jeudi, 29 novembre 2012
UNE SORTE DE MAFIA SOCIALISTE
Pensée du jour :
« C'est ainsi qu'à la suite de traités "culturels", ou commerciaux, avec la Chine, nous allons recevoir des morts. On ne peut guère offrir que ce qu'on a. Il ne faut pas attendre de Pékin du chevreton ou de la fourme à points bleus. En revanche, nous aurons des "pièces anatomiques". (...) Nous aurons donc des cadavres chinois. Malheureusement, nourris exclusivement de riz, ils ont les os extrêmement frêles. C'est une constatation que tous les médecins ont faite depuis la guerre russo-japonaise : le mangeur de riz a l'os cassant. On l'enverra en "colis fragile". Les petits cadeaux entretiennent l'amitié ».
ALEXANDRE VIALATTE
C’est vrai, je le reconnais, je l’avoue, depuis quelque temps, j’ai tendance à délaisser ici ce qui se passe autour de nous, à commencer par les feuilletons en cours en Syrie, en Israël-Palestine, ailleurs sûrement. Tiens, au fait, ça fait très longtemps qu’on n’a pas entendu parler de monsieur ROBERT MUGABE.
Peut-être qu’il ne s’y passe rien, au Zimbabwe, depuis qu’il a lancé la chasse aux blancs, enfin, la chasse aux terres cultivées par les blancs, au motif que c’était de l’accaparement hérité des colonies, et depuis que ces terres, après le départ de leurs « propriétaires » (on n’ose plus dire ça), sont tombées en friches et devenues improductives, obligeant constamment le pays à demander l’aide internationale d’urgence. Plus simplement, c’est sans doute qu’aucun organe de presse n’estime intéressant d’envoyer un journaliste à Harare.
Autrefois, les informations, ça s’appelait « les actualités ». Et c’était déjà de la propagande. Aujourd’hui que la hiérarchie des valeurs a été passée à la moulinette télévisuelle, et à la rubrique des « étranges lucarnes » (dans Le Canard enchaîné), le pire côtoie sans pudeur le meilleur, avec néanmoins une préférence marquée pour le premier des deux. Mais je ne vais pas faire mon Don Quichotte et me lancer dans une énième (et vaine) offensive contre la « machine à mouliner du vent » qu’est la télévision.
Devenue un véritable mode de vie, la télévision constitue une sorte de pilier, qui structure l’existence d’une part non négligeable de la population humaine de la planète, y compris dans les pays musulmans, où elle a été admise comme sixième pilier de l’Islam, avec Al Jazira. Je ne vais pas me faire que des amis, mais c’est vrai ça : je ne vois pas pourquoi quelques milliards de musulmans n’auraient pas droit au déluge de propagande qui s’abat sur l’humanité souffrante par le biais de ce que beaucoup de naïfs persistent à considérer (et tous les pouvoirs à présenter) comme un « merveilleux outil d’éducation et d’information ».
L’actualité aujourd’hui ? C’est cette envoyée spéciale qui passe toute une journée devant la porte d’un juge bordelais en train d’auditionner un certain NICOLAS SARKOZY et qui, n’ayant rien à dire, puisqu’il ne se passe rien, se contente d’avoir froid devant la caméra. C’est aussi La Course du rat (excellente BD de LAUZIER), où JEAN-FRANÇOIS COUILLON et FRANÇOIS FRAPPÉ veulent s’asseoir à la place du calife, en vue de devenir le Sultan (rien de moins) en 2017. Je me dis que le fromage doit avoir un goût délectable.
L’actualité aujourd’hui ? On en apprend, du joli, sur la mafia politique qui nous gouverne en lisant un excellent article sur une des plus vieilles amitiés politiques qui soude trois lascars (dans l'ordre, MANUEL VALLS, ALAIN BAUER, STEPHANE FOUKS), dont l’un est assis dans le fauteuil de ministre de l’Intérieur, dont l’autre, longtemps plus en retrait, s’est fait bombarder (par son alors récent copain NICOLAS SARKOZY, et, évidemment dirons-nous, au mépris des procédures habituelles et au grand dam des universitaires, ça vous étonne ?) professeur à une chaire de criminologie après avoir présidé aux destinées du Grand Orient de France, et dont le troisième, à la surface de notoriété médiatique encore moins vaste (coprésident de Havas quand même !), s’est dès longtemps spécialisé dans la « communication politique ».
Le premier fait parler de lui presque tous les jours dans les cercles qui le croyaient « de gauche », et qui découvrent sans cesse que plus il agit en tant que ministre, moins il l’est, « de gauche ». C’est évidemment MANUEL VALLS. Monsieur ALAIN BAUER a très tôt formé le projet de devenir Grand-Maître du Grand Orient, le top de ce qui se fait en matière de mafia franc-mac. Quant à STEPHANE FOUKS, il ferait presque pâle figure, sauf qu’en matière de com’, il s’y connaît, et l’on peut dire qu’il se sent là, tout de suite, comme un poisson dans l’eau : responsable étudiant, il savait comme personne remplir une salle. C’est peut-être un talent, après tout.
Tout de suite, ils se partagent le marché politique, comme savent le faire des « parrains » qui jugent la paix préférable pour la prospérité des affaires. Tout de suite comme des vieux routiers. Ont-ils vingt ans, quand ils se retrouvent à la cafétéria de Tolbiac ? « Moi, je rêve un jour d’être grand maître ». « Moi je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier ; j’aime la communication ». « Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République ». Vous les avez reconnus ? C’est un certain JULIEN DRAY qui témoigne, vous savez, celui qui a récemment fâché SEGOLENE ROYAL en invitant DOMINIQUE STRAUSS-KAHN à son anniversaire.
JEAN-CHRISTOPHE CAMBADELIS y va aussi de son témoignage : « Chacun des trois avait déjà un morphotype : communicant, agitateur politique et, au choix, flic ou homme de réseaux. (…) Aux Jeunesses Socialistes, ils ont chacun une tâche : Manuel, la politique et la vie publique ; Bauer, la tactique et les manœuvres d’appareil ; Stéphane la communication ». Ces messieurs sont convenus de ne pas se marcher sur les pieds.
Ces trois-là viennent de fêter leurs 150 ans (sic ! Ils sont nés en 1962, sauf FOUKS ?) en « privatisant » les deux étages du restaurant Drouant (celui du Goncourt), et en invitant une bonne centaine de personnes : « Des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières ». « On offre des livres rares, des alcools forts millésimés ». Dans le trio qui invite, la personnalité la plus « intéressante » est peut-être celle d’ALAIN BAUER.
Le site wikipédia le présente comme un « consultant en sécurité » (on n'est pas plus pudique). Né en 1962, il est socialiste à 15 ans. Trente ans plus tard, il devient conseiller de SARKOZY. Sa spécialité ? La police. Plus précisément, les relations dans la police. Devenu vice-président de Paris-I-Tolbiac (en 1982, tiens, tiens), il suscite ce commentaire admiratif : « Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans ». En 1982, il avait 20 ans. Entre parenthèses, ça en dit long sur le Parti Socialiste de FRANÇOIS MITTERRAND, et bien avant sa victoire de 1981.
Le plus « intéressant » dans cette carrière « intéressante » me semble être le fait que monsieur ALAIN BAUER illustre à merveille une notion très à la mode : le RÉSEAU. Avec ALAIN BAUER, si vous additionnez le réseau FRANC-MAÇON, le réseau JUIF, le réseau POLICIER et le réseau SOCIALISTE, vous obtenez un « carnet d’adresses » épais comme un Bottin de Paris dans les années 1950 (minimum 15 cm sur papier fin). ALAIN BAUER est à lui seul une incarnation du concept de RÉSEAU. Sa personne est un LOBBY. C'est très fort.
Cet homme est à lui seul une agence d’influence. Et je vais vous dire : les idées politiques, franchement, il n’en a rien à cirer. Et je vais vous dire mieux, il ne faut pas chercher ailleurs les "idées" (si par hasard ce sont des idées, et non de simples moyens de gouvernement) que MANUEL VALLS met en application maintenant qu’il est ministre : ALAIN BAUER, son vieil ami, enseigne à l’EOGN (officiers de gendarmerie) et à l’ENSP (cadres de la police). J’avoue que je n’ai pas lu les ouvrages de monsieur ALAIN BAUER. Honnêtement, quand ils ont paru, je faisais autre chose, j’étais en plongée sous-marine, sans doute.
Merci à ARIANE CHEMIN, pour la qualité de son article du Monde. Alors ça, oui, c'est ce que j'appelle du journalisme !
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : francs-maçons, michel rocard, parti socialiste, françois hollande, afrique, robert mugabe, zimbabwe, syrie, israël, palestine, juifs, le canard enchaîné, don quichotte, télévision, musulmans, islam, cinq piliers de l'islam, nicolas sarkozy, jean-françois copé, françois fillon, ump, crise, manuel valls, alain bauer, stéphane fouks, grand orient de france, julien dray, ségolène royal, dominique strauss-kahn, jean-christophe cambadélis, le monde, journalisme, presse, ariane chemin, police, françois mitterrand, anders bering breivik, norvège
dimanche, 11 novembre 2012
UN TOUR DANS L'ÎLE DU SOUVENIR
Pensée du jour :
"POURTRAIT" N°1
« L'homme se prouve par le chapeau mou, qui le distingue des autres primates. Mais, même prouvé par le chapeau mou, l'homme a beau être réellement homme, l'Italien l'est encore plus que lui. D'abord parce qu'il ajoute des plumes au chapeau mou, des plumes vertes qui font lyrique. Rien n'est plus beau que de le voir se marier dans cette parure ornithologique. En chantant Sole mio. On dirait l'oiseau-lyre. J'ai eu ce bonheur en Italie. C'est un tableau qu'on n'oublie pas ».
ALEXANDRE VIALATTE
Je ne peux pas laisser passer un 11 novembre sans ajouter mon petit gravier à l'édifice national commémoratif, n'est-ce pas ? J'invite d'abord le lecteur à faire un détour par les albums ci-contre, ne serait-ce que pour marquer le coup, en faisant observer que je me suis arrêté aux communes françaises dont le nom commence par la première lettre de l'alphabet, et que je n'ai inséré qu'une faible partie (139 photos) des 942 images dont je dispose. Je me suis permis d'ajouter un album des photos que j'ai prises au cours de mes pérégrinations en France et autour de Lyon.
GEORGES BRASSENS chante : « Un 22 septembre, au diable vous partîtes, Et depuis chaque année, à la date susdite, Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous, Mais nous y revoilà, et je reste de pierre, Pas une seule larme à me mettre aux paupières. Le 22 septembre, aujourd’hui, je m’en fous ». J’espère que nul Européen ne cédera à cette tentation du désamour, s’agissant du premier suicide de sa terre natale.
Car il s’agit bien de la guerre de 1914-1918, et la chanson de BRASSENS n’était qu’un prétexte pour parler à nouveau de la « Grande Guerre », de la « Der des Der », bref, de la Première Guerre Mondiale. Et cette guerre n’a jamais été Un long dimanche de fiançailles (JEAN-PIERRE JEUNET, 2004, avec AUDREY TAUTOU), non, elle fut le premier « long suicide européen ».
JE N'INVENTE RIEN : JE TIRE CE TABLEAU DE LA REVUE BT2
(n°53, novembre 1973, revue du réseau CELESTIN FREINET)
Un suicide intrépidement poursuivi en 1939-1945 (avec une tendance à l’exportation), et probablement en train de se consommer aujourd’hui. L’ironie de l’Histoire est féroce : c’est au moment où elle croit qu’elle va parachever son édification (la « construction européenne ») que l’Europe a sans doute signé son propre permis d’inhumer, et commencé à creuser son propre trou de ses propres mains.
Et c’est épouvantablement normal : cette Europe-là est un mensonge qui remonte au coït inaugural de ses premiers parents, quand ils l'ont conçue comme un piédestal pour la Grande Privatisation du bien commun (qui portait en France le nom devenu dramatiquement ringard de "Service Public"). Passons.
Pour revenir à 14-18, nous commémorons aujourd’hui la fin du premier massacre industriel de l’histoire, une énorme broyeuse des enfants mâles de grands pays. Un massacre que GEORGES BRASSENS a célébré à sa manière dans une chanson plus connue que celle ci-dessus.
Le journal Le Progrès le fait – de façon assez digne, je dois dire – dans son numéro lyonnais du 9 novembre (dans les pages locales), en citant les noms de l’initiateur et du sculpteur auxquels le quartier de Montchat doit, selon lui, de posséder le premier monument aux morts (il porte 170 noms !). Vous avez dit « premier » ? Mais premier de quoi ? En France ? A Lyon ? Aucune idée. D’ailleurs, peu importe.
