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mercredi, 07 juillet 2021

ÉDOUARD COMMETTE, ORGANISTE LYONNAIS

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Édouard Commette (1883-1967) est, paraît-il (je n'ai pas vérifié l'info), le premier organiste à avoir enregistré un disque consacré à l'orgue (en 1928). Je ne l'ai pas connu, mais je l'ai peut-être entendu sans savoir que c'était lui (j'ai l'âge), dans la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dont il était le titulaire de l'orgue (de 1904 à 1965, selon Maurice Vanario). Oh, ce n'est pas que les "grandes orgues" de notre cathédrale Saint-Jean-Baptiste jouissent d'une énorme réputation. La preuve, c'est qu'elles n'attirent guère les vedettes de l'instrument. J'imagine que leur emplacement, encaissé dans le transept de l'édifice au lieu de figurer majestueusement au-dessus de l'entrée comme c'est très souvent le cas, n'est pas pour rien dans ce relatif dédain. Mais enfin cela reste un bel orgue, même si ce n'est pas celui qu'Edouard Commette a connu (impossible de dénicher une photo de l'ancien, détrôné autour de 1990).

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Inutile de préciser que les touristes viennent plutôt voir l'horloge astronomique qu'entendre l'orgue photographié en 1996 par Marcos Quinones.

Edouard Commette, de même que son élève et successeur au même poste Joseph Reveyron (1917-2005), il a refusé de quitter sa ville quand des propositions un peu alléchantes lui ont été faites ailleurs. Si je ne l'ai pas connu, j'ai fréquenté la classe de son fils, qui enseignait le français au Lycée Ampère, et qui ne m'a pas laissé grand souvenir. J'ai échangé quelques mots insignifiants avec lui un soir où un hommage officiel était rendu à son père, sans doute pour le centième anniversaire de sa naissance : j'ai oublié si c'était à Saint-Bonaventure ou à Saint-Jean (je dirais plutôt Saint-Jean, l'autre orgue étant tenu par Marcel Paponaud (1893-1988), un autre illustre inconnu, mais quand on est le titulaire, on ne se laisse pas déloger). 

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Si je parle ici d'Edouard Commette, c'est d'une part que je viens de remettre la main sur un vieux vinyle 25cm que j'ai énormément écouté au cours de mon existence parce qu'il contient une version magnifique à mes oreilles de la Passacaille et fugue en ut mineur de Jean-Sébastien Bach. Je ne sais ce qu'en penserait la "Tribune des Critiques de disques", et ça m'est bien égal.


 

On dénombre à ce jour 2751 visionnages de ce youtube posté en 2012 par Vincent Ograou. Logique.

C'est, d'autre part, parce qu'en fouinant dans les photographies de Georges Vermard [qui fut photographe au défunt journal L'Echo-Liberté] conservées à la Bibliothèque Municipale de Lyon, je suis tombé sur quelques clichés représentant le maître. J'avoue que j'ai été saisi par cette tête d'oiseau de nuit, par ce visage calviniste à la Gustav Leonhardt, par ce profil sans menton, par ces doigts puissants et frêles qui ont toujours préféré le relatif anonymat d'une capitale provinciale aux lumières d'une renommée plus grande dans la capitale nationale ou aux claviers de quelque instrument autrement prestigieux. 

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Oui, j'ai été saisi par — qu'on m'excuse — la beauté du portrait que ces photos de Georges Vermard, dressent, trois ou quatre ans avant sa mort, de ce musicien généralement ignoré aujourd'hui. Pensez, mon ami F., grand mélomane et une oreille d'ingénieur du son, ignorait ce nom jusqu'à ce que je lui en parle. 

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Que le lecteur veuille bien considérer ce petit billet comme un obscur hommage à un grand organiste resté obscur par choix. 

Voilà ce que je dis, moi.

Note : en 1974, la ville de Lyon a donné le nom d'Edouard Commette à une toute petite place, prise entre l'avenue Adolphe Max et la place Saint-Jean, non loin donc du lieu où l'organiste a exercé son art durant toute une vie consacrée à la musique. Depuis la prise de photo par Marcos Quinones en 1991, des arbres ont été replantés, et un marché — tour à tour livres et bio — se tient, m'a-t-on dit, le samedi.

lyon,musique

mardi, 06 juillet 2021

GLYPHOSATE : LE MONDE D'AVANT NE LÂCHERA RIEN

Excellentes nouvelles du côté de la défense de l'environnement et de la santé humaine. C'est le journal Le Monde qui nous en informe sous la plume de l'excellent Stéphane Foucart. Les autorités sanitaires européennes (EFSA) se préparent à (langue administrative) "prendre une décision touchant la « ré-approbation »" de la célébrissime substance (en français : vont de nouveau autoriser le glyphosate, il ne faut pas se leurrer). Les entreprises qui font de l'agriculture une industrie se frottent déjà les mains.

Car pour cela, on demande aux autorités de se fonder sur des "études" fournies par les industriels (fournies par les industriels : voilà pourquoi je mettrai des guillemets au mot "études"). L'EFSA a validé vingt-cinq de ces "études" pour la prochaine démarche de réévaluation, qui doit aboutir à la décision en 2022. Ces vingt-cinq "études" [attention, il faut suivre ! et pardon pour la lourdeur] font partie d'un lot de trente-huit dans le nouveau dossier d'homologation fourni par les firmes en vue de la nouvelle autorisation. Cela veut dire que treize "études" ont été écartées : aux yeux des "régulateurs" européens, pourtant très "indulgents", ça exagérait sans doute de trop.

