vendredi, 07 juin 2013
QUI EST NORMAL ?
ON PEUT S'APPELER ELLIOTT ERWITT, ÊTRE UN GRAND PHOTOGRAPHE, ET GARDER UN HUMOUR JUVENILE, PRIMESAUTIER ET, POUR TOUT DIRE, FACETIEUX.
***
Alors cette fois, à force de tourner autour, il va bien falloir y arriver, il va falloir le dire, ce que tu as sur le cœur. Tu vas finir par avouer : qui est normal ? Tu vas la déballer, ta marchandise, blogueur à rallonge ? Bon, maintenant, je crois qu’on peut y aller.
Mais j’aimerais que les quelques lecteurs de ces modestes billets soient convaincus que j’ai moins tourné autour du pot que je n’ai essayé de voir ce qui se passait dans les environs du pot, pour situer l’objet dans son paysage, avec les résonances qui vont avec, quelques harmoniques pour faire bon poids, au moins telles que je les entends.
Celui qui est normal, c’est celui qui est dans la moyenne. J’ai dit pis que pendre de la moyenne, de la statistique et de tout ce qui s’ensuit. Certes, mais voilà, ce n’est pas moi qui ai décidé de vivre avec les autres. J’ai bien été obligé de « faire avec ». Pas moi non plus qui ai décidé que ces autres formeraient tout autour une « société de masse ». Et ça c’est autrement compliqué à gérer qu’une tribu. Comme on dit : il faut faire avec, et développer les outils adéquats. Parce qu’on ne peut pas faire autrement. Du moins, je crois.
Ce que je regrette, c’est de m’être brouillé très tôt avec les mathématiques. Mais je défie quiconque a eu Monsieur Guigues en 6ème et 5ème de devenir un crack méritant la médaille Fields (prix Nobel pour les math.). Si tel n’avait pas été le cas, j’aurais ici même expliqué en long et en large la courbe de Gauss, cette grosse cloche qui lance la volée de ses plus belles vibrations quand tout le monde se retrouve sous le même carillon, ne laissant sur les marges que les marginaux. Ceux qui s’écartent trop de la moyenne.
CE N'EST PAS MOI QUI L'AI ECRIT, "NORMALE"
Tout le monde a compris. Voilà : celui qui est normal, c’est celui qui est, avec tout le monde, sous la partie la plus large de la cloche de la courbe de Gauss. La norme c’est ça : la loi de la majorité. Et même de l’immense majorité. Par exemple, les humains normaux sont dotés de deux yeux. Ceux qui n’en ont qu’un sont, en plus d’être anormaux, des cyclopes. Parmi eux, ceux qui s’appellent Polyphème sont en plus méchants. Heureusement, ils sont moins futés qu’Ulysse.
PETIT POLYPHÈME EN PUISSANCE, QUE DE SAGES MESURES SANITAIRES PROPHYLACTIQUES ONT HEUREUSEMENT EMPÊCHÉ DE NUIRE.
Cela les rejette très loin du centre de la cloche de Gauss, et les rapproche du même coup de la gauche de Dieu, c’est-à-dire tout ce qui s’abouse dans les chaudrons de Satan. Tous les Polyphème sont des anormaux. Dieu n’en veut pas (pas des Polyphème, des anormaux en général), qu’est-ce qu’il en ferait ? C’est même peint sur le mur du fond – du côté droit pour le spectateur – de la Chapelle Sixtine, pour dire que je n’invente rien, et que tout ça est vrai. Heureusement, Dieu ne fait plus la loi. Pour dire que la laïcité sert à quelque chose.
Même chose en ce qui concerne l’intelligence, comme le montre le graphique (plus haut). Combien ils sont, au centre ? 68%. Ce sont les tout à fait normaux. A gauche et à droite, vous avez deux fois 2% de marginaux, ceux qui sont carrément au-delà du plafond, et ceux qui sont relégués tout au fond de la classe, sous le plancher, on espère que c’est près d’un radiateur.
