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mardi, 03 janvier 2023

C'EST 2023, MONSIEUR !

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09:30 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0)

Y A BON 2023 !!!

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DE LA PART DU RHINOLOPHE

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Photo de Berndt Fischer (Biosphoto) — légèrement retouchée — parue dans le journal Le Monde du mercredi 4 avril 2020. Précision : c'est un "grand" rhinolophe "fer-à-cheval".

08:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 02 janvier 2023

VŒUX PRÉSIDENTIELS 2023 !

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Dessin de Dutreix pour Le Canard enchaîné paru le 28 décembre 2022 et légèrement détourné.

MES VŒUX LES PLUS SINCÈRES !!!

Que les joies et les plaisirs ruissellent jusqu'à votre demeure !!! Emplissent vos jours et vos nuits des splendeurs, des parfums, des couleurs les plus beaux !!! Accordent à vos cœurs, vos corps et vos âmes la sérénité et la paix !!!

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C'ETAIT 2022 ! ALORS, 2023 ?

vœux de bonne année,2023,humour,bande dessinée,uderzo,goscinny,astérix

Allez, on se débrouillera toujours ! Gardons le moral et soyons forts !!!

 

jeudi, 29 décembre 2022

DES NOUVELLES DE CHINE

Revirement brutal, donc, des dirigeants chinois au sujet de la "politique zéro-covid" : après une trop longue période de confinement total des populations à la moindre manifestation virale, tout le monde est entièrement libre d'aller travailler et même de circuler dans le monde.

Traduction de l'information en français clair : les dirigeants chinois ont décidé, en plus de nettoyer à fond leurs étages du poids mort des troisième et quatrième âges, de contaminer le monde entier avec tous les variants présents et à venir du virus SARS-Cov-2. 

Xi Jin Ping prépare à sa façon un nouveau Grand Bond en Avant.

 

 

mercredi, 28 décembre 2022

LA VÉRITÉ SUR LES RENOUVELABLES

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Rien à dire. La vérité est brutale et balaie les illusions qui pourraient encombrer les cerveaux craintifs, pusillanimes ou avides de sécurité. L'humanité n'est pas encore tout à fait à poil, mais pas loin. Le malheur, c'est qu'elle refuse de le savoir. Elle continue à croire que tout ça va s'arranger, et fredonne avec plus ou moins de conviction : « Toutes ces petites misères seront passagères Tout ça s'arrangera ».

Les quelques lignes ci-dessus sont extraites d'un entretien avec un monsieur qui a aujourd'hui 79 ans (Le Monde, 9 avril 2022) : DENNIS MEADOWS, physicien. L'entretien accordé au journal Le Monde (Audrey Garric) célèbre à sa façon le cinquantième anniversaire du rapport co-écrit en 1972 par le susnommé pour le Massachusetts Institute of Technology : Les Limites à la croissance.

L'originalité bouleversante de ce rapport consistait en la formulation d'une vérité sans doute trop brutale pour l'époque de joie et de prospérité dans la consommation, contre le mur de laquelle l'humanité se heurte aujourd'hui le front, le nez et l'avenir. Ce que susurrait le rapport Meadows et consort en 1972 est devenu un hurlement. Mais le monde a les oreilles bouchées.

Une dernière question : 

écologie,club de rome,m.i.t.,massachusetts institute of technology,dennis meadows,journal le monde,audrey garric,dérèglement climatique,the limits of growth

Quand on sait que le rapport de 1972, commandé aux savants du M.I.T. par le Club de Rome, fut un véritable best-seller à l'époque, nous voilà rassurés, cinquante ans après, sur le sort que l'humanité s'apprête à réserver aux multiples rapports, publiés par ces autres savants réunis au sein du G.I.E.C., qui se succèdent avec bonhomie et régularité sans aucun effet sur la marche du monde, alors qu'ils ne parlent, pour leur compte, que du climat.

« Il n'y a pas de solution sans une réduction drastique de nos besoins en énergie. », affirme Dennis Meadows.

Pourvu que les bons peuples n'apprennent pas ce que signifierait une telle "réduction drastique" sur la qualité de leur mode de vie !!! Déjà que leur situation est souvent des plus précaire ... !!!

« Pas d'espoir pour cette civilisation intensive en énergie et en matériaux », dit pour finir l'excellent Mr Meadows. En clair et en français : "Il faut que tout le monde s'apprête à en prendre plein la gueule". 

MAIS BONNE ANNÉE 2023, HEIN !!! 

samedi, 17 décembre 2022

LA VÉRITÉ SUR ADRIEN QUATENNENS

Adrien Quatennens n'a fait que répondre à une agression manifeste, comme le prouvent les images d'une de nos caméras de surveillance.

 

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Oui, c'est prouvé, Adrien Quatennens était au moment des faits en état de légitime défense.

vendredi, 16 décembre 2022

ILS S'APPELLENT TOUS CAÏUS

AÉROBUS
(A gauche, l'infâme Détritus, qui sème la zizanie partout.)

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BONUS

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EUCALIPTUS
(A gauche, l'infâme Gracchus Garovirus, gouverneur de Condate.)

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FAIPALGUGUS

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INFARCTUS

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