Mais [attention, c'est pas fini !] le lot de trente-huit appartient lui-même au corpus des cinquante-trois "études" qui avaient permis la ré-autorisation en 2017, et dont deux chercheurs autrichiens ont été finalement autorisés par la justice européenne à décortiquer la méthodologie. Pourquoi autorisés ? Parce que, jusqu'alors, il était interdit de mettre le nez dans la façon et la méthode dont ces "études" avaient été menées par les laboratoires des industriels sur les effets de leur bienfaisant glyphosate.

Pourquoi était-ce interdit ? Probablement quelque obscur secret de fabrication ? Toujours est-il que le justice a tranché. Siegfried Knasmueller et Armen Nersesyan ont donc pu examiner à la loupe la méthodologie des cinquante-trois "études" "scientifiques" touchant la "génotoxicité" du glyphosate, sur lesquelles les autorités sanitaires européennes s'étaient appuyées en 2017 pour donner satisfaction aux lobbies industriels.

Notez que le boulot de ces deux chercheurs n'était pas de savoir si le glyphosate était du caca ou du boudin : ils voulaient juste savoir dans quelle mesure ces "études" avaient respecté les protocoles méthodologiques normalement en vigueur dans les analyses et expériences scientifiques les plus sérieuses et rigoureuses.

Et il y a de quoi tomber de l'armoire ! Deux études (sans guillemets pour le coup) sur cinquante-trois (7%) se sont révélées conformes ! Dix-sept sont considérées comme « partiellement fiables ». « Toutes les autres, soit plus des deux tiers (68%), sont considérées par les deux experts comme "non fiables" ». C'est dit : deux tiers des études sont des bobards enrobés au sirop d'escroquerie. Ah, se dit le quidam ordinaire, voilà donc pourquoi les industriels tenaient leurs "études" en sécurité dans des coffres-forts, bien à l'abri des regards indiscrets. Et c'est sur ces impostures que s'appuie la décision de Bruxelles. Ça, c'est l'Europe !!!

Voilà un mauvais résumé de l'article (difficile à suivre pour un non-spécialiste mais important) de Stéphane Foucart paru dans Le Monde daté 4-5 juillet 2021. Il va de soi que le ton du journaliste observe la plus stricte neutralité, contrairement au présent billet : je ne suis pas journaliste, et je m'estime en état de légitime défense.

Il ressort de tout ce galimatias abscons et rébarbatif que les industriels dans le monde d'après sont en tout point semblables à ceux du monde d'avant. Ils vous pondent en quantité des "études" "scientifiques" débouchant sur des conclusions qui leur sont favorables, mais dans lesquelles d'authentiques scientifiques désintéressés n'auraient strictement pas eu le droit de mettre le nez pour cause de secrets industriels, si la justice n'avait pas vu les choses autrement. Concluez vous-mêmes quant à la sincérité de tous ces gens. Et quant à la qualité des "études" ainsi produites. 

Mais il ressort aussi — et ça c'est beaucoup plus grave — que les autorités sanitaires se rendent complices des manœuvres de ces mammouths de l'agro-industrie. Car il y a forcément des complicités au sein même des instances régulatrices, des gens plus ou moins de bonne foi, plus ou moins intéressés, plus ou moins vendus, plus ou moins achetés, plus ou moins convaincus. Et on comprend : comment résister à certaines pressions plus ou moins souriantes, plus ou moins aguichantes, plus ou moins pressantes, voire plus ou moins menaçantes, sait-on ?

Moralité ? L'industrie agro-alimentaire ressemble fort à un repaire de pirates. L'EFSA a tous les airs d'un fruit pourri. Les autorités européennes se comportent comme des marionnettes. Et les cinq cents millions d'Européens sont des gogos. 

Voilà ce que je dis, moi.

Note : Naomi Oreskes, dans Les Marchands de doute, pointait déjà l'imparable perversité du système dans lequel de vrais scientifiques sont constamment confrontés à des gens sans foi ni loi mais très puissants, qui les somment de démontrer qu'un poison est nocif. Dans cette affaire, LE DOUTE PROFITE AU CRIMINEL. La science ne peut pas grand-chose contre le cynisme, la mauvaise foi et la puissance financière de ces cartels de la drogue dont tous nos politiciens baisent les babouches en signe d'allégeance. Et le seul impératif de ce genre de criminel est : plus je t'embrouille le débat public à coups de recherches scientifiques bidonnées, mieux je me porte.

lundi, 05 juillet 2021

UNE ÉTONNANTE PHOTO

JULES SYLVESTRE

ECOLE DE GUERRE 1915 SYLVESTRE.jpg

On est en 1915. La photo est prise par Jules Sylvestre (1859-1936), qui a marqué la ville de Lyon de son empreinte de photographe infatigable. De plus, au fil de sa carrière, il a constitué une collection de plaques photographiques et de clichés divers quand ils lui paraissaient intéressants.

L'ensemble de ces images, qu'elles soient de Sylvestre ou amassées par lui, est conservé à la Bibliothèque Municipale de Lyon sous l'appellation de « Fonds Sylvestre ». Il est parfois difficile de faire la distinction, sur le site de la BML, entre les photos qui sont de l'auteur en personne et celles qu'il a acquises (je pense par exemple à l'ensemble "Louis Froissart").

Quoi qu'il en soit, ce que j'aime dans la photo ci-dessus, c'est d'abord l'ahurissante netteté de la définition (de mon point de vue d'amateur). Cela vient en bonne partie du format 18x24 de la plaque utilisée. Cette netteté permet de lire des détails que le présent format rend illisibles, des détails qui ajoutent selon moi une bonne dose de sel à l'air farouche ou triomphant des soldats ainsi immortalisés.

En voici deux : un des graffitis marqués à la craie sur le mur et une partie des mots ajoutés par les militaires à la structure du châssis. J'aime bien l'espèce de « commentaire » inscrit sur le mur, derrière le képi. Sylvestre, le professionnel, devait voir ce détail, sans doute resté inaperçu des troufions. Et ce n'était peut-être pas pour lui déplaire (là, je brode).

