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mercredi, 18 juillet 2012

LE BAC : UN COURONNEMENT ?

Ainsi donc, le Baccalauréat a encore eu lieu cette année. Il n’y a pas de quoi s’étonner, quand on constate que le niveau des élèves de terminale ne cesse de se hausser à des hauteurs de plus en plus vertigineuses. Le Ministère de l’Education Nationale n’a-t-il pas en effet trouvé la force (en poussant comme un malade, il est vrai) de nicher, en les serrant bien dans d’innombrables cases pas trop larges, 85 % d’une « classe d’âge » (je raffole de la formule).

 

 

Bon, c’est vrai qu’à la sortie, il y a eu un peu de déchet, puisque la proportion de la « classe d’âge » à obtenir le sésame pour l’enseignement supérieur tombe à 77,5 %. Il n’empêche que le niveau de nos jeunes ne cesse de progresser, puisque cette proportion ne cesse de progresser. C’est logique, non ? Et il faut s’en réjouir. Allez, reprenons en chœur : « Alléluia ! Gloria ! ».

 

 

C’est sûr, le niveau des élèves bat d’une année sur l’autre son record précédent. Vous voulez une autre preuve ? Ben, regardez les mentions. En 1967, on comptait, en tout et pour tout, 0,7 % de mentions TB. Qu’est-ce qu’ils étaient mauvais, quand même ! Et les autorités n’avaient pas honte ! Regardez en 2012 : 7 % !!! Un taux dix fois supérieur. Enfoncés, les ancêtres ! LE NIVEAU MONTE, je vous dis. « Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? », aurait demandé finement COLUCHE.

 

 

Et les mentions, en général, vous allez me demander, comment ont-elles évolué, entre 2002 et 2012 ? J’allais justement vous le dire : toutes confondues, elles sont passées de 33,1 % à 54,3 %. Un gain d’un tiers (à vue de nez et au doigt mouillé). Plus de la moitié des lycéens français obtiennent le bac avec mention. S’il y en a encore parmi vous qui doutent que LE NIVEAU MONTE, c’est à désespérer.

 

 

Voilà donc le refrain qu’entonne le « journal de référence » (alias « journal du soir », alias Le Monde), avec un gros titre de « une », qui dit bien haut tout le bien qu’il faut penser de la chose : « Objectif atteint : 85 % d’une génération au niveau du bac ». Chacun de nous est évidemment transporté d’aise et « ne se sent plus de joie » (c’est dans quelle fable, déjà ? allez, on se remue les méninges).

 

 

Notez cependant l’hypocrisie du Monde dans son titre : « au niveau du bac ». C’est vouloir à tout prix voir le verre à moitié plein. J’avais une grand-mère qui, à force de vouloir arriver à cent ans, confondait allègrement « 97 années accomplies » et « dans ma 98ème année ». En comptant comme ça, elle avait fini par arriver à quasiment 99. Les cent ans, c’était comme si c’était fait. On n’allait pas avoir la mesquinerie de mégoter là-dessus, quand même : elle était quasiment « au niveau 100 ». Mais oui, Mamie, je t’embrasse. Tu aurais mérité d’y arriver.

 

 

Les 85 % du journal, c’est la même chose : ça tient du coup de pouce. Donc du coup de bluff. Maintenant, trêve de plaisanterie, j'arrête de faire comme si. Naturellement (j'espère), tout le monde a compris que JE ME GAUSSE, que je parle en pouffant (essayez, tiens), que j'ironise : tout le monde, quand il est de bonne foi, sait que tout ça relève de la FARCE.

 

 

Pour une raison simple : la performance globale de l’école française, de moins en moins bien placée dans la « compétition internationale ». Le système éducatif français, pris dans son ensemble, tombe en ruine. Et je le sais : j'y suis entré quand les premières lézardes ont commencé à fendiller les murs.

 

 

Je veux bien sûr parler de la REFORMITE, cette maladie gouvernementale qui a consisté à inlassablement déstabiliser l'édifice et à vouloir mieux démolir tout en prétendant reconstruire. Ce résultat vaut mieux que toutes les eaux de rose et tous les rubans fleuris dont les ministres de l'Education (droite comme gauche) ont enrobé et emballé leur action quand ils étaient « aux affaires » (quand Louis XIV était "à ses affaires", il faut le savoir, il était assis sur sa chaise percée).

