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jeudi, 01 novembre 2012

LA MALEDICTION DE LA CURIOSITE

Pensée du jour :

 

« L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire ».

 

GEORGES BERNANOS

 

 

Résumé : le champ des sciences humaines, fruits abondants de la curiosité de l'homme pour l'homme, est aussi vaste que l'humanité elle-même, mais encore plus morcelé, tronçonné, parcellisé et cloisonné (si c'est possible). Personne n'y comprend plus rien. Personne n'y voit plus goutte. Il fait plus noir que dans l'anus d'un nègre.

 

 

 

On se demande un peu ce qui explique cette prolifération de disciplines et de "sciences". Je me dis quant à moi qu'il ne faut pas chercher des poires sous un pommier et la main de ma soeur dans la culotte du zouave. Nous vivons dans un système industriel et technique voué au changement permanent. Quand ça bouge sans arrêt, impossible de fixer une quelconque définition. 

 

 

Ce changement incessant fait que le système est totalement incapable de se connaître lui-même, et qu'il est constamment obligé de réajuster sa connaissance de soi, s'il veut garder une chance de se gouverner. Est-ce qu'on ne peut pas dire que les sciences humaines découlent de cet effort ? Et que leur prolifération cancéreuse va avec l'accroissement et le creusement de l'ignorance à laquelle notre système est condamné ?

 

 

 

Le résultat, rétrospectivement prévisible, c’est que les disciplines intellectuelles qui consistent à décortiquer le fonctionnement et l’évolution des sociétés humaines et de l’esprit des individus n’ont jamais autant foisonné, et que quand il s’agit de faire appel à un spécialiste, quelle que soit la question soulevée, le journaliste ne sait plus où donner de la tête, tellement son carnet d’adresses ressemble à un bottin pour le nombre de pages.

 

 

Jamais autant qu’aujourd’hui, les sociétés n’ont rémunéré autant d’experts en toutes sortes de spécialités pour qu’ils auscultent les groupes humains d’une multitude de points de vue. Impossible d'allumer la radio ou la télé sans tomber sur de l'expert ou du spécialiste. Parce qu’en fait, chaque discipline, dès le moment qu’elle dispose d’un enseignement à l’université, n’a de cesse que de faire comme n’importe quel groupuscule trotskiste : se subdiviser en deux. Quel disciple n’aspire pas à devenir un maître ? Avec son école et ses adeptes bien à lui ?

 

 

Tenez, tapez « liste branches "sociologie" » sur Gogol, pour voir, allez sur wiki, et vous serez content du voyage. Rien que pour les méthodologies, vous avez l’embarras du choix : vous pouvez opter pour la « sociologie clinique, économique, historique, juridique, mathématique, politique, rurale, urbaine », et j’en oublie. Quant aux domaines d’étude, c’est la rafale de kalachnikov : « sociologie de l’art, des catastrophes, de la communication, de la connaissance, de l’éducation, de la famille, de l’imaginaire », et j’arrête, parce que trop c’est trop et qu’on a compris.

 

 

Et je n’ai pas parlé des « écoles », dont chaque maître à penser (DURKHEIM, WEBER, GURVITCH, BOURDIEU, ...) élève entre ses adeptes et le reste de la profession des cloisons étanches, et gare à eux s’ils vont voir ailleurs, comme on l’a beaucoup vu dans la psychanalyse : c’est l’excommunication. On ne dit plus "bondieuserie", on dit "bourdieusien" ("champ", "habitus", ...) : génuflexion conseillée, sous peine de ...

 

 

Prenez ce que vous voulez, histoire, « sciences [sic !!!] de l’éducation » (excusez-moi, je pouffe, c'est nerveux), économie, psychologie, prenez n’importe quelle « science humaine », vous tombez sur un champ d’étude si vaste et si « éparpillé par petits bouts façon puzzle » (BERNARD BLIER dans Les Tontons flingueurs), qu’il faudrait un cartographe de l’IGN pour que la poule retrouve chacun de ses poussins bien à sa place. Soit dit en passant, quelle prétention ne faut-il pas à des gens qui se prétendent sérieux pour s’intituler « chercheurs en sciences de l’éducation » ?

 

 

Conclusion ? Je m’en tiendrai à l’essentiel : déjà que dans les « sciences dures », un spécialiste en biologie moléculaire est incompétent en microbiologie ou en biochimie (malgré le "bio" commun aux trois), imaginez ce que ça donne, la parcellisation des tâches (cf. GEORGES FRIEDMANN) dans les « sciences molles » ! Sans parler de l’incroyable prétention à toutes ces dernières à se voir conférer le statut de « sciences » !

 

 

Je veux dire que, sans même parler de la « scientificité » (disons le mot) de ces disciplines, quel imposteur oserait prétendre qu’il est capable de faire la SYNTHÈSE de ce magma ? De proposer une explication globale ? Certainement aucun des « experts » ou « spécialistes » issus de l’une quelconque des spécialités.

 

 

L’explication de notre monde, qu’on se le dise, ne saurait en aucun cas venir d’un tenant de quelque discipline précise que ce soit. Il faudrait, pour avoir le sens de la chose, un PHILIPPE MURAY, un JACQUES ELLUL, une HANNAH ARENDT. Autrement dit un philosophe moraliste. Cela signifie à mes yeux que plus personne, parmi les médiocres et les bandits qui nous gouvernent, n’a de cap pour diriger le navire. Que plus personne n’est en mesure de dire où nous allons, ni même où il faudrait aller. A commencer par les "experts" et les "spécialistes". Plus ça va, moins nous y voyons clair.

 

 

 

La dernière preuve m'en a été fournie hier ou avant-hier chez MARC VOINCHET, sur France Culture, qui avait invité deux économistes (experts en « science économique », excusez-moi, je pouffe, c'est nerveux) pour parler de la crise. Ils n'étaient pas de la même "école". Chacun a pu parler en paix environ trois minutes vingt-deux secondes. Après, comme c'était sans doute trop, il a fallu que l'animateur s'interpose entre les ennemis pour éviter qu'il y ait du sang sur la moquette du studio. J'en conclus qu'on n'est pas sortis de la crise.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Allez, promis cette fois, à demain la dernière louche. Je vous assure que je n'y peux rien. Et surtout, je ne veux pas faire trop long. Enfin, j'essaie. Là, ce sera vraiment le dernier feu.

 

 

 

samedi, 20 octobre 2012

MONUMORTS QUI ME TOUCHENT

Pensée du jour : « Tout chrétien sans héroïsme est un porc ».

 

LEON BLOY

 

 

Parmi les 36.000 monuments aux morts de la guerre de 1914-1918, on peut en distinguer trois sortes : ceux qui touchent le passant, ceux qui restent neutres, ceux qui sont ridicules. Je parle de leur aspect. Car entendons-nous bien, TOUS les monuments aux morts touchent, et pour une raison évidente : ils portent les noms des morts.

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PLOZEVET 29

A ce sujet, je trouve incompréhensible que la cérémonie du 11 novembre revête encore de nos jours un uniforme militaire (avec drapeaux, anciens combattants, bérets rouges, trompette éventuelle ...). Car les jeunes hommes de la commune qui ont laissé leur vie dans la boucherie étaient des CIVILS, des paysans pour la plupart. Et "paysan", c'est d'une certaine manière la quintessence du civil. Rien n'est plus impropre au militaire que le métier de paysan.

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PONT-CROIX 29

C’est d’ailleurs pour ça que l’on a gravé leurs noms sur les flancs du monument communal (rural, pour la plupart). Je suis, encore aujourd'hui, impressionné par l’invraisemblable liste de ceux que le premier suicide de l’Europe a retranchés du nombre des vivants. Et je maintiens que le plus bel hommage qu'on pourrait leur rendre, plutôt que la sempiternelle sonnerie « Aux morts», que tout le monde écoute en attendant la fin, serait de lire tous les noms gravés. Et ça aurait une autre gueule. Encore une effort, monsieur le Maire !

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PLOUHINEC 29

Esthétiquement, la plupart des monuments sont neutres : un simple obélisque. L’obélisque est la façon la plus courante (ne disons pas la plus banale) dont les vivants ont rendu hommage aux morts de la Grande Guerre.

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DAGNEUX 01 

Sans doute parce qu’il était la moins coûteuse des solutions, surtout dans les toutes petites communes (quoiqu’une loi de 1920 ait autorisé les subventions publiques). Beaucoup se sont contentées d’une simple plaque apposée soit sur la croix du cimetière, soit sur le mur de la mairie, soit dans l’église.

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TENCE 43

Soyons clair : les monuments que j’estime ridicules sont ceux qui exaltent l’héroïsme du combattant, soit par la grandiloquence de la stature prêtée au poilu, soit par l’ardeur guerrière et l’attitude triomphante du soldat qui part la fleur au fusil (façon : « Gais et contents, nous marchions triomphants … », « A Berlin ! »).

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LA CHAPELLE SOUS ROUGEMONT 90 

Franchement quand je lis, sous la plume de CHARLES PEGUY :

 

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre,

Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle. »,

 

je mesure l'insondable fossé (intellectuel, moral, historique, …) qui me sépare de lui. Son excuse, c'est qu'il a mis son poème en pratique (il est mort au combat, à Villeroy, le 5 septembre 1914). Chapeau, monsieur PEGUY. Et respect !

 

 

C’est vrai qu’à son époque, le mot « patrie » avait encore du sens, et qu’il fallait la grandeur (intellectuelle, morale, …) d’un ROMAIN ROLLAND pour refuser d'être sensible à l’appel au sacrifice de soi pour le salut de la terre de ses pères : « Un Français doit vivre pour elle, Pour elle un Français doit mourir », chantait-on alors.

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BIAS 40 

Une autre variété de monuments ridicules se caractérise par l’emphase insupportable des allégories mises en scène, parmi lesquelles la Marianne casquée ou l’Ange rédempteur, ou par l’effort de reconstitution de la tranchée, comme Ville-en-Tardenois l’a fait.

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VILLE EN TARDENOIS 51

(notez le "crapouillot") 

Ces monuments perpétuent un mythe national, une idéologie devenue haïssable : « Vous avez bien fait de donner votre sang et votre vie pour votre patrie. Vous avez bien fait de mourir : voyez comme nous honorons votre mémoire ». Je me demande d’ailleurs si l’horrible guerre de 14-18 n’est pas pour quelque chose dans la dévaluation de l’idée de nation, dont je parlais précédemment.

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PLEHEDEL 22 

Certains diront évidemment qu’il faut comprendre autrement ces monuments, et proclameront : « C’est à vous que nous devons la vie ». Ce n’est pas faux, et je ne peux pas leur donner tort. C’est vrai qu’aujourd’hui, nous voyons les choses avec le recul de l’histoire, et que c’est tout le 20èmesiècle qui peut nous paraître frappé d’absurdité et balayé par des horreurs innombrables et sans nom.

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CAMPAN 65

J'ai préféré néanmoins m’attarder aujourd’hui sur des monuments qui laissent d'abord s’exprimer le deuil, la plainte, la lamentation de ceux qui restent (plutôt celles, d’ailleurs, ce qui s’explique bien sûr très rationnellement) sur les disparus et les absents. A cet égard, parmi les monuments aux morts de la Grande Guerre qui me touchent le plus, regardez ci-dessous.

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MONTFAUCON 43 HAUTE-LOIRE

(2 "BOUCHET", 2 "BOYER", 2 "CORNUT", 3 "DELEAGE", 2 "ESCOFFIER")

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

PS : du même GASTON DINTRAT (mort en 1964), et de la même inspiration, le monument de Joyeuse (07) :

JOYEUSE 07.jpg

 

 

 

 

vendredi, 19 octobre 2012

L'AVENIR DE L'IDENTITE NATIONALE

Pensée du jour : « Malheur à celui qui n'a pas mendié ! Il n'y a rien de plus grand que de mendier. Dieu mendie. Les anges mendient. Les rois, les prophètes et les Saints mendient ».

 

LEON BLOY

 

 

Ceci est la dernière note sur le sujet.

 

 

J’étais donc parti, le 14 octobre, sur une question d’une gravité philosophique qui n’a certainement échappé à personne : « Qu’est-ce que l’identité nationale ? ». Je répondais intrépidement : « sentiment d’appartenance » et « exigence de différenciation ». C’était mes deux idées de départ. Ce qui m’intéresse dans ces deux notions, c’est qu’elles marchent aussi bien au niveau individuel que national.

 

 

L’individu est un entrecroisement proprement inextricable de critères d’appartenance et de critères de différenciation (nom, prénom, date et lieu de naissance, profession, adresse, etc.). La nation, c’est un peu pareil. A ce titre, la caractéristique principale de toute identité, c’est qu’elle se compose de données tout à fait indénombrables. Je dirais même « inépuisables ». Chercher à définir l’un ou l’autre de façon exhaustive est voué à l’échec. Et je trouve ça rassurant : la part de mystère de tout ce qui se rattache au vivant, en quelque sorte.

 

 

Maintenant, la question qui vient est : « Qu’est-ce qu’on fait de tout ça ? ». Je veux dire : de  quel côté va-t-on tirer la question ? Beaucoup de problèmes du monde actuel en découlent. Ne parlons pas des Kurdes, peuple à cheval sur quatre Etats (le cas des Basques est analogue). Ne parlons pas des Ouïghours, peuple musulman égaré en Chine (mais aussi, que sont-ils allés faire dans cette galère ?).

 

 

Ne parlons pas des Ecossais, qui sont en train de préparer leur sécession de la couronne britannique. Ne parlons pas des Flamands ou des Slovaques. Ne parlons pas des Catalans, qui vivent sur un trou financier, mais que ça n’empêche pas de réclamer l’indépendance de la province. Et qui abolissent la corrida parce qu’ils la considèrent comme espagnole. Au fait, jusqu’où va la Catalogne, au nord de la frontière ? Perpignan ? Narbonne ? Je ne me rappelle plus où commencent les panneaux routiers bilingues.

 

 

Le point de départ de l’identité, c’est au total deux affirmations : « Nous sommes ce que nous sommes » (appartenance) et « Nous ne sommes pas ce que nous ne sommes pas » (différenciation). Ce qui veut dire : « Nous ne sommes pas ce que vous êtes ». Ça a l’air très bête, dit comme ça (deux atroces tautologies, pour ceux que ça intéresse), mais ça tient la route. Qui peut dire où se situe le point d’équilibre ? Y a-t-il seulement un point d’équilibre ? Ce qui est sûr, c’est qu’on peut choisir de tirer sur l’un ou sur l’autre des deux fils.

 

 

Si vous tirez le fil de l’appartenance, nul doute que vous englobez. Quoi ? Ce n’est pas le problème. Le problème, de ce côté-là, c’est que, plus vous englobez, plus vous risquez d’aller vers un ensemble hétérogène, au point, éventuellement, de passer par-dessus des différences irréductibles.

 

 

C’est ce qui s’est passé pour l’Empire Romain à l’époque de TRAJAN (53-117) : la plus grande extension, avant le démembrement (la "décadence"). C’est de l’ordre de la dénégation, du refoulement, de l’angélisme : prêcher à toute force, à genoux et les mains jointes, que l’unité règne. Par exemple, qu’est-ce qui est à l’œuvre, quand un blanc, dans une rue française, se fait traiter de « fromage blanc », ou pire, de « sale Français » ?

 

 

Si vous tirez le fil de la différenciation, nul doute que vous accusez l’épaisseur du trait qui sépare. ANDERS BERING BREIVIK, le Norvégien massacreur, a tiré ce fil-là (et tiré sur tous ceux qui militent pour une appartenance toujours plus grande, je veux parler d’une certaine gôche métissante à tout crin, vous savez, la tarte à la crème de tout ce qui se veut et se prétend « sans frontières »).

 

 

Il y a un début d’hostilité dans le simple fait d’exalter sa propre différence (la revendication dite « identitaire » : « Je ne suis pas ce que tu es », « Nous ne sommes pas ce que les autres sont », étrangère, pour l'instant, à toute idée de supériorité de "je" ou "nous" sur "tu" ou "les autres").

 

 

Le point extrême de la différenciation, c’est évidemment le concept de « pureté de la race », avec toutes les implications qu’on a pu observer dans l’histoire du 20ème siècle. L’autre point extrême, qu’on pourrait appeler « la grande appartenance », ou « tout est dans tout (et réciproquement) », c’est ce qui a été baptisé du noble nom de « métissage ».

 

 

Le grand laboratoire grandeur nature de la pureté de la race, c’est, comme chacun sait,  l’Allemagne hitlérienne. Pas besoin d’épiloguer. Le grand laboratoire grandeur nature du métissage se trouve, quant à lui, en Amérique latine, sorte de concentré de tous les continents. L’Argentine n’a-t-elle pas eu un président nommé NESTOR KIRCHNER (nom germanique) ? Le Pérou, en 1990, a élu au même poste ALBERTO FUJIMORI (nom japonais). L'actuel Bolivien EVO MORALES AYMA (nom amérindien) est d’origine Aymara. Toute l’onomastique latino-américaine reflète ce qui a bouillonné dans ce chaudron.

 

 

Le problème de l’identité nationale française, tel qu’il se pose aujourd’hui, est là. Qu’elle se dilue, cela ne fait guère de doute. On peut faire pousser dans son jardinet les reliques que l’on veut. Mais à propos de l’identité nationale française, cela s’en va, si j’ose dire, par « en haut » et par « en bas ».

 

 

Par en haut, c’est évidemment toute la supranationalité qui tend à s’imposer aux membres de l’Union Européenne en général, à la France en particulier. Par en bas, c’est ce qui nous vient à la fois de la double nationalité (un petit peu) et du regroupement familial (très beaucoup). Ajoutons, pour faire bonne mesure, la naturalisation, et le million de nouveaux citoyens, qu'elle ajoute aux Français tous les 11 ans environ (à peu près 85.000 par an).

 

 

Qu’est-ce qui domine la scène, sur ce plateau ? Difficile à dire. D’un côté, vous avez JEAN-FRANÇOIS COPÉ (et une forte partie de l’UMP) qui parle de « racisme anti-blanc », et qui dénonce le fait d’arracher à un collégien (une collégienne ?) son pain au chocolat, sous prétexte qu’on est en ramadan. Visiblement, le monsieur en question tire sur le fil de la différenciation et privilégie l’aspect identitaire. Et c'est vrai que le laïciste que je suis réagit très mal à l'irruption du religieux (fortement teinté de politique) dans notre espace public.

 

 

De l’autre côté, vous avez FRANÇOIS HOLLANDE (et tout le Parti Socialiste, en plus de quelques gauchistes et chrétiens sociaux au grand cœur) qui, en tant qu’universaliste et « porteur de valeurs », propose d’accorder le droit de vote aux étrangers dans les élections locales.

 

 

Vous avez RESF (réseau « éducation sans frontières ») et autres associations humanistes, qui luttent contre les centres de rétention, l’expulsion des enfants d’immigrés scolarisés, le sort fait aux sans-papiers. Soit dit en passant, ce sont les mêmes qui s’apprêtent à défaire l’institution du mariage en l’ouvrant aux homosexuels, sous prétexte d’ « égalité ». C’est vraiment bizarre, ce que c’est devenu, « être de gauche » : éliminer à toute force tout ce qui différencie, hiérarchise, distingue, "discrimine".