Entre les deux vous avez ce qu'on pourrait appeler les "presque", qui aimeraient bien aller vers les extrêmes, mais qui n'osent pas franchir le pas, qui restent plus ou moins attachés à la masse qui occupe le centre, parce qu'on a l'impression de rester au chaud. Pour le franchir, le pas, il faut s'appeler François Augiéras, Antonin Artaud ou Donatien-Alphonse-François (les prénoms de Sade). Il faut accepter d'être unique, donc d'être épouvantablement seul, et qui plus est, en butte à l'hostilité et aux pires tribulations. Il faut du courage, ou alors être un peu inconscient. Et il faut surtout ne pas pouvoir faire autrement.
Pour arriver à ça, il faut assumer d'être anormal. Comme un « signe particulier » sur les anciennes cartes d'identité.
Je note qu’il y a autant de petits génies que de grands débiles. Sans doute pour compenser. Je veux dire que les surdoués sont aussi anormaux que les attardés mentaux. Le problème des attardés mentaux, c’est peut-être qu’ils sont moins aptes (peut-être qu’ils s’en préoccupent un petit peu moins) à vouloir faire le bonheur des autres. Pour ça peut-être aussi que je me méfie des surdoués : ils pensent trop aux autres, à mon goût, c'est sans doute pour ça qu'on les appelle des politiciens. Quoi, surdoué, François Hollande ?
Eh bien merde alors, je l'aurais pas cru ! De quoi y perdre son latin ou son dentier.
Voilà ce que je dis, moi.
09:04 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, elliott erwitt, humour, normal anormal, société, france, statistique, moyenne, norme, société de masse, courbe de gauss, mesure de l'intelligence, quotient intellectuel, qi, polyphème, cyclope, surdoués, débiles, françois hollande, françois augiéras, antonin artaud, sade, littérature, attardés mentaux
vendredi, 15 mars 2013
MON DERNIER VISAGE APRES LA VIE ?
ON NE FERA PAS ATTENTION AUX CHAUSSURES DEPAREILLEES, MAIS ON OBSERVERA LE CAS INTERESSANT D'HYPERTRICHOSE PUBIENNE
(qui oserait imaginer ainsi Mélisande à son balcon, laissant, sur Pelléas, négligemment pendre ses cheveux ? On pourrait aussi lui suggérer de faire une tresse ? )
(à ne pas confondre non plus avec le "tablier de sapeur" servi dans les bouchons lyonnais, et encore moins avec la moustache de Brassens dans La Fessée :
"Un tablier de sapeur, ma moustache, pensez,
Cette comparaison méritait la fessée".)
***
Le sujet dont auquel je causais était celui de la ressemblance et de la vraisemblance des masques mortuaires, moulés sur le visage de personnes plus ou moins célèbres après leur décès.
On me dira que tout dépend de la façon dont le photographe a saisi l’image du masque, de l’éclairage dont il s’est servi, de l’état du masque qu’on lui a procuré, s’il en existe plusieurs, de la patine du temps, de la couleur, de la saleté éventuelle, des soins apportés à sa conservation, que sais-je encore.
Le cas de Jean-Jacques Rousseau est caricatural : pour ainsi dire et visiblement, ce n’est pas du même mort qu’il s’agit. Jean-Jacques est-il ce buste aux nez, lèvre supérieure et menton coupés (à g.), trouvé sur Internet ? Est-il cet autre buste, de parfaite conformation (à d.) ? J'ai tendance à opter pour ce dernier, qu'on trouve dans l'ouvrage de Maurice Bessy, Mort où est ton visage ? (Editions du Rocher).
On chipotera à propos de cette curieuse blessure au front, semblable à une vulgaire « tache de vin », comme on ne dit plus, car tout jeune parent sait ce qu'est un « angiome » (« agglomération de vaisseaux hyperplasiés ou ectasiés », tout le monde vous le dira). Certains sont même en mesure de distinguer l'angiome « stellaire » de l’ « aranéen » et du « caverneux », voire du « nodulaire », pour dire que c'est passé dans le langage courant.
