mercredi, 15 septembre 2021
NOUS SAVONS DÉTRUIRE CE QUI EST BEAU !
L'HOMMAGE D'UN INCONNU AU PLUS BEAU PONT DE LYON AVANT SA DESTRUCTION.
Chapeau l'artiste !
Photo de René Dejean prise en 1983.
On aperçoit quelques éléments des préparatifs de la démolition et, avec de bons yeux, des bribes du prochain pont Winston Churchill, une espèce de modernité banale, aride et fonctionnelle, destinée à remplacer le vétéran magnifique aux formes généreuses, et à servir dans l'axe la toute nouvelle "Montée de la Boucle", tranchée inhabitée, profonde, excessive et violente qui, pour les Croix-Roussiens, a fait de Caluire une ville étrangère (j'exagère, heureusement). J'ai sévèrement coupé la belle diapositive de René Dejean pour mettre en évidence la performance du monsieur perché. Ci-dessous la version complète.
Le monsieur ici perché a réalisé la promesse que se faisaient régulièrement une bande de lycéens d'autrefois ("Ouaaah ! t'es même pas cap. !") sans jamais oser la réaliser : franchir le pont sur les arches. La rouille qui a craquelé la peinture et rendu le métal croûteux — on n'allait plus faire des frais d'entretien pour un machin bientôt détruit ! — a sans doute rendu plus aisée la bravade de l'aventurier, il n'en reste pas moins que le geste est joli.
J'aime à penser que le livre ouvert par le monsieur qui fait semblant de le lire est au moins du genre de La Montée de l'insignifiance, de Cornélius Castoriadis (c'est un exemple). Même en faisant semblant, cela aurait eu de la gueule. Car on aura beau me traiter de passéiste nostalgique et me mettre sous le nez les nécessités de la circulation des automobiles (il faut voir l'actuelle montée de la Boucle aux heures de pointe !), rien ni personne ne pourra me convaincre que cette merveille de pont n'était pas le plus BEAU de Lyon. J'augure mal d'une civilisation qui tend avec obstination à réduire les hommes et les choses à leur misérable utilité, à leur pauvre fonction de rouages dans la Machine Société.
Voilà ce que je dis, moi.
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AU SUJET DU PHOTOGRAPHE RENÉ DEJEAN (1926-1999) : un article de Robert Luc.
René Dejean, graphiste, décorateur, enseignant, amoureux de Lyon, conteur de rues, auteur de Traboules de Lyon et de Balade à travers Lyon insolite fut aussi l'initiateur des randonnées pédestres citadines. Il a organisé - et collaboré - à de nombreuses expositions comme graphiste et affichiste.
Avant d'être un infatigable piéton de Lyon, René Dejean fut diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon et débuta sa carrière dans l'atelier de son père Marius, peintre et dessinateur en plein coeur de la Croix-Rousse. Très créatif, il multiplie les domaines de ses interventions.
Affiches, logos, plaquettes se succèdent. Grand sportif et voyageur, on le retrouve aussi bien sur les glaciers alpins que dans les dunes sahariennes. Mais, c'est un amoureux de Lyon, un amoureux exigeant. Un érudit des traboules qui publiera aux éditions Le Progrès" l'ouvrage qui deviendra la bible du promeneur "Traboules de Lyon". En 1978, il imagine un parcours à travers Lyon. Quatre heures trente de marche, dans le calme d'un dimanche matin à travers Lyon insolite au rythme d'une cinquantaine de rues, places, quais et ponts. Le parcours des "Cinquante" est né. Plus de 18000 personnes retrouvent le goût de la promenade citadine. Il vient d'ouvrir une voie qui est aujourd'hui poursuivie avec talent par des "gones" comme Jean-Luc Chavent.
