe, experts de je ne sais quoi, je veux bien l'admettre, mais en aucun cas des "hommes politiques". Ils savent un tas de choses subtiles et savantes, mais ils ignorent le principal : ce qu'il faut faireCeux qui ont le pouvoir n’ont pas de convictions. Et les seuls qui sont sincères n’ont aucun pouvoir. 

Leurs seules convictions ? Faire preuve, avec un inentamable « sens du travail bien fait », de leur capacité à « traiter un dossier », quand il faudrait des Volontés. Ah ça, on ne peut pas leur refuser ce savoir-faire : constituer un dossier, ils savent. Pour les tactiques et les manœuvres, on peut leur faire confiance. Leur seule méthode ? La « navigation à vue ». Je devrais même dire : le cabotage, vu leur répugnance à s’éloigner des côtes : voir ce qui est « possible ». Ensuite, si ça fait de trop grosses vagues, en rabattre et se réfugier au plus vite dans la crique la plus proche. Ils n’ont pas de radar, pas de destination, pas de port d’attache. 

Et puis, pas le temps d’aller mettre les mains dans le cambouis de la « Société Civile » : on ne va pas se salir les mains dans la réalité de tout le monde, ce n’est pas pour rien qu’on a été premier de la classe. Ça met à l'abri. Voilà : ils font partie de la secte "Tous aux abris". Leur parcours les a fait passer directement des tables de salles d’examen aux bureaux Second Empire. Leur expérience est d’avoir côtoyé un univers de papier, de mots et de concepts. Jeunes poissons, ils n’ont aucune envie de sortir du bocal pour partir dans des ailleurs exotiques pour respirer le grand miasme putride du monde réel. Le grand remugle fermenté dans le ventre de la complexité du monde. Le politicien ordinaire de niveau moyen, en France, aura eu l'avantage de ne jamais avoir été mis directement en présence des pestilences olfactives libérées par le sphincter anal de la réalité, elle aussi ordinaire, pourtant.

Jeunes chevaliers à peine sortis de l’Ecole, ils n’ont d’autre hâte que d’aller mettre leur épée au service d’un suzerain qui accepte de les adouber, et de leur accorder un fief en apanage, avec le titre d' « attaché parlementaire ». En échange d'une loyauté de vassal impeccable, cela va sans dire. De l’Ecole à la Chambre, sans passer par la réalité ordinaire : la porte peut alors s’ouvrir sur le bel horizon d’une « carrière politique ». Roule Raoul ! La machine à produire les fossiles politiques a de beaux jours devant elle. L'abstention est la manifestation aveuglante du dégoût sans cesse accru de la population envers ces mœurs ahurissantes. Mais qui fera parvenir ce message à leurs oreilles ? A leur cerveau ? A leur conscience ? Mais ont-ils une conscience ?

La machine à produire du Front National se dirige vers un avenir radieux. 

Voilà ce que je dis, moi.

 

Note : suiteetfin demain.

lundi, 09 mars 2015

UN MAGISTRAT IMPECCABLE

MAILLARD JEAN DE.jpgJean De Maillard a publié Le Rapport censuré en 2004. Je devais avoir acheté le bouquin dans l’élan qui suit une prestation médiatique assez motivante. Je l’avais soigneusement entreposé. L’ayant ressorti de sa gangue, je viens de le lire. Et je me dis : que de temps perdu, pourquoi ne l’ai-je pas lu avant ? Car c’est un livre qui m’aurait permis de comprendre plus tôt quelques-uns des ressorts sur lesquels tressaute le monde qui est le nôtre.

 

Il a beau dater de dix bonnes années, il réussit à anticiper le monde tel qu’il se présente aujourd’hui. C’est très étonnant. La Russie et la Chine ont beau être totalement absentes de son tableau, il dépeint avec précision les mécanismes géopolitiques et géoéconomiques qui régissent les flux marchands et financiers à l’œuvre dans le nouveau système sanguin élaboré par la mondialisation.

 

Jean de Maillard est magistrat. Pas n’importe quel magistrat : il était vice-président du Centre d’Etudes sur le Blanchiment et la Corruption quand le Ministère des Affaires Etrangères lui a commandé un rapport sur les flux d’argent sale. Le monsieur semblait assez pointu en la matière. Malheureusement, il ne s’étend pas sur les raisons qui ont poussé les hauts fonctionnaires à enfouir le rapport dans les profondeurs de leurs tiroirs.

 

Après lecture, on comprend mieux : c’est le genre de rapport à même de vous brouiller avec votre plus fidèle allié. A dire vrai, ce n'est pas vraiment le rapport tel que remis au ministère, j'imagine qu'il n'avait pas le droit : « Ce livre n'est pas la copie intégrale du rapport remis au ministère des Affaires étrangères, mais il en constitue la suite. J'y reprends l'essentiel de mes réflexions et de mes thèses qui, en deux ans, n'ont pas été démenties. Je les ai simplement nourries au fil du temps » (p. 9). Les cogitations et recherches de l'auteur sont essentiellement de nature et de portée géostratégique.

 

En gros, la thèse de Jean de Maillard est la suivante : les Etats-Unis ne sont à coup sûr pas un Etat impérialiste, ils veulent juste rester les premiers dans l’économie mondiale. En clair, ils ne rêvent pas de domination, mais de « dominance ». En pratiquant le mieux possible ce qu'on appelle la « charité bien ordonnée ». En clair, leur stratégie consiste à utiliser tous les moyens économiques, politiques, voire policiers, pour consolider leur position dominante, dans un modèle d’économie mondialisée calqué sur le fonctionnement de leur propre système.

 

Deux impératifs pour atteindre cet objectif : tout faire pour favoriser le rayonnement de leurs grandes entreprises transnationales ; imposer à toutes les autres nations le type de fonctionnement qui sera le mieux à même de favoriser le développement indéfini de ces entreprises. L’auteur cite Zaki Laïdi : « … Les Etats-Unis entendent américaniser le monde, mais ils ne veulent pas mondialiser l’Amérique » (p. 283). Un des chapitres du livre s’intitule d’ailleurs « La mondialisation unilatérale ». Non pas dominer, donc, mais se débrouiller pour que leur propre système (de valeurs, de critères, …) essaime partout sur la planète, et qu’ils en restent les principaux animateurs et bénéficiaires. Nuance.

 

Le génie de l’auteur (ne mégotons pas) est, en partant de recherches sur les aspects économiques de la grande criminalité internationale et les flux de transactions de toutes sortes qu'elle génère, d’avoir abouti à la conclusion que rien ne différencie structurellement les circuits, canaux et réseaux qu'elle met en place de ceux de l’économie légale. L’un des intertitres du chapitre 3 le dit bien : « L’impossible discrimination des flux criminels » (p. 104). Les circuits criminels sont une conséquence logique et quasiment forcée de l'économie ultralibérale telle qu'elle organise aujourd'hui les échanges.

 

Le raisonnement est simple : quand la priorité est de faciliter les affaires, le commerce, les transactions, difficile, sinon impossible d’empêcher que des petits malins introduisent dans le circuit l’argent produit par les activités malpropres (drogue, crime organisé, terrorisme, trafics d'êtres humains …). D’autant que certaines structures mises en place dans le cadre légal, comme les paradis bancaires et fiscaux, pour « optimiser » les marges de profit, sont éminemment perméables. Les seules banques que les Etats-Unis cherchent à faire disparaître sont les fausses banques, les « coquilles vides » créées par les mafias dans les paradis fiscaux.

 

Tout tourne, selon l’auteur, autour de l’abandon de ce qu’il appelle le « monopole de l’illégalité légitime » par les Etats (le droit qu'ils se donnent, par exemple, de transgresser leurs propres lois, au nom de la "raison d'Etat"), et de la mise en remorque qui s’ensuit du politique par l’économie. Résultat, les Etats sont devenus des instances de pouvoir parmi d'autres, et même inférieures si l'on regarde la concurrence généralisée du politique, de l'économique et du criminel. Au point que : « L’illégal est devenu un moyen privilégié de produire de la valeur économique et financière, non en exécution d’un plan pervers mais à cause des structures du système-monde » (p. 88).

 

Et plus loin : « En d’autres termes, le système-monde érige des normes dont il a besoin pour se légitimer, en même temps qu’il invente les mécanismes de leur subversion dont il a besoin pour vivre. Ainsi, la mondialisation produit autant de légalité que d’illégalité car elle a découplé les modes de production de l’une et de l’autre. Cette proposition peut paraître absurde, elle est pourtant la clé de la mondialisation » (p. 89). L’auteur ne saurait plus clairement signifier que l’écheveau est inextricable.

 

Et il enfonce encore le clou quand il constate qu’après le 11 septembre, les Etats-Unis ont modifié la mission de nombreux services précédemment dédiés à la lutte contre les trafics criminels : concentrant tous leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme, ils ont, au moins en partie, négligé les cartels de la drogue.

 

Je n’en finirais pas d’énumérer les informations étonnantes (étonnantes pour moi, qui ne suis ni juriste, ni économiste, ni géostratège, ni policier, …) dont fourmille le livre. Jean de Maillard, dans Le Rapport censuré, a non seulement rassemblé une masse énorme d’éléments, mais il en a tiré une synthèse absolument lumineuse sur la façon dont s’organise le monde en général.

 

En particulier sur la façon dont les Etats-Unis entendent bien ne pas se délester sans combat de leur prééminence au bénéfice d’une authentique « concurrence libre et non faussée », épée que l’ultra-libéralisme a plantée dans le cœur de l’Europe, pour en faire le jouet des diverses forces qui s’affrontent sur la planète.

 

Maillard raconte entre autres par le menu comment les Etats-Unis ont laissé des institutions internationales (OMC, FMI, Banque Mondiale) dicter des règles qu’eux seuls s’autorisaient à enfreindre ; comment ils ont réussi à imposer, au nom de la « transparence », à toutes les banques non-américaines de passer par des établissements américains pour toutes les transactions réalisées en dollars (leur donnant un droit de regard totalement indu) ; comment ils ont réussi à externaliser les contrôles douaniers dans les ports non-américains, avec supervision des douanes américaines avant toute opération d’importation de marchandises sur leur sol … au mépris de la souveraineté des autres Etats. Bref, la liste est longue.

 

Le livre date de 2004. Il faudrait voir ce que dirait Jean de Maillard dix ans après, au sujet de la résurgence de la Russie, de l’émergence de la Chine, des accords de libre-échange que l’Amérique et l’Europe sont en train de « négocier », on ne sait pas bien sur quelles bases ni selon quelles modalités. Pour Maillard, cela ne fait aucun doute : l’Europe est vassale.

 

En attendant, Le Rapport censuré (éditions Flammarion) reste un ouvrage de haute tenue, d’une grande rigueur intellectuelle, un tantinet austère à la lecture. Et le constat qu’il dresse de l’état du monde est pour le moins inquiétant.

 

Le livre magistral d’un magistrat impeccable.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

mercredi, 03 décembre 2014

FÉODALITÉ A LA FRANÇAISE 3/3

3

 

J'en étais resté à l'exigence de vertu, condition nécessaire, selon Montesquieu, pour établir la République. Il avait bien raison. Il y a dans la République actuelle si peu de gens vraiment « vertueux » (ce sont ceux qui ne s'en vantent pas : la vertu est impraticable sous les feux de la rampe) qu'on ne sait plus très bien ce que signifie le mot « République ». Le « vertueux » d'aujourd'hui, ressemble à Antoine, le malfrat imaginé en son temps par Yvan Audouard, dans son petit roman jubilatoire.  J'en arrive au féodalisme moderne, mon « cœur de cible ».

AUDOUARD ANTOINE LE VERTUEUX.jpg

Le deuxième titre n'a sûrement rien à voir avec la classe politique française. 

