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jeudi, 23 mars 2023

LES DISCOURS DE MACRON

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Visiblement, tous les canaux de communication sont désormais coupés entre le président Emmanuel Macron et les Français. Il ne reste que les bombes au métomol du comte de Champignac pour donner un espoir que s'amollisse la volonté de fer de ce moderne Jupiter (en mie de pain). Passons sur le fait que, selon toute apparence, à voir l'état de son uniforme, Emmanuel Macron est passé sous le char d'assaut des Black Blocks.

vendredi, 17 mars 2023

PORTRAIT DE MACRON ...

... EN MÉCHANT GARNEMENT.

Emmanuel Macron, calculant qu'une motion de censure a très peu de chances d'aboutir, a finalement opté pour la manière forte en envoyant sa Première Ministre au casse-pipe à l'Assemblée Nationale pour "engager la responsabilité du gouvernement" et faire adopter à tout prix et sans vote la loi réformant les retraites à grands coups de 49-3. Cette femme intrépide ne s'est pas dérobée. 

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Toute cette "séquence politique" illustre avec assez de vraisemblance et de pertinence ce qu'il y a de plus haïssable dans les moments où le méchant garnement qui nous gouverne a décidé de faire un caprice, comme le montre le dessin ci-dessus, où l'on voit le dit garnement Emmanuel Macron apposer le mot "FIN" à la dernière (ou presque) péripétie en date de l'histoire politique de la France. Enfin, c'est ce qu'il espère, n'est-ce pas, celui qui appartient à la catégorie des "enfants obstinés" (comme dit la chanson traditionnelle : "Voilà le sort des enfants obstinés").

jeudi, 02 mars 2023

C'EST LUI-MÊME QUI L'AFFIRME ...

... MÉLENCHON !!!

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Dessin (un peu arrangé par mes soins) de Delambre, paru dans Le Canard enchaîné du 22 février 2023.

dimanche, 08 janvier 2023

LES FRANCAIS N'ONT PLUS CONFIANCE ...

... EN LA PAROLE POLITIQUE !!!

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Pour les curieux, CECI remonte à octobre 2017.

dimanche, 31 juillet 2022

LA GUEULE DE L'EMPLOI

Le Canard enchaîné est le dernier bastion où le dessin de presse ait encore vraiment droit de cité. Certes, tout le monde n'est pas Cabu, tout le monde n'a pas le coup de crayon de Cabu, mais faute de grives ...

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ADELINA

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DIEGO ARANEGA

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AUREL

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BOUZARD

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CHAPPATTE

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DUTREIX

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DUTREIX

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LAMA

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LEFEVRE

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LEFRED-THOURON

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LINDINGRE

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Ça pourrait tout aussi bien être Darmanin.

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MOUGEY

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POTUS

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SOPH'

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URBS

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Dans le tas, je dois bien dire qu'il y a des dessins que je trouve franchement mauvais.

dimanche, 17 juillet 2022

CHEZ LES COUPEURS DE TÊTES

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie

Gérald Darmanin a bénéficié d'un non-lieu. Tant mieux pour lui. Ce n'est pas le cas d'Eric Coquerel, dont une meute de louves en chasse réclame la tête, à cause de son attitude générale envers les femmes et, paraît-il, sa sale manie de pratiquer une "drague lourdingue". Pour lui, ce n'est pas encore gagné : une "enquête préliminaire" a été ouverte à son encontre.

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche

C'est encore pire pour Caroline Cayeux, ministre dans le gouvernement Macron. Mais elle, son cas est hors-limite, elle a dépassé les bornes : elle a attaqué de front la "communauté" homosexuelle en affirmant que le mariage offert par François Hollande aux homosexuels allait contre la nature, puis en aggravant sa situation en parlant des homosexuels en disant "ces gens-là". L'expression a heurté un autre ministre qui, lui, avait fait son "coming out" sans que Caroline Cayeux ait été mise au courant. La grosse gaffe, quoi !

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte

Il fut un temps où l'on faisait tomber les têtes pour moins que ça. Bien entendu, il n'en fallait pas plus pour que la "communauté" tout entière, avec le renfort de Jack Lang, se lève et réclame celle de la ministre. Son crime ? Homophobie. Tout ça parce qu'elle pense, cette attardée, qu'il existe une sexualité humaine normale, et qu'en dehors, il n'y a que des sexualités déviantes, contre-nature, à commencer par celle qui consiste à pratiquer avec des êtres de même sexe.

Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas

Notez qu'elle n'exige pas que l'on revienne au temps où l'on enfermait les invertis, ni qu'on s'inspire de certains pays musulmans où ceux-ci sont mis à mort. Mais le pire n'est peut-être pas qu'elle le pense, mais que, étant à un poste de responsabilité, elle ait osé le dire. Alors ça, ça ne se fait pas, Monsieur. 

Ce que je retiens de ces affaires, c'est que ça va devenir de plus en plus difficile de former des gouvernements. Il faudra des gens irréprochables, qui cochent toutes les cases de l'irréprochabilité dans tous les domaines de l'existence. Rien que ça, c'est entièrement nouveau. De véritables petits saints dûment estampillés, des ascètes de haut niveau, des athlètes de la morale, des champions de la nouvelle normalité régnante, des cracks impitoyables en matière de propreté. Des gens qui n'ont jamais commis aucune sortie de route politique, aucune infraction médiatique, aucun délit d'opinion (si, si, ça existe), aucun crime de mauvaise pensée qui risque de déplaire à toutes les sortes de chiens de garde et de fauteurs de haine qui rôdent autour de nous, à l'affût du moindre dérapage à l'égard des — prenez votre élan — L.G.B.T.Q.I.A.+ (non, ne me demandez pas). 

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Lu dans Le Progrès du 16 juillet 2022 : l'expression vise trois membres du gouvernement. Nous vivons quand même une époque formidable.

Moi, je trouve qu'il n'y a pas que la chaleur et la pollution qui rendent l'air irrespirable.

samedi, 09 juillet 2022

FRANCE : L'ART DU COMPROMIS EN POLITIQUE

MINISTRES DU GOUVERNEMENT D'ÉLISABETH BORNE CHERCHANT UN TERRAIN D'ENTENTE AVEC LES PARTIS D'OPPOSITION.

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mercredi, 06 juillet 2022

LA REVUE DE DEUX MONDES ...

... PAS FAITS POUR SE RENCONTRER.

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Photo prise le 4 juillet par Jean-Claude Coutausse : "Emmanuel Macron, entouré par les membres du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne, dans le parc du palais de l'Elysée". L'article de Claire Gatinois expose dans une analyse subtile tous les recoins des calculs et raisonnements du président pour préserver son équilibre mental (je plaisante, évidemment).

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Photo prise le 22 juin par Bruno Amsellem, de l'agence "Divergence" : "Des membres de Solidarité Paysans s'entretiennent avec Annick et Didier (de dos), agriculteurs, dans la Loire, le 22 juin". L'article de Camille Bordenet nous fait toucher du doigt la dure et vraie réalité du métier de paysan (là, il est clair que je ne plaisante pas). 

Deux articles parus dans le journal Le Monde daté "mercredi 6 juillet 2022".

Notez que c'est à la résidence du président de la République que la chorale gouvernementale vient poser pour la photo, et non à l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre, comme le voudrait la division du travail prévue par la Constitution de la Vème République. En toute logique, Elisabeth Borne devrait figurer au centre du groupe. Cela montre bien où Emmanuel Macron entend placer le vrai ressort du pouvoir. Je pose la question : "Qu'est-ce que ça change par rapport au premier quinquennat ?"