En janvier 1999, René Dejean confie aux Éditions des Traboules un manuscrit achevé, ce Parcours des 50. Il désirait accompagner ce livre de dessins. Hélas, il disparut prématurément laissant les Lyonnais dans la peine. Son dernier livre sera sans aucun doute, comme celui des traboules, un ouvrage de référence. Clair, pratique, riche en anecdotes, brillamment illustré de photos de l'auteur, il permet seul ou à plusieurs de découvrir ou redécouvrir une ville merveilleuse.
"Et si l'on reparlait de René Dejean",, article de ROBERT LUC in Le Progrès, 5 novembre 2002.
***
Il faudrait que j'ajoute une note en souvenir de Robert Luc (1943-2017), lui-même journaliste, infatigable Lyonnais, co-fondateur de la galerie "Vrais Rêves", rue Dumenge, organisateur et animateur de mémorables "bambanes" sur le plateau et les pentes de la Croix-Rousse.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE, LYON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, le rhône, pont de la boucle, pont winston churchill, photographie, photo rené dejean, caluire, croix-rousse, montée de la boucle, les ponts de lyon, cornélius castoriadis, la montée de l'insignifiance, robert luc, journal le progrès
mardi, 14 septembre 2021
C'EST OÙ, FOURVIÈRE ?
MAIS C'EST ICI, BIEN SÛR !
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fourvière, photographie
lundi, 13 septembre 2021
BOÎTES AUX LETTRES DU MONDE D'AVANT
BOÎTES DE VILLE ET BOÎTES DES CHAMPS.
A lire sur la boîte :
« La [1°] levée de [Jeudi] est faite. »
« Nombre de levées : [1]. »
La petite annonce :
« Rames à vendre ».
Tout ce qu'on sait, c'est que la personne habite à Villeurbanne.
Toutes photos ©D.R.
10:52 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, boîtes aux lettres
dimanche, 12 septembre 2021
LES MINGUETTES PITTORESQUES
Début vingtième siècle : « Le Pittoresque quartier des "Minguettes" ».
Années 1970. Ah ça, pour du "pittoresque", on est gâtés.
***
Non, je n'ai pas l'œil humide et attendri. Je ne cultive pas le souvenir à fleur de nostalgie. Je ne dirai jamais : « C'était mieux avant ! ».
Je poserai juste la question : « Qu'est-ce qui a FOIRÉ dans nos façons de faire pour que nous nous voyions dans l'obligation de détruire nos œuvres (Minguettes, Duchère et ailleurs) un demi-siècle après les avoir construites ? ».
Et puis cette autre : « Qu'avons-nous appris de nos erreurs ? » Je ramasse les copies dans deux minutes. C'est suffisant pour une réponse compendieuse et pertinente.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vénissieux, vénissieux minguettes, urbanisme, lyon, architecture, photographie
samedi, 11 septembre 2021
UN CHEVAL EN PLEIN TRAVAIL
HAUTERIVES (Drôme).
Il paraît que ces photos ont été prises autour de 1890. Rien que l'échafaudage aurait dû être conservé tel quel.
Je n'ai pas très envie de diluer ces clichés (dont j'ai découvert l'existence récemment) dans la soupe de mes commentaires qui, même s'ils étaient assaisonnés de remarques dignes de piquer la curiosité, seraient superflus et ennuyeux.
18:25 Publié dans ART | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, art, sculpture, facteur cheval, hauterives
mercredi, 08 septembre 2021
DES NOUVELLES DU MONDE D'APRÈS
Ai Wei Wei fait partie de l'avant-garde des artistes chinois. C'est sans doute pour ça qu'il est réfugié politique au Portugal. Je n'aurais pas grand-chose à dire de la chose si l'on ne venait pas d'apprendre que la banque qui détient les fonds de la fondation qu'il a créée, le Crédit Suisse, a gelé le compte d'Ai Wei Wei jusqu'à nouvel ordre. On apprend dans la foulée que le Crédit Suisse s'apprête à donner à sa présence en Chine une dimension sans commune mesure avec ce qu'elle était jusqu'à présent. Ah bon ? C'était donc ça ? Bon Dieu mais c'est bien sûr !
