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samedi, 24 mars 2012

L'ISLAM DE FRANCE : UN MYTHE ?

Résumé : l'espace public, en France, est envahi par des controverses autour de l'islam. Pour le citoyen ordinaire (et athée) que je suis, l'air est contaminé par des débats de nature insupportablement religieuse.

 

 

J’entends déjà les chiens de garde, souvent de gauche, hurler à l’islamophobie. Fausse route, selon moi, les amis ! Il n’y a pas d’islamophobie en France, qu’on se le dise. Et ce n’est pas les profanations de tombes musulmanes (mais surtout juives, soit dit en passant) qui me feront changer d’avis.

 

 

Ou alors, pour être équitable, et puisque le joli terme de phobie a tant de succès de nos jours, si certains disent qu’islamophobes nous sommes, il faut qu’ils reconnaissent la part de christianophobie, voire de francophobie (siffler la Marseillaise lors d’un match de football France-Algérie), et même de sémitophobie, qui anime ces islamophiles et un certain nombre de musulmans. C'est une vraie question : les musulmans de France sont-ils antisémites ou non ? Combien y a-t-il de francophobes ?

 

 

C’est une histoire de réciprocité. Au moment où les Européens sont mis en demeure de construire des mosquées, j’attends qu’on me dise combien d’églises catholiques, combien de temples protestants, combien de synagogues ont été construits en terre d’Islam depuis cinquante ans. Il me semble que dans les pays à majorité musulmane, tout ce qui est chrétien a tendance à être pourchassé (même racine latine que persécuté). Le nombre de chrétiens qui en ont été chassés me laisse augurer le pire. De quel côté est l’intolérance, nom de dieu ?

 

 

Si les européennes qui vont visiter l’Arabie saoudite sont obligées de se couvrir, qu’attendent les Européens pour exiger que les femmes arabes qui débarquent en Europe enlèvent leur voile, montrent leurs cheveux ou portent un chapeau ? Qu’attendent les Européens pour exiger l’application de la très simple règle de la RÉCIPROCITÉ ? Je ne vois aucune raison pour la refuser.

 

 

Les musulmans, dans cette circonstance, adoptent – et je trouve ça révélateur d’un « mode d’être » – la même stratégie que les homosexuels et les féministes : d’une part la revendication de droits, souvent agressive, et d’autre part les hurlements d’orfraie face à des « phobies » supposées, le plus souvent purement imaginaires, mais bien commodes quand on est devant les tribunaux, pour prendre la posture de la victime.

 

 

Car c’est un autre point commun, que PHILIPPE MURAY nommait très justement « l’envie du pénal », qui pousse tous ces gens à demander que justice leur soit publiquement et officiellement rendue par l’autorité judiciaire. Une justice où les dédommagements pécuniaires sont rarement refusés. 

 

 

J’aimerais cependant que tous ces gens qui crient qu’ils souffrent collectivement de l’injustice qui leur est faite, aient quelque chose de positif à proposer. C’est vrai ça, ils demandent, réclament, revendiquent, se répandent sur les ondes en considérations fielleuses, en proclamations atrabilaires, en protestations négatives. Vous n’avez pas remarqué l’uniformité de ce ton agressif et mécontent ? Ceux qui exigent du respect de la part d'autrui devraient s'attendre à ce qu'autrui exige, là aussi, la RÉCIPROCITÉ.

 

 

J’aimerais demander à tous ces individus (ne parlons pas du caractère le plus souvent collectif et « identitaire » (nous les …) des revendications) qui s’estiment lésés de quelque manière dans la façon dont les autres les considèrent dans la société, s’ils ont si envie que ça de vivre avec ces autres. Ils réclament beaucoup de ces autres, mais eux, qu’ont-ils à leur offrir ? Quel est leur projet de vie en commun avec eux ? Que souhaitent-ils leur apporter dans l’existence collective ? En quoi de concret consiste leur projet de vie en société, s’ils en ont un ?