Le lien féodal, c’est l’idéal pour élaborer le circuit fermé (j’aime bien l’image du bocal), que les gens qui sont dedans ou qui tournent autour (mettons les grappes des sous-fifres, les agglomérats des journalistes et les meutes médiatiques) continuent à appeler effrontément (une forme de la dénégation) « organisation politique de la France », que je me plais pour ma part, depuis pas mal de temps, à considérer comme une mafia comme les autres, clientélisme compris. « Vous n'aviez qu'à élire quelqu'un d'autre ! », est-il répondu invariablement à ceux qui râlent. Dans ces cas-là, l'imparfait est en effet de rigueur.

 

Tiens, à propos de clientélisme, demandez-vous à quoi sert la « réserve parlementaire » attribuée à chaque député et à chaque sénateur, si ce n’est pour développer l’affection, la gratitude et la bienveillance parmi les membres formant l’ « ancrage local » qui l’a élu. Vous savez, « les petits cadeaux entretiennent l’amitié ».CHEVAL 9.jpg

 

La différence avec l’authentique « Cosa Nostra », c’est que cette mafia a la loi pour elle, puisque c’est elle qui l’écrit (ce qui n'empêche pas certains de l'enfreindre). C'est sûr, quand un homme politique vous parle de la nécessité de préserver l’ « ancrage local », au nom du « maintien du lien entre les territoires et les centres de décision », vous comprenez tout de suite qu'il parle de l'œuf dont est sortie la « poule aux œufs d'or » dont il fut le poussin dans une vie pas si antérieure, et qu'il n'a aucune envie de voir devenir « poule au pot » sur la table de ce qu'il reste de vrais démocrates en France.

 

On me dira que les sommes allouées servent à faire vivre des associations, à créer des structures, etc. Certes, mais comment le parlementaire choisit-il leurs bénéficiaires ? Je persiste à voir dans ce mode de financement de l’ « ancrage local » la manifestation d’un « bon plaisir » arbitraire et quasi-royal, mais aussi l’offre d’un pouvoir face à la demande d’administrés bien choisis (et bien votants).

 

Chacun sait que la mafia fonctionne sur le même modèle que la société féodale. Non, pas une « société », mais une caste dominante, retranchée du commun des mortels, grâce au temps qu'on leur a laissé pour s'installer et s'anoblir, jusqu'à ce que tout le monde trouve naturel qu'il fassent partie du paysage. Les beaux messieurs qui nous gouvernent auront beau crier que ce genre de propos équivaut au « tous pourris » qui « fait le lit du Front National », il n’en reste pas moins des analogies plus que troublantes : révélatrices. C'est eux et personne d'autre qui font le lit du Front National.

 

Pour avoir le Sens de l’Etat, il faut avoir la volonté (l'humilité) de servir avant de se servir. Impossible en France, où faire de la politique, c’est avoir choisi de faire carrière dans une des seules filières professionnelles qui restent encore prometteuses : on en attend les retombées les plus favorables. Où la politique est un moyen pour les ambitieux qui acceptent de faire la courte échelle aux ambitieux-et-demi, d'accéder à des postes de demi-pouvoir, en récompense des services rendus. Cela produit une conception quasi-dynastique de la fonction politique (« Plus tard, petit, tout ça sera à toi. » disent les Parrains dans les films). Cela donne cette affirmation – honteuse dans la bouche d’un démocrate, pour peu qu’on réfléchisse – souvent répétée, comme quoi « la politique, c’est un métier ». CHEVAL 10.jpg

 

Non, monsieur Gérard Larcher, la politique n’est pas un métier. Je pense à cet homme visiblement trop bien nourri parce que je l’ai entendu l'autre jour se vanter d’avoir été maire de Rambouillet pendant trente et un ans, et puis sénateur, et puis ministre, et puis quoi encore ? Pourquoi pas président du Sénat, tant qu'on y est ? Trente et un ans ! Il est donc irremplaçable, cet homme-là ? Qu'allons-nous devenir quand il aura disparu ? Cela s’appelle « faire carrière ». En s’efforçant de devenir inamovible. En se créant autant de clients qu'on s'en est fait l'obligé. Serge Dassault est un idiot, à se faire prendre la main dans le sac des billets qu'ils distribue pour acheter les voix : il y a des façons tellement plus admises et officielles (plus invisibles) de procéder !

 

Pourquoi croyez-vous que la classe politique française est celle qui, dans les pays avancés ou comparables, est celle qui se renouvelle le moins ? La classe politique française est l’une des plus fermées au monde. Et ces gens-là osent dénoncer des François Bozizé (Centrafrique, 10 ans), des Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire, 10 ans) et des Blaise Compaoré (Burkina Faso, 27 ans, mais il y a pire : Bongo, 52 ans de « présidence »; Sassou Nguesso, 40 ans; Eyadema, 38 ans; Mugabe, 37 ans ...) parce qu’ils se sont éternisés au pouvoir ! C’est prendre les gens pour des billes.

 

En France aussi, on voit les mêmes trombines depuis des dizaines d'années. Rien que ça, ça devrait affoler les Français républicains. Pourquoi n'avons-nous pas des hommes politiques pour occuper un poste à responsabilité pendant un temps, et pour retourner dans l'obscurité de l'anonymat ensuite ? Lequel d'entre eux a le sens du devoir ? C'est qu'en France, le pouvoir est une drogue dure. J’ai bien dit le pouvoir et pas l’autorité.

 

Théorème : Un homme a de l’autorité quand il est capable d’amener à agir, pour une cause dont ils n’espèrent rien pour eux-mêmes en retour, des gens qu’il ne connaît pas, et qui ne lui doivent rien. 

 

Ah mais, dira-t-on, personne n’a forcé les électeurs à les élire, ces cumulards, ces députés-maires, ces sénateurs-maires-présidents de communautés, urbaines ou autres (mais non, qu'allez-vous penser, je ne vise pas monsieur Gérard Collomb en particulier). Je n’en démords pas : il n’est pas normal de passer sa vie dans la politique, comme l’a fait, par exemple, Jacques Chirac, qui a toujours été nourri et logé aux frais de la République. Oui, la République est vraiment bonne fille avec ce genre d’inamovibles. Ce n’est pas pour rien que les manifestants, après le 21 avril 2002, portaient des pancartes « L’escroc [Chirac] plutôt que le facho ! ». Quel choix terrible, quand j’y repense ! Qu’est-ce que c’est devenu, la France, pour être tombée dans le bas niveau de ce caniveau ?CHEVAL 11.jpg

 

La sinistre farce du cumul des mandats (les simultanés et les successifs) est la clé de voûte du système, une clé qui verrouille aussi les portes d’accès au pouvoir en ne délivrant de laissez-passer qu’à un cheptel soigneusement sélectionné. C’est là que commence la société féodale d’aujourd’hui. Qui a dit : « Il ne faut jamais donner le pouvoir à quelqu’un qui l’a désiré » ? Plus quelqu’un désire le pouvoir, plus il faudrait le lui refuser. Sarkozy est à cet égard une caricature.

 

Alors, le féodal ? me somme-t-on d'expliquer. Voici.

 

Le jeune ambitieux, brillant et prometteur élément frais émoulu de quelque Grande Institution de Formation, « prête allégeance » au seigneur installé sur un « fief », dont il espère, après en avoir reçu l’onction, recueillir plus tard la succession (« Plus tard, petit, … » etc.). Le dit seigneur, après avoir fait baiser ses mains et son anneau, pratique alors la cérémonie de l’ « adoubement », pour signifier qu’il accueille avec bienveillance les protestations de fidélité et d'obéissance du nouveau chevalier.

 

A noter que ce langage hérité de la société médiévale ne semble choquer personne, puisque la profession journalistique en utilise la terminologie (fief, adouber, allégeance, loyauté, …) à tout va et sans distance critique. Il n’y a pas de hasard, et le choix des métaphores est en soi révélateur. On ne peut douter que les journalistes en question utilisent ces mots à bon escient, ayant sûrement sans cesse à l’esprit ce mot d’Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Le journaliste dit forcément la vérité, n’est-ce pas.

 

Tout ça pour dire que si je regarde les pratiques des hommes politiques, mais aussi celles des organisations structurées auxquelles ils ont « prêté allégeance », c'est-à-dire les partis politiques, j’ai aussitôt envie de devenir apolitique, asocialique, aboulique, ataxique, apraxique, alalique, approximatique, aberrantique, abracadabrantique, extravagantique et que sais-je encore. De me retirer du jeu, si vous préférez. Quand le jeu est répugnant, je me dis que c’est la seule issue.

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C'est sans doute un tort, mais.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

vendredi, 04 juillet 2014

LES FEMMES FRIGIDES

Celui [le mystère] des « femmes frigides » n’est pas moins ténébreux. Je n’ai jamais su exactement ce que c’était qu’une « femme frigide ». C’est un vocable énigmatique qui me fait à peu près le même effet  que les mots « verdure » ou « arthritisme » lorsque j’avais quatre ou cinq ans. Les médecins savent ces choses savantes, les grandes personnes. De tout façon, la presse signale un « mystère de la femme frigide ». Et elle a bien raison ; car c’est un phénomène d’un caractère si saisonnier qu’on ne parvient pas à s’expliquer la chose ; c’est un mystère intermittent : tantôt il n’y a pas de femme frigide, et par conséquent pas de mystère, tantôt les journaux en sont pleins. Surtout quand ils manquent de Spoutniks ou de « conférence au sommet », ou quand Joanovici ne part pas pour la Suisse ; ce ne sont plus que photos de femmes frigides, graphiques, diagrammes, toutes les femmes sont frigides ; d’ailleurs, sur les photos, on ne s’en rendrait pas compte, elles n’ont pas l’air de délinquantes, elles ressemblent à toutes les autres, on dirait des femmes non frigides ; il paraît qu’elles le sont quand même ; c’est ce qui prouve bien qu’on est en plein mystère. Mais ce que je préfère ce sont les coupes de femmes frigides. Au trait blanc sur fond noir, avec des pointillés. C’est très intéressant ; ça fait très scientifique. On se sent en plein dans le vrai de la chose, la vraie médecine, la vraie physiologie. On se sent pénétré par la science ; malgré soi. On n’y comprend rien ; et puis on n’a pas le temps de tout lire ; et c’est affreusement ennuyeux (il ne faut pas lire), mais on voit les schémas. Et alors on sent qu’on apprend. Quoi ? On ne sait pas. Mais enfin on apprend. A l’état pur. Sans aucun objet. Comment dire ? C’est un état d’âme : l’état d’âme d’un homme qui s’instruit. On s’instruit jusqu’aux yeux. J’aime bien les femmes frigides.

 

*****

 

Ben voilà. Je sais, j’aurais dû mettre des guillemets et tout écrire en italiques. Ces considérations datent de 1958. On les trouve dans le numéro de mai de la NRF.

 

Les vrais amateurs ont reconnu depuis le début qu’elles ne peuvent avoir été signées que par Alexandre Vialatte. Cette chronique a été recueillie par Ferny Besson dans Profitons de l'ornithorynque, éditions Julliard, 1991. Qui me rendra Antiquité du grand chosier, que j'eus la faiblesse de lui prêter, sans doute un jour de beuverie excessive ?

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******

Ainsi, on apprend le retour du petit fouteur de merde en chef monté sur talonnettes. Je ne  veux plus écrire son nom ni publier l'effigie de sa trombine. Le chef de file de ceux qui veulent foutre par terre l'institution judiciaire quand celle-ci ne se prosterne pas devant eux : les gorets hurlent qu'on les égorge, avant d'avoir senti le fil de la lame. Le chef de file des malfrats qui ne conçoivent les institutions de la République qu'au service de leurs intérêts personnels. La politique réduite au coup de menton. La politique réduite à la promotion narcissique de quelque Nabot-Léon qui a le culot monstre de se prendre pour un homme d'Etat et qui, dans la foulée, accuse des magistrats de n'obéir qu'à des besoins de vindicte personnelle quand ils ont l'audace ahurissante de s'en prendre à son auguste personne. Faut-il que les Français soient nuls à chier pour avoir été neuf millions à gober avidement à la télé les rodomontades, les bravades et les mensonges de ce jean-foutre ! Qui aurait dit que la France s'apprêtait à retomber de Charybde (le mou du bulbe qui nous gouverne) en Scylla (l'agité du bocal, qui se rêve de nouveau en calife à la place du calife) ?