Le bras et le doigt d'Ai Wei Wei devant la place Tian An Men.
Ce n'est pas que je porte aux nues les œuvres (voir ci-dessus et ci-dessous) d'un artiste que je rangerais volontiers sous la bannière de l'ARCON [temporain], mais ça en dit long sur les biens et valeurs que les gens qui font des affaires sont prêts à brader quand ils espèrent gagner des "marchés" et multiplier leurs profits. Et ça en dit long sur la souplesse de l'échine de tous les gens qui s'apprêtent à faire des affaires fructueuses avec la Chine.
Comment montrer sa petite culotte devant la Cité Interdite.
A ce propos, tout le monde s'extasie, médias et journalistes en tête, sur la façon dont la Chine, avec et après Deng Xiaoping, est devenue un des premiers "dragons" de l'économie mondiale. Ce faisant, tout le monde oublie ou fait semblant d'oublier que la puissance actuelle de la Chine n'aurait jamais vu le jour sans la complicité active, ardente, avide des actionnaires de nos grandes entreprises, qui n'avaient qu'une idée en tête : maximiser les dividendes (12-15% par an étant devenu une norme) en diminuant drastiquement les coûts de production — sous-entendu les salaires des travailleurs. C'est à eux que l'on doit la désindustrialisation de la France (les "délocalisations"), le nombre des chômeurs et la stagnation des salaires. Au moins en grande partie.
Alors merci la veuve écossaise, merci les fonds de pension, merci les fonds spéculatifs, merci les "fonds vautours", merci la recherche des profits, merci l'économie de marché, merci le monde ultra-néo-libéral. Et merci au vrai maître du monde : l'Actionnaire, cette Abstraction aux effets tout à fait concrets.
Le "monde d'après" ressemble furieusement.
Voilà ce que je dis, moi.
08:58 Publié dans ART | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, arcon, art contemporain, ai wei wei, chine, artiste chinois, crédit suisse, photographie, banque
dimanche, 29 août 2021
DANS LA BOULE DE MADAME IRMA ...
... SOUS LE CRAYON DE GOUSSÉ.
Sheila en cuisses et maillot de bain ; Vartan en habillé décontracté ; Hardy en crop-top.
***
Et voilà comment le dessinateur Goussé, alors à Pilote, voit l'avenir des trois Grâces.
10:10 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, journal pilote, goussé, bd, sheila, sylvie vartan, françoise hardy
dimanche, 22 août 2021
LI-BER-TÉ ! LI-BER-TÉ ! LI-BER-TÉ !...
... MAIS POUR QUOI FAIRE ?
J'irais volontiers manifester avec tous ces soi-disant braves gens, contrefaits "gilets jaunes", antisémites brevetés, adeptes confirmés de Florian Philippot, d'Eric Zemmour, du Rassemblement National ou du professeur Raoult, anti-vaccin ou anti-pass sanitaire qui, avec une unanimité finalement très fragmentaire (quatre défilés à Paris le 21 août), se promènent dans les rues de nos villes au cri de « Li-ber-té ! Li-ber-té ! ». Oui, j'irais bien. Seulement voilà : à force de raisons valables d'être en colère, on ne sait plus à quelle colère adhérer. Du coup, dans ce salmigondis disparate, l'idée même de colère en a pris un coup.
Car j'aurais bien aimé, de la part des révoltés qui extériorisent des mécontentements aussi diaprés et chatoyants que polymorphes, quelque soulèvement bruyant lorsque, par exemple, il n'y a pas si longtemps, plusieurs mesures exceptionnelles de l'état d'urgence mis en place sous le gouvernement de François Hollande après les attentats de 2015 ont été insérées sans trop de vagues ni de récriminations dans le droit commun (en particulier les transferts de compétences de la sphère judiciaire à la sphère administrative, entre autres "perquisitions" rebaptisées je crois "visites domiciliaires" ou "administratives").
