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mercredi, 17 avril 2019

PHILOSOPHIE

LA LOI DES FORMES DE LA VIE.

« L'esprit emprunte à la matière les perceptions d'où il tire sa nourriture, et les lui rend sous forme de mouvement, où il a imprimé sa liberté. »

Henri Bergson, dernière phrase (extraordinaire formule synthétique qui résume une problématique démesurée) de "Résumé et conclusion" de Matière et mémoire (1896), cité par Jean-Luc Godard, le lundi 15 avril 2019, dans la (ce jour-là, entendons-nous bien) formidable émission La Grande table produite par Olivia Gesbert sur France Culture, entre 12 h. et 13 h. 30. Et l'auditeur a l'impression que Godard sort cette phrase, à l'impro, par cœur et sans avoir révisé. Chapeau l'artiste. C'est effectivement une des idées essentielles qui m'est restée de ma lecture des quatre grands ouvrages de Bergson, qui dit que "l'élan vital" est un donné (un fait qui caractérise la chose nommée "la vie"), et qu'il traverse par la force expansive qui le meut la matière inerte, qui le dote d'un corps physique animé ipso facto du battement d'un cœur (ce n'est pas comme ça qu'il le dit). La diversité des formes corporelles des organismes vivants découle, d'après Bergson, de la diversité des matières qu'il a traversées, et dont les deux pôles, du moins dans mon souvenir, sont concrétisés dans le règne, d'une part, des fourmis, d'autre part, des abeilles. Je peux me tromper. Quoi qu'il en soit, cette manière d'imaginer l'origine des formes du vivant m'avait semblé assez judicieuse.

dimanche, 01 octobre 2017

MACRON, TU CAUSES, ...

... TU CAUSES, ...

... C'EST TOUT CE QUE TU SAIS FAIRE !

Comme l'affirmait le philosophe Henri Bergson, pour avoir une idée de ce qu'un homme a vraiment dans la tête, il faut moins écouter ce qu'il dit qu'observer ce qu'il fait : Zénon d'Elée a beau découper verbalement la distance de l'archer à la cible en moitié, moitié de la moitié et moitié de la moitié de la moitié à l'infini, la flèche arrive quand même à son but. Ecoutez Emmanuel Macron : du grandiose, du flamboyant. Des projets pour l'Europe, il en a plein son sac. Pour parvenir à une société un peu meilleure (du moins dit-il, car en réalité : pour faire de la France un compétiteur au taquet dans la guerre économique mondiale qui est aujourd'hui devenue le seul avenir de l'humanité, quel que soit le prix de la "mise à niveau"), c'est pareil, il a plein de belles idées, ou plutôt de grandes idées. A moins que ce ne soient finalement que des grands mots. C'est vrai, dans le fond, les mots, c'est toujours plus facile que les choses. Et des mots, pardon, qu'est-ce qu'il nous en met ! On pourrait même dire à monsieur Macron que, s'il parlait moins, si on le voyait moins, si on n'entendait pas son nom s'incruster comme une tique dans tous les journaux papier, radio et télé, au point de les infecter, on ne s'en porterait pas plus mal. Au contraire. 

Parce que ce monsieur qui se targuait de raréfier la parole présidentielle pour lui rendre un peu de sa noblesse en la replaçant à une distance plus respectable de l'urgence de l'instant présent, il ne se passe pas un jour sans que sa bobine de jeune premier s'affiche dans les magazines et que les caisses de résonance des radio-télévisions s'emplissent des prophéties tombées de l'auguste bouche. C'est sûr, Emmanuel Macron occupe le terrain médiatique. Il plastronne. Il claironne. Il klaxonne. Face à ce flot de paroles verbales, les gens sérieux, parmi lesquels les autres chefs d'Etat européens, se tapotent le menton en attendant de voir venir un peu de concret : ils observent, et se demandent encore si ce jeune homme est en mesure d'entrer dans le dur des négociations, avec des propositions "intelligentes" (entendez : où tous les intérêts soient ménagés).

