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mercredi, 25 octobre 2017

#BALANCE TON PORC

C’est donc entendu : tous les hommes sont des cochons. Je sais, certains mauvais esprits, aussi facétieux que peu respectueux du courageux combat de la gent féministe (à ne pas confondre avec la « gent féminine », qui heureusement n'est pas une secte, puisque c'est une généralité) pour la conquête inachevée de tous les droits auxquels la modernité leur donne droit, certains esprits, donc, auront sûrement pensé aux deux derniers couplets de la chanson qu’on braillait, adolescents, dans le car qui nous emmenait « à la neige », et qui commençait par « Jeanneton prend sa faucille, larirette, larirette, et s’en va couper les joncs ».

L’avant-dernier couplet ? « La morale de cette histoire, larirette, c’est que les hommes sont des cochons ». Classique. Mais le dernier ? Je vais vous dire : la gent féministe a lancé une fatwa pour faire interdire ce texte, au motif qu’il porte atteinte aux « droits auxquels la modernité … etc. ». Ayant décidé de braver cet interdit, je rappelle ici les dernières paroles de la chanson : « La morale de cette morale, larirette, c’est que les femmes aiment les cochons ».

Il est donc question d’hommes, de femmes et de cochons. Cela tombe bien, les actualités médiatiques viennent de projeter le thème à la une de tous les journaux (et « réseaux sociaux », comme il est impératif d’ajouter aujourd’hui). Ainsi, tout le monde est aujourd’hui d’accord : monsieur Harvey Weinstein est un porc. Il a en effet honteusement et longuement profité de sa position de pouvoir pour se faire accorder des faveurs par d’innombrables femmes. Le cas s'est répandu comme un virus d'Ebola, et très au-delà des frontières d'Hollywood, au point qu'on a l'impression, au bruit médiatique retentissant qui a suivi, que tous les hommes sont des Weinstein.

La différence avec la chanson larirette, aujourd'hui, c'est que les femmes n'aiment plus les cochons. Il faudrait plutôt dire : un certain nombre de femmes. Pas d'affolement : c'est seulement, nous disent les gents féministe et journalistique, que « la parole des femmes se libère ». L'expression (« la parole libérée ») fait florès depuis quelque temps, menaçant tous les hommes (pour la pédophilie, il est recommandé, spécialement depuis quelque temps, d'être un curé ou un instituteur) qui se rendent coupables des nouvelles turpitudes à la mode. Jusqu'à quand est-on en droit de dire que « la parole se libère », et à partir de quand doit-on prévenir le gibier que « la chasse est ouverte » ?

Dans la présente affaire, la question est de savoir quelle est cette fameuse position de pouvoir qui a donné à Harvey Weinstein l’opportunité d’importuner tant de femmes jusque dans l’intimité de leurs dessous. Mais aussi pour quelle raison tant de femmes innocentes ont été mises en présence de ce porc doublé d’un prédateur. Tiens, j’apprends qu’il était producteur de cinéma. Et que les femmes en question allaient dans son bureau sans y avoir été contraintes. Pensez : elles désiraient obtenir un rôle dans un film financé par le dit Weinstein. Et tiens, justement, beaucoup d’entre elles ont fait une belle carrière dans le cinéma. Ça tombe plutôt bien, non ? On se dit qu'elles doivent être bien reconnaissantes au monsieur, qui leur a donné leur chance et mis le pied à l'étrier. Eh bien non, figurez-vous : elles n'ont même pas la reconnaissance du bas-ventre.

Pourquoi une jeune femme veut-elle « faire du cinéma » ? Pour aller vite, les deux raisons principales sont qu’elle a un talent de comédienne et qu’elle n’est pas « fatigante à regarder », comme dit aimablement mon ami Yves, qui ne dédaigne pas la litote (mon ami Alain préférait quant à lui : « elle est gentille », déjà plus ambigu). Cela paraît clair : très peu de premiers rôles féminins ont été tenus par des grosses ou des laides dans l’histoire du cinéma. C’est injuste et fou, mais que voulez-vous qu’on y fasse ?

Que demandent le cinéma en général, ses professionnels et ses spectateurs en particulier à une femme ? De séduire, de séduire et de séduire. Or, pour plaire aux spectateurs, il faut commencer par plaire à ceux qui vont faire le film, car c'est eux qui s'imaginent connaître et incarner le mieux les goûts du public. Imaginez que Gwyneth Paltrow se soit présentée à Harvey Weinstein en tenue de souillon, pas lavée et pas maquillée. Le monsieur ne l’aurait pas regardée. Pire, il ne l’aurait peut-être même pas vue. A la rigueur, si elle avait été en train de faire sa chambre d’hôtel quand il sortait de la douche, il lui serait arrivé la même chose qu’à Nafissatou Diallo avec DSK.