 

 

Ce n’est pas pour rien que 140.000 élèves par an, entre 2005 et 2007 sont sortis sans aucun diplôme du système éducatif. Ce n’est pas pour rien que le temps effectif de cours, sur une séance de cinquante minutes (la norme), diminue inexorablement (temps de mise au travail, bruit de fond permanent (basse continue ou ostinato, je ne sais pas)dû aux bavardages, élèves de plus en plus incontrôlables et imperméables, …).

 

 

Tiens, rien que pour rire un peu et only for fun, et si on faisait passer aux élèves d'aujourd'hui (supposons la formation et les programmes identiques) les épreuves d'il y a quarante ans ? Non ? Vous croyez que ce serait trop cruel ? Bon, tant pis pour mon idée fumeuse.

 

 

JEAN-PIERRE CHEVENEMENT avait une bonne intention (l’enfer en est pavé, paraît-il) en fixant, avec son idéal d’ « élitisme républicain », la barre à 80 % d’une classe d’âge au bac. Mais tout le monde a fort bien compris que, s’il y a, proportionnellement, dix fois plus de mentions Très Bien en 2012 qu’on 1967, ce n’est pas parce que le niveau a monté : c’est parce qu’on a descendu la barre, il n’y a pas à sortir de là.

 

 

Sinon, comment expliquer qu'entre l'activité des élèves constatée par les professeurs et les résultats au baccalauréat, s'est progressivement creusé un abîme insondable qui, au vu des "mentions" accordées, fait se tordre les boyaux aux observateurs les plus neutres, je veux dire ceux qui ne tordent pas la réalité pour qu'elle colle à leur doctrine ?  

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


 

dimanche, 15 juillet 2012

DES EMPLOIS, PAR PITIE !

Résumé : si de vrais industriels investissent dans de vraies industries, ça les enrichit, parce que ce qu’ils veulent d’abord, c'est s'enrichir, mais il y a des retombées favorables au plus grand nombre, parce que ça donne du boulot. Pour une raison très simple : le travail productif produit de la richesse.

 

 

Voyons Peugeot, maintenant. Qu’est-ce qu’il fait, Monsieur Peugeot ? Il ferme l’usine d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Ses usines sont en « surcapacité ». Encore un joli euphémisme. Ça veut dire quoi, « surcapacité » ? Moi, je traduis par « inutilité ». Ben oui, quoi, une usine qui produit trop, c’est une usine qui ne vend pas assez. Ça veut dire qu’il n’y a pas assez de gens qui achètent des voitures. Cela veut dire que les voitures produites ne trouvent pas preneurs. Et donc ne servent à rien. Dès lors, pourquoi s'acharner ?

 

 

Il faut savoir que le parc automobile français est chargé (au 1er janvier 2012) à raison d’à peu près 500 voitures pour 1000 habitants. En France, au 1er janvier 2012, il y a un peu plus de 38.000.000 de véhicules immatriculés, pour 65.000.000 d’habitants. Plus d'un pour deux habitants. Faire mieux serait inquiétant pour la couche d'ozone. En Chine, le parc automobile compte environ 40 véhicules pour 1000 habitants, et 100.000.000 de voitures en circulation. Conclusion ? Il reste de la marge. Pas en France, on est bien d'accord ? En Chine.

 

 

Dans ces conditions, essayons d’imaginer ce qui va se passer en France : Peugeot va supprimer 8000 emplois. Ça fera 8000 salaires en moins. Donc moins de gens pour acheter des voitures. Appelons ça un cercle vicieux, et n’en parlons plus. Et c’est un processus. Je veux dire que c’est comme un haut fourneau ou comme un super-porte-containers : il faut du temps pour remettre en route ou pour changer de cap. Il y en a qui disent : inverser la tendance.

 

 

En ce moment, réjouissons-nous et profitons bien du fait qu’il n’y a encore que 4.000.000 de chômeurs, à peu près 10 % de la population active. Combien de temps pour rejoindre l’Espagne avec ses 20 % ? Je ne sais pas, mais c'est parti pour. J’ai parlé de processus, et celui qui est à présent en cours n’est pas difficile à identifier : c’est un processus de paupérisation. La vieille histoire des vases communicants : pendant que l’économie de la France se satisfait de se contracter de - 0,2 % (parce qu'elle craignait pire), celle de la Chine patine avec une croissance de seulement + 7 % (comme le déplorent quelques amusants journalistes, enfin, pas si amusants que ça).