Cependant, je reconnais au moins que, quand il parle, je n'éprouve plus la véritable honte nationale qui me submergeait en tant que Français quand Hollande faisait entendre sa pauvre voix bégayante, découpant en tronçons méconnaissables les grandes phrases sorties de la plume de ses nègres : Macron sait être un orateur digne de ce nom. Il a dû avoir les félicitations du jury au Grand'O de l'ENA. En clair : Macron est une bête d'épreuve orale, il mouille la chemise, il fait le spectacle. En plus clair : Macron est dans la « com' » jusqu'au cou. Et mieux que ses deux prédécesseurs. Pour Hollande, cela va sans dire : ce n'était pas difficile. Mais idem pour Sarkozy, qui a déclaré pendant l'été : « Macron, c'est moi en mieux » (source Canard enchaîné).

En conclusion, RIEN N'A CHANGÉ. Macron a juste été assez habile pour saisir à temps une opportunité.

Pour l'omniprésence médiatique, Macron est en tout semblable à Sarkozy et Hollande. Ce qui veut dire que la cellule de com' gouverne la France en sous-main, en tandem avec les crânes d'œuf et les « conseillers » de la très HHHaute AAAdministration.

Pour ce qu'on sait de la politique réelle qu'il met en œuvre, on est dans la stricte continuité, en plus marqué : il faut que la France économique rejoigne à marche forcée le train de l'ultralibéralisme, en réduisant à sa plus petite envergure possible l'emprise de l'Etat sur la marche concrète des choses (et ce qui va avec : lutte contre les inégalités, redistribution des richesses produites, ...), et en privatisant le peu qui est encore du domaine public. Face au discours anesthésiant charriant les grands symboles, l'action des petites ou grosses mesures de restriction budgétaire.

Pour ce qui est de l'état de la vie politique en France, on est en mesure aujourd'hui de dire que, entre l'avant-Macron et le avec-Macron, rien n'a changé dans le fond de la gamelle, à ceci près qu'un parti godillot (recruté sur CV s'il vous plaît) a pris la place des deux mafias qui se disputaient le gâteau.

Quant à la prise de température de la société, on commence à être fixé, avec l'introduction dans le droit ordinaire de l'essentiel des mesures d'exception en vigueur pendant l'état d'urgence : le policier remplace le juge. Ce n'est pas une bonne nouvelle. Mais tant que la population dit "Amen", n'est-ce pas ?

La seule chose qui a changé, c'est la qualité de l'habillage. Je veux dire qu'aujourd'hui, il est plutôt flatteur pour l'ego national, le côté "smart" de la façon dont la bonne parole politique est distribuée aux Français. Avec Macron le bonimenteur, voilà la France enfin habillée pour l'hiver.

mercredi, 16 janvier 2013

ELOGE D'HENRI BERGSON 2

Pensée du jour :

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PAWNEE, par EDWARD S. CURTIS

 

« Quand un auteur est ennuyeux, c’est pour longtemps ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

Alors, vous me direz, qu’est-ce qui me restera de cette lecture studieuse, et parfois, je peux l’avouer, laborieuse ? D’abord que BERGSON n’aime pas ZÉNON D’ELÉE, mais alors vraiment pas. Enfin, pas la personne, même pas le philosophe (480-420 avant JC). Juste ses paradoxes. Un certain PAUL VALÉRY les a popularisés dans un poème célèbre. Enfin, quand je dis popularisé … Le poème ? C’est Le Cimetière marin, pour vous dire. C’est moins populaire que le dernier « slam » du déplorable ABD AL MALIK, j’en conviens. La strophe se situe vers la fin.

 

« Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d’Elée !

M’as-tu percé de cette flèche ailée

Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !

Le son m’enfante et la flèche me tue !

Ah ! le soleil … Quelle ombre de tortue

Pour l’âme, Achille immobile à grands pas ! »

 

Je résume : la flèche n’atteint jamais quoi que ce soit, puisqu’elle franchit la moitié de la distance qui la sépare de son but, puis la moitié de la moitié, puis le quart, etc. En sorte qu’il reste toujours un chouïa à franchir. Je crois qu’en math, on appelle ça une « asymptote », sauf que là c’est quasiment en ligne droite. Sauf que la flèche, elle atteint quand même son but, malgré ZÉNON. Comme Achille, à qui il arrive le même tracas, face à la tortue qui avance à côté de lui : il arrive quand même avant elle. Malgré ZÉNON.