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On se contente de peu, avant, c'est sûr, la victoire prochaine. 

dimanche, 04 juillet 2021

UN ÉLÉPHANT : SA TROMPE

ELEPHANT 1965 05 GV.jpg

Photos de Georges Vermard au parc de la Tête d'Or.

photographie,georges vermard,parc de la tête d'or,lyon,éléphant

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samedi, 03 juillet 2021

LES BONHEURS DE L'ENFANCE

1967 03 SUR LE MANEGE 2 GEORGES VERMARD.jpg

Photo de Georges Vermard.

ACCROCHE-TOI AUX ÉCHELLES !!!

J'AI ENLEVÉ LES PINCEAUX !!!

1967 FOIRE DE LYON VERMARD.jpg

Photo de Georges Vermard prise à la Foire de Lyon.

jeudi, 01 juillet 2021

COCORICO !!!

Oui : COCORICO !!!!!!!!!

Coq-gaulois-dore.jpg

Car j'ai aperçu ce titre dans un journal (sans doute Le Progrès) : 

LA FRANCE RAFLE

TOUTES LES MÉDAILLES D'OR

SUR LA COUPE DU MONDE

HANDI-ESCALADE D'INNSBRUCK.

emmanuel macron,handicapés,

Oui, MONSIEUR MACRON, la France peut encore pavoiser. 

LA FRANCE A LES MEILLEURS HANDICAPÉS DU MONDE.

De quoi vous donner pleine satisfaction. Voilà les excellentes recrues que vous attendiez pour votre escadrille de

PREMIERS DE CORDÉE.

mardi, 29 juin 2021

POURQUOI L'ABSTENTION ?

C'EST A CAUSE DE LA PAROLE.

DISQUALIFIÉE, IMPUISSANTE ET INUTILE.

Depuis le 20 juin 2021, j'écoute les propos des politologues, les calculs des sondeurs, les analyses des sociologues, tous spécialistes plus savants les uns que les autres et se fondant sur des études toutes plus fouillées, rigoureuses et méthodiques les unes que les autres. Une seule question : pourquoi l'abstention ? Pourquoi ces deux tiers de Français qui semblent avoir dit adieu à l'expression légale de leur citoyenneté ? 

Mon analyse est peut-être un peu sommaire, mais elle prétend aller droit au but. Ce que plusieurs décennies de Vème république n'avaient fait qu'ébaucher, les trois dernières présidences l'ont achevé.

Nicolas Sarkozy, admettons-le, a joué à l'homme d'action et ce qu'il a fait a pu ressembler à de l'action politique, si ce n'est que celle-ci a été en réalité bien souvent destructrice. Justice ? Il a envoyé le soldat Rachida Dati ratiboiser ce qui dépassait : il ne devait pas rester une "boîte de petits pois" (son expression) dans le stand de tir. Il a liquidé la très salutaire et utile police de proximité mise en place sous Jospin. Côté police encore, il a détruit le renseignement de terrain en fusionnant les RG et la DST. Laissons de côté quelques autres méfaits annexes et néanmoins collatéraux.

Je retiens de la présidence de François Hollande une sorte de volonté mollassonne et peureuse d'imposer des lois clientélistes, comme le mariage homosexuel, qui ont radicalement clivé la population française de façon presque aussi profonde que les manières de faire de son prédécesseur. Il ne faut pas oublier aussi l'usage immodéré de l'article 49-3 pour parvenir à ses fins, qui avait réussi à dresser contre lui un groupe non négligeable de parlementaires bientôt baptisés "frondeurs".

Ces deux présidents ont largement montré aux Français qu'il n'était plus possible de faire confiance dans leur parole, qu'ils avaient malaisée, maladroite ou brutale, quand ce n'était pas carrément mensongère. Ils ont aussi montré que leur capacité d'action — autre que destructrice — sur les choses pour les améliorer était à peu près nulle, même s'ils gardaient encore un certain pouvoir sur les symboles (au hasard : le mariage).

Emmanuel Macron a porté le coup de grâce à ce qui fait une bonne partie de la confiance qu'une population peut avoir dans la politique qu'il subit, par choix ou non. Ah lui, on ne peut pas lui reprocher de ne pas savoir parler. C'est même tout ce qu'il sait faire, mais il le fait avec un savoir-faire consommé. Au point qu'il a impressionné tout le monde : qu'il s'agisse de tenir sept heures à tchatcher face à des dizaines de maires plus ou moins remontés, de proposer avec emphase et enthousiasme un Grand Débat National pour étouffer le mouvement des Gilets Jaunes ou de monter de toutes pièces une Convention Citoyenne pour le Climat avec cent cinquante "vrais citoyens", on a de toute évidence à faire à un maître en matière de discours. On a trouvé en 2017, peut-être pas un "maître des horloges", mais un maître de la parole. 

Le problème, justement, c'est que ce Niagara d'éloquence, qui promettait pour très bientôt le "retour des jours heureux", s'est très vite révélé un pauvre pipi de chien sur un trottoir étroit. Je ne sais pas trop où en sont les maires de France avec le pouvoir central depuis l'étalage de leurs bisbilles avec lui, mais ce dont je suis sûr, c'est que la baudruche du "Grand Débat National" gonflée à l'hélium en accéléré s'est dégonflée encore plus vite. Quant à la Convention Nationale pour le Climat, on a vu de quel souriceau décharné a accouché la Montagne, que dis-je, l'Olympe du haut duquel Jupiter lançait la foudre de ses promesses. Je n'oublie surtout pas « le plan massif d'investissement pour l'hôpital public » sorti en pleine pandémie de la bouche oraculaire d'Emmanuel Macron. Celui-là, quand il s'entend parler, il s'enflamme, enivré de lui-même.