 

 

« Rien ne se perd, rien ne se crée » disait, je crois bien, LAVOISIER. Pour faire bonne mesure, il ajoutait : « Tout se transforme ». Rien ne se crée : la richesse de quelqu’un est forcément prise dans la poche de quelqu’un. Et plus quelqu’un est riche, plus nombreuses sont les poches qu’il a vidées. C’est de la mécanique des fluides, pour ainsi dire.

 

 

 

La France va arriver à 20 % de chômeurs (et pourquoi pas davantage, après tout ?). Heureusement, Zorro est arrivé. Je veux dire que la France va être sauvée. Vous devinez par qui ? Par Monsieur Baccalauréat. Si, si ! C'est même en "Une" du Monde. Un titre comme on en trouve un par siècle, et qui prouve que Le Monde a TOUT compris du monde dans lequel il vit (cela veut dire, évidemment, RIEN COMPRIS DU TOUT).

 

 

Pensez, à la date du Samedi 14 juillet, il titre triomphalement : "OBJECTIF ATTEINT : 85 % D'UNE GENERATION AU NIVEAU DU BAC". "Objectif atteint". Cela résonne comme : " Mission accomplie, mon Général". "Objectif atteint", on en frémit de fierté nationale et d'orgueil cocardier. Ainsi, articule avec peine le lecteur ému aux larmes, la France est capable de "se fixer des objectifs". Mieux, se dit-il avec des trémolos dans la voix, la France est capable "d'atteindre des objectifs". Que demande le peuple ?

 

 

Que demande le peuple ? Il voudrait simplement savoir un peu plus précisément ce qu'ils savent, les bacheliers. Ce dont ils sont capables. Et, très accessoirement, ce qu'ils ont envie de faire. Je sais, je généralise bêtement.

 

 

Alors, trêve de plaisanterie, cette Grande Conférence Sociale ? Quoi de neuf ? RIEN. On va forcément vouloir faire comme si : comme si on voulait poser des petites rustines sur des trous plus grands qu’elles. En gros, je vais vous dire, on va réfléchir à ce qu’on va pouvoir prélever dans la poche des gens qui ont encore un travail pour venir en aide aux cohortes toujours plus nombreuses de ceux qui n’en ont pas. Cela s'appellera TVA sociale ou augmentation de la CSG, prenez-le comme vous voudrez, on en reviendra forcément toujours à ça.

 

 

Il n’y a pas besoin d’être con comme un « économiste » (j'aime assez la formule, et vous ?) pour ne pas avoir envie de se raconter des histoires. Si personne n’est assez fort pour pousser la France à se REINDUSTRIALISER, et pour que la France, à nouveau, produise elle-même des richesses, ce qu’il faudrait dire aux gens, c’est de faire très attention, et de bien regarder le trou béant dont ils sont en train de s’approcher, pour qu’ils ne se trompent pas de pied au moment où ils le mettront dedans.

 

 

Alors moi, c’est sûr, j’aimerais bien que la Grande Conférence Sociale débouche sur du concret. En l’état actuel des choses, malheureusement, je crains fort qu’il s’agisse moins de peser sur la réalité (la production industrielle de richesses) que de parler pour rassurer et pour donner à espérer. Cette conférence est une simple machine à fabriquer de l'incantation au kilomètre, comme de la saucisse.

 

 

 

Les participants participent et les partenaires sociaux partenarisent à qui mieux-mieux : ils font des bulles en espérant je ne sais comment que les gens croiront dur comme fer que le vent qu'ils font va devenir une mayonnaise bien prise. En attendant, ils espèrent donner à espérer aux gens qu'ils représentent, qu'ils emploient ou qu'ils administrent. Ils espèrent raconter l'histoire assez bien pour que les gens y croient.

 

 

 

Comment s’appelle-t-il, ce « responsable » politique qui vient de déclarer qu’il fallait d’urgence s’efforcer de rendre le territoire français séduisant pour les investisseurs étrangers ? C'est vrai ça, qu'est-ce qu'il a contre des investisseurs français ? Peut-être qu'il n'y en a pas ? Et n’est-ce pas une façon de croiser les doigts et d’espérer un miracle venu d'ailleurs ?