Rien. Cela veut dire que les agriculteurs continueront à se suicider doucement ; que les médecins des hôpitaux, en particulier psychiatriques, continueront à se taper la tête contre les murs à remplir des tableaux excel de centaines de codes cabalistiques inventés par des cabinets de conseils payés avec de l'argent public pour améliorer la rentabilité des services hospitaliers ; que l'école, le collège, le lycée et l'université français continueront leur irrésistible dérive vers un chaos de connaissances distribuées par un corps professoral de plus en plus déboussolé, médiocre et mal payé ; que la police continuera à éborgner à coups de LBD les ahuris qui auront la mauvaise idée de défiler dans la rue pour protester, avec ou sans gilet jaune sur le dos ; ... et puis toutes sortes d'autres choses aussi distrayantes que les Français sont sûrement avides de découvrir. 

dimanche, 26 juin 2022

CONSEIL DES MINISTRES

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Ils sont venus, ils sont tous là, vous les reconnaissez sur la photo, on les voit souvent à la télé :  Elisabeth-Blitrude Chantegrillon, première ministre, Eric-Athanase Faramond, ministre de la justice, Emmanuel-Anatole Farigoule, président de la République, et puis les autres, tous les autres. La France est gouvernée, c'est incontestable.

mercredi, 22 juin 2022

MACRON DANS UNE IMPASSE ? ...

... UNE IMPASSE EN CUL-DE-SAC SANS ISSUE DONT IL NE PEUT SORTIR ?

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mardi, 21 juin 2022

COMMENT GOUVERNER ...

... AVEC DES DÉPUTÉS INGOUVERNABLES ?

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Mais ça pourrait aussi être le conseil des ministres.

lundi, 20 juin 2022

MÉLENCHON EN PLEINE FORME

Mélenchon voit l'avenir en éléphant rose.

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N'empêche que le père Mélenchon qui, en formant la N.U.P.E.S., avait dans l'idée d'exercer sur les 131 députés élus sous la nouvelle bannière une hégémonie sans partage via La France Insoumise, il l'a "in the baba" : sollicitées pour ne former qu'un groupe parlementaire étiqueté NUPES, les autres composantes ont répondu "Niet" avec une belle unanimité. 

samedi, 18 juin 2022

LÉGISLATIVES : QUESTIONS

1 - C'est une information qui n'a pas fait les "unes" des journaux : comment se fait-il qu'à l'issue du premier tour, seuls cinq pelés se sont retrouvés dûment élus ? C'est sûr que le 12,5 % des inscrits comme condition pour être admis au second tour des législatives rend bien difficile une élection au premier tour, comme on l'a vu avec Marine Le Pen, dont les 55 % des suffrages exprimés au premier tour n'ont pas suffi.

Je ne connais pas suffisamment les subtilités des raisonnements de ceux qui ont imposé cette règle exigeante, et je n'ai pas trop analysé ses effets proprement démocratiques, mais cinq élus à l'issue du premier tour, je trouve ça pour le moins étrange. Est-ce que ce sont les mêmes qui freinent des quatre fers pour empêcher de comptabiliser les bulletins blancs parmi les mêmes suffrages exprimés ?

2 - Combien, parmi les nombreux textes de lois votés entre 2017 et 2022, ont été rédigés par des députés de la précédente Chambre ? Et combien par le gouvernement ? Il faut savoir que les premiers s'appellent des "propositions de loi", alors que les seconds sont des "projets de loi". Rien que par les appellations, on a une idée de qui, des gouvernants ou des représentants du peuple, a la priorité par principe.

Ce qui est au moins bizarre, pour ne pas dire scandaleux, c'est que le rôle des députés n'est pas seulement, ni même principalement, de voter les lois, mais de les concevoir et surtout de les RÉDIGER, bon sang de bois ! Qu'est-ce que c'est, ce Palais-Bourbon devenu une simple chambre d'enregistrement des volontés gouvernementales ? Qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui : « NOUS SOMMES ICI PAR LA VOLONTÉ DU PEUPLE »  ? C'est juste devenu une phrase ampoulée, grandiloquente, dérisoire.

Pourquoi voudriez-vous que les électeurs français se mobilisent pour élire des godillots dociles, une simple masse de manœuvre au service des décideurs politiques, au premier rang desquels le président lui-même ? Franchement, à quoi ça sert, un député, si ce n'est pas lui qui la fait, la loi ? 

Pourquoi croyez-vous que Macron attend des Français qu'ils lui envoient une majorité absolue ? Réponse : pour que les députés soient à la botte ! Bien qu'officiellement le président n'ait pas le droit d'entrer dans le Palais-Bourbon, est-ce qu'on peut encore décemment appeler ce système un "régime parlementaire" ? Puisque, en réalité, tout est fait pour que soit exécutée la volonté de l'élu principal ?

3 - Questions subsidiaires : quels problèmes insurmontables posait le septennat ? Quelle était l'intention des gens qui ont instauré le quinquennat ? Et de ceux qui ont calqué le mandat parlementaire sur le mandat présidentiel ? Et de ceux qui ont "inversé le calendrier" pour élire la Chambre dans la foulée du Président ? Les méfaits de la cohabitation étaient-ils tels que les gouvernants avaient les mains complètement liées ?

Conclusion : J'ai bien peur que le député n'ait aujourd'hui d'autre utilité que celle d'apposer la signature de la soi-disant "volonté du peuple" au bas du parchemin portant la volonté présidentielle. Le député français n'est, par définition, dans un tel système, qu'une caution officielle, un homme de paille, un prête-nom, une marionnette, un fantoche. Et ce ne sont pas les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon qui m'en feront démordre.

Ajouté le lundi 20 juin 2022 : 

Oui, bon, j'avoue, j'ai tout faux. Macron se retrouve Gros-Jean comme devant, avec une Chambre "ingouvernable" (quelques journalistes). Et ça, ça me réjouit. Ben dis donc, il va être obligé de négocier, de marchander et de faire de la politique. J'avais pas vu non plus Marine Le Pen en train de doubler par la droite, même qu'elle a pas eu besoin de la proportionnelle !!! Maintenant, je vois arriver un gros point d'interrogation. C'est encore une question, mais alors mastoc, la question !!! Que va-t-il arriver ? Mon dieu quel suspense !!!

jeudi, 21 avril 2022

MARINE LE PEN ATTENDANT SON HEURE

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Derrière la fille (selon Walt Disney), l'ombre du père ?

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Dessin de CABU, évidemment.

 

mardi, 19 avril 2022

AVANT LE SECOND TOUR

Avant le second tour de l'élection présidentielle en France, nous sommes allés, Tintin et moi, consulter une voyante infaillible. Voici ce que Foudre Bénie nous a déclaré.

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lundi, 11 avril 2022

BULLETIN DE VOTE ET GUEULE DE BOIS

C'EST ÇA, LA FRANCE ?

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Je ne sais pas combien nous sommes à savoir de quel album de B.D. est tirée cette vignette angoissante et géniale. Toujours est-il qu'elle me semble figurer avec une assez bonne exactitude l'état de la population française au lendemain du premier tour de la présidentielle.

Qu'un tiers de mes compatriotes ait pu gober le discours mielleux de Marine Le Pen (+ Zemmour + Dupont-Aignan) sur le pouvoir d'achat (+ immigration + sécurité) a quelque chose de stupéfiant. Dans quel état de déboussolement intellectuel et moral se trouve cette partie de la France qui semble prête à se jeter dans une aventure dangereuse !? 

