mardi, 16 juillet 2024
L'ESPRIT OLÉ-OLYMPIQUE PARTOUT
LA CONTAMINATION GALOPE.
Le Progrès, 6 juillet 2024.
Bon, dans le milieu des entrepreneurs, la compétition, c'est tous les jours, là, à la rigueur, on peut comprendre.
Le Progrès, 4 juillet 2024.
Mais regardez ça : jusque dans les EHPAD. Après les Jeux Paralympiques, voici les Jeux Ehpadolympiques. Mais qu'on les laisse en paix, nos vieux ! Et du rugby, s'il vous plaît ! Je serais curieux d'en voir un marquer un essai.
Je sais, j'ai l'esprit mal tourné.
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vendredi, 16 septembre 2016
MISE AU POINT
Les curieux qui se hasardent sur ce blog avec une certaine régularité ont peut-être remarqué que les billets traitant de « l’actualité » et du monde comme il va se sont raréfiés, et même, plus généralement, que les billets « rédigés » ont presque disparu depuis le début de l’été, et même avant, le plus souvent remplacés par des photographies (qui valent bien sûr ce qu’elles valent, sans plus quoique sans moins). C'est parce que j'ai l'impression d'achever un tour de piste, et que je n'ai guère envie de recommencer en me répétant ad vitam aeternam, ad libitum et même usque ad nauseam.
Je l’avoue : j’ai de plus en plus de mal à me lancer dans des diatribes contre tout ce qui cloche en France, en Europe et à travers le monde. Et pourtant ce ne sont pas les occasions qui manquent, à commencer par les farces sportives qui se sont relayées pendant les derniers mois pour empêcher les gogos de penser à leur propre destin. Roland-Garros, Tour de France, Jeux Olympiques (et pire : les paralympiques, avec leur rugby-fauteuil (quid des placages ?) et leur sprint pour aveugles). Je précise que je n'ai strictement rien contre les handicapés, que je connais d'assez près : j'en veux juste au spectacle omniprésent, omnipotent, asservissant.
Ne parlons pas des grands « débats » soigneusement montés en mayonnaise par les sphères médiatique et politique (une déclaration de candidature à la primaire de la droite, une non-déclaration très attendue à la primaire de la gauche, une rixe sur une plage corse, la démission surprise d’un jeune loup du gouvernement, etc.). Toujours le spectacle ahurissant d'acteurs qui se démènent sous les yeux de foules invraisemblablement prosternées devant des "exploits" de plus en plus micrométriques.
Oui, je l’avoue : j’ai de plus en plus de mal. Oh ce n’est pas que la colère ait disparu, bien au contraire : elle est intacte, et même renforcée par certains avis qui convergent (l'extraordinaire phrase de Bernard Moitessier à la fin de La Longue route : « Je porte plainte contre le Monde Moderne ») et aiguisée par les nouvelles qui nous viennent d’à peu près partout, que ce soit de la politique (de plus en plus petite et dérisoire), de l'état de la société française (de plus en plus disloquée), du système économique (de plus en plus dans l’aliénation mentale), du diagnostic posé sur la santé de la planète (de plus en plus de mains sur le signal d’alarme, mais paralysées par des forces de plus en plus contraires).
C’est plutôt une sorte de lassitude : tout le monde (ou à peu près – je parle des gens de bonne foi) est d’accord, tant qu’on en reste au diagnostic : les démocraties sont en danger, et pas seulement pour des raisons extérieures (Daech, Al Qaïda, …), mais aussi à cause d’un essoufflement physiologique qui remet en cause jusqu’à leur existence. C'est quand il s'agit d'adopter des solutions que le consensus vole en éclats et que la Bête "moderne" freine des quatre fers.
Le changement climatique, la pollution, la dévastation de la nature conduisent avec une tranquille certitude et une bonhomie placide l’humanité vers son cataclysme. Quant à l’économie, elle est impatiente de régner sans partage et sans contre-pouvoir, entre les griffes de mastodontes financiers hallucinés et de mastodontes industriels plus puissants que des Etats (les fameux GoogleAppleFacebookAmazon, le colosse Bayer dévorant le mammouth Monsanto), le tout exerçant impunément sa dictature. Je ne parle pas de l’infinité des moyens de contrôle des individus pour les traquer dans tous les moments de leur vie (avec leur consentement empressé), et pour leur imposer la consommation de marchandises comme ultime raison de vivre.
Et pour dire le degré de lassitude, je viens même de cesser d’acheter et de lire la presse écrite, qui était pourtant depuis lurette une habitude invétérée, quasi-addictive. Ce n’est pas qu’on ne puisse trouver quelque article intéressant dans Le Monde, touchant les sciences, l’écologie, quelque interview d’une personne qui a vraiment, pour une fois, quelque chose à dire, quelque chronique nourrie d’un propos consistant, quelque reportage en des contrées plus rares.