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C'ÉTAIT L'ÉDITION DU CENTENAIRE (1959)

Bref, pour BERGSON, ZÉNON se paie de mots. Il déplace toute la réalité dans un pur jeu de langage, du coup, il peut en faire ce qu’il veut, de la réalité. Car ce qui préoccupe HENRI BERGSON, c’est l’authenticité du rapport de la philosophie avec la vie. Mais attention : avec la vie en train de vivre, au moment où elle surgit. Enfin, plus précisément, au moment précis où le curseur du temps est posé sur le point nommé « présent ». Elle est là, son obsession.

 

 

Comment la philosophie peut-elle rendre compte du temps en train de passer ? De garder le processus de l’écoulement sans en faire une chose ? Et me revient sa définition du comique, dans Le Rire (1900) : « Du mécanique plaqué sur du vivant ». La même obsession. C’est ce qu’il « reproche » à la science, qui ne peut, sous son microscope et dans ses éprouvettes, observer que des choses, jamais des processus. Oui, comment penser le vivant sans en faire une chose morte ?

 

 

Ce que j’admire, dans la philosophie d’HENRI BERGSON ? Très simple : sa préoccupation centrale de ne pas chosifier ce qui respire, ce qui circule, ce qui éprouve. De ne pas immobiliser ce qui bouge, simplement pour le mettre sous un microscope. Finalement, d’après lui, qu’est-ce qui est humain dans l’humain ?

 

 

Deux choses : la conscience (c'est son terme) et le cœur qui bat (il ne le dit pas comme ça). Sachant que pour lui, la conscience, c’est quoi ? Si j’ai bien compris, c’est une échelle. L’instinct qui pousse l’abeille et la fourmi à former société constitue un état (rudimentaire) de conscience. L’instinct qui pousse l’humanité sur la voie de l’intelligence, c’est-à-dire, pour BERGSON, de la science. La conscience n’est pas un monopole humain, ni le cœur qui bat.

 

 

Ce qui est drôle (attention : façon de parler), c’est qu’il va au plus profond, par exemple, du fonctionnement de l’œil, du protozoaire à l’homme. Il ne laisse rien passer, entre dans les moindres détails pour différencier les corps élémentaires et les organismes complexes, dans les moyens qu’ils ont développés pour percevoir leur environnement.

 

 

Avec cette conclusion (je crois) : un organe comme l’œil humain peut s’être développé d’une façon monstrueusement complexe, que la science peut découper en autant de segments qu’elle voudra (jusqu’à l’infini) pour en reconstituer le fonctionnement, rien ne saurait expliquer l’immédiateté de la fonction de voir, qui va droit au but. L’organe pourra être aussi compliqué qu’il veut : pas la fonction.

 

 

Si vous voulez, je comparerai son idée avec le gamin qui veut savoir ce qu'il y a dans le réveil (je parle des anciens réveils, les purement mécaniques) : il va le dévisser, le réduire en d'innombrables pièces détachées, mais ce qui est clair alors, c'est que le réveil ne donnera plus l'heure.

 

 

 

D'où sa "haine" de ZÉNON D'ÉLÉE, le décomposeur en chef et, au fond, précurseur de la science. Il ne faut pas confondre, dit BERGSON, comme semble le faire ZÉNON, l'accomplissement de la trajectoire par la flèche qui atteint son but et la représentation que l'observateur en dessine sur le papier, sous la forme d'une ligne qu'il pourra dès lors diviser, s'il veut, en une infinité de morceaux qu'il scrutera sous toute les coutures. Dans la réalité, la ligne n'existe pas.

 

 

Dit autrement, à propos de l'oeil humain, les milliards d’opérations effectuées par la nature, depuis les temps originaires (quelques millions d’années), pour arriver à l’organe de la vision qui est le nôtre, construisent une complexité de nature infinie, mais aboutissent à une opération d’une simplicité miraculeuse, qui s’appelle VOIR, aussitôt que l’homme ouvre l’œil. Je pense aux réflexions du personnage de Zénon (tiens donc !), dans L’œuvre au noir, de MARGUERITE YOURCENAR, sur la fonction de « cuisson » dévolue au système digestif humain.