PARC TÊTE D'OR : NOTRE "ÎLE DES MORTS" EST AU MILIEU DU LAC
L’important est d’y penser. Rien qu’un jour par an, ce n’est pas beaucoup. Et encore, un petit moment dans la journée. Le monument de Lyon a les dimensions d’un temple. Il fallait bien ça. Il a été élevé à partir de 1920. Il occupe l’intégralité de l’ « île du souvenir », au milieu du lac du Parc de la Tête d’or. Il est en forme de rectangle très allongé. On y accède par un tunnel qui passe sous le lac : il faut descendre des marches, remonter des marches (quand la grille n'est pas fermée, ou alors il y a la nage).
On commence par faire le tour du « temple », pour prendre conscience - on en est effaré ! - du trou que la guerre a creusé dans la population mâle de la ville : tous les prénoms et les noms ont été gravés méticuleusement, l'un derrière l'autre, sur des plaques qui ceinturent l’espace du monument proprement dit.
Pour vous faire une idée, dites-vous, en regardant la photo ci-dessous, que toutes les parties rectilignes extérieures du quadrilatère sont couvertes de noms, quasiment à hauteur d'homme. De quoi peupler une ville mieux que moyenne.
Au total, ce sont 10.600 noms qui figurent ici, et 76 plaques ont été nécessaires. Il faut penser à ces milliers de noms comme à des hommes encore debout. Je vais vous dire : ça ferait du monde aujourd'hui. Et l'histoire du "regroupement familial" ne serait qu'une mauvaise blague, absolument incompréhensible (la remarque s'adresse à ceux qui pensent qu'on peut refaire l'histoire).
MERCI MALGRE TOUT A GOGOL
Je ne sais pas quelle est la pierre qui a servi à fabriquer les plaques, en tout cas, elle est assez friable pour avoir rendu nécessaire une restauration générale qui sera achevée (théoriquement) en 2013 : la plupart étaient devenus illisibles, au point que certains venaient compléter un nom ou un prénom au feutre noir, façon comme une autre, finalement, de rendre hommage à un mort. L'opération aura coûté 800.000 euros aux contribuables lyonnais, si le devis est respecté. La mémoire, ça se paie.
Pour accéder au monument, il y a encore quelques marches à monter. L’esplanade est vaste. Le « saint des saints » (si l’on veut) du temple est situé dans la partie nord, et se compose de deux parties. Une sculpture représentant des hommes (six, je crois) portant sur leurs épaules un cercueil revêtu d’un long voile (un drapeau ?) qui semble flotter lourdement ; et puis une sorte de crypte : il faut descendre plusieurs marches pour se trouver face à un livre ouvert, protégé par des vitres. Je crois bien, sauf erreur (je ne le jure pas) que les pages portent elles aussi les noms des morts.
A l’occasion du 11 novembre 2012, j’espère que vous ne m’en voulez pas trop d’avoir proposé cette petite visite dans « l’île du souvenir ».
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, alexandre vialatte, littérature, chroniques de la montagne, georges brassens, un 22 septembre, europe, france, un long dimanche de fiançailles, jean-pierre jeunet, audrey tautou, 14-18, première mondiale, guerre 1914-1918, histoire, journaux, presse, le progrès, monuments aux morts, lyon, parc de la tête d'or, 11 novembre
vendredi, 28 septembre 2012
DU RACISME ANTI-FRANçAIS
Pensée du jour :
« Entre l'absence et la chemise,
Le temps d'une exhalaison,
Fume le corps de gourmandise
De nos appétits sans raison ».
Ainsi, monsieur JEAN-FRANÇOIS COPÉ, un clone de NICOLAS SARKOZY, drague les voix d’extrême-droite en soutenant qu’il existe un racisme anti-blanc, sur le territoire même de la République Française, une et indivisible. A entendre, les bouchons dans les oreilles, les hurlements des accusateurs, on se dit que JEAN-FRANÇOIS COPÉ est un salopard fasciste.
Je ne crois pas que JEAN-FRANÇOIS COPÉ soit un salopard fasciste. Il est juste un politicien français. Pour lui, la présidence de l’UMP n'est qu'une rampe de lancement. En direction du perchoir national : la Présidence de la République. Avec son « racisme anti-blanc », il se contente de répliquer à l’annonce surprise de FRANÇOIS FILLON de 45.000 parrainages en vue du prochain congrès de l’UMP. « Il faut lâcher le congrès », lisait-on jadis dans l’Album de la Comtesse, du Canard enchaîné (contrepèterie relativement facile).
Il faut le comprendre, COPÉ : FILLON lui a grillé la politesse, en annonçant dans les médias un nombre pharamineux de signatures et de soutiens. Cramé, COPÉ. Obsédé par la Présidence, que vouliez-vous qu’il fît ? Son raisonnement ? « Comment vais-je lui faire manger ses dents, à ce Néandertal ? » Une petite séance de « brain-storming » avec son « staff » (je cause moderne), et voilà le racisme anti-blanc qui arrive sur le devant de la scène. Vas-y à fond, coco ! C’est tout bon ! La best réplique sur l’échelle de Richter. Enfoncé, FILLON.
C’est entendu : COPÉ drague les voix du Front National, c'est-à-dire la frange droite des militants UMP. Il n’est pas fasciste pour autant. Monsieur COPÉ est un pur produit de la politique à la française : la politique considérée comme une carrière. En son temps, ALFRED JARRY avait écrit un article paru dans Le Canard sauvage, n° du 11 au 17 avril 1903, intitulé « La Passion considérée comme course de côte ». De nos jours, tout est possible, et l’horizon de l’ambitieux s’élargit au-delà des dimensions humaines, comme l’horizon russe au moment où monsieur HITLER se mit dans l’idée fixe de l’envahir.
COPÉ ? Il va juste à la pêche. C’est, comme on dit, une opération de communication. Elaborée dans un bureau de petit comité. Les penseurs de ça sont dix au maximum. FILLON dispose d’une équipe identique. Tout le monde est grassement payé, en spéculant sur l’avenir, comme MANUEL VALLS et ARNAUD MONTEBOURG l’ont fait avant l’élection de HOLLANDE. Aucune de ces personnes n’a, à proprement parler, de « ligne politique ». Exercer le pouvoir est le seul objectif.
Reste, paraît-il, le « débat ». On parle ici de faits et de réalité. Existe-t-il, aujourd’hui en France, un racisme anti-français ? Existe-t-il un racisme anti-blanc ? Eh bien, mesdames et messieurs, au risque de choquer, je dis que la réponse est OUI. Il faut, certes, relativiser : le racisme anti-français se développe dans des portions très délimitées, et même très limitées du territoire national. Il n’empêche, il existe. La haine de la France se développe dans certaines villes de France.
Maintenant, regardons un peu ce qui s’est passé dans les principaux pays arabes pendant les trente dernières années : l’Egypte de ANOUAR EL SADATE, l’Algérie de CHADLI BENJEDID, la Tunisie de ZINE EL ABIDINE BEN ALI. La Libye de KHADAFI est un cas à part : j’aurais envie d'opérer un rapprochement entre le « Guide de la Révolution » et un certain JOSIP BROZ, dit TITO (Yougoslavie). Tant que le dictateur fait régner son ordre, les populations vivent dans une unité relative. Lui disparu, l’Etat central et unificateur a tendance à se désagréger.
Mais ailleurs ? SADATE, et MOUBARAK après lui, achète la paix à coups de mosquées, réprimant les Frères Musulmans, mais en ayant soin de leur laisser gérer la misère sociale, l’entraide mutuelle, les associations de secours à la population. Si la situation diffère en Tunisie, et surtout en Algérie, elle s’en approche. Tunisie ? Mosquéisation à fond la caisse, gestion du social aux islamiques. Algérie ? Arabisation à fond la caisse pour éradiquer le souvenir même de l’infect colonisateur, gestion du social aux religieux.
Vous avez repéré les termes de l’équation ? Le clan au pouvoir (MOUBARAK et sa famille, BEN ALI et sa femme, la redoutable LEÏLA TRABELSI et toute sa parentèle, une clique de généraux puissants et BOUTEFLIKA qui leur sert de faux-nez) vit sur le tas d'or qu'il a piqué, achetant ici et là les bonnes volontés influentes et utiles ; la population, pour l’essentiel, croupit dans la misère et le chômage ; l’Islam progresse, prospère, croît et embellit sur le fumier du social, négligé par le pouvoir.
Maintenant regardez les « quartiers » français. Ôtez le clan prédateur de l’équation, reste quoi ? L’Islam d’un côté, de l’autre, la misère et le chômage. Ajoutez à l’équation la guerre israélo-palestinienne : MOHAMED MERA est une exception du fait qu’il passe à l’acte, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais le sentiment anti-français qui l’animait, la motivation qui était la sienne, pensez-vous qu’ils demeurent une exception, dans nos banlieues ? L'identification aux Palestiniens comme victimes est largement répandue. Et imaginez maintenant cette misère chômeuse, trafiquante et islamisée avec des kalachnikovs dans les mains. C’est juste une image. J’espère.
C’est sur ces entrefaites (tiens donc !) qu’on apprend, ces derniers jours, que le Qatar, qui a déjà acheté, entre beaucoup d’autres, le P.S.G., a proposé au gouvernement de créer un fonds d’investissement qui serait là pour aider des jeunes des banlieues (d’origine essentiellement maghrébine) à créer leur entreprise. Le dit gouvernement s’est empressé d’accepter, en précisant évidemment qu’il serait présent dans le financement pour contrôler. Mon oeil !
Sans même parler des prêches dans les mosquées le vendredi, est-il vrai que les responsables politiques français, nationaux et territoriaux, laissent des « associations » plus ou moins confessionnelles s’occuper des populations « issues de l’immigration » ? Oui ou non ? Une petite subvention par-ci, on ferme les yeux par-là ? Que croyez-vous qu’il arrivera, à la longue ?
Et monsieur HARLEM DESIR (avec ses congénères prêcheurs stipendiés de la diversité, de la mixité sociale, du « métissage » et de la tolérance) s’indigne (le mot est faible) qu’un politicien français « droitise » son discours et récupère des idées du Front National.
Ces idées ne sont celles du Front National que parce qu’une portion non négligeable de la population française « de souche » a l’impression, en certains lieux, de ne plus être chez elle. Car le Front National n’existe que parce qu’il a une clientèle : toute demande suscite une offre qui se propose de la satisfaire. C’est la loi du marché.
Maintenant, prenez un politicaillon – mettons qu’il s’appelle JEAN-FRANÇOIS COPÉ – qui désire progresser en direction du pouvoir et qui, pour cela, a besoin d’occuper un poste-clé au détriment de son principal rival – mettons FRANÇOIS FILLON. « Ah, FILLON me grille la politesse en proclamant le nombre de ses soutiens UMP ? Puisque c’est comme ça, je me mets « au centre du débat » (pour parler comme les « journalistes ») en claironnant sur le thème ». Car il ne s’agit que de rassembler des voix sur son nom. Pas de résoudre un problème.
Mais cela ne veut dire en aucun cas que le problème n’existe pas.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, politique, société, islam, jean-françois copé, nicolas sarkozy, ump, république, france, racisme, racisme anti-blanc, françois fillon, album de la comtesse, canard enchaîné, presse, contrpèterie, alfred jarry, la passion course de côte, hitler, man, uel valls, arnaud montebourg, françois hollande, sadate, moubarak, bouteflika, ben ali, frères musulmans, mohamed mera, kalachnikov, qatar, psg, harlem désir, front national, extrême droite
lundi, 03 septembre 2012
QUOI DE NEUF DANS LES NOUVELLES ?
Pensée du jour : « Le but inavoué de ces articles étant de flatter les puissants, je chanterai les magnats de la presse. C'est une conduite avilissante : je m'en promets mille prospérités ».
ALEXANDRE VIALATTE
DÉCÈS DU JOUR
Désolé, j’ai une très mauvaise nouvelle : Java est morte. Elle avait 67 ans. La plus vieille femelle en captivité dans un zoo européen. Je vous présente la malheureuse. C’était au parc de la Tête d’Or, au temps de sa splendeur.
AU PARC DE LA TÊTE D'OR
Elle habitait là depuis 1964. On pense que la tuberculose l’a tuée. Le centre vétérinaire de Marcy l’Etoile rendra prochainement les résultats de ses analyses. Des engins de levage ont été dépêchés sur place à cette fin. L’éléphant avait été donné par le cirque Amar (et j’en aurais, des choses à dire, sur le cirque Amar !).
*
LE TOURISME ORIENTAL ET LE SANG
Pour la Syrie, j’emprunte à un très vieux sketch de ROBERT LAMOUREUX : « Et l’année suivante, BACHAR EL ASSAD était toujours vivant ». Attendons l’année prochaine. D’ici là, le nombre des réfugiés, des morts et des blessés aura eu le temps d’exploser, comme le proclame la presse : le journaliste sociologiquement ordinaire aime à faire exploser les nombres.