 

 

 

Il me semble que c’est dans Les Origines du totalitarisme (Gallimard « Quarto », 2002) que HANNAH ARENDT déclare que l’époque de l’impérialisme (= déversement de capitaux et de populations européens superflus sur le reste du monde, environ 1850-1900) est celle du déclin des Etats-nations. Peut-être a-t-elle tort, après tout. Mais est-ce bien sûr ?

 

 

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les capitaux sont en train d’achever la planète, et que les populations sont de plus en plus superflues. Alors, dans ce magma, vous pensez, l’identité nationale française ! …

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

FIN

 

 

jeudi, 18 octobre 2012

IDENTITE NATIONALE ET IMMIGRATION

Pensée du jour : « Il est permis de se demander, et même de demander aux autres, pourquoi un homme qui a vécu comme un cochon a le désir de ne pas mourir comme un chien ».

 

LEON BLOY

 

 

Réponse à la pensée du jour : « Les morts sont tous des braves types ».

 

GEORGES BRASSENS

 

 

Bon, on ne va pas passer le réveillon sur l’identité nationale, quand même. Alors je vais essayer de conclure. Pour circonscrire l’incendie, j’annonce le programme :

 

a)   Double nationalité.

b)   Regroupement familial.

c)   Appartenance / différenciation.

 

 

Parmi les facteurs de dilution de la nationalité française, voyons donc la double nationalité. Je comprends bien d’où vient le rêve : directement de la Révolution de 1789. Ah, c’est grand et généreux, c’est sûr. L’ivresse française d’alors, c’était de se penser UNIVERSELLE (cf. « Tous les hommes naissent, ... etc »).

 

 

La Fraternité, vous pensez. « Alle Menschen werden Brüder ». C’est dans l’Hymne à la joie, qui clôt la 9ème symphonie de BEETHOVEN : tous les êtres humains deviennent frères. Comme dit Don Corleone, dans Le Parrain : « Je lui ferai une offre qu’il ne pourra pas refuser ». Mais la fraternité universelle, il a bien fallu déchanter. Parce que la fraternité, il faut être deux.

 

 

Qui la veut, aujourd’hui, la fraternité universelle ? Personne. Même la fraternité européenne semble frappée d’obsolescence. J’en conclus que la fraternité n’est pas une condition de départ, mais un résultat. Eventuel. Si certaines conditions préalables sont remplies. Par exemple, que les parties en présence se mettent d’accord. C’est là que le bât blesse.

 

 

La France a passé depuis longtemps des accords de gouvernements assurant à nombre de gens vivant sur le sol français la nationalité française, mais en plus, la nation française généreuse a fait, au nouveau citoyen, le cadeau royal de sa nationalité d’origine. Alors moi je dis : il faudrait savoir. La double nationalité peut, à bon droit, être considérée comme un abus par un Français de souche.

 

 

Je sais : avec l’expression « de souche », je fais froncer le sourcil à pas mal de gens. Mais je vous assure que je n’essaie que de raisonner sur la dilution de l’idée de nationalité française. Et je crois être de bonne foi. Franchement, je ne suis pas arrivé à obtenir des chiffres fiables : on tombe facilement sur des sites particuliers (marqués à droite de la droite). Combien de Français ont une double nationalité ? J'aimerais savoir.

 

 

Car il faut savoir que l’abolition de la double nationalité fait partie des revendications d’extrême droite. Et je ne crois pas être d’extrême droite. J’essaie de comprendre ce qui se passe. Il y a des choses qui m’écœurent , c’est certain, mais j’essaie de rester rationnel. Et la double nationalité, j’avoue que ça me pose problème.

 

 

Parce que si moi, j’ai ma petite nationalité française, j’ai le droit d’estimer que je suis français à 100 %. Et je me dis, sans doute bêtement, qu’un citoyen français qui a une autre nationalité, n’est français qu’à 50 %. C’est peut-être idiot, mais je trouve que ça tombe sous le sens. Un « double-national » n’est qu’à moitié français.

 

 

On ne peut avoir 200 % d'identité nationale. Et 200 % de droit de vote. Je vois là une sorte d’injustice. En même temps qu’un autre facteur de dissolution, de dévaluation de l’identité nationale. De même qu'on dénonce le cumul des mandats, on devrait dénoncer le cumul des nationalités. Il y a de la lâcheté dans la double nationalité.

 

 

Le regroupement familial, à présent. Je n’ai pas grand-chose à en dire, sinon que nous devons cette trouvaille à monsieur VALERY GISCARD D’ESTAING, qui a autorisé les travailleurs du Maghreb et d’Afrique noire à faire venir leur famille, dans un décret du 29 avril 1976, « consolidé » (comme dit la notice wikipedia) le 9 novembre 1994.

 

 

Le Conseil d’Etat et la Convention Européenne des Droits de l’Homme iront constamment dans le même sens. Tout le monde est d’accord : l’individu a le droit de mener une vie familiale. Cela date sans doute d’avant le décret, ces files d’hommes aperçus à Barbès, à Paris, qui attendaient leur tour, devant les officines des putes.

 

 

On peut voir à bon droit dans le « regroupement familial » un nouveau facteur de dilution de l’identité nationale française. Pour des raisons arithmétiques : les femmes ont continué à avoir des enfants. Or, en France, c’est le droit du sol qui s’applique : le gamin est automatiquement français. Le regroupement familial a ainsi accru, dans la population française, la part de Français d’origine étrangère. Et d’origine africaine, qui plus est, ce qui était totalement nouveau.

 

 

Autre nouveauté : cette population étrangère venait de territoires qui furent des colonies. Tant que l’immigration était européenne (les « Ritals », les « Polaks »), les immigrés se fondaient progressivement (et finalement assez vite) dans la population d’origine. Mais ajoutez des quantités non négligeables de culture maghrébine et africaine, (celle, au surplus, d’anciens colonisés), dans de la culture européenne (disons gréco-latine et chrétienne), le mélange devient forcément difficile, voire impossible. L’émulsion a du mal à prendre et reste prête à se défaire en cas de problème.

 

 

Si vous ajoutez au tableau les conditions sociales faites à cette part importante de la population, vous mettez le doigt sur le détonateur. Pour résumer : vous faites venir de vos anciennes colonies des gens de diverses cultures extra-européennes, vous les installez dans des zones territoriales aménagées à la va-vite, vous les maintenez pendant quelques décennies dans une condition sociale précaire. A quoi vous arrivez ? Aux « émeutes » de 2005 (vous savez : ZIED et BOUNA, le transformateur EDF, les flics, les voitures qui brûlent dans la nuit, belles comme les forêts en été).

 

 

Comment voulez-vous appliquer, dans ces conditions, le principe d’assimilation, unanimement vanté comme moyen privilégié de maintenir l’unité de la nation ? La première raison en est simple : pour qu’un immigré soit déclaré « assimilé », il faut qu’il cesse d’être visible en tant qu’immigré. Or, pour qu’une peau basanée ou noire cesse d’être visible, une seule solution : que la peau majoritaire perde de sa blancheur. Cela s’appelle le « métissage ».

 

 

Ce qui est en train de se passer – que ne supportent pas un certain nombre de Français « de souche », et après tout, cela peut se comprendre – c’est le résultat d’un processus amorcé en 1976. Allez inverser la tendance, maintenant. Je dis que ça ne sert à rien de s’en prendre aux immigrés. Par quelque bout que vous preniez la question, elle résulte d’une évolution au long cours, qui produit aujourd’hui une situation totalement irréversible.

 

 

Maintenant, ajoutez la double nationalité à cette situation héritée du regroupement familial, et vous comprenez que l’identité nationale française, il en reste forcément de moins en moins. Qui peut espérer rattraper les choses ? Le temps ne se rembobine pas. La mécanique du réel échappe à tout le monde.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

dimanche, 14 octobre 2012

LA CONFITURE D'IDENTITE NATIONALE

Pensée du jour : « Monsieur presbyte cherche dame myope pour échange de vues ».

 

PIERRE DAC

 

 

Je ne sais pas si vous avez déjà traversé la Suisse sans payer la sacro-sainte vignette à la frontière pour avoir le droit de laisser les pneus de votre voiture fouler au pied de la lettre le bitume des autoroutes helvétiques. Cela m’est bien sûr arrivé. Mais quelquefois, il m’a pris de musarder du sud-ouest (Genève) au nord-est (Constance, « Konstanz », et Schaffouse, « Schaffhausen ») par les routes secondaires.

 

 

Eh bien, un des aspects les plus frappants de la Suisse ainsi traversée, en dehors du spectaculaire arbre fruitier (du poirier, me semble-t-il, principalement) qui pousse accroché à certaines façades, et que le propriétaire taillera amoureusement toute sa vie, c’est, jusque dans les villages perdus et tranquilles, le très patriote et national drapeau rouge à croix blanche qui trône au milieu d’innombrables jardins.

 

 

Vous allez me dire qu’on voit ça aussi aux Etats-Unis, en particulier après le 11 septembre 2001, qui a provoqué un Niagara de « star spangled banners » à toutes les sauces. Certes, il règne aux Etats-Unis un patriotisme et une fierté nationale : voir l’épaule gauche d’ARMSTRONG, ALDRIN et COLLINS sur la rabâchée photo prise avant le départ, et le drapeau planté sur la Lune.

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Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que ce patriotisme-là découle d’une intense propagande d’Etat, et disons-le, d’un bourrage de crâne au marteau-pilon, principalement destinés à unifier un peuple terriblement hétérogène (Indiens, Européens, Noirs, Espagnols, Asiatiques, Martiens, …), donc soumis à des forces centrifuges. Le procédé est efficace.

 

 

Rien de tel en Suisse. Je ne suis pas sûr que le gouvernement de Berne exige des citoyens qu’ils fassent des plantations de drapeaux du pays dans leur jardin. Où je veux en venir ? A cette idée simple : l’identité nationale, c’est exactement ça. Sans crispation, sans vantardise, sans prosélytisme, sans propagande, ces Suisses-là, en plantant leur drapeau bien visible devant leur maison, disent : « Nous sommes ce que nous sommes. Nous n’avons jamais colonisé personne. Et la réciproque est vraie ». Ils ont raison, l’identité nationale, ça commence par : « Nous sommes ce que nous sommes ».

 

 

Tout le monde se souvient du grand « débat » lancé naguère par NICOLAS SARKOZY sur l’identité nationale, n’est-ce pas ? Comme d’habitude, il avait besoin de monter sa énième mayonnaise médiatique. Le « débat » avait assez vite viré au déballage de xénophobie et de haine, au point qu’assez rapidement, ordre avait été donné de le mettre en veilleuse, de noyer le poisson et de poser vite fait un couvercle sur la marmite.

 

 

De quoi s’agit-il ? Pour le savoir, j’ai fait comme Jérémie Victor Opdebec, vous connaissez sûrement le garnement : « Eh bien quand il était enfant, Il montrait à tous les passants Son CUrieux esprit compétent ». Devenu inventeur, il se demande comment faire, pour que le linge, une fois sur l’étendage, ne soit pas emporté par le vent : « Et dès lors dans sa tête, Obsession qui l’inquiète. Le pincer ? Le pincer ? Puis un jour, il avait trouvé ». Tout le monde a reconnu les paroles que FRANCIS BLANCHE a collées sur la 5ème symphonie de BEETHOVEN, pour célébrer l’immortelle invention de la pince à linge. 

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Identité Nationale, vous avez dit ? Là on entre tout de suite dans le dur. Il faudrait savoir ce que c’est qu’une nation, et rien que ça, ce n’est pas de la tarte. Sur le papier, c’est certain : la France a des frontières stables depuis presque cent ans. Sur le papier, la France a une langue, même si on peut déplorer que, sous l’influence des réseaux électroniques antisociaux, des médias prosternés devant la vulgarité et de la promotion du langage djeunz, celle-ci tend à « évoluer », et, pour dire vrai, à se "simplifier" de plus en plus pour permettre aux illettrés de dire qu’ils la maîtrisent.

 

 

Sur le papier, la France a une Constitution, que le monde entier lui envie (et lui emprunte), et même des Sages, qui veillent à ce que les lois y soient conformes et qui se voient poser plein de « QPC »  par des citoyens qui, disons au hasard, haïssent la corrida. Heureusement, les Sages décident qu'elle est constitutionnelle. Sur le papier, la France a des institutions, Justice, Armée, Police, Santé, Instruction Publique, etc. Sur le papier, la France dispose de procédures démocratiques pour désigner un gouvernement légitime.

 

 

Bref, sur le papier, tout se passe bien : « La France joue sa partition dans le concert des nations ». La phrase fait partie du vocabulaire basique de la langue de bois. Maintenant, si on va voir un peu dans les profondeurs de la réalité, qu’est-ce qu’on observe ? Je vais vous dire : c’est là que les Athéniens s’atteignirent et que les Perses se percèrent. Certes, sur le papier, la nation existe, mais dans les têtes et dans les cœurs, j'ai l'impression qu'elle a disparu corps et biens. Alors dans ces conditions, l’identité nationale, comment voulez-vous vous y retrouver ? Moi je donne ma langue au chat dans la gorge du Tarn (et Garonne, tant que j'y suis).

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

jeudi, 11 octobre 2012

VOUS AVEZ DIT "ISLAMISATION" ?

Pensée du jour : « Publicité : j'étais chauve, et je le suis resté, grâce aux pastilles de menthe ».

ANDRÉ ISAAC, dit PIERRE DAC

 

Permettez-moi, surtout si vous avez des objections, de mettre un mot sur cette réalité qui vient : entreprise d'islamisation. Regardez la folie qui s'empare de certains au seul ouï-dire d'une saloperie de petit minable film anti-musulman (qui l'a vu ?). Regardez la fatwa renouvelée contre SALMAN RUSHDIE. Regardez l'effet boeuf produit par les caricatures de Mahomet. Regardez l'effet du sort indigne des Palestiniens sur les voisins d'Israël (je ne parle même pas des ennemis). Regardez ce qui se passe au Mali.

 

 

Comparez maintenant la longueur des robes des femmes en Egypte ou en Tunisie en 1960, avec ce qu'elles sont devenues en 2012 (on pourrait aussi parler de la France, et de l' « idée » que plus grand monde ne s'en fait, coucou DE GAULLE). Regardez la douceur extrême du salafiste tunisien moyen, qui ne se met qu'à quinze pour passer à tabac un touriste qui n'entre pas dans les cadres ou pour saccager un cinéma projetant des films "blasphématoires".

 

 

Je ne connais pas monsieur Ramadan, mais regardez le sort indigne qu'il fait au pain au chocolat. J'arrête ici une litanie de faits cohérents et convergents qui pourrait continuer. Est-ce paranoïaque, de mettre tous ces faits bout à bout ? Suis-je « islamophobe » ? Je récuse par avance, totalement, cette allégation.

 

 

Je me dis qu'il y a quelque part des rats vigilants qui grignotent méticuleusement toutes les miettes que des pays occidentaux exténués, ayant perdu l'appétit, n'ont même plus l'envie de ne pas laisser tomber de leur table. Des rats qui cherchent à intimider jusqu'à la peur les populations des pays démocratiques (relisons Chlorophylle contre les rats noirs, la belle BD de MACHEROT) ? Un jour, les rats n'hésiteront pas à monter se servir directement dans les assiettes.

 

 

Tout ça en prenant appui sur l'interdiction que les démocrates s'imposent à eux-mêmes de ne pas nommer crûment, nûment, sèchement, directement les choses, sous le prétexte de ne pas « stigmatiser toute une part de la population, cliver la république une et indivisible, discriminer sur une base religieuse » ?

 

 

Moi je dis que l'euphémisme est capable de tuer. C'est l'arme du masochiste, vous savez, le pistolet qui troue l'oeil de celui qui vise. Et son cerveau, pour faire bonne mesure. Ce manège donne tous les péteurs de trouille politique, en France, qui, sous prétexte de ne pas donner des armes aux islamistes radicaux, livrent sans combattre, et depuis les années 1980, les banlieues aux « associations musulmanes » et l'enseignement de l'arabe aux « associations musulmanes » (presque plus de profs d'arabe dans l'enseignement public).

 

 

La France a choisi de se coucher (devant le Qatar, qui achète les morceaux de banlieues défavorisées que lui abandonne le gouvernement, mais aussi devant tous les responsables des « associations musulmanes » qui lui susurrent à l'oreille ce mensonge qu'ils sont à même de bien "encadrer leurs ouailles", à condition, bien entendu, qu'on les laisse faire et qu'on leur alloue quelque subvention). Les autres ne vont pas se priver de lui marcher dessus. Ils seraient bien bêtes de ne pas en profiter.

 

 

L'Islam actuel est le début d'un problème. Le 11 septembre 2001 a inauguré une ère de conflit. Et c'est très curieux : moi qui ne suis pas chrétien (bien que de culture catholique, mais je n'ai pas jeté le bébé avec l'eau du bain, il aurait fallu me décerveler, et je chante même parfois : « Chez nous soyez reine, nous sommes à vous, Régnez en souveraine, Chez nous, chez nous. Soyez la Madone, qu'on prie à genoux, qui sourit et pardonne, chez nous, chez nous », juste parce que ...), je suis blessé par la haine islamiste.

 

 

L'Islam ne dispose pas d'un Pape : il n'y a pas d'excommunication chez les musulmans. L'Oumma, c'est la communauté de TOUS les musulmans. Moi, qui suis si primaire, j'en conclus, sans doute très bêtement, que, dans ces conditions, dénoncer une "tendance" (radicale, intégriste, wahabite, salafiste ...) de l'Islam, c'est dénoncer TOUT l'Islam.

 

 

Certes, ce sont des musulmans qui vous disent que le terrorisme, le djihad, la destruction des tombes des saints soufis, ce n'est pas l'Islam. Mais qu'est-ce que j'en peux croire ? Mystère. Comment faire le départ entre le croyant pieux et pacifique et l'illuminé prêt à se ceinturer d'explosifs ? Et boule de gomme. L'Oumma règne au-dessus de tout. La communauté de tous les musulmans. J'ai de plus en plus tendance à penser que l'Islam est un bloc. Ou plutôt, peut-être, disons qu'il y a, vivace dans tout l'Islam, le sentiment de constituer un bloc (soudé par les cinq piliers : chahada, hadj, zakat, çalat, jeûne du mois de ramadan). L'Oumma, quoi.

 

 

Sans vouloir me donner trop d'importance, pour que j'aie ce sentiment, il doit bien y avoir une histoire de civilisation, ma parole. L'euphémisme est la naïveté du bien-pensant qui se donne une généreuse bonne conscience face à l'intolérance (prenez et mangez, la formule est sans droits d'auteur). Mais c'est le même bien-pensant qui croyait aux emprunts russes avant 1917.

 

 

La langue de bois ("les Françaises et les Français") et l'euphémisme ("non-voyant" pour "aveugle", "personnes" pour "Arabes") sont les brèches dans lesquelles s'engouffre la brutalité prochaine du monde réel. L'intégration des "minorités" dans la communauté nationale ne saurait en aucun cas passer par l'occultation dans le langage de leurs infirmités ou de leurs tares. Franchement, elle n'est pas bien tapée, cette phrase ?