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GWYNETH PALTROW, UNE FEMME QUI A "RÉUSSI"

J’ignore dans quel état d’esprit était Gwyneth Paltrow en frappant à la porte du bureau, mais il m’étonnerait fort qu’elle ne se soit pas auparavant renseignée sur le bonhomme qui allait l’accueillir, auprès de femmes qui avaient avant elle fait la démarche. J’imagine aussi qu’elle savait deux ou trois choses sur les mœurs qui avaient cours dans le milieu professionnel où elle désirait s’insérer et si possible faire carrière.

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TOUTE LA PROBLÉMATIQUE EST LÀ

C'EST DANS LA SÉRIE "LUKA" (N°5), DE MEZZOMO ET LAPIÈRE (ED. DUPUIS, 2000)

Il n’y a qu’à ouvrir n’importe quel magazine « people » pour le savoir : les histoires de cœur y côtoient allègrement les histoires de cul. A moins d’être une oie blanche, une candidate-actrice sait ce qu’il faut faire de son corps : un argument de vente. Dans le pire des cas, c’est un mauvais moment à passer. « Puisque c’est le métier qui veut ça », doivent se dire beaucoup : que ne ferait-on pas pour « réussir » et briller de mille feux, comme des étoiles dans le ciel hollywoodien. Combien de ces starlettes se sont-elles fait prendre en photo sur la plage de Cannes en prenant soin de ne pas mettre trop de tissu sur leurs charmes ?

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QUELQUES PORCS ACCOURUS POUR RENIFLER L'OIE BLANCHE

J'en conclus que Gwyneth Paltrow (et toutes ses consœurs concernées) est une vilaine ingrate, doublée d'une grande hypocrite : elle a au moins fait fructifier son investissement de départ, et le sacrifice qui allait avec.

Car le moteur des actrices de cinéma, ce que cette industrie est même en droit d’attendre d’elles, c’est qu’elles soient en mesure de susciter le désir, qui est une sorte d'assurance sur les bénéfices futurs.

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LA VICTIME BELLA HADID A CANNES, CONTRAINTE PAR ON NE SAIT QUEL PRÉDATEUR DE SUSCITER LE DÉSIR DES PORCS, EN EXHIBANT UNE ADMIRABLE ABSENCE DE DESSOUS

Ce point est crucial pour le producteur, qui est d’abord un homme d’affaires, un financier qui compte bien faire que ses investissements lui rapportent le plus gros possible par l'afflux dans les salles obscures. Ce calcul repose précisément sur la capacité de l’actrice à provoquer le désir du spectateur (des millions et des millions de porcs, donc, selon la gent féministe).

Que nous apprend, dans ces conditions, « l’affaire Weinstein » ? Qu’il est urgent d’agir pour mettre fin une fois pour toutes aux agissements inqualifiables de la détestable gent masculine à l’égard de la gent féministe (je fais confiance aux femmes normales). Pour cela, je propose de donner force de loi à une suggestion faite un jour dans les médias par un de ces princes du journalisme auxquels une rumeur prête le pouvoir de gouverner l’opinion publique. Un prince que le monde entier ne nous envie pas, j'espère.

Cette Altesse Royale du papier journal, dont les visiteurs de ce blog savent combien il figure au nombre de mes objets de dévotion, a pour nom Laurent Joffrin (Mouchard de son vrai nom). J’ai en effet entendu ce maître donneur de leçons, un jour à la radio, formuler l’une de ces idées lumineuses qui tapissent de nos jours les murs de l’air du temps : pour en finir avec le harcèlement sexuel et les propos ou les gestes déplacés, il faut que les hommes cessent de désirer les femmes.

Je l’affirme : j’ai entendu le monsieur émettre la suggestion, pour pacifier les rapports entre les hommes et les femmes, que les premiers cessent une bonne fois de considérer les secondes comme des objets de désir. Laurent Joffrin a tout compris. Enfin un homme qui a compris ce que les femmes attendent depuis la nuit des temps : que les hommes cessent de les désirer. Oui, aussi stupéfiant que cela puisse paraître, j'ai bien entendu ce monsieur émettre cette idée, à propos de je ne sais plus quelle actualité, peut-être les problèmes des femmes égyptiennes dans les bus : la racine du mal réside exclusivement dans le fait que les hommes, tout au moins en général, désirent les femmes. 