Que préférez-vous, du mou du bulbe ou de l'agité du bocal ? 

Mais qui, maintenant, pour nous préserver du pire ? On va faire comme Diogène, une lanterne à la main en plein jour : « Je cherche un homme ».

mardi, 18 mars 2014

POLITIQUES EN DECOMPOSITION

LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE EN ETAT DE DECOMPOSITION AVANCEE

 

 

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VUE PLONGEANTE, PRISE SUR LE VIF, SUR LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE

 

Je sais que je ne suis pas le seul à penser ce que j’écrivais hier sur l’invraisemblable médiocrité crasse de tout le personnel que les Français ont la veulerie d’accepter pour les gouverner. Le plus étonnant dans l’affaire, c’est que, dans la presque totalité des cas, il s’agit d’une masse de « premiers de la classe », c’est-à-dire de gens supposés très intelligents, loin au-dessus de la moyenne.

 

Paradoxe : comment ces brillants sujets passés par les plus grandes écoles peuvent-ils sans en éprouver la moindre honte se comporter aussi minablement ? Mystère. Ou plutôt non : s’ils brillent, c’est exclusivement pour leur propre compte. Quelqu’un peut-il me citer un seul de ces sinistres individus qui soit capable de penser à autre chose qu’à lui-même, à sa longue carrière, à son cumul des mandats ? De toute façon, s’il y en avait un seul, les requins de la chose auraient tôt fait de s’entendre pour l’éliminer.

 

Ceux qui font exception à la loi de « premier de la classe » (du genre de Rachida Dati ou Nicolas Sarkozy, je prends au hasard) sont dotés de canines d’une taille exceptionnelle, montées sur des mâchoires d’une puissance exceptionnelle et, à force de frapper aux grandes portes quand ils sont jeunes et de servir de paillasson ou de poupée gonflable aux puissants du moment, ces carnassiers se font peu à peu une place au milieu des autres fauves. En passant, ils collectionnent les fiches d’informations glanées à droite et à gauche, déposées dans des coffres très sûrs pour le jour où leur tour sera venu.

 

Je disais que je ne suis pas le seul à penser ça. Des gens très bien (beaucoup mieux placés que moi pour observer les choses et les gens), du haut de l’autorité qu’ils ont acquise dans des travaux intelligents et opiniâtres, font le même diagnostic, avec des arguments autrement peaufinés que les miens.

 

Prenez Yves Michaud. Il est philosophe. J’avais lu son Chirac dans le texte (2004), sous-titré « la parole et l’impuissance ». Même si son livre n'a servi à rien, il tapait très juste et très fort sur l’imposture de ce prestidigitateur qui recrutait ses affidés à coups de billets de banque et qui montra à son successeur qu’on peut faire subir à la vérité des mots les pires tortures et que plus un mensonge est énorme, plus il a de chances de passer comme une lettre à la poste. Cela n'a pas empêché les Français de lui donner en 2002, avec 82 % des voix, une victoire « démocratique » digne de tyrans aussi reconnus que Brejnev, Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi. Cela en dit long sur l'état moral et intellectuel d'une population hypnotisée et anesthésiée par une propagande, pour le coup, aussi carrément « décomplexée » que massive.

 

Là c’est juste un article de journal qu’Yves Michaud propose aux lecteurs du Monde. Le titre me semble hautement recommandable : « Le trafic d’influence est devenu l’instrument du pouvoir contemporain ». Il figure dans un dossier intéressant (une vraie double page !), si l’on excepte le « Notre parti doit repenser son éthique », fastidieuse langue de bois récitée par les plumes de trois secrétaires nationaux de l’UMP. Normal : pour défendre la boutique, les épiciers montent au créneau, du moins si ça ne mange pas de pain et à condition qu'il n'y ait pas trop de risques.

 

Heureusement, lui faisant face, « Un délitement de l’UMP » de Florence Haegel a relativisé par avance la minable portée des stéréotypes minablement exposés par le trio grotesque. Deux autres articles tiennent compagnie à celui d’Yves Michaud : « Du scandale comme arme politique » d’Alain Garrigou, et « La pathologie du secret » d’Eric Alt (pour l’association Anticor). Mais je passe sur les comparses (intéressants tout de même, ce qui fait quatre sur cinq) pour m’intéresser au protagoniste.

 

Yves Michaud élargit le champ en même temps que la profondeur de champ de sa réflexion, en ne se limitant pas à un seul individu, ni à l’analyse d’un seul discours. Il dénonce un système. Or, quand quelque chose « fait système », c’est que ce quelque chose est le principe premier, le noyau autour duquel s’organise un univers (cf. Le Système technicien de Jacques Ellul).

 

Le premier paragraphe annonce la couleur, en faisant apparaître les noms bien connus de Sarkozy, Buisson, Copé, Tapie, Guéant, puis encore Copé et Sarkozy, puis Cahuzac, Guérini, Kucheida, DSK. Avec des points de suspension en fin de liste, pour que personne ne puisse imaginer qu’elle puisse être close. Sans doute.

 

Que dénonce Yves Michaud ? Eh bien rien de nouveau, rien que du bien connu. Un peu le « mélange des genres », mais c’est l’époque qui veut ça (vous savez, le « genre ») : quand un directeur de journal mange régulièrement à la même table qu’un capitaine d’industrie et qu’un député (ou qu’un président de la Chambre), surtout s’il s’y ajoute deux ou trois hauts fonctionnaires, cela confine au jeu du « chamboule tout » : on pratique à tout va le jeu du réseau d’influence et de la solidarité mutuelle. On abat les frontières entre les fonctions en se rendant de petits services et de grandes amabilités. Rien ne peut arriver : on est entre mafias. La connivence règne.

 

Car la clé d’inspiration de l’article me semble être la phrase : « Résultat : il est difficile de tracer une frontière entre trafic d’influence, accomplissement de promesses électorales catégorielles [mariage homosexuel ?], renvois d’ascenseurs et lobbying ». Le mot « corruption » est beaucoup trop banalisé aujourd’hui, et c’est sans doute parce que le phénomène s’est lui-même banalisé et généralisé. L’expression « trafic d’influence », quoique moins chatoyante, est en même temps plus précise, bien que signifiant strictement une tout aussi grande turpitude.

 

Le diagnostic global d’Yves Michaud est impitoyable et se résume dans cette phrase : « La démocratie est l’apparence, l’oligarchie l’effectivité ». Va pour « effectivité ». Il dénonce l’action des « intermédiaires », des « conseillers de l’ombre », des « amis qui servent de prête-noms », et même des avocats, le drôle ! Avocats dont il dit que « la profession est loin d’être aussi blanche qu’elle le prétend en brandissant ses droits à la confidentialité ». Certaines choses font du bien quand on les entend (façon de parler).

 

Quelqu’un qui se drape dans sa dignité offensée et son honneur humilié quand il est attaqué me semble désormais suspect du seul fait qu’il se drape. C’est dire la déconfiture des points de repère et de la possibilité d’accorder sa confiance. Celui qui se drape, il attend qu'on lui envoie les preuves, qui sont plus facile à évoquer qu'à trouver.

 

Ce qu’Yves Michaud pointe, c’est les soupçons mais aussi le désarroi des juges chargés de ce genre d’affaire. On les comprend : il est tellement difficile d’établir la preuve des faits que l’on comprendrait qu’ils finissent par se décourager : « subtilité des montages », « omerta », « ingéniosité procédurière des avocats » se tiennent les coudes quand les puissants ont la maladresse ou la malchance de se voir mis en cause.

 

Bon, je vais m’arrêter là. Le reste est à lire dans Le Monde daté du 14 mars. Impérativement. C’est la confirmation d’un diagnostic de grosse vérole posé par quelqu’un qui, à ce que je sache, n’est pas partie prenante dans les « affaires ». L'expression « TOUS POURRIS » n'a jamais été autant d'actualité, quoi qu'en pense la cohorte de tous ceux qui ne veulent pas « pratiquer d'amalgame » et « ne pas mettre tout le monde dans le même sac », pour « ne surtout pas faire le jeu du Front National ». Désolé, quand quelque chose « fait système » et que ce quelque chose est dans un tel état de décomposition, je dis que les carottes sont cuites et que c'est tout le système qui est à jeter à la poubelle.

 

Si tout ça n'est pas répugnant, c'est que c'est abject. Ou fétide. ou immonde. J'accepte même infâme.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

jeudi, 27 février 2014

CHANTONS SUR LES CHARNIERS

BIGUINE A BANGUI, BIGUINE A BANGKOK

 

Aujourd’hui on se détend un peu. C’est l’actualité des événements qui se produisent dans le monde qui m’a fait penser à Charles Trenet et à sa chanson « Biguine à Bango ! » (cliquer pour visionner). Oh, la chanson est peu connue, certes, mais elle me fait irrésistiblement penser à ce qui se passe dans les capitales de deux pays : la Thaïlande et la Centrafrique.

 

En Thaïlande, une partie de la population en a assez d’être gouvernée par des gens appartenant à une élite corrompue jusqu’au trognon, et pour le faire savoir, elle est descendue dans la rue, au risque de se faire tirer dessus par les militaires de Yingluck Shinawatra, la sœur du nommé Thaksin, réfugié à l’étranger pour ne pas être coffré comme un vulgaire malfaiteur, pour corruption éhontée. 

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Tiens, au fait, est-ce que ce n’est pas le motif qui a poussé une bonne partie de la population ukrainienne à occuper depuis trois mois la place Maïdan ? Remarquez que, pas très loin de là, j’ai lu quelque part que certains Russes reprochent (en parlant assez bas pour ne pas être entendus de l’intéressé) à Vladimir Poutine d’avoir amassé depuis qu’il est au pouvoir une fortune aux dimensions inimaginables. Il posséderait ainsi plus de quarante résidences luxueuses. Il m'arrive de me demander ce que je ferais de quarante résidences, si j'étais dictateur. Passons.

 

Remarquez que les Tunisiens n’ont pas foutu dehors Ben Ali pour une raison différente, et que la première visite qu’ils ont faite dans le palais du dictateur leur a autant coupé le souffle qu’aux Ukrainiens celle que ceux-ci ont organisée dans l’invraisemblable propriété qu’occupait Ianoukovitch jusqu’à son départ. Et j’imagine que si les Egyptiens avaient pu visiter la propriété de Moubarak, ç’aurait été pareil : du marbre et de l'or. Il paraît même que chez Ben Ali, il y avait dans certaines pièces des murs de liasses de billets (je le tiens d'une bonne source, mais allez savoir).

 

Et peut-être un jour prochain ne sera-t-il plus permis aux Africains, les potentats Obiang, Sassou-Nguesso et autres Bongo de réinvestir dans la pierre et le foncier français (l'affaire des « biens mal acquis ») les sommes colossales qu’ils ont piquées dans les caisses de leurs Etats, sans parler des subventions accordées par la « communauté internationale » au titre de « l’aide au développement » (laissez-moi pouffer) qu’ils ont détournées à leur profit et planquées en Suisse, à Singapour ou aux Îles Vierges britanniques.

 

Vous en voulez encore ? Eh bien voyons du côté d'Ankara et d'Istamboul, et des islamistes de l'AKP dirigés par l'islamiste « conservateur modéré » (!) Redjep Tayip Erdowan (en phonétique). Un bon musulman, c'est certain, qui se garde de l'esprit de lucre comme de la peste. Tout faux ! Pris les doigts dans le cambouis de l'argent sale, le bon musulman !