La conséquence de tout ça ? C'est très simple : la parole politique dans son ensemble est proprement, salement et complètement DISQUALIFIÉE. Ne cherchez pas plus loin la raison pour laquelle votre fille est devenue aussi muette que les urnes. La parole politique est disqualifiée. Et cette tragédie (c'en est une) française ne résulte de rien d'autre que de l'IMPUISSANCE des politiques à faire en sorte que les vœux, souhaits, volontés et promesses dont ils abreuvent les médias et les oreilles des citoyens se concrétisent concrètement dans la réalité réelle de la vie des populations dont ils se targuent d'avoir le pouvoir d'améliorer le sort (pardon pour la complexité de la phrase). 

Je serais même tenté de généraliser mon propos et d'affirmer que toutes les paroles au sujet de l'état préoccupant du monde et des moyens de remédier à ses maux sont devenues impuissantes et inutiles. Ce que je dis ici n'empêchera certes pas les sociologues et autres spécialistes de toutes sortes de spécialités "scientifiques" dites "humaines" d'émettre des Niagaras d'hypothèses, de formuler des montagnes d'analyses, voire de construire des labyrinthes de théories (mais ça, qui oserait une telle audace aujourd'hui ?). 

Disons la chose plus brutalement : plus personne ne comprend quoi que ce soit à ce qui est en train de se produire et surtout plus personne n'est capable d'opposer à la fatalité des faits, des événements et des processus l'efficacité d'une volonté. Et plus personne n'est en mesure de poser sur la complexité des faits, des événements et des processus une parole pertinente. C'est la validité même de la rationalité de la parole que le monde actuel, tel qu'il fonctionne, annule. Elle est là, la tragédie.

A titre personnel, je peux dire que je ne supporte plus le ton de certitude joyeuse sur lequel s'expriment bon nombre des savants invités sur la chaîne de France Culture. De même, les pages "Tribunes" ou "Débats" du journal Le Monde me laissent béat d'amusement à la lecture des colliers de "Il Faut" que les intervenants passent au cou d'une réalité qu'ils voudraient étrangler dans le licou de leurs concepts, et qui leur échappe comme l'eau dans les doigts.

Les sciences humaines, ainsi que leur savoir patiemment et méthodiquement édifié, passent leur temps à pérorer dans le vide. La parole qui se dit, se veut et se prétend rationnelle n'est plus d'aucune utilité. Les explications, les analyses entrent en collision. Comme toujours, me dira-t-on, mais aujourd'hui avec un tel souci de se mésentendre avec les autres, avec une telle haine des points de vue opposés au sien que toute collectivité se scinde, se fragmente, se pulvérise en blocs opposés et irréconciliables, comme les gauches de Manuel Valls.

Et Geoffroy de la Gannerie peut, sans se faire ratatiner la figure au coin d'un bois, appeler à la censure des opinions (Marcel Gauchet) qui ne ressemblent pas assez aux siennes (parce qu'il assume et argumente, le bougre !). Cela dans une époque où les humains sont en train de mettre la dernière main à la reconstruction de la Tour de Babel, mais en ayant cette fois en leur possession tous les moyens terrifiants que leur offre la technique. Et cela dans une époque où la France ne cesse de perdre des forces et du terrain sur ses "concurrents" dans le champ de bataille qu'est devenue la planète.  Dans ces conditions, quel espace respirable reste-t-il à la parole ? 

Et c'est ce que comprennent de mieux en mieux les populations auxquelles on demande de donner de temps en temps leur avis sur les capacités respectives d'individus qui se présentent tout fiérots à leurs suffrages de changer quoi que ce soit à quoi que ce soit. Pour ma part et à tort ou à raison, je ne cherche pas ailleurs la raison de l'abstention de plus en plus massive des citoyens aux élections françaises. Ils ont compris que leur parole ne vaut plus rien. La mienne comme la leur, évidemment. La démonétisation de tout ce qui se dit, de ce qui se parle, de ce qui se communique, est flagrante (voir fake news, complotisme et autres fariboles).

Et ce ne sont pas les savants linguistes, inventeurs des "actes de parole" ou les psychanalystes (Jacques Lacan, Denis Vasse, etc.), inventeurs du "sujet de la parole", qui me convaincront du contraire.  

Voilà ce que je dis moi.

Note : on me dira que la parole rationnelle n'est en réalité, depuis Platon, Socrate, Aristote et quelques autres esprits éminents, qu'une aimable fiction que les esprits éminents se colportent de génération en génération et de bouche de druide à oreille de druide, le soir au coin du feu comme on fait pour les contes de fées. Je veux bien. J'ai cependant la lourde impression que, pour tout ce que nous disons et dans l'âge que nous vivons, quelque chose se passe qui ne ressemble en rien à tout ce qui a été vécu auparavant. Mais c'est peut-être une simple forfanterie, allez savoir.

lundi, 28 juin 2021

LA LANGUE DES BANLIEUES EN 1987

Une vespasienne à Corbas.

CORBAS CLAUDE ESSERTEL 1987 06 19 GRAFFITI.jpg

Le texte (aussi bon que le dessin) :

« les coboy de corbas « les cocus » les hommes qui ne veau PAS un pé de lapin il tirent par la peure »

Photographie de Claude Essertel. Inutile de dire que la langue des banlieues a "bien" (enfin, façon de parler) évolué depuis ce temps quasiment préhistorique.

Ci-dessous les destinataires du message.

humour,yon,corbas,photographie,claude essertel,vespasienne

Photographie de Marcos Quinones.