 

 

« Si les signes vous fâchent, ô combien vous fâcheront les choses signifiées ». Ce n'est pas moi qui le dis, c'est RABELAIS (Tiers Livre, 20). La lâcheté de l'euphémisme, avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont, c'est commencer à mentir et à se coucher. C'est déjà avoir la trouille. Et c'est lancer un boomerang : les "choses signifiées", c'est le monde réel. Or le réel, il vous reviendra forcément dans la figure.

 

 

Réfléchissez à ce qui s'est passé tout récemment. L'Islam vient de réussir le tour de force d'occuper tous nos médias pendant une bonne quinzaine de jours. Une façon comme une autre de déclencher une opération d'occupation des esprits, ne pensez-vous pas ? Toujours la même logique publicitaire (« Parlez de moi », car je dois rester impérativement « au centre du débat »).

 

 

Mais ce n'est plus ici un petit SARKOZY qui se met au centre, ce n'est plus les « jouets par milliers» du Père Noël, c'est du SARKOZY djihadiste, un Père Noël de communication de masse, avec sa hotte coranique tirée par ses rennes salafistes. Demandez aux mains coupées du Mali ce qu'elles en pensent, des fascistes tarés qui font régner la terreur. Ne doutons pas que, pour certains, c'est avant tout un produit d'exportation.

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LIBERATION DU 8 OCTOBRE 2012 

 

Alors que faire, docteur ? Le seul truc qui reste, c'est, pour les gens qui causent dans le poste, de faire croire au bon peuple, le "vulgum pecus", qu'ils sont en mesure de lutter (pour la défense des « valeurs », soyons-en sûrs) contre la montée de la méfiance, de l’intolérance, du racisme et de la haine, en assurant la communauté juive, par exemple, qu'il est hors de question de ne pas la défendre contre toute agression (suivez mon regard, n'est-ce pas, HOLLANDE ?). A moins qu'on n'ait un intérêt tactique, au contraire, à attiser le feu.

 

 

Vous avez compris pourquoi, aux yeux de tant de gens de la gôche généreuse, JEAN-FRANÇOIS COPÉ est l’homme à abattre ? Et vous avez compris pourquoi la « doctrine politique » de JEAN-FRANÇOIS COPÉ comprend le pain au chocolat pendant le ramadan ? Je ne veux pas plus de HOLLANDE que de COPÉ.

 

 

COPÉ, je n'aime pas le monsieur, c'est certain, mais je n'aime pas davantage les âmes vertueuses dont le poil se hérisse quand on touche aux « droits de l’homme », à condition que cet homme soit « de couleur » (puisque le blanc est ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout le mal), comme des rats prêts à la moindre occasion à bondir du fond de leur fromage, pour hurler des comptes qu’ils n’auront jamais fini de régler. Les âmes vertueuses (qui n'ont de vertueux que le discours doucereux et émasculé) n'ont pas fini de mentir et d'aboyer. Pauvres de nous.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

FIN (jusqu'à la prochaine occasion)

 

mercredi, 03 octobre 2012

ANIMAUX DES MONUMENTS AUX MORTS

Résumé : j’ai commencé à évoquer, en même temps que le passage de la guerre artisanale, éventuellement chevaleresque, à la guerre industrielle, la disparition programmée des animaux des paysages de champs de bataille, comme le montre la quasi-absence des bêtes dans les monuments aux morts.

 

Cette guerre-là, donc, est encore artisanale. A propos des hommes, certains parleront volontiers des derniers « chevaliers du ciel », même si le seul point commun (et encore) avec la chevalerie est le duel que se livrent deux hommes. Je ne tomberai pas dans le ton épique et parfois grandiloquent et suranné qui est celui de René Chambe, quand il évoque dans ses livres tel ou tel épisode guerrier dont il fut témoin ou auquel il a lui-même participé. Notre époque fatiguée, où l’esprit baigne dans un bouillon où se diluent inexorablement les nations européennes, est totalement impropre et imperméable à l’idée de grandeur.

 

Ajoutons toutefois, pour rendre les honneurs militaires à ses mânes éminemment respectables, que ces duels étaient teintés d’élégance morale, de loyauté et de courtoisie. Je retiens aussi, pour mon compte, l’artisanat instinctif du chasseur qui guette sa proie, espérant que son œil et son doigt feront la différence.

 

Car la carabine, disons-le, est très tôt renvoyée à ses chères études par plus fort qu’elle : la mitrailleuse. Roland Garros a l’idée du premier bricolage (des plaques de métal sur les pales de l’hélice). L’Allemand Fokker l’améliore en concevant tout un mécanisme pour synchroniser l’hélice et la mitrailleuse. Bref, on n’arrête pas ce progrès-là, même si ce qui se passe au sol a quelque chose à voir avec un insondable « régrès ».

 

Si Georges Brassens, sur le mode léger (en apparence), peut chanter : « Moi mon colon, celle que j’ préfère, c’est la guerre de 14-18 », c’est qu’elle est, d’une certaine manière, entièrement nouvelle. Pour la première fois, la population masculine dans son ensemble est considérée par les chefs politiques et militaires comme un énorme réservoir de matière vivante dans lequel il suffit de puiser. L’historien britannique Eric Hobsbawm ne fait pas démarrer par hasard son histoire du « court XX° siècle » en 1914, année qui marque le début de la course à l’arme atomique. Cette guerre a amené la technique et l'industrie au pouvoir.

 

Le rouleau compresseur de la folie guerrière et fratricide lamine les hommes : il y a environ 40.000.000 de Français en 1914, dont la moitié approximative de sexe masculin, à laquelle il faut ôter au moins 1.712.000 morts (8,5 % des mâles), sans compter 4.000.000 de blessés (20 % des mâles) et invalides. On peut presque dire qu’un tiers de tous les hommes de ce pays ont été soit éliminés, soit marqués à vie dans leur tête et dans leur chair.

 

J’en arrive aux animaux : la première guerre mondiale constitue le point final (ou peu s’en faut) de leur présence sur les champs de bataille, de leur utilisation comme auxiliaires de guerre. A cet égard, il est frappant de constater leur absence pour ainsi dire complète du champ des monuments aux morts : j’en ai à ce jour recensé 14 (il y a 36.000 « monumorts » en France). Autant dire RIEN : ils ont été purement et simplement évincés du paysage.

 

Les quelques exceptions que je présente comportent d’ailleurs une bizarrerie : sur les 14 monuments, 6 portent des lions (si !). J’en tire quant à moi une conclusion qui ne vaut que ce qu’elle vaut : l’animal est devenu inutile, comme il le deviendra quelque temps après dans les travaux des champs, dans les transports,… La guerre de 1914-1918 est une guerre mécanique, comme le montre la naissance du char d’assaut, qui apparaît pour la première fois le 15 septembre 1916. Face au Monstre mécanique (François Jarrige, éditions imho, 2009), l’homme n’est plus rien.

 

Hommage soit donc ici rendu aux quelques rares bêtes parvenues jusqu’à nous dans les monuments aux morts. J’éviterai de mentionner le coq, trop tarte à la crème patriotique, surtout quand il est présenté en train de terrasser l’aigle impériale. J’ai montré dans mon billet précédent (et ci-dessus) deux monuments impressionnants, comportant des chevaux.  On trouve aussi le chien.

 

Dommage que l'animal soit le grand oublié des monuments aux morts. Mais certainement révélateur. Et sans doute prémonitoire. 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

vendredi, 28 septembre 2012

DU RACISME ANTI-FRANçAIS

Pensée du jour :

« Entre l'absence et la chemise,

Le temps d'une exhalaison,

Fume le corps de gourmandise

De nos appétits sans raison ».

 

 

Ainsi, monsieur JEAN-FRANÇOIS COPÉ, un clone de NICOLAS SARKOZY, drague les voix d’extrême-droite en soutenant qu’il existe un racisme anti-blanc, sur le territoire même de la République Française, une et indivisible. A entendre, les bouchons dans les oreilles, les hurlements des accusateurs, on se dit que JEAN-FRANÇOIS COPÉ est un salopard fasciste.

 

 

Je ne crois pas que JEAN-FRANÇOIS COPÉ soit un salopard fasciste. Il est juste un politicien français. Pour lui, la présidence de l’UMP n'est qu'une rampe de lancement. En direction du perchoir national : la Présidence de la République. Avec son « racisme anti-blanc », il se contente de répliquer à l’annonce surprise de FRANÇOIS FILLON de 45.000 parrainages en vue du prochain congrès de l’UMP. « Il faut lâcher le congrès », lisait-on jadis dans l’Album de la Comtesse, du Canard enchaîné (contrepèterie relativement facile).

 

 

Il faut le comprendre, COPÉ : FILLON lui a grillé la politesse, en annonçant dans les médias un nombre pharamineux de signatures et de soutiens. Cramé, COPÉ. Obsédé par la Présidence, que vouliez-vous qu’il fît ? Son raisonnement ? « Comment vais-je lui faire manger ses dents, à ce Néandertal ? » Une petite séance de « brain-storming » avec son « staff » (je cause moderne), et voilà le racisme anti-blanc qui arrive sur le devant de la scène. Vas-y à fond, coco ! C’est tout bon ! La best réplique sur l’échelle de Richter. Enfoncé, FILLON.

 

 

C’est entendu : COPÉ drague les voix du Front National, c'est-à-dire la frange droite des militants UMP. Il n’est pas fasciste pour autant. Monsieur COPÉ est un pur produit de la politique à la française : la politique considérée comme une carrière. En son temps, ALFRED JARRY avait écrit un article paru dans Le Canard sauvage, n° du 11 au 17 avril 1903, intitulé « La Passion considérée comme course de côte ». De nos jours, tout est possible, et l’horizon de l’ambitieux s’élargit au-delà des dimensions humaines, comme l’horizon russe au moment où monsieur HITLER se mit dans l’idée fixe de l’envahir.

 

 

COPÉ ? Il va juste à la pêche. C’est, comme on dit, une opération de communication. Elaborée dans un bureau de petit comité. Les penseurs de ça sont dix au maximum. FILLON  dispose d’une équipe identique. Tout le monde est grassement payé, en spéculant sur l’avenir, comme MANUEL VALLS et ARNAUD MONTEBOURG l’ont fait avant l’élection de HOLLANDE. Aucune de ces personnes n’a, à proprement parler, de « ligne politique ». Exercer le pouvoir est le seul objectif.

 

 

Reste, paraît-il, le « débat ». On parle ici de faits et de réalité. Existe-t-il, aujourd’hui en France, un racisme anti-français ? Existe-t-il un racisme anti-blanc ? Eh bien, mesdames et messieurs, au risque de choquer, je dis que la réponse est OUI. Il faut, certes, relativiser : le racisme anti-français se développe dans des portions très délimitées, et même très limitées du territoire national. Il n’empêche, il existe. La haine de la France se développe dans certaines villes de France.

 

 

Maintenant, regardons un peu ce qui s’est passé dans les principaux pays arabes pendant les trente dernières années : l’Egypte de ANOUAR EL SADATE, l’Algérie de CHADLI BENJEDID, la Tunisie de ZINE EL ABIDINE BEN ALI. La Libye de KHADAFI est un cas à part : j’aurais envie d'opérer un rapprochement entre le « Guide de la Révolution » et un certain JOSIP BROZ, dit TITO (Yougoslavie). Tant que le dictateur fait régner son ordre, les populations vivent dans une unité relative. Lui disparu, l’Etat central et unificateur a tendance à se désagréger.

 

 

Mais ailleurs ? SADATE, et MOUBARAK après lui, achète la paix à coups de mosquées, réprimant les Frères Musulmans, mais en ayant soin de leur laisser gérer la misère sociale, l’entraide mutuelle, les associations de secours à la population. Si la situation diffère en Tunisie, et surtout en Algérie, elle s’en approche. Tunisie ? Mosquéisation à fond la caisse, gestion du social aux islamiques. Algérie ? Arabisation à fond la caisse pour éradiquer le souvenir même de l’infect colonisateur, gestion du social aux religieux.

 

 

Vous avez repéré les termes de l’équation ? Le clan au pouvoir (MOUBARAK et sa famille, BEN ALI et sa femme, la redoutable LEÏLA TRABELSI et toute sa parentèle, une clique de généraux puissants et BOUTEFLIKA qui leur sert de faux-nez) vit sur le tas d'or qu'il a piqué, achetant ici et là les bonnes volontés influentes et utiles ;  la population, pour l’essentiel, croupit dans la misère et le chômage ; l’Islam progresse, prospère, croît et embellit sur le fumier du social, négligé par le pouvoir.

 

 

Maintenant regardez les « quartiers » français. Ôtez le clan prédateur de l’équation, reste quoi ? L’Islam d’un côté, de l’autre, la misère et le chômage. Ajoutez à l’équation la guerre israélo-palestinienne : MOHAMED MERA est une exception du fait qu’il passe à l’acte, c’est le moins qu’on puisse dire.

 

 

Mais le sentiment anti-français qui l’animait, la motivation qui était la sienne, pensez-vous qu’ils demeurent une exception, dans nos banlieues ? L'identification aux Palestiniens comme victimes est largement répandue. Et imaginez maintenant cette misère chômeuse, trafiquante et islamisée avec des kalachnikovs dans les mains. C’est juste une image. J’espère.

 

 

C’est sur ces entrefaites (tiens donc !) qu’on apprend, ces derniers jours, que le Qatar, qui a déjà acheté, entre beaucoup d’autres, le P.S.G., a proposé au gouvernement de créer un fonds d’investissement qui serait là pour aider des jeunes des banlieues (d’origine essentiellement maghrébine) à créer leur entreprise. Le dit gouvernement s’est empressé d’accepter, en précisant évidemment qu’il serait présent dans le financement pour contrôler. Mon oeil !

 

 

Sans même parler des prêches dans les mosquées le vendredi, est-il vrai que les responsables politiques français, nationaux et territoriaux, laissent des « associations » plus ou moins confessionnelles s’occuper des populations « issues de l’immigration » ? Oui ou non ? Une petite subvention par-ci, on ferme les yeux par-là ? Que croyez-vous qu’il arrivera, à la longue ?

 

 

Et monsieur HARLEM DESIR (avec ses congénères prêcheurs stipendiés de la diversité, de la mixité sociale, du « métissage » et de la tolérance) s’indigne (le mot est faible) qu’un politicien français « droitise » son discours et récupère des idées du Front National.

 

 

Ces idées ne sont celles du Front National que parce qu’une portion non négligeable de la population française « de souche » a l’impression, en certains lieux, de ne plus être chez elle. Car le Front National n’existe que parce qu’il a une clientèle : toute demande suscite une offre qui se propose de la satisfaire. C’est la loi du marché.

 

 

Maintenant, prenez un politicaillon – mettons qu’il s’appelle JEAN-FRANÇOIS COPÉ – qui désire progresser en direction du pouvoir et qui, pour cela, a besoin d’occuper un poste-clé au détriment de son principal rival – mettons FRANÇOIS FILLON. « Ah, FILLON me grille la politesse en proclamant le nombre de ses soutiens UMP ? Puisque c’est comme ça, je me mets « au centre du débat » (pour parler comme les « journalistes ») en claironnant sur le thème ». Car il ne s’agit que de rassembler des voix sur son nom. Pas de résoudre un problème.

 

 

Mais cela ne veut dire en aucun cas que le problème n’existe pas.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

mercredi, 12 septembre 2012

DU BON USAGE DU HANDICAPé

Pensée du jour : « Si le soleil ne s'éteint pas sur mes Etats, c'est que mon règne est d'un seul jour ».

RENÉ DAUMAL

 

 

Ainsi, voilà-t-il pas, mon bon, que les Jeux Paralympiques 2012 ont pris fin à Londres. Voyons-en les résultats. Ils sont excellents. 1522 médailles ont été distribuées, ce qui fait, réparties en or, argent et bronze, 507,3333 médailles de chaque métal. Je ne me moque de personne. Je cite ma source : wikipédia. Curieusement, on y annonce, en fait de médailles, 503 or et argent, mais 516 bronze. Passons. J'observe, soit dit par parenthèse, que le logo des Paralympiques change à chaque manifestation, contrairement aux immuables cinq anneaux "olympiques".

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LONDRES 2012 

 

La Chine emporte le pompon, et de très loin : 231 médailles au total. C’est normal, avec 1,4 milliard d’habitants, le handicapé augmente en masse et peut-être en proportion (à cause de l’entassement). "Certains" se désolent que la France n’ait obtenu que 45 récompenses, soit un petit 19,48 % du palmarès de l’ « Empire du Milieu ».

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PEKIN 2008 

 

Certes, cela paraît peu, mais en fait c’est énorme, car la population française, c’est à peu près 4 % des Chinois (si ce taux avait été respecté, ce n'est pas avec 231 médailles qu'ils auraient dû repartir, mais avec 5775 !!!). Mais peut-être aussi, proportionnellement, avons-nous davantage de handicapés dans la population. Allez savoir, entre les accidents de la route, ceux du travail, ceux du sommeil, les crimes inachevés, les blessures de la vie et les automutilations en milieu carcéral … Mais envoie-t-on des prisonniers automutilés aux Jeux Paralympiques ? Bref.

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Les mêmes "certains" en concluent donc à tort que nos handicapés sont de moins bonne qualité que les autres. Moins bien fabriqués. Je ne vois pas sur quelles bases ils osent proférer de pareilles inepties. Le handicapé français serait-il inférieur aux autres ? Qui donc ose prétendre qu’ils ne sont qu’une bande de « bras cassés » ? Qu’au lieu de mettre leurs deux prothèses dans le même sabot, ils auraient intérêt à se mettre à niveau ? Et d’ironiser. De persifler. C’est facile.

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SIDNEY 2000 

 

Moi je dis que nous avons les meilleurs handicapés du monde. D’abord, ils sont élevés en plein air et nourris au grain. Ils ont l’appellation d’origine, ce qui, juridiquement au moins, les protège de toute contrefaçon. Pas comme les handicapés chinois, élevés en batterie et gavés d’on ne sait trop quoi.

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Simplement, ils sont mal entraînés. Mal encadrés. Mal suivis. Ils ne sont donc pas sur un pied (bot) d’égalité. Je suis prêt à le soutenir (« jusques au feu exclusivement », disait Maître Alcofribas). Qu’on nous en donne les moyens, et vous verrez : le monde n’a qu’à bien se tenir. La France souffre en la matière d’un indéniable handicap. Bon, d’accord, je change de ton. Je redeviens consensuel. Tant pis. J’étais bien parti.

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BARCELONE 1992 

Aucune épreuve des jeux paralympiques n’a donc été transmise en direct à la télévision. Les salopards de crocodiles journalistiques font semblant de se lamenter sur cette carence, et font mine de s’interroger gravement sur les raisons d’une telle désaffection. Vous ne la trouvez pas écœurante, cette hypocrisie ? Personnellement, je ne la trouve pas écœurante, mais carrément répugnante.

 

 

La raison de la désaffection ? Mais il ne faut pas être sorti de Polytechnique ou des Ponts et chaussées : ce ne sont pas des Jeux Olympiques. Point c’est tout. C’est aussi net que ça. Ce sont des Jeux Olympiques « spécial handicapés ». « Para », en grec, ça veut dire exactement ça : « à côté ». Comment ça, quelle différence cela fait-il ? Vous n’allez pas aussi vous y mettre ! Soyez sincère : la pratique sportive n’est pas la même. L’intérêt du spectacle est rigoureusement différent. La performance n'a pas le même sens.