Que les hommes aient besoin en permanence qu'on leur enseigne la civilité en même temps que la civilisation, je crois en effet que beaucoup en ont besoin, vu la rusticité des manières dont ils affublent l'expression de leur émoi face à la beauté des femmes, mais je suggère à la gent féministe, qui véhicule un tel négationnisme du désir, d’informer la gent féminine, soit la presque totalité des êtres humains femelles, du prochain nouvel état des choses. Je me permets cependant d’émettre un doute quant à la façon dont le message serait reçu par ces femmes normales ("la gent féminine", j'insiste lourdement), qui auraient sans doute du mal à se consoler d'anéantir tous les efforts qu’elles font chaque matin devant leur miroir pour façonner leur apparence, comme elles le font depuis la nuit des temps. 

Pourquoi se donnent-elles tant de mal ? Pour le savoir, pas besoin d'aller chercher Baudelaire et son Eloge du maquillage dans Le Peintre de la vie moderne (« ... se dorer pour être adorée ... »). C'est tout simple : la femme fait de son miroir le conseiller de son équilibre et de son bien-être intérieurs. Viennent en second les usages de la vie sociale : il s'agit, indirectement, d'agir sur le regard des autres, de le façonner pour l'amener à refléter les mêmes ondes positives, mais cette fois porteuses de respect ou d'envie, si possible d'admiration ou même de désir et, pourquoi pas, d'amour. 

En espérant ne rencontrer que des regards de femmes envieuses et d'hommes civilisés. 

En espérant aussi que, dans un  avenir proche ou lointain, des femmes perpétuent cette manie qui consiste, pour elles, à désirer que des hommes éprouvent un désir à leur endroit (et pourquoi pas à leur envers).

lundi, 29 mai 2017

DÉTAIL

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FESTIVAL DE CAME

Alors c'est vrai ? Quelle audace ! Le Festival de Cannes a osé ne pas attribuer la Palme d'Or à Cent vingt battements par minutes, ce « film coup de poing qui a fait autour de lui l'unanimité de la critique » (je cite) ! Scandale ! Injustice ! Grand branle-bas dans le Landerneau intello et consensuel de la "pensée" mainstream et de la gauche élégante et cosmétique.

En commentaire, il me revient en mémoire une deuxième (tout le monde a déjà reconnu la première) chanson de Brassens : 

« C'est injuste et fou,

Mais que voulez-vous

Qu'on y fasse :

L'amour se fait vieux,

Il n'a plus les yeux

Bien en face. »

Mais c'était à l'époque de l'amour d'ancienne manière. Trop ancienne sûrement.

jeudi, 30 mai 2013

TOUT EST POLITIQUE, VRAIMENT ?

 

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ANSEL ADAMS : MONT MCKINLEY ET WONDER LAKE

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Donc, nous venons d’apprendre que le mariage homosexuel est « de gauche ». C’est tout le camp « progressiste » qui a emporté la décision, et la foule de ceux qui ont manifesté dans les rues (18,3 individus selon la police, « en comptant les femmes et les petits enfants », aurait dit Rabelais) ne sont que des « conservateurs », dans le meilleur des cas, des « homophobes » dans le pire, avec, entre les deux, le marécage des « réactionnaires ».

 

Pêle-mêle et dans le même sac, on trouve l’UMP, qui a cru qu’elle pouvait « faire un coup », et l’Eglise catholique, accusée de se cramponner à des valeurs obsolètes et sommée d’enfin mettre sa doctrine à la page, au parfum de l’époque. Elle pourrait répondre comme Cromwell : « Qui épouse son époque sera vite veuf ».

 

Vladimir Poutine cumule sans doute les trois tares à la fois, pour avoir déjà déclaré que la Russie ne laisserait pas adopter des petits Russes par des couples homosexuels mariés. On attend une déclaration de la Confédération Helvétique pour savoir à quoi s’en tenir au sujet des petits Suisses. Je rigole. Je ne devrais pas.

 

Il reste cependant étonnant, dans toute cette affaire, qu’on ait vu s’installer entre partisans et adversaires du mariage des homosexuels le bon vieux clivage, quasi paléontologique, entre une France « de droite » et une France « de gauche », étant donné que les deux partis dominant le champ « politique » (laissez-moi pouffer) sont clairement DE DROITE.