Bon, c'est vrai, on est en 1992 à Pierre Bénite, mais.

dimanche, 27 juin 2021

DRAGUER

CLAUDE ESSERTEL 1985 DRAGAGE RHÔNE.jpg

Une chouette photographie de Claude Essertel.

samedi, 26 juin 2021

LES BLANCS ET L'ESCLAVAGE

Horrible Européen négrier marchand d'esclaves (il faut dire "marchand de bois d'ébène"). Photo prise par François Bourgeon autour de 1780 au comptoir de Juda, dans son reportage "Les Passagers du vent" (éditions Glénat, 1980).

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Honnête commerçant arabe se livrant au commerce du "coke". Photo prise en 1958 par Hergé à bord du cargo Ramona, dans son reportage "Coke en stock" (éditions Casterman).

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***

Allons, Victor Schoelcher peut dormir tranquille.

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A moins que .... ??

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En pensant aux 6500 Philippins, Indonésiens, Malaisiens qui sont morts au Qatar, ce pays de tous les bonheurs, pour que puisse se tenir en 2022 la formidable Coupe du Monde de Football, qui va réunir l'humanité entière dans un magnifique élan de fraternité sans arrière-pensées.

En pensant aussi à des pays que le monde entier envie parce qu'ils ont su préserver leurs merveilleuses traditions immémoriales : le Niger, la Mauritanie et autres contrées sublimes où l'on est esclave de pères en fils ou de mères en filles, où le couteau prélève sur ces dernières le petit bout de chair qui risquerait de leur conférer un fantôme de virilité.

***

Honte sur nous, Européens blancs et autres maudits Oxydantaux, les vrais, les seuls, les derniers Sauvages à peupler la planète.

mercredi, 23 juin 2021

QUE SERAIENT LES TERREAUX SI ... ?

... ÇA N'AVAIT PAS ÉTÉ BUREN ?

Bon, je sais, comme je déteste toutes les œuvres de Daniel Buren, avec son blabla sur l'organisation de l'espace public selon les Ecritures de sa Bible Artistique, certains me jugeront de parti pris. Je suis peut-être injuste envers cette vedette de l'ARCON (temporain), mais je suis prêt à reconnaître qu'il n'a pas tous les torts. Car si la place des Terreaux est restée aussi minérale qu'elle l'était déjà depuis fort longtemps, ce n'est certainement pas de sa seule faute.

Cela ne me fait pas oublier le procès qu'il a intenté et perdu contre les éditeurs des cartes postales où figurait "sa" place des Terreaux, à qui il osait réclamer des droits d'auteur. Comme si Daniel Buren avait inventé cet espace, alors que dans le fond il n'était en l'occurrence que le prestataire de service, autrement dit un domestique rémunéré de la municipalité. J'avoue avoir éprouvé un contentement certain à la publication du jugement qui le déboutait.

Il existe en effet de fort nombreuses photos plus ou moins anciennes qui montrent la même place des Terreaux, certes agrémentée d'arbres, mais jamais mis en pleine terre : les édiles se dépêchaient de rapatrier dans l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or les espèces végétales qui ornaient les lieux pendant les belles saisons. Tout juste a-t-on osé faire creuser des WC souterrains ("côté dames / côté messieurs" s'il vous plaît) qui ont duré un temps (il y avait les mêmes place des Jacobins et place de la République), jusqu'à la fin des "dames-pipi". C'est triste, mais on est obligé de constater que nul responsable de la Ville n'a jamais songé à "végétaliser" de façon définitive cet espace pour le moins central. 

Pourquoi ? Sans doute pour préserver les belles perspectives, mais à part ça, mystère. Peut-être est-ce la raison pour laquelle un Maire (dont je veux oublier le nom) a décidé d'y creuser une fosse assez vaste et profonde pour ensevelir les automobiles le temps que leurs propriétaires aient achevé leurs emplettes ou leur journée de travail : rendez-vous compte, pas d'arbres à arracher en ces temps d'écologisme galopant !

Partant de cette "idée" géniale d'un parking souterrain dissimulé sous le sol de la place des Terreaux, le Maire en question ("Par Horus demeure ! Que ton nom ne soit plus !" lui a lancé le cheik Abdel Razek) lance un concours d'architectes. Quels ingrédients va-t-on étaler sur la tartine, sachant que le crime premier restera invisible et impuni ? Les concurrents ne sont pas nombreux : une demi-douzaine peut-être. Voici à quelles places des Terreaux les Lyonnais ont échappé. Peut-être pour leur malheur. Peut-être pas tant que ça : ce ne sont que des maquettes. Allez savoir. Du moment que la société Lyon Parc Auto se porte comme un charme.

Projet de l'Atelier Latitude Nord.

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Projet de Bureau Paysage.

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Projet Jourda Perraudin (noter l'impression de clôture de l'espace dans les angles).

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Projet Roure Bove.

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And the winner is .... Projet Buren Drevet !!! On a quand même échappé aux trois portiques visibles sur la maquette.

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On l'a peut-être échappé belle !!! De toutes façons et quoi qu'il en soit, le crime premier n'était-il pas dans la décision de faire venir la voiture en centre-ville tout en se débrouillant pour la rendre invisible ? 

Tout cela se passait en 1991. Les photos sont de Claude Essertel.

mardi, 22 juin 2021

LA BEAUTÉ A L'ABRI DES REGARDS

En ces temps d'élections régionales, départementales et tout le toutim habituel, il est bon, pour l'édification des foules, de les faire pénétrer subrepticement, en dehors de la pompe des visites annuelles aux trésors de notre patrimoine, dans les secrets des bâtiments officiels qui servent de cadres aux joutes fraternelles et parfois fratricides qui sont l'âme même de notre République, au plus près des réalités du terrain, pardon : du territoire.