Passons rapidement sur les divers états du « Victor Hugo », où seule la « décoration » fait la différence ; sur le « George Washington » : un seul masque a visiblement servi, mais éclairé autrement ; sur le « Léon Gambetta », qu’on a tout de même du mal à reconnaître. La place manque pour tout mettre : je ne voudrais pas que ça tire en longueur.
Tournons-nous, pour finir en beauté, sur la question que pose le masque mortuaire de Ludwig van Beethoven, l’absolu génie de la musique européenne de tous les temps. Comment se fait-il que son masque mortuaire le plus connu et le plus vendu le présente sous un aspect, certes sévère comme on le connaît par ailleurs, mais avec des joues encore bien pleines (ci-contre) ?
Maurice Bessy, qui présente l’exemplaire conservé à Princeton University, note pourtant : « Moulé quarante-huit heures après le décès de Beethoven, son masque reflète les souffrances endurées pendant son agonie ». Et quand on a suivi le récit de cette agonie, on sait que c'est le masque ci-dessous qui est le VRAI.
LÀ, JE VAIS VOUS DIRE, ON TOUCHE AU SURHUMAIN.
ÇA VOUS A TOUT DE SUITE UNE AUTRE GUEULE.
Que les dévots d’un mort célèbre aient tendance à magnifier les traits de leur idole est, certes, compréhensible et humain, mais néanmoins regrettable.
Regardez la lippe inférieure toute tordue du grand Johannes Brahms (ci-contre), la bouche édentée de Jonathan Swift ou de William Turner, la moustache de travers de Friedrich Nietzsche. Tout semble avoir été laissé tel quel. Ceux qui ont pris ces moulages ont eu bien raison de ne pas les "embellir".
Ces grimaces sont-elles pour autant des laideurs ?
Notez que je me contente de poser la question, bien qu'elle sente son jésuite et que la réponse ne fasse aucun doute : c'est non. C'est même le contraire, je veux dire : oui, c'est une "beauté". Une beauté singulière, certes, mais aussi singulière et belle que l'individu entier tel qu'il aboutit à sa dernière physionomie.
On se prend à regretter l’écart criant qui oppose, par exemple, les dernières photos prises du vivant d’Antonin Artaud (le torturé, à d., je regrette de n'avoir pas mieux à montrer) et le bel état que laisse supposer son masque mortuaire (à g.).
Même chose pour Paul Verlaine, qui était, vers la fin, dans un triste état, qu’on ne retrouve aucunement sur le moulage de sa tête.
J’ai, quant à moi, toujours éprouvé la tentation d’entrer dans la chambre mortuaire où gisait un familier, avec un appareil photo pour un dernier portrait de la personne. Ce n'est pas sentimental : faute de leur masque, que je suis inapte à prélever, je voudrais au moins garder leur effigie photographique.
Si j’étais passé à l’acte, sans doute au grand dam des autres personnes présentes, je me serais bien gardé de passer le cliché par « photoshop ». « Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change » (Tombeau d'Edgar Poe, de Stéphane Mallarmé) sonne comme un impératif.
Quelle force m’a à chaque fois retenu d’apporter ma machine et d’en faire usage ? Je ne saurais le dire exactement. Disons que je ne me suis pas senti le droit. Le droit de voler peut-être quelque chose au disparu, peut-être de violer sa mémoire. Pas le droit, voilà tout. Je ne regrette pas d’avoir éprouvé ce scrupule. Quoique ...
Quant à moi, mon dernier visage après la vie, vous voulez que je vous dise ? Je crois qu'il ne m'appartient pas. Il sera ce que d'autres en feront et garderont. L'avenir des morts est laissé aux bons soins des vivants. Qui, parmi les morts du passé qui ont été ainsi immortalisés, avait émis de son vivant le souhait de rester sous la forme d'un masque de plâtre ? Il aurait fallu une singulière vanité narcissique.