 

 

Je suis désolé : si l’on peut trouver du plaisir à suivre un 100 mètres d’USAIN BOLT,jeux paralympiques,jeux olympiques,performance sportive,sport,sportif,handicap,handicapé,londres 2012,médaille d'or,wikipédia,chine,empire du milieu,france,palmarès,alcofribas nasier,usain bolt,téléthon,vénus de milo,victoire de samothrace,ésope,antiquité grecque,société qui a tous ses membres bien en place, quel plaisir éprouvent ceux qui s’extasient devant cet athlète qui court sur deux prothèses ? Quel est le sentiment vrai qu’ils éprouvent ? Je doute radicalement de leurs grandes déclarations et de leurs grands sentiments. jeux paralympiques,jeux olympiques,performance sportive,sport,sportif,handicap,handicapé,londres 2012,médaille d'or,wikipédia,chine,empire du milieu,france,palmarès,alcofribas nasier,usain bolt,téléthon,vénus de milo,victoire de samothrace,ésope,antiquité grecque,sociétéPour moi, ce sont des hypocrites fieffés.

 

 

Car les Jeux Paralympiques, excepté la collecte de fonds, sont d'abord une manifestation CARITATIVE. Exactement comme le Téléthon. S'il s'agit de trouver du courage à ces athlètes, c'est évident. Mais non, ne me dites pas que le sentiment esthétique est du même ordre. Car l'athlète normal dissimule dans sa prestation les efforts qu'il a fournis pour y arriver. L'homme sans pieds, lui, c'est le destin qu'il a dû vaincre, pour arriver là. Et c'est cela qu'on trouve admirable. On entre forcément dans les considérations MORALES.

 

 

Pourquoi s’il vous plaît, à l’origine (1896), a-t-on appelé cette manifestation « Jeux Olympiques » ? C’était une référence directe et explicite aux Jeux de l’antiquité grecque. Or je suis désolé, prenez toute la statuaire grecque : pas un seul handicapé. Que des athlètes parfaitement conformés. Et je suis encore plus désolé, s’il manque des membres à la Vénus de Milo ou à la Victoire de Samothrace, ce n’est pas dû à d’éventuels handicaps. D'ailleurs, elles ne concouraient pas.

 

 

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Jamais les Grecs n'auraient eu l'idée saugrenue d'inclure des athlètes incomplets ou diminués dans des compétitions destinées à glorifier les perfections du corps humain. Notre époque dégouline de confiture altruiste et généreuse. C'est cette confiture que je trouve définitivement indigeste et répugnante. Après le hideux "devoir de mémoire", voici l'infect "devoir de compassion", d'autant plus contestable qu'il s'accommode fort bien des égoïsmes les plus noirs.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

 

 

samedi, 08 septembre 2012

ULTRALIBERAL DE GAUCHE ?

Pensée du jour : « L'âme est un tic ».

 

ALFRED JARRY

 

 

Je disais donc qu’aux Etats-Unis, les libertariens travaillent à la disparition de l’Etat. Leur slogan : « L’Etat n’est pas la solution, c’est le problème ». Dès qu’on leur parle de redistribution des richesses, ils crient à la dictature communiste. Mais s’ils sont ultralibéraux en politique et en économie, ils restent cohérents quand il s’agit des rapports sociaux et des mœurs : ils sont, entre autres et par exemple, favorables au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Ils vont au bout de leur logique.

 

 

En France, on n’en est pas là. A droite comme à gauche, on reste timoré, pusillanime, pour ne pas dire effarouchable, dès qu’il s’agit d’être logique. Tous deux cultivent leurs contradictions amoureusement, comme un bout de jardin où poussent quelques légumes qui leur servent de fonds de commerce. Chez l’un, la tomate du dirigisme social voisine impunément avec l’aubergine du libéralisme économique. Chez l’autre, le poivron du dirigisme économique côtoie fièrement la courgette du libéralisme social. Et tout ça fait une excellente ratatouille, à condition d'oignons et aulx à suffisance.

 

 

Mais on va voir qu’ils poussent le fétichisme de la contradiction encore plus loin, jusque dans le domaine des mœurs. C’est ainsi que monsieur DEDROITE a dressé un piédestal sur lequel il a juché, entre autres valeurs sûres, la famille, le mariage, les bonnes manières. Au nom de la tradition, d’une part, mais d’autre part parce qu’il faut bien fonder la vie commune sur quelques vérités bien senties.

 

 

La famille découle de l’union, si possible consacrée en présence de Notre-Seigneur, entre un homme et une femme. L’union est évidemment définitive, et monsieur DEDROITE sentirait ses cheveux se hérisser sur son crâne, rien que d’imaginer qu’il pût en être autrement. La respectabilité avant tout. Cela fait partie des valeurs sûres et éprouvées. Et le respect des enfants pour leurs parents est une simple base de départ, évidente. Quasiment une condition.

 

 

Monsieur DEGAUCHE, de ce côté, il faut bien l’avouer, fait beaucoup plus débraillé. La famille ? Il faut être tolérant. Elle est à géométrie variable ? Il faut être compréhensif. Avec des rejetons ouverts aux possibles ? Il faut être tolérant. A peine sortis du berceau, les enfants sont considérés comme des personnes. A ce titre, ils sont dignes de respect : c’est à eux de choisir. La conception de l’enseignement est à l’avenant : c’est à l’enfant lui-même de « construire son savoir ».

 

 

Dans La Grande bouffe, MICHEL PICCOLI, avant d’entrer dans la villa de Neuilly pour y mourir d’occlusion intestinale, laisse sa fille lui présenter un grand noir dont le principal talent est de danser comme un dieu. PICCOLI est sûrement DEGAUCHE. Tout ça, apparemment, ne porte guère à conséquence.

 

 

Le mariage ? Qu’est-ce que c’est, cette institution désuète ? Il fait partie des structures d’une société honnie. Car monsieur DEGAUCHE déteste en général tout ce qui vient de la société capitaliste, et en particulier, tout ce qui en fait l’armature morale, dont il a bien l’intention de se débarrasser quand il aura changé la société dans son ensemble.

 

 

La manière de s’habiller ? JACK LANG, ministre de la Culture, la première fois qu’il voulut aller s’asseoir sur les bancs des ministres à la Chambre, se vit refuser l’accès par les appariteurs. Sûrement soudoyés par la droite réactionnaire : il voulait entrer, rendez-vous compte, en costume impeccable et impeccable pull blanc à col roulé ! Un attentat contre les institutions ! Disons-le : monsieur DEGAUCHE a inventé le « non-conformisme ». Le pull blanc à col roulé, au risque de renverser la république.

 

 

Car monsieur DEGAUCHE a accédé au pouvoir. Il y a planté les dents avec curiosité, l'a mâché avec intérêt, avalé avec délices. Ce faisant, il s’est dit : « Pourquoi pas moi ? ». C’est pourquoi en 1983, monsieur DEGAUCHE se convertit à l’économie de marché. C’est la seule concession qu’il consent à l’ordre établi. Pour le reste, il est intraitable : il faut être tolérant avec la canaille car, si l’on y regarde de près, c’est la société qui est responsable et en a fait des victimes. C’est en tout cas ce que proclame saint PIERRE BOURDIEU, de derrière ses lunettes teintées en vert-de-rose.

 

 

Il faut aussi se montrer tolérant avec tout ce qu’une société réactionnaire nomme « déviance » (à la rigueur « perversion »). Qu'on se le dise, rien que le fait de nommer déviance ou perversion des pratiques sexuelles statistiquement marginales, c'est porter un JUGEMENT. Et c'est intolérable à monsieur DEGAUCHE.

 

 

La « norme » est une convention établie de façon arbitraire par un ordre injuste, qui introduisait un clivage sans pitié entre les « normaux » et les « anormaux ». Ça, c’est saint MICHEL FOUCAULT qui l’a "déconstruit" de façon indubitable et définitive. C’en est fini des normes, du normal et de l’anormal. C'en est fini de juger. Monsieur DEGAUCHE a inventé l'interdiction des critères, des différences et des classements. Il a décidé que poser une limite est une atteinte aux droits fondamentaux. Tout est dans tout, voilà le credo.

 

 

C’est lui qui le dit.

 

 

A suivre.


 

samedi, 01 septembre 2012

L'ANTISEMITISME DE CELINE

Pensée du jour : « "Si tu n'aimes pas la soutane, conseille un proverbe bantou, ne mange pas le missionnaire." Ce qui prouve combien le Bantou est peu civilisé : il ne sait même pas éplucher les légumes. "Il n'y a pas de bas morceau dans le gros ethnographe", dit un autre de ses proverbes. Et, faute d'expérience, on ne peut dire s'il s'agit de discernement ou de gloutonnerie. La civilisation ne commence qu'avec la distinction juridique ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

Je m’étendrai un peu, mais pas trop, sur l’antisémitisme (le général, mais aussi le spécifique de LOUIS-FERDINAND CÉLINE). C’est un trop gros cheval pour que je puisse espérer le monter un jour. Et je n'ai pas envie d'apprendre. Je dirai seulement que je ne comprends ni les antisémites, ni l'antisémitisme. J'ai tendance à y voir un simple instrument politique, un outil de gouvernement si vous voulez, que divers pouvoirs au cours de l'histoire ont manipulé dans un sens ou dans un autre, au gré de difficultés ou aléas particuliers.

 

 

 

Quoi de mieux, en effet pour unifier derrière soi, et pour faire adhérer, que de désigner un ennemi ? Qu’est-ce qui pousse à haïr un juif parce qu'il est juif ? Qu’un Palestinien haïsse les Israéliens pour occupation de territoire, passe encore. Il s'agit de peuples, de nations. De politique. De guerre, éventuellement. On nous raconte bien que les Français ont massivement haï les Allemands pendant l'Occupation. Mais que veut dire haïr quand on ferme sa gueule ? Ce fut peut-être vrai pour 0,5 % de Français de l'époque, ceux qui ont mis la main à la pâte. Et encore, les chiffres ne sont pas scientifiquement établis.

 

 

Mais qu’un musulman (j'aurais pu dire un chrétien, un soudeur à l'arc, un jockey, que sais-je, FRANK RIBÉRY) haïsse un juif ? J'avoue que c'est au-delà de ma comprenette. Je dois manquer d'imagination. Et pourtant, il y a des antisémites en France, aujourd’hui. Mais c’est pour l’essentiel des gens qui s’identifient aux Palestiniens qui luttent pour la création de leur Etat. Je ne vise personne, mais suivez mon regard. A ce titre, je récuse formellement l'affirmation qui consiste à prétendre que "la France" est antisémite, souvent complaisamment colportée. Non monsieur, ce n'est pas "la France" qui est antisémite.

 

 

A la limite, je me demande si l’on ne pourrait pas parler d’un "antisémitisme politique", plutôt que de se cacher derrière le petit doigt de l'antisionisme. Si je comprends bien, ceux qui se veulent, non pas antisémites, mais antisionistes ne visent rien d'autre que la destruction de l'Etat d'Israël (même s'ils prétendent le contraire). Pourquoi ? Tout simplement parce que, si le sionisme a consisté à réclamer une terre pour les juifs, et à appeler à la CREATION d'un Etat, n'est-il pas logique de conclure que l'antisionisme est un appel à sa DESTRUCTION ? Comme AHMADINEJAD ?

 

 

Mon raisonnement est taillé à la hache, je le reconnais, mais il est d'une logique aveuglante. Et son corollaire est le suivant : si vous tentez de détruire l'Etat d'Israël qui, existe depuis plus longtemps (et plus solidement) que le Sud-Soudan, vous avez la Troisième Guerre Mondiale. C'est ça que vous voulez ? Non. Alors à quoi jouez-vous, avec votre "antisémitisme politique" ? 

 

 

Vous me direz que, par bonheur, je ne comprends pas grand-chose, et vous aurez certainement raison. J'espère. Je constate simplement, en me contentant d'observer des faits, que la création de l’Etat d’Israël sur une terre longtemps ottomane, et qui, en tout cas, n’était plus juive depuis lurette, mais musulmane pour l'essentiel (avec présence multiconfessionnelle malgré tout) ne pouvait, dès l’origine, que créer du conflit. Et du conflit perpétuel. L’état de guerre date de la création d’Israël. On appelait ça le sionisme. Le sionisme est une déclaration de guerre, puisqu'il s'agit d'occuper un territoire où d'autres sont installés depuis longtemps, sans leur demander leur avis.

 

 

Un Israélien n’a-t-il pas décrit récemment l’Etat d’Israël comme un groupe de 5 millions de Juifs cerné par un milliard de musulmans ? Il faisait en passant abstraction des Arabes israéliens. La mentalité d’assiégé est consubstantielle à la création de l’Etat d’Israël. La guerre sera donc éternelle. Et peut-être, un jour, universelle. A cause du sionisme. Vous vous imaginez ? Pouvoir revenir dans votre logement 2000 ans après l’avoir quitté et en chasser celui qui l’occupe à ce moment ? Devinez s'il serait d'accord ?

 

 

A qui appartient la terre ? JEAN-JACQUES ROUSSEAU répond : « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne ». La terre n'est à personne.

 

 

En même temps, qui d'assez puissant pourrait prendre la décision de vouloir rayer Israël de la carte ? Israël existe bel et bien. Insoluble, le problème, je vous dis. On trouve ici le trou noir (en quelque sorte) de tout désir de paix. Israël est né d'un coup de force. Comment voulez-vous arriver à la paix dans ces conditions ? C'est l'ONU qui a décidé ? Et alors ? Si c'est contre la volonté des Arabes concernés par l'implantation ? Ce n'est pas la guerre ? Si, c'est la guerre. Je m'égare.

 

 

De toute façon, l’antisémitisme de CÉLINE n’a rien à voir avec le sionisme. Il date de bien avant la création de l'Etat d'Israël. Pas sûr même qu'il  a été contre : « Qu'ils aillent donc traiter d'antisémites les arabes de Palestine » (HENRI GODARD, Céline, p. 413).  Son antisémitisme est carrément, et totalement, PATHOLOGIQUE. Une bonne et grosse et grasse et grave maladie psychiatrique. Lui, ce dont il accuse les juifs en 1937, entre autres, c’est de vouloir faire la guerre à HITLER. Il s'y tiendra mordicus. Pour lui, ils sont (et restent) les fauteurs de la 2ème guerre mondiale. On hallucine évidemment.

 

 

Vous voulez savoir ce que c’est, le CÉLINE antisémite? En voilà un extrait : « J’ai rien de spécial contre les Juifs en tant que juifs, je veux dire simplement truands comme tout le monde, bipèdes à la quête de leur soupe… Ils me gênent pas du tout. Un Juif, ça vaut peut-être un Breton, sur le tas, à égalité, un Auvergnat, un franc-canaque, un « enfant de Marie »… C’est possible… Mais c’est contre le racisme juif que je me révolte, que je suis méchant, que je bouille, ça jusqu’au tréfonds de mon bénouze ! … Je vocifère ! Je tonitrue ! Ils hurlent bien eux aux racistes ! Ils arrêtent jamais ! Aux abominables pogroms ! Aux persécutions séculaires ! C’est leur alibi gigantesque ! C’est la grande tarte ! Leur crème ! On me retirera pas du tronc qu’ils ont dû drôlement les chercher les persécutions ! Foutre bite ! ». Voilà, j’arrête, c’est dans Bagatelles pour un massacre (1937). Et ce n’est pas les pires pages, loin de là, je vous assure. On le trouve sur internet. Sans commentaire.

 

 

Quand la réalité d’Auschwitz pète à la gueule du monde, il surveille ses propos médiatiques, mais ne modifiera en rien, jusqu’au bout, ses positions sur la « question juive ». Les Protocoles des Sages de Sion, ce faux grossier élaboré par la police tsariste ? Il y croit. Le complot juif mondial ? Il y croit. La mainmise des juifs sur les médias, la presse ? Il y croit.

 

 

HENRI GODARD fait toute leur place, sans rien esquiver, me semble-t-il, à ces aspects qu'il qualifie d'insupportables. N'étant pas psychiatre, il se garde d'approfondir. C'est comme en passant qu'il évoque la paranoïa. N'ayant pas autant que lui de précautions à prendre, je le dirai carrément : LOUIS-FERDINAND CÉLINE fut gravement PARANOÏAQUE. Comme le président SCHREBER qui, à part quelques internements, exerça "dignement" sa fonction dans la magistrature (SIGMUND FREUD, Le Cas Schreber).

 

 

Et selon moi on ne peut lui enlever sa folie sans le priver du même coup de son génie. Les deux sont inséparables. Si vous lui arrachez son antisémitisme, vous détruisez son oeuvre littéraire. La folie qu'il y a dans son style est intimement cousine de celle qui gouverne sa vie.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

samedi, 11 août 2012

METEO DES JEUX

Pensée du jour : « Les Sioux ont l'accent chinois, leur manière de vivre est celle des Tartares.» (ABBE FLEXIER DE REVAL, 1735-1802).

 

 

Résumé : nous disions donc : « La chaussure, voilà l’ennemi ».

 

 

C’est ce que se disait DENIS DUFOUR, compositeur attachant que j’ai rencontré du temps où je ne manquais rien de ce qui se faisait en musique contemporaine. Lui, son truc, c’était la musique électro-acoustique. Ne pas confondre avec HUGUES DUFOURT, adepte d’une musique moins contemporaine, puisqu’elle se joue avec de vrais instruments fabriqués par des ébénistes. DUFOUR 1 DENIS.jpg

 

 

 

DENIS DUFOUR marche pieds nus, qu'on se le dise (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, extraordinaire texte de KNUT HAMSUN, Dix portraits, …). Parce que, m’a-t-il dit – et ce n’est sans doute pas dénué de vérité –, ne pas avoir de semelle permet de ressentir des vibrations physiques que ne perçoit pas l’oreille. L’avantage, c’est que, vu la couleur de ses pieds le soir, il ne risque pas qu’un quelconque lèche-bottes vienne lui faire des compliments sur sa musique, puisqu’il n’en a pas, de bottes. Le pied nu constitue, en quelque sorte, le fin du fin du retour à la nature.

 

 

Ce qui prouve par a + b que l’homme, en inventant la chaussure, s’est séparé de la nature il y a 4000 ans, quand il interposa entre lui et le sol une lamelle de cuir plus ou moins épaisse. De plus en plus perfectionnée. Pour s’épargner les injures faites à son pied par les cailloux du chemin. Nous sommes devenus trop sensibles, voire hypersensibles.

 

 

 

Un rien (qu’est-ce que 15 cm de neige ?) nous pousse à l'émeute contre nos dirigeants. Plus nous avons perfectionné et accru notre confort, plus nous sommes devenus vulnérables, craintifs et vindicatifs. Peut-être voudrions-nous reconstituer les conditions de la maternation originaire. Attendons-nous, dans ce cas, à quelques déconvenues funestes.