Mais le tout-venant de l’actualité politique, le pêle-mêle de l’actualité économique, ajoutés à l’insupportable suffisance et la prétendue « neutralité » journalistique qui, à travers le filtre déformant de son langage expurgé, catégorisé, stéréotypé, jette sur le monde la myopie de ses regards « informés », et interdit de soumettre les propos des responsables et des élus au crible de la critique, tout cela finit par donner la nausée.
Ras-le-bol.
Alors, pour ne pas perdre tout espoir, je me replonge l'esprit dans La Comédie humaine, du Cabinet des antiques à Ursule Mirouët, de "Deux jeunes mariées" à mademoiselle de Cinq-Cygne (Une Ténébreuse affaire), de la demoiselle Cormon de La Vieille fille à M. Bonnet, dans Le Curé de village ; je me baigne l'oreille des harmonies sonores écloses pour le plaisir de l'auditeur, de Janequin, Certon et Sermisy, jusqu'à Mahler, Reger et Messiaen, en passant évidemment par Monteverdi, Bach et Beethoven ; et je me rafraîchis le regard en découpant dans le visible (vieilles plaques photographiques comprises) quelques îlots de choses plaisantes pour mon usage.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blog, jeux olympiques, jeux paralympiques, roland-garros, tour de france, bernard moitessier, la longue route, je poret plainte contre le monde moderne, daech, al qaïda, gafa, google, apple, facebook, amazon, bayer-monsanto, journal le monde, honoré de balzac, le cabinet des antiques, mémoires de deux jeunes mariées, une ténébreuse affaire, mademoiselle de cinq-cygne, la vieille fille, le curé de village, janequinmusique, certon, sermisy, mahler, max reger, olivier messiaen, monteverdi, bach, beethoven
lundi, 17 mars 2014
POLITIQUES EN DECOMPOSITION
Préambule : Non, la France n'est pas en déclin. La preuve ? Elle revient des Jeux Paralympiques de Sotchi avec un nombre respectable de médailles. Conclusion, la France possède les handicapés et les infirmes parmi les plus forts du monde. Moralité : qui critiquera les performances dont est capable notre « cher et vieux pays » ? Qu'on se le dise : le handicapé porte l'avenir radieux de la France. Vive la France infirme ! Françaises, Français, en avant !
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LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISE EN ETAT DE DECOMPOSITION AVANCEE
Il y a longtemps qu’il n’y a plus de vie proprement politique en France. On le savait déjà, et je n’apprends rien à personne. Monsieur BHL, alias le trois fois entarté, alias monsieur Bernard-Henri, alias monsieur chemises amidonnées, alias monsieur Arielle Dombasle, avait commis, voilà des temps, un petit ouvrage intitulé Ce Grand cadavre à la renverse. Consacré à l’agonie du socialisme au sein même du Parti « Socialiste » (je pouffe).
Il avait raison, le philosophe garanti 100 % beurre de TF1. Mais il aurait pu – donc dû – étendre son analyse à l’ensemble du champ politique national. Car j’espère que tout le monde conviendra que l’état de liquéfaction des idées et des hommes politiques de notre pays a atteint aujourd’hui un degré que je me demande s’il peut encore aller « plus vite, plus haut, plus fort » (« citius, altius, fortius », vous savez, la formule de la formidable imposture olympique).
Je me fous des querelles de personnes (Valls-Taubira, Copé-Fillon, on n’a aucun mal à en dénicher). Je me fous des statuts de l’UMP lancés à grand bruit pour annoncer que tout le monde se rassemble en bon ordre derrière le parti, le chef, le drapeau. Cette sinistre comédie ne trompe plus personne depuis longtemps.
Je me fous de TOUT ce que dit un homme ou une femme politique (j’ai failli écrire « poilitique ») quand il est invité sur un plateau, au motif que, quelle que soit la question, il récitera sa « doxa », bien cornaqué qu’il aura été en amont par ses conseillers en communication (Stéphane Fouks, le copain d’Alain Bauer et de Manuel Valls, et consort). Je me fous de leurs ambitions, de leur appétit de pouvoir, de leur obsession de la conquête des « places » (Michelet, en 1848, en parlait déjà de façon éclairante, fût-ce pour lui-même au Collège de France).