 

Je sais, on va me ressortir de la naphtaline et du formol la momie de Wilhelm Reich, le pape de la sexologie politique qui mettait beaucoup de névroses à l'oeuvre dans la classe ouvrière sur le compte des conditions socio-économiques qui lui étaient faites (je simplifie). Ses livres (La Lutte sexuelle des jeunes (1932), La Fonction de l’orgasme (1927) et bien d’autres) doivent toujours se trouver quelque part. Le problème, avec Reich, c'est qu'il a mal fini, avec sa machine à détecter l'orgone.

 

Je sais, on me dira que « tout est politique », encore que ça se dise beaucoup moins que jadis. Sans doute, rien de ce que nous faisons, disons ou pensons n’échappe à une analyse selon une grille « politique ». Cela au moins me paraît indiscutable.

 

Mais il me paraît tout aussi indiscutable que tout ce qui est humain est « sexuel ». Tout ce qui est humain, « économique ». Tout ce qui est humain, « religieux ». Tout ce qui est humain, « social ». Tout ce qui est humain, « psychologique ». Tout ce qui est humain, « relation au pouvoir ». On n’en finirait pas.

 

Il suffit de choisir sa paire de lunettes et de regarder le monde à travers. Ensuite, ce n’est qu’une question de couleur des verres. Pour choisir la couleur, il suffit d’une petite opération chirurgicale, qui consiste, depuis l’invention des « sciences humaines », à mettre l’homme sur le billot et à le couper en morceaux : une tranche pour le sexologue, une tranche pour le sociologue, une tranche pour le psychologue, une tranche pour ... Autant de tranches que de « sciences humaines ». Servez-vous, le buffet est « à volonté ».

 

Donc, disions-nous, rien de ce qui est sexuel n’est apolitique. Ma foi, pourquoi pas ? Je note au passage que, en tant qu'adversaire du mariage homosexuel, se faire traiter d’ « homophobe » montre bien qu'il y a en jeu quelque chose de plus ; je crois que ça montre que l’enjeu de cette ouverture institutionnelle ne se réduit pas au mariage, mais qu’il s’agit aussi et en plus de faire la promotion de l’homosexualité en tant que telle.

 

Si l'on ajoute à la loi votée la palme d'or offerte à un film chantant l'amour entre deux femmes (La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche), on peut dire que le tableau est complet. Jamais on n’a vu, sur n'importe quelle question touchant la sexualité, un tel battage publicitaire, un tel effort de propagande. Mais si je parle de prosélytisme, de quoi va-t-on me traiter ? Non, il est plus prudent de chanter, avec la vox populi : « Je vous déclare mari et mari ».

 

Un autre indice de cet enjeu : la manipulation de « l’opinion publique ». Il s’est répété, tout au long de la campagne pour le vote de la loi, que les sondages étaient unanimes à trouver dans la population française une approbation du mariage homosexuel par plus de 60 % des gens, parfois plus.

 

Sans parler de la futilité des conditions dans lesquelles sont pratiqués les sondages (j'en ai longuement parlé dans le passé), je lis dans Le Progrès (27 mai pour la "question du jour", puis 28 mai pour la réponse) une statistique légèrement différente. Il est vrai que la question ne porte pas sur le mariage homo, mais sur les manifs "anti". On me dira que ce ne sont que 4064 internautes qui ont répondu à cette « question du jour », mais j’attends qu’on me dise en quoi ce genre de réponse est moins valable que n’importe quel sondage. Et ce qu'il en serait, si la question portait sur le principe lui-même de ce mariage. 

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EN HAUT LA QUESTION, EN BAS, LE LENDEMAIN, LA REPONSE.

LÀ, C'EST PLUTÔT UNE FRANCE CONTRE L'AUTRE.

Mais tous les médias, toutes les autorités, toutes « les associations » nous ont tellement martelé qu'il y a un consensus au sein de la société, qu'on est tout surpris de constater que la quasi-unanimité a tous les caractères d'une fable. Tiens, que pensez-vous de Les Animaux malades de la peste ?

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

lundi, 27 mai 2013

PRESSE DE GAUCHE, VOUS AVEZ DIT ?