 

 

Ce qui prouve accessoirement que les travaux d’Hercule (qui vainquit Antée, en le privant de tout contact avec la Terre, qui n'était autre que sa mère Gaïa, et on considère encore aujourd'hui que ce fut un progrès) HERCULE ANTEE JEAN DE BOLOGNE.gif ont accéléré le mouvement de rejet de la Nature. A mon avis, Hercule avait  des chaussures aux pieds. Ah, qui dira le joli temps des écuries d’Augias (« les deux pieds les deux mains dans la merde ») ? Hydre de Lerne, reviens parmi nous !

 

 

Cela nous en dit long, soit dit en passant, sur les chances que l’homme industriel a de se réconcilier avec sa planète. C’est vrai que j’ai perdu pas mal de mes capacités à lover mes côtes et mes vertèbres entre les cailloux et les racines des terrains de camping. J’ai noté, en particulier, que les racines de pin sont résolument invincibles.

 

 

C’en est même un brin paradoxal, vous ne trouvez pas ? Ben oui, quoi, plus nous nous fleurbleuisons, plus nous nous écologisons, plus nous nous renaturisons sous l'égide de MAMÈRE NOËL (je ne peux pas croire que les parents ne lui ont pas joué un tour en lui donnant ce prénom) et CECILE DUFLOT (qui ne s’est pas risquée à accepter un poste de ministre de la Nature), plus nous avons peur que la Nature nous fasse du mal (tsunami, éruption, cyclone …).

 

 

Mais allez marcher pieds nus sur les trottoirs de nos villes, aujourd’hui ! Nos trottoirs rendraient indispensables et obligatoires, d’une part, le pédiluve (dans le temps, on disait « bain de pieds »), du fait de la caniphilie urbaine généralisée, et d’autre part la boîte à pharmacie, pour réparer les dégâts commis par les débris de bouteilles de bière. Il faut savoir que la merde de chien et la bouteille cassée sont le principal apport de la modernité au trottoir urbain macadamisé. Vivre sans chaussures en milieu aussi hostile, c’est accepter de vivre dangereusement. La Nature s'éloigne de l'homme inexorablement. A moins que ce ne soit l'inverse.

 

 

N’empêche que, quoi qu’on dise, courir sans semelle entraîne une flexion accrue : l’amorti en devient articulaire ! Je n'invente rien. Courir pieds nus permet d’éviter les ampoules et de limiter les risques de tendinites. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est scientifique. Les mêmes scientifiques affirment que si la fantaisie vous prend de vous mettre au « freedom running », mieux vaut y aller doucement.

CHAUSSURE 32 FIVE FINGERS.jpg

 

 Progressivement. Fiez-vous aux marques : elles ont d’ores et déjà inventé la chaussure minimaliste, semelles fines comme des crêpes et « five fingers » pour ganter les doigts de pieds.

 

 

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MAIS POUR CE PIED, QU'EST-CE QU'ON FAIT, DOCTEUR ?

ON APPELLE CELA POLYDACTYLIE : IL Y A ENCORE PLUS FORT

 

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SEIZE ORTEILS A LA NAISSANCE : QUI DIT MIEUX ?

 

En six ou douze mois, quand vous aurez usé huit paires de semelles fines et de « five fingers », vous pourrez passer au « barefoot » et au « freedom running ». Les marques ont même inventé les « barefoot shoes ». Comme disait ALEXANDRE VIALATTE, « le progrès fait rage ».CHAUSSURE 16.jpg

 

 

Vous pourrez même, suprême raffinement, vous passer de toute chaussure. Après avoir, nous l’espérons, contribué de vos deniers au redressement productif des entreprises spécialisées dans la semelle fine et dans la « barefoot shoe ». Pendant six à douze mois. Mais restez prudent. Oui, à ce moment, il est alors possible d’effectuer quelques sorties pieds nus. Et rendez-vous compte, vous verrez de la corne, carapace naturelle de la peau, se développer autour du pied afin de le protéger. Comme disait ALEXANDRE VIALATTE : « On n’arrête pas le progrès : il s’arrête tout seul ». C’est fort bien dit.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

mercredi, 18 juillet 2012

LE BAC : UN COURONNEMENT ?

Ainsi donc, le Baccalauréat a encore eu lieu cette année. Il n’y a pas de quoi s’étonner, quand on constate que le niveau des élèves de terminale ne cesse de se hausser à des hauteurs de plus en plus vertigineuses. Le Ministère de l’Education Nationale n’a-t-il pas en effet trouvé la force (en poussant comme un malade, il est vrai) de nicher, en les serrant bien dans d’innombrables cases pas trop larges, 85 % d’une « classe d’âge » (je raffole de la formule).

 

 

Bon, c’est vrai qu’à la sortie, il y a eu un peu de déchet, puisque la proportion de la « classe d’âge » à obtenir le sésame pour l’enseignement supérieur tombe à 77,5 %. Il n’empêche que le niveau de nos jeunes ne cesse de progresser, puisque cette proportion ne cesse de progresser. C’est logique, non ? Et il faut s’en réjouir. Allez, reprenons en chœur : « Alléluia ! Gloria ! ».

 

 

C’est sûr, le niveau des élèves bat d’une année sur l’autre son record précédent. Vous voulez une autre preuve ? Ben, regardez les mentions. En 1967, on comptait, en tout et pour tout, 0,7 % de mentions TB. Qu’est-ce qu’ils étaient mauvais, quand même ! Et les autorités n’avaient pas honte ! Regardez en 2012 : 7 % !!! Un taux dix fois supérieur. Enfoncés, les ancêtres ! LE NIVEAU MONTE, je vous dis. « Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? », aurait demandé finement COLUCHE.

 

 

Et les mentions, en général, vous allez me demander, comment ont-elles évolué, entre 2002 et 2012 ? J’allais justement vous le dire : toutes confondues, elles sont passées de 33,1 % à 54,3 %. Un gain d’un tiers (à vue de nez et au doigt mouillé). Plus de la moitié des lycéens français obtiennent le bac avec mention. S’il y en a encore parmi vous qui doutent que LE NIVEAU MONTE, c’est à désespérer.

 

 

Voilà donc le refrain qu’entonne le « journal de référence » (alias « journal du soir », alias Le Monde), avec un gros titre de « une », qui dit bien haut tout le bien qu’il faut penser de la chose : « Objectif atteint : 85 % d’une génération au niveau du bac ». Chacun de nous est évidemment transporté d’aise et « ne se sent plus de joie » (c’est dans quelle fable, déjà ? allez, on se remue les méninges).

 

 

Notez cependant l’hypocrisie du Monde dans son titre : « au niveau du bac ». C’est vouloir à tout prix voir le verre à moitié plein. J’avais une grand-mère qui, à force de vouloir arriver à cent ans, confondait allègrement « 97 années accomplies » et « dans ma 98ème année ». En comptant comme ça, elle avait fini par arriver à quasiment 99. Les cent ans, c’était comme si c’était fait. On n’allait pas avoir la mesquinerie de mégoter là-dessus, quand même : elle était quasiment « au niveau 100 ». Mais oui, Mamie, je t’embrasse. Tu aurais mérité d’y arriver.

 

 

Les 85 % du journal, c’est la même chose : ça tient du coup de pouce. Donc du coup de bluff. Maintenant, trêve de plaisanterie, j'arrête de faire comme si. Naturellement (j'espère), tout le monde a compris que JE ME GAUSSE, que je parle en pouffant (essayez, tiens), que j'ironise : tout le monde, quand il est de bonne foi, sait que tout ça relève de la FARCE.

 

 

Pour une raison simple : la performance globale de l’école française, de moins en moins bien placée dans la « compétition internationale ». Le système éducatif français, pris dans son ensemble, tombe en ruine. Et je le sais : j'y suis entré quand les premières lézardes ont commencé à fendiller les murs.

 

 

Je veux bien sûr parler de la REFORMITE, cette maladie gouvernementale qui a consisté à inlassablement déstabiliser l'édifice et à vouloir mieux démolir tout en prétendant reconstruire. Ce résultat vaut mieux que toutes les eaux de rose et tous les rubans fleuris dont les ministres de l'Education (droite comme gauche) ont enrobé et emballé leur action quand ils étaient « aux affaires » (quand Louis XIV était "à ses affaires", il faut le savoir, il était assis sur sa chaise percée).

 

 

Ce n’est pas pour rien que 140.000 élèves par an, entre 2005 et 2007 sont sortis sans aucun diplôme du système éducatif. Ce n’est pas pour rien que le temps effectif de cours, sur une séance de cinquante minutes (la norme), diminue inexorablement (temps de mise au travail, bruit de fond permanent (basse continue ou ostinato, je ne sais pas)dû aux bavardages, élèves de plus en plus incontrôlables et imperméables, …).

 

 

Tiens, rien que pour rire un peu et only for fun, et si on faisait passer aux élèves d'aujourd'hui (supposons la formation et les programmes identiques) les épreuves d'il y a quarante ans ? Non ? Vous croyez que ce serait trop cruel ? Bon, tant pis pour mon idée fumeuse.

 

 

JEAN-PIERRE CHEVENEMENT avait une bonne intention (l’enfer en est pavé, paraît-il) en fixant, avec son idéal d’ « élitisme républicain », la barre à 80 % d’une classe d’âge au bac. Mais tout le monde a fort bien compris que, s’il y a, proportionnellement, dix fois plus de mentions Très Bien en 2012 qu’on 1967, ce n’est pas parce que le niveau a monté : c’est parce qu’on a descendu la barre, il n’y a pas à sortir de là.

 

 

Sinon, comment expliquer qu'entre l'activité des élèves constatée par les professeurs et les résultats au baccalauréat, s'est progressivement creusé un abîme insondable qui, au vu des "mentions" accordées, fait se tordre les boyaux aux observateurs les plus neutres, je veux dire ceux qui ne tordent pas la réalité pour qu'elle colle à leur doctrine ?  

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


 

lundi, 02 juillet 2012

DES (MAUVAISES) NOUVELLES DE LA FRANCE

J’espère que vous n’avez pas mis trop de temps à vous rendre compte que, sous HOLLANDE, ça n’a pas duré pour qu’il en aille tout autrement que sous SARKOZY, c’est-à-dire, évidemment, que tout est comme avant et que rien n’a changé.

 

 

Une seule chose a disparu du paysage, et c’est déjà un drôle de soulagement : le plaisir de sale gosse de NICOLAS SARKOZY qui consistait, patiemment, jour après jour, à dénicher une nouvelle fourmilière pour y foutre un grand coup de tatane, à seule fin de jouir en ricanant méchamment du spectacle du grouillement innombrable et affolé des insectes. La fourmilière pouvait s'appeler "carte judiciaire", "RGPP", "Hôpital public", "Ecole", "Police", peu importait. Reste à voir comment HOLLANDE va réparer tout ça.

 

 

C’est vrai que SARKOZY avait érigé en méthode de gouvernement l’ébahissement permanent des foules : « Oh non, quand même, ça, il n’osera pas ! – Ben si, qu’est-ce que vous croyez ? ». C’en était très curieux, d’ailleurs, de voir SARKOZY dans son déguisement de président, trop grand pour lui. C’était ça le plus sidérant : le voir déguisé en président, avide de voir les visages des Français sidérés, ahuris, jour après jour, de voir une fourmilière après l’autre démolie à coups de bottes par le sale gosse caractériel.

 

 

Dans le fond, SARKOZY, pendant cinq ans, a fait diversion. Il a inventé le quinquennat de la diversion : pendant qu’il s’agitait au premier plan, les bottes cloutées de ses cabinets ministériels attaquaient une nouvelle fourmilière, en prévoyant déjà leur cible suivante, et en se demandant s’ils allaient l’attaquer de la pointe ou du talon. On va pouvoir quitter des yeux l’écran et sortir de la salle pour aller se soulager la vessie. Est-ce que ce sera reposant pour autant ? Pas sûr, Arthur.

 

 

Ah si, quand même, avec la présidence HOLLANDE, ce sera plus reposant pour les journalistes. Les rédacteurs en chef ont déjà cessé d’éditorialiser à tout va au moindre battement de cil de l’époux de CARLA, que j’avais presque envie (dans mes temps morts) d’appeler « monsieur BRUNI ». Et ils ont cessé d'envoyer leurs journalistes en rafales de grappes d'escadrilles aux trousses de l'agité de la focale. C’est sûr, FRANÇOIS HOLLANDE souffre moins pathologiquement de n’être pas constamment au centre des conversations.

 

 

Mais franchement, vous croyez qu’il va faire mieux que le sidérateur professionnel qui l’a précédé ? Les finances, l’activité industrielle, le « pouvoir d’achat des Françaises-et-des-Français », vous croyez que ça va s’arranger ? Personnellement, je dis que non, et que le pire est à venir.

 

 

Pour une bonne raison (qui est très mauvaise en soi), c’est que la logique du spéculateur est une logique proprement USURAIRE. Ceux que les « journalistes » économiques (si on peut nommer cette engeance) appellent mensongèrement des « investisseurs », ne sont rien d’autre que des usuriers, de la même espèce que l’affreux Gobseck inventé (et observé) par BALZAC. Avec les dettes souveraines, ils ont trouvé un prodigieux gisement à se faire du gras.

 

 

 

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Je signale à ceux qui ne se tiendraient pas au courant que le taux maximum possible (défini par l'Etat, au-delà c'est de l'usure), pratiqué par les banques, en France, pour un emprunt de 1524 euros (c’est précis), est de 20,65 %, soit 1,72 % par mois. Et que ça passe à 19,5 %, jusqu’à 3000 €, pour les crédits renouvelables (vous savez, les "revolvings"). Donc ça reste juteux (pour qui ?). Le Figaro.fr du 9 mai 2012 indique que la Grèce pourrait emprunter « sur les marchés » au joli taux (à dix ans) de 22 %. CQFD.

 

 

Les prétendus « investisseurs » des « journalistes » sont bel et bien des USURIERS à qui toutes les autorités politiques du monde ont décidé de laisser impunément la bride sur le cou. Et qu’on se le dise, depuis que l’Etat français n’a plus le droit d’emprunter à 0 % auprès de sa banque centrale, depuis la scandaleuse loi de GISCARD et POMPIDOU (1973), l’Etat français a été obligé de se tourner vers les USURIERS pour financer les salaires et les retraites des fonctionnaires, mais aussi les cadeaux fiscaux faits à droite et à gauche.

 

 

Sans que ça l'empêche de brader les bijoux de famille de l'Etat lui-même (patrimoine immobilier, autoroutes, privatisation des grands services publics, mis au rencart au nom de la très européenne "concurrence libre et non faussée", etc.).

 

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CE CROCHU-LÀ EST PEINT PAR QUENTIN METSYS

 

Je note que ni MITTERRAND ni JOSPIN n’ont touché à cette loi scélérate. Gauche et droite sont un seul et même bateau. Cette loi a passé autour du cou de tous les dirigeants politiques, quelles que fussent leurs couleurs et leurs paroles, un nœud coulant, dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’il est passé autour du cou de tous les contribuables.

 

 

Tout ça pour dire que, avec HOLLANDE ou SARKOZY à la barre, c’est kif-kif bourricot et du pareil au même. Et qu’ils obéissent au doigt et à l’œil, sous peine d’étranglement, à la sacro-sainte « loi du marché », qu’on peut tout bonnement appeler la LOI DE LA JUNGLE. L’un comme l’autre, ils sont au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, en attendant les verdicts éminemment « rationnels » (!!!!!) de Wall Street et des entreprises qui gagnent leur vie en vendant des opinions (on les appelle couramment des « agences de notation »).

 

 

Non, je ne suis pas optimiste. « Tu vas pas mourir de rire, Et c’est pas rien de le dire » (Mickey 3 D).

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

mercredi, 30 mai 2012

PROUST ECRIVAIN

Proust, je vais vous dire, j’ai été intéressé par Du côté de chez Swann, intrigué par A l’ombre des jeunes filles en fleur, interloqué par Le Côté de Guermantes, éberlué par Sodome et Gomorrhe, horripilé par La Prisonnière, agacé par La Fugitive, enthousiasmé par Le Temps Retrouvé. Vous voyez, il y en a pour tous les goûts. 

 

Mais je me demande, à l’arrivée, s’il n’est pas nécessaire d’en être passé par tous ces états, d’avoir lu les six premiers épisodes, et d’éprouver les sentiments successifs, pour que le septième et dernier livre fasse son effet avec la plénitude dont l’auteur l’a chargé. Cependant, il faut dire que, tout au long du livre – et c’est même très curieux : y compris dans les passages de « basses eaux » de l’intérêt ou de l’attention, et malgré les agacements – le lecteur trouve constamment de quoi alimenter son envie de poursuivre. 

 

Parce que l’action, si on veut la résumer, est très simple : c’est l’histoire d’un gamin maladif qui a au départ la très vague idée de se lancer dans la littérature, et qui met un certain nombre de dizaines d’années à s’y décider pour de bon, parce qu’un beau jour, il a la révélation que c’est le but de toute sa vie. Et l’on peut vraiment parler de révélation. 

 

Bon, c’est sûr qu’il faut à Proust presque 3000 pages pour arriver au moment où tout se dénoue, et où sa vocation d’auteur devient brusquement d’une luminosité aveuglante, en même temps qu’elle synthétise et justifie les milliers de pages qui précèdent. 

 

Tout est évidemment dans le « certain nombre de dizaines d’années », où Marcel, le narrateur, ne fait rien, où il s’en veut d’être un paresseux invétéré qui passe le plus clair de son temps à observer et analyser ses sentiments, la nature, les œuvres humaines, les choses et les êtres dans leurs manèges sociaux et sentimentaux. 

 

Il aura fallu un certain nombre de dizaines d’années pour qu’il prenne conscience que c’étaient ces dizaines d’années qui constituaient l’objet même de sa vocation. Autrement dit, il a fallu que le narrateur vive sa vie pour qu’il se rende compte que c’était cette vie-là qu’il était fait pour raconter. C’est vrai qu’il se défend de tomber dans l’autobiographie, et il prend bien soin de rappeler qu’on est dans un roman, même s’il ne peut s’empêcher de laisser parfois tomber le masque. 

 

Tiens, c’est dans La Prisonnière (derniers tiers de l’œuvre) :

 

« Et pourtant, cher Charles Swann, que j’ai si peu connu quand j’étais encore si jeune et vous près du tombeau, c’est déjà parce que celui que vous deviez considérer comme un petit imbécile a fait de vous le héros d’un de ses romans, qu’on recommence à parler de vous et que peut-être vous vivrez. Si dans le tableau de Tissot représentant le balcon du Cercle de la rue Royale, où vous êtes entre Galliffet, Edmond de Polignac et Saint-Maurice, on parle tant de vous, c’est parce qu’on voit qu’il y a quelques traits de vous dans le personnage de Swann ».

 

Le balcon en question domine la place de la Concorde. Le tableau de James Tissot est peint en 1868 (Proust naît en 1871). Charles Haas, qui est sans doute le dernier à droite, a donc, parmi d’autres, servi de modèle à Proust pour le personnage de Swann.

 

Toujours dans La Prisonnière, Albertine fait porter un mot urgent par un cycliste : « "Mon chéri et cher Marcel, j’arrive moins vite que ce cycliste dont je voudrais bien prendre la bécane pour être plus tôt près de vous. (…) Quelles idées vous faites-vous donc ? Quel Marcel ! Quel Marcel ! Toute à vous, ton Albertine" ». 