Goethe (à g.), qui ne faisait apparemment confiance à personne, a fait prendre un moulage de son visage à 58 ans, en 1807. Il devait mourir vingt-cinq ans après. On n'est jamais si bien servi que par soi-même...
Par contre, le pauvre philosophe Kant n'a pas pris cette précaution, et voilà ce qui lui est arrivé. Il n'appert pas cependant que la diffusion de son oeuvre en ait notablement souffert.
Mais qui croit se posséder assez pour prétendre disposer de soi (et de son bien) quand il aura franchi la limite au-delà de laquelle son ticket ne sera plus valable (merci pour la formule, monsieur Romain Gary) ? Je n'envie pas le travail de ceux qui sont payés pour embellir les morts à seule fin de complaire aux vivants.
Vous voulez que je vous dise ? De moi, ce qui a toujours échappé à tout le monde, cela seul m'appartient en propre, et cela mourra avec moi. Mon dernier visage après la vie en fera-t-il partie ? La réponse à cette question n'est pas de mon ressort.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, monstres, freaks, hypertrichose, georges brassens, masques mortuaires, jean-jacques rousseau, victor hugo, george washington, léon gambetta, ludwig van beethoven, brahms, friedrich nietzsche, jonathan swift, william turner, antonin artaud, paul verlaine, wolfgang goethe, kant, romain gary
mercredi, 22 août 2012
LA METHODE VIALATTE 1/5
Pensée du jour : « Aussi les pères de famille avisés attachent-ils par une corde courte au piquet central de la tente les grand-mères et les enfançons. Une barrière de barbelés isole du monde ces radeaux de la Méduse. Un haillon vert y sèche à côté d'une loque rose. La vache vient, contemple et s'étonne, le prisonnier se souvient et passe, le promeneur regarde et fuit épouvanté. C'est ce qu'on appelle un camping de vacances ».
Alexandre Vialatte
***
Je m’adresse aujourd’hui – j’aime autant annoncer la couleur –, à ceux de mes lecteurs que je déboussole, que je décontenance, que je dépayse, que sais-je, que je dérange, déroute, voire désarçonne ou désoriente (j’en ai d’autres dans la musette, au cas où …, par exemple « agace ») par la tentation à laquelle je cède un peu trop volontiers, de me laisser, faute de rigueur intellectuelle, embarquer dans des « arabesques », comme les appelle Chateaubriand dans Mémoires d’Outre-Tombe, c'est-à-dire des « digressions » (« parabases », pour les amateurs).
La digression, parfaitement, voilà l’ennemi, paraît-il. Je me propose de traiter le sujet en tant que tel, dignement, et de le traiter d’une manière formellement idoine à la matière. « Il ne faut pas confondre la forme et le fond », proclamait pourtant, affolé, Monsieur René Bady, dans un des cours les plus mouvementés (il n'avait jamais eu autant d'auditeurs) de sa tranquille histoire de professeur d’université. Il reste l’auteur d’une thèse de doctorat qui est restée dans les mémoires : tout le monde se souvient de De Montaigne à Bérulle. La modernité lui a répliqué : « La forme doit épouser le fond ».
Le pauvre homme, qui était admirablement humble et catholique, ne s’y est pas retrouvé. Le garnement infernal que je fus se souvient des cours sur l’ode au 16ème siècle (aussi, a-t-on idée !) : le cours durait quelques minutes, avant d’être sommairement exécuté par les ballons bondissant de mains en mains. Malheureux René Bady ! Tout perclus de savoirs précieux, mais sortis de l’usage et du respect, il rangeait tristement ses notes sérieuses et quittait l’amphithéâtre, accompagné de nos aboiements féroces et déracinés.
Cette série de notes se propose rien de moins que de faire l'éloge du contournement, de la trajectoire déviée, de l'embardée poétique et du désir de musarder en route au lieu d'aller bêtement d'un point à un autre en TGV. Car ces lecteurs bienveillants, mais exigeants, me reprochent de faire comme les parents du Petit Poucet, je veux dire de vouloir les perdre dans la forêt. L'enjeu est de taille, on en conviendra.