 

Mais peut-être – espérons-le – qu’il n’est pas obligatoire dans tous les pays du monde que ce soient les bandits, gangsters et autres mafias qui arrivent au pouvoir.

 

Cela reste une question malgré tout, par exemple après lecture du copieux dossier paru dans Le Monde récemment au sujet des fortunes faramineuses accumulées par ce que le journal appelle les « princes rouges » et leurs héritiers. Je parle de la Chine, évidemment. N’est-ce pas le fils de l’un d’eux dont on a retrouvé les restes dans les débris fumants d’une Ferrari dernier cri ?

 

Il ne faut donc pas généraliser. On ne peut imaginer – je parle au hasard – que de tels abus puissent arriver dans notre beau pays de France. Jamais de la vie, voyons. Nous avons les capitaines de pédalo les plus intègres de la planète, tout le monde le sait et personne n’oserait contester cette vérité. Et dire que j’annonçais un moment de détente en commençant. Moralité, si l’on va où l’on a décidé d’aller, ce n’est pas toujours sans sinuosités et méandres. Bon, revenons à nos roustons.

A MANIF BANGUI.jpg

Après la Thaïlande, si nous portons nos regards sur la Centrafrique, que voyons-nous, devant nos yeux ébaubis ? Après le pillage et le meurtre généralisés commis par les milices de la coalition nommée « Séléka », juste retour des choses, c’est maintenant aux milices nommées « anti-balaka » de se dire qu’il est temps de faire couler le sang. Ce n’est qu’une habitude à prendre, comme on peut lire dans l’impressionnante trilogie écrite par Jean Hatzfeld sur la tragédie rwandaise (commencer par l’absolument indispensable Une Saison de machettes).

 

C’est au détour d’amusements aussi simples que ceux fournis par ces informations que la loupiote d’une chanson de Charles Trénet se met à clignoter dans ma tête. Cette chanson, peu connue, je l’ai dit, s’intitule « Biguine à Bango ». Elle dit : « Connaissez-vous la Martinique ? Connais-tu là-bas le Bango ?… ». Voilà, c’est tout. Quoi, ça ne vous suffit pas ? He bien si. Remplacez « Bango » par « Bangui ».

 

Vous pouvez aussi remplacer « Bango » par « Bangkok ». Et vous comprenez pourquoi j’ai parlé de l’actualité en Thaïlande et en Centrafrique. Comment, je ne suis pas très sérieux ? Mais certainement, et non seulement je le reconnais, mais je le revendique haut et fort : il ne faut pas être sérieux sur les choses sérieuses, pas plus qu’il ne faut prendre à la légère les choses légères.

 

Que voulez-vous faire d’autre que du mauvais esprit, au spectacle des horreurs qui se commettent un peu partout dans le monde, et qui constituent le fonds de commerce de tous les médias d’information.

 

En me mettant à fredonner : « Woho ! Woho ! Biguine à Bangui ! » ou « Woho ! Woho ! Biguine à Bangkok ! », j’exorcise en quelque sorte un démon, celui qui, autrement, me laisserait tétanisé d’horreur. On me parlera de dérision, de manque de compassion, et ce ne sera pas complètement faux.

 

Mais je demande qu’on laisse ma compassion un peu tranquille de temps en temps. Ma compassion, si c’était une personne, elle serait classée parmi les grands brûlés, traitée en grand blessé, hospitalisée vite fait dans un service d’urgence, et le monde cesserait de la harceler pour lui laisser le temps de se remettre de tous ses traumatismes et de toutes ses blessures.

 

Ma compassion pour les misères du monde, elle n’en peut plus. Epuisée d’avoir été sollicitée sur tous les fronts des petites et des grandes tragédies qui ensanglantent les contrées émergées de la planète.

 

La compassion, ça suffit ! C'est juste pour ça que je fais semblant de rire ! Parce que, finalement, ça soulage.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

vendredi, 21 juin 2013

BERNARD TAPIE LE CROCROCRO !

 

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BAUERNMÄDCHEN (JEUNES PAYSANNES), PAR AUGUST SANDER

 

***

Tout le monde connaît par cœur cette chanson enfantine, ou tout au moins le refrain :

 

« Ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles,

Sur les bords du Nil ils sont partis, n’en parlons plus ! » (bis).

 

Je propose de réécrire les paroles pour les faire coller à l’actualité récente. Cela pourrait donner quelque chose comme :

 

« Ah les socialo, les socialo, les socialistes,

Dans la pourriture ils sont tombés, n’en parlons plus ! » (bis).

 

Mais comme, dans la boutique en face, il n’y en a pas un pour racheter l’autre non plus, je propose la version suivante :

 

« Ah les sarkoko, les sarkoko, les sarkozystes,

Dans la corruption ils sont tombés, n’en parlons plus ! » (bis).

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MANCHETTE DU CANARD ENCHAÎNÉ DU 19 JUIN

C’est vrai ça, ils se tiennent par la barbichette. Ecoutez le monologue intérieur de François Hollande, j’y étais, j’aime vivre dangereusement : « Ah tu m’as fait virer Cahuzac ! Eh bien ça ne va pas se passer comme ça ! Tu vas voir comment je vais te l’essorer, ton Tapie ! C’est bien le diable si, entre la Bettencourt et le Tapie, je peux pas le flinguer une bonne fois, le Sarkozy ! Au moins, ça déblaiera le terrain pour 2017 ! Le Fillon ou le Copé, j’en croque un à tous les petits déjeuners, alors ! Et si quelques seconds couteaux prennent des balles perdues, elles ne seront pas perdues pour tout le monde ». Tel que, texto, juré, craché ! J’y étais, dans la matière G. à François H. Et je peux en témoigner : elle est vraiment très grise. Dire que ça a fait HEC et l'ENA ! Plus Sciences-Po pour faire bon poids. C'est bien la peine.

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LE CANARD ENCHAÎNÉ DU 19 JUIN 2013, 6 ANS APRES LE 7 MAI 2007

(ça reste un peu déchiffrable; ça commence par :"Le petit est élu. Je suis sauvé dans Adidas, maintenant le pognon va couler", paroles de BT prononcées le 7 mai 2007 - tiens tiens !?)

Je ne vais pas me donner la peine de commenter Tapie, pour la raison qu’il fait partie de cette catégorie dont je raffole : les preneurs de balles perdues. On dit bien qu’il y a des coups de pied au fondement du derche du croupion de l'arrière-train qui se perdent ! Le cul des salopards finis est un cul comme les autres. Il défèque sa merde tous les jours, comme tout le monde. Mais la merde, cette fois et pour le coup, est vraiment trop grosse. Et elle pue.

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UNE ASSEZ BONNE SYNTHÈSE DE LA QUESTION, PAR CABU

Qu’est-ce qu’ils attendent, les petits Marseillais shootés à la kalachnikov, plutôt que de gaspiller des balles ou du bon combustible fossile plein de CO² pour des lampistes de banlieue, tout ça parce qu’ils se sont trompés dans leurs additions et leurs soustractions au moment du partage du butin ? Ils ne pourraient pas apprendre à « rectifier le tir » (le verbe étant à comprendre comme dans : « Le vieux Nanar, il s'est fait rectifier ») ? Pour une fois, le vulgum pecus (alias la « foule des anonymes ») aurait l’impression qu’il y a parfois un semblant de justice ou de providence en ce bas monde. Pour un peu, sait-on jamais, le vulgum pecus se remettrait à croire en Dieu. Mais ce n'est pas gagné d'avance.

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De l’affaire Tapie-Sarkozy, je retiendrai surtout l’énormité de la ficelle qui a abouti à l’énormité de cette filouterie, mais j’y ajouterai l’énormité des calembredaines balancées à la télé par Tapie en personne, sur l’air de : « s’il y a du louche, j’annule tout » (ce qu’il serait bien en peine de faire, même s’il était sincère), alors que j’aurais bien aimé l’entendre dire : « s’il y a du louche, je rends l’argent », mais pas fou, le Nanar.

 

Il ne rendra pas l’argent, ou alors il faudra lui mettre la corde au cou ou le pistolet sur la tempe, avec quelque chose d'ogival et blindé entre les deux yeux (je trouve que le 11,43 conviendrait assez bien : c'est le calibre préféré du "milieu"). Oui je sais, avoir la tempe entre les deux yeux, c'est plutôt rare. Mais Tapie a montré de quelles prouesses il était capable : j'essaie de hisser mon imagination à la hauteur de l'enflure.

 

C’est bien connu, les plus grosses fadaises passent comme des lettres à la poste quand elles sont prononcées avec le monstre de culot dont est capable l’ancien tricheur (OM-VA), l’ancien condamné, l’ancien détenu. Posséder à ce point l’art de la démesure dans le mensonge a quelque chose de stupéfiant. Autre point proprement stupéfiant : comment se fait-il que tant de gens encore aujourd'hui lui veulent du bien, à Tapie ? Qui comprend ça me l'explique, merci d'avance.

 

Je me dis aussi que si le « journaliste » qui interroge BT avait un peu potassé son dossier, Tapie serait depuis longtemps dans les oubliettes. Mais quels journalistes ont aujourd’hui les bras, les couilles et le culot d’affronter des chefs de gangs adoubés au sommet de l’Etat ? Ils tremblent pour leurs abattis ou quoi ? Ah oui, c'est vrai, il faut encore croûter demain... Soit.

 

Car mine de rien, ça jette une lumière intéressante sur la profondeur pornographique du machiavélisme latrinier d’un François Mitterrand, sans lequel ce grossier menteur de Nanar (initiales BT ; au passage BT est le nom d’un célèbre et délétère maïs OGM, parce que les plantes aussi sont capables de mentir, y a pas de raison) serait encore en train de vendre des cacahuètes, des lacets et des salades sur les marchés.

 

Après tout, Mitterrand a réussi à mettre sur orbite deux sacrées  perdrix dans le ciel politique français : en plus de Bernard Tapie, il ne faut pas oublier en effet un certain Jean-Marie Le Pen. Dommage que la chasse de ces gibiers soit interdite. Nous serions nombreux sans doute à avoir envie de tenir le fusil du père de Marcel dans La Gloire de mon père. Cela ne vous dirait pas, vous, un beau doublé de ces bartavelles-là ? On pourrait même les manger, après avoir retiré les dents en or. Cela renouvellerait de façon intéressante l'idée du banquet républicain. Comme dans Astérix et les Normands, on trinquerait avec les crânes. Voilà une idée qu'elle est bonne !

 

Finalement, « Sur les bords du Nil ils sont partis », c'est une vieille rengaine. Et « n'en parlons plus », un rêve qui n'est pas près de se réaliser. Nous sommes pris entre un passé trop lointain et un avenir trop improbable : les temps sont durs.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

dimanche, 21 avril 2013

QUE FAIRE AVEC LE MAL ? (2)

 

COLOMBE.jpg

SPECTACULAIRE ENVOL VERS LA LUMIERE DU SYMBOLE DE FRANÇOIS HOLLANDE ET DE TOUT LE PARTI SOCIALISTE DANS LES SONDAGES

APRES LE "CHOC DE MORALISATION"

ET LA CONFESSION DE JERÔME CAHUZAC

(car nous parlerons aujourd'hui de la confession, mes bien chers frères)

***

Je lançais donc un cri d’alarme : le Mal est désormais parmi nous, et ses racines inextricablement et durablement enchevêtrées s’enfoncent dans notre sol et étendent leur rhizome. La végétation qui émerge de ce sol où le Mal se mélange au Bien est désormais impure, et c’est son air que nous respirons, et ce sont ses pousses que nous trouvons dans nos assiettes.

 

Si nous étions en terre d’Islam, quel bonheur serait le nôtre ! D’une simplicité angélique. D’un côté le Coran, de l’autre le Sheitan (Satan). L'âme du musulman peut dormir sur ses deux oreilles, en paix avec elle-même. 