De même, il semblerait qu'Emmanuel Macron, après avoir décrété l'état d'urgence sanitaire, en ait fait à son tour insérer dans le droit commun plusieurs mesures exceptionnelles par sa majorité aux ordres, et cela sans trop de tapage. Et je passe sur le paquet de lois sécuritaires ou antiterroristes votées pendant le règne de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur puis à la Présidence de la République (on se souvient : un fait divers tragique = une loi). Des lois dont aucune, considérées une à une, n'avait un air attentatoire à quoi que ce fût mais qui, prises dans leur ensemble et mises bout à bout, deviennent autant de clous fichés dans le cercueil de nos libertés fondamentales.
Le pass sanitaire, vu dans cette perspective, n'est qu'un pas de plus dans la direction d'une société de surveillance et de contrôle des individus. Ce que je reproche aux actuels manifestants, c'est donc de ne réveiller leurs ardeurs combatives qu'au moment où l'on touche, par de nouvelles restrictions de liberté (censées se justifier par le bien de tous), à leur envie personnelle de bouger, à leur petit besoin de festoyer, à leur fringale de divertissement. Où le pouvoir ose s'en prendre à la petite tasse dans laquelle ils touillent leurs petits plaisirs.
Au fond, je vais vous dire le fond de ma pensée : les manifs d'aujourd'hui - antivax et anti-pass sanitaire - ne sont en aucun cas des manifs de citoyens conscients et responsables (appartenance à une collectivité), mais des manifs (monômes ?) d'enfants gâtés, de gosses de riches qui pensent que la Liberté n'est plus cette figure grandiose capable de guider tout un peuple vers la Grande Emancipation (qui reste après tout à définir), mais une liberté au petit pied et au tout petit périmètre qui fournit un Nord exclusif à la boussole de leurs désirs tyranniques.
Qu'ils appellent "dictateur" le président Macron serait comique si ce n'était dérisoire. Qu'il vienne, le dictateur, et ils verront ce que ça veut vraiment dire. Ces manifestants m'apparaissent aujourd'hui comme des clowns pas drôles.
Voilà ce que je dis, moi.
jeudi, 19 août 2021
LI BLANC LI BOULA-MATARI ...
... EN 1911 A LYON.
On admire au passage la case en paille, les casques coloniaux, les palmiers et même les « black faces ».
Un seul commentaire : WOUAH ! WOUAH !
09:39 Publié dans HUMOUR, LYON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon 1911, lyon carnaval, humour, colonisation, place bellecour, photographie
LI BLANC LI BOULA-MATARI
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, tintin et milou, hergé, tintin au congo
mercredi, 18 août 2021
DES NOUVELLES DE L'ARCON
Ce qu'on appelle, sans doute par pur esprit de dérision courtoise, "art contemporain" (vulgairement ARCON) n'a nul besoin de l'action volontaire et consciente de la la main humaine. Laissez faire les éléments et le temps, et puis contentez-vous de regarder ce qui advient, qui ne doit (presque) rien à personne. Ici, un petit air d'Antoni Tapies.
21:58 Publié dans ART | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, art, art contemporain, arcon, antoni tapies
jeudi, 12 août 2021
AVICE A LA POPULATION !
Avis aux opportunistes du samedi soir quand il tombe un 29 février ; aux hyènes en mal d'enfants qui pondent les leurs par le clitoris — authentique, ou du moins entendu ce jour (12 août 2021) sur France Culture — ; aux militants du Mouvement de Libération de la Bessarabie Précolombienne (M.L.B.P.) qui se posent des questions sur l'Origine du Monde ; aux traducteurs de L'Odyssée d'Homère en aoriste moyen sépulcral ; aux filandreux de toutes espèces animales, végétales, minérales, cathédrales et psycho-sociales ; aux complotistes obèses qui voudraient bien lyncher l'auteur de leurs malheurs :
20:51 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, gotlib, gai luron gotlib, bande dessinée
mardi, 10 août 2021
LA FONTAINE, LA MONTAGNE ET LA SOURIS
LA MONTAGNE QUI ACCOUCHE
Une montagne en mal d'enfant
Jetait une clameur si haute,
Que chacun au bruit accourant
Crut qu'elle accoucherait, sans faute,
D'une Cité plus grosse que Paris :
Elle accoucha d'une souris.