Pour expliquer cette situation, j'ai personnellement tendance à incriminer l'absence d'individualités dotées d'une carrure et d'une envergure d'homme d'État, au sens le plus noble du terme. Je tiens le "Femme d'État" de la profession de foi de la Le Pen pour du pur matamorisme : trouvaille de communicant doué. Pour moi, homme d'Etat, ça veut dire quelqu'un (homme ou femme) qui voit plus large et plus loin que quiconque, quelqu'un qui voit plus haut que sa petite personne, et surtout quelqu'un qui met ce qu'il sait et ce qu'il peut au service de quelque chose de beaucoup plus grand que lui, quelque chose qu'il sait formuler, et qu'il fait partager au plus grand nombre.

En dehors de ce désert (je n'en vois pas un pour racheter l'autre), j'aperçois une autre cause, plus sourde, plus lancinante, plus permanente : la métamorphose de toute une classe politique, depuis 1945, sous l'influence d'un nouveau mode de sélection des élites. Je veux évidemment parler de la lente conquête, puis de l'accaparement de tous les leviers du pouvoir par une catégorie trop homogène de premiers de la classe, une sorte de mafia par cooptation de "méritocratie", dont le souci est en priorité d'administrer, autrement dit de gérer l'existant.

Quand tout le personnel politique (ou peu s'en faut), toute la haute fonction publique, tout l'encadrement dirigeant des grandes administrations et des ministères sont composés de personnes ayant été nourries, dans quelques grandes écoles et en suivant des trajectoires à peu près identiques (sciences-po-ENA-assistant-parlementaire-député-etc.), des mêmes éléments de structure intellectuelle et de grilles de lecture du réel, la France se met à fonctionner selon le principe d'une endogamie mortifère, façon certaine, à la longue, de faire du corps national un corps dégénéré (une variante des aberrations par consanguinité). 

En disant cela, je ne prétends aucunement donner des clés de compréhension. Moi aussi, je patauge. Il faudrait aussi faire une place à l'immense mouvement de privatisation qu'on observe depuis un demi-siècle. Je pense ici, par exemple, au recours massif du gouvernement français aux contributions onéreuses du cabinet de conseil McKinsey. Je pense aussi au démantèlement des services publics et au rétrécissement des interventions de l'Etat. Je pense au constant effort de désindustrialisation de la France accompli par les lobbies d'actionnaires.

Je pense à l'état d'assez grande déréliction dans lequel se trouve le système éducatif, sous les coups de boutoir successifs de réformes à la fois idéologiques et budgétaires (toujours sous couverture pédagogique, bien entendu) ; un système éducatif qui ne sait plus où il en est et qui ne parvient plus à former de véritables citoyens conscients et responsables, et qui laisse sortir de ses murs une masse d'aveugles capables de se pendre au cou d'une meneuse de meute aux dents et aux lames affûtées.

La conclusion est amère et triste.

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Note : On savait déjà le Parti "Socialiste" en état de mort cérébrale (pensez, même le politiquement minuscule Jean Lassalle fait mieux que la petite et piteuse Hidalgo) : cela se confirme, mais j'attendrai les législatives pour délivrer le permis d'inhumer. Même chose pour la petite Pécresse. Quant à l'olibrius énergumène qui n'a d'insoumis que le nom, j'imagine que sa préoccupation la plus urgente est désormais de retrouver bientôt son fauteuil de député. Rien que des pensées élevées, quoi.

jeudi, 07 avril 2022

TROMBINOSCOPE OU TIR AUX PIPES ?

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Voilà, j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres, ce matin mercredi 6 avril. Quel mot d'ordre aura votre préférence ? "Le camp des travailleurs" ? "Choisir la liberté" ? "Ensemble changeons d'avenir" ? "Faire face" ? "La France authentique" ? "Femme d'Etat" ? "Nous tous" ? "Un autre monde est possible" ? "Le courage de faire" ? "L'urgence anticapitaliste" ? "La France des jours heureux" ? "Pour que la France reste la France" ?

Est-ce qu'on pourrait faire un poème en mettant toutes ces bribes de pensée ["pensée", vous croyez ?] bout à bout ? Une comptine pour enfants des écoles ? Un refrain de chanson comique ? Peut-être même certains prendraient-ils au sérieux le texte de cette chanson ?

Quoi qu'il en soit, ils sont venus, ils sont tous là, bien propres sur eux, y a même Eric le fils maudit, elle va mourir la Mamma. Une enveloppe format A5, complètement bourrée, avec mon nom et tous mes prénoms (mais sans les bien connus Pacôme, Hégésippe et Ladislas, car je ne suis hélas pas comte de Champignac) bien alignés. J'avais reçu quelques jours auparavant une carte d'électeur.

Tout ça est très gentil et sûrement plein de bonnes intentions à mon égard, mais les gens qui m'ont adressé tous ces papelards ne sont apparemment pas au courant d'un détail : je ne me revendique pas formellement abstentionniste (quoique ...) et je ne fais aucun prosélytisme, mais je deviens au fil du temps et sans le crier sur les toits, en France, le plus grand collectionneur de cartes d'électeur vierges à mon nom, que je me suis fait un honneur de ne jamais déflorer en les laissant souiller par des mentions assez vulgaires, du genre "A voté" ou "10 avril 2022".

Je note que toutes ces trombines se présentent très nettes sur un fond flou, à l'exception de trois : deux avec drapeau rouge et une avec fragments de nature et de têtes de peuple (jeune, le peuple, selon toute apparence). Je note qu'une seule candidate a l'audace de ne pas faire figurer son patronyme sur la photo. Je trouve ça culotté. Et puis franchement, "femme d'Etat", quelle trouvaille !

Je note qu'une autre candidate présente la mine d'un petit faux sourire plaintif qui donnerait presque envie de la rassurer et de la protéger. Quant à une troisième, elle a sans doute préféré se faire passer pour une oie blanche (mais tirant sur le brun pour ce qui est du capillaire), ce qu'assurément elle n'est pas.

Je note que les communicants d'un des candidats ont pioché dans les recettes de la P.N.L. (le regard braqué vers le haut à droite), vous savez, ce catalogue des "trucs" qu'on enseigne aux vendeurs au porte-à-porte pour convaincre de pauvres diables d'acheter à crédit une encyclopédie en vingt-quatre volumes ou un aspirateur à seize soupapes monté sur turbo-compresseur.

Mais quel que soit le style adopté et que la photo soit ratée ou non, voilà les douze yaourts que le supermarché "France" offre sur ses rayons. Douze promesses de délices. Douze façons d'annoncer des lendemains qui chantent. Douze promesses que l'avenir ne tiendra pas.

Le problème, c'est que je ne mange des yaourts que quand j'y suis contraint et forcé, par exemple lorsque je me trouve sur un lit d'hôpital, c'est-à-dire assez rarement il faut bien dire, parce c'est la seule nourriture à peu près mangeable qu'on y trouve. 

Voilà ce que je dis, moi.

Note : Evidemment que je plaisante, évidemment que j'exagère, évidemment que je galèje, évidemment que je débloque à plein tube. Mais pour le moment, c'est la seule issue de secours que j'aie trouvée au monde que je vois, que j'entends et qui nous aime de moins en moins.

dimanche, 20 mars 2022

VALERIE PÉCRESSE : L'INTELLIGENCE POLITIQUE

Ce n'est pas facile du tout d'être candidat à une élection présidentielle. Un vrai calvaire, un sacerdoce, une mission impossible. Quand on est un homme, c'est déjà éprouvant : regardez Jean Lassalle, purement et simplement ignoré par les grand médias, tout juste un petit dessin dans Le Canard enchaîné où le caricaturiste lui a fait un tarbouif façon pomme de terre extraterrestre !