Mais j’hallucine carrément quand je constate leur aveuglement sur l’état de la barque que tous veulent conduire. Je radote sûrement, mais leur manière à tous de pousser Marine Le Pen aux avant-postes au moyen d’imprécations fabriquées contre l’ennemi (PS si on est UMP et inversement, comme si ces deux compères n’étaient pas de vulgaires complices qui se disputent simplement la taille des parts du gâteau, dispute camouflée sous les « éléments de langage » tout faits, prêts à l’emploi et stéréotypés, concoctés dans des officines de « com. »), de vaticinations élucubrées sur la base de ce qu’ils croient savoir des « attentes des Françaises et des Français », me semble le plus sûr moyen de rebuter ce qu’il reste de bon sens à la majorité de la population. Cela fait longtemps qu'il n'y a plus de lutte politique entre le PS et l'UMP.
Les luttes pour le pouvoir qui font rage à « droite » et à « gauche », qu’on considère volontiers comme des querelles de personnes, ne veulent donc dire qu’une chose : plus personne, sauf quelques rares exceptions (Juppé ? Je dis ça, mais ...), ne prétend gouverner parce qu’il a le « sens de l’Etat », mais parce qu’il a de l’appétit pour une « place », qui lui donnera autorité institutionnelle, rayonnement de prestige et rentabilité matérielle (Chirac n’a jamais payé de loyer, il a occupé les palais de la République - Mairie de Paris (1977-1995), Elysée (1995-2005) - comme un rat fait dans un fromage).
Accessoirement, il n’y a pas à tortiller du derrière pour espérer échapper à ça : ça signifie qu’il n’y a plus de nation française. J’admire quant à moi quelques individus qui sont (ou plutôt : « ont été », hélas) capables de regarder au-dessus d’eux-mêmes. Aujourd’hui où chacun est de plus en plus réduit à lui-même, j’attends qu’on me dise qui est désireux de s’élever au-dessus de sa petite personne.
Que montrent les politiques au pouvoir ou qui attendent d’y parvenir ? Des qualités de tacticiens tout au plus. Or c’est bien connu dans le domaine des échecs : le pur tacticien se fait piler à plate couture. Ce dont est capable le grand joueur, c’est une vision stratégique. Ce que requiert la tactique, c’est juste de l’habileté manœuvrière, peut-être de l’imagination, disons une certaine forme d’intelligence, je veux bien. Ce qui manquera toujours à la tactique pure, c’est la vision stratégique. Et pour ça, il faut s’être élevé au-dessus de sa petite personne. Là est le problème.
Ce n’est pas un hasard si cette sous-littérature qu’on ennoblit pompeusement en l’appelant « autofiction » est devenue en France le nec plus ultra de ce qui s’appela autrefois « littérature ».
Pourtant c’est facile de ne pas confondre. Dites-moi que ce n’est pas une preuve de déclin ?
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sotchi, jeux paralympiques, politique, société, france, bhl, bernard-henri lévy, arielle dombasle, parti socialiste, ps, ce grand cadavre à la renverse, socialisme, manuel valls, christiane taubira, jean-françois copé, françois fillon, nicolas sarkozy, ump, stéphane fouks, alain bauer, marine le pen, éléments de langage, alain juppé
jeudi, 13 septembre 2012
OLYMPISME ET PARALYMPISME
Pensée du jour : « Le hasard est plus docile qu'on ne pense. Il faut l'aimer. Et dès qu'on l'aime, il n'est plus hasard, ce gros chien imprévu dans le sommeil des jeux de quilles ».
RENÉ DAUMAL
Aujourd’hui ? Voilà qu’on fixe aux handicapés, disons, des individus normaux diminués, un devoir de masochisme volontaire, sur la base de : « Il faut se dépasser ». Vous savez, c’est la trilogie « citius, altius, fortius ». Non seulement il leur manque quelque chose, mais en plus, il faut qu’ils fassent comme s'ils étaient complets ! La société actuelle est bien cruelle envers le pauvre monde. C'est peut-être parce que, s'ils étaient valides, ils écraseraient la compétition. C'est donc peut-être une précaution, allez savoir.
Je vois, dans ce choix du masochisme athlétique, une sorte de déni radical du handicap (en même temps que d'exaltation, sur la base du « tout devient possible » d'un certain NICOLAS SARKOZY, comme du « yes we can » d'OBAMA). L’homme humain refuse, non pas d’être diminué, mais de le paraître. Avec le secours de la technologie (voir les espèces de rames incurvées dont s'affublent des hommes sans pieds). Les Paralympiques sont les Jeux du narcissisme triomphant, de la négation du Mal, du délire impoétique dont vibrent les dithyrambiques de la technologie. En route vers le cyborg.