Quoi, je me permets de rire ? Que voulez-vous que je fasse, avec la foule de ceux qui sont cramponnés au signal d’alarme et qui écrasent le frein ? Alors qu'ils sont aussi nombreux et forts, ceux qui enfoncent la pédale d'accélérateur ? C'est pour ça que le train de la mort continue, cahin-caha, vaille que vaille, son bonhomme de boulot.
*
ROMS EN VILLEGIATURE EN FRANCE
En France, pour les vacances, les Roms continuent à privilégier le départ sur les routes. Ces GM (Gentils Membres) d’un nouveau genre y sont incités par ceux qu’on appellerait GO au Club Méditerranée (Gentils Organisateurs), qui veillent à ce que la tradition du voyage, propre à cette population, ne se perde pas.
Une tradition d’autant plus symbolique qu’elle est inscrite dans le drapeau qu’elle s’est choisi librement en 1971.
En revanche, la science et la police se perdent en conjectures sur la composition réelle (et la fonction, sans doute religieuse) d’une mystérieuse « ESENȚǍ DE ROM » : serait-ce une sorte de teinture-mère obtenue par distillation de quelques individus de l'ethnie en vue de quelque expérience philosophale ? Un arôme destiné à la pâtisserie ?
PEU LISIBLE, MAIS JE GARANTIS L'AUTHENTICITE
Aucune hypothèse n’est écartée. Et que signifie cette date du 15 mai 1990 qui figure sur l’étiquette ? Mystère. En tout cas, le Rom est partout. Ci-dessus la photo suspecte.
Quoi ? Je ris du malheur des autres ? Et alors, la foule des grandes âmes et des bonnes consciences (de gôôôôche, comme par hasard) est si compacte que je n’aurais pas pu y introduire une feuille de papier à cigarettes (si j’avais eu du papier à cigarettes), et encore moins à m’y faire une place sans être dans la minute écrasé.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éléphant, zoo, parc de la tête d'or, lyon, java, cirque amar, bachar el assad, syrie, robert lamoureux, roms, expulsions de roms, club méditerranée, humour, humour noir, société, politique, actualité, presse, journaux
dimanche, 15 juillet 2012
DES EMPLOIS, PAR PITIE !
Résumé : si de vrais industriels investissent dans de vraies industries, ça les enrichit, parce que ce qu’ils veulent d’abord, c'est s'enrichir, mais il y a des retombées favorables au plus grand nombre, parce que ça donne du boulot. Pour une raison très simple : le travail productif produit de la richesse.
Voyons Peugeot, maintenant. Qu’est-ce qu’il fait, Monsieur Peugeot ? Il ferme l’usine d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Ses usines sont en « surcapacité ». Encore un joli euphémisme. Ça veut dire quoi, « surcapacité » ? Moi, je traduis par « inutilité ». Ben oui, quoi, une usine qui produit trop, c’est une usine qui ne vend pas assez. Ça veut dire qu’il n’y a pas assez de gens qui achètent des voitures. Cela veut dire que les voitures produites ne trouvent pas preneurs. Et donc ne servent à rien. Dès lors, pourquoi s'acharner ?
Il faut savoir que le parc automobile français est chargé (au 1er janvier 2012) à raison d’à peu près 500 voitures pour 1000 habitants. En France, au 1er janvier 2012, il y a un peu plus de 38.000.000 de véhicules immatriculés, pour 65.000.000 d’habitants. Plus d'un pour deux habitants. Faire mieux serait inquiétant pour la couche d'ozone. En Chine, le parc automobile compte environ 40 véhicules pour 1000 habitants, et 100.000.000 de voitures en circulation. Conclusion ? Il reste de la marge. Pas en France, on est bien d'accord ? En Chine.
Dans ces conditions, essayons d’imaginer ce qui va se passer en France : Peugeot va supprimer 8000 emplois. Ça fera 8000 salaires en moins. Donc moins de gens pour acheter des voitures. Appelons ça un cercle vicieux, et n’en parlons plus. Et c’est un processus. Je veux dire que c’est comme un haut fourneau ou comme un super-porte-containers : il faut du temps pour remettre en route ou pour changer de cap. Il y en a qui disent : inverser la tendance.
En ce moment, réjouissons-nous et profitons bien du fait qu’il n’y a encore que 4.000.000 de chômeurs, à peu près 10 % de la population active. Combien de temps pour rejoindre l’Espagne avec ses 20 % ? Je ne sais pas, mais c'est parti pour. J’ai parlé de processus, et celui qui est à présent en cours n’est pas difficile à identifier : c’est un processus de paupérisation. La vieille histoire des vases communicants : pendant que l’économie de la France se satisfait de se contracter de - 0,2 % (parce qu'elle craignait pire), celle de la Chine patine avec une croissance de seulement + 7 % (comme le déplorent quelques amusants journalistes, enfin, pas si amusants que ça).
« Rien ne se perd, rien ne se crée » disait, je crois bien, LAVOISIER. Pour faire bonne mesure, il ajoutait : « Tout se transforme ». Rien ne se crée : la richesse de quelqu’un est forcément prise dans la poche de quelqu’un. Et plus quelqu’un est riche, plus nombreuses sont les poches qu’il a vidées. C’est de la mécanique des fluides, pour ainsi dire.
La France va arriver à 20 % de chômeurs (et pourquoi pas davantage, après tout ?). Heureusement, Zorro est arrivé. Je veux dire que la France va être sauvée. Vous devinez par qui ? Par Monsieur Baccalauréat. Si, si ! C'est même en "Une" du Monde. Un titre comme on en trouve un par siècle, et qui prouve que Le Monde a TOUT compris du monde dans lequel il vit (cela veut dire, évidemment, RIEN COMPRIS DU TOUT).
Pensez, à la date du Samedi 14 juillet, il titre triomphalement : "OBJECTIF ATTEINT : 85 % D'UNE GENERATION AU NIVEAU DU BAC". "Objectif atteint". Cela résonne comme : " Mission accomplie, mon Général". "Objectif atteint", on en frémit de fierté nationale et d'orgueil cocardier. Ainsi, articule avec peine le lecteur ému aux larmes, la France est capable de "se fixer des objectifs". Mieux, se dit-il avec des trémolos dans la voix, la France est capable "d'atteindre des objectifs". Que demande le peuple ?
Que demande le peuple ? Il voudrait simplement savoir un peu plus précisément ce qu'ils savent, les bacheliers. Ce dont ils sont capables. Et, très accessoirement, ce qu'ils ont envie de faire. Je sais, je généralise bêtement.
Alors, trêve de plaisanterie, cette Grande Conférence Sociale ? Quoi de neuf ? RIEN. On va forcément vouloir faire comme si : comme si on voulait poser des petites rustines sur des trous plus grands qu’elles. En gros, je vais vous dire, on va réfléchir à ce qu’on va pouvoir prélever dans la poche des gens qui ont encore un travail pour venir en aide aux cohortes toujours plus nombreuses de ceux qui n’en ont pas. Cela s'appellera TVA sociale ou augmentation de la CSG, prenez-le comme vous voudrez, on en reviendra forcément toujours à ça.
Il n’y a pas besoin d’être con comme un « économiste » (j'aime assez la formule, et vous ?) pour ne pas avoir envie de se raconter des histoires. Si personne n’est assez fort pour pousser la France à se REINDUSTRIALISER, et pour que la France, à nouveau, produise elle-même des richesses, ce qu’il faudrait dire aux gens, c’est de faire très attention, et de bien regarder le trou béant dont ils sont en train de s’approcher, pour qu’ils ne se trompent pas de pied au moment où ils le mettront dedans.
Alors moi, c’est sûr, j’aimerais bien que la Grande Conférence Sociale débouche sur du concret. En l’état actuel des choses, malheureusement, je crains fort qu’il s’agisse moins de peser sur la réalité (la production industrielle de richesses) que de parler pour rassurer et pour donner à espérer. Cette conférence est une simple machine à fabriquer de l'incantation au kilomètre, comme de la saucisse.
Les participants participent et les partenaires sociaux partenarisent à qui mieux-mieux : ils font des bulles en espérant je ne sais comment que les gens croiront dur comme fer que le vent qu'ils font va devenir une mayonnaise bien prise. En attendant, ils espèrent donner à espérer aux gens qu'ils représentent, qu'ils emploient ou qu'ils administrent. Ils espèrent raconter l'histoire assez bien pour que les gens y croient.
Comment s’appelle-t-il, ce « responsable » politique qui vient de déclarer qu’il fallait d’urgence s’efforcer de rendre le territoire français séduisant pour les investisseurs étrangers ? C'est vrai ça, qu'est-ce qu'il a contre des investisseurs français ? Peut-être qu'il n'y en a pas ? Et n’est-ce pas une façon de croiser les doigts et d’espérer un miracle venu d'ailleurs ?
C’est sûr, FRANÇOIS HOLLANDE va prochainement, devant les caméras, et en présence de toutes les Françaises et de tous les Français, « guérir des écrouelles » un chômeur en fin de droits. A quand, après ceux de Saint LOUIS, le miracle de Saint FRANÇOIS ?
Et juste après, promis-juré, le Président HOLLANDE, il marche A LA FOIS sur les mains et sur les eaux.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, économie, grande conférence sociale, françois hollande, parti socialiste, jean-marc ayrault, peugeot, aulnay sous bois, chômage, travail productif, chine, délocalisation, paupérisation, lavoisier, rien ne se perd ne se crée, zorro, le monde, presse, baccalauréat, tva sociale, augmentation csg, réindustriallisation
lundi, 02 juillet 2012
DES (MAUVAISES) NOUVELLES DE LA FRANCE
J’espère que vous n’avez pas mis trop de temps à vous rendre compte que, sous HOLLANDE, ça n’a pas duré pour qu’il en aille tout autrement que sous SARKOZY, c’est-à-dire, évidemment, que tout est comme avant et que rien n’a changé.
Une seule chose a disparu du paysage, et c’est déjà un drôle de soulagement : le plaisir de sale gosse de NICOLAS SARKOZY qui consistait, patiemment, jour après jour, à dénicher une nouvelle fourmilière pour y foutre un grand coup de tatane, à seule fin de jouir en ricanant méchamment du spectacle du grouillement innombrable et affolé des insectes. La fourmilière pouvait s'appeler "carte judiciaire", "RGPP", "Hôpital public", "Ecole", "Police", peu importait. Reste à voir comment HOLLANDE va réparer tout ça.
C’est vrai que SARKOZY avait érigé en méthode de gouvernement l’ébahissement permanent des foules : « Oh non, quand même, ça, il n’osera pas ! – Ben si, qu’est-ce que vous croyez ? ». C’en était très curieux, d’ailleurs, de voir SARKOZY dans son déguisement de président, trop grand pour lui. C’était ça le plus sidérant : le voir déguisé en président, avide de voir les visages des Français sidérés, ahuris, jour après jour, de voir une fourmilière après l’autre démolie à coups de bottes par le sale gosse caractériel.
Dans le fond, SARKOZY, pendant cinq ans, a fait diversion. Il a inventé le quinquennat de la diversion : pendant qu’il s’agitait au premier plan, les bottes cloutées de ses cabinets ministériels attaquaient une nouvelle fourmilière, en prévoyant déjà leur cible suivante, et en se demandant s’ils allaient l’attaquer de la pointe ou du talon. On va pouvoir quitter des yeux l’écran et sortir de la salle pour aller se soulager la vessie. Est-ce que ce sera reposant pour autant ? Pas sûr, Arthur.
Ah si, quand même, avec la présidence HOLLANDE, ce sera plus reposant pour les journalistes. Les rédacteurs en chef ont déjà cessé d’éditorialiser à tout va au moindre battement de cil de l’époux de CARLA, que j’avais presque envie (dans mes temps morts) d’appeler « monsieur BRUNI ». Et ils ont cessé d'envoyer leurs journalistes en rafales de grappes d'escadrilles aux trousses de l'agité de la focale. C’est sûr, FRANÇOIS HOLLANDE souffre moins pathologiquement de n’être pas constamment au centre des conversations.
Mais franchement, vous croyez qu’il va faire mieux que le sidérateur professionnel qui l’a précédé ? Les finances, l’activité industrielle, le « pouvoir d’achat des Françaises-et-des-Français », vous croyez que ça va s’arranger ? Personnellement, je dis que non, et que le pire est à venir.
Pour une bonne raison (qui est très mauvaise en soi), c’est que la logique du spéculateur est une logique proprement USURAIRE. Ceux que les « journalistes » économiques (si on peut nommer cette engeance) appellent mensongèrement des « investisseurs », ne sont rien d’autre que des usuriers, de la même espèce que l’affreux Gobseck inventé (et observé) par BALZAC. Avec les dettes souveraines, ils ont trouvé un prodigieux gisement à se faire du gras.
Je signale à ceux qui ne se tiendraient pas au courant que le taux maximum possible (défini par l'Etat, au-delà c'est de l'usure), pratiqué par les banques, en France, pour un emprunt de 1524 euros (c’est précis), est de 20,65 %, soit 1,72 % par mois. Et que ça passe à 19,5 %, jusqu’à 3000 €, pour les crédits renouvelables (vous savez, les "revolvings"). Donc ça reste juteux (pour qui ?). Le Figaro.fr du 9 mai 2012 indique que la Grèce pourrait emprunter « sur les marchés » au joli taux (à dix ans) de 22 %. CQFD.