 

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AINSI, LA VIE D'ADÈLE, LE FILM D'ABDELLATIF KECHICHE, A-T-IL REÇU LA PALME D'OR. TOUT LE MONDE SENT AINSI SOUFFLER LE VENT DE L'HISTOIRE. MADAME HOMOSEXUALITÉ, VIEILLE COMME LE MONDE, SE PORTE COMME UN CHARME. ELLE A TOUTES SES DENTS, DE L'APPETIT, PIGNON SUR RUE, ET TOUT L'AVENIR DEVANT ELLE. ELLE NE SERA SATISFAITE QUE LE JOUR OÙ ELLE « SERA LE GENRE HUMAIN » (paroles de L'Internationale). PENDANT CE TEMPS, JEAN-FRANÇOIS "CHARLOT" COPÉ INVITE LES ANTI-MARIAGE GAY A S'INSCRIRE A L'UMP. IL N'A PAS DIT SI C'ETAIT POUR PARTOUZER. QUEL TALENT ! IL CROIT ENCORE QU'IL Y A DU POLITIQUE, VOIRE DU POLITICIEN, DANS LE SEXUEL ! FRIGIDE BARJOT L'A DANS LE BABA ! ELLE VA POUVOIR ALLER SE FAIRE VOIR. LA PORTE ETROITE (ANDRÉ GIDE) EST DEVENUE ARC DE TRIOMPHE, CELEBRANT L'AVENEMENT DE LA NOUVELLE CIVILISATION. ET ATTENTION : GARE A CEUX QUI RECRIMINENT !

 

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Le cas de Libération est différent de celui du Monde. Journal militant et révolutionnaire (et parfois folklorique, avec ses « petites annonces » et ses « notes de la claviste », ses suppléments "Bazooka" alias "Un Regard moderne", ...) au départ, il a peu à peu, comme Le Monde, dérivé en direction du système marchand que ses fondateurs voulaient détruire. Disons qu’il s’est laissé phagocyter. D’autres diront qu’il a déserté le champ de bataille. D’autres enfin soutiendront qu’il a fini par prendre en compte les réalités économiques. Raisonnablement. Voire !

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Mais ce qu’il faut noter, c’est que la décomposition progressive de l’esprit Libé a suivi à peu près une ligne parallèle à celle du Parti « Socialiste », dont la charogne nous « emboconne » (c’est du vieux lyonnais) l’atmosphère. En effet, comme le PS, Libération, en se convertissant à la société marchande, s’est reconverti dans la « gauche morale », dans la « gauche des droits », dans la gauche de l’évolution des mœurs, dans la gauche de dissolution du sens par l'amalgame de tout dans tout.

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Mais ce n’est pas de ça que veulent parler principalement ces deux billets, comme le montre leur balisage au moyen de titres (ou fragments de titres) extraits du journal. Pour bien montrer que celui-ci a renoncé à toute autre ambition que celle de distraire ses lecteurs, et qu'il a emboîté le pas au Canard enchaîné, qui pourrait être son arrière-grand-père, je tente de montrer qu'il pratique systématiquement le calembour, le jeu de mots, les approximations, etc.

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JE SIGNALE AMICALEMENT AU JOURNAL LIBERATION QUE "DRACHME" EST DU SEXE FEMININ

Mais à la différence du Canard, qui prend toujours bien soin de préserver la pertinence de ses jeux de mots, Libération en a fait un simple jeu d’enfants, un jeu de cour de récréation qui se pratique à tort et à travers, à bon et à mauvais escient, bref dans le joyeux bordel d’un n’importe quoi général. Je me souviens, à l'époque du "franc", de cette une : « Le dollar baisse comme une bête ». On dira que j'ai l'esprit mal tourné, du fait que je l'ai retenu. On aura peut-être raison.

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Libé a inventé le « journalisme d’enfantillage ». C'est peut-être tout ce qui reste à la gauche. Ce qui est sûr, c’est que le rapport logique entre le jeu de mots et l’article qu’il annonce est très souvent lointain, assez souvent aussi inexistant. Le sens ? C’est le cadet de nos soucis. Le mot d’ordre ? Humour, clin d’œil complice, on est entre nous, etc. Ce qu'il reste de l'esprit militant, sans doute. « La révolution a fait pschitt ! », dirait un Jacques Chirac.

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Dans les « calembours Libé », il y a à boire et à manger, des bons et des très mauvais, mais il y a aussi beaucoup à chier, beaucoup à se mettre l’index sur la tempe et à renoncer à dépenser 1,60€ par jour. De toute façon, qu'il s'agisse de Libération, du Monde ou du Figaro, quand on voit le nom du propriétaire (Lagardère, Bergé, etc.), on comprend que, puisque la gauche ne sert plus à rien, la presse de gauche n'a plus aucune raison d'exister. C'est peut-être pour ça que les titres de Libération, avec leurs jeux de mots, ont quelque chose à voir avec le bac à sable. Libération sert-il encore à quoi que ce soit ?