Ceci pour dire que j’ai du mal à comprendre mon époque. Pour un peu, elle ferait du handicapé un modèle à suivre. Et pourquoi pas une norme, tant qu’on y est ? Une statue ? C’est encore un coup, c’est sûr, du feu égalitaire qui consume la France depuis 1789, et qui tend à tout brûler sur son passage. Enfin, tant qu’il ne s’agit pas d’empêcher USAIN BOLT de se doper allègrement …
Au fait, je n’ai entendu au cours de ces Paralympiques aucune interrogation au sujet de substances dopantes quelconques qui circuleraient dans les veines des athlètes. Pourtant, ce serait un bon moyen de les considérer à égalité avec les gens normaux, non ? Passons.
Je vais vous dire un truc : l’un des êtres les plus pervers que j’aie jamais rencontré se déplaçait en fauteuil roulant. Son handicap, il le faisait payer à toute la classe (tous des majeurs, pourtant), et avec une délectation évidente. Un sourire mauvais. Sardonique.
Le fauteuil lui servait d’armure et d’arme. A l’abri de ce talisman invincible, le bourreau satisfait torturait moralement trente-cinq personnes paralysées de trouille, qui n’auraient pas osé toucher un cheveu du sadique. Il faisait ce qu’il voulait, à commencer par la loi. Il régnait. Potentat. On ne se doute pas de ce que ça peut être méchant, un handicapé.
Mes collègues pétaient de terreur face à ce tyran. Lui, tranquille, il avait compris ça jusque dans les ultimes ramifications. Et il en profitait, puissant ! A lui seul, je ne sais pas comment, il faisait régner dans la classe un état de tension glaciale étrange et terrible. Permanent. Et je suis désolé : il s’appelait KHALED. Moi, j’avais la moutarde qui me montait dans les orifices.
Un jour, j’ai enfin éclaté : « Ecoute, KHALED, ce n’est pas parce que tu es dans un fauteuil roulant que je ne vais pas te foutre dehors ». A peine lui avais-je jeté mon ire dans la figure que j’entendis distinctement, à l’instant même, les viscères de la classe entière se dénouer, se détendre d’un commun accord, commencer à sourire : « Enfin, fredonnaient, soudain soulagées, les tripes unanimes, enfin quelqu’un qui ose ».
Ce soupir de soulagement, messeigneurs ! Ce moment de détente ! Ce fut du brutal, je vous jure. Du merveilleux majestueux. Jamais je n’ai senti une telle adhésion immédiate, une telle unanimité. Et le gaillard est devenu doux (pour un temps). Je n’ai oublié aucun détail de ce moment unique et puissant. Moralité : le handicapé est potentiellement aussi méchant, d'odeur aussi vomitive, et de consistance aussi coliqueuse que le valide. Mais il y a dans la valorisation sociale du handicapé, disons-le, de l'intimidation. Le handicap fait d'abord taire le valide.
Le handicap ne sanctifie strictement rien. Il est là. Il intimide, donc. Il culpabilise, il dégoûte éventuellement. Mais qu’on ne me fasse pas croire que, en dehors de quelques exceptions, une personne ordinaire peut éprouver en présence du handicap des sentiments aussi ordinaires que face à une personne complète.
Les grandes déclarations face aux Paralympiques, non seulement me laissent sceptique, mais me semblent d'une belle hypocrisie, en même temps qu'une adhésion au processus global de culpabilisation des valides. Que la société fasse une place au handicapé, comment ne serait-on pas d'accord ? Mais que celui-ci fasse l'objet d'une sorte de sacralisation, comment être d'accord ? Respect, tant qu'on voudra. Dévotion quasi-religieuse, non merci.
Je crois être une personne ordinaire, ni particulièrement vertueuse, ni foncièrement mauvaise. Une personne pas trop anormale, quoi. Eh bien, soit dit en toute franchise, la présence d’un handicapé produit en moi une attitude, disons, "spécifique". Suis-je le seul ? Une exception ? J’attends que quelqu’un me dise que je suis inhumain. C’est quoi, après tout, cette pression qu’on fait peser sur les valides, du seul fait qu'ils sont valides ?
Je suis désolé, mais s'il faut célébrer le handicapé parce qu'il se produit dans une arène olympique, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Entrez dans le pavillon P4 que je connais, tiens, juste pour voir. Je défie quiconque de regarder « normalement » M., dont le visage coule à la moindre émotion en larmes, en morve, en bave et en gémissements. Elle tord encore plus ses poignets tordus. Et on ne voit pas les orifices cachés !
Car ces corps pissent, chient, et demandent à jouir (parfaitement : à jouir sexuellement !). Moi je veux bien éprouver des bons sentiments, mais c’est à condition qu’on ne m’écrase pas sous la propagande antinazie d'un moralisme édifiant aux intentions vaguement terrorisantes. Qu'on ne me mette pas un pistolet sur la tempe. Car c'est vrai, la culpabilité est un trop bon outil de bourrage de crâne.