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Voici l'œuvre d'art qui veille sur les conseillers départementaux (anciennement conseillers généraux). Elle sert de plafond à la salle des délibérations de l'Hôtel du département (anciennement Préfecture). Ce vitrail est l'œuvre de Lucien Bégule (1848-1935), le maître verrier qui l'a réalisé en 1895. J'ai trouvé cette remarquable photo de Thierry Wagner (meilleure que celle, en N&B, de Marcos Quinones) sur un site consacré à l'artiste lyonnais, qui a laissé nombre de traces de sa maîtrise dans l'art du verre et de la couleur à Lyon et dans les environs. ( http://www.vitraux-begule.com/pages/lieux/prefecture/luci... ) Le tenancier du site pousse l'amabilité jusqu'à nous indiquer l'emplacement exact du vitrail sur le plan de l'édifice.

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Comme l'image ci-dessus est trop indécemment petite pour permettre de l'apprécier à sa juste valeur du fait de ses dimensions, je me permets de la présenter dans le sens vertical.

PREFECTURE VERRIERE LUCIEN BEGULE 1895.jpg

Du coup vous trouvez ça un peu flou, hein ? Moi aussi. Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à faire mieux. Le monde numérique ne cesse de me jeter à la face cette impardonnable infirmité.

lundi, 21 juin 2021

CONTRE L'ABSTENTION UN SEUL REMÈDE ...

........ LE DROIT DE VOTE A DOUZE ANS.

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jeudi, 17 juin 2021

LE REGARD DU PHOTOGRAPHE

Aujourd'hui un cliché intéressant de Georges Vermard.

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Le grand plongeoir de la piscine de Gerland, tout en géométrie, tout en rectiligne, tout en nuances de gris.

mercredi, 16 juin 2021

LE REGARD DU PHOTOGRAPHE

Aujourd'hui les Gratte-Ciel de Villeurbanne, comme le piéton ordinaire ne les verra jamais.

Deux photographes ont eu à peu près la même idée. Le lecteur peut constater que, si les deux photos ont évidemment une parenté (sur le principe de l'enfilade), elles diffèrent de façon irréductible.

CLAUDE ESSERTEL 1991 06 03 GRATTE-CIEL.jpg

Claude Essertel.

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Marcos Quinones.

J'avoue avoir un faible pour la première.

Encore une histoire d'angle !

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mardi, 15 juin 2021

LE REGARD DU PHOTOGRAPHE

Sur le pont de Lattre.

Une histoire de priorité.

PONT DE LATTRE 2001 02 14 MQUINONES.jpg

Photo couleur de Marcos Quinones : à lui les façades classiques (bourgeoises) encadrant l'entrée de la rue Duquesne.

PONT DE LATTRE JMHURON 1986 12 15.jpg

Photo N&B de Jean-Marie Huron : lui, il aime bien mettre en perspective avec un premier plan envahissant.

PONT DE LATTRE RENE DEJEAN.jpg

Diapositive de René Dejean. Celle que je préfère : architecture, ligne, équilibre des couleurs, perspective, etc.

And the winner is .................. ??????????

lundi, 14 juin 2021

UNE BELLE PHOTO DE CLAUDE ESSERTEL

CLAUDE ESSERTEL 1991 02 18 FORT SAINT JEAN.jpg

L'angle absolu.

Fort Saint-Jean.

dimanche, 06 juin 2021

UNE FACÉTIE DE CLAIR TISSEUR

Clair Tisseur était un monsieur très sérieux. Architecte de son métier, on lui doit, par exemple, la mairie du 2ème arrondissement rue d'Enghien, l'église du Bon Pasteur sur les pentes de la Croix Rousse et celle de Sainte-Blandine, dans le quartier "derrière les voûtes". Il a aussi dessiné les églises de Brignais, Tassin, Saint-Laurent-d'Agny, ...

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Sainte Blandine, sans doute autour de 1932. Photo Jean Meunier.

Clair Tisseur n'était donc pas un petit rigolo. Mais on le connaît davantage sous son nom de plume, puisqu'il est l'auteur, sous le nom de Nizier du Puitspelu, de la Bible des Lyonnais en la personne (oui, oui) du Littré de la Grand'Côte, cette réserve inépuisable de saveurs charcutières où l'on peut apprendre, au gré de ses humeurs, ce qui arrive quand on mange des navets, en quoi consiste "baiser le c.. de la vieille", la recette authentique du "fromage fort" et tant d'autres joyeusetés lexicales et coutumières.

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Voici parmi les fort nombreuses comportant le mot "c.." (parlant par respect), l'analyse de l'expression "Révérence à c.. ouvert", où l'on savoure l'approche scientifique et néanmoins lettrée d'un auteur pétri de ses "humanités".

« Révérence à c.. ouvert (le mot salut serait plus exact, mais révérence est l’expression accoutumée). C’est une rigoureuse observation des lois de la physiologie qui a conduit des Lyonnais à donner ce nom à un profond salut, qu’il s’adresse d’ailleurs à un monsieur ou à une dame. L’agent principal du phénomène consigné dans cette expression est la contraction des muscles abdominaux : le grand droit, le pyramidal qui lui fait suite, le grand oblique, le petit oblique et le transverse. A cette contraction correspond naturablement, l’extension des fibres antérieures du muscle que, parlant par respect, les physiologistes nomment le grand fessier. Ce muscle rhomboïdal, épais, constitue l’élément le plus actif de la station debout. Son bord inférieur forme la limite de la πυγή. Lorsque le saluant s’incline, l’ίσχίον cesse d’être recouvert par le muscle, l’ὀρῥοπυγιον s’entrouvre proportionnellement. L’opération inverse a lieu lorsque le muscle, sous l’action nerveuse, reprend sa position primitive et vient de nouveau recouvrir l’ίσχίον. Les sphincters sont étrangers à ce mouvement ; cependant ils cèdent relativement dans la position baissée, et c’est ce qui explique pourquoi il n’est pas sans exemple qu’une révérence trop profonde n’ait amené des accidents, sans importance au point de vue pathologique, il est vrai, mais contraires aux lois de la politesse.