 

 

J’aimerais à l’occasion entendre sortir de leur bouche des propos enfin POSITIFS. Il faut dire que c’est lassant, à la longue, d’entendre seriner, de « débat » d’idées en « débat » de société, les aigreurs d’estomac de ces soi-disant « mal-aimés ».

 

 

Dans la circonstance présente, où je retiens quand même que c’est un homme qui s'appelle MOHAMED qui a commis les crimes, il ne s’agit évidemment pas de « stigmatiser » tous les basanés musulmans de France. Les responsables de tout bord savent trop le risque qu’ils prendraient à allumer une mèche qui ferait exploser quatre millions de personnes, où quelques allumés du bulbe jouent le rôle d'étincelle à retardement.

 

 

Il est important de ne pas étendre à tous les musulmans de France l’horreur qu’inspirent les crimes de MOHAMED MEHRA. Comme disent avec componction, la mine grave, les « responsables » politique, « il ne faut pas faire d’amalgame ». Quelques dizaines, sans doute pas beaucoup plus, la veulent, la guerre. Mais éviter de mettre tous les musulmans de France dans le même sac, ça ne suffit pas. Il faut de l'explicite, du concret, du positif.

 

 

MUSULMANS, vous voulez vivre en paix avec tout le monde ? MONTREZ-LE. Plutôt que de sauter comme des cabris en « mettant en garde contre les amalgames », allez-y, dénoncez MOHAMED MEHRA, proclamez qu’il contrevient au Coran, qu’il n’est pas musulman, je ne sais pas, mais dites, affirmez clairement que celui-ci n’est pas des vôtres, que vous ne faites pas partie de cette engeance. Dénoncez les extrémistes, salafistes ou djihadistes qui appellent à la guerre de civilisation.

 

 

Vous adhérez au mode de vie à l’européenne ? MONTREZ-LE. Désolidarisez-vous publiquement, collectivement et en masse de tout de qui en est la négation. Tiens, et si vous organisiez, pour tous les musulmans de France, une grande manifestation nationale à Paris, de Bastille à République, ou de République à Nation, pour affirmer que l’Islam est une religion de paix. Et pendant qu’on y est, que les Arabes de France ne sont pas des sémitophobes. Tiens, chiche !

 

 

Dites-le, que vous aimez la France et les Français. Et pour faire bonne mesure, dites-le, que vous aimez les juifs. Tiens, chiche ! Sacré défi, non ?

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 27 octobre 2011

ROMEO ET JULIETTE CASTELLUCCI ?

De quoi il se plaint, ROMEO CASTELLUCCI ? On en parle, de la pièce qu’il présente au Théâtre de la Ville, à Paris. Quelle bonne publicité gratuite. Sinon, qui est-ce qui aurait su que ça existe, Sur le Concept du visage du fils de Dieu ? Oui, il paraît que ce n’est pas un essai philosophique, normalement rébarbatif et illisible, mais une pièce de théâtre, enfin, du théâtre tel qu’on le conçoit sans doute aujourd’hui. Vous pensez bien que je ne vais pas aller sur place pour juger sur pièce. 

 

Alors il devrait être content d’être attaqué, ça lui permet de faire passer un peu de propagande, enfin, d’information. Et pas attaqué par n’importe qui, hein : « Renouveau français » (il y en a donc qui y croient sérieusement), un mouvement « national-catholique » (je me marre), aidé dans sa noble tâche par l’ « Action Française » (ah bon, comment ils ont fait pour sortir du formol, ceux-là ?). Il devrait être heureux d’être traité de « christianophobe » à coup d’huile de vidange projetée sur les candidats spectateurs. 

 

Vous avez dit « Renouveau français » ? Ce sont donc les mêmes qui ont détruit en avril dernier une photo de ANDRES SERRANO intitulée Immersion. Piss Christ (voir ma note du 26 avril à ce sujet). Evidemment, tous les ergots des coqs de combat républicains ont été affûtés en vue de la « bataille pour la liberté d’expression » (une de plus). Le Monde écrit qu’un comité de soutien a été créé « face à la menace que constituent les attaques des fondamentalistes ». 