Et franchement, faire « normalement » le métier de s’occuper d’eux, je m’avance peut-être, mais s'il faut bien du courage, il faut aussi, sans doute, avoir subi quelque rebuffade ailleurs. Comment s'opère un tel choix professionnel ? Vocation ? Je serais curieux de connaître les vraies raisons.
Voilà ce que je dis, moi.
A suivre.
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mercredi, 12 septembre 2012
DU BON USAGE DU HANDICAPé
Pensée du jour : « Si le soleil ne s'éteint pas sur mes Etats, c'est que mon règne est d'un seul jour ».
RENÉ DAUMAL
Ainsi, voilà-t-il pas, mon bon, que les Jeux Paralympiques 2012 ont pris fin à Londres. Voyons-en les résultats. Ils sont excellents. 1522 médailles ont été distribuées, ce qui fait, réparties en or, argent et bronze, 507,3333 médailles de chaque métal. Je ne me moque de personne. Je cite ma source : wikipédia. Curieusement, on y annonce, en fait de médailles, 503 or et argent, mais 516 bronze. Passons. J'observe, soit dit par parenthèse, que le logo des Paralympiques change à chaque manifestation, contrairement aux immuables cinq anneaux "olympiques".
LONDRES 2012
La Chine emporte le pompon, et de très loin : 231 médailles au total. C’est normal, avec 1,4 milliard d’habitants, le handicapé augmente en masse et peut-être en proportion (à cause de l’entassement). "Certains" se désolent que la France n’ait obtenu que 45 récompenses, soit un petit 19,48 % du palmarès de l’ « Empire du Milieu ».
PEKIN 2008
Certes, cela paraît peu, mais en fait c’est énorme, car la population française, c’est à peu près 4 % des Chinois (si ce taux avait été respecté, ce n'est pas avec 231 médailles qu'ils auraient dû repartir, mais avec 5775 !!!). Mais peut-être aussi, proportionnellement, avons-nous davantage de handicapés dans la population. Allez savoir, entre les accidents de la route, ceux du travail, ceux du sommeil, les crimes inachevés, les blessures de la vie et les automutilations en milieu carcéral … Mais envoie-t-on des prisonniers automutilés aux Jeux Paralympiques ? Bref.
Les mêmes "certains" en concluent donc à tort que nos handicapés sont de moins bonne qualité que les autres. Moins bien fabriqués. Je ne vois pas sur quelles bases ils osent proférer de pareilles inepties. Le handicapé français serait-il inférieur aux autres ? Qui donc ose prétendre qu’ils ne sont qu’une bande de « bras cassés » ? Qu’au lieu de mettre leurs deux prothèses dans le même sabot, ils auraient intérêt à se mettre à niveau ? Et d’ironiser. De persifler. C’est facile.
SIDNEY 2000
Moi je dis que nous avons les meilleurs handicapés du monde. D’abord, ils sont élevés en plein air et nourris au grain. Ils ont l’appellation d’origine, ce qui, juridiquement au moins, les protège de toute contrefaçon. Pas comme les handicapés chinois, élevés en batterie et gavés d’on ne sait trop quoi.
Simplement, ils sont mal entraînés. Mal encadrés. Mal suivis. Ils ne sont donc pas sur un pied (bot) d’égalité. Je suis prêt à le soutenir (« jusques au feu exclusivement », disait Maître Alcofribas). Qu’on nous en donne les moyens, et vous verrez : le monde n’a qu’à bien se tenir. La France souffre en la matière d’un indéniable handicap. Bon, d’accord, je change de ton. Je redeviens consensuel. Tant pis. J’étais bien parti.
BARCELONE 1992
Aucune épreuve des jeux paralympiques n’a donc été transmise en direct à la télévision. Les salopards de crocodiles journalistiques font semblant de se lamenter sur cette carence, et font mine de s’interroger gravement sur les raisons d’une telle désaffection. Vous ne la trouvez pas écœurante, cette hypocrisie ? Personnellement, je ne la trouve pas écœurante, mais carrément répugnante.
La raison de la désaffection ? Mais il ne faut pas être sorti de Polytechnique ou des Ponts et chaussées : ce ne sont pas des Jeux Olympiques. Point c’est tout. C’est aussi net que ça. Ce sont des Jeux Olympiques « spécial handicapés ». « Para », en grec, ça veut dire exactement ça : « à côté ». Comment ça, quelle différence cela fait-il ? Vous n’allez pas aussi vous y mettre ! Soyez sincère : la pratique sportive n’est pas la même. L’intérêt du spectacle est rigoureusement différent. La performance n'a pas le même sens.