 

Au moins là, le Mal, il est nommé, et l’on se donne les moyens de le chasser, à coups d’exorcismes et de bûchers purificateurs. A coups de confession, aussi : on ne se doute pas du bienfait qu’a fait à l’humanité souffrante l’invention de la notion de péché, et du bienfait qui allait avec, quand le pégreleux en robe noire, derrière sa grille en bois, vous soufflait dans le nez, en même temps que son haleine fétide chargée d'ail et de molaires pourries, là-bas dans le fond, l'absolution rédemptrice : « Ego te absolvo ! Mon fils, vous direz trois Pater et deux Ave. Allez en paix ! ».

 

On repartait le cœur léger et l’âme guillerette, prêt (et autorisé) à recommencer. L’invention du péché, celle du Manuel du confesseur, celle de l’absolution furent des bouées de sauvetage lancées à l’humanité (au moins l'occidentale chrétienne), auxquelles celle-ci s’est accrochée avec succès pendant combien de siècles ?

 

La confession et le péché, l’aveu, l’absolution et la rémission, quel merveilleux moyen de se débarrasser  du Mal ! On l’expulsait hors de soi jusqu’à la prochaine fois. C’est sûr, il y avait une prochaine fois, aujourd’hui, un bon commercial dirait que c’est un « marché captif » : le client ne peut pas vous échapper. Il reviendra forcément. Même que l’homme en noir pouvait en rajouter dans la culpabilité : « Depuis combien de temps, mon enfant, n’êtes-vous pas venu ? ».

 

La civilisation qui a inventé la responsabilité personnelle, qui n’est finalement que la rançon de la liberté individuelle, a inventé dans la foulée le moyen souverain de résoudre en permanence le conflit entre la conscience et le monde (enfin, disons les actes commis dans le monde), entre la conscience et les autres.

 

J’ouvre une parenthèse. Pour être honnête, il faudrait dire que les curés sont allés très loin avec l’acte de contrition : « J’ai péché par pensée, par action et par omission ». La totale ! Quoi que tu fasses ou ne fasses pas, impossible d’échapper ! Que des moyens infaillibles mis au point pour, en accumulant les peccadilles journalières, se retrouver chargé de noirceurs et retrouver fissa le chemin du confessionnal. Je ferme la parenthèse.

 

Donc, carrément impossible de se coucher le cœur en paix : tout le monde a forcément, tous les soirs avant de s’endormir, quelque chose à se reprocher, ou quelque motif de s’en vouloir dans tout ce qu’il a pensé, dit, fait ou pas fait. C’est normal : le monde produit du Mal sans jamais s’épuiser, à jet continu. Le commercial en soutane n’a pas à bouger de sa chaise : le pénitent s’avance vers lui, à genoux, en se frappant du poing la poitrine : « Mea maxima culpa ».

 

C’était le bon temps où l’homme, ayant vaqué à ses occupations pendant la journée, faisait un détour par le confessionnal, rentrait chez lui et dormait du sommeil du Juste et l'âme en paix - non sans avoir au préalable dûment honoré bobonne de sa petite besogne repopulatrice. Le monde était bien organisé. Au moins dans les têtes.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

mercredi, 10 avril 2013

LE CAS HUSAK

 

19 ANENCEPHALIE.jpg

CAS REMARQUABLE D'ANENCEPHALIE CHEZ UN SUJET FEMININ

 

***

Tout le monde a oublié le nom de GUSTAV HUSAK, ancien dignitaire du communisme tchécoslovaque. Heureusement que je suis là. C'était effectivement un cas : le bien nommé « Cas Husak » (ne pas confondre avec "cosaque"). D’abordHUSAK GUSTAV.jpg considéré comme un « modéré », il finit, après la fin du « printemps de Prague » et du pauvre Alexandre Dubcek, par s’aligner purement et simplement sur la rigidité intransigeante (et agonisante) de l’Union Soviétique. La poubelle de l’Histoire a refermé sur lui son couvercle magnanime.

 

Disons-le tout de suite : il n’est pas resté sans descendance. Le « Cas Husak » a proliféré après la chute du mur et la fin du communisme, deux événements qui ont offert sur un plateau, aux dignitaires méritants et ingénieux du système finissant, des moyens pour une réhabilitation fulgurante, en même temps que pour une promotion digne d’un coup d’Etat tribal en Afrique de l’Ouest. Sans parler du compte dans une banque des Îles Vierges britanniques (ou à Singapour, je ne sais plus).

 

Bon, j’arrête avec le gag épais (mais rappelons-nous celui de Gotlib : « Le gars GH' est formidable, et il fait rire tout le monde»).

GARS GH 3.jpg

Venons-en à Cahuzac. Vous avez noté que tout le PS, « Dans une ténébreuse et profonde unité » (sonnet des Correspondances, Ch. B.), a conspué le « mauvais socialiste », le « mouton noir », bref, l’exception exceptionnelle et unique :

 

« Comme un seul ils ont déclaré,

Sans vergogne,

Qu’on les avait déshonorés,

Déshonorés ».

 

Heureusement, Tonton Georges permet de faire face à toutes les situations. Merci, Tonton Georges.

 

Cahuzac est donc le seul pourri du Parti Socialiste. Le seul pourri ? On serait bien content de l’apprendre, si c’était vrai. Jean-Claude Guérini ? PS. Comment s’appelle-t-il, le trésorier de l’actuel président ? Augier, je crois. PS. Kucheida, qui passait au tribunal hier ? PS. Sylvie Andrieux à Marseille ? PS. Gérard Dalongeville, à Hénin-Beaumont ? PS. J’en oublie peut-être un certain nombre. Et même plusieurs. Pour ne pas dire quelques-uns.

 

Vous avez entendu le chœur des petits saints, dirigé par les vierges madones Caroline Fourest et Clémentine Autain, entonner le grand refrain du : « Crier "Tous pourris", c’est tout bénef pour le Front National ». D’autant plus que, c’est vrai, il est probable qu’il en reste, des gens honnêtes, dans le personnel politique. Oui, je me dis que ça doit pouvoir se trouver. Peut-être bien. Ce n’est pas complètement impossible.

 

Certains se souviendront cependant que, dès 1948, Gilbert Cesbron, dans Notre Prison est un royaume, mettait dans la bouche de ses lycéens impertinents cet appel : « On demande un député honnête ! » (ils jettent le trouble dans une réunion politique).

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Tiens, prenez Gérard Filoche, celui qui « pète un câble » chez Michel Field. Indigné, qu’il était, par Cahuzac ! Personnellement offensé. J’espère que vous avez été émus par ses sanglots en direct dans le micro et devant la caméra : un grand moment de vérité politique, vraiment ! Si ce n’est pas une preuve, ça ! Ah bon ? Ça non plus, vous n'y croyez pas ?

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Accessoirement, ce qui est rigolo, c’est que Pierre Moscovici a beau soutenir qu’il n’était au courant de rien, Laurent Fabius démentir qu’il détient un compte en Suisse, plus personne ne les croit. Et le « plus personne » a, somme toute, raison. Dans le peloton du Tour de France, les soupçons de dopage tombent aussi forcément sur « ceux qui marchent à l’eau claire » (il paraît qu'il y a encore des héroïques), et il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement : ils n’avaient qu’à pas être honnêtes.

 

Ou plutôt : ils n'avaient qu'à pas être là. Comment voulez-vous que le public fasse la différence ?

 

Je connais quelqu’un qui, à la fin de la guerre, pressenti pour la Légion d’Honneur, mais qui, ayant appris qu’un magouilleur de première, un de ceux qui ont retourné leur veste juste avant la limite, allait la recevoir en même temps que lui, redressa la tête, regarda bien en face la personne qui en parlait, et lui lâcha en pleine figure : « Si celui-ci est décoré, il faudrait que je sois fou pour l'accepter, la décoration ! Ce n'est même pas la peine d'en parler ! ». Ce qu’on appelle le sens de l’honneur.

 

Mais pour un qui l'a, le sens de l'honneur, combien iraient la chercher à plat ventre, la Légion d'Honneur ? Ce n'est sans doute pas du même "honneur" qu'il s'agit. De toute façon, si les vrais hommes "d'honneur" sont "légion", où est passé l'honneur ?

 

N’importe quel professeur vous le dira : dans n’importe quelle classe, un seul salopard à la grande gueule bien pendue, s’il s’y prend bien, suffit pour rendre tout un groupe d'élèves infernal et odieux. A-t-on pour autant déjà vu une telle classe faire la police dans ses rangs et mettre le trublion à la raison ? Non : ils la ferment. En politique, c’est pareil : si le soupçon met tout le monde « dans le même sac de nœuds de vipères lubriques », tous les « innocents » en puissance n’avaient qu’à pas être là. Ou faire la police dans leurs rangs.

 

Dans un groupe, la lâcheté, l’aveuglement, la complaisance ou l’incompétence des individus majoritaires face au salopard, ne sauraient tenir lieu d’absolution. Et c’est même le contraire, puisque ce sont autant de formes avérées de leur complicité. Qu'ils le veuillent ou non, ils y sont, dans le sac. Quelqu’un peut-il me dire la différence à faire entre cette passivité, même ignorante, et l’Omerta mafieuse ?

 

Messieurs, je ne vois plus qu'un moyen de vous dédouaner : cessez d'être complices, PARLEZ !

 

La conclusion logique du raisonnement est la suivante :

 

« Faites le ménage, ou alors : du balai ! ».

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

vendredi, 11 janvier 2013

"REPUBLIQUE IRREPROCHABLE", VOUS DITES ?

Pensée du jour :

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SIOUX OGLALA, par EDWARD S. CURTIS

 

« Les enfants n'avaient autrefois que des souvenirs mérovingiens ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

« République irréprochable », vous dites ? « Moi, président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes de télévision publiques, je laisserai ça à des instances indépendantes ». J’ai bien entendu ? Vous vous souvenez, j’espère. Alors là je dis bravo tant que vous voulez. C’est sûr, j’applaudis le candidat qui a le courage de proclamer la pureté de ses intentions. En rupture avec les manières du président sortant.

 

 

Oui, j’applaudis à deux mains (j’ai essayé avec une seule, mais ça marche moins bien) cette déclaration du candidat FRANÇOIS HOLLANDE, face à un NICOLAS SARKOZY légèrement surpris, voire tétanisé. Malheureusement, la pureté des intentions s’est cassé le nez sur la sordidité de la réalité. Et je l’entends, le refrain de la réalité :

 

« Parole, parole, parole, parole, parole,

Encore des paroles que tu sèmes au vent ».

 

Tout le monde connaît ces mots que DALIDA réplique à ALAIN DELON en train de lui jouer la grande scène du « retour de flamme ».

 

 

Le chef de bureau qui nous gouverne, quittant les mots et la propagande pour affronter la réalité, voici ce qu'il dit : « Moi, président de la République, je nomme mon pote OLIVIER SCHRAMECK président du CSA ». OLIVIER SCHRAMECK ? Mais si, rappelez-vous, le grand copain de LIONEL JOSPIN, son directeur de cabinet (1988-1991) quand il est ministre de l’éducation, son directeur de cabinet (1997-2002) quand il est premier ministre. Un grand serviteur de l’Etat, donc, OLIVIER SCHRAMECK.

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Cela méritait bien un sucre d’orge : « Qu’est-ce que tu dirais du CSA ? – Ben, à la rigueur et faute de mieux, tope là ». Je n’étais pas dans le bureau où s’est prise la décision, mais ça doit ressembler à ça. Et HOLLANDE a dû ajouter : « Les gens diront ce qu’ils voudront, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Comme dit le philosophe HENRI BERGSON : « Pour se faire une idée de la vérité, il faut se référer non aux mots qu’une personne prononce, mais à ses actes ». Qui ne serait pas d’accord ? La « République irréprochable » attendra, elle a déjà été tellement patiente.

