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vendredi, 04 juillet 2014

LES FEMMES FRIGIDES

Celui [le mystère] des « femmes frigides » n’est pas moins ténébreux. Je n’ai jamais su exactement ce que c’était qu’une « femme frigide ». C’est un vocable énigmatique qui me fait à peu près le même effet  que les mots « verdure » ou « arthritisme » lorsque j’avais quatre ou cinq ans. Les médecins savent ces choses savantes, les grandes personnes. De tout façon, la presse signale un « mystère de la femme frigide ». Et elle a bien raison ; car c’est un phénomène d’un caractère si saisonnier qu’on ne parvient pas à s’expliquer la chose ; c’est un mystère intermittent : tantôt il n’y a pas de femme frigide, et par conséquent pas de mystère, tantôt les journaux en sont pleins. Surtout quand ils manquent de Spoutniks ou de « conférence au sommet », ou quand Joanovici ne part pas pour la Suisse ; ce ne sont plus que photos de femmes frigides, graphiques, diagrammes, toutes les femmes sont frigides ; d’ailleurs, sur les photos, on ne s’en rendrait pas compte, elles n’ont pas l’air de délinquantes, elles ressemblent à toutes les autres, on dirait des femmes non frigides ; il paraît qu’elles le sont quand même ; c’est ce qui prouve bien qu’on est en plein mystère. Mais ce que je préfère ce sont les coupes de femmes frigides. Au trait blanc sur fond noir, avec des pointillés. C’est très intéressant ; ça fait très scientifique. On se sent en plein dans le vrai de la chose, la vraie médecine, la vraie physiologie. On se sent pénétré par la science ; malgré soi. On n’y comprend rien ; et puis on n’a pas le temps de tout lire ; et c’est affreusement ennuyeux (il ne faut pas lire), mais on voit les schémas. Et alors on sent qu’on apprend. Quoi ? On ne sait pas. Mais enfin on apprend. A l’état pur. Sans aucun objet. Comment dire ? C’est un état d’âme : l’état d’âme d’un homme qui s’instruit. On s’instruit jusqu’aux yeux. J’aime bien les femmes frigides.

 

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Ben voilà. Je sais, j’aurais dû mettre des guillemets et tout écrire en italiques. Ces considérations datent de 1958. On les trouve dans le numéro de mai de la NRF.

 

Les vrais amateurs ont reconnu depuis le début qu’elles ne peuvent avoir été signées que par Alexandre Vialatte. Cette chronique a été recueillie par Ferny Besson dans Profitons de l'ornithorynque, éditions Julliard, 1991. Qui me rendra Antiquité du grand chosier, que j'eus la faiblesse de lui prêter, sans doute un jour de beuverie excessive ?

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Ainsi, on apprend le retour du petit fouteur de merde en chef monté sur talonnettes. Je ne  veux plus écrire son nom ni publier l'effigie de sa trombine. Le chef de file de ceux qui veulent foutre par terre l'institution judiciaire quand celle-ci ne se prosterne pas devant eux : les gorets hurlent qu'on les égorge, avant d'avoir senti le fil de la lame. Le chef de file des malfrats qui ne conçoivent les institutions de la République qu'au service de leurs intérêts personnels. La politique réduite au coup de menton. La politique réduite à la promotion narcissique de quelque Nabot-Léon qui a le culot monstre de se prendre pour un homme d'Etat et qui, dans la foulée, accuse des magistrats de n'obéir qu'à des besoins de vindicte personnelle quand ils ont l'audace ahurissante de s'en prendre à son auguste personne. Faut-il que les Français soient nuls à chier pour avoir été neuf millions à gober avidement à la télé les rodomontades, les bravades et les mensonges de ce jean-foutre ! Qui aurait dit que la France s'apprêtait à retomber de Charybde (le mou du bulbe qui nous gouverne) en Scylla (l'agité du bocal, qui se rêve de nouveau en calife à la place du calife) ?

Que préférez-vous, du mou du bulbe ou de l'agité du bocal ? 

Mais qui, maintenant, pour nous préserver du pire ? On va faire comme Diogène, une lanterne à la main en plein jour : « Je cherche un homme ».

Commentaires

Les magistrats ! La justice ! Ha ha !
http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2014/07/03/renart-et-chats-fourres-5403883.html

Écrit par : solko | vendredi, 04 juillet 2014

Cher Solko,
Si tu estimes que l'institution judiciaire est à ce point gangrenée qu'elle n'est plus qu'expression d'options purement passionnelles de tous ceux qui ont pour charge de la faire vivre, c'est que tu es bien désespéré. Et plus que moi. Ce qui n'est pas sans m'étonner quelque peu.
Fred

Écrit par : fred | vendredi, 04 juillet 2014

Ce n'est pas une question d'espoir, mais d'expérience. Les quelques expériences limousines dont j'ai été le témoin ne m'encouragent guère à croire à l'indépendance réelle de ces GENS. S'il est un milieu, au contraire, où j'ai perçu de réels trafics d'influence en tous genres, c'est bien celui-ci ! Je ne confierai jamais mon espoir à la justice de ce pays, Seigneur, il faut être fou !

Écrit par : solko | vendredi, 04 juillet 2014

Disons que tes expériences limousines prouvent que le trafic d'influence peut exister dans certains cas bien précis, et qu'être confronté à l'influence maçonnique est évidemment difficilement supportable. Je suis convaincu que ce n'est pas une raison pour généraliser.

Écrit par : fred | samedi, 05 juillet 2014

Ce n'est pas généraliser que de constater que le syndicat de la magistrature - tout comme le gouvernement - à commencer par la "Garde" des Sceaux - en sont remplis, que ça pullule comme cancrelat !Moi, ce qu'il m'intéresserait de savoir,c'est à quel moment Sarkozy s'est foutu à dos les frères du GO !

Écrit par : solko | samedi, 05 juillet 2014

Je persiste à ne pas vouloir généraliser. Le "gouvernement invisible" dont parle Bernays travaille sans cesse à se rendre invisible et à s'approcher des gouvernes du navire. Mais ce n'est qu'une force parmi d'autres, multiples. Et il n'est pas sûr que ce soient les "invisibles" qui tiennent les rênes dans les faits. Qui ne rêverait de maîtriser le réel ? Les forces qui mènent le monde dépassent de loin tous les acteurs particuliers, et aucun de ceux-ci n'est en mesure d'en dominer la complexité des interactions. Traite cela de naïveté si tu veux. Je refuse quant à moi de tomber dans la paranoïa et le complotisme. Les francs-maçons, les juifs, les homosexuels, etc. ne sont pas seuls à errer dans les souterrains du gouvernement.

Écrit par : fred | samedi, 05 juillet 2014

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