 

Le texte, déjà signé par pas mal de gens (je n’ai pas vu le nom de BERNARD-HENRI LEVY, mais ça ne saurait tarder), déclare : « (…) ces comportements relèvent à l’évidence du fanatisme, cet ennemi des Lumières et de la liberté contre lequel, à de glorieuses époques, la France a su si bien lutter ». Personnellement, je raffole des « glorieuses époques », la formule me semble d’un goût exquis. Et le « si bien » n’est pas mal non plus. 

 

En tout cas, voilà une nouvelle occasion de brandir l’étendard : « Camarades, compagnons, amis et connaissances, ne nous laissons pas vaincre par les forces obscurantistes ! Retrouvons l’audace et l’intrépidité de BONAPARTE au pont d’Arcole, de LEONIDAS aux Thermopyles et de COLUCHE aux cabinets, et repoussons les vils attaquants jusque dans la crypte de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! ». Au fait, qui leur a ôté leur camisole de force ? Ah, on me dit que c’est BRUNO GOLLNISCH. Alors, s’ils ont des complices en liberté, il ne faut pas s’étonner. Mais GOLLNISCH, qui la lui a ôtée, à lui, la camisole ? 

 

« Fondamentalisme », « Fanatisme », « Lumières », « Liberté », le ciel se couvre de gros mots tabous, de grands mots lourds de menaces qui ne vont pas tarder à nous tomber sur la figure. Un orage de bonne conscience se prépare, qu'on se le dise ! Gare à ceux qui ne signeront pas la pétition ! 

 

Moi, je vais vous dire, je ne suis pas d’accord sur grand-chose avec EMIL CIORAN, le soi-disant moraliste (ou philosophe, selon les cas), mais le tout début du Précis de décomposition est absolument parfait : « C’est que toute foi exerce une forme de terreur, d’autant plus effroyable que les "purs" en sont les agents ». Il n’y a pas plus vrai. C’est d’ailleurs l'exacte raison pour laquelle je l’ai perdue, la foi. Je préférais vivre en paix. 

 

Si j’avais la foi, je serais terrible et cruel, parce que je saurais que je détiens la VÉRITÉ. Et si c’est la VÉRITÉ, il n’y a aucune raison pour que tout le monde n’en profite pas. De force au besoin. Regardez les Témoins de Jéhovah : indestructibles. Bon, c’est vrai qu’ils ne font de mal à personne. Tiens, vous la connaissez, la blague ? Quel est le point commun entre les Témoins de Jéovah et les testicules ? Réponse : ils vont toujours par deux et ils restent toujours à la porte. Ah, vous la connaissiez ? 

 

Qu’est-ce que c’est que ces croyants tièdes, ces fidèles pusillanimes, ces paroissiens craintifs, ces pratiquants honteux, ces adeptes poltrons, et pour tout dire, ces partisans tremblants ? Que diable, est-ce une VÉRITÉ entière que la vôtre, ou une moitié, une parcelle de VÉRITÉ ? Savez-vous qu’un morceau de VÉRITÉ, c’est une VÉRITÉ en morceaux ? Le vrai croyant est en guerre perpétuelle. Voyez les conquistadors, toujours accompagné de prêtres dans leurs expéditions. Inséparables, vous dis-je. A l’un le « fer » (l’épée), à l’autre le « bois » (la croix). La seule vraie foi est celle du prosélyte ardent. 

 

Je dois l’avouer, j’éprouve un peu de mépris quand j’assiste à la sortie de la messe. Ces gens rentrent les épaules, se causent en baissant la tête et en murmurant à l’oreille de leurs coreligionnaires. Leurs chants sont ternes et tristes. Ils disent : « Oui, j’ai la foi, mais surtout, il ne faut pas que ça se sache ». Un peu comme les résistants de 1940-1945 : on ne sait jamais, des oreilles ennemies vous écoutent. Résister, ça ne se crie pas sur les toits. Il y a peut-être un peu de ça chez les chrétiens d’aujourd’hui. 