 

La « vocation » littéraire du petit Marcel est très tôt exprimée. Il compose son premier texte dans la voiture du docteur Percepied au spectacle des clochers de Martinville. Il est très jeune. Il montrera ce texte à Monsieur de Norpois qui, sans décourager Marcel, fait la fine bouche et doute sérieusement qu’il pourra faire, comme il l’espère, carrière dans les lettres. Mais déjà, dans Du Côté de chez Swann, l’idée est présente : 

 

« Et ces rêves m’avertissaient que, puisque je voulais un jour être un écrivain, il était temps de savoir ce que je comptais écrire. Mais dès que je me le demandais, tâchant de trouver un sujet où je pusse faire tenir une signification philosophique infinie, mon esprit s’arrêtait de fonctionner, je ne voyais plus que le vide en face de mon attention, je sentais que je n’avais pas de génie ou peut-être une maladie cérébrale l’empêchait de naître. » 

 

Le thème de la vocation littéraire jalonne tout l’ouvrage, mais comme sans conviction, comme une simple hypothèse. C’est vrai, à un moment, la mère de Marcel, l’air de rien, dépose sur sa table de nuit le numéro du Figaro où un article de lui vient d’être publié, mais c’est comme « en passant », elle fait semblant de n’y prêter aucune attention. C’est qu’il lui semblerait impudique d’exprimer ses sentiments. Mais la manière même dont ce sentiment d’impudeur est exprimé est tout simplement remarquable.  

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

A suivre.

mardi, 29 mai 2012

PROUST ET LA CONFITURE

Pour mon titre, je ne me suis pas cassé la tête. Je sais qu'il vaut ce qu'il vaut. C'était bêtement et vaguement en rapport avec « moins on en a, plus on l'étale ».

 

Qu’est-ce qui me reste de ma récente relecture d’A la Recherche du temps perdu, de MARCEL PROUST ? Je vais tâcher d’être sincère. De ne pas tergiverser. De ne pas tourner autour du pot. Ce n’est pas aussi facile qu’on pense, s’agissant d’un monument littéraire aux dimensions écrasantes, et pas seulement en nombre de pages. A peu près 3500, notes comprises, dans l’édition « Clarac » de la Bibliothèque de la Pléiade (3134 une fois enlevé le « gras » des notes). 

 

C’est l’édition de 1954, qui est en trois volumes. La plus récente (l'édition « Tadié »), tenez-vous bien, qui est en quatre volumes, tient sur 7400pages (plus du double), coûte 241 € (selon le catalogue), parce qu'elle est surchargée de notes et variantes savantissimes. Mais de nos jours qui lit les notes, imprimées en Garamond corps 5 ou 6, qu’il faut une loupe pour les déchiffrer ? J'aimerais bien savoir le nombre de pages qu'il faudrait ajouter, si les notes et variantes étaient imprimées à égalité. 

 

Et même, faut-il lire les notes des modernes sorbonagres (merci RABELAIS) ? Qu’est-ce que ça veut dire, lorsque le nombre de « signes » (au sens informatique) accordé aux « notes et variantes » surpasse, et de très loin, celui consenti au texte de l’œuvre proprement dite ? 

 

Il y a dans cette surenchère de glose, cette inflation de recherche, cette turgescence phallique de commentaires universitaires et, pour tout dire, ce débordement libidinal dégoulinant d’un vain sperme exégétique globalement stérile, quelque chose d’infiniment ridicule, futile et désespéré. 

 

Ce n’est plus « les Français parlent aux Français » (vous savez, pom-pom-pom-pom, radio-Londres, PIERRE DAC, les « messages personnels »), c’est « les savants parlent aux savants ». Or, comme tout le monde fait semblant de ne pas le savoir, de même qu’en 1940, le nombre de « Résistants » s’élevait à environ 0,01 % de la population, de même les éditions Gallimard font-elles payer les maigres subsides qu’elles versent aux savants savantissimes dont elles utilisent les services pour la Pléiade, par les acheteurs de leurs volumes ainsi bodybuildés au clenbutérol chlorhydrate ou à la nandrolone phénylpropionate.

 

A propos du monument de PROUST, je disais donc qu’il n’y a pas que le nombre de pages : il y a aussi la dimension de l’ensemble, la stature morale dinosaurienne de l’objet, qui le fait unanimement appartenir aux chefs d’œuvre du patrimoine littéraire mondial, stature qui se mesure aux kilomètres de rayons qu’occupent les épais ouvrages que des gens extrêmement savants ont consacrés à l’ouvrage. Tout ça est bien fait pour impressionner. 

 

Remettre l’ouvrage sur l’ouvrage sur le métier semble d’ailleurs être une constante de la mission universitaire. La société en mouvement commande la production de travaux, de mémoires, de thèses, de publications multiples, qui n’ont pour but que d’effacer de la mémoire universelle les travaux, mémoires, etc... précédents. 

 

Et tout ça s’empile dans les réserves des bibliothèques justement nommées « universitaires », sans jamais en sortir, jusqu’au jour où un incendie, comme cela s’est produit à Lyon dans la nuit du 11 au 12 juin 1999, fasse partir en poussière et fumée entre 300.000 et 400.000 volumes. Qui l’a déploré ? Qui s’en souvient ? 

 

Le problème, avec l’irruption de l’informatique dans le domaine du savoir, c’est que plus personne n’a le droit d’oublier le plus petit détail. C’était déjà plus ou moins le cas, mais s’il m’est arrivé d’être en « correspondance » avec des gens comme PAUL GAYOT (Collège de ’Pataphysique) ou RENÉ RANCŒUR (pape de la « Bibliographie de la France » dans la Revue d’Histoire Littéraire de la France, alias RHLF), il n’y a jamais eu, d’eux à moi, cette manifestation d’autorité imposée, semble-t-il, par l’irréfutabilité de la référence informatique, mais la belle courtoisie humaniste et manuscrite, que la dite référence élimine sans violence, mais impitoyablement. Appelons ça un totalitarisme « soft ». 

 

L’informatique a donc débarqué, elle règne incontestablement, moyennant quoi, le « plus petit détail » est noyé sous des cataractes niagaresques de « données », entre lesquelles il est quasiment impensable d’espérer accéder à quelque chose qu’on pourrait appeler, par exemple, la « vérité ». 

 

PROUST, maintenant. Ben oui, quoi, ça intimide, PROUST, on n’ose pas dire quoi que ce soit de négatif, par peur de passer pour un moins que rien, un minus qui ne comprend pas la beauté et la grandeur de l’entreprise. Le risque a de quoi faire réfléchir, non ? Si vous voulez mon avis, on a tort. Il y a une différence notable entre ce qu’il « faut savoir » (Lagarde et Michard pour le lycéen, mais aussi, dans le fond, tous les bouquins qui paraissent dans la série bêtement intitulée POUR LES NULS) et ce qu’on aime en réalité. Moi, j’essaierai de m'en tenir au deuxième principe (si c’en est un). 

 

Par exemple – il me semble l’avoir déjà dit – j’ai en très grand respect les œuvres de BALZAC ou DIDEROT, mais je ne suis jamais arrivé à renoncer à mon goût pour le San Antonio de FREDERIC DARD ou le Maigret de GEORGES SIMENON. Même chose en musique : ma mémoire laisse voisiner sans bisbille aucune l’Etude opus 25 n° 11 de CHOPIN ou le quatuor opus 132 de BEETHOVEN, avec Belle belle belle, de CLAUDE FRANÇOIS ou Les Funérailles d’antan de GEORGES BRASSENS. Disons que j’ai la mémoire culturelle plus pommelée, plus bigarrée, plus mosaïquée, plus losangée qu’un costume d’Arlequin, et n’en parlons plus. 

 

Il ne faut pas faire comme VICTOR HUGO, qui dit, parlant de SHAKESPEARE : « Quand je visite un génie, j’entre chapeau bas ». Non, non, Victor, il ne faut pas oublier d’exister, quand on est face à un monument majeur du génie humain, et il ne faut pas taire, en même temps qu’on avoue quelles en sont les parties qui nous touchent, celles qui nous laissent indifférent, quitte à passer pour un béotien parmi les idolâtres. 

 

« Un béotien parmi les idolâtres » : les amateurs de formules ne pourront pas me reprocher de leur avoir fait perdre leur temps. 

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

A suivre. Promis, demain, le train arrive en gare de PROUST, quelques minutes d’arrêt, vérifiez la fermeture des portières, attention au départ, tûuut.

lundi, 28 mai 2012

SAUVEZ LE SOLDAT DOSIERE

Il ne fait pas bon être un ami des « socialistes » en période électorale, surtout si vous avez pris au pied de la lettre le mot d’ordre lancé par FRANÇOIS HOLLANDE de la « République Exemplaire », et que vous vous êtes efforcé de le mettre en pratique avec ténacité, en traquant par exemple l’argent public englouti dans l’institution présidentielle.

 

 

Monsieur RENÉ DOSIÈRE est un député « apparenté socialiste ». A priori, pas de quoi en faire un fromage. En général, je n’ai guère d’estime pour la faune politique, la grenouille parlementaire, la tortue sénatoriale et autres bestioles peu appétissantes. Mais il se trouve que certains individus trouvent grâce à mes yeux. Monsieur ETIENNE PINTE, élu sous l’étiquette UMP, est de ceux-là. En compagnie, donc, de Monsieur RENÉ DOSIÈRE.

 

 

 

 

DOSIERE R.jpg

 

 

 

C’est vrai que la logique partisane, au Parlement, oblige l’élu du peuple, la plupart du temps, à voter, comme un mouton, pour la couleur sous laquelle il s’est fait élire. Et quand un individu se fait repérer dans ce troupeau d’ovins, en général, son horizon politique se borne à la fin de son propre mandat, car il y a bien des chances que ses « amis » ne lui pardonnent pas les infidélités partisanes qu’il aura pu commettre à l’occasion de certains votes.

 

 

RENÉ DOSIÈRE est donc parti à la recherche de tout ce qui concernait le financement de l’Elysée. Il en a tiré un ouvrage instructif : L’Argent caché de l’Elysée. Il y raconte l’incroyable et presque indémêlable écheveau qui a été tissé de main de maître autour de tout ce qui touche aux finances de la présidence française, et les incroyables obstacles qu’il a trouvés sur son chemin avant de faire un peu de lumière sur cette question tabou.

 

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Entre autres trouvailles qu’il a faites dans ce labyrinthe, il a montré que les sommes dépensées par et pour l’Elysée sous la présidence de JACQUES CHIRAC avaient augmenté, au cours des douze années de ses mandats (1995-2006), de 798 %. Parfaitement : sept cent quatre-vingt-dix-huit pour cent, ce qui autorise l’auteur wikipedia à parler de « forte progression ». L’euphémisme confine ici au mensonge. Ah, vraiment, la peste soit du "modérateur" de wikipedia.

 

 

798 % !

 (en douze ans)

 

Histoire de ne pas dire 800 %. Un chiffre, donc, si je compte bien, multiplié par huit. Pour un peu, je regretterais presque de ne pas avoir voté pour JEAN-MARIE LE PEN en 2002. Les manifestants anti LE PEN de 2002 n’avaient-ils pas quelque raison de traiter CHIRAC d’escroc ? Comment ne pas comprendre que certains entonnent le refrain du « tous pourris » ?

 

 

Les « socialistes » sont pour une « République Exemplaire », mais faut pas pousser, quand même. Il y a des limites à l’intégrité, quand même. C’est sans doute la raison pour laquelle RENÉ DOSIÈRE s’est vu, pour les prochaines législatives, retirer l’investiture du Parti « Socialiste » dans la première circonscription de l’Aisne. Je précise que je ne connais pas ce monsieur, et ne suis pas en mesure d'évaluer le taux d'intégrité personnelle qu'il serait en droit de se voir accorder.

 

 

 

DOSIERE RENE.jpg

 

Sans remonter au déluge (l’affaire Urba), c’est sans doute en vertu de la R. I. (« République Irréprochable ») qu’a pu éclater l’affaire DOMINIQUE STRAUSS-KAHN. C’est sans doute en vertu de la vertu (républicaine, cela va sans dire) qu’a pu éclater l’affaire des frères JEAN-NOËL et ALEXANDRE GUERINI. Y a-t-il eu ou non une affaire (corruption) KUCHEIDA dans la fédération socialiste du Pas-de-Calais (au sujet de cette affaire KUCHEIDA, on lira avec profit la chronique de DANIEL SCHNEIDERMANN dans Libération daté du 28 mai) ?

 

 

Remarquez que NICOLAS SARKOZY a mis aussi de la poussière sous le tapis : à propos des conditions d’attribution d’un permis de construire à un promoteur pour un immeuble à l’île de la Jatte à Neuilly, quand il en était maire, et sur la curieuse moins-value dont il a bénéficié pour l’achat d’un appartement dans le dit immeuble (doublée d’une belle plus-value à la revente), l’enquête préliminaire a été fort opportunément interrompue, malgré les investigations embarrassantes du Canard enchaîné.

 

 

Moralité : il ne fait pas bon, pour la « vertu républicaine », de voisiner de trop près avec le pouvoir. En attendant, malgré mon abstentionnisme militant, j’en suis arrivé à souhaiter que Monsieur RENÉ DOSIÈRE soit réélu, malgré le Parti « Socialiste ».

 

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

 

P. S. (je vous assure que ce PS n'a rien à voir avec le Parti "Socialiste") dernière minute : je n'achète jamais Marianne. Le dernier numéro paru offre pourtant un article croquignolet sur l'usage et l'abusage que les députés font de leur IRFM (indemnité représentative de frais de mandat). Quelqu'un a déniché (sûrement grâce à un gros jaloux) les relevés bancaires d'un député magnanimement laissé anonyme.

 

 

Résultat : escapades en plein mois d'août en Espagne, à l'île de Saint-Barth, au parc Disney, etc. Tout ça, c'est moi qui lui paie, alors que j'ai pas vraiment envie. Et ça, c'est de la petite turpitude courante, quotidienne, banale, entrée dans les moeurs. Tous partis confondus. TOUS PARTIS CONFONDUS, qu'on se le dise.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

PPS (post-post-scriptum, je dis ça pour rassurer) : on trouve en p. 14 du même numéro de Marianne le propos suivant : "Pourtant s'il fallait élargir la règle appliquée à AUDREY PULVAR [compagne d'ARNAUD MONTEBOURG] à tous les journalistes entretenant des relations de très grande proximité, voire de connivence affichée, avec les politiques (il n'y a pas besoin de partager leur couche pour ça), les rédactions des grands journaux seraient dévastées". C'est signé F. D. Mais c'est en tout petit, en bas de la page 14, alors que ça devrait être en gros et gras, en UNE. Vous êtes rassurés, sur la racaille journalistique ?

 

 

 

 

jeudi, 17 mai 2012

LA SECTE POLITIQUE

Pourquoi CHARLES PASQUA n’a-t-il été embêté que pour de la broutille, de la babiole, de l'amusette, du brimborion et pour tout dire, du rien ? Parce qu’il a été assez habile pour créer autour de lui une impressionnante chaîne de « solidarité ». On peut dire, dans le cas de PASQUA : plus solidaire, tu meurs. Pourquoi a-t-il fallu attendre que se produise un fait divers au Sofitel de New York pour qu’on en apprenne un peu sur la pathologie de DOMINIQUE STRAUSS-KAHN ?

 

 

Pour avoir échappé, pour l’essentiel, aux foudres de la justice, il est probable que PASQUA dispose quelque part d’un fabuleux trésor de guerre constitué de petites fiches, de petits ou de grands papiers, peut-être des photos, avec des dates, des noms, des signatures, bref : des « traces ». Pure supposition, me dira-t-on. Certes, je ne fournis pas de preuve, et n’émets que des hypothèses, mais autorisées, me semble-t-il, par ce qu’on appelle une déduction, un raisonnement logique. En effet, on se demande pourquoi la justice passe sur CHARLES PASQUA comme la pluie sur les plumes d'un canard.

 

 

 

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Une telle « solidarité » repose sur les traces laissées par les acteurs. Elle repose sur un faisceau inextricable de crédits et de dettes qui assure la cohérence et la solidité du réseau. Pourquoi croyez-vous que JACQUES CHIRAC (celui que les pancartes appelaient « l’escroc » entre les deux tours de la présidentielle de 2002, face au « facho ») a pu compter sur l’indéfectible « loyauté » d’ALAIN JUPPÉ ? Miser sur BALLADUR en 1995 a failli coûter cher à la carrière de SARKOZY, et il faut bien dire qu’il a su y faire pour revenir dans la partie (sans doute beaucoup de gens ont misé sur lui parce qu'ils en avaient aussi soupé de pépé CHIRAC).

 

 

La « solidarité », la « loyauté » manifestées dans le milieu dont nous parlons – une sorte de « famille » –, et fondées sur l’existence de « traces » et de croisements de « services rendus », c’est tout ce qui forme la base d’une règle absolue, qu’on trouve à l’œuvre dans le peloton du Tour de France et parmi ceux qui s’appellent eux-mêmes les « hommes d’honneur », à Palerme, en Sicile. C’est l’omerta.

 

 

Pour entrer dans ce cercle fermé, il faut d’une part être adoubé (présenté par un déjà membre, comme chez les francs-maçons), et d’autre part prêter serment d’allégeance (qui implique que ce qui se passe et se dit au-dedans ne doit en aucun cas être divulgué au-dehors).

 

 

Cette « solidarité » tissée de dettes et de crédits produit plusieurs effets : la « discipline » de parti (« un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne », disait CHEVENEMENT), la « langue de bois » (dite à présent « éléments de langage ») et, pour finir, l’omerta, ou loi du silence. Et plus on s’approche du sommet de la pyramide, plus est implacable cet impératif de « solidarité » (de quoi sont morts BOULIN, GROSSOUVRE, BEREGOVOY ? Je ne parle pas du moyen létal, mais de la cause profonde : quelle règle avaient-ils enfreinte ?).

 

 

Ainsi se dessinent les « carrières » dans les deux « familles » qui se partagent le gâteau politique français. Au sortir de l’ENA ou de HEC, on « déguille », façon « dessus-dessous », je ne sais pas si ça se pratique encore, vous savez, pour faire l’équipe de foot, les deux « chefs » sont face à face, ils avancent, et celui qui pose son pied sur celui de l’autre a l’avantage décisif de choisir son second, et ainsi de suite. Une manière comme une autre de choisir son camp.

 

 

Car des deux côtés, il ne s'agit que de faire carrière. C’est juste pour entrer dans l'entreprise « droite », ou dans l'entreprise «  gauche », avec l'intention d'arriver le plus haut possible. Il s’agit, évidemment, pour tout le monde, de « faire carrière ». Accessoirement, de se répartir les postes. Pour ça, rien ne vaut un bon fichier bien tenu et une bonne liste de « services rendus » (la colonne "débit" face à la colonne "crédit").

 

 

Voilà le tableau. Compte tenu du fait que j’exagère sûrement, il faudrait tempérer. Mais voilà à peu près comment sont sélectionnées les élites politiques. Il s’agit d’introduire un doigt dans quelque chose qui ressemble à une belle mécanique. Quand c’est fait, on a fait le plus dur. Le milieu que produit l'ensemble des processus (cooptation, etc.) est remarquablement homogène, mais aussi hermétique. Ce sont à peu près les caractéristiques d'une secte. 