Alors pensez : une femme en campagne ! Vous avez envie de la suivre, Valérie Pécresse, sur son chemin semé d'épines vers une déplorable crucifixion ? Et ce salaud de Nicolas Sarkozy qui, au dire de ses anciens amis et cotisants, est en train de "trahir sa famille" en ne déclarant pas son soutien plein et entier à cette femme à l'impeccable courage, à l'intrépidité de tous les instants ! Pire encore : il paraîtrait qu'il s'apprête à passer à l'ennemi et à soutenir Emmanuel Macron, dont il déclarait d'ailleurs, quelque temps après son élection de 2017 : « Macron, c'est moi en mieux ! ».

Pauvre Valérie Pécresse, en vérité ! Si injustement attaquée qu'elle finit par en perdre le sens de l'orientation. On l'a en effet entendue accuser Emmanuel Macron de lui piquer plein d'idées de son programme, et puis dans la foulée déclarer avec hauteur et fierté devant une assemblée conquise : « Le programme de Macron, ce n'est pas mon programme ! ». Il faudrait savoir.

Mais Madame Pécresse n'en est pas à une bévue près, si j'en crois une information entendue sur les ondes. Elle aurait en effet lancé, dans des circonstances que je ne connais pas, que si elle était élue présidente, elle nommerait le général De Villiers ministre de la Défense, l'écrivain Leila Slimani ministre de la Culture et Teddy Ryner, le champion de judo, ministre des Sports.

Le seul problème, c'est qu'elle aurait pu demander leur avis aux personnes concernées, avant de leur bombarder des portefeuilles en peau d'ours pas encore tué. Or ce n'était visiblement pas le cas, puisque le premier aurait répondu : « Je ne serai jamais le ministre de la Défense de Madame Pécresse ! » ; puisque la deuxième aurait rétorqué que la simple idée de cette nomination la remplissait d'horreur ; quant au troisième, il se serait contenté, en réponse à la candidate, de diffuser sur les réseaux sociaux une icône du genre "émoji hilare". J'ignore si l'intention de l'une et les répliques des trois autres sont authentiques, mais je trouve l'histoire divertissante. 

Quoi qu'il en soit et qu'il arrive, j'ai l'impression que l'avenir politique de Valérie Pécresse ne se présente pas sous les meilleurs auspices (j'ai failli écrire "hospices") parce que, à force d'accumuler les baffes et les gaffes, ses joues vont finir par ressembler à des tranches d'aloyau persillées et saignantes. Pauvre Valérie Pécresse, si seule et si abandonnée, cuite façon cramée dans la dernière ligne droite d'une épreuve où rien ne lui aura été épargné !

Quel talent ! Quel tempérament ! Quelle intelligence politique ! Quelle perte hypothétique pour la France !

Voilà ce que je dis, moi.

Note : après vérifications auprès de diverses sources, il semblerait que tout soit vrai.

Note ajoutée le 25 mars : on a appris que Madame Pécresse a été déclarée positive au Covid. Décidément, quand on a la poisse ... Chirac avait raison quand il déclarait : « Les emmerdes, ça vole en escadrille ».

dimanche, 13 mars 2022

LE "MONDE" ET L'ETAT DE LA GAUCHE

POUR CHANGER LE MONDE, LA GAUCHE DOIT CHANGER DE MONDE.

Le Monde est un journal sérieux. C'est même (c'était ?), paraît-il, LE journal de référence. Nicolas Truong est journaliste au journal Le Monde. C'est donc un journaliste sérieux : c'est lui qu'on envoie au front. Il a publié dans le numéro daté samedi 5 mars une magnifique double page, orné sur la deuxième d'un joli, symbolique et attendrissant dessin de belle surface, et d'une facture excessivement féminine, signé Christelle Enault. 

Nul doute que Nicolas Truong est un bon journaliste, et un journaliste consciencieux. Il se contente ici, modestement, de rendre compte d'un certain nombre de lectures qu'il vient de faire : des ouvrages récents consacrés à des analyses des raisons de la déconfiture de plus en plus flagrante de tout ce qui s'est longtemps appelé la GAUCHE. Il s'efforce de coudre ensemble les propos divers, chatoyants et bigarrés des nombreux experts qui interviennent pour signer le constat de décès et le procès verbal d'autopsie expliquant les causes de la mort, elles-mêmes pleines de bigarrures. On ne s'étonnera donc pas que le tableau d'ensemble que la lecture de cet article procure, ressemble au costume d'un Arlequin gesticulant plutôt qu'à un tailleur Chanel porté par une femme élégante lors d'une soirée chic.

Le journaliste commence par un curieux panorama des tendances qui tiraillent les gens qui se sentent "de gauche" : on se demande d'abord ce que peut bien être un "communisme institutionnel". L' "écologisme" donne lieu à un joli gloubi-boulga, où se mélangent "récit émancipateur" et "réchauffement climatique", et où l'écologie "peine à intégrer les révolutions de la pensée du vivant" : prenez ça dans la figure ! Truong tient à faire une place au "trotskisme", cette amibe qui se prend pour un être vivant chaque fois que se profile une présidentielle. Il achève ce tour de table sur l'improbable mouvance insurrectionnelle : je me demande s'il pense à Julien Coupat (L'Insurrection qui vient) ou aux troupes très mobiles qui viennent aux manifs pour casser du flic et des vitrines et donner au gouvernement un prétexte pour casser du manifestant.

Vient ensuite le plat de résistance : les noms d'auteurs défilent, accompagnés du titre de leur ouvrage ou de leur titre professionnel, voire universitaire. Nicolas Truong sème ses petits cailloux blancs : ici un stéréotype qui ne saurait renier ses origines vasouillardes et benoîtement orientées — "avènement d'une société du commentaire où s'est engouffrée la mouvance néoréactionnaire". Ça y est, l'étiquette est collée, pas besoin d'argumenter ou de nommer l'ennemi, on peut y aller dans l'esbroufe confortable. Sans compter que le vocable "mouvance" se prête à merveille à toutes sortes de lectures désobligeantes.

Là une formule étrange : "Olivier Ferrand, fondateur du laboratoire d'idées progressistes" : qui nous dit ce qu'est ce "progressisme"-là ? S'agit-il des idées qui réclament une plus juste redistribution des richesses produites ? Ou bien de celles qui brandissent la défense de toutes sortes de minorités qui "luttent contre les normes excluantes" d'une majorité et d'une société intolérantes ? On ne saura pas.

Ailleurs une expression discutable : par exemple, "une classe politique largement désintellectualisée", sans doute pour suggérer que, vu la médiocrité de nos politiciens, tous plus premiers-de-la-classe les uns que les autres, il n'existe plus d'hommes d'État en mesure de « se faire une certaine idée de la France », raison pour laquelle ils délèguent le souci de penser à des "think tanks" qui ont pour mission de trouver les éléments de langage capable de donner au mariage de la carpe et du lapin tout le lustre qu'il mérite. 

Mais parlons des auteurs et de leurs idées. Le politiste Rémi Lefebvre pense que "la gauche est un monde défait". Le constat est imparable. Tout va bien, jusqu'à ce que Laurent Jeanpierre assigne à la gauche le devoir de "se détacher de ses atavismes et de ses identités partisanes arrimés au XX° siècle". Mais pourquoi faut-il qu'un illuminé ramène sa fraise et sa sociologie avec des "atavismes" et des "identités partisanes" ? Du coup, on n'y comprend plus rien. Bon, je vois là, plus ou moins, une sommation faite à la gauche de se "moderniser", c'est-à-dire de se convertir à la version sociétale du "progrès", et d'abandonner les classes laborieuses à leur sort. C'est admettre que le capitalisme a triomphé.

Je passe sur quelques oiselleries de Mme Marion Fontaine, qui décochera plus loin ce trait amusant : "Nous assistons à l'effritement du Parti socialiste français, qui a sans doute rempli sa mission historique". Je ne sais pas pourquoi je trouve cette phrase hilarante. Peut-être le Parti socialiste est-il félicité d'avoir, en se couvrant d'opprobre (mariage homosexuel, loi El Khomri, ...), anéanti la crédibilité de tout ce qui ressemble à une force de gauche ?