Je suis désolé : si l’on peut trouver du plaisir à suivre un 100 mètres d’USAIN BOLT, qui a tous ses membres bien en place, quel plaisir éprouvent ceux qui s’extasient devant cet athlète qui court sur deux prothèses ? Quel est le sentiment vrai qu’ils éprouvent ? Je doute radicalement de leurs grandes déclarations et de leurs grands sentiments. Pour moi, ce sont des hypocrites fieffés.
Car les Jeux Paralympiques, excepté la collecte de fonds, sont d'abord une manifestation CARITATIVE. Exactement comme le Téléthon. S'il s'agit de trouver du courage à ces athlètes, c'est évident. Mais non, ne me dites pas que le sentiment esthétique est du même ordre. Car l'athlète normal dissimule dans sa prestation les efforts qu'il a fournis pour y arriver. L'homme sans pieds, lui, c'est le destin qu'il a dû vaincre, pour arriver là. Et c'est cela qu'on trouve admirable. On entre forcément dans les considérations MORALES.
Pourquoi s’il vous plaît, à l’origine (1896), a-t-on appelé cette manifestation « Jeux Olympiques » ? C’était une référence directe et explicite aux Jeux de l’antiquité grecque. Or je suis désolé, prenez toute la statuaire grecque : pas un seul handicapé. Que des athlètes parfaitement conformés. Et je suis encore plus désolé, s’il manque des membres à la Vénus de Milo ou à la Victoire de Samothrace, ce n’est pas dû à d’éventuels handicaps. D'ailleurs, elles ne concouraient pas.
Il y a bien ce plaisantin d’ÉSOPE. Certes, certes, mais lui, il n’est que contrefait. Ce n’est pas la même chose. Qu’est-ce qu’une bosse dans le dos, après tout ? Et surtout, nul ne lui a jamais demandé de s’aligner dans les épreuves de lutte ou de course. Personne n’aurait eu l’idée. Ses fables et son intelligence suffisaient pour valider son existence. En plus, son buste date de la période hellénistique. C’est-à-dire trois ou quatre siècles après lui.
Jamais les Grecs n'auraient eu l'idée saugrenue d'inclure des athlètes incomplets ou diminués dans des compétitions destinées à glorifier les perfections du corps humain. Notre époque dégouline de confiture altruiste et généreuse. C'est cette confiture que je trouve définitivement indigeste et répugnante. Après le hideux "devoir de mémoire", voici l'infect "devoir de compassion", d'autant plus contestable qu'il s'accommode fort bien des égoïsmes les plus noirs.
Voilà ce que je dis, moi.
A suivre.
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mercredi, 05 septembre 2012
DU NEUF ET DES NOUVELLES
Pensée du jour : « On dit que la Terre est ronde. Mais c'est une plaisanterie. Il n'y a d'ailleurs qu'à la regarder. Elle est toute couverte de bosses, de cicatrices, de gros furoncles, toute mal cuite et toute mal fichue ; ravinée de crevasses, de rides, de creux, de sillons, percée de trous comme un gruyère. Des trous pleins d'eau. C'est ce qui permet de prendre des vacances. Si la Terre était ronde il n'y aurait pas de vacances ».
ALEXANDRE VIALATTE
Je lis dans le journal : « Hollande passe à la vitesse supérieure ». Voilà une bonne nouvelle. Bercé par l'allégresse, pour ne pas dire l'alacrité coruscante du message, tout d’un coup, voilà que me reviennent en mémoire quelques vers d’ARTHUR RIMBAUD :
« Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ».
PAIX DES PÂTIS SEMÉS D'ANIMAUX
A croire qu’un autre HOLLANDE était passé « à la vitesse supérieure » à l’époque d’ARTHUR. En apprenant cela, en effet, le viscère se détend ; le trait du visage gagne en plénitude ; l'orteil s'ouvre en éventail ; l'épiderme se déride ; la narine inhale un azur parfumé ; l’oreille jouit d'ouïr gazouiller l'onde pure ; l'esprit accède à la musique des sphères. C’est la félicité. C'est la rentrée. FRANÇOIS HOLLANDE passe à la vitesse supérieure.
*
La mort de MARION COTILLARD dans le dernier Batman met l’internet en joie : on ne compte plus les vidéos (plus ou moins réussies) postées sur Youtube, où des facétieux imitent l’actrice au moment où elle dit quelques mots avant de fermer les yeux en baissant brusquement la tête sur le côté.