Les prétendus « investisseurs » des « journalistes » sont bel et bien des USURIERS à qui toutes les autorités politiques du monde ont décidé de laisser impunément la bride sur le cou. Et qu’on se le dise, depuis que l’Etat français n’a plus le droit d’emprunter à 0 % auprès de sa banque centrale, depuis la scandaleuse loi de GISCARD et POMPIDOU (1973), l’Etat français a été obligé de se tourner vers les USURIERS pour financer les salaires et les retraites des fonctionnaires, mais aussi les cadeaux fiscaux faits à droite et à gauche.
Sans que ça l'empêche de brader les bijoux de famille de l'Etat lui-même (patrimoine immobilier, autoroutes, privatisation des grands services publics, mis au rencart au nom de la très européenne "concurrence libre et non faussée", etc.).
CE CROCHU-LÀ EST PEINT PAR QUENTIN METSYS
Je note que ni MITTERRAND ni JOSPIN n’ont touché à cette loi scélérate. Gauche et droite sont un seul et même bateau. Cette loi a passé autour du cou de tous les dirigeants politiques, quelles que fussent leurs couleurs et leurs paroles, un nœud coulant, dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’il est passé autour du cou de tous les contribuables.
Tout ça pour dire que, avec HOLLANDE ou SARKOZY à la barre, c’est kif-kif bourricot et du pareil au même. Et qu’ils obéissent au doigt et à l’œil, sous peine d’étranglement, à la sacro-sainte « loi du marché », qu’on peut tout bonnement appeler la LOI DE LA JUNGLE. L’un comme l’autre, ils sont au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, en attendant les verdicts éminemment « rationnels » (!!!!!) de Wall Street et des entreprises qui gagnent leur vie en vendant des opinions (on les appelle couramment des « agences de notation »).
Non, je ne suis pas optimiste. « Tu vas pas mourir de rire, Et c’est pas rien de le dire » (Mickey 3 D).
Voilà ce que je dis, moi.
10:40 Publié dans DANS LES JOURNAUX, UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, europe, hollande, parti socialiste, sarkozy, président, ump, finances publiques, financiers, agences de notation, banques, banquiers, usuriers, taux d'usure, usuraire, le figaro, grèce, giscard, pompidou, mitterrand, jospin, loi de la jungle, wall street, standard and poor's, moody's, fitch, économie, économistes, journalisme, presse, les échos, financial times
lundi, 28 mai 2012
SAUVEZ LE SOLDAT DOSIERE
Il ne fait pas bon être un ami des « socialistes » en période électorale, surtout si vous avez pris au pied de la lettre le mot d’ordre lancé par FRANÇOIS HOLLANDE de la « République Exemplaire », et que vous vous êtes efforcé de le mettre en pratique avec ténacité, en traquant par exemple l’argent public englouti dans l’institution présidentielle.
Monsieur RENÉ DOSIÈRE est un député « apparenté socialiste ». A priori, pas de quoi en faire un fromage. En général, je n’ai guère d’estime pour la faune politique, la grenouille parlementaire, la tortue sénatoriale et autres bestioles peu appétissantes. Mais il se trouve que certains individus trouvent grâce à mes yeux. Monsieur ETIENNE PINTE, élu sous l’étiquette UMP, est de ceux-là. En compagnie, donc, de Monsieur RENÉ DOSIÈRE.
C’est vrai que la logique partisane, au Parlement, oblige l’élu du peuple, la plupart du temps, à voter, comme un mouton, pour la couleur sous laquelle il s’est fait élire. Et quand un individu se fait repérer dans ce troupeau d’ovins, en général, son horizon politique se borne à la fin de son propre mandat, car il y a bien des chances que ses « amis » ne lui pardonnent pas les infidélités partisanes qu’il aura pu commettre à l’occasion de certains votes.
RENÉ DOSIÈRE est donc parti à la recherche de tout ce qui concernait le financement de l’Elysée. Il en a tiré un ouvrage instructif : L’Argent caché de l’Elysée. Il y raconte l’incroyable et presque indémêlable écheveau qui a été tissé de main de maître autour de tout ce qui touche aux finances de la présidence française, et les incroyables obstacles qu’il a trouvés sur son chemin avant de faire un peu de lumière sur cette question tabou.
Entre autres trouvailles qu’il a faites dans ce labyrinthe, il a montré que les sommes dépensées par et pour l’Elysée sous la présidence de JACQUES CHIRAC avaient augmenté, au cours des douze années de ses mandats (1995-2006), de 798 %. Parfaitement : sept cent quatre-vingt-dix-huit pour cent, ce qui autorise l’auteur wikipedia à parler de « forte progression ». L’euphémisme confine ici au mensonge. Ah, vraiment, la peste soit du "modérateur" de wikipedia.
798 % !
(en douze ans)
Histoire de ne pas dire 800 %. Un chiffre, donc, si je compte bien, multiplié par huit. Pour un peu, je regretterais presque de ne pas avoir voté pour JEAN-MARIE LE PEN en 2002. Les manifestants anti LE PEN de 2002 n’avaient-ils pas quelque raison de traiter CHIRAC d’escroc ? Comment ne pas comprendre que certains entonnent le refrain du « tous pourris » ?
Les « socialistes » sont pour une « République Exemplaire », mais faut pas pousser, quand même. Il y a des limites à l’intégrité, quand même. C’est sans doute la raison pour laquelle RENÉ DOSIÈRE s’est vu, pour les prochaines législatives, retirer l’investiture du Parti « Socialiste » dans la première circonscription de l’Aisne. Je précise que je ne connais pas ce monsieur, et ne suis pas en mesure d'évaluer le taux d'intégrité personnelle qu'il serait en droit de se voir accorder.
Sans remonter au déluge (l’affaire Urba), c’est sans doute en vertu de la R. I. (« République Irréprochable ») qu’a pu éclater l’affaire DOMINIQUE STRAUSS-KAHN. C’est sans doute en vertu de la vertu (républicaine, cela va sans dire) qu’a pu éclater l’affaire des frères JEAN-NOËL et ALEXANDRE GUERINI. Y a-t-il eu ou non une affaire (corruption) KUCHEIDA dans la fédération socialiste du Pas-de-Calais (au sujet de cette affaire KUCHEIDA, on lira avec profit la chronique de DANIEL SCHNEIDERMANN dans Libération daté du 28 mai) ?
Remarquez que NICOLAS SARKOZY a mis aussi de la poussière sous le tapis : à propos des conditions d’attribution d’un permis de construire à un promoteur pour un immeuble à l’île de la Jatte à Neuilly, quand il en était maire, et sur la curieuse moins-value dont il a bénéficié pour l’achat d’un appartement dans le dit immeuble (doublée d’une belle plus-value à la revente), l’enquête préliminaire a été fort opportunément interrompue, malgré les investigations embarrassantes du Canard enchaîné.
Moralité : il ne fait pas bon, pour la « vertu républicaine », de voisiner de trop près avec le pouvoir. En attendant, malgré mon abstentionnisme militant, j’en suis arrivé à souhaiter que Monsieur RENÉ DOSIÈRE soit réélu, malgré le Parti « Socialiste ».
Voilà ce que je dis, moi.
P. S. (je vous assure que ce PS n'a rien à voir avec le Parti "Socialiste") dernière minute : je n'achète jamais Marianne. Le dernier numéro paru offre pourtant un article croquignolet sur l'usage et l'abusage que les députés font de leur IRFM (indemnité représentative de frais de mandat). Quelqu'un a déniché (sûrement grâce à un gros jaloux) les relevés bancaires d'un député magnanimement laissé anonyme.
Résultat : escapades en plein mois d'août en Espagne, à l'île de Saint-Barth, au parc Disney, etc. Tout ça, c'est moi qui lui paie, alors que j'ai pas vraiment envie. Et ça, c'est de la petite turpitude courante, quotidienne, banale, entrée dans les moeurs. Tous partis confondus. TOUS PARTIS CONFONDUS, qu'on se le dise.
Voilà ce que je dis, moi.
PPS (post-post-scriptum, je dis ça pour rassurer) : on trouve en p. 14 du même numéro de Marianne le propos suivant : "Pourtant s'il fallait élargir la règle appliquée à AUDREY PULVAR [compagne d'ARNAUD MONTEBOURG] à tous les journalistes entretenant des relations de très grande proximité, voire de connivence affichée, avec les politiques (il n'y a pas besoin de partager leur couche pour ça), les rédactions des grands journaux seraient dévastées". C'est signé F. D. Mais c'est en tout petit, en bas de la page 14, alors que ça devrait être en gros et gras, en UNE. Vous êtes rassurés, sur la racaille journalistique ?
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, argent, république, rené dosière, françois hollande, parti socialiste, corruption, jacques chirac, nicolas sarkozy, jean-marie le pen, jean-noël guérini, kucheida, dominique strauss-kahn, canard enchaîné, élysée, l'argent caché de l'élysée, l'argent de l'état, journalistes, presse, marianne, audrey pulvar, arnaud montebourg
jeudi, 24 mai 2012
LA GUERRE DES DESSINS
Cela fait une éternité que le journal Le Monde s’est converti à la publicité, à la photographie et au dessin de presse. Une éternité qu’il s’est mis à publier les cours de la bourse. Une éternité qu’il a cédé à la pipolisation, imitant en cela la dernière page de Libération, en publiant des portraits curieusement neutres et alléchants de personnalités plus ou moins fêtées dans les médias.
Une éternité que Le Monde s’est adapté à la modernité, je veux dire à la « nécessité » d’aérer de toutes les manières possibles des contenus d’une sévère austérité, d’une densité fatigante, et pour tout dire capables de flanquer des indigestions carabinées. Une éternité qu’il propose pour remédier à ces défauts des articles allégés de toute matière grasse.
Bref : le « journal de référence » a suivi le cours des choses pour s’adapter à un public de « jeunes cadres dynamiques », d’une allègre modernité, et qui, pour cette raison, consacrent trop de temps à leur jogging, à leur(s) maîtresse(s), à leur ordinateurs pour en perdre à vouloir s’informer en allant trop au fond des choses. On ne sait jamais : peut-être que ça colle aux doigts.
De son côté, le journal Libération n’est pas resté inactif, et a su accompagner souplement l’évolution des mœurs. Cela fait en effet une éternité que, sous la houlette inspirée, quoiqu’énergique, de SERGE JULY (le journaliste devenu patron qui, à ce titre, fut considéré comme acheté, avant d’être « à jeter »), il a abandonné la Révolution à son triste sort.
Une éternité qu’il a délaissé la futilité de ses célèbres « petites annonces » pour s’intéresser à son tour aux personnes dignes d’intérêt, c’est-à-dire celles qui portent l’étiquette « vu à la télé ». Une éternité qu’il a jeté dehors l’extraordinaire, génial et décoiffant supplément Un regard moderne où le collectif Bazooka portait le visuel à ébullition. Adieu CHRISTIAN CHAPIRON (Kiki Picasso), JEAN-LOUIS DUPRÉ (Loulou Picasso) et OLIVIA CLAVEL (Electric Clito).
ET ÇA REMONTE A 1978 !
Je ne sais pas si c’est le mot « ébullition » qui s’impose, parce que je pourrais aussi bien parler d’explosion, de dynamitage, mais on me reprocherait l’outrance. Au sujet de Bazooka, il ne saurait y avoir d’outrance, puisqu’aucune ne serait en mesure d’égaler la leur, à l’époque.
Si je peux donner mon avis, je pense que Bazooka, en son temps, a fait basculer l’univers graphique dans l’infini émiettement de la marchandise, du fait du triomphe de la consommation comme mode de vie. Pour ce qui est du graphique, je dirai que personne mieux que Bazooka Production n’a compris (ou reflété, ce serait peut-être plus juste) le sens de l’époque qui s’ouvrait (avec à la clé récupération des détournements situationnistes).
Bref, ça fait une éternité que Libération s’est converti à la social-démocratie « responsable », que la social-démocratie « responsable » s’est convertie à l’économie de marché, et que l’économie de marché s’est convertie à l’intégrisme libéral et à la lutte de tous contre tous (THOMAS HOBBES, Léviathan). Rassurons-nous : la destruction du monde par l’économie est en cours.
Tout ça pour en venir à quoi, vous demandez-vous peut-être ? A ceci : en dehors du fait que la presse française n’a cessé de décliner et de perdre des forces et du caractère, les deux journaux cités ci-dessus cultivent une tradition : le dessin de presse. Et c’est là que leurs chemins se séparent. Au Monde, le dessinateur s’appelle PLANTU (son vrai nom est JEAN PLANTUREUX, si, si, je vous assure). A Libération, il s’appelle WILLEM (BERNARD WILLEM HOLTROP).