J'ai bien envie de passer aussi sur le fameux rapport de "Terra Nova" de 2011, vous savez, ce "think tank", dirigé par le médiocrate pusillanime Thierry Pech, et qui préconise de ne plus centrer la doctrine de la gauche sur la classe ouvrière, au motif que "la nouvelle gauche a le visage de la France de demain : plus jeune, plus féminin, plus divers, plus diplômé". Un gros coup de badigeon sur les vieilleries ouvrières et de "modernisation" : quelle marge de manœuvre le capital laisse-t-il aux tenants des anciens idéaux qui ont fait la Révolution ? Pas grand-chose : la "bienveillance", le "care", l'inclusion des exclus, quelques autres babioles. Des "valeurs de gauche", quoi, histoire de ne pas avoir tout perdu. Le capital peut dormir tranquille.

Personnellement, je comprends que la classe ouvrière, et plus généralement les classes populaires, aient laissé tomber les partis de gauche, tous coupables de trahison, pour se tourner vers des gens (les Le Pen et leurs variantes) qui prenaient en compte, au moins dans leurs discours, leurs préoccupations, y compris ce satané conservatisme social si mal vu par la "nouvelle gauche".

On n'y peut rien : le bas peuple tient à des structures éprouvées et à des traditions sûres, et se méfie à cet égard de toutes les formes d'innovation. Certains peuvent bien juger cela arriéré ou insupportable, et la propagande véhiculée ne s'en prive pas, au nom du "progressisme", n'en doutons pas, reste que les "vrais gens" sont comme ça et pas autrement. S'en prendre avec hauteur ou hostilité aux réticences à la frénésie d'innovation sociétale, c'est mépriser les gens simples, les "gens de peu".

Peut-être est-ce après tout une simple histoire d'offre et de demande : quand les partis communiste, socialiste, radical de gauche et tutti quanti se sont vu préférer les épouvantails d'extrême droite par leur clientèle traditionnelle, ils ont modifié leur offre, pour ne pas finir trop vite exsangues, en direction d'une clientèle "rénovée". C'est humain : tout le monde, y compris une structure, veut "persévérer dans son être". Remarquez que ça n'a pas empêché les deux grands partis de gauche d'être obligés d'abandonner leur vaisseau de croisière (Colonel Fabien, Solférino) pour se réfugier sur une coquille de noix au fur et à mesure de leurs avanies électorales.

Qu'entendent Marion Fontaine et son acolyte le sociologue Cyril Lemieux par "effondrement du monde ouvrier et de ses institutions paternalistes" ? "Paternaliste", ça sent déjà son mépris du "moderne" pour l'"archaïque", mais ne faudrait-il pas parler, plutôt que d'effondrement, de la désertification industrielle de la France, quand les coalitions d'actionnaires ont obtenu des grands conseils d'administration l'embellissement des dividendes par la vente des forces productives à la Chine ? Voir sur ce sujet la B.D. de Benoît Collombat et Damien Cuvillier Le Choix du chômage.

Une petite mention à Nicolas Mathieu, écrivain et "transfuge de classe", à ce qu'on nous dit, qui parle d'une "gauche hypokhâgne" à égalité avec une "gauche bac pro" : on sent qu'ici le ver est déjà dans le fruit. Une petite mention également aux écrivains libertaires Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, qui parlent un peu gentiment des "renoncements" du Parti Socialiste, et à Rémi Lefebvre qui évoque plus justement cette "deuxième droite" qui a, sous François Hollande, "abîmé la gauche" et "très durablement discrédité le PS". Pauvre Anne Hidalgo, envoyée au casse-pipe par ses propres frères d'armes !

Bruno Karsenti est philosophe et il n'aime pas trop le peuple, expliquant que "la gauche est à la fois minée par la puissance du libéralisme et la prégnance du conservatisme". Foutu conservatisme : encore un de ces "science-humanistes" bavards, qui voudrait bien inculquer aux gens ordinaires un peu de sens de la modernité, formater les hommes d'après l'image qu'il s'en fait et les débarrasser de leurs haïssables préjugés et "stéréotypes" (de classe, de race, de sexe, de norme, etc.).

Preuve que plus personne ou presque ne sait où il en est, "La gauche démocratique et modérée ne s'est pas volatilisée, elle vote Macron". Encore un de ces foutus politistes qui disent tout et le contraire de tout, sans le dire, mais tout en le disant. Car enfin, si une gauche vote Macron, est-ce une gauche ? Non ! Heureusement Bruno Karsenti rétorque : "Emmanuel Macron n'est pas social-démocrate, il incarne le sommet de son dévoiement". 

Nicolas Truong aborde ensuite le cas de la "gauche écologique et sociale". C'est pour mentionner aussitôt le feu de paille de l'espoir que certains avaient mis dans le virus et dans un hypothétique "monde d'après", où les peuples, les penseurs, les industriels et les gouvernants auraient réfléchi et admis qu'on faisait fausse route. Il n'en a rien été, comme on le constate tous les jours : "Ce qui n'a pas évité un retour à la normale", "normale" étant écrit sans guillemets par le journaliste lui-même. 

Citons au passage la grosse niaiserie du renommé et néanmoins sociologue Bruno Latour, qui ose affirmer que "l'écologie, c'est la nouvelle lutte des classes". Laissons-le à ses lubies, quoi qu'il dise de sensé sur le productivisme et l'extractivisme qui gangrènent la planète et les bipèdes qui en foulent le sol. Comment fait-on, comme le suggère le philosophe Pierre Charbonnier pour : "se réapproprier un progressisme social détaché des illusions de la croissance" ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, qu'il faudrait "une politisation des sciences sociales" ? La tâche n'est-elle pas pour l'essentiel accomplie ? Et que signifie : "Il convient de mêler socialisme et écologie, ces deux courants apparentés, mais dont la ligne est encore "mal tracée"" ? J'ignorais que socialisme et écologie fussent des "courants", et encore plus : qu'ils fussent apparentés (voir ce qui est dit plus haut de l'extractivisme comme matrice du socialisme : il faudrait savoir).

Bon, j'arrête là. Il resterait bien quelques menues considérations des uns et des autres à mentionner, mais je crois suffisants les éléments de preuve accumulés. Preuve de quoi ? Oh, pas grand-chose : juste le terrible champ de bataille de thèses, d'hypothèses et de foutaises qu'est devenu le problème de la gauche, depuis que la réalité de la protection des classes les moins favorisées a été laissée aux soins des forces du marché. Juste l'innommable bouillie déversée par des intellos de tout acabit sur une situation d'ensemble que plus personne ne comprend et ne maîtrise.

L'article de Nicolas Truong est finalement assez honnête, en ce qu'il reflète assez bien, malgré quelques bizarreries, la couleur et la substance de la panade économique, politique, sociale, intellectuelle et morale dans laquelle le temps présent nous fait patauger, tous tant que nous sommes, gens ordinaires.

Mais il y a une autre tendance qui ressort en relief de ce tableau chaotique : l'émergence à "gauche"  (on se demande ce qui les rattache à la gauche) de nouvelles forces : les jeunes, les femmes, les minorités, les diplômés, et des "divers", c'est-à-dire une pléiade de groupes d'une splendide hétérogénéité, dans lesquelles j'ai du mal à voir autre chose que divers segments d'une clientèle exigeante à l'égard des entrepreneurs politiques et des produits qu'ils proposent sur le marché.

Voilà ce que je dis, moi.