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Conclusion : les calembours de Libération, le journal fondé en 1973 « sous l’égide » (dixit wikipédia) de JPS (non, pas John Player Special) sont une bonne indication du sérieux avec lequel la « gauche responsable », la « gauche de gouvernement » envisage le message destiné aux masses laborieuses en vue de leur « libération ». 

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Voilà ce que je dis, moi.

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NOTE : Je n'ai pas évoqué le cas d'autres journaux "de gauche", comme L'Humanité ou d'autres feuilles plus confidentielles. Je n'ai rien contre L'Humanité, j'ai de temps en temps essayé d'y mettre le nez, mais je suis contraint d'avouer le constant échec de ces tentatives, sans que je puisse m'expliquer cette inhibition. Une infirmité, sans doute.

 

 

 

 

dimanche, 22 mai 2011

HITLER A CANNES

Ceux qui suivent un peu ce blog, savent que j'ai déjà publié deux notes sur Adolf Hitler (l'eugénisme et l'architecture dans notre monde tout à fait d'aujourd'hui, c'est-à-dire actuel, c'est-à-dire présent). Ma thèse, c'est que Hitler a gagné. Mon argumentation repose sur l'idée que nos grandes démocraties (on sent qu'on approche, tout tremblant, du sacré), en faisant d'Adolf Hitler l'épouvantail number one (on peut faire la liste de ses successeurs, jusqu'à Saddam Hussein et Mouammar Khaddafi), - nos grandes démocraties donc, ont établi durablement un paravent, un écran, qui évite d'avoir à jeter un oeil un peu précis et attentif sur la façon dont elles fonctionnent.

Ma thèse, c'est que les idées d'Adolf Hitler imprègnent aujourd'hui jusqu'au tissu de nos sociétés dites démocratiques. Eh bien, bonne nouvelle, l'épouvantail continue à fonctionner. L'ostracisme et la réprobation universels sont tout prêts à s'abattre comme des vautours sur tous ceux qui font mine de dédouaner le terroriste d'Etat qui a régné de 1933 à 1945 sur l'Allemagne et l'Europe. Le dernier à en faire les frais, c'est, tout le monde a compris, Lars von Trier, au Festival de Cannes. Il a tout compris du monde dans lequel nous vivons : le spectacle, le spectacle et le spectacle forment la Sainte Trinité de ce monde idyllique. Et le diable n'y est pas le bienvenu.

Quelle idée, aussi, de mimer l'extraordinaire Nuit du chasseur, avec l'inoubliable méchant Robert Mitchum (on a oublié les noms de tous les autres acteurs) ! Quelle idée d'écrire F.U.C.K. sur ses quatre phalanges ! Quelle idée de déclarer sa sympathie pour Adolf Hitler ! Quelle idée de déclarer : "I am a nazi" ! Il a peut-être tout compris au monde dans lequel nous vivons, mais il n'a rien compris au code officiel qui le régit. Là, il a raté son code, et c'est sûr : il n'aura pas son permis.

C'est entendu : nous sommes le royaume du bien inexorable, de la vertu impitoyable, de la perfection dévastatrice. Et tout le monde semble continuer à croire à cette fable. L'émission "Le Masque et la plume", ce soir sur France Inter, perpétue cette fable en entonnant le refrain: par son dérapage, (?) Lars von Trier est un salaud. Vous avez peut-être entendu : c'est l'unanimité. C'est la terrible unanimité, l'insoutenable unanimité de l'être (pardon, maître Kundera). C'est la curée, que dis-je : c'est l'hallali.

Désolé : je ne ferai pas partie de la meute qui se jette sur la bête aux abois, qui est sans doute grillée pour quelque temps. Je ne crie pas bravo à ses propos idiots, et il ne s'agit certes pas de réhabiliter Hitler et le nazisme. Les pauvres types qui ont dernièrement rebaptisé leur "cochon pride" d'un nom plus consensuel (j'ai déjà oublié) devant la cathédrale Saint-Jean, m'apparaissent comme de misérables clowns sinistres. Mais je ne hurle pas haro sur Lars von Trier avec les loups. Si les gens qui sont payés pour avoir la parole regardaient un peu le monde qui les entoure tel qu'il est, peut-être diraient-ils moins de conneries.