 

 

Je reviendrai prochainement à HENRI BERGSON, mais pas tout de suite.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

mardi, 15 janvier 2013

ELOGE D'HENRI BERGSON 1

Pensée du jour :

« La brute se couvre, le riche ou le sot se pare, l’homme élégant s’habille », Traité de la vie élégante. 

HONORÉ DE BALZAC

 

 

Ce n'est pas pour me vanter, mais je viens d’achever la lecture des œuvres d’HENRI BERGSON. Drôle d’idée, non ? Remarquez, on me dira que la tâche est loin d’être insurmontable. D’abord parce que ces « œuvres » ne sont pas si nombreuses que ça. C’est tout à fait vrai. Quatre livres, en tout et pour tout, ça reste à hauteur d’homme. Je ne parle pas des deux recueils d’articles, du petit bouquin intitulé Le Rire, des Ecrits et paroles, et de divers papiers plus récemment publiés.

 

Je me suis limité aux quatre piliers du temple bergsonien : Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), Matière et mémoire (1896), L’Evolution créatrice (1907), Les Deux sources de la morale et de la religion (1932). Un peu moins de mille pages. J'avais acheté (45 francs, si je me souviens bien) le volume chez le libraire du péristyle de l'opéra quand j'étais en classe de première. Oui, il ne faut jamais désespérer.

 

Oui, ça n’a l’air de rien, je sais. Encore faut-il s’y mettre, et puis s’y cramponner. Les trois premiers livres (augmentés de toutes les activités annexes) suffisent, en 1927, à lui faire attribuer le prix Nobel, même si c’est celui de littérature (révélateur, d'un certain point de vue).

 

Résultat des courses ? D’abord une impression curieuse : BERGSON écrit dans un français absolument parfait (en plus, absolument accessible et dépourvu de jargon) une philosophie qui exige une attention soutenue, pour ne pas dire un important effort de contention. N’a-t-il pas déclaré un jour : « Il faut avoir poussé jusqu’au bout la décomposition de ce qu’on a dans l’esprit, pour arriver à s’exprimer en termes simples », c’est-à-dire, comme PASCAL, DESCARTES ou ROUSSEAU, dans « la langue de toute le monde ». Voilà un philosophe qu'il est bon !

 

Voyez plutôt les dernières lignes de son dernier grand livre (1932) : « L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle. A elle de voir si elle veut continuer à vivre. A elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l’effort nécessaire pour que s’accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l’univers, qui est une machine à faire des dieux ». Prémonitoire ou carrément utopique ?

 

Il a eu le temps d’écrire, juste avant, cette phrase merveilleuse, au sujet du « monde inconnu » qu’il appelle de ses vœux : « Le plaisir serait éclipsé par la joie ». Considérons cela comme le point d’orgue de l’œuvre du philosophe. Mort en 1941, il a eu le temps de voir venir l’horreur sur ses tout vieux jours. Pas celle de la bombe atomique. C’est déjà ça.

 

Je ne sais pas vous, mais moi, ça m’épastrouille, ces phrases. Cette force. Pour clore son œuvre sur de pareilles considérations, il faut être soit devenu sénile (en 1932, il a 73 ans), soit resté complètement culotté, tout comme un jeune con. Pour quelqu’un qui prend ça direct en face, ça peut sembler du n’importe quoi.

 

Pour quelqu’un qui referme le bouquin là-dessus, ça fait un effet incroyable, même si, la nuit et dans le brouillard, ça vous a un arrière-goût du fossile EDGAR MORIN, vous savez, le boursoufleur d’idées générales, le gonfleur de baudruches conceptuelles globalisantes et creuses.

 

Certains riront de mon pléonasme, toute globalisation abusive étant forcément creuse : « On ne saurait remplir du tout avec du rien » (je cite de mémoire et en substance). Quand je conduisais l’attelage de bœufs du père PIC, ce qu’il me disait là, c’était l’évidence. Et ça l’est restée. Il reste qu’EDGAR MORIN aura mouliné beaucoup de vent. Et « gonflé » beaucoup d’auditeurs. J’espère. Peut-être à tort.