DESSINS PARUS LE 21 MAI
La différence entre les dessinateurs reflète exactement la différence entre les journaux. Pendant que PLANTU adopte la couleur conformiste de la feuille qui le rémunère, et se prend pour un nouveau DAUMIER (y compris pour la sculpture) et pour le porte-drapeau internationaliste de la liberté de la presse (« cartooning for peace », créé en 2006) et de l’humanisme journalistique, avec bonnes intentions et certificat de belle âme, le rigolard WILLEM, plus individu, donc infiniment préférable, promène son regard et son ricanement vaguement désenchanté dans toutes sortes d’endroits plus ou moins mal famés, couchant sur le papier les vachardises plus ou moins prononcées de son ironie plus ou moins féroce.
Une autre différence entre les deux dessinateurs est que, dans Le Monde, il est publié en « une », alors que dans Libération, il faut le chercher en pages intérieures. Mais la grande différence est dans la teneur elle-même des dessins. PLANTU est effroyablement gentil. Bon sang, que ses dessins sont sages. C’est énervant à force d’être sympa. Je me demande si cette gentillesse est propre à l’individu, ou si c’est la « ligne » du journal qui commande.
Sans doute un peu les deux, mon général : Le Monde n’aurait jamais demandé, par exemple, à CABU un dessin de « une ». CABU, c’est tout juste bon pour un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi ou pour Charlie Hebdo. CABU est trop méchant pour travailler au Monde. Regardez comme il arrange SARKOZY (et BERNADETTE CHIRAC au passage).
COMME DIT LINO VENTURA : C'EST DU BRUTAL !
(et très bien vu, je trouve)
Cette gentillesse de PLANTU fait en général son dessin lisse et mou : il manque des piquants, bon sang de bonsoir ! Et puis, cette petite souris qu’il ajoute à tous ses dessins, est-ce qu’il ne l’a pas tout simplement piquée à GOTLIB ? Bon, c’est vrai, chez GOTLIB, ce n’est pas une souris, mais une coccinelle, mais elle a une véritable existence, elle devient un vrai personnage, qui vit des aventures. La souris de PLANTU ne sert à rien. Clin d’œil, si vous voulez, mais sans signification.
Tiens, regardez un peu ce que PLANTU et WILLEM dessinent le 7 mai, lendemain du 6 (vous vous rappelez ? Ah bon, moi, j’ai déjà oublié). Si vous voulez mon avis, PLANTU joue les « chambres d’écho » pour les événements, alors que WILLEM est davantage dans le commentaire politique. Le dessin de WILLEM est en actif ce que celui de PLANTU est en passif.
Voilà ce que je dis, moi.
P. S. : j'aime beaucoup aussi ce portrait de NICOLAS SARKOZY :
BEAU PORTRAIT CUBISTE, ET TRES RESSEMBLANT
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, journaux, dessins de presse, le monde, libération, caricature, serge july, un regard moderne, bazooka production, journaliste, kiki picasso, thomas hobbes, léviathan, plantu, jean plantureux, willem, daumier, cartooning for peace, dessinateurs, cabu, charlie hebdo, sarkozy, gotlib, coccinelle, souris, bernadette chirac
mercredi, 04 avril 2012
UN ALGERIEN JUGE LES ISLAMISTES
Je viens de lire Le Village de l’Allemand, de BOUALEM SANSAL. Pourquoi, me dira-t-on ? Eh bien l’occasion s’est présentée lors d’un précédent article au sujet de l’Islam. On trouve sur Internet un certain nombre de vidéos. J’ai visionné à tout hasard une interview de l’auteur, à propos de cet ouvrage, paru en 2008.
Le journaliste lui demandait s’il n’exagérait pas en faisant dans son livre un parallèle strict entre les islamistes algérien des GIA et les nazis des camps de la mort. L’auteur répond par la négative : il voit dans le projet des musulmans les plus radicaux (les « djihadistes ») se profiler une vision totalitaire de la société.
<object width="480" height="360"><param name="movie" value="https://www.youtube.com/v/uqKLHNNpsGc?version=3&h... name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="https://www.youtube.com/v/uqKLHNNpsGc?version=3&h..." type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="360" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></embed></object>
J’ai voulu en avoir le cœur net, en lisant le bouquin. Intuitivement, j’ai tendance à lui donner raison (voir le prêche plein de bonnes intentions totalement inopérantes (« nous devons nous maintenir vigilants ») d’ABDELWAHAB MEDDEB dans Libération du 2 avril, où il prononce lui-même le mot de « totalitaire », sans être forcé).
Ceci n’est pas exactement une note de lecture, et pour une raison simple : sur le plan romanesque, le livre est assez raté, alors que, par son sujet, il pose une question grave.
Comme bien souvent, quand un romancier se lance dans un livre « à thèse », le résultat est littérairement décevant, quand il n’est pas carrément nul. L’art fait toujours (ou presque) mauvais ménage avec la démonstration. Et aussi avec le militantisme. Car Le Village de l’Allemand (2008, disponible en Folio) est un roman « engagé ».
L’auteur s’insurge en effet, très fortement, contre l’infiltration de « guerriers » de l’Islam dans les banlieues françaises, depuis un certain (?) nombre d’années. On ne peut pas lui donner complètement tort. MARINE LE PEN a évidemment tort de souffler sur les braises des antagonismes, mais il y a de la vérité quand elle parle de « fascisme vert ».
Oui, il y a des « fascistes verts » en France. Que leur nombre (très faible) fasse « courir un risque à la République », c’est un fantasme d’une autre paire de manches, dont je me garderai de franchir le pas (comme dirait le Maire de Champignac). Mais on ne peut nier qu’il y a en France, aujourd’hui, des fanatiques.
Leur objectif est d’étendre leur emprise à visée totalitaire sur des parties de la population, disons pour aller vite, « d’origine maghrébine ». Ils se considèrent comme des soldats en guerre contre la civilisation européenne. J’en reparlerai prochainement.
Alors le bouquin de BOUALEM SANSAL, maintenant. Rachel et Malrich sont deux frères, nés de mère algérienne et de père allemand. Aïcha Majdali, du village d’Aïn Deb, a épousé Hans Schiller. Rachel est la contraction de Rachid et d’Helmut ; Malrich, celle de Malek et Ulrich. La vraisemblance de tout ça est relative, mais enfin bon.
Le père pourrait s’appeler le père-iple, tant sa trajectoire est compliquée, avant de débarquer dans ce tout petit patelin. Il fut officier SS, en poste dans différents camps de la mort. A la Libération, il suit une filière compliquée d’exfiltration des anciens nazis, qui passe par la Turquie, l’Egypte, et qui l’amène en Algérie, où il rendra quelques « services », avant d’être remercié et de prendre une retraite bien méritée, sous le nom de Hassan Hans, dit Si Mourad. Bon, pourquoi pas, après tout ?
L’action du bouquin se passe pendant la sale guerre que se livrent le gouvernement algérien et les islamistes du GIA (60.000 à 150.000 morts selon les sources). C’est dans cet affrontement que le couple arabo-allemand est massacré, dans une tuerie collective nocturne. Rachel fait le voyage, et tombe sur les papiers laissés par son père.
Voilà ce que je dis, moi.
J’ai essayé de faire court, mais ça finit demain.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE, DANS LES JOURNAUX, LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boualem sansal, algérie, islam, islamisme, musulman, extrémiste, djihad, salafiste, salafisme, le village de l'allemand, gia, guerre civile, religion, fanatisme, abdelwahab meddeb, libération, presse, journaux, totalitaire, totalitarisme, nazi, nazisme, marine le pen, politique, société, mohamed mehra
lundi, 20 février 2012
CARLA BRUNI NE FAIT PAS DE POLITIQUE
C’est entendu, une femme de candidat ne fait pas de politique. C’est sûr. On le croit volontiers. La preuve, c’est qu’on la voit en une d’un certain nombre de « news magazines ». Je ne suis pas sûr que TV magazine en soit un. En tout cas, CARLA BRUNI y a droit à quatre pages, dont une et demie d’une grande photo avec elle regardant la télé, une autre assise derrière un poste cathodique sur lequel elle s’appuie, et une feuilletant TV magazine. Sur toutes les photos, elle est très habillée, et décontractée. Que cela paraisse le jour même du premier grand meeting de campagne de monsieur BRUNI, c’est forcément un hasard, n’est-ce pas ?
MAIS ÇA, C'ETAIT AVANT
(notez la cicatrice)
L’agence de com a donc fait son boulot : CARLA BRUNI est parfaite dans le rôle, qu’elle joue avec un sens très élevé de l’engagement personnel – le rôle de la pétasse de moins de cinquante ans, « téléspectatrice attentive » de surcroît. « Oui, j’ai souvent regardé Plus belle la vie avec ma fille dans les bras ces derniers temps. (Rires.) » On est content de l’apprendre.
Je vous révèle les émissions qu’elle aime et a aimé regarder : L’amour est dans le pré, Nouvelle star, Star Academy, et d’autres encore. Non, tout ça me tombe déjà des mains, et j’ai assez vu le minois. Laissons-la bêtifier. En fait, je voulais vous parler de cette personne pour une seule raison, un propos qu’elle tient dans cette interview de TV Magazine. Sachez quand même qu’elle rêve de participer à Rendez-vous en terre inconnue, qu’elle l’a dit à son mari, « qui a levé les sourcils en signe d’étonnement ». Avouez qu’il fallait que ce fût dit.
A la question de N. VOLLAIRE : « Avez-vous un projet précis en tête ? », elle répond cette chose concernée, sublime et généreuse : « Oui, il s’agit d’une série de programmes courts, qui traite de la prévention contre l’illettrisme chez les tout-petits ». Pour ceux qui ne se taperaient pas déjà le derrière par terre, la formule à relever est « l’illettrisme chez les tout-petits ». En matière d’oxymore, c’est une vraie innovation.
GRAND LECTEUR, ET DEJA ILLETTRÉ
Je ne sais pas qui lui a déniché la trouvaille, mais n’est-elle pas d’une saveur exceptionnelle ? Je ne sais pas ce qu’est un « tout-petit » pour CARLA BRUNI, je dirai simplement qu’elle en a une vue éminemment extensive. Il me semblait que les enfants apprennent à lire autour de 5 ou 6 ans, qu’ils ont quelques années d’école ensuite, et que l’illettrisme concerne ceux qui, sortis de l’école, ont perdu la lecture faute d’un enracinement par la pratique. Sont-ils encore des « tout-petits » ?
Bref, CARLA BRUNI (c’est-à-dire la personne qui a rédigé les réponses) a perdu une excellente occasion de se taire.
Voilà ce que je dis, moi.
18:30 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carla bruni, nicolas sarkozy, presse, journaux, tv magazine, illettrisme, propagande, campagne électorale, élection présidentielle
mardi, 06 décembre 2011
LA JOURNALISTE FARCIE (fin)
Résumé : on est gouvernés, informés et employés par des mafias. Very bad trip, brother !
Une illustration et une variante de cette connivence viennent d’être offertes par le magazine « M » du journal Le Monde, sous la plume de Raphaëlle Bacqué et Judith Perrignon. Il s’agit, là encore, de faits connus. Pas de révélations à attendre. Rien que de la confirmation, du déjà-vu.
Il s’agit des atomes très crochus qui se sont trouvés entre un certain nombre de femmes journalistes et un certain nombre d’hommes politiques, et dont les diplodocus sont, d’une part, Christine Ockrent avec Bernard Kouchner, et d’autre part, Anne Sinclair avec Dominique Strauss-Kahn.
Béatrice Schönberg & Jean-Louis Borloo en montrent un exemplaire plus récent, quoique déjà défraîchi. Audrey Pulvar & Arnaud Montebourg, j’avoue que je n’étais pas au courant. Ils sont très bien quand même, et je les félicite. Citons encore les noms d’Alain Juppé (Isabelle Legrand-Bodin, journaliste à La Croix), François Hollande (Valérie Trierweiler) et Michel Rocard (le nom de l'épouse journaliste n'est pas cité, et on s'en tape).
Raphaëlle Bacqué mentionne cette remarque de Philippe Val, vous savez, cet homme d’affaires, cet œuf couvé par Charlie Hebdo, éclos à France Inter, quand il s’adresse à Audrey Pulvar : « Tu aurais dû cacher ta relation… ». C’est merveilleux. Je n’en demandais pas tant : « Tu aurais dû cacher ta relation … », avoue ce grand moraliste. Oui : on peut faire tout ce qu’on veut, aussi longtemps que ça ne se sait pas. Secret et solidarité. C’est la règle de la « famille » (Cosa Nostra), rhabillée en « règle professionnelle ».
Ce qui est drôle aussi, dans le double article dont je parle, c’est le nombre des noms qui ne sont pas dits. Raphaëlle Bacqué parlant seulement d’Audrey Pulvar, c’est dans l’article de Judith Perrignon qu’on a envie de dire : « Des noms ! Des noms ! ».