Note : « Or il semblerait ne plus y avoir de "monde d'après", même à Saint-Germain-des-Prés, pourrait-on avancer avec Léo Ferré ». Mais que je sache, "il n'y a plus d'après à Saint-Germain-des-Prés", cher M. Truong, est une chanson de Guy Béart, paroles et musique.

samedi, 05 mars 2022

LE CHOIX DU CHÔMAGE (suite)

HISTOIRE (PRESQUE) SANS PAROLES.
Le Choix du chômage, B.D. de Benoît Collombat, journaliste d'investigation, scénariste, et Damien Cuvillier, dessinateur (Futuropolis, 2021).

LUTTER 1974 GISCARD.jpg

Lui, c'est le mensonge de base, sans fioritures, tranquille. Mais peut-être qu'à l'époque la croyance était encore répandue que le politique peut avoir une action sur la réalité ?

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Un peu de sincérité ? Etonnant quand même. Rétrospectivement, "modernisation" peut faire peur : derrière le mot, on voit poindre les "usines sans ouvriers" dont certains rêvaient. Ah, que voulez-vous, les nécessités de la compétition économique internationale ...

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Là, on frise l'aveu d'échec, non ? Mais c'est moins de "lutte contre le chômage" que de désindustrialisation ("délocalisation", ça vous dit quelque chose ?) qu'il faudrait parler.

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Lui, il y va au flan, carrément, comme Matamore : façon grosse caisse et fanfare. Genre "kärcher" ou "casse-toi pauvre con".

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Lui, ce n'est pas cet état d'urgence-là qu'il a finalement retenu. De toute façon, cet ancien de l'ENA est un converti de longue date à l'économie de marché, à la primauté de la sphère économique sur la sphère politique et au rétrécissement des possibilités d'action des responsables politiques. Le roi de la "gauche molle", quoi (voir ci-dessous le tout jeune François).

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Moralité : au fait, elle est de qui, la chanson, vous savez : « Encore des mots, toujours des mots, rien que des mots, paroles, paroles, paroles » ?

Je suggère de poser à tous les imaginatifs pleins de projets ou de revendications qui raisonnent (se gargarisent) à coups de « IL FAUT » tout au long de leurs discours une seule question :
« COMMENT ON FAIT ? ».

Parce que c'est bien joli de se fixer des objectifs. Encore faut-il avoir une idée de la méthode, de la manière et des moyens. Appelons ça réalisme, pragmatisme ou ce que vous voudrez.

lundi, 31 janvier 2022

MACRON : DES SOLUTIONS ? IL EN PLEUT !!!

YAKA TRAVERSER LA RUE !

Ça a commencé par un choc, quand le brillant énarque et banquier, et président, et orateur doué a constaté de ses propres yeux l'état de délabrement structurel de l'institution hospitalière (on manquait de lits, de personnels qualifiés, de rémunérations motivantes, de matériels modernes). Il a martialement klaxonné.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR L'HÔPITAL PUBLIC ! » (avril 2020).

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Et puis, devant les récriminations des policiers qui se plaignaient de la pauvreté de leurs effectifs, de la vétusté de leurs matériels et de l'insalubrité de leurs commissariats, Macron a fait une autre promesse solennelle.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR LES FORCES DE L'ORDRE ! »

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Et puis, quand les juges, les greffiers, les avocats et même les procureurs (pensez ! Même les procureurs !) ont envahi les palais de justice pour se plaindre massivement de leurs effectifs insuffisants et de la pauvreté de leurs dotations en matériels divers, tout le gouvernement s'est regroupé derrière le chef de l'Etat pour déclarer.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR LA JUSTICE ! »

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Et puis, quand les enseignants sont descendus dans la rue pour réclamer la mise à niveau de leurs salaires (gelés depuis Vercingétorix) par rapport à leurs homologues européens, une meilleure reconnaissance de leur métier et des conditions de travail décentes, la réaction du pouvoir n'a pas tardé.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMNT POUR L'ÉDUCATION NATIONALE ! »

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Et puis, quand Victor Castanet a fait paraître son livre-coup-de-massue sur le scandale de la gestion des E.H.P.A.D. par de grands groupes privés uniquement soucieux de servir une soupe bien grasse à leurs actionnaires plutôt que de s'occuper de leurs pensionnaires avec sérieux, compétence et humanité, le gouvernement a aussitôt réagi.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR LA PRISE EN CHARGE DU GRAND ÂGE ET DE LA DÉPENDANCE ! »

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Et puis quand les infirmières, aides-soignantes, internes et médecins sont RE-descendus dans les rues pour RE-manifester leur désespoir de voir ainsi abandonner l'hôpital à son triste sort, ça a RE-commencé.

« NOUS ALLONS ÉTABLIR UN PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR L'HÔPITAL PUBLIC ! »

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ET C'EST REPARTI !!!

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MORALITÉ : AUX DERNIÈRES NOUVELLES, ON N'EST PAS PRÈS DE VOIR PASSER LE DERNIER TRAIN DU "PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT". PUISQUE ÇA COÛTE RIEN !

AU FAIT, C'EST QUI, LE GARS QUI DISAIT : « MAIS ÇA COÛTE UN POGNON DE DINGUE » ?

lundi, 20 décembre 2021

TOUT VA DE MIEUX EN MIEUX !!!

Pendant que Christiane Taubira vient semer son caca dans une gauche qui s'avançait déjà, bravement hétéroclite et désunie, vers la plus retentissante défaite de sa carrière ;

Pendant que Sandrine Rousseau, la petite écolo trop heureuse de donner une coup de poignard amical dans le dos de son ami l'écolo Yannick Jadot, applaudit à grand fracas l'entrée en scène de la Guyanaise haineuse (les médias sont friands de ces scissions sanglantes) ;

Pendant qu'Emmanuel Macron, qui a décidé de n'être absent d'aucun bulletin d'information, se confesse en public pour attendrir — croit-il — son futur électorat victorieux et s'enorgueillit par anticipation de tout ce qu'il n'a pas encore fait ;

Pendant que les municipalités passées sous la férule de Khmers verts plus ou moins djihadistes (dernière trouvaille : foie gras interdit dans les buffets offerts par la mairie de Lyon) font pressentir la terreur à venir sur le mode de vie des gens ordinaires ;

Pendant que tous ces petits hommes s'agitent en tout sens en maniant fiévreusement la touillette dans la tasse qui leur sert de bocal, de monde et d'horizon ;

La vraie actualité parvient de temps en temps à se frayer un chemin vers les journaux (les sérieux et les autres), parfois même à se hisser jusqu'à la une. Quelques exemples.

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L'HÔPITAL.

A tout seigneur tout honneur.

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Le Un Hebdo, 1er décembre 2021.

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Le Progrès, 7 décembre 2021.

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LE CLIMAT.

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Le Monde, 14 décembre 2021.

LE MONDE LE MONDE 18 DEC.jpg

Le Monde, 18 décembre 2021.

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LA JUSTICE EN FRANCE.

L'Union Syndicale des Magistrats (le syndicat "conservateur") a appelé dernièrement à manifester dans les rues pour protester contre l'étranglement de l'institution judiciaire.

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L'ENSEIGNEMENT PUBLIC.

Sans boussole de l'école à l'université, la devise est désormais : « FLUCTUAT ET MERGITUR ». Plus personne n'est en mesure de donner le cap, qu'il s'agisse de ce qu'il faut enseigner, de la façon de motiver des gens de qualité à venir affronter une jeunesse de plus en plus rétive à se laisser instruire, ou de la nécessité même d'orienter chaque élève selon ses talents propres et non selon la doctrine qui consiste à vouloir coûte que coûte attribuer à chacun – et ce, quel que soit son mérite – un papyrus dépourvu de toute valeur (Baccalauréat).

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Le tableau d'ensemble est sinistre.