 

 

Bon, on dira, pour être gentil : « Pour cette fois, ça va, circulez, mais n’y revenez pas. – Promis, papa ». Malheureusement, ce genre d’embrouilles (et d’arrangements avec ses propres serments prêtés la main sur le coeur) notre président élu semble en avoir rapidement fait un mode de vie ordinaire. Il le fait voler en escadrille, l'arrangement. FRANÇOIS HOLLANDE a dû pratiquer le tir en rafales, visiblement, il s’y connaît.

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IL VOUS FAIT RIRE, VOUS ?

Secrétaire général de la présidence ? PIERRE-RENÉ LEMAS, ex-préfet. Directrice de cabinet du président HOLLANDE ? SYLVIE HUBAC, ex-conseillère d’Etat. Recteur de l’énorme académie de Versailles ? PIERRE-YVES DUWOYE, ex-directeur de cabinet de VINCENT PEILLON. Préfet de la très convoitée Région Aquitaine ? MICHEL DELPUECH, ex-préfet de la Région Picardie. Attendez la fin, ce n’est pas fini.

 

 

Ambassadeur en Afghanistan ? STANISLAS LEFEBVRE DE LABOULAYE. Administrateur provisoire de Sciences-Po ? JEAN GAEREMYNCK, conseiller d’Etat. Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations ? JEAN-PIERRE JOUYET (tiens, tiens, il a pas fricoté avec SARKOZY, celui-là ?). Chargé de remettre un rapport sur l’Epargne ? PIERRE DUQUESNE. Directeur de Veolia Transdev, n°1 européen des transports ? JEAN-MARC JANAILLAC. Plus que deux à caser : où va-t-il les mettre ?

 

 

Nous trouvons CLAUDE REVEL, qui a mené carrière « dans le conseil » (l’appellation est drôle, mais ça mène à tout à condition d’en sortir), chargée de rédiger un obscur rapport sur les efforts internationaux de la France pour se positionner « en matière de normes » (texto). Et la DRH du groupe La Poste, alors, alliez-vous me demander ? Voilà une question qu’elle est bonne. SYLVIE FRANÇOIS, elle s’appelle.

 

 

Alors vous allez dire : « Tout ça ne nous dit pas l’heure. Pourquoi cette énumération, blogueur compulsif ? S’il y a un lien entre tous ces gens, quel est-il ? ». Votre intuition a percé le mur de la devinette que j’avais concoctée. OUI, IL Y A UN LIEN. Il suffit de se souvenir par quelles écoles notre président hélas élu (rassurez-vous, je dirais le même hélas si ç’avait été l’autre). Sciences-Po ? HEC ? Vous n’y êtes pas. 

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PROMOTION "VOLTAIRE" DE L'ENA (1980)

HOLLANDE DOIT SE DIRE : "PUTAIN ! ENCORE TOUT CE MONDE A CASER !"

(mais je ne vois pas la planche d'appui pour le tir aux pipes, dommage)

Ceux qui ont dit « ENA » ont gagné (mon estime). Oui, tous ces gens sont des camarades de FRANÇOIS HOLLANDE au sein de la « Promotion Voltaire ». Et c’est GILLES MARCHANDON, autre ancien de la dite promotion, qui, dans l’association des anciens, s’occupe du service « carrières ». Retenez bien ce prénom et ce nom : monsieur PROMOTION VOLTAIRE est le meilleur ami de FRANÇOIS HOLLANDE. Qui le lui rend bien. Avec les intérêts.

 

 

Je remercie un « hebdomadaire satirique paraissant le mercredi », sans les informations duquel la population française se verrait interdire le moindre accès aux cuisines de la cantine où on les fait manger, et à la cabine de pilotage de l’avion où on les a embarqués.

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QU'EST DEVENU LE SLOGAN IMMORTEL :

"LA LIBERTÉ DE LA PRESSE NE S'USE QUE SI L'ON NE S'EN SERT PAS" ?

(mais c'est vrai, qui se souvient des piles Wonder, qui ne s'usent que si l'on s'en sert ?)

Si vous tapez : « Moi président de la République », vous tombez sur un Youtube de 3’22 qui montre le candidat étalant la pureté de ses intentions. Je n’insère pas la séquence ici même, parce que je ne voudrais pas souiller ce blog, ni la pureté de ses intentions, dont je suis sûr que personne ne doute. Moi, président de cette République ? Vous rigolez ? La main sur le coeur, je le proclame : « NON MERCI ! ». Remarquez, je suis à l'abri : personne encore ne m'a demandé de me porter candidat.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

lundi, 20 août 2012

REFERMONS L'OLYMPISME A JAMAIS !

Pensée du jour : « Il y a deux sortes d'hommes : ceux qui pensent qu'il y a deux sortes d'hommes, ... et les autres ». CHARLES DE GAULLE

 

 

 

Nous en étions restés à la performance hallucinée du relais 4 x 100 féminin, gagné par l’équipe américaine, et au triomphe de l'industrie chimique dans le sport.

 

 

Et les quatre clowns Jamaïcains du 4 x 100 messieurs ? BOLT, BLAKE, CARTER et FRATER, ils s’appellent. Record du monde pulvérisé, là encore. Enfin, de seulement 16 centièmes, mais quand même. Bon, c’est vrai que YOHAN BLAKE a été contrôlé positif en 2009. Mais là, trois médailles pour lui, pas une de moins. Et, certes, avec les pieds, mais sans les mains, admirez le travail de bipède ! Chapeau l’artiste ! C'est bien le moins, pour un qui a sûrement renoncé à se doper. Sûrement. 

 

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De toute façon, soit dit par parenthèse, à propos d'USAIN BOLT, j'aimerais qu'on m'explique à quoi ça sert de courir à plus de 36 kilomètres à l'heure si c'est pour s'écrouler au bout de 100 mètres. Qu'est-ce qu'il apporte à l'humanité ? Plutôt qu'aux sprinteurs, bourrés de muscles aptes à exploser, intéressons-nous aux athlètes du demi-fond et du fond, bien plus utiles, parce que plus près d'une physiologie normale (je ne parle pas de leurs performances). Passons.

 

 

L’ancien champion CARL LEWIS, lui-même asticoté naguère par les autorités antidopage, émet quelques points d’interrogation à propos d’USAIN BOLT. Pudiquement, Le Nouvel Observateur (le site) pose la question : « Faut-il douter des performances de BOLT ? ». C'est retors, pour le moins. D'une pierre deux coups : on répond subtilement à la question qu’on fait semblant de poser. Tout en évitant un procès en diffamation.

 

 

Derrière les Jamaïcains, qui trouve-t-on ? Les Américains. Tiens donc. Avec 37,04 secondes, ils égalent l’ancien record du monde. Quoi de plus normal, après tout ? L’ancien est fait pour être dépassé par le nouveau. C’est même inscrit dans la définition des mots. Parmi les Américains, un certain JUSTIN GATLIN. Un jeune homme de 30 ans.

 

 

Quoi, il a purgé quatre ans de suspension pour dopage ? Il a purgé sa peine, oui ou non ? Tout homme a droit au rachat, tout de même ! Quoi, 30 ans, c’est l’âge où les performances diminuent ? Mais c’est qu’il a su se maintenir au  top de la condition, voilà tout ! Regardez ALBERTO CONTADOR. Eh bien il les a faits, ses deux ans de suspension pour taux excessif de clenbutérol dans le sang. Qui oserait douter de la pureté de son retour dans la Vuelta (tour d'Espagne) ? Mais le public, lui, est un juge indulgent, tant qu'on n'a pas égorgé ou violé une enfant (cela veut dire : on a des valeurs, NOUS !) : il a déjà oublié, puisqu'il applaudit.

 

 

Pendant ce temps, les nageurs olympiques ont battu neuf records du monde. Pendant ce temps, DAVID RUDISHA, Kenyan de métier, se contente quant à lui de transformer le 800 m. en sprint : il bat son propre record du monde. Pendant ce temps, les foules énamourées se prosternent devant la divinité nommée « EXPLOIT SPORTIF». Je n'en reviens pas.

 

 

Les milliards de pions humains, vous savez, ces petites machines aux performances productives sinon  douteuses, du moins ordinaires, endoctrinés à coups de slogans du genre : « Indignez-vous ! », « Engagez-vous ! », « Surpassez-vous ! » (le dernier prout éditorial, la dernière bouse de vache éructée par l'anus de STEPHANE HESSEL (un « moteur à injonctions », selon le mot génial de PATRICK BESSON, dans Le Point) porte le titre hallucinant de : Vivez !), sont béats de vénération devant des machines humaines optimisées, applaudissent à tout rompre les mutations génétiques chaque fois que les mutants battent un record, et se peignent les moustaches en bleu-blanc-rouge. Tout cela est très seyant.

 

 

Conclusion : les Jeux Olympiques sont bien la fête par excellence de la fraternité humaine, n'en doutons plus. C'est prouvé par le carnet de chèque, le compte en banque et les contrats d'exclusivité. Sans compter les « à-côtés ». Comme quoi une entreprise privée peut apporter le bonheur à l’humanité entière. L'idéologie ultralibérale vous l’avait bien dit.

 

 

 

Le pire n’est pas toujours sûr, mais le COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE est le sublime signe annonciateur du Progrès Humain : la GRANDE PRIVATISATION DE L’HUMANITÉ. Je traduis : faire enfin (après 200.000 ans d'homo sapiens gratuit) de l'entreprise humaine quelque chose de rentable. Jusque-là, homo sapiens sapiens travaillait à fonds perdus. Être homme, mes bien chers frères, deviendra PAYANT. On mettra des péages à la sortie de tous les utérus. Gare aux fraudeurs !

 

 

Déjà qu'à l'autre bout de la vie, les Grecs avaient Charon pour traverser le Styx vers le royaume des morts, contre monnaie. Chacun sera aussi désopilant que la Soeur Anne de GOTLIB (c'est dans le "Barbe-bleue" de La Rubrique-à-brac) : « Soeur Anne aux deux berges raque ». Je ne donne aucun indice.

 

 

 

C'est une condition de survie de l'humanité nantie. Car on a bien compris, dans l'affaire des Jeux Olympiques, qu'il y en a deux, d'humanités : les lites et l'émasse. Euh non, je me trompe : l'élite et les masses. Et attention, quand je parle de l'élite, c'est 200.000 personnes grand maximum dans le monde, qui sont capables de payer les armées chargées de les protéger. La vision olympique de l'humanité a quelque chose à voir avec une double perspective : BANCAIRE et MILITAIRE.

 

 

 

J'aime bien, chez RABELAIS, l'histoire suivante : un portefaix est assis dans la rue, mangeant son pain après l'avoir laissé s'imprégner des fumées qui sortent de chez le rôtisseur. Celui-ci s'avise de lui faire payer sa fumée. Une altercation s'ensuit. Joan le fou arrive, et accepte de rendre sa "justice" au moyen de la pièce d'or du portefaix.

 

 

Il fait sonner celle-ci et prononce sa sentence : « La Cour vous dit que le portefaix qui a mangé son pain à la fumée du rôti a payé le rôtisseur au son de son argent ». Ce fou est un nouveau Salomon. J'aimerais que l'humanité paie les Jeux Olympiques avec cette monnaie incroyable : AU SON DE SON ARGENT. Vous l'imaginez, une corruption accomplie au SON de l'argent ? Moi je suis pour ce bling-bling-là.

 

 

Le Comité Olympique, vous savez, cette ONG désintéressée et même philanthropique, remplie d'un idéal humain de toute pureté, est en réalité une société privée, une simple entreprise juridiquement assujettie aux règles du droit privé suisse. Je l’ai déjà dit, je me répète, mais c’est exprès. Car il faut que ça se sache.