 

 

C’est sûr, FRANÇOIS HOLLANDE va prochainement, devant les caméras, et en présence de toutes les Françaises et de tous les Français, « guérir des écrouelles » un chômeur en fin de droits. A quand, après ceux de Saint LOUIS, le miracle de Saint FRANÇOIS ?

 

 

Et juste après, promis-juré, le Président HOLLANDE, il marche A LA FOIS sur les mains et sur les eaux.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

samedi, 14 juillet 2012

DES EMPLOIS, S'IL VOUS PLAÎT

Tiens, avant de commencer, à propos de MOHAMED MEHRA : je n'ai aucun scoop à diffuser, seulement une question. Les flics qui étaient sur place étaient des superflics, surentraînés, supercompétents. Les plus pointus, n'est-ce pas ? Comment se fait-il qu'aucun tireur d'élite, un sniper, vous savez, ces gars capables de percer une pièce d'un euro à 1000 mètres, n'a été en mesure de BLESSER MEHRA (épaule, jambe, ou autre) ? Ma question, c'est : quelqu'un a-t-il donné l'ordre d'abattre MOHAMED MEHRA ? Fin du préambule.

 

 

Résumé de l'épisode précédent : les contrats industriels avec « transferts de technologie », signé avec la Chine (et d’autres) ont vidé la France d’une bonne part de sa capacité de « production de richesses ».

 

 

Les (ir)responsables politiques et industriels français ont ainsi rêvé d’une division mondiale du travail : les boulots de pauvres (production, fabrication, saleté) dans les pays pauvres. Les boulots nobles (= col blanc, créativité à fortes retombées sonnantes) devaient continuer à enrichir les pays riches. Le boulot noble, ce n’est pas celui qui salit les mains, n’est-ce pas ? C’est celui qui trace sur le papier les équations, les lignes, les projets. On appelle ça la CONCEPTION. Des industries sans usines, on vous dit. Et des usines sans ouvriers.

 

 

Toutes les entreprises d’une certaine taille ont un Bureau de Recherche et Développement (abrégé en R & D). C’est là qu’on pense le futur. C’est là qu’il y a de l’espionnage industriel (pardon, il faut dire « intelligence économique »). Mais les Chinois, ils ont compris : ils produisent (ainsi que les Indiens) dix ou trente (ou cent, ou mille) fois plus d’ingénieurs que la France. Et la France n’a plus les moyens (mais a-t-elle seulement l'envie ?) d’éduquer correctement ses jeunes. Vous devinez l’avenir ? Moi, oui, et pourtant je ne suis pas devin.

 

 

Moralité, les richesses, il faut les PRODUIRE. Je ne sors pas de là. Si vous ne les produisez pas, vous devez les acheter (pour les besoins vrais, mais aussi les « besoins » que les publicitaires nous ont fait découvrir qu'on avait). La France doit acheter ce qu’elle ne produit pas, et dont elle a cependant besoin (ou « besoin »). Exemple, le pétrole, les ananas, l’huile (oui !), mais aussi, les écrans plats, les iphones et tout le toutim.

 

 

Or, tout tend à prouver que la France a renoncé à produire. Je connais quelqu’un (vaguement apparenté) dont le métier a consisté, pendant des années, à vendre des machines-outils à la Bulgarie, à la Turquie, voire plus loin. Je peux vous dire que ça a bien marché, et pendant des années, et qu'avec ça, il a bien gagné sa vie. Des machines-outils qui venaient d’usines parfaitement françaises, mais dont plus personne ne voulait. Il y a bien eu un choix du renoncement à produire de la richesse.

 

 

Alors revenons à la Grande Conférence Sociale de FRANÇOIS HOLLANDE et au souriceau fripé dont la montagne va accoucher. Qu’est-ce qui va se passer ? Ceux qui ont RAISON, c’est ceux qui disent qu’il faut réindustrialiser la France. Il faut remettre en route les hauts fourneaux. Il faut que les usines automobiles Peugeot, Citroën et Renault produisent en France. Il faut …, il faut …, il faut … Enfin, il faudrait. Même qu'il faudrait peut-être. Va savoir.