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ET MAINTENANT JOYEUX NOËL !!!

NOËL 1976 FÊTE DES RATS.jpg

Dessin de Reiser.

samedi, 11 décembre 2021

TOUT VA MIEUX !!!

Ni pessimiste, ni optimiste : objectif !!!

LA POLITIQUE EN FRANCE.

Je ne suis pas sûr qu'on puisse trouver dans les époques précédentes une telle médiocrité, voire une telle insignifiance dans le personnel politique qui aspire à prendre en 2022 la direction de la France.

Macron est-il un "Homme d'État" ? Qu'est-ce qu'un "Homme d'État" ? Au premier abord, on pense à quelqu'un qui se fait "une certaine idée de la France" (suivez mon regard) ? En tout cas, quelqu'un qui met sa petite personne au service entier de la nation dont il prend le destin en main. Je veux dire qui subordonne cette petite personne à l'ambition qu'il assigne au pays avec l'assentiment des gens qui l'ont élu. C'est aussi quelqu'un qui se montre capable d'entraîner derrière son étendard assez de forces pour que ce soit le pays entier qui se mette en mouvement.

A entendre les nombreux, abondants et ronflants discours qu'Emmanuel Macron n'a cessé, et ne cesse de prononcer avec plus ou moins d'emphase, on a presque envie de le créditer de la noble appellation d'"Homme d'État". Malheureusement, ce qui me dissuade de le faire, c'est l'impressionnante déconnexion qu'il donne à observer entre ses paroles et les effets de ses paroles dans la réalité basse et concrète.

Le dernier exemple en date de cet écart ("gap" pour faire branché) est le programme qu'il a annoncé pour l'exercice français de la présidence du Conseil de l'Union Européenne : grandiose ! On va faire avancer l'Union, on va refonder Schengen, on va ..., on va ..., on va ... Le tout proclamé à sons de trompe, à la cantonade et à tous vents, genre : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! », pour être sûr de bien indisposer les partenaires européens par la posture prophétique.

Les Allemands, eux, quand ils entreprennent de former un gouvernement après leurs dernières élections législatives, ils font ça sérieusement, "à l'allemande" : on met deux cent cinquante négociateurs (n'oublions pas les négociatrices en ces temps de féminisme policier) bien décidés à prendre le temps qu'il faudra pour constituer une plate-forme commune (définition précise et contraignante des articles du programme, répartition des postes, etc.) qui permette l'exercice commun du pouvoir. Pas de grande proclamation : environ deux mois plus tard, on publie le résultat de ces négociations, qu'on peut imaginer âpres et méticuleuses.

Tout le monde a compris à quel carburant tourne le moteur d'Emmanuel Macron : le vent, la soufflette, la gonflette, la boursouflette. Il ferait très bien en éolienne : du vent, c'est ce qu'il lui faut pour avoir l'impression d'agir. Sauf qu'il n'est pas encore branché sur le réseau : entre lui et la réalité, le courant ne passe pas. Moi qui le traitais de "baudruche" dans un billet de février 2017, avant la présidentielle, je ne croyais pas si bien dire.

En même temps (cette formule !!!), il ne faut pas oublier que pendant qu'il cause, le capitalisme sauvage, dont Macron reste un militant fanatique, quoique discret, continue à étendre ses ravages dans l'économie française, comme le montre le dernier exemple en date : la fonderie S.A.M. dans le bassin de Decazeville dans l'Aveyron. Et je n'évoque que pour mémoire le naufrage de la médecine hospitalière ou de l'institution judiciaire.

Il y a des probabilités pour que le prochain président de la France se nomme de nouveau Emmanuel Macron. En face de lui, qui ? QUI ? Passons très vite sur ce qu'il reste de la gauche : de Mélenchon le va-de-la-gueule à Jadot qui fait semblant de croire en son étoile, et du coco presque anonyme qui se prépare à recueillir 1,78 % des voix à la pauvre Anne Hidalgo, victime expiatoire de tous les méfaits commis par le Parti Socialiste à l'encontre des travailleurs, il n'y a plus personne.

En revanche, à droite, on a le vent en poupe, et les parts de marché semblent assez copieuses pour nourrir les appétits. Marine Le Pen ? On connaît son incompétence en matière économique. On a une idée de ce qu'a des chances de donner dans les urnes sa politique de "dédiabolisation". Eric Zemmour ? Désolé : impossible pour moi de prendre ce guignol au sérieux. Je me dis que cette candidature farcesque, qui peut croquer quelques mollets au Rassemblement National, c'est tout bénef pour Macron. Reste Valérie Pécresse, à propos des chances de laquelle je me garderai de tout pronostic, tant j'ignore tout de la cuisine propre aux "Républicains" en général et à la gestion de la Région Île-de-France en particulier. 

Moralité et conclusion : qu'il s'agisse de l'actuel Président et bientôt candidat ou des concurrents plus ou moins sérieux et crédibles, déclarés ou à venir, je reste effaré par la petitesse, la bassesse, l'insignifiance de tout le personnel qui se présente aux suffrages des Français. Je me pose la question : le peuple français a-t-il les élites qu'il mérite ? Si tel est le cas, ce serait le signe d'une effrayante déliquescence de l'âme collective. Et j'ai malheureusement l'impression que tel est le cas. Il est aussi possible que ce soit le système de sélection des élites en lui-même qui aboutisse à l'élimination des gens dotés des capacités, de la volonté, de l'intelligence et du charisme qui font "l'Homme d'État". 

Tout ce qu'on peut constater, c'est qu'il n'y a pas d'Homme d'État parmi les personnalités les plus en vue dans les médias, dans les Assemblées ou dans les Ministères. Ceux qui pourraient prétendre à ce titre sont soigneusement écartés par les gens en place. Partout ce ne sont que premiers de la classe qui se rêvent en apprentis épiciers, petits chefs de bureau, comptables plus ou moins experts, mais bénéficiant de la voiture de fonction et autres signes du pouvoir (la cave de l'Hôtel de Lassay suscite paraît-il de terribles convoitises). 

La France, elle, peut aller se rhabiller.

Voilà ce que je dis, moi.

mardi, 29 juin 2021

POURQUOI L'ABSTENTION ?

C'EST A CAUSE DE LA PAROLE.

DISQUALIFIÉE, IMPUISSANTE ET INUTILE.

Depuis le 20 juin 2021, j'écoute les propos des politologues, les calculs des sondeurs, les analyses des sociologues, tous spécialistes plus savants les uns que les autres et se fondant sur des études toutes plus fouillées, rigoureuses et méthodiques les unes que les autres. Une seule question : pourquoi l'abstention ? Pourquoi ces deux tiers de Français qui semblent avoir dit adieu à l'expression légale de leur citoyenneté ? 

Mon analyse est peut-être un peu sommaire, mais elle prétend aller droit au but. Ce que plusieurs décennies de Vème république n'avaient fait qu'ébaucher, les trois dernières présidences l'ont achevé.

Nicolas Sarkozy, admettons-le, a joué à l'homme d'action et ce qu'il a fait a pu ressembler à de l'action politique, si ce n'est que celle-ci a été en réalité bien souvent destructrice. Justice ? Il a envoyé le soldat Rachida Dati ratiboiser ce qui dépassait : il ne devait pas rester une "boîte de petits pois" (son expression) dans le stand de tir. Il a liquidé la très salutaire et utile police de proximité mise en place sous Jospin. Côté police encore, il a détruit le renseignement de terrain en fusionnant les RG et la DST. Laissons de côté quelques autres méfaits annexes et néanmoins collatéraux.