 

 

Et ce n’est pas le solennel (mais pathétique) appel que PATRICK CLASTRES (chercheur rattaché au Centre d’histoire de Sciences-Po) adresse au CIO pour lui demander de modifier ses fondements mêmes qui va y changer quoi que ce soit. Il ne l’ignore sans doute pas, et ne se fait guère d’illusion sur la faculté du CIO de se réformer lui-même. Il fait ça « only for fun ». Ou alors pour justifier un budget alloué. Je ne sais pas. De toute façon, pour réformer le CIO, il faut commencer par le détruire. Avant sans doute de ne pas le reconstruire.

 

 

PATRICK CLASTRES critique le fonctionnement actuel du CIO. Entendons-nous bien : il n’accuse personne. C’est vrai qu’il a affaire à forte partie. Une partie qui peut le réduire en bouillie en moins de rien. Il aurait vite fait de se faire corriger le portrait. Et pas sur photoshop. Il la joue donc en douceur. Son angle d’attaque repose sur le souhaitable et le désirable. Sur le « il faudrait », c’est assez dire qu’il rêve tout éveillé.

 

 

Il s’efforce de ne pas piquer trop fort le monstre qui sommeille (c'est juste une image, pas une réalité). Mais enfin, il émaille son texte de mots qui finissent par dessiner un tableau assez nettement crasseux, pour ne pas dire puant, de l’univers olympique : « corruption, scandales des athlètes dopés, tricheries récurrentes, menacé de gangrène par les mafias, … ».

 

 

Ses propositions de réforme (vouées aux oubliettes) contiennent en creux des critiques féroces du fonctionnement actuel. Il faudrait changer le mode de recrutement (opaque ; je traduis : les membres actuels sont-ils corrompus ? notez que je garde la tournure interrogative), modifier la charte (sans dire sur quels points ; là, j'ai du mal à traduire), rendre les comptes financiers transparents (tiens, tiens !). En bref, il faudra changer la façade une fois qu'on aura fait disparaître l’intérieur.

 

 

Le CIO actuel ? Payez, et on vous déroule le tapis rouge. Tiens, qu’a payé l’Arabie Saoudite pour faire admettre la judokate en bonnet de bain islamique (qui vaut le burkini, ci-contre) ? stéphane hessel,indignez-vous,engagez-vous,vivez,patrick besson,le point,charles de gaulle,jamaïque,usain bolt,sprint,4 x 100,record du monde,dopage,le nouvel observateur,américains,justin gatlin,performance,alberto contador,tour de france,vuelta,espagne,david rudisha,exploit sportif,jeux olympiques,cio,olympisme,humanité,société,culture,rabelais,ong,patrick clastres,sciences-po,bertrand delanoë,arabie saoudite,attila,jean guisnel,corruption,propagande,optimisme,gotlib,rubrique-à brac Ce serait une information intéressante. Le CIO, cette machine à profits, est devenu sensible à un seul argument : avoir les moyens de toucher sa « sensibilité ».

 

 

Je vais vous dire ma conviction : si le Paris de BERTRAND DELANOË n’a pas eu les Jeux Olympiques 2012, c’est parce que DELANOË n’a pas assez arrosé. Et je le remercie pour cette raison même. Vous imaginez l’état de la France aujourd’hui, après trois semaines de cette chevauchée d’Attila ? De ce rouleau compresseur aveuglé et fanatisé par l’enthousiasme ?

stéphane hessel,indignez-vous

LA PLUS BELLE AVENUE DU MONDE, VRAIMENT ? 

 

Pourquoi croyez-vous que la France n’a pas vendu un Rafale depuis qu’elle a signé je ne sais plus quel protocole de moralisation du commerce mondial des armes, et surtout qu’elle le respecte ? Fini, les « commissions », les « rétrocommissions » et autres outils d’enrichissement personnel (lisez, pour en savoir plus, Armes de corruption massive, de JEAN GUISNEL (La Découverte, 2011), je vous assure que ça, c’est du journalisme d’excellence).

 

 

Soit dit en passant, JEAN GUISNEL révèle que l’Allemagne, la si vertueuse Allemagne, corrompt à tout va les individus capables d’influer sur les décisions des gouvernements acheteurs. Pour exporter, il faut arroser. Si la France veut les Jeux, il va falloir qu’elle accepte d’enchérir. Sur fonds secrets. Les Jeux Olympiques ? D’abord et avant tout, une affaire, de gros intérêts, de grosses affaires à faire. Avec risques et périls : voyez la Grèce et ses Jeux Olympiques, en 2004, et puis huit ans après.

 

 

En fait, et pour être franc, en plus et en dehors de l'horrible fable olympique, je n’aime AUCUN des bobards que les médias déversent à tombereaux ouverts dans nos yeux et nos oreilles, jour et nuit : si l’on fait un peu attention, on en arrive à comprendre comment fonctionne la nouvelle dichotomie « MYTHE / RÉALITÉ ».

 

 

Plus je regarde la réalité, plus je suis effrayé de ce qui attend l’humanité (je ne reprends pas l'énumération, je n'entonne pas la litanie des calamités observées et attendues). Plus je regarde la télé, plus je deviens optimiste (tout le monde rit, tout le monde est heureux, sauf aux informations, et encore ...). Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Ah bon ? C’est donc ça qu’on appelle PROPAGANDE ? Bourrage de crâne ? Endoctrinement ? Eh bien dans quel état sont nos esprits, les amis ?

 

 

Conclusion : LA PESTE SOIT DES OPTIMISTES ! Il faudrait les amputer de la télé. C'est à bon droit qu'on pourrait alors les traiter de : « Amputé de ta mère ! ». Parce que les amputés aussi ont droit aux Jeux Olympiques !

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

lundi, 28 mai 2012

SAUVEZ LE SOLDAT DOSIERE

Il ne fait pas bon être un ami des « socialistes » en période électorale, surtout si vous avez pris au pied de la lettre le mot d’ordre lancé par FRANÇOIS HOLLANDE de la « République Exemplaire », et que vous vous êtes efforcé de le mettre en pratique avec ténacité, en traquant par exemple l’argent public englouti dans l’institution présidentielle.

 

 

Monsieur RENÉ DOSIÈRE est un député « apparenté socialiste ». A priori, pas de quoi en faire un fromage. En général, je n’ai guère d’estime pour la faune politique, la grenouille parlementaire, la tortue sénatoriale et autres bestioles peu appétissantes. Mais il se trouve que certains individus trouvent grâce à mes yeux. Monsieur ETIENNE PINTE, élu sous l’étiquette UMP, est de ceux-là. En compagnie, donc, de Monsieur RENÉ DOSIÈRE.

 

 

 

 

DOSIERE R.jpg

 

 

 

C’est vrai que la logique partisane, au Parlement, oblige l’élu du peuple, la plupart du temps, à voter, comme un mouton, pour la couleur sous laquelle il s’est fait élire. Et quand un individu se fait repérer dans ce troupeau d’ovins, en général, son horizon politique se borne à la fin de son propre mandat, car il y a bien des chances que ses « amis » ne lui pardonnent pas les infidélités partisanes qu’il aura pu commettre à l’occasion de certains votes.

 

 

RENÉ DOSIÈRE est donc parti à la recherche de tout ce qui concernait le financement de l’Elysée. Il en a tiré un ouvrage instructif : L’Argent caché de l’Elysée. Il y raconte l’incroyable et presque indémêlable écheveau qui a été tissé de main de maître autour de tout ce qui touche aux finances de la présidence française, et les incroyables obstacles qu’il a trouvés sur son chemin avant de faire un peu de lumière sur cette question tabou.

 

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Entre autres trouvailles qu’il a faites dans ce labyrinthe, il a montré que les sommes dépensées par et pour l’Elysée sous la présidence de JACQUES CHIRAC avaient augmenté, au cours des douze années de ses mandats (1995-2006), de 798 %. Parfaitement : sept cent quatre-vingt-dix-huit pour cent, ce qui autorise l’auteur wikipedia à parler de « forte progression ». L’euphémisme confine ici au mensonge. Ah, vraiment, la peste soit du "modérateur" de wikipedia.

 

 

798 % !

 (en douze ans)

 

Histoire de ne pas dire 800 %. Un chiffre, donc, si je compte bien, multiplié par huit. Pour un peu, je regretterais presque de ne pas avoir voté pour JEAN-MARIE LE PEN en 2002. Les manifestants anti LE PEN de 2002 n’avaient-ils pas quelque raison de traiter CHIRAC d’escroc ? Comment ne pas comprendre que certains entonnent le refrain du « tous pourris » ?

 

 

Les « socialistes » sont pour une « République Exemplaire », mais faut pas pousser, quand même. Il y a des limites à l’intégrité, quand même. C’est sans doute la raison pour laquelle RENÉ DOSIÈRE s’est vu, pour les prochaines législatives, retirer l’investiture du Parti « Socialiste » dans la première circonscription de l’Aisne. Je précise que je ne connais pas ce monsieur, et ne suis pas en mesure d'évaluer le taux d'intégrité personnelle qu'il serait en droit de se voir accorder.

 

 

 

DOSIERE RENE.jpg

 

Sans remonter au déluge (l’affaire Urba), c’est sans doute en vertu de la R. I. (« République Irréprochable ») qu’a pu éclater l’affaire DOMINIQUE STRAUSS-KAHN. C’est sans doute en vertu de la vertu (républicaine, cela va sans dire) qu’a pu éclater l’affaire des frères JEAN-NOËL et ALEXANDRE GUERINI. Y a-t-il eu ou non une affaire (corruption) KUCHEIDA dans la fédération socialiste du Pas-de-Calais (au sujet de cette affaire KUCHEIDA, on lira avec profit la chronique de DANIEL SCHNEIDERMANN dans Libération daté du 28 mai) ?

 

 

Remarquez que NICOLAS SARKOZY a mis aussi de la poussière sous le tapis : à propos des conditions d’attribution d’un permis de construire à un promoteur pour un immeuble à l’île de la Jatte à Neuilly, quand il en était maire, et sur la curieuse moins-value dont il a bénéficié pour l’achat d’un appartement dans le dit immeuble (doublée d’une belle plus-value à la revente), l’enquête préliminaire a été fort opportunément interrompue, malgré les investigations embarrassantes du Canard enchaîné.

 

 

Moralité : il ne fait pas bon, pour la « vertu républicaine », de voisiner de trop près avec le pouvoir. En attendant, malgré mon abstentionnisme militant, j’en suis arrivé à souhaiter que Monsieur RENÉ DOSIÈRE soit réélu, malgré le Parti « Socialiste ».

 

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

 

P. S. (je vous assure que ce PS n'a rien à voir avec le Parti "Socialiste") dernière minute : je n'achète jamais Marianne. Le dernier numéro paru offre pourtant un article croquignolet sur l'usage et l'abusage que les députés font de leur IRFM (indemnité représentative de frais de mandat). Quelqu'un a déniché (sûrement grâce à un gros jaloux) les relevés bancaires d'un député magnanimement laissé anonyme.

 

 

Résultat : escapades en plein mois d'août en Espagne, à l'île de Saint-Barth, au parc Disney, etc. Tout ça, c'est moi qui lui paie, alors que j'ai pas vraiment envie. Et ça, c'est de la petite turpitude courante, quotidienne, banale, entrée dans les moeurs. Tous partis confondus. TOUS PARTIS CONFONDUS, qu'on se le dise.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

PPS (post-post-scriptum, je dis ça pour rassurer) : on trouve en p. 14 du même numéro de Marianne le propos suivant : "Pourtant s'il fallait élargir la règle appliquée à AUDREY PULVAR [compagne d'ARNAUD MONTEBOURG] à tous les journalistes entretenant des relations de très grande proximité, voire de connivence affichée, avec les politiques (il n'y a pas besoin de partager leur couche pour ça), les rédactions des grands journaux seraient dévastées". C'est signé F. D. Mais c'est en tout petit, en bas de la page 14, alors que ça devrait être en gros et gras, en UNE. Vous êtes rassurés, sur la racaille journalistique ?