Quand je songe à cette Fable
Dont le récit est menteur
Et le sens est véritable,
Je me figure un Auteur
Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans au maître du tonnerre.
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
Du vent.
***
Non non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne pense pas à Emmanuel M., plus doué pour le verbe que pour sa transformation en réalité concrète. Nooooon ! Qu'avez-vous failli penser ?
19:25 Publié dans LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature française, la fontaine, fables de la fontaine, fable la montagne qui accouche, humour, emmanuel macron
lundi, 09 août 2021
... POUR TROUVER DU NOUVEAU
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
***
Sujet de dissertation littéraire et philosophique : "Vous direz, en vous appuyant sur vos connaissances de la poésie de Charles Baudelaire, comment vous comprenez ces derniers vers du dernier poème des Fleurs du Mal. Vous vous demanderez en particulier ce qu'il faut penser de la quête frénétique d'innovation à laquelle le monde moderne se livre depuis un siècle et demi. Vous avez quatre heures."
***
Copie de l'élève André Franquin.
09:26 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, andré franquin, gaston lagaffe, prunelle, humour, philosophie, poésie, charles baudelaire, les fleurs du mal
samedi, 07 août 2021
BIENTÔT LA GRANDE DÉCHARGE
10:17 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 août 2021
LE CIRQUE HIPPARQUE
On a marché sur la Lune.
Une plaisanterie que j'aime presque autant que le : « Jusqu'où s'arrêteront-ils ? » du regretté Coluche.
20:56 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, tintin, hergé, georges rémi, on a marché sur la lune, capitaine haddock, professeur tournesol, les dupondt
mercredi, 04 août 2021
LA FONTAINE ET LES FONDAMENTAUX ...
... DE L'HUMANITÉ.
*
« Deux Coqs vivaient en paix : une Poule survint,
Et voilà la guerre allumée. »
La Fontaine, Les Deux coqs.
***
Quelque temps après :
« Les p'tits bruns et les grands blonds,
Quand ils sont entre garçons,
Les p'tits bruns et les grands blonds
Rient comme des fous,
Sont comme des frères.
Mais quand se pointe un jupon,
Les amitiés se défont,
Les p'tits bruns et les grands blonds
Se font la gueule, se font la guerre. »
Claude Nougaro.
***
Observons l'économie de moyens du premier.
*
On en est longtemps resté là. Mais par bonheur, l'époque moderne a supprimé le jupon. Tout va bien, on vous dit.
lundi, 02 août 2021
LA FONTAINE ET LES COMPLOTISTES, FABLE
« Chacun tourne en réalités,
Autant qu'il peut, ses propres songes :
L'homme est de glace aux vérités ;
il est de feu pour les mensonges. »
*
La Fontaine, Le Statuaire et la statue de Jupiter.
***
Avis aux complotistes et autres amateurs de "fake news".
10:42 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, la fontaine, fables de la fontaine, le statuaire et la statue de jupiter, fake news, complotisme, littérature française
LA FONTAINE ET LES RIEURS, FABLE
« On cherche les Rieurs ; et moi je les évite.
Cet art veut sur tout autre un suprême mérite.
Dieu ne créa que pour les sots
Les méchants diseurs de bons mots. »
*
La Fontaine, Le Rieur et les poissons.
***
Avis aux humoristes de toute plume et de tout poil qui prolifèrent sur les antennes.
10:30 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine, fables de la fontaine, le rieur et les poissons, humour, littérature
samedi, 31 juillet 2021
HUMOUR AU 5824ème DEGRÉ ...
... SELON MOEBIUS ET JODOROWSKY (AVEC GOTLIB EN ANGE GARDIEN).