Quelle idée, en mourant, de fermer les yeux en baissant la tête sur le côté, aussi ! Je l’ai toujours fortement déconseillé. Je conseille quant à moi de "ne pas mourir du tout" (GEORGES BRASSENS, Funérailles d'antan). Mais on ne m’écoute pas.
*
Le collectif "Libération Animale" a manifesté le 1er septembre pour interpeller citoyens et élus : « Comme l’esclavage humain a été aboli [où ont-ils pris ça ? Ils rêvent, ma parole], l’esclavage animal doit aussi être aboli ». Pour cela, rejoignez l'ange ailé élu ci-contre.
Un « mouvement généreux [on croit rêver] » doit faire « évoluer les consciences », et faire passer l’humanité « d’une société spéciste à une société antispéciste ». On ne se doute pas des ravages du spécisme, insecte récemment importé d'Uranus ou d'Alpha du Centaure. A ne pas confondre avec le charmant lépisme. Il n'empêche qu'il convient de libérer aussi le lépisme. Comment ? Ce n'est pas mon problème.
On passe à côté de distractions décisives. J'admire le combat des vertueux et trop rares antispécistes contre les hideux spécistes. Je n’ai pas vu les manifestants, mais je ne saurais les imaginer autrement que portant sur la figure les signes de l’appétit de vivre, de l’épanouissement et de la gaieté débridée qu’on peut observer sur le visage longiligne et sérieux d’un Témoin de Jéhovah. Qu'on se le dise, si le Témoin de Jéhovah (il n'est pas le seul, hélas) veut réformer l'espèce humaine, c'est pour son BIEN. "Son", c'est bien sûr celui de sa secte.
LÀ, C'EST A LVOV
Mes aïeux m'ont légué dans leurs gènes l'allergie à l'anti-spécisme, aux Témoins de Jéhovah et à tous les améliorateurs de l'espèce humaine. L'espèce humaine est largement surestimée, en général, j'en suis d'accord, mais j'y tiens. Telle qu'elle est. Avec ses monstrueux défauts, elle me suffit, n'allons pas lui en rajouter. Merci d'avance à tous ceux qui renonceront à Satan, à ses pompes, aux Témoins de Jéhovah et aux libérateurs des animaux.
*
JOHNNY HALLIDAY est passé de l’hôpital de Pointe-à-Pitre à celui de Fort de France, avant un gagner une clinique américaine.
AUTOPORTRAIT RECENT DE JOHNNY HALLIDAY
Une idée du dernier chic à suggérer aux tour-opérateurs : plutôt que quelque temple grec et autre antiquité, proposez un panorama complet des temples modernes de l’efficience médicale. Succès assuré.
Tout ça pour une « vieille bronchite » mal soignée ! N'empêche qu'il a fallu aller la récupérer, la vedette, quand ça lui a pris de faire quelques brasses dans la mer. Le fan s'inquiète. Il y a peut-être de quoi.
*
Les méfaits du soleil commencent à être bien connus. On le vérifie une fois de plus dans le 13ème arrondissement de Paris. Est-ce un réglage excessif des appareils ? Un étui à lunettes négligemment abandonné sur une lampe à bronzer ? Toujours est-il qu’on a retrouvé le corps sans vie d’un habitué, une fois le salon dévasté par l’incendie.
DESOLE, JE N'AI PAS LE SALON DE BRONZAGE,
ON SE CONTENTERA DE L'ABATTOIR DE CORBAS EN PLEINE ACTION
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Un handicapé au moins ne participait pas aux Jeux Paralympiques : à 52 ans, il a été retrouvé chez lui lardé d’une dizaine de coups de couteaux. Le parquet de Grenoble exclut l’hypothèse du suicide. Il me vient à l'esprit qu'il est sans doute raisonnable de considérer qu'il n'a pas complètement tort.
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En dernier lieu, je porte à la connaissance du public que, après la découverte du boson de HIGGS (aussi nommé "particule de Dieu"), au CERN, vous savez, le circuit automobile souterrain à cheval sur la frontière franco-suisse (réservé aux véhicules ultra-luminiques), j'ai eu le bonheur de mettre au jour la première bosonne. Il fallait bien une nouvelle Eve pour tenir compagnie à ce nouvel Adam. Il y a fort à parier qu'il ne va pas s'ennuyer, le lascar.
ELLE S'APPELLE PENNY HIGGS.
APPAREMMENT, ELLE A PLUSIEURS BOSONS A SON ARC,
VU LA FAÇON QU'ELLE A DE LE BANDER (SON ARC)
Il paraît que la particule appelée boson est celle qui donne de la masse à toutes les autres. Partant de ce principe simple et on ne peut plus sain, personnellement, je ne demande pas mieux que les autorités sanitaires me déclarent carrément "à la masse".