 

 

Demandez-vous maintenant pourquoi, par exemple et au hasard, Monsieur GERARD COLLOMB peut cumuler trois fonctions dirigeantes (s’il ne cumule pas les trois salaires). Pas touche au cumul des mandats (cas de 85 % des parlementaires français, contre 20 % en Allemagne). Pour une raison simple, en dehors de la désolante baisse des revenus qui s’ensuivrait : imaginez qu’on ouvre toutes grandes les portes des responsabilités. Vous voyez la foule des nouvelles têtes ? Des gens dont on ne sait rien ? Le cumul des mandats est une clé de l'homogénéité indispensable du système.

 

 

Et comment cette homogénéité résisterait-elle à l'afflux de nouvelles têtes ? Des gens – horreur ! – sur lesquels on ne pourrait rien. Vous vous rendez compte le nombre de parts à découper dans le gâteau ? De plus en plus maigres. Sans compter que ça risquerait de devenir démocratique, rendez-vous compte. 

 

 

Entre parenthèses, je ne sais pas si la réforme des collectivités territoriales s’avèrera positive ou négative, mais réfléchissez à ce qu’elle divisera le nombre d’élus par presque deux (3493 au lieu de 5657) : autant de gras en plus à se faire pour les heureux élus. Pour savoir s’il n’y aura plus ainsi le gaspillage qu'entraîne le mille-feuille administratif, attendons de voir.

 

 

Le logique, en effet, est : moins on est nombreux à table, plus chacun peut s’empiffrer. L’intérêt de chacun est de bien veiller à ce qu’aucun convive indésirable ne vienne jouer les pique-assiette. Rien de tel pour cela que la surveillance mutuelle (colonne "débit" et colonne "crédit"). Rien de plus efficace pour que tout continue comme avant. C’est à ça qu’il sert, le bipartisme UMPS : maintenir le couvercle en place. On pourra toujours encourager la participation des citoyens à des « comités de quartier », pour décider des jours de collecte du papier ou du réaménagement d’une place. Tant que l’essentiel est préservé.

 

 

C'est contre cette anomalie, ce vice de forme et de fond, cette consanguinité des élites politiques que s'élèvent les voix qui partent au Front National.  Contre l’accaparement des leviers du pouvoir par deux appareils partisans, deux machines à conserver les commandes bien en main, deux entreprises qui s’entendent comme larrons en foire pour mettre le pays en coupe réglée. Là, j'exagère. Disons : pour contrôler.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

mercredi, 16 mai 2012

VOTE FRONT NATIONAL (suite)

La vie politique française est donc congelée, confisquée, fossilisée. Tout est fait pour que la « volonté du peuple » (ça c’est beau tant que ce ne sont que des mots) reste lettre morte. Le « gros » score de MARINE LE PEN au premier tour de la présidentielle, qui scandalise tant de « belles âmes », s’explique largement par le « ciel bas et lourd » du couvercle que le tandem Parti « Socialiste » – UMP (que MARINE LE PEN a bien raison de fusionner en « UMPS ») s’efforce de faire peser sur la marmite politique du pays.

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LES BALCONS SONT DECORES. C'EST LA FÊTE.  

 

En termes économiques, on appellerait ça un quasi-monopole, ou un abus de position dominante, avec à la clé un truc rigoureusement interdit, qui s’appelle « ENTENTE ILLICITE », et qui est sanctionné – tout au moins quand on est pris la main dans le sac – d’amendes astronomiques de la part des autorités. Il s’agit tout simplement d’interdire à des petits concurrents de venir jouer dans la « cour des grands » comme dit le mauvais journaliste normal.

 

 

A quoi comparer le phénomène LE PEN ? Au filet de vapeur qui sort, d’abord à petit bruit, de la cocotte-minute quand la pression monte. En réalité, le phénomène politiquement informe qu’on appelle les « indignés » n’est pas autre chose. MARINE LE PEN est une expression identique, mais dans l’ordre politique, officiel, structuré – et qui plus est légitime (puisque le Front National n’est pas interdit, que je sache). Certains feraient bien de se méfier de la cocotte-minute dont ils s'efforcent de boucher la soupape. Car on ne me fera pas croire que six millions d'adultes sont devenus fachos.

 

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A force de construire l’Europe sans, voire contre les peuples, à force de gouverner la France sans le peuple, à force de faire passer, au Parlement un texte préalablement rejeté par référendum (tout le monde voit, ou faut-il un dessin ? Allez, un dessin.), il ne faut pas s’étonner.

 

 

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Je ne fais aucune confiance à MARINE LE PEN pour ce qui est des solutions, en particulier économiques (mais aussi politiques : pas plus de carrure pour ça que le papa JEAN-MARIE). Mais j’en fais encore moins au couple UMPS, bien que ce soit pour des raisons différentes : le personnel politique émane presque en entier de grandes écoles où tout le monde est fondu dans le même moule intellectuel et quand il sort de la fabrique des élites, il est identique à tout le monde. Ils sont beaucoup à bien se connaître (Science-Po, ENA et maintenant HEC) et à se tutoyer, à « dîner en ville » ensemble, et à faire semblant de s’affronter quand les caméras sont là.

 

 

Vous voulez l’ENA ? Prenez la promotion Voltaire (1980) : HOLLANDE, ROYAL, VILLEPIN, JOUYET, SAPIN, BREDIN, CAMBACÉRÈS, DONNEDIEU DE VABRES, et quelques autres. Vous préférez HEC ? HOLLANDE (encore lui), PECRESSE, LAMY (OMC), PROGLIO (qui a dégommé LAUVERGEON à Areva), CLAIRE CHAZAL, RICHARD (France Télécom) et le milliardaire PINAULT.

 

 

Ah c’est sûr qu’ils réussissent, les premiers de la classe. Cela devrait être d’ailleurs un sujet d’inquiétude, que nous soyons gouvernés rien que par des premiers de la classe. Voilà qui rendrait presque SARKOZY, je ne dis pas sympathique, il ne faut pas exagérer, mais moins antipathique. Car un premier de la classe a tendance à se montrer plein d’arrogance et de certitude. Regardez un type comme JEAN-FRANÇOIS COPÉ. Et vous l'avez déjà entendu parler ?

 

 

Vous trouvez vraiment que c’est normal de donner le pouvoir aux premiers de la classe ? Bon, je veux bien, à la rigueur, que de temps en temps, ça arrive. Mais vous ne vous posez aucune question, quand ça FAIT SYSTÈME ? Quand plus aucun des moins bons n’arrive en tête ? Ne disons pas « des moins bons », disons des scolaires « moins éminents », si vous voulez. HOLLANDE, avec toutes ses grandes écoles, vous le trouvez normal ?

 

 

A partir de ce constat, quel est le mode de sélection des futurs gouvernants ? Un seul : la COOPTATION. Pour les autres pays, je ne sais pas, mais pour la France, c’est sûr, on croit que c’est démocratique, mais c’est le contraire qui se produit. Parce que si on croit que ça se passe « au mérite », on se met le doigt dans l’œil jusqu’au trou de balle (quatre doigts de sérieux, un doigt de vulgarité, pour garder la forme). Vous allez voir où je veux en venir.

 

 

Bien sûr, il faut manifester quelque aptitude et quelques compétences. Quelqu’un qui exerce un pouvoir n’a besoin de « gras-du-bulbe » que pour les toutes basses besognes (passer la serpillière après le sang versé). Le secret de la cooptation, c’est la capacité qu’on montre à « rendre des services ». De façon efficace, mais aussi et surtout de façon docile et discrète. Et plus on est efficace, docile et discret, plus nombreuses sont les marches qu’on est en droit d’espérer gravir.

 

 

Et cela pour une raison assez évidente : cette façon de procéder est une formidable machine à créer de la « solidarité ». Une solidarité très spéciale, comme vous allez voir, et très difficile à saisir, en dehors des procédures judiciaires : aurait-on appris quoi que ce soit des affaires BETTENCOURT, si BANIER n'avait pas voulu s'en mettre plein les fouilles jusqu'à l'indigestion ? FRANÇOIS-MARIE BANIER a seulement eu le tort d’exagérer. S’il s’était montré « raisonnable » et avait su se contenter de milliers au lieu de millions, on n’aurait jamais rien su des enveloppes BETTENCOURT aux politiciens.

 

 

 

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"ELLE PORTAIT SUR SA TÊTE TROIS POMMES DANS UN BANIER"

(ENFIN "TROIS POMMES", LA CHANSON OUBLIE QUELQUES ZEROS) 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

 

 

 

mardi, 15 mai 2012

VOTE FRONT NATIONAL ? FAITES-LE TAIRE !

Ceux qui viendraient lire ce billet parce qu’ils pensent trouver l’expression d’une horreur absolue à l’égard des thèses du Front National doivent être prévenus : ils seront déçus. Ceux qui espéreraient au contraire y trouver un éloge des mêmes thèses en seront pour leurs frais. Mon propos est ailleurs.

 

Si Marine Le Pen a des convictions et des « théories », ce que je peux en connaître me fait dire que tout ça manque de sérieux. En revanche, la muselière que le système politique, paraît-il républicain, accroche au museau de ces chiens d’électeurs du Front National me semble une grave anomalie.

 

Je veux ici m’étonner contre cette anomalie incompréhensible, s’agissant de ce qu’il faut appeler, faute de mieux, la démocratie. Ma question est la suivante : « Qu’est-ce que la représentativité ? ». Le principe par lequel le représentant représente. C’est bête, va-t-on me dire. Oui et non. Est-ce que les électeurs du Front National sont représentés politiquement ? Non. Ce n’est pas normal.

 

On est d’accord, Marine Le Pen, c’est salissant, c’est vilain, c’est sûr que ça ne se fait pas, une immondice pareille. Pierre Marcelle, le beau démocrate de Libération, proposait même très récemment de l'interdire. Charlie Hebdo, roi de la bonne conscience et de la bien-pensance « de gauche », se contente, au milieu d'une page, de dessiner une grosse merde légendée Marine Le Pen. Bel exemple de lucidité, sans doute « de gauche ».

 

Mais bon, c’est comme ça, et n'en déplaise à tous ces démocrates de bazar : Marine Le Pen, ça fait 17,9 % au premier tour de la présidentielle. Je signale doucement que trois semaines après le premier tour, silence radio, c’est comme si Marine Le Pen n’avait jamais existé. « Je vous assure, mon cousin, vous avez dit "bizarre, bizarre". – Moi, j’ai dit "bizarre" ? Comme c'est bizarre ! ».

 

Vomir le Front National, c’est devenu aujourd’hui le PGCD (plus grand commun dénominateur) de ceux qui forment le cordon sanitaire contre la « peste brune » appelé « front républicain ». Jean-Luc Mélenchon participe à l’enfumage : admirez le héros de caméra que je suis, qui ose aller défier Marine Le Pen dans son fief (le mot « fief », prononcé par un journaliste, a un délicieux parfum de moyen âge).

 

La fable, comme a raison de le susurrer Martine Aubry, est évidemment destinée à occuper les petits enfants dans le bac à sable des médias (qui détestent le « populisme » d’où qu’il vienne, comme on sait, mais qui raffolent de son effet extraordinaire sur l’Audimat, et donc sur les tarifs imposés aux publicités).

 

L’hypothèse des « démocrates », c’est que les gens qui ont voté pour Marine Le Pen ne sont que des dégénérés. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’ils ne sauraient être considérés comme des vrais et bons Français. Et c’est vrai qu’à l’arrivée, on peut se demander. Le consensus. Zéro député Front National. On a tiré la chasse d’eau. Six millions de gens, d’abord traités en « citoyens » (avant l’élection), disparaissent dans la trappe. Escamotée, la « démocratie ». 

 

Réfléchissons un peu : comment les commentateurs expliquent-ils les 17,9 % de Marine Le Pen au premier tour ? Primo – Par l’angoisse sociale de gens précarisés. Secundo – Par la peur de la mondialisation et le besoin de repli sur soi. Tertio – Par le sentiment du déclassement identitaire face à des populations venues d’ailleurs, avec des mœurs inassimilables (autrement dit, la xénophobie, il paraît).

 

Ce n’est peut-être pas faux. Mais il n’y a pas que ça. Pourquoi, en 2007, Nicolas Sarkozy a-t-il réussi à « siphonner » les voix des électeurs de  Jean-Marie Le Pen ? Parce qu’en utilisant ses thèmes dans ses discours, il a, en quelque sorte, promis de les traiter dans la réalité s’il était élu. Quoi d’étonnant à ce que ces électeurs se soient sentis trahis par le petit homme, cinq ans après ? Et le lui fassent payer ? Ça marche une fois, pas deux.

 

Si les gens qui veulent se faire élire se contentent d’être des hypermarchés, sur les rayons desquels ils promettent à toutes les catégories de la population qu’elles trouveront l’intégralité des variétés de yaourts, et qu’à l’arrivée, au lieu de la diversité des produits, on se retrouve dans un magasin soviétique, avec seulement des yaourts aux morceaux de mûres (« c’est comme ça et pas autrement », variante du célèbre « there is no alternative » de Margaret Thatcher), c’est forcé qu’ils le désertent, l’hypermarché.

 

Les électeurs du Front National qui ont voté Sarko en 2007ont bien vu qu’il n’était qu’un de ces « camelots bavards qui vous débitent leurs bobards » (Yves Montand, Les Grands boulevards). Et ils n’ont aucune envie des morceaux de mûres. La vie politique française, c’est exactement ça.

 

On croit être dans « la vie Auchan ». En réalité, on est devant la vitrine de ce magasin de chaussures pour femmes contemplée avec stupéfaction au centre de Bucarest à l’été 1990, juste après la fin de Ceaucescu et du « communisme » : à des dizaines d’exemplaires, rangés comme un bataillon de Coréens du Nord à la parade (ou comme les croix militaires du cimetière de Douaumont), un seul et unique modèle à haut talon, recouvert d’une sorte de papier à motifs roses. Une sorte d’uniforme, quoi. 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

A suivre.

mercredi, 09 mai 2012

SARKOZY DANS SON BEAU MIROIR

Allez, une dernière sur SARKOZY, avant de tourner la page.

 

 

« Miroir, mon beau miroir, qui est le plus beau du pays ? » Vous avez reconnu, j’espère, la question qu’a posée NICOLAS SARKOZY, presque tous les jours, au miroir du sondage du matin, tout frais éclos, tout chaud sorti du cul de la poule IFOP ou de la cane SOFRES. Il aurait aussi bien pu lui dire : « Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis plus grand que moi ».  

 

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"LE PAUVRE HOMME!" (MOLIERE, Tartuffe, I, 4)

 

 

 

C’est tout à fait curieux, cette hyperinflation de sondages, cette hyperinflation de conseillers ministériels (+ 21 % entre 2007 et 2009, selon un rapport de RENÉ DOSIÈRE) et de conseillers présidentiels. Le sondage d’opinion n’est en aucun cas le fouet permettant de dompter la réalité, parce qu’il permet tout juste – et encore, de manière éminemment fantaisiste et déformante – de refléter une certaine réalité : les sondages sont les sables mouvants de l’opinion publique. Belle formule, n'est-il pas ? 

 

 

« Dompter » et « refléter » : voyez la marge abyssale. Personne ne saurait dompter la réalité en se contentant de la refléter. Finablement, comme on dit chez moi, le cancer du sondage n’est le symptôme que d’une maladie tragique : l’angoisse à l’idée d’être incapable de gouverner quoi que ce soit, de changer en quoi que ce soit le cours des choses, puisqu’on n’agit que dans la perspective de tester l’effet de l’action – ou plutôt de son annonce médiatisée – sur l’opinion publique, en mesurant cet effet par le sondage. NICOLAS SARKOZY a remplacé l’action politique par le discours de l’action, puis la mesure de l'effet du discours. Quant à l'action sur la réalité, elle s'est perdue en route dans les dits sables mouvants.

 

 

Comment pourriez-vous agir sur le réel en ne vous servant que des sondages ? On en a fait sur tous les sujets (donc montrant tout et son contraire), et ce qu’ils révèlent – à condition de leur faire confiance – ce sont des tendances, elles-mêmes sujettes à variation. Comme si c'étaient les sondages qui avaient ordonné les incessants virages à 180° accomplis par le désormais ancien président.

 

 

GERARD COURTOIS, journaliste au Monde, dessine un des meilleurs portraits de NICOLAS SARKOZY et de ses cinq ans de présidence, où il réussit à synthétiser brillamment le personnage : « Les masques innombrables dont il s’est affublé depuis cinq ans, ses sincérités successives, ses convictions contradictoires, son volontarisme par trop narcissique, ses transgressions et ses rodomontades ont lassé ou exaspéré ». J’aime beaucoup « sincérités successives ».

 

 

Au sujet de l’action, je suis injuste : SARKOZY est un homme qui a su prendre des décisions. Passer à l’action. Le monde lui doit effectivement la disparition de MOUAMMAR KHADAFI, ce dictateur sans doute compromettant pour lui.

 

 

 

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C'EST TRES CURIEUX, SARKOZY A PRESQUE L'AIR NORMAL, A CÔTÉ

 

Grâce à lui, l’Islam a pu prendre en Lybie toute la dimension et l’envergure auxquelles il a droit. Grâce à lui, le Mali a pris son essor vers un destin éclatant, éclaté et islamique garanti grand teint. Un avenir sûrement radieux. Grâce à lui, les pays limitrophes (Algérie, Niger, Burkina) se sentent rassurés et consolidés sur leurs bases et leurs frontières. Grâce à lui, l'arsenal énorme accumulé au cours des ans par le despote a été libéré des prisons militaires où il était injustement retenu et peut désormais circuler librement dans toute l'Afrique saharo-sahélienne et se jeter dans les bras des terroristes islamistes d'AQMI.

 

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JOLI CALIBRE, NON ?

 

 

Dans la réalité, essayons d’être juste, l’action de NICOLAS SARKOZY a produit tout et le contraire de tout. La seule continuité que je vois dans sa politique, c’est : « Il faut serrer le kiki à tout ce qui est service public ». C’est ce qu’il a appelé coquettement « Révision Générale des Politiques Publiques », ou RGPP. Pour, à l’arrivée, faire des économies de bout de chandelle, moyennant 160.000 fonctionnaires rayés de la carte, et autant de futures pensions de l’Etat financées par l’emprunt ainsi économisées.

 

 

NICOLAS SARKOZY sait peut-être tout ça. Auquel cas, je qualifierai son état de désespéré. Car c’est être misérable ou désespéré que de monter inlassablement à l’assaut d’une réalité qui, soit se dérobe, soit résiste dur comme fer. Il y a du désespoir dans la consommation absolument effrénée de sondages à laquelle s’est livré le président.

 

 

Quand on gouverne, il ne faut pas se demander « ce qu’attendent les Français », comme le disent la plupart des politiciens, la bouche démagogique en ♥, parce que, évidemment, les Français, ils attendent tout et le contraire de tout, suivant la place qu’ils occupent. Il ne faut même pas demander ce qu’attend le réel. Il faut y aller, tout simplement.