Il faut dire qu’elle fait un peu d’histoire. Dans les années 1960, Jean-Jacques Servan-Schreiber possédait L’Express. François Giroud en dirigeait le service politique. Ils embauchèrent Michèle Cotta, Irène Allier et Catherine Nay. C’était stratégique. Et ça a marché.
Surnommées les « Amazones », elles allaient, selon JJSS, « mettre de la chair derrière les idées » et « Vous êtes un bataillon de charme, vous allez les faire parler ». Ça devient transparent, non ? Donc, Catherine Nay devint la maîtresse d’Albin Chalandon. Le missile avait atteint la cible. Car ces femmes étaient bien des missiles.
Judith Perrignon évoque ensuite l’arrivée « d’autres générations de jeunes femmes » dans la profession journalistique. Une très jolie phrase : « On leur confiait toujours les couloirs plutôt que les éditos ». Je dirai que « faire le couloir » est, encore de nos jours, plus honorable que « faire le trottoir », même si c’est pour y pratiquer le même métier.
Je cite : « L’histoire de cette voix reconnaissable entre toutes qui s’inventait un nom pour appeler sa maîtresse dans la salle de rédaction – à chaque fois faussement sérieux, celui qui décrochait demandait : "De la part de qui ? " ». Des noms ! Et : « L’anecdote de ce responsable communiste racontant au téléphone le détail d’un bureau politique à une journaliste, par ailleurs allongée à côté d’un ténor socialiste agrippé à l’écouteur (…) ». Des noms ! Des noms ! Des noms !
Et Françoise Giroud qui, « avec le temps, prenait l’air d’une mère maquerelle ». Ce n’est pas moi qui écris cette saloperie, je vous jure, c’est page 53. Autrement dit, je n’invente rien : une jolie nénette futée, bien balancée, embauchée comme journaliste dans un service politique, envoyée pour interviewer un homme politique, est invitée à employer tous les moyens pour revenir avec de la belle information, bref : de la confidence. Et si la nana n’a pas froid aux yeux et à la culotte, l’affaire est dans le sac.
Des missiles, je vous dis. C’est l’empire soviétique sous Brejnev. En plus soft, je veux bien. Mais ça couche quand même, ça baise et ça fornique. Moi ce genre de galipettes n’est pas pour m’effaroucher. Je dis comme Boby Lapointe : « Ça ne me mettait pas à l’aise, De la savoir Antibaise, Moi qui serait plutôt pour, Quelle avanie ! ». Ce qui me gêne aux entournures, c’est le mélange des genres.
Une femme et un homme qui se plaisent, pas de problème, ça finit au plumard, et je trouve ça très bien. « Ils furent heureux et eurent de nombreux orgasmes », comme on dit dans les « contes de fesses ». Mais le tableau de Michèle Cotta envoyée dans les pattes de Chalandon pour s’envoyer Chalandon, c’est autre chose. Ce genre de missile télécommandé, ça porte un nom bien clair et bien net : pute. Pour faire marcher les ventes de L’Express. A l’époque. Aujourd’hui, le « modus operandi » semble, en France, s’être généralisé. Et celui qui envoie la nana en mission est un maquereau.
Quand Judith Perrignon déplore que la réciproque ne soit pas vraie, là, je commence à me marrer franchement. Bon, elle reconnaît qu’il y a moins de femmes politiques que d’hommes. J’ajouterai que la profession journalistique s’est féminisée beaucoup plus vite. C’est vrai qu’il y a donc un grand déséquilibre entre l’offre et la demande. Mais qu’attend le marché pour s’auto-réguler ? Que fait Sarkozy ?
Mais s’il y a moins d’hommes journalistes qui succombent aux charmes des femmes politiques, est-ce vraiment, comme elle le soutient, parce que : « La politique reste le reflet d’une société patriarcale » ? Hé, ma belle, où tu l’as vue, la société patriarcale ? Ça fait longtemps que ses lambeaux s’en sont allés au fil de l’eau.
Elle ajoute quelque chose d’assez juste, je pense, sur le narcissisme tyrannique qui règne sur les mondes politiques et médiatiques. Un narcissisme réciproque, selon toute vraisemblance. Qui s'auto-alimente, et qui forme un terreau favorable à tout ce que les féministes américaines vomissent sous le nom de "séduction".
Moi, je crois que si les hommes journalistes vont, tout comme les femmes journalistes, de préférence vers les hommes politiques, c’est d’une part que ceux-ci sont les plus nombreux, d’autre part que le journaliste politique, mâle ou femelle, va par nature vers le pouvoir. Et j’en conclus que, si le journaliste mâle ne couche pas avec l’homme politique, c’est qu'ils sont tous deux, tout simplement, hétérosexuels.
Cela ne change rien au fait que, homme ou femme, quand il s’agit de politique et de pouvoir, le journaliste est tenté par la prostitution, quand il n’y est pas incité, comme on l’a vu. Le problème du journaliste politique, dans son monde professionnel tel qu’il est organisé et structuré en France, il est là : « Que suis-je prêt à faire ? Jusqu’où suis-je capable d'aller pour rapporter de l’information exclusive ? Quelle part de ma dignité et de ma liberté personnelles suis-je prêt à abandonner pour cela ? ».
Dans la façon dont les professions médiatiques fonctionnent aujourd’hui en France, je suis obligé de penser qu’elles comportent a priori une part de prostitution disponible. Combien de héros et d'héroïnes résistent à la tentation ? Ben oui, c’est que chacun a une carrière à faire. Toutes les jolies journalistes ne s'appellent pas Tristane Banon.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le monde, presse, journaux, journalistes, raphaëlle bacqué, judith perrignon, christine ockrent, bernard kouchner, anne sinclair, dominique strauss-kahn, jean-loui borloo, arnaud montebourg, audrey pulvar, alain juppé, françois hollande, valérie trierxeiler, béatrice schönberg, philippe val, françoise giroud, michèle cotta, catherine nay, amazones, boby lapointe, sarkozy, tristane banon
lundi, 05 décembre 2011
LA JOURNALISTE FARCIE, C'EST DELICIEUX
C’est dit : aujourd’hui, je me farcis une journaliste.
La recette ? Prenez une journaliste de niveau CSP+ (moyen supérieur dans la hiérarchie). Pas besoin de l’ouvrir : on garde tout, la peau, les seins, les fesses, les cuisses, le sexe, enfin tout ce qui peut servir, les yeux à la rigueur, pour compléter tout ce qui fait le « sex appeal », comme on ne dit plus. Mettez-la en présence. En présence de qui, blogueur étourdi ?
Mais en présence de qui vous voudrez, pourvu que ce soit dans le « panel » que nous vous présentons. Un « panel » d’hommes politiques judicieusement choisis, pour être précis. Vous introduisez l’homme politique dans la journaliste, et le tour est joué. Même pas la peine de passer au four : c’est déjà cuit. Servez. C’est toujours chaud. Chaud bouillant, même.
Je me suis déjà payé la profession journalistique, dans ce blog. Je n’ai pas dit trop de mal des personnes (sauf d’ALAIN DUHAMEL, il ne faut pas demander l’impossible). J’ai dit pis que pendre de cette profession journalistique structurée comme une mafia et, tiens, c’est bizarre, exactement comme le sont nos personnels politiques des hautes couches de l’atmosphère.
C’est bizarre, il y avait dans un journal récent un article sur les éditorialistes cumulards, qui courent de presse écrite en plateaux de télévision, et de télé en radio. « Or c’est un usage bien établi », c’est GEORGES BRASSENS qui le dit (« L’Hécatombe »), la politique française se fait sur la base du cumul des mandats. Drôle d’homothétie, vous ne trouvez pas ? C’est peut-être pour ça que l’homme politique est aisément empilable sur la journaliste politique.
Cumulards de mandats en politique et éditorialistes multicartes dans les médias : j’ajoute les renvois d’ascenseurs couramment pratiqués dans les conseils d’administration des grandes entreprises, qui font que monsieur untel touche quatre ou cinq « jetons de présence » en espèces sonnantes non négligeables, tout ça pour ne pas se donner la peine de siéger aux assemblées des sociétés auxquelles il a été convié par un « ami ».
Ainsi, moi qui ne suis pas dans le secret des dieux, loin de là, mais qui lis correctement la presse, je me dis que dans les couches supérieures de ces trois secteurs, règne une logique de mafia. Les « familles » se partagent le gâteau. « Je lui ai dit, à ma femme : à partir d’aujourd’hui, tout le fumier ça sera pour toi ! » (FERNAND RAYNAUD, « J’suis qu’un pauv’paysan »).
La POLITIQUE, les MEDIAS, les GRANDES ENTREPRISES. Autrement dit : la LOI, la PROPAGANDE, l’ARGENT. Faire la loi pour être juridiquement inattaquable. Bourrer les crânes pour se faire réélire. Racketter les entreprises pour atteindre les deux premiers objectifs. Pour le coup, « racketter » est abusif : les grands patrons se précipitent pour cracher au bassinet. En attendant le retour sur investissement.
Regardez bien comment tout ça est organisé. Rappelez-vous le référendum de 2005 sur l’Europe : c’était le tir de barrage, venant du triumvirat régnant. L’ordre règne, même si ces gens furent désavoués dans cette occasion. Rassurons-les : en temps ordinaire, les hautes sphères sont fermement « tenues ».
Evidemment, on me dira que je schématise, que je caricature, que je suis injuste, que je généralise abusivement, que je fais le jeu des extrêmes, et je ne sais trop quoi d’autre. Certes, j’exagère. Mais ne trouvez-vous pas, néanmoins et nonobstant la simplification outrancière, que ça dessine assez bien les lignes de forces générales du paysage ? Je maintiens que c’est non seulement vraisemblable, voire probable, mais aussi que, dans les grandes lignes, c’est comme ça que ça se passe, dans la réalité.
Ce n’est pas la première fois que je concentre mon tir sur la connivence qui règne en général (je parle toujours des hautes couches de l’atmosphère) entre les personnels politiques et les journalistes. Qui sont « à tu et à toi » dans la vie. J’ai failli oublier de préciser que c’est seulement quand les micros et les caméras sont fermés.
Car, qu’on se le dise : il ne faut pas que ça se sache. Les francs-maçons non plus, ne disent jamais qu’ils « en sont ». Je crois même que ça leur est interdit. Cela n’empêche pas quatre « frères » d’être mis en examen dans l’affaire du Carlton de Lille. C'est le Grand Maître de l'Ordre lui-même qui le dit. De même en Sicile, personne ne porte un écriteau marqué : « homme d’honneur », comme ils se nomment. Le mot d’ordre est simple : secret et solidarité. Gare à qui l’enfreint. Les deux cartouches seront chargées « a lupara » (renseignez-vous).
Je signale que, dans l’affaire du Carlton de Lille, on retrouve une grande entreprise de travaux publics (Eiffage), des hommes politiques (autour de DSK), des putes et, fait nouveau, des flics. Un article récent (27/28 novembre) du Monde, très documenté, exposait assez bien ce grenouillage, dans un article de EMELINE CAZI et ARIANE CHEMIN, intitulé « DSK et sa circonscription secrète ».
Je me fiche de savoir s’il est vrai qu’Eiffage, ou FABRICE PASZKOWSKI, a fourni des putes et payé le voyage au cercle de DSK pour des « parties fines », dont certaines ont eu lieu dans le bureau même du directeur général du FMI. Je me borne à relever le fait, exposé en détail dans le journal.
Je répète que ce n’est pas tel ou tel individu qui est à distinguer ou à vilipender. Ce qui fait hurler, c’est ce qui fait système. C’est comme ça que c’est organisé, structuré. Pour entrer, aucun autre moyen que d’être « adoubé », comme on disait au moyen âge. L’usage assez courant de ce mot en dit d’ailleurs long sur le caractère FEODAL des allégeances mutuelles. Il y a les suzerains, les vassaux, les « vavasseurs » (si si, ça existe).
Et c’est d’ailleurs drôle : figurez-vous que les journalistes, quand ils rendent compte d’une réunion organisée par ARNAUD MONTEBOURG dans sa circonscription, parlent facilement de son « fief » de Frangy-en-Bresse. Ce que, tous partis confondus, les politiciens dans leur ensemble appellent en chœur « l’ancrage local » pour empêcher quelques utopistes de nuire au sacro-saint cumul des mandats.
Voilà ce que je dis, moi.
A suivre … les femmes journalistes qui se font « farcir ».
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalisme, journaliste, presse, télévision, alain duhamel, georges brassens, cumul des mandats, éditorialiste, jeton de présence, fernand raynaud, politique, société, carlton de lille, mafia, dsk, le monde, arnaud montebourg
lundi, 07 novembre 2011
LE "JOURNALISTE", LANGUE ÉTRANGÈRE ...