 

Regardez ces musulmans, de nos jours, prêts à donner leur vie pour… pour quoi au fait ? Euh, je ne sais pas très bien, finalement. M’enfin, c’est sûr qu’ils ont la foi, eux. Ils ont le sens du sacrifice de soi, ils sont généreux. Surtout, ils ont gardé le sens du blasphème : « Touche pas à mon Dieu, ou ça va barda, … euh, barder ! ». Allah est interdit de représentation, mais on a bien vu la tête que se sont faite KHOMEINY et OUSSAMA BEN LADEN : ça doit donner une idée assez proche, non ? Est-ce que ça vous donne envie pour autant ? 

 

Tout ça pour arriver à quoi, finalement ? FRANÇOIS HOLLANDE vient de parler de « réenchanter la France » (oui, oui, je l’ai entendu, moi en personne). MARCEL GAUCHET a écrit un excellent livre intitulé Le Désenchantement du monde (Gallimard). Il dit dans l’introduction que le christianisme « est la religion de la sortie de la religion ». 

 

L’histoire est ainsi faite que le pauvre Flanby que s’est donné le Parti Socialiste est un sinistre pantin voué au mensonge et au ridicule (notez que la droite arrive de plus en plus mal à dissimuler que son vrai projet est d’en finir avec la démocratie ; quant à la République, elle agonise). Non, le désenchantement accompli, aucun « réenchantement » n’est possible, « Renouveau français » ou pas. Ce qui est détruit reste détruit, et quand on entretient des ruines, ce sont celles de Pompéi ou d'Oradour-sur-Glane. 

 

Les petits soldats qui manifestent le chapelet en main devant le Théâtre de la Ville se prennent-ils sérieusement pour des guerriers ? C’est possible. Ils sont simplement pitoyables. S’ils leur arrive de devenir dangereux, c’est une autre affaire, et le Code Pénal est là pour y remédier. 

 

En face de ça, qu’est-ce qu’on entend, dans la bouche de ROMEO CASTELLUCCI ? « Aujourd’hui, la religion a perdu sa capacité de poser des questions, et l’art a pris sa place. Je crois que ces extrémistes sont jaloux de cette spiritualité profonde qui s’est réfugiée dans l’art. » Je ne discuterai pas de savoir si monsieur CASTELLUCCI fait de l’art. Quant à affirmer que l’art a pris la place de la religion, j’avoue que ça me laisse rêveur, que j’en reste bouche bée, sceptique, interrogatif, dubitatif, et pour tout dire « plié en deux ». 

 

Quant à dire qu’il y a de la spiritualité dans l’art contemporain, c’est comme les promesses électorales : cette affirmation n’engage que ceux qui y croient. Si ceux qui vont voir le spectacle de ROMEO CASTELLUCCI y trouvent de la spiritualité, c’est de toute évidence parce qu’ils l’ont apportée avec eux, comme on apporte son manger dans un refuge de montagne non gardé. 

 

Enfin, s’il y a un point sur lequel ROMEO CASTELLUCCI se fout le doigt dans l’œil jusqu’au trou de balle, c’est sur un point précis, et je lui dis : « Ben non, mon coco, la religion n’a jamais été là pour poser des questions, mais pour y répondre, à ces questions, et empêcher par la même occasion qui que ce soit d'autre y réponde. La religion a donc canalisé d’autorité toutes les réponses anarchiques que des milliards d’individus pouvaient être tentés de donner à la seule question qui vaille : qu’est-ce qu’on fout là ? T’as qu’à relire le chapitre intitulé « Le Grand Inquisiteur ». C’est dans Les Frères Karamazov ». 

 

Oui, vous avez raison, le titre n'a strictement, carrément et absolument AUCUN rapport avec ce qui précède. Et je dis : « ET ALORS ? ».