 

BERGSON, contrairement à MORIN, ne dit jamais qu’il est en train de dire le sens du monde. Certes, dans son dernier livre, il se laisse aller à une exaltation, à un optimisme au sujet de l’avenir humain. Mais d’après ce que j’en ai compris, HENRI BERGSON ne brasse jamais du vent. Mais c'est un philosophe, lui. C’est peut-être pour ça qu’il ne passe jamais à la télé.

 

Ah, on me dit qu’il est mort en 1941. Soit. D’ailleurs, il aurait peut-être aimé les plateaux de TF1 : les « belles dames » à la mode se bousculaient à ses cours au Collège de France, et ce ne sont pas les dignités et responsabilités internationales qui l’ont effarouché ou fait fuir. Il avait une « cause » à défendre : ne fait-il pas l’éloge de la Société des Nations  (SDN, ancêtre de l’ONU) à la fin des Deux Sources … ?

 

Je crains qu’HENRI BERGSON, en effet, n’ait appartenu au camp des increvables optimistes.

 

Voilà ce que je dis, moi.

vendredi, 11 janvier 2013

"REPUBLIQUE IRREPROCHABLE", VOUS DITES ?

Pensée du jour :

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SIOUX OGLALA, par EDWARD S. CURTIS

 

« Les enfants n'avaient autrefois que des souvenirs mérovingiens ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

« République irréprochable », vous dites ? « Moi, président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes de télévision publiques, je laisserai ça à des instances indépendantes ». J’ai bien entendu ? Vous vous souvenez, j’espère. Alors là je dis bravo tant que vous voulez. C’est sûr, j’applaudis le candidat qui a le courage de proclamer la pureté de ses intentions. En rupture avec les manières du président sortant.

 

 

Oui, j’applaudis à deux mains (j’ai essayé avec une seule, mais ça marche moins bien) cette déclaration du candidat FRANÇOIS HOLLANDE, face à un NICOLAS SARKOZY légèrement surpris, voire tétanisé. Malheureusement, la pureté des intentions s’est cassé le nez sur la sordidité de la réalité. Et je l’entends, le refrain de la réalité :

 

« Parole, parole, parole, parole, parole,

Encore des paroles que tu sèmes au vent ».

 

Tout le monde connaît ces mots que DALIDA réplique à ALAIN DELON en train de lui jouer la grande scène du « retour de flamme ».

 

 

Le chef de bureau qui nous gouverne, quittant les mots et la propagande pour affronter la réalité, voici ce qu'il dit : « Moi, président de la République, je nomme mon pote OLIVIER SCHRAMECK président du CSA ». OLIVIER SCHRAMECK ? Mais si, rappelez-vous, le grand copain de LIONEL JOSPIN, son directeur de cabinet (1988-1991) quand il est ministre de l’éducation, son directeur de cabinet (1997-2002) quand il est premier ministre. Un grand serviteur de l’Etat, donc, OLIVIER SCHRAMECK.

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Cela méritait bien un sucre d’orge : « Qu’est-ce que tu dirais du CSA ? – Ben, à la rigueur et faute de mieux, tope là ». Je n’étais pas dans le bureau où s’est prise la décision, mais ça doit ressembler à ça. Et HOLLANDE a dû ajouter : « Les gens diront ce qu’ils voudront, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Comme dit le philosophe HENRI BERGSON : « Pour se faire une idée de la vérité, il faut se référer non aux mots qu’une personne prononce, mais à ses actes ». Qui ne serait pas d’accord ? La « République irréprochable » attendra, elle a déjà été tellement patiente.

 

 

Bon, on dira, pour être gentil : « Pour cette fois, ça va, circulez, mais n’y revenez pas. – Promis, papa ». Malheureusement, ce genre d’embrouilles (et d’arrangements avec ses propres serments prêtés la main sur le coeur) notre président élu semble en avoir rapidement fait un mode de vie ordinaire. Il le fait voler en escadrille, l'arrangement. FRANÇOIS HOLLANDE a dû pratiquer le tir en rafales, visiblement, il s’y connaît.