 

 

Vous avez compris. Qu’est-ce qui va se passer ? Mais c’est tout vu, voyons ! Monsieur LAKSHMI MITTAL, milliardaire indien qui possède pas mal de hauts fourneaux en Europe, a décidé d’en arrêter pas mal, dont celui de Florange, qui a cessé depuis longtemps d’alimenter les poches de sa famille des 30 % de bénéfices qu’il avait décidé d’y déposer régulièrement. A votre avis, est-ce qu’il a très envie de le voir redémarrer ? La réponse est NON.

 

 

Un haut-fourneau, attention, en soi, c’est une usine verticale, avec ses 70 mètres de hauteur, qui fonctionne 24 heures sur 24, et avec des dimensions pareilles, ça manque de souplesse : on ne peut pas l’arrêter et le remettre en route comme une plaque de cuisson. Il réclame des délais respectables pour les changements de régime.

 

 

Ça se conduirait plutôt comme un super-porte-containers : pour prendre le prochain virage, il convient d’anticiper quelques dizaines de kilomètres avant (j’exagère sûrement). Et les virages industriels, ça prend plusieurs dizaines d’années. Il vaut mieux ne pas se tromper d’angle d’attaque. Et là, je regrette qu’on n’ait plus la possibilité juridique de brandir la tête des « responsables » au bout d’une pique. Si possible avec du persil dans les narines.

 

 

Parce que, franchement, vous ne sentez pas un peu de moutarde vous les chatouiller, les narines, quand vous vous dites que la situation actuelle, vous la devez à des décideurs d'il y a vingt et trente ans. Pour eux, c'était un rêve : une industrie sans usines, des usines sans ouvriers. Et qui dit "sans ouvriers", dit "sans emmerdeurs syndicaux". La solution ? Elle tenait dans trois mots : ROBOTISATION, INFORMATISATION, DELOCALISATION. En disant aux pays alors pauvres : démerdez-vous avec la production et les mains sales, nous gardons toutes les tâches de conception. A haute valeur ajoutée.

 

 

Moralité : nous avons perdu les ignobles tâches de production de richesses. Mais ça ne nous a pas empêché de perdre les nobles tâches de conception, conditions de la production de richesses. Enfin, pour le moment, pas toutes.

 

 

Car, pour pousser le pion de la conception généralisée et arriver au Graal d'un emploi noble pour tout le monde, il faut un énorme effort collectif pour élever le niveau de formation des jeunes. Or, j'exagère à peine en affirmant que le système éducatif français n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut, et qu'il menace ruine. A commencer par les filières techniques, qui ont été passées au lance-flammes. Quand ce n'est pas au lance-flammes qu'on les a passées, c'est au broyeur, voire au sani-broyeur.

 

 

 

La preuve de la déconfiture nationale ? Cette année, 85 % des jeunes français ont suivi une classe de terminale (certains ont suivi de très loin). Et 77 % des jeunes français ont obtenu ce que l'on n'appelle plus depuis très longtemps une "peau d'âne". Je plains, certes, les 23 % qui ne l'ont pas obtenue, mais je pense qu'ils étaient très, très, très NULS. Qu'est-ce qu'il faut être, et qu'est-ce qu'il faut NE PAS FAIRE, pour rater le cadeau Bonux ? Disons : pour rater le Père Noël (c'est plus consensuel, le cadeau Bonux ne survivant que dans le sketch de COLUCHE) ?

 

 

 

J'ai gardé une oreille dans le système éducatif, et j'y en reçois quelques échos qui me font dire qu'il faut vraiment être très, très, très CON pour ne pas avoir le bac. Avec de futures pareilles recrues (qui n'ont acquis à l'école qu'un goût très, très, très modéré pour le travail et l'effort), la future industrie productive française, que le monde entier nous envie, n'a qu'à bien se tenir. Ce qui en reste debout ne s'en remettra pas.

 

 

Subséquemment et par voie de conséquence, c'est très logiquement le moment de redresser la tête, de bomber fièrement le torse, de se dresser sur ses ergots, les pieds dans le tas de fumier, d'inspirer un grand coup, et de chanter à tue-tête un retentissant COCORICO. Avant d'entonner martialement une Marseillaise endiablée. Ben oui quoi : c'est le QUATORZE JUILLET. C'est le moment d'être fiers de notre grande nation. Et moi, qu'on se le dise, j'ai la fibre patriotique. Enfin, je l'ai eue.

 

 

C'est pourquoi, chers concitoyens, je vous dis : Vive la République, Vive la France ! Et le reste.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Suitetfin demain.