Pour savoir ce que ça veut dire, un "stéréotype de genre".
Note: pour l'intelligibilité de l'image, se reporter à la série L'Incal (six volumes ches Les Humanoïdes Associés), qui me fait beaucoup rire.
Note explicative du titre de ce billet (on trouve ça page 53 de l'intégrale Rubrique-A-Brac) :
22:05 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, gotlib, rubrique à brac, l'incal, jodorowsky, moebius, bande dessinée
lundi, 26 juillet 2021
L'INFORMATIQUE EST NOTRE AVENIR
22:17 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, pressoir, photographie
samedi, 24 juillet 2021
UN ARTISTE LYONNAIS
Ci-dessous une photo de Vissarion Agathope Hégésippe de Plancourbe de Boluville, compositeur lyonnais injustement méconnu quoiqu'issu d'une excellente famille enrichie dans le commerce des futailles. Vissarion Agathope (ses prénoms d'usage) vient d'improviser d'éblouissantes variations sur un thème d'une partition écrite par son grand rival dans le quartier d'Ainay, Lucien Durand, dont la famille habite un modeste appartement de la sombre rue Chouchan, au bas des pentes de la Croix-Rousse.
Fonds Sylvestre, BML.
09:00 Publié dans HUMOUR, LYON | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 23 juillet 2021
LA FORMATION DES INSTITUTEURS
Nous voici au Clos-Jouve, à la Croix-Rousse de Lyon, juste devant l'Ecole Normale des Instituteurs de la rue Anselme. Les formateurs utilisent l'espace libre devant l'Ecole pour apprendre aux futurs instituteurs les gestes professionnels de base qui seront les leurs dans l'exercice de leur difficile métier.
Mille excuses : j'ai oublié de préciser que la photo appartient au fonds Sylvestre de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
09:05 Publié dans LYON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, école normale des instituteurs, lyon rue anselme, humour, croix-rousse, clos-jouve, photographie
mardi, 20 juillet 2021
UNE AUTRE CROIX-ROUSSE ? (2)
Le projet présenté aujourd'hui est celui d'Edouard Guillon, ingénieur, assisté de Georges Trévoux, architecte. Quoique plus schématique ou moins abouti que celui du tandem Chalumeau-Garnier, il consiste toujours à raser purement et simplement tout ce qui empêche de joindre selon l'axe le plus direct et le plus large la place de la Comédie (on aperçoit la façade de l'Opéra à droite et un petit morceau de l'Hôtel de Ville à gauche) au presque sommet de la colline de la Croix-Rousse, je veux dire la place Bellevue, à l'extrémité en contrebas du boulevard de la Croix-Rousse côté Rhône.
Comme on le voit sur le détail de droite reproduit en plus grand plus bas, on ne lésine pas : on raie de la carte la montée Saint Sébastien, et vu l'emprise au sol de la "rue de la République prolongée", on démolit l'église Saint-Bernard, et on massacre sans doute l'église Saint-Polycarpe (si chère à mon cœur à cause des quatre-vingt-onze tuyaux en façade de l'orgue ; j'étais assis dans le chœur, je faisais face à l'instrument ; c'est juste après que j'ai quitté l'église, le père Voyant, le père Béal, les scouts et le catholicisme — anecdote authentique évidemment).
Et contrairement au projet précédent, Guillon-Trévoux, pour couronner l'œuvre, n'ont pas choisi de célébrer les morts innombrables de la guerre de 1914-1918, mais de glorifier la victoire militaire finale de la France sur l'ennemi prussien. On bombe le torse, et on est prêt pour la suivante. Avec le résultat qu'on sait.
Ci-dessous un agrandissement du détail de droite : la "rue de la Crèche" (aujourd'hui Boussanges) en biais accrochée par un bout au boulevard de la Croix-Rousse, la place Bellevue et la descente vers la place de la Comédie, l'Opéra et la Mairie centrale. On voit sur ce plan que, si le projet était allé à son terme, la nouvelle portion de la "rue de la République" aurait été nettement plus large que celle que nous connaissons aujourd'hui dans la presqu'île.