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IL VOUS FAIT RIRE, VOUS ?

Secrétaire général de la présidence ? PIERRE-RENÉ LEMAS, ex-préfet. Directrice de cabinet du président HOLLANDE ? SYLVIE HUBAC, ex-conseillère d’Etat. Recteur de l’énorme académie de Versailles ? PIERRE-YVES DUWOYE, ex-directeur de cabinet de VINCENT PEILLON. Préfet de la très convoitée Région Aquitaine ? MICHEL DELPUECH, ex-préfet de la Région Picardie. Attendez la fin, ce n’est pas fini.

 

 

Ambassadeur en Afghanistan ? STANISLAS LEFEBVRE DE LABOULAYE. Administrateur provisoire de Sciences-Po ? JEAN GAEREMYNCK, conseiller d’Etat. Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations ? JEAN-PIERRE JOUYET (tiens, tiens, il a pas fricoté avec SARKOZY, celui-là ?). Chargé de remettre un rapport sur l’Epargne ? PIERRE DUQUESNE. Directeur de Veolia Transdev, n°1 européen des transports ? JEAN-MARC JANAILLAC. Plus que deux à caser : où va-t-il les mettre ?

 

 

Nous trouvons CLAUDE REVEL, qui a mené carrière « dans le conseil » (l’appellation est drôle, mais ça mène à tout à condition d’en sortir), chargée de rédiger un obscur rapport sur les efforts internationaux de la France pour se positionner « en matière de normes » (texto). Et la DRH du groupe La Poste, alors, alliez-vous me demander ? Voilà une question qu’elle est bonne. SYLVIE FRANÇOIS, elle s’appelle.

 

 

Alors vous allez dire : « Tout ça ne nous dit pas l’heure. Pourquoi cette énumération, blogueur compulsif ? S’il y a un lien entre tous ces gens, quel est-il ? ». Votre intuition a percé le mur de la devinette que j’avais concoctée. OUI, IL Y A UN LIEN. Il suffit de se souvenir par quelles écoles notre président hélas élu (rassurez-vous, je dirais le même hélas si ç’avait été l’autre). Sciences-Po ? HEC ? Vous n’y êtes pas. 

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PROMOTION "VOLTAIRE" DE L'ENA (1980)

HOLLANDE DOIT SE DIRE : "PUTAIN ! ENCORE TOUT CE MONDE A CASER !"

(mais je ne vois pas la planche d'appui pour le tir aux pipes, dommage)

Ceux qui ont dit « ENA » ont gagné (mon estime). Oui, tous ces gens sont des camarades de FRANÇOIS HOLLANDE au sein de la « Promotion Voltaire ». Et c’est GILLES MARCHANDON, autre ancien de la dite promotion, qui, dans l’association des anciens, s’occupe du service « carrières ». Retenez bien ce prénom et ce nom : monsieur PROMOTION VOLTAIRE est le meilleur ami de FRANÇOIS HOLLANDE. Qui le lui rend bien. Avec les intérêts.

 

 

Je remercie un « hebdomadaire satirique paraissant le mercredi », sans les informations duquel la population française se verrait interdire le moindre accès aux cuisines de la cantine où on les fait manger, et à la cabine de pilotage de l’avion où on les a embarqués.

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QU'EST DEVENU LE SLOGAN IMMORTEL :

"LA LIBERTÉ DE LA PRESSE NE S'USE QUE SI L'ON NE S'EN SERT PAS" ?

(mais c'est vrai, qui se souvient des piles Wonder, qui ne s'usent que si l'on s'en sert ?)

Si vous tapez : « Moi président de la République », vous tombez sur un Youtube de 3’22 qui montre le candidat étalant la pureté de ses intentions. Je n’insère pas la séquence ici même, parce que je ne voudrais pas souiller ce blog, ni la pureté de ses intentions, dont je suis sûr que personne ne doute. Moi, président de cette République ? Vous rigolez ? La main sur le coeur, je le proclame : « NON MERCI ! ». Remarquez, je suis à l'abri : personne encore ne m'a demandé de me porter candidat.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.