Si nous avons bien pu faire comprendre ce qui précède, il en résulte que, appelant : E, l’écartement de l’ὀρῥοπυγιον au maximum du salut ; N, le salut ou inclinaison du corps en fonction de cet écartement ; R, l’importance de la personne saluée ; on a E/N = N/R. D’où : N² = ER. D’où : N²/E = R. On peut donc en mesurant dans la pratique l’écartement de l’ὀρῥοπυγιον du saluant, connaître l’importance du salué.

Quant à la valeur de R, elle est pratiquement variable. Autrefois elle s’obtenait par la multiplication de divers coefficients : moralité, considération, rang social, services rendus, etc. Aujourd’hui il n’en est plus de même, et je connais des députés, des préfets, des sous-préfets, des magistrats, dont je ne donnerais pas deux sous, et que de pauvres diables sont obligés de saluer à sept, huit, neuf et jusqu’à dix centimètres d’écartement. »

Je n'ajouterai à ces facéties aucune des invariables plaisanteries entendues il y a bien longtemps, au cours de mon séjour sous uniforme dans une base aérienne proche de Lyon sur la façon d'entrer dans le bureau d'un supérieur dans l'intention de quémander une faveur avec un espoir de voir sa demande satisfaite.

Note : Je laisse au lecteur avisé le soin de traduire les quelques vocables grecs utilisés par Nizier du Puitspelu pour être substitués aux termes français jugés trop crus, blessants pour la bienséance et appelant toujours la formule "parlant par respect" qui lui sert dans toutes les occasions gênantes à ses oreilles.

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Autre note : D'où Clair Tisseur a-t-il tiré son pseudonyme ? On trouve peut-être la réponse sur un très vieux plan de Lyon. Pour la curiosité du lecteur, voici un fragment de ce plan de 1550, où l'on peut lire distinctement quelques noms de bâtiments ou de rues : Serpillière, L'Hostel-Dieu, Grolée, et ............ Puits-Pelu. Quant à Nizier, voici l'illustration qu'on trouve en frontispice de l'édition originale du Littré de la Grand'Côte, où l'on voit une flèche du clocher de l'église Saint-Nizier.

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Chacun en tirera ou non enseignements ou clartés à sa guise.

vendredi, 28 mai 2021

A QUOI SERT UNE MANIF ?

LA PREUVE PAR LE NOMBRE ET LE DÉSORDRE

(et ce n'est qu'une toute petite sélection).

Les riverains de l'aéroport contre les vols de nuit.

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Contre la réforme des retraites.

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Les biochimistes contre les suppressions d'emplois de chercheurs chez Aventis.

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Les pompiers.

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Contre la destruction du théâtre Eldorado.

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Les étudiants infirmiers.

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Contre Charles Millon.

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Les écoles de Bron et Lyon.

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Les fonctionnaires de la région Rhône-Alpes.

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Les commerçants et artisans.

2001 07 02 MANIF COMMERCANTS ARTISANS.jpg

Les gendarmes (!).

2001 12 06 MANIF GENDARMES.jpg

Lors de la "Fête" du Travail.

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Contre le plan Fillon de réforme des retraites.

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Les artisans taxis.

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Les intermittents du spectacle.

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Les médecins spécialistes.

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Contre Monsanto et les OGM.

2004 09 16 MANIF ANTI OGM MONSANTO BRON.jpg

Les handicapés.

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Contre la modification du square Delestraint.

2004 09 23 MANIF SQUARE DELESTRAINT.jpg

Les paysans.

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La Fédération des motards en colère.

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Contre Bruno Gollnisch.

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Pour Bruno Gollnisch.

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Contre le stationnement payant à la Croix-Rousse.

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Les fonctionnaires d'Etat.

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A noter : pas l'ombre à l'horizon d'un ninja "black block" ou d'un casque répressif. Mais était-ce le bon temps pour autant ? Entre promenade apéritive et entraînement à la marche, mon cœur balance.

***

Moralité : faites vos jeux, messieurs, faites vos jeux ! Rien ne va plus !

***

Toutes ces photos ont été prises par Marcos Quinones.

mercredi, 12 mai 2021

LA FLÈCHE DE NOTRE-DAME

Notre-Dame de Paris a brûlé un soir maudit d'avril 2019. Peut-être pas une malveillance caractérisée, peut-être une maladresse, une étourderie, un non-respect de la consigne de ne pas fumer, peut-être un problème sur les circuits électriques, allez savoir. Quoi qu'il en soit, tout le monde se souvient du moment le plus spectaculaire et le plus arrache-cœur : la chute de la flèche enflammée sur la voûte et la nef de la plus belle cathédrale que je connaisse.

Les pompiers ont éteint l'incendie, l'édifice a été désincarcéré de son inextricable échafaudage métallique en partie fondu, tout ce qui pouvait être consolidé a été consolidé et la nef a été à peu près nettoyée, bref : on a sauvé ce qu'on a pu sauver. Les compagnons, charpentiers ou tailleurs de pierre, se sont mis à l'ouvrage.

C'est alors que les débats ont commencé. Parmi les questions qui ont été soulevées (par exemple : faut-il restituer la couverture en plomb — 400 tonnes ?), je ne retiendrai que les bisbilles des architectes au sujet de la flèche. Je ne parle même pas de la querelle entre modernistes et "historicistes" (à l'identique ou en phase avec l'époque actuelle ?). Non, juste la question de savoir si c'est oui ou non Viollet-le-Duc qui a "inventé" de poser cette flèche sur la croisée du transept.