Dans le fond, il n'y a guère lieu de se plaindre, en définitive, de ce que, des deux projets concurrents, qui bénéficièrent d'une exposition en 1919, aucun n'ait été retenu, que ce soit pour une raison financière ou autre. Je retiens que la "raison" l'a emporté. Nul doute que les percements qui eurent lieu autour de 1860 dans la presqu'île pour élargir les artères (rue Impériale-rue de la République ; rue de l'Impératrice-rue Edouard-Herriot ; etc.) et pour faire comme les Parisiens du baron Haussmann, font partie du paysage lyonnais depuis lurette.
Le Lyon d'avant n'existe pas, contrairement à ce qu'essaie de faire croire un groupe comme "Lyon historique et actuel". Je ne fais pas partie de ces nostalgiques qui ne cessent de gémir et de s'attendrir un peu niaisement à coups de « Mon dieu, que de souvenirs ! », et de remercier les "administrateurs", souverains maîtres, de leur offrir des images d'un passé qu'ils ont peut-être vécu. Non, je ne dis pas : « C'était mieux avant ». J'enrage simplement des dégâts irréparables que la "modernité" fait en toute bonne conscience et pour de basses raisons subir à tous les quartiers un peu anciens de nos villes.
Je me félicite quant à moi de ce que le quartier de la Croix-Rousse ait échappé aux projets de transformations radicales de quelques urbanistes fous. Les Brésiliens eux-mêmes ignorent sans doute quel sort un certain Le Corbusier réservait à leur cité mondialement célèbre : un long ruban autoroutier courant au sommet du long serpent immobilier où l'architecte fou avait prévu de loger l'intégralité de la population carioca. Et il existe des dessins du même qui montrent à quel sort funeste ont échappé les Parisiens .
Qui a dit : « La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires » ? Même chose pour l'aménagement d'une ville : ce que certains appellent l'urbanisme. A la Croix-Rousse, tout bien considéré, les urbanistes n'ont plus leur mot à dire. Ils ont été supplantés par les promoteurs immobiliers, qui se livrent une concurrence acharnée pour savoir qui sera le premier à s'occuper des "dents creuses" que comporte (encore pour combien de temps ?) le plateau de ma Croix-Rousse. Qui est le plus à craindre ? Qui est le plus nuisible ? L'urbaniste ou le promoteur ? Sachant que l'urbaniste a des idées, quand ce n'est pas une doctrine ou une idéologie, et que le promoteur en a une seule, d'idée : valoriser le terrain et rentabiliser l'investissement.
Et ce ne sont pas les allumés du bulbe qui affichent leurs T-shirts floqués "La Croix-Rousse n'est pas à vendre" qui changeront quoi que ce soit au processus. Mais si, Papy-Art, la Croix-Rousse est à vendre au plus offrant, comme tout le reste. Et ce ne sont pas ceux qui, paraît-il, "font de la résistance" qui arrêteront les troupes des envahisseurs : quelles armes ont-ils à opposer aux formes parfaitement légales dont ceux-ci habillent leurs appétits voraces ?
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans LYON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, croix-rousse, édouard guillon ingénieur, georges trévoux architecte, camille chalumeau, tony garnier, hôtel de ville de lyon, montée saint-sébastien, église saint-bernard, église saint-polycarpe, guerre 14-18, rue de la république, baron haussmann, édouard herriot, facebook lyon historique et actuel, le corbusier, urbanistes, promoteurs immobiliers, papy-art, la croix-rousse n'est pas à vendre
lundi, 19 juillet 2021
UNE AUTRE CROIX-ROUSSE ? (1)
Aujourd'hui le projet de Camille Chalumeau, ingénieur en chef de la ville de Lyon, avec la collaboration (mais je ne suis pas sûr) de l'architecte Tony Garnier. Vous êtes au-dessus de la place Bellevue, à l'extrémité du boulevard de la Croix-Rousse côté Rhône, et vous regardez vers le sud, la presqu'île et le confluent. La longue trouée rectiligne que vous avez en face de vous, c'est la rue de la République.