... ou : APPRENEZ LE « JOURNALISTE » EN UNE SEULE LEÇON
Ah que c’est beau, le métier de journaliste ! Ah que c’est beau, la presse quotidienne ! Je ne chanterai jamais assez bruyamment la noblesse de ces hommes et de ces femmes, dont le dur métier est de faire parvenir jusqu’à nous la quintessence de ce qui se passe dans le monde en général, et dans notre hexagone en particulier.
On ne dira jamais assez les difficultés (et les mérites qui vont avec) de ce métier. A commencer par la langue. Ben oui, quoi : un journaliste n’est rien d’autre, quoi qu’il arrive, qu’un traducteur, qui doit transposer en mots les faits, événements, situations, circonstances, tableaux et autres aventures individuelles et collectives qui sont le lot de l’humanité chaque jour que Dieu fait. C’est dans ce vivier en continuel chambardement que la presse va à la pêche à chaque minute qui passe.
A partir de là, le journaliste se métamorphose en dictionnaire bilingue. Quoi, je débloque ? Mais regarde plutôt, lecteur sceptique : le quidam qui assiste au spectacle du monde, avec son grouillement de vermine en folie, avec les rebondissements et les soubresauts, avec les démissions, les rémissions et les compromissions, avec les morts, les naissances et les résurrections, enfin tout ce qui fait vingt-quatre heures de la vie d’un individu, qu’il soit ordinaire ou extraordinaire, multiplié par plusieurs milliards, qu’est-ce que tu veux qu’il y comprenne ? Je vais te dire, lecteur défiant : il n’y entrave que pouic, pour parler comme le parfait et raffiné académicien Jean d'Ormesson.
Du moins si personne ne lui prête la main. Heureusement, le journaliste est là, brave interface toujours disponible, prêt à donner la main à cette tâche éminemment louable : rendre intelligible la succession des moments du monde. Autrement dit, traduire.
Le journaliste est un dictionnaire charabia-français (si vous n’aimez pas « charabia », remplacez à volonté par « galimatias, patagon, amphigouri, sabir, baragouin ou volapük », vu ce qu’il me reste de fourrure sur la cafetière, ça ne défrisera pas ma perruque en peau de fesse.
Alors le journaliste, en tant que dictionnaire bilingue, quand il attaque une telle traduction, il n’a plus qu’à se feuilleter lui-même. Et là, de deux choses l’une, soit il tombe juste, soit il tombe à côté. Supposons, dans un préjugé favorable, qu’il tombe très souvent juste. Moi, c’est l’autre cas qui m’intéresse. Enfin, ce n’est pas vraiment qu’il tombe à côté. Il faudrait dire que, plutôt que de se feuilleter, ce qui prend du travail et du temps, il cède à la tentation de la facilité.
Il faut dire qu’au journal, les prédécesseurs, confrontés à divers problèmes de traduction, ont adopté au fil du temps des solutions diverses, des formules toutes faites, patiemment accumulées, collectionnées, mises de côté par la rédaction dans les tiroirs du vieux cartonnier du bureau, qu’on appelle le « grenier » dans le jargon du métier. Le journaliste, pour ne pas manquer la sieste, est parfois tenté de « monter au grenier ».
Vous avez certainement remarqué, en feuilletant la presse, les innombrables débats qui, jour après jour, sont « relancés ». C'est fous ce qu'on relance comme débats, en France. Je donne un exemple. Supposons, au hasard, que la « communauté homosexuelle » continue son offensive pour faire admettre l’homosexualité comme une norme normale, et se sert du mot « genre » pour arriver à ses fins, le journaliste en général, celui du Monde en particulier, sait aussitôt quel tiroir il peut ouvrir.
Notre pisseur de copie plonge donc la main, jette un œil et saisit une feuille qui lui semble convenir. Il a trouvé son titre : « Deux manuels scolaires évoquant le « genre » relancent le débat ». Nous y sommes, tout est dans ce : « relancent le débat ». Il est vrai que Le Monde offre diverses variantes, selon le moment, l’humeur et la vitesse du vent.
Mais la structure de la formule d’arrivée est invariable, même si « relancer » peut être avantageusement remplacé par « avive » ou « exacerbe », de même que « débat » peut laisser la place à « tension » ou « polémique ». Une fois choisi l’angle d’attaque, il ne reste plus qu’à ajuster la mécanique.
Ce qui est drôle, dans cette affaire, c’est ce qui est sous-entendu. « Relancer », ça veut dire qu’il y avait déjà débat, que ça roulait tranquillou dans les ornières connues des habitudes, sans faire de bruit particulier. En somme, ça ronronnait. On était dans la routine douillette du « débat démocratique ». C'est vrai, un débat identifié de longue date, un débat, en quelque sorte, entré dans les moeurs, on n'y prête quasiment plus attention.
Aussi longtemps que le niveau d’une maladie reste endémique, ça demeure acceptable. La dengue et le choléra, c’est tous les jours qu’on relève des cas, du côté du lac Kivu. Soudain, quelque chose « relance », c’est un signal d’alarme. D’endémique, la maladie devient épidémique. C’est grave, docteur ?
Un titre contenant ce verbe, « relance », est donc de ceux qui « interpellent ». Il y a sans doute urgence. A propos d’urgence, vous avez entendu parler, ces derniers jours, de la famine en Somalie ? Selon vous, le lecteur était-il ou non, dans cette affaire, considéré comme un crétin des Alpes ?
Notons qu’on peut, à l’occasion, isoler un terme, par exemple « polémique ». C’est ainsi qu’on trouvera : « Vive polémique autour de l’incendie qui ravage l’île de la Réunion », mais ailleurs : « Turquie : début de polémique sur la gestion par Ankara du séisme de Van ». Ces titres sont évidemment authentiques.
Ce qui est bien, avec « polémique », en dehors de son cortège de qualificatifs, c’est que le journaliste se trouve, à chaque fois, au milieu. Ben oui, puisqu’il a entendu les arguments des deux partis opposés. On a ici un des grands secrets de la profession. Ecoute bien, lecteur.
Dans le fond, c’est comme si c’était lui qui plaçait les adversaires sur le court de tennis, et qu’il revêtait l’uniforme de l’arbitre. Cette position d’arbitre est chaudement recommandée au débutant. Cela donne, au moment d’entrer dans le métier, ces drôles d’articles où le journaliste renonce presque à écrire lui-même, se contentant de transcrire, et s’effaçant devant les interlocuteurs. Vous voyez alors foisonner les guillemets. Quand ils ne s’ouvrent pas, ils se ferment, et réciproquement.
J’imagine bien le journaleux arbitrant son match : ses yeux vont de gauche à droite, puis de droite à gauche, et ça recommence, comme quand il pleut et qu'on est en voiture : on actionne l'essuie-glace. Il regarde la balle aller et venir. Il compte les points. Il n’intervient surtout pas : là, on ne dit pas qu’il est objectif, mais impartial. Le drôle d’article finit en article drôle, où la tête du lecteur, à son tour, pivote alternativement vers la droite et vers la gauche. Encore l'essuie-glace. Le travail d’écriture, ici, se borne à quelques chevilles à trouver pour lier les répliques des intervenants.
J’appelle ce genre de journalisme un « journalisme essuie-glace ». Une sorte de « degré zéro ». C’est confortable et sans risque.
Prenez maintenant cette autre expression : « Débloquer des fonds ». Très curieuse expression, si on y réfléchit. Celui qui débloque est peut-être le F. M. I., le gouvernement, Nicolas Sarkozy, l’O. N. U. ou la municipalité. Quoi qu’il en soit, si quelqu’un « débloque des fonds », c’est d’une part que quelqu’un les possède, et d’autre part que quelqu’un les bloquait jusqu'à présent. Personnellement, j'aime énormément apprendre que le F. M. I. ou Nicolas Sarkozy ont "débloqué".
Cette idée me plonge dans des abîmes de réflexion. Pourquoi n’a-t-on pas débloqué avant, et de quel droit ? Est-ce que le quelqu’un qui bloque est le même que le quelqu’un qui possède ? Quel événement a poussé le quelqu’un qui possède à débloquer ? Où étaient stockés les fonds soudain débloqués ? Vous voyez, rien que des questions de bons sens, qui éclairent brusquement le côté suspect du verbe « débloquer ».
Alors je m’adresse à toi, camarade rédacteur en chef, puisqu’il paraît que c’est toi l’auteur des titres : pourquoi est-ce que, tout d’un coup, ça « débloque » ?
C’est la même demande d’explication que je t’adresse, camarade rédacteur en chef, au sujet, cette fois, de l’expression « La France est en retard ». C’est fou, quand on lit la presse, le nombre de domaines dans lesquels « la France est en retard ». Comment ? La cinquième puissance de la planète ?
Mais comment fait-elle, la France, avec tous ces « retards » qui pullulent ? Qu’il s’agisse de recherche sur les cellules souches, d’accessibilité des bâtiments aux infirmes, de l’état sanitaire des prisons, de la prise en charge des enfants autistes, de l’automatisation des protocoles thérapeutiques à l’usage des bègues, de la souffrance au travail, du comptage électronique des pets de vaches laitières, du tri sélectif des déchets, et d’autres, je pose la question : jusqu’où la France s’arrêtera-t-elle ?
Oui, comment diable fait-elle pour avoir gardé sa place devant le Malawi, les îles Kiribati et le Belize ? Pourtant, ceux-là, j’en raffole, surtout du Belize. J’en reste tout ébaubi. Et je suis sincère. Presque.
C’est vrai qu’il est possible que tous ces retards abyssaux soient compensés par quelques domaines où la France montre à tout le monde ce dont elle est capable, nom de d’là ! Après tout, il s’agit de statistiques, donc de moyennes scientifiquement établies, n’est-ce pas ?
Ma bonne foi et ma bonne volonté légendaires (c’est-à-dire, en clair, « qui ont tous les caractères de la légende ») m’obligent à le reconnaître. Effectivement, il existe un domaine où la France a distancé de nombreux concurrents, et c'est l’entente cordiale qui règne entre les grands industriels, les grands journalistes et les grands politiciens. Je ne parle évidemment pas de la piétaille.
C’est à qui rendra un service signalé à l’autre, qui lui a précédemment rendu un signalé service, et ainsi de suite. Je n’exagère naturellement que dans l’exacte mesure des besoins de netteté de la démonstration.
Cette entente est un point décisif, qui nous établit définitivement dans la certitude que notre presse est carrément EN DESSOUS de tout soupçon. Camarade rédacteur en chef, je lève cependant, en toute condoléance, mon verre de Cairanne, Domaine Martin 2007, à ta santé. C’est un vin remarquable.
Nous avons donc pu voir qu’il est difficile (est-ce même souhaitable ?) de débuter dans le métier de journaliste, à cause des obstacles linguistiques posés par les recettes professionnelles, les clichés du gagne-pain, les stéréotypes de l’emploi et les lunettes à focale spéciale de la fonction.
Bien que nous n’y ayons pas insisté suffisamment, compatissons cependant aux dures tribulations du métier de journaliste, dans lequel il est aussi difficile de finir sa carrière vierge de tout reproche, pour cause de connivences diverses qui infléchissent la rectitude de la trajectoire déontologique.
Conclusion logique : le métier de journaliste, il vaut mieux ne jamais y être entré et ne jamais en être sorti. Alors je pose la question : qu'est-ce que c'est, un métier sans début ni fin ? De deux choses l'une : soit ça se passe en enfer, soit il n'existe pas.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journaliste, journalisme, article, journal, presse, journaux, déontologie, rédacteur en chef, pqr, pqn, jean d'ormesson, le monde, france
jeudi, 26 mai 2011
HITLER AUJOURD'HUI ?
DE L’EUGENISME EN DEMOCRATIE « AUGMENTEE »
Tout d’abord, je signale aux lecteurs de ce blog que la présente note prolonge celle du 12 mai, intitulée « Eugénisme : HITLER a gagné ». En fait, ceci est un simple codicille, dont l’actualité me fournit le prétexte. Bon, c’est vrai que ce numéro du Monde date déjà du 25 (hier, au moment où j’écris : ça commence à se faire vieux). C’est au bas de la page 11. C’est intitulé « Alarmiste face au projet de loi de bioéthique, l’Eglise catholique dénonce un recul de civilisation » (en gras, les mots placés entre guillemets dans l’article). C’est signé Stéphanie Le Bars (est-elle la famille d'Hugues Le Bars, qui a habillé de musique des paroles de IONESCO : « Eh bien, Monsieur, Madame, Mademoiselle, je suis bien fatigué, et je voudrais bien me reposer » ? Morceau étonnant.). Le nom sonne breton.
Monseigneur Vingt-Trois (il paraît que la réserve des noms de famille en France est en train de se vider, mais avec un nom pareil, on s’est surpassé, presque autant que les Chevassus-à-l’Antoine ou Chevassus-au-Louis (authentique évidemment)), Monseigneur Vingt-Trois, disais-je, vient donc de réagir à un projet de loi. Déjà, on sent de quel côté penche Le Monde : « Alarmiste », ça pointe déjà quelqu’un qui crierait avant d’avoir été touché. En gros, « alarmiste », c’est juste avant la pathologie. L’article aborde d’entrée la tentative de « lobbying politique » de l’Eglise. Et ça continue avec : « Quitte parfois à forcer le trait ». On voudrait faire sentir que cet individu à nom de nombre a tendance à exagérer, on ne s’y prendrait pas autrement.