Voilà ce que je dis, moi.
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mardi, 04 septembre 2012
UN PEU DE NEUF DANS LES NOUVELLES
Pensée du jour : « La dernière mode, dans la grande peinture, est à l'informe et aux programmes en noir sur noir (on ne peut les lire que sous un certain angle). C'est ainsi que la nuit, dans la nuit, présente l'absence à notre admiration. Et avec quel académisme ! Car, plus l'informe qu'on nous montre est informel, plus les textes qui le commentent sont distingués, au subjonctif, signés de maître du style et de grands officiels. La balayure s'expose sur du satin broché. Le dernier cri est aux manches à balais présentés dans un grand musée par des textes d'académiciens ».
ALEXANDRE VIALATTE
VIVE LE TIR SPORTIF
L’arme dessinée et mise au point par MIKHAIL KALACHNIKOV est en train de faire un tabac. Il faut savoir que ce fusil d’assaut (appelé AK 47, pour « automate de Kalachnikov », et pour l’année 1947 de sa mise au point) réduit à pas grand-chose le prix d’achat, à presque rien son entretien, tout en offrant une fiabilité et une efficacité inégalées, comme le prouvent les 19 cibles touchées depuis janvier en plein dans le mille, à la grande satisfaction de ses utilisateurs marseillais. On voit par là que rien ne vaut l'entraînement assidu pour améliorer la précision du tir.
Réflexion faite et aux dernières nouvelles, MANUEL VALLS, ministre de l'Intérieur et des cultes, n'enverra pas l'armée pour faire la guerre aux trafiquants des quartiers nord qui s'entretuent.
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UNE BELLE HISTOIRE D'AMOUR
Une psychothérapeute parisienne, très populaire et très aimée dans son quartier, aura du mal à se remettre de l’élan amoureux d’un jeune homme brun de 20 ans, qui pour prouver à la dame la vigueur de son sentiment, a posé les doigts autour de son cou sans maîtriser sa force. La dame a suffoqué devant tant d’enthousiasme.
Il lui faudra du temps pour retrouver son souffle. Une main anonyme a collé sur la porte du cabinet un petit mot au contenu pour le moins compendieux : « Mme D. est absente en raison d’un contretemps ».
Le jeune homme se remet de ses émotions dans les locaux hospitaliers d’un poste voisin, veillé par des infirmiers en uniforme bleu.
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A la Nouvelle-Orléans, on observe in vivo un magnifique phénomène de vases communicants : plus il y a d’eau dans les rues, plus il y a d’automobiles sur les routes. Le public s’interroge.
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A propos de l’Ultra Trail du Mont Blanc (166 kilomètres d’une seule traite, 9600 mètres de dénivelé), des médecins scientifiques se demandent si c’est l’épuisement ou la fatigue qui limite les capacités humaines. On est heureux de voir enfin posée la question essentielle. Je pressentais quant à moi, dans ma coupable simplicité, que l’excès d’effort produisait l’épuisement, m'imaginant en revanche que dépenser trop d’énergie entraînait la fatigue.
Je suis heureux d’être désormais fixé : le sportif en état d'épuisement souffre finalement de fatigue. Et inversement. Le surmenage n’est pas loin.
Conseillons-lui La Position du tireur couché (excellent roman de JEAN-PATRICK MANCHETTE, excellemment mis en images par JACQUES TARDI, éditions Futuropolis, histoire dans laquelle le tueur prend une brutale extinction de voix, avant de prendre, sans en mourir, quelques balles en plomb dans le crâne). Quant à moi, j’ai résolu la question : avant même d’être épuisé, j’évite de me fatiguer (recette corse, encore des amis).
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Les Jeux Paralympiques ont débuté à Londres. Ce qui permet de se pencher avec des larmes dans la voix sur le sort de nos frères diminués. La grande leçon de morale, ici, c’est qu’un handicapé est un individu comme un autre. Enfin pas tout à fait, puisqu'on fait pour lui des Jeux à part.
L’autre jour, rue du Pavillon, je propose mes services à un monsieur en fauteuil roulant : je crois que le vélo cadenassé l’empêche de passer, vu l’étroitesse du trottoir. Que nenni ! En fait, il demandait l’ouverture de la porte de l’immeuble. Une personne est arrivée, qui l’a tiré à l’intérieur.
QUELS PROGRES TECHNIQUES NE DOIT-ON PAS AUX PROGRES TECHNIQUES !
N’en doutons pas, les handicapés sont des gens comme tout le monde. Ils sont comme FRANÇOIS HOLLANDE : ils sont normaux. Sauf qu’ils ont besoin des autres.
Voilà ce que je dis, moi.
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