Mais oui, parfaitement : dans ce projet, la rue de la République escalade la "colline qui travaille" jusqu'à la place Bellevue. Un seul mot d'ordre : on rase tout ce qui dépasse, comme au joyeux temps du Second Empire. On dira : l'escalade n'est pas complète. Certes, on n'est pas au point culminant de la Croix-Rousse qui, comme chacun sait, se situe à l'intersection des rues Henry-Gorjus et Jérôme-Dulaar, non loin du parc Popy, mais le plus dur est fait. Et l'ingénieur a pensé que la pente n'était pas trop raide pour amener une ligne de tramway à proximité immédiate du plateau (sans faire le détour par le cours Général-Giraud).
Est-ce que le monument ci-dessous est vraiment celui qui devait couronner le projet ci-dessus tout en haut de l'exaltante ascension ? Pas sûr. Surtout à cause des dates indiquées par la BML pour la réalisation des dessins : 1935 pour le projet de l'ingénieur Chalumeau, 1918 pour la proposition de Tony Garnier : un majestueux temple élevé à la mémoire des morts de 1914-1918. Pensez : des colonnes de quarante mètres de haut ! Un monument aux morts peut-être plus visible encore que la basilique de Fourvière flanquée de sa tour métallique. Dessins de Tony Garnier, photographiés par Jules Sylvestre autour de 1918.
Voyez plutôt l'effet qu'on aurait observé depuis le pont Saint-Clair (alias Vaïsse). Le fort Saint-Laurent, qui occupe une partie de la pente, ne disparaît pas, mais presque.
Voyez aussi de quelle façon le monument aux morts de 1914-1918 se serait imposé à la vue de chacun, vu de la rive gauche du Rhône. Dans presque tous les villages de France, le monument aux morts se trouve sur la place centrale, et personne ne peut l'ignorer. Alors imaginez : quelle dignité dans une telle situation rayonnante ! Quelle grande occasion perdue !
Il faut donc regretter que le monument aux morts ait finalement été relégué dans l'île aux Cygnes du parc de la Tête d'Or, un endroit certes pas tout à fait invisible, mais qu'il faut avoir vraiment envie d'atteindre, après avoir traversé un tunnel humide, peu sympathique et pas toujours ouvert aux piétons.
Bon, n'exagérons rien : on n'est pas à Sainte-Hélène.
Personnellement, j'ai tendance à ne pas digérer que les édiles de la Ville aient renoncé, sans doute pour un problème de coût, à honorer de cette façon considérable et après tout normale les travailleurs, les hommes, les paysans, bref, les civils morts (sont-ils en définitive 10.600, 13.000 ou 16.000 ? Je finis par ne plus savoir.) sous l'uniforme militaire pour défendre la Patrie entre 1914 et 1918.
Et il faut remercier (attention : une fois n'est pas coutume !) l'ancien maire de Lyon Gérard Collomb d'avoir décidé de restituer intégralement les noms des morts en les faisant regraver, mais sur une pierre enfin assez sérieuse pour résister aux injures du temps (Comblanchien, je crois), à l'occasion du centenaire de la première boucherie industrielle de l'histoire humaine.
Autre chose : faut-il regretter que la rue de la République (rue Impériale à l'origine) ait renoncé à escalader la colline et se soit résignée à buter sur la place de la Comédie et le "bas des pentes" ?
Là, je suis catégorique : la Croix-Rousse, ça doit continuer à se mériter. Et le Croix-Roussien doit pouvoir encore et toujours proclamer fièrement, quand il va faire des courses dans la presqu'île : « Je descends à Lyon ».
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans LYON | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lyon, croix-rousse, rue de la république, camille chalumeau, tony garnier, rhône, monument aux morts 1914-1918