Je retiens de la présidence de François Hollande une sorte de volonté mollassonne et peureuse d'imposer des lois clientélistes, comme le mariage homosexuel, qui ont radicalement clivé la population française de façon presque aussi profonde que les manières de faire de son prédécesseur. Il ne faut pas oublier aussi l'usage immodéré de l'article 49-3 pour parvenir à ses fins, qui avait réussi à dresser contre lui un groupe non négligeable de parlementaires bientôt baptisés "frondeurs".

Ces deux présidents ont largement montré aux Français qu'il n'était plus possible de faire confiance dans leur parole, qu'ils avaient malaisée, maladroite ou brutale, quand ce n'était pas carrément mensongère. Ils ont aussi montré que leur capacité d'action — autre que destructrice — sur les choses pour les améliorer était à peu près nulle, même s'ils gardaient encore un certain pouvoir sur les symboles (au hasard : le mariage).

Emmanuel Macron a porté le coup de grâce à ce qui fait une bonne partie de la confiance qu'une population peut avoir dans la politique qu'il subit, par choix ou non. Ah lui, on ne peut pas lui reprocher de ne pas savoir parler. C'est même tout ce qu'il sait faire, mais il le fait avec un savoir-faire consommé. Au point qu'il a impressionné tout le monde : qu'il s'agisse de tenir sept heures à tchatcher face à des dizaines de maires plus ou moins remontés, de proposer avec emphase et enthousiasme un Grand Débat National pour étouffer le mouvement des Gilets Jaunes ou de monter de toutes pièces une Convention Citoyenne pour le Climat avec cent cinquante "vrais citoyens", on a de toute évidence à faire à un maître en matière de discours. On a trouvé en 2017, peut-être pas un "maître des horloges", mais un maître de la parole. 

Le problème, justement, c'est que ce Niagara d'éloquence, qui promettait pour très bientôt le "retour des jours heureux", s'est très vite révélé un pauvre pipi de chien sur un trottoir étroit. Je ne sais pas trop où en sont les maires de France avec le pouvoir central depuis l'étalage de leurs bisbilles avec lui, mais ce dont je suis sûr, c'est que la baudruche du "Grand Débat National" gonflée à l'hélium en accéléré s'est dégonflée encore plus vite. Quant à la Convention Nationale pour le Climat, on a vu de quel souriceau décharné a accouché la Montagne, que dis-je, l'Olympe du haut duquel Jupiter lançait la foudre de ses promesses. Je n'oublie surtout pas « le plan massif d'investissement pour l'hôpital public » sorti en pleine pandémie de la bouche oraculaire d'Emmanuel Macron. Celui-là, quand il s'entend parler, il s'enflamme, enivré de lui-même.

La conséquence de tout ça ? C'est très simple : la parole politique dans son ensemble est proprement, salement et complètement DISQUALIFIÉE. Ne cherchez pas plus loin la raison pour laquelle votre fille est devenue aussi muette que les urnes. La parole politique est disqualifiée. Et cette tragédie (c'en est une) française ne résulte de rien d'autre que de l'IMPUISSANCE des politiques à faire en sorte que les vœux, souhaits, volontés et promesses dont ils abreuvent les médias et les oreilles des citoyens se concrétisent concrètement dans la réalité réelle de la vie des populations dont ils se targuent d'avoir le pouvoir d'améliorer le sort (pardon pour la complexité de la phrase). 

Je serais même tenté de généraliser mon propos et d'affirmer que toutes les paroles au sujet de l'état préoccupant du monde et des moyens de remédier à ses maux sont devenues impuissantes et inutiles. Ce que je dis ici n'empêchera certes pas les sociologues et autres spécialistes de toutes sortes de spécialités "scientifiques" dites "humaines" d'émettre des Niagaras d'hypothèses, de formuler des montagnes d'analyses, voire de construire des labyrinthes de théories (mais ça, qui oserait une telle audace aujourd'hui ?). 

Disons la chose plus brutalement : plus personne ne comprend quoi que ce soit à ce qui est en train de se produire et surtout plus personne n'est capable d'opposer à la fatalité des faits, des événements et des processus l'efficacité d'une volonté. Et plus personne n'est en mesure de poser sur la complexité des faits, des événements et des processus une parole pertinente. C'est la validité même de la rationalité de la parole que le monde actuel, tel qu'il fonctionne, annule. Elle est là, la tragédie.

A titre personnel, je peux dire que je ne supporte plus le ton de certitude joyeuse sur lequel s'expriment bon nombre des savants invités sur la chaîne de France Culture. De même, les pages "Tribunes" ou "Débats" du journal Le Monde me laissent béat d'amusement à la lecture des colliers de "Il Faut" que les intervenants passent au cou d'une réalité qu'ils voudraient étrangler dans le licou de leurs concepts, et qui leur échappe comme l'eau dans les doigts.

Les sciences humaines, ainsi que leur savoir patiemment et méthodiquement édifié, passent leur temps à pérorer dans le vide. La parole qui se dit, se veut et se prétend rationnelle n'est plus d'aucune utilité. Les explications, les analyses entrent en collision. Comme toujours, me dira-t-on, mais aujourd'hui avec un tel souci de se mésentendre avec les autres, avec une telle haine des points de vue opposés au sien que toute collectivité se scinde, se fragmente, se pulvérise en blocs opposés et irréconciliables, comme les gauches de Manuel Valls.

Et Geoffroy de la Gannerie peut, sans se faire ratatiner la figure au coin d'un bois, appeler à la censure des opinions (Marcel Gauchet) qui ne ressemblent pas assez aux siennes (parce qu'il assume et argumente, le bougre !). Cela dans une époque où les humains sont en train de mettre la dernière main à la reconstruction de la Tour de Babel, mais en ayant cette fois en leur possession tous les moyens terrifiants que leur offre la technique. Et cela dans une époque où la France ne cesse de perdre des forces et du terrain sur ses "concurrents" dans le champ de bataille qu'est devenue la planète.  Dans ces conditions, quel espace respirable reste-t-il à la parole ? 

Et c'est ce que comprennent de mieux en mieux les populations auxquelles on demande de donner de temps en temps leur avis sur les capacités respectives d'individus qui se présentent tout fiérots à leurs suffrages de changer quoi que ce soit à quoi que ce soit. Pour ma part et à tort ou à raison, je ne cherche pas ailleurs la raison de l'abstention de plus en plus massive des citoyens aux élections françaises. Ils ont compris que leur parole ne vaut plus rien. La mienne comme la leur, évidemment. La démonétisation de tout ce qui se dit, de ce qui se parle, de ce qui se communique, est flagrante (voir fake news, complotisme et autres fariboles).

Et ce ne sont pas les savants linguistes, inventeurs des "actes de parole" ou les psychanalystes (Jacques Lacan, Denis Vasse, etc.), inventeurs du "sujet de la parole", qui me convaincront du contraire.  

Voilà ce que je dis moi.

Note : on me dira que la parole rationnelle n'est en réalité, depuis Platon, Socrate, Aristote et quelques autres esprits éminents, qu'une aimable fiction que les esprits éminents se colportent de génération en génération et de bouche de druide à oreille de druide, le soir au coin du feu comme on fait pour les contes de fées. Je veux bien. J'ai cependant la lourde impression que, pour tout ce que nous disons et dans l'âge que nous vivons, quelque chose se passe qui ne ressemble en rien à tout ce qui a été vécu auparavant. Mais c'est peut-être une simple forfanterie, allez savoir.

mardi, 11 mai 2021

A QUOI RESSEMBLE LA GAUCHE EN 2021 ?

LES FORCES DE GAUCHE ?

ELLES RESSEMBLENT A ÇA !!!

71 L'ÂNE-PAPE A ROME OLMÜTZ 1496.jpg

Pas demain la veille que les gens qui travaillent trouveront quelqu'un de sérieux pour défendre leurs droits et leurs conditions de vie.