 

 

Oh, il y est allé, SARKOZY, et crânement, mais il y est allé précédé et suivi par le puissant service de sécurité d'une armée de sondages. Il a fait exactement comme les musiciens qui jouent de la guitare électrique sur scène : ils ont besoin d’un baffle de "retour", pour entendre le vrai son qu’ils produisent, et qui, au fond, s’écoutent jouer. NICOLAS SARKOZY s’est écouté jouer. Au moins pendant cinq ans. Peut-être depuis toujours, si j’en crois ce qu’on dit.

 

 

Dès l’âge de dix ans, paraît-il, il déclarait : « Je veux faire président ». On me dira que beaucoup d’enfants mâles le disent (mais c’est aussi souvent pompier, pour passer au feu rouge, ou pilote de ligne, pour tomber le maximum de filles). On aura raison, sauf que l’idée s’est enracinée en lui.

 

 

JACQUES ATTALI – vous savez, l’homme qui peut tout, même banquier ou chef d’orchestre, si, si – raconte quelque part que, lorsqu’il était secrétaire général de l’Elysée, sous MITTERRAND, il avait vu un jeune homme de 23 ans entrer dans son bureau pour lui demander des conseils sur ce qu’il fallait faire pour devenir président. Le jeune homme portait le doux nom de NICOLAS SARKOZY.

 

 

 

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"JE VOUS DIS QUE SAIS QUE JE NE SUIS PAS BEAU"

 

 

 

Cette fascination sidérante explique peut-être le rejet brutal de la politique, sitôt annoncée sa défaite : il a brutalement perdu la carotte qui l’avait fait avancer jusque-là (JACQUES LACAN avait appelé ça « l'objet petit a) ».

 

 

Il a perdu tout ce qui faisait le sens de sa vie. Moi je dis : « Requiescat In Pace » (RIP). C’est vrai ça : qu’il repose en paix. Je dis ça pour le cas où il serait tenté par le suicide. Ben oui, quoi, je le comprendrais. Qu’est-ce que vous feriez si toute votre raison de vivre avait été contenue dans cette carotte : devenir président ? Moi je sais bien ce qu’il me resterait à faire : 10 grammes de plomb dans la cervelle. J'en conclus que j'ai donc du temps devant moi.

 

 

 

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C'EST UNE BELLE PHOTO, NON ?

 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.  

 

mardi, 08 mai 2012

LE MYSTERE SARKOZY

Parmi les défauts qui ont été reprochés à NICOLAS SARKOZY, le plus incompréhensible pour moi, c’est une de ses obsessions : le SONDAGE. Il sniffe (peut-être entre autres), du sondage, jusqu'à l'overdose. Le sondage érigé en méthode de gouvernement.  Jamais on n’avait gouverné comme ça. Cela reste un mystère.

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DESSIN DE F'MURR

(le "génie des alpages", vu autrement)

 

RAYMOND AVRILLIER est un élu (étiquette écolo, est-il conseiller municipal ?) de Grenoble. Il a fini par obtenir (il a fallu pour cela que le tribunal administratif en adresse l’injonction à l'Elysée) communication d’un dossier où sont comptabilisés tous les sondages commandés par NICOLAS SARKOZY entre juin 2007 et juillet 2009. De la folie.

 

 

 

Et il n'y a pas de raison pour que le rythme se soit ralenti depuis. Le jour 1, c'est le fait divers qui se produit, le jour 2, c'est la loi votée en urgence, le jour 3, c'est le sondage pour mesurer l'effet du vote dans l'opinion.

 

 

Il y en a exactement 264, des sondages. Deux cent soixante-quatre. Un tous les trois jours. J’hallucine. Pour un montant de 6.350.000 €. J’ai beau essayer de me rendre compte, je n’y arrive pas. Des sondages sur tous les sujets, non, sur n’importe quel sujet, y compris, entre beaucoup d’autres, sur « l’observation d’une minute de silence dans les établissements scolaires en hommage au dernier poilu » (LAZARE PONTICELLI). On rêve, non ?

 

 

 

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JE SALUE LAZARE PONTICELLI, LE DERNIER POILU

DE LA GUERRE QUI MARQUA LE SUICIDE DE L'EUROPE

 

Pas moins de 264 sondages en deux ans, là je dis, c’est une maladie. A la rigueur, c’est un symptôme. Je pense sincèrement que NICOLAS SARKOZY est atteint. Voilà un psychopathe, un fou, un malade mental, et le sondage est un symptôme de sa maladie. Comme s’il avait besoin de mesurer en temps réel l’effet qu’il produit, et même pas sur la réalité, mais sur l’esprit des gens.

 

 

Qu’est-ce qu’il faut, pour mériter de gouverner ? La première chose à avoir, c’est une conception du monde. Elle vaut ce qu’elle vaut, mais enfin, elle dessine un horizon, un lendemain meilleur que l’aujourd’hui pour les vivants. Un monde meilleur.

 

 

On s’interrogera évidemment sur ce que ce « meilleur » recouvre – et ça diverge sacrément, selon l’idéologie – mais à la base, il faut au minimum une « vision ». SARKOZY n’a pas de « vision ». Et ce défaut a une conséquence : il n'agit pas, il réagit. En dehors de vouloir devenir président de la république et de tout faire pour y parvenir, il n'a jamais su le but politique qu'il poursuivait, parce qu'il n'en avait pas. Politiquement, cet homme sonne creux.

 

 

 

Ne pas avoir de doctrine peut avoir quelque chose de rassurant aux yeux des échaudés du 20 ème siècle, mais cela implique ipso facto que le pouvoir se contente de GERER les affaires, en avouant qu'il n'est plus en mesure de les DIRIGER. Il suffit pour cela d'avoir un BTS de comptabilité-gestion.

 

 

Le recours pathologique au sondage est hélas une preuve que la personne qui se présente aux suffrages pour gouverner ses semblables n’en a aucune, de vision. Rien. Nada. Nix. Car le gars qui a une vision, il y va, sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Il avance. Il calcule, il manœuvre, il prévoit le coup d’après, comme aux échecs. La partie qu’il joue, elle est sur le terrain.

 

 

SARKOZY, lui, ne joue pas sur le terrain. Il joue devant un miroir. Il se regarde jouer. L’échiquier sur lequel il joue est un échiquier électronique, vous savez, ces KASPAROV virtuels que vous pouvez domestiquer le soir, sur votre table, à force de retours en arrière sur les coups déjà joués, jusqu’à ce que vous ayez trouvé la faille dans le jeu de l’adversaire. Je me demande si la conception que NICOLAS SARKOZY se fait de la politique n’est pas qu’elle consiste à régner sur les esprits, et pas sur les choses. En 2007, il se montra le meilleur raconteur d'histoire. Pas davantage. Et la suite l'a prouvé.

 

 

La faiblesse de NICOLAS SARKOZY, je vais vous la dire : c’est un ANGOISSÉ. Il tremble à l’idée de ne pas maîtriser. Il tremble surtout à l’idée que les gens se rendent compte qu’il ne maîtrise pas. Il a une sainte trouille que ça se sache. Imaginez NAPOLEON demandant à sa concierge ce qu’elle penserait s’il engageait une bataille à proximité d'une ville nommée Austerlitz.

 

 

Sa maladie du sondage (264 en deux ans, je rappelle) est exactement le symptôme de son angoisse. En réalité, il ne sait pas quoi faire pour gouverner le réel. Pourquoi croyez-vous qu’il s’entoure de plus de « conseillers » qu’il n’y en a jamais eu à l’Elysée ? Plus je ne comprends rien à ce qui se passe, plus j'ai besoin qu'on me conseille.

 

 

Pourquoi croyez-vous que tous les ministères ont pratiqué à fond l’inflation du nombre des « conseillers » (qui coûtent un pognon fou) ? Mais tout simplement parce que, au plus haut niveau, plus personne ne sait quoi faire pour avoir l’air de dompter la réalité et de pouvoir la modifier.

 

 

Alors qu’est-ce qu’il fait, SARKOZY ? Il se demande ce que les gens pensent qu’il faudrait faire. Que pense ma concierge ? J’ai laissé de la terre sur le tapis de l’entrée. Je suis rentré bourré en gueulant l’autre soir de la fête chez Paulo. Il faut que je lui demande ce qu’elle en pense.

 

 

Cela s’appelle le « sondage d’opinion ». Mais le problème du sondage, c’est qu’il ne vous donnera jamais la solution du problème. Le sondage pathologique, une maladie du mode de gouvernement, fait de l’ « opinion publique » le conseiller en chef de l’Elysée. SARKOZY a en réalité enrôlé 45.000.000 de conseillers, à travers des instruments de la plus haute fantaisie scientifique : les sondages.

 

 

Or, s’il existe un exécrable conseiller, c’est bien l’opinion publique. Pourquoi ? Mais tout simplement parce que ce qu’il dit, ce conseiller, c’est ce que tout le monde sait, alors même qu’agir sur le réel, c’est inventer quelque chose qui n’existe pas encore. Donc quelque chose que personne ne sait. Agir sur le réel, c’est inventer le réel. « Wâh ! Cette parole est forte. », déclare RED CLOUD, le chef Lakota Oglala.

 

 

 

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Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 07 mai 2012

FIN DE LA RECREATION ELECTORALE

Oui, je sais, ça fera du bien de ne plus entendre NICOLAS SARKOZY, de ne plus voir NICOLAS SARKOZY, de ne plus entendre parler de NICOLAS SARKOZY. Exit NICOLAS SARKOZY. A la trappe NICOLAS SARKOZY.

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 J'espère malgré tout que la joie et l'allégresse de la foule rassemblée ce soir Place de la Bastille ne seront pas douchées trop vite par les premières réactions de FRANÇOIS HOLLANDE face au réel face auquel il se trouve et à la panade dans laquelle nous risquons de nous trouver.  

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AUTOPPORTRAIT DU NOUVEAU PRESIDENT

 

Lui qui, à force de temporiser, de négocier, de louvoyer, de ne pas trop s'imposer, a réussi à se maintenir pendant dix ans à la tête du Parti « Socialiste », et qui a donné à certains l'idée de formules chocs (flamby, capitaine de pédalo, un éléphant derrière une fraise des bois, pirouette cacahuète, monsieur on verra, tortue à mèche lente, édredon, ...), qu'est-ce que nous avons à en attendre ? J'espère que le réveil ne sera pas trop brutal. Mais franchement, je ne vois pas ce qui pourrait lui donner les moyens de nous éviter la catastrophe.

 

Et par ailleurs, comme HOLLANDE ne serait rien sans toutes les équipes qui l'entourent et qui grenouillent et frétillent comme des crabes dans leur panier, à quels forfaits contre la population devons-nous nous attendre de la part des poignards spadassins du Parti « Socialiste » ?

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

dimanche, 06 mai 2012

L'ENIGME SARKOZY

Je profite de ce qu’on va parler de NICOLAS SARKOZY encore pendant quelques jours (puisqu’il paraît que l’élection est pliée) pour commenter un aspect du personnage qui reste pour moi une énigme.

 

 

NICOLAS SARKOZY est la preuve vivante qu’être profondément et viscéralement haï peut devenir une raison de vivre. Enfin, je me pose la question. C’est exactement, sur le plan humain, le contraire de FRANÇOIS HOLLANDE. Non, rassurez-vous, je n’annonce pas une déclaration d’amour au candidat socialiste, qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, Dieu m’en préserve, et Dieu me garde en Sa Sainte Grâce ! Pour mon compte, dimanche, ce sera NI l’un, NI l’autre.

 

 

HOLLANDE, que voulez-vous, il est tellement propre et lisse qu’il n’y a strictement rien à en dire. « Normal », « sans charisme », neutre, couleur de muraille gris terne. Franchement, FRANÇOIS HOLLANDE est tellement inodore, incolore et insipide que ça me rend terriblement méfiant. Le proverbe le dit bien : « Il faut se méfier de l’eau qui dort ».

 

 

 

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Si l’on se fie aux apparences, j’aurais bien vu FRANÇOIS HOLLANDE exercer la fonction de principal de collège. Mais un modeste fonctionnaire qui serait sorti de l’ENA (promotion Voltaire, 1980). Donc ça cache forcément quelque chose, et sans doute du louche.

 

 

Vous n’avez pas l’impression qu’avec un tel président, les Français peuvent s’attendre à TOUT ? Y compris au pire ? Il n’a rien promis. C’est peut-être un indice.  Rappelez-vous la vague rose de 1981, l’enthousiasme à la Bastille, MITTERRAND au Panthéon.

 

 

Puis rappelez-vous le déchantement brutal et stupéfiant de 1983, la conversion du Parti « Socialiste » au libéralisme de marché, son abandon de sa « clientèle » populaire, au son du refrain « il n’y a pas d’alternative ». A la place des électeurs, j’y réfléchirais à deux fois, avant de mettre le bulletin HOLLANDE, parfumé à la trahison, qui ne vaut certes pas « Barbouze de chez Fior » (Zazie dans le métro), le parfum de Gabriel qui amène le premier mot du livre : doukipudonktan.

 

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NICOLAS SARKOZY, que j’ai entendu traiter de fasciste à une terrasse de café (mieux vaut entendre ça que d’être sourd), au fond, n’avait pas tort de prétendre qu’il était seul contre neuf, avant le premier tour. Mais il n’y a peut-être pas de hasard. Peut-être même qu’il a tout fait pour arriver à ce brillant résultat.

 

 

Ce qui m’épate d’ailleurs, après cinq ans de présidence SARKOZY, c’est qu’il y ait encore une vingtaine de millions de Français prêts à voter pour lui (pour être précis, 21,6 millions s’il obtient 48 % des voix). Pourquoi ça m’épate, me direz-vous ?

 

 

Pour une raison finalement simple. J’ai rarement eu l’occasion d’observer une telle habileté, une telle virtuosité de grand artiste dans la capacité d’un homme à cristalliser la haine sur sa personne. Comme s’il y avait en lui une haine qui émanait, provoquant en quelque sorte une haine en retour (« casse-toi, etc. » en est un bon exemple). Un vrai tour de force.

 

 

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Il a même, paraît-il (mais peut-on se fier aux sondages ?), réussi à tellement braquer les électeurs de Madame LE PEN, y compris après avoir pillé le programme de celle-ci, que beaucoup reporteront leurs voix sur FRANÇOIS HOLLANDE. Non seulement, comme on dit d’un boxeur, il « encaisse » bien, mais en plus, il donne l’impression d’aimer ça, l’hostilité et les coups. De les chercher. C’est un peu normal qu’il les trouve, non ?

 

 

La HAINE. On ne sait pas bien ce qui arrive en premier dans ce rejet, qui a, quoi qu’on en pense, quelque chose d’extraordinaire. Il doit bien y avoir des explications. Dans le cas de NICOLAS SARKOZY, elles sont plusieurs, sans doute même une pile, voire un gros tas. Ce qui est le plus curieux, c’est qu’on les connaît toutes. Tout est sur la table. Tout a été abondamment dit et commenté.

 

 

Personnellement, je ne le cache pas, il y a quelque chose qui me révulse dans la façon dont NICOLAS SARKOZY exerce le pouvoir. Mais en même temps, sa façon de faire tout ce qu’il fait en ayant l’air (voir plus bas) de se foutre éperdument des réactions, je dirai au moins que ça m’amuse, parce que je trouve ça culotté.

 

 

Je n’ai pas de haine pour la personne. C’est sa façon de s’y prendre avec la réalité qui heurte en profondeur ce que je crois avoir de sens commun. Peut-être sa façon de rouler des mécaniques à la face du monde, et de proclamer, avant d’avoir fait quoi que ce soit, qu’il est plus fort que la réalité. « La réalité ? Je lui rentre dans le chou ! » On comprend qu'il la prenne dans la figure.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

mercredi, 02 mai 2012

DES NOUVELLES DE L'EUROPE

Oui, je sais, je ne parle toujours pas de la présidentielle. Mais ça vous amuse encore, ce cirque ? Moi, ça a plutôt tendance à me sortir par les trous de nez, ce match disputé par CAPITAINE MENSONGE et COLONEL BLUFF.

 

 

Blague à part, le n'importe quoi européen continue, s'aggrave.

 

 

Bon, on le savait déjà, que l’Europe est un « machin » ingérable, que sa construction cacophonique et sans queue ni tête aboutit à un édifice qui ressemble à ce dont est capable Numérobis, l’architecte ami de Panoramix, dans Astérix et Cléopâtre. La baraque est vermoulue, biscornue et bancroche et, comme dans l’aventure d’Astérix, elle part en morceaux qui tombent sur la tête des habitants.

 

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AH OUI, ELLE EST BELLE, L'EUROPE DE NUMEROBIS !

 

Le moellon espagnol va sans doute suivre le moellon grec dans sa chute, et il y a de fortes chances pour que le crâne des Européens sorte de cette histoire aussi cabossé que celui d’Amonbofis, l’architecte rival de Numérobis, ou comme la carrosserie de ma voiture, après une mémorable averse de grêle du côté de Saint-Claude, dans le Jura. Cette Europe qui s’est faite sans les peuples écrase maintenant les peuples comme une averse de grosse grêle ou comme les moellons des maisons construites par Numérobis.

 

 

Est-il encore seulement possible pour la France de dénoncer les traités que tous ses gouvernements ont imperturbablement signés, depuis cinquante ans, sur la base sacro-sainte, intouchable, irréformable de la haïssable et démente CONCURRENCE LIBRE ET NON FAUSSEE, qui a déjà détruit l’essentiel de ce qui s’appelait, en France, les Services Publics, et qui n’a pas fini de semer son souk dans les lambeaux qui restent encore de ce qui fut l’Etat français ? 

 

 

Vous êtes au courant de la dernière trouvaille de la Kommission de Bruxelles ? C’est un véritable éclair de génie : puisque les politiques publiques impulsées par l’Europe ont été incapables de lutter contre la surcapacité des flottes de pêche européennes et la raréfaction de la ressource, elle (madame MARIA DAMANAKI, commissaire européen de la pêche) propose de transférer aux professionnels les quotas gérés jusqu’à maintenant par les Etats.

 

 

 

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MADAME DAMANAKI

ELLE AVAIT POURTANT L'AIR GENTIL

 

Ce genre de proposition, qui va dans le sens de tout ce qui a déjà amoché en profondeur le visage de la France qui était la nôtre, de la France qu’on aimait, ce genre de proposition porte un nom et un seul : la PRIVATISATION (voir ma note du 13 avril). Mais on ne va pas dire ça : il faut parler de « concessions transférables ». Elle est pas jolie, ma formule européenne ? La Kommission européenne persiste et signe, dans son orientation économique de fanatisme ultralibéral intégriste. Il n'en serait pas autrement si le PERE UBU avait été le père fondateur de l'Union Européenne.

 

 

 

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A LA TRAPPE, LES MAGISTRATS !

UBU ROI, ACTE III, SCENE II

 

Tous les acteurs (écolos, Etats membres, pêcheurs eux-mêmes) sont opposés à ce projet de privatisation des quotas de pêche. Tous sauf un : l’Espagne, grand pays pêcheur devant l’éternel, qui n’a pas envie d’ajouter à ses malheurs la disparition de sa flotte et des emplois qui vont avec.

 

 

Pendant que le bateau coule, le naufrage continue. Sursum corda, mes frères, comme on disait quand la messe était en latin (« sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde », chante Tonton GEORGES).

 

 

Voilà ce que je dis, moi.