Qu’est-ce qu’il dit, l’archevêque de Paris ? D’abord la citation de ses propos mise en gros caractères au milieu de l’article : « On ne peut pas dire : "Les handicapés, on les aime bien, pourvu qu’ils ne viennent pas au monde" ». Voilà pour la référence à ma note du 12 mai (pour ça que je passe sur les détails du projet de loi, qui feraient ici double emploi). Le reste ? « Eugénisme d’Etat », « instrumentalisation de l’être humain ». La loi discutée à partir du 24 mai constitue « un recul de civilisation », et « une certaine conception de l’être humain serait très gravement compromise ». Qu’est-ce que je dis d’autre, le 12 mai ? Le président de la Conférence des évêques de France s’inquiète de « la systématisation juridique du diagnostic prénatal ». Il s’interroge : « Les faibles, les vulnérables auront-ils encore leur place dans notre société ? ». Il dénonce un « paradoxe », dans « cette instrumentalisation de l’être humain au moment où la Commission européenne travaille à la protection des embryons animaux ».
Rapidement : diagnostic prénatal (qui va évidemment de pair avec le remarquable avortement thérapeutique), recherche sur les cellules souches embryonnaires, extension à tous les couples de la P. M. A. (procréation médicalement assistée, dans la langue de bois officielle), proposition défendue pas les associations de défense des familles homoparentales : voilà des aspects de la loi abordés par le prélat. La journaliste écrit ensuite (en son nom propre, donc) : « En creux, le cardinal a salué le travail des députés catholiques et de la Droite républicaine, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour défendre les idées de l’Eglise sur ces questions ». Ben voilà, il fallait que ce fût dit : Monseigneur Vingt-Trois est un sale vieux RÉAC. Mine de rien, voilà comment s’exerce la sacro-sainte neutralité d’une journaliste du « journal de référence » Le Monde. Mine de rien, il s’agit, à dose homéopathique, d’amener le lecteur à ranger l’Eglise dans le camp des vilains : les « réactionnaires », Le Monde étant bien entendu dans celui du Bien. Personnellement, je parlerais plutôt du camp des « bien-pensants » (au sens de Bernanos). Et "en creux", j'avoue que c'est à savourer longuement.
Je ne suis pas catholique. Je ne suis ni croyant, ni incroyant. Pour parler franc : je m’en fous. Mais, suite à la petite analyse que je proposais le 12 mai, je ne peux que confirmer ma conclusion : HITLER, qui a voulu promouvoir l’eugénisme au rang de politique d’Etat, a bel et bien GAGNÉ. L’Eglise, quoi qu’elle dise, a d’ores et déjà subi une défaite. L’atmosphère est au consentement général (ou à l’indifférence). Et ça se passe sous la pression de groupes minoritaires, qui réclament des « droits », « à égalité avec les autres citoyens ». Comme si ces groupes étaient composés d’autres individus que des citoyens !
Est-ce que ce projet de loi est bon ou mauvais ? Je ne sais pas. Ce que j’observe, de nouveau, c’est qu’il adopte de façon fervente et militante des principes qu’avait commencé à mettre en œuvre quelqu’un dont il suffit de citer le nom pour faire naître dans l’oreille qui l’entend un écho immédiat du MAL ABSOLU. C’est évidemment ADOLF HITLER. Et dès lors, je m’interroge : sommes-nous sûrs, dans cette société dépourvue d’autre ennemi que l’infâme terrorisme ; somme-nous sûrs, dans ce monde qui a définitivement versé dans le camp du BIEN, qui a, en quelque sorte, « basculé du côté LUMINEUX de la Force » ; sommes-nous absolument sûrs d’avoir choisi le parti de l’humanité ? Monseigneur Vingt-Trois, qu’il soit catho, je m’en tape : son inquiétude devrait être celle de TOUS.
Qu'y a-t-il de faux dans la phrase : « Les handicapés, on les aime bien, pourvu qu'ils ne viennent pas au monde. » ? Et qu'est-ce que ça a de RASSURANT, je vous prie ?
Le corps d'ADOLF HITLER est certainement mort. Mais ses idées ? Son PROGRAMME ? "Rassurez-vous" : tout ça est en cours d'exécution.
Le Meilleur des mondes est parmi nous.
22:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eugénisme, totalitarisme, société, politique, littérature, hitler, église catholique, presse, journaux, le monde, bioéthique, réactionnaire, handicapés
lundi, 23 mai 2011
APRES LE SEXE, LE SPORT
LES COÏNCIDENCES QUI TUENT
C’est parfois drôle, la tyrannie de l’actualité, pas souvent, mais de loin en loin. Voyez, moi, ce matin, je poste ce billet sur le sexe comme addiction. Eh bien, tu le crois ou tu le crois pas, mais dans Le Monde de ce soir (daté demain), je tombe, en page 2, sur « Quand la relation au sport devient pathologique ». Oui c’est drôle, la tyrannie de l’actualité. Je cite : « besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement et intensivement une ou plusieurs activités sportives ». Les conséquences à long terme sont redoutables. « 10 à 15 % des sportifs ayant une pratique intensive souffrent en réalité d’une véritable addiction. » Est-ce que par hasard nous vivrions dans une SOCIÉTÉ D’ADDICTION ? (Cela veut dire une SOCIÉTÉ DROGUÉE.) Je pose juste la question.
19:41 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drogue, addiction, journaux, presse, sport, le monde, société
DU SEXE DANS LA SOCIETE MARCHANDE
SEXE, ADDICTION et VIDEO
Je ne vais pas revenir sur l’affaire dans laquelle vient d’être « mouillé » (pardon, ça m’a échappé) Dominique Strauss-Kahn. Le feuilleton a pris dans les médias sa vitesse de croisière, pépère : on n’est plus à la une, il faut chercher en pages intérieures. Dans les journaux, une salade chasse l’autre. Je dirai simplement qu’il n’y a peut-être pas de hasard si celle-ci arrive aux Etats-Unis, pays atteint, quant au sexe, de névrose obsessionnelle, je dirais « névrose oxymorique » si l’expression existait. L’oxymore, je rappelle, c’est la formule qui présente deux termes logiquement impossibles à associer (« le soleil noir » de Nerval, le « feu glacé » du Roméo de Shakespeare).
Vous me direz, pourquoi névrose oxymorique ? Pour faire court : d’un côté le matraquage d’une propagande frénétique qui ordonne à chacun de consommer et de jouir ; le développement d’une industrie du porno (j’ai oublié le nom du pape qui règne sur le film X) ; l’exacerbation de tous les désirs. – De l’autre, un encadrement puritain très strict des rapports entre hommes et femmes ; une codification tatillonne de ce qui se fait et ne se fait pas, avec en arrière-fond la qualification d’un délit, les menottes, le tribunal (est-il vrai, mais j’ai du mal à le croire, qu’il existe dans certaines universités, un « code de bonne conduite sexuelle » que les étudiants sont invités à signer avant d’y entrer ?) ; en gros et en bref, l’interdiction plus ou moins officielle de ce que, en France et pendant des siècles, on a appelé séduction (au secours Marivaux !). Il y a de quoi enfermer la pauvre population masculine, ainsi prise en tenaille, pour schizophrénie.
Restons en France. En 2002 dans Marianne, Philippe Muray se gausse (« Malbaise dans la civilisation ») de l’affrontement qui a opposé, d’un côté, le CSA, aidé de l’ineffable Christine Boutin, qui voulait interdire les films porno à la télévision, et de l’autre, tous les tenants de la liberté d’expression culturelle incarnée pour l’occasion, par lesdits films. J’adore personnellement le fait qu’à propos de porno on puisse parler de culture (mot qui amène immédiatement le jeu de mot, non ?). Il est certain que le sexe s’est banalisé, qu’on en parle au quotidien, de façon forcément « décomplexée » (je me marre). Il est certain que se passer un petit porno le samedi soir quand on s’ennuie devant la télé, n’est plus exceptionnel, ni même clandestin. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’un ami me racontait qu’il regardait des pornos avec son fils qui devait avoir dix ou douze ans. Ne m’en demandez pas plus.
L’accès au sexe libéré est donc d’une facilité aujourd’hui incomparable, et imparable. Vous avez le salon « éros » (pauvre éros, quand même !). Vous avez des rayons entiers de DVD spécialisés, pour tous les goûts. Vous pouvez choisir votre assortiment de « sextoys » personnalisé : vous, c’est plutôt le classique vibromasseur (avec ou sans télécommande, avec ou sans « fioritures ») ou « boules de geisha » ? Vous avez toutes sortes de BD, de romans photos, etc. Vous avez toutes sortes de boîtes où sortir en couple, pour « échanger » (ça pimente la relation, et puis c’est moderne, on vous dit). Bref : on est au supermarché, avec son caddie, on passe dans les rayons, puis on passe à la caisse (ah oui ! Il faut savoir ce qu’on veut !). Quelqu’un (je ne cafterai pas) me parlait, il n’y a pas longtemps, d’une visite qu’il a faite à une amie en compagnie de son fils (environ huit ans), qui, s’étant mis à fouiner partout, tombe sur un « objet » qui se met soudain à vibrer : « Papa, qu’est-ce que c’est ? ». Tête du père. La femme pas gênée pour deux sous.
Tout cela offre un tableau triomphant du progrès, évidemment. Bon, il y a quelques revers à la médaille. Une fois les parents partis chez des amis, qu’est-ce qui m’empêche de mettre un DVD dans l’appareil ? Personne. Pas même la « cachette », quand ils en ont imaginé une. « Ben comme ça, ça leur fait au moins une éducation sexuelle, c’est mieux que rien ! » Je veux, mon neveu ! J’en veux de ce genre d’éducation : au moins, les gamins n’attendront pas l’âge adulte pour savoir ce que c’est qu’une verge en érection, une chatte qui mouille, un ramonage en règle, et par tous les trous ! Et à deux, à trois, en tas ! Le progrès, je me tue à vous le dire. Et puis c’est bien : c’est paraît-il de plus en plus tôt. Comme initiation à la mécanique, avant d’entrer au lycée professionnel, c’est bien, comme apprendre l’écriture en maternelle, tiens !
Alors le résultat, vous me direz ? Le résultat se trouve, par exemple, dans Le Monde daté 22-23 mai, à la page 24. C’est signé Martine Laronche, intitulé « Quand le sexe prend les commande », et sous-titré : « Les patients qui souffrent d’addiction sexuelle sont de plus en plus nombreux à consulter ». Vous avez bien lu : « addiction sexuelle ». Peut-être que pour Strauss-Kahn, c'est ça, après tout ? Ce n’est pas (encore) répertorié parmi les troubles mentaux : c’est une « dépendance comportementale » (belle trouvaille !). L’addiction sexuelle touche davantage les hommes que les femmes. Les Américains (toujours eux) développent les études à son sujet. Sous-entendu, sans doute : la France est en retard, quoiqu’un peu de bon sens nous reste, car certains (professeur de psychiatrie, par exemple) considèrent qu’il s’agit d’un « raccourci médical » (la formule reste douce).
Bon, je ne vais pas vous résumer tout l’article. Seulement le cas de « ce patient de 29 ans qui consulte pour une double addiction : aux sites pornographiques depuis l’âge de 10 ans et au sexe depuis ses premiers rapports, à 15 ans ». Il a quand même mis cinq ans pour passer du virtuel au réel, pour passer de l'image à l'acte. Toujours est-il qu'à 29 ans, c’est déjà un vieux routier. « Il a un besoin impérieux d’avoir des relations sexuelles plusieurs fois par jour, recherche en permanence les effets excitatoires [introuvable au dictionnaire, soit dit en passant] des images X ». Il s’ensuit pour lui une spirale de souffrance : il y a la dépendance (je peux pas m’en passer), et l’accoutumance (il faut m’augmenter mes doses). Bref, il doit se soigner. Et s’il doit se soigner, c’est qu’il est malade (vous alliez le dire).
Tout doucement, donc, mais pas si doucement que ça, finalement, la vie sexuelle (pas de tout le monde, j’espère) se transforme en maladie, en pathologie. Et si je dis que celle-ci nous vient des Etats-Unis puritains, je vais encore me faire traiter d’anti-américain. Je préfère donc, avec Philippe Muray, évoquer le triomphe du protestantisme anglo-saxon sur la latinité catholique. Entre ces deux religions chrétiennes, vous avez déjà deviné celle que je préfère.
10:49 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique strauss-kahn, dsk, sexe, éducation sexuelle, pornographie, philippe muray, psychiatrie, médecine, le monde, journaux, presse