 

 

 

 

mardi, 01 mai 2012

DES NOUVELLES DE LA PLANETE (1)

Les tendances de la mode.

 

Cette année, la terre cultivable se portera de plus en plus confisquée. La tendance est sans doute appelée à durer, peut-être à se renforcer.

 

 

Je ne sais pas si vous savez ce qu’est un « bail emphytéotique », ce qu’on appelle une location de longue durée, voire de très longue durée. Le plus souvent, ce sont des baux à 99 ans. Un siècle quoi. J'appelle ça de la confiscation. D'autres parlent d'accaparement. Les initiateurs du mouvement appellent ça « aide au développement ». Cherchez l'erreur.

 

 

J’ai entendu dire, mais je ne veux pas le croire, que certains baux emphytéotiques peuvent être signés sur une durée de 999 ans. En tout cas, on trouve ça sur wikipédia. Ça me semble une hallucination. Parce que déjà, 99 ans, ça fait sur trois générations. Pas une appropriation, mais pour ainsi dire.

 

 

Le tout, pour signer un bail de location, c’est d’être deux. Quelqu’un qui possède un bien, et quelqu’un qui aimerait bien user de ce bien, contre rétribution. En l’occurrence, le bien est la terre cultivable disponible. C’est une richesse (presque) naturelle. Celui qui veut en user, c’est évidemment quelqu’un qui en manque, de cette richesse. Mais lui, il a de l’argent. Or le propriétaire du bien, c’est justement quelqu’un qui n’en a pas beaucoup, d’argent. Qu’est-ce que ça tombe bien !

 

 

Maintenant, si on regarde qui sont les bailleurs et qui sont les « locataires », on commence à mieux comprendre ce qui se passe : des pays riches, voire très riches, qui manquent de terres cultivables, sont en train de confisquer (un « bail à 99 ans », c’est un euphémisme pour « confiscation », ou je ne sais plus que 2 + 2 = 4), d’immenses territoires à des pays pauvres, voire très pauvres.

 

 

Cette confiscation est rendue d’autant plus facile que la propriété des sols, dans les pays du tiers-monde, n’est pas juridiquement aussi précise et cadastrée que chez nous. Ah, ta famille cultive cette terre depuis cinq générations ? Peut-être, mais prouve-moi qu’elle t’appartient ! Où est l’acte notarié ? Bon, ben puisque c’est comme ça, tu vas prendre tes cliques et tes claques et me foutre le camp d’urgence. Maintenant, c’est ce Monsieur qui la cultivera.

 

 

En général, c’est le gouvernement du pays qui procède aux formalités légales. Et comment ne pas imaginer que le futur locataire sait trouver des arguments sonnants et trébuchants, capables de toucher les sentiments du gouvernant, d’abord réticent, puis intéressé au fur et à mesure que les enchères montent ? Des enchères à lui seul destinées, bien entendu. Comment ne pas se sentir enclin à céder quand on en tire un joli bénéfice personnel ?

 

 

Il va de soi que je ne fais qu’imaginer ce scénario fantasmatique, n’est-ce pas. On connaît trop la parfaite intégrité morale des élites dirigeantes des pays « pauvres » (KABILA en RDC, SASSOU-NGUESSO au Congo Brazza, OBIANG en Guinée Equatoriale, etc.). On ne voit pas ce qui pourrait laisser supposer qu’elles pourraient se laisser corrompre.

 

 

 

ACCAPART TERRES AFR.png

J'ESPERE QU'ON PEUT DECHIFFRER,

EN PARTICULIER LES CHIFFRES 

 

On a déjà compris que le plus gros gisement de terres cultivables disponibles se trouve en Afrique. En l’état actuel des choses, on parle de 180.000 km². Oui, vous avez bien lu : cent quatre-vingt mille kilomètres carrés (18.000.000 d’hectares) de terres africaines cultivables ont été soustraites aux cultivateurs autochtones, pour être confiées pour 99 ans à des entreprises étrangères. Et quand je dis « entreprises », cela veut moins dire des agriculteurs les pieds dans la glèbe que des industries avec leurs engins lourds.

 

 

Rien qu’à Madagascar, ce sont 37.000 km² qui sont passés sous la coupe étrangère. Un peu plus de 30.000 en Ethiopie, un peu moins en République Démocratique du Congo. Les pays les plus touchés, ensuite, sont, dans l’ordre, le Soudan, le Bénin, le Mozambique. Bref, le tableau s’éclaire violemment. L’Amérique du sud est concernée à la marge. Dans le Pacifique, les Philippines semblent avoir été entièrement mises en vente, loin devant l’Indonésie.

 

 

Maintenant, demandons-nous sans plus longtemps tergiverser qui sont les acheteurs (terme plus approprié que locataire). Au premier rang, la Chine, suivie à plusieurs longueurs des Etats-Unis. Viennent ensuite la Grande-Bretagne, la Malaisie, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Inde, la Suède et l’Afrique du Sud.

 

 

Comment, vous dites « colonialisme » ? Mais non, voyons, on vous dit que c’est du contrat tout ce qu’il y a de parfaitement légal. Et puis de toute façon, ce ne sont pas des Etats qui les ont passés, ces contrats, mais de la bonne grosse entreprise industrielle tout ce qu’il y a de privé.

 

 

Quoi, ça dépossède le petit paysan d’Afrique de toute possibilité de cultiver ? Quoi, ça risque dans un avenir assez proche de semer la famine ? Quoi, ces terres sont utilisées à des productions directement réexportées vers le pays propriétaire ? Quoi, on y produit principalement des biocarburants à haute valeur financière ajoutée ? Mais tout ça, mon brave monsieur, ne nous regarde pas. Nous n’y pouvons rien. C’est de la bonne vieille transaction commerciale. Vieille comme le monde.

 

 

Alors vous voulez que je vous dise ? L’UNICEF pourra toujours hurler à la faim des enfants dans le monde, JEAN ZIEGLER pourra toujours aboyer contre les pays riches qui laissent mourir de faim les populations du tiers-monde, Action Contre la Faim pourra toujours organiser des collectes dans les rues pour que des populations culpabilisées remplissent la sébile de la charité universelle, ils peuvent attendre, tous les généreux et toutes les bonnes âmes de la planète.

 

 

Pendant que le pékin moyen donnera une goutte, une cohorte de vampires confisquera une citerne (c’est vrai, au fait, j’ai oublié de parler des menaces sur les ressources en eau potable que font peser sur les pays pauvres ces entreprises agricoles d’un nouveau genre).

 

 

Continuons comme ça. Le Paradis n’est plus très loin. Faisons confiance aux instances supérieures.

 

 

Mais quoi qu'il en soit, en toute circonstance, n'oublions jamais que

 

PATAPHYSIQUE COLLEGE.jpg

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

jeudi, 15 décembre 2011

CORRUPTION SYNDICALE

Ainsi, on découvre stupéfait que la puissance publique a généreusement financé les syndicats français : 1,5 milliard côté patrons, 4 milliards pour le reste (ce sont les chiffres que j’ai entendus). Le rapport qui mettait au jour ce siphonnage des deniers publics a été mis au pilon. Cela veut dire « détruit ». Diable ! C’était donc à ce point compromettant ?

 

 

Je vais vous dire ce que j’en pense. Régulièrement, on entend les responsables syndicaux français se plaindre qu’il n’y a que 8 % de la population active qui paie sa cotisation à un syndicat, quel qu’il soit. Comment expliquer ce désintérêt, pour ne pas dire cette répulsion ?

 

 

Mon hypothèse est la suivante : les syndicats, dans leur ensemble et dans les grandes lignes, ont été achetés pour canaliser les mécontents et les empêcher d’aller trop loin et de devenir dangereux. Souvenez-vous de JEAN-PIERRE RAFFARIN et de la réforme des retraites : on aurait dit que « la rue », dans la France entière, était soulevée comme une vague qui allait tout emporter. Résultat ? Rien. Ça veut dire une chose : si les syndicats défendaient VRAIMENT les intérêts de ceux qui les financent, ce n'est pas 8 %, mais 90 % des travailleurs qui paieraient avec joie leur cotisation.

 

 

Regardez la façon dont les réformes ont été conduites dans l’Education Nationale : une trentaine de réformes en une trentaine d’années. Sans même parler des dégâts et de la déstabilisation qu’entraîne le changement permanent, qui aboutit, on appellera ça comme on voudra, à la destruction programmée de notre système éducatif public, je regarde la façon dont les syndicats ont réagi aux offensives réformistes des gouvernements successifs.

 

 

Résultat ? Si on est gentil, on dira qu’ils se sont montrés inefficaces. Si on veut s’approcher un peu de la vérité, on dira qu’ils se sont montrés de précieux auxiliaires du ministère, des complices de la destruction. Les syndicats ont été le cheval de Troie de la révolution libérale appliquée à l’éducation. Les promoteurs indirects de la privatisation longtemps rampante, et désormais galopante.

 

 

Pourquoi cette trahison ? Comment a-t-elle été possible ? Je ne vais pas retracer toute l’histoire, d’abord parce que je m’ennuie déjà à l’idée de rechercher avec précision les moments et les actes, ensuite parce que je me contente ici de décrire un mécanisme, tel qu’il a été mis en œuvre. Ce n’est un mystère pour personne que le S. N. I. (Syndicat National des Instituteurs) a régné en maître pendant des décennies au ministère même. On appelait ça les « décharges syndicales ». L’action officieuse de ces soutiers discrets a abouti à la destruction des Ecoles Normales d’Instituteurs, sous couvert de revalorisation du métier, et à la création des I. U. F. M.

 

 

Je me rappelle bien M. BRAEMER, qui avait été envoyé dans le coin par le ministère. C’était un homme du sérail, comme on disait. Quoi de mieux, en effet, qu’un « jaune » pour trahir ses petits camarades avec le sourire. Quand la réforme LEGRAND, qu’il était chargé de promouvoir, eut été installée, il s’est fait bombarder au conseil d’administration de Conservatoire National Supérieur de Musique.

 

 

La Réforme LEGRAND, en gros, avait prévu de mettre le bousin dans CHAQUE classe en mélangeant les surdoués et les cancres (au magnifique prétexte de l’ « égalité des chances »), et je passe sur le jargon de rigueur qui était supposé vendre cette soupe aux enseignants eux-mêmes : « classes indifférenciées », « travailler autrement », « pédagogie différenciée », et autres salades de saison. Je rassure tout le monde : le bousin fut effectivement au rendez-vous. Et ça ne s’est pas arrangé.

 

 

D’une manière générale, les syndicats de l’enseignement ont donc participé étroitement à la gestion du système et à ses diverses réorientations. Ils sont cogestionnaires de fait de la déroute scolaire. Et s’ils n’ont pas moufté (je ne parle évidemment pas des barrissements médiatiques des leaders syndicaux), c’est qu’ils n’y avaient pas intérêt. Le « deal » était : on vous donne quelques fromages, vous nous donnez la paix. En langage clair, cela s’appelle se faire acheter.

 

 

Etes-vous encore étonné qu'il n'y ait que 8 % de syndiqués en France ? Moi, je trouve que c'est encore beaucoup de naïfs.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

NOTE À BENNE : Bon, je sais, mes propos sont un peu carrés aux angles, et mériteraient un peu de nuances, un peu de modération, un peu de précision. Hélas, qu'y puis-je, si j'ai l'impression d'avoir assisté impuissant, de l'intérieur, à l'un des grands saccages de notre « mythe républicain » (l'école, en l'occurrence, mais on pourrait en dire autant de l'hôpital, de la SNCF etc.), avec la complicité active de tous ces gens soi-disant responsables, quand ils étaient aux responsabilités ? Tout ce qui me reste, c'est la rage d'avoir été trahi.