Je réponds d’urgence à ce reproche, dans un premier temps, que les cailloux blancs ne manquent jamais chez moi pour retrouver le râtelier parental, même quand il n’y a rien à y ruminer. Je veux dire que ma flèche ne perd jamais de vue le centre de la cible, ni le terme final de sa trajectoire ondulante et sinusoïdale. Que le Nord est toujours inscrit au fronton de ma boussole capricieuse.
Dans un deuxième temps, je dirai que la tentation est une chose trop sérieuse pour ne pas appeler une réponse vigoureuse et adéquate. Il faut y réagir vivement pour en prévenir les effets néfastes. La tentation ? Quelle horreur ! Le mieux est donc d'y céder aussitôt qu’elle se présente. Et de réserver les éventuelles velléités de résistance pour des combats plus formidables et plus essentiels.
Cette solution lumineuse, simplissime et fructueuse me fut dévoilée un beau jour, en dehors des adventicités naturelles du quotidien, dans un petit livre que je recommande vivement : La Papesse Jeanne, d’Emmanuel Rhoïdès (ou Roïdis, éditions Actes-Sud). Je ne l’aurais sans doute jamais lu s’il n’avait pas été traduit en français par Alfred Jarry en 1900 et des poussières.
Revigorant, et même coruscant. Je le confesse : il prêche une morale que les normes admises, certes, désavoueraient, mais qui le fait de façon si aimable, et sur un ton si espiègle que les normes elles-mêmes se disent qu'au fond, pourquoi pas ?
Les esprits perspicaces ont déjà perçu la digression qui me tend les bras : c’est quoi, cette histoire de « Papesse Jeanne » ? Pour vous montrer que le pire n’est pas toujours sûr, sachez que, pour une fois, je ne céderai pas à la tentation. Même si vous aimeriez bien en savoir plus. Le devoir avant tout. Plus tard peut-être. En attendant, voici une photo prise à l'époque des faits relatés (et qui illustre le scandale).
Dans un troisième temps, qu’on se le dise, si la notion de « digression » (ou d’« excursus ») existe, ce n’est pas moi qui l’ai inventée. Or, il faut savoir que tout ce qui a été inventé par l’homme depuis la nuit des temps, l’homme s’en est servi, de la fourchette à la bombe atomique, en passant par le pédalo, la pince à épiler, le ticket de métro, l’assiette anglaise et le soc de charrue. Mais sait-on encore ce qu’est une « assiette anglaise » ?
J’ajoute que, si c’est à ma disposition, je serais bien bête de ne pas en profiter : après tout, la digression n’est pas faite pour les chiens. C’est vrai, ça : un chien, même mal éduqué, ne digresse jamais. La digression est hors de portée du règne animal. Le règne animal se déroule en ligne droite. Enfin je crois.
Et comme la digression est gratuite, elle est dans mes moyens. Dans le jardin où l’on cultive toutes les fleurs de rhétorique de la création, « chacune a quelque chose pour plaire, chacune a son petit mérite » (Georges Brassens, pour retrouver le titre, je vous laisse faire).
De toute façon, dit Antonin Artaud (c’était avant les électrochocs aimablement et doctrinalement administrés par le docteur Ferdière, dans son service psychiatrique de Rodez) : « Il n’y a pas d’art au Mexique, et les choses servent ». Il était en villégiature chez les Indiens Tarahumaras, dont il appréciait le plat principal, le cactus nain appelé « peyotl », chargé de forces mystérieuses. Après tout, c’est peut-être au peyotl qu’il la doit, Artaud, son « exaltation » ?
Pour la suite de la digression, merci d'attendre à demain.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alexandre vialatte, littérature, poésie, société, chroniques de la montagne, chateaubriand, mémoires d'outre-tombe, digression, parabase, méandre, montaigne, déviation, petit poucet, la papesse jeanne, emmanuel rhoïdès, alfred jarry, morale, brassens, antonin artaud, rhétorique, docteur ferdière, peyotl, cahiers de rodez, tarahumaras, drogue