Autrement dit la flèche que nous connaissions résultait-elle du caprice d'un architecte, celui-ci fût-il génial ? Ou celui-ci avait-il quelque raison sérieuse de penser qu'un élément important manquait à l'édifice mondialement célèbre ? Questions cruciales. Au point que j'avais fini par me convaincre que, dans sa lubie de refonder le style gothique, dans sa manie de "faire gothique" (le mot, avec le sens que nous lui connaissons, date de son époque), c'est Viollet-le-Duc qui avait ajouté un ornement décisif à l'édifice. Or il se trouve que je viens de déterrer des rayons de ma petite discothèque un vieux vinyle qui garde les traces du concert qui a été donné dans la cathédrale à l'occasion de son VIII° centenaire.

Cela se passait en 1963. Au programme, des œuvres d'André Campra, Pierre Desvignes, Louis Vierne et Pierre Cochereau. Aux grandes orgues, le maître Pierre Cochereau en personne. Naturellement, ce n'est à aucune de ces dignes personnes que l'on demandera de répondre à mes petites "questions cruciales". Et je n'évoquerai aucune des musiques jouées ce soir d'avril 1963 (sans compter que le disque porte les rides de son âge).

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 En revanche l'illustration de la pochette m'a sauté aux yeux : elle reproduit une miniature du XV° siècle de Jehan Fouquet illustrant les Heures d'Etienne Chevalier, intitulée "la descente de l'esprit saint". L'ouvrage semble être conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Si certains avaient nourri des doutes sur la légitimité de l'action du controversé Viollet-le-Duc, il me semble que l'enluminure du peintre Jehan Fouquet apporte une réponse incontestable : il suffit de regarder pour voir que la cathédrale de Paris portait une flèche au quinzième siècle. A mon avis, il y a peu de chances que le peintre ait pu inventer ça.

Note : Ce petit billet enfonce peut-être une porte largement ouverte aux yeux des connaisseurs. Même si c'est vrai, je dis : et alors ?

mardi, 11 mai 2021

A QUOI RESSEMBLE LA DROITE EN 2021 ?

LES FORCES DE LA « DROITE REPUBLICAINE » A LA TABLE DE LA FRANCE.

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09:29 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0)

A QUOI RESSEMBLE L'EXTRÊME-DROITE ?

REPRÉSENTATION TRÈS ALLÉGORIQUE D'UNE FIGURE DE L'EXTRÊME-DROITE.

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« Vivement que je sois prézizidente de la République ! »

09:15 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0)

A QUOI RESSEMBLE LA GAUCHE EN 2021 ?

LES FORCES DE GAUCHE ?

ELLES RESSEMBLENT A ÇA !!!

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Pas demain la veille que les gens qui travaillent trouveront quelqu'un de sérieux pour défendre leurs droits et leurs conditions de vie.

mercredi, 05 mai 2021

LA FRANCE, C'EST NAPOLEON

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« Dans un chef d'œuvre, je pénètre chapeau bas ». Voilà ce que déclare Victor Hugo dans la préface de son William Shakespeare (cité de mémoire). Napoléon est un chef d'œuvre. Je laisse à d'autres le soin de peser les ombres, les outrances, les cruautés. Le génie de Napoléon est un fait.

Peu importent à mes yeux les louanges et les blâmes : les rois, les mythes, le grand roman national, la Révolution, la décapitation de Louis XVI, les colonies, les guerres, les victoires, les défaites, les héroïsmes supposés, les lâchetés avérées, JE PRENDS TOUT.  Parce c'est tout ça qui m'a fait le Français que je suis. Ce n'est pas de l'identitarisme crispé ou farouche, tant il y a d'autres ingrédients dans la mixture improbable dont mon histoire personnelle a rempli ma gamelle. Cela veut simplement dire que je n'ai honte de rien et que j'aimerais qu'il en soit de même pour tous mes compatriotes, quoi que toutes sortes de gens mal intentionnés puissent reprocher à mon pays. La France n'a à demander pardon de rien. Ce pays, c'est le mien. S'il y a un "indigène" (cf. étymologie du mot) de la République, c'est moi. 

Je dirais que la preuve de l'importance de Napoléon dans l'histoire de la France se mesure à l'intensité des criailleries qui accompagnent les velléités de célébration manifestées par Emmanuel Macron, qui tient à commémorer le grand homme, mais voudrait bien faire savoir qu'il reste à bonne distance des reproches que les uns et les autres adressent à celui qui a pendant un temps fait trembler les puissants de l'Europe entière et les a, pendant un temps, fait manger dans sa main.

Mais au contraire, allez-y franchement et fièrement, monsieur le président, cessez d'écouter les historiens et de peser les lumières et les ombres. Cessez de faire crédit aux militants de diverses causes : allez-y, vous êtes Français, soyez-en fier, donnez l'exemple, soyez un patriote sans honte et sans vous laisser impressionner par les petites crottes extrémistes qui veulent s'approprier le grand homme comme elles l'ont fait pour Jeanne d'Arc ou — culot suprême — le drapeau tricolore, ou par les mimililitantants de toutes sortes de grandes causes, de petites causes et de causettes. Célébrez le front haut et sans faire la fine bouche celui qui avait une si haute vision de la France qu'il en a marqué le pays jusque dans les structures qui sont les siennes aujourd'hui.

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Histotototoriens, sociololologues et polilitotolologues s'entendent pour sommer les hommes politiques de proposer aux Français un «  GRRRRAND RRRRÉCIT » ? Avec Napoléon, du général Bonaparte à Toulon à Sa Majesté l'Empereur à Sainte-Hélène et jusqu'au tombeau en porphyre corse aux Invalides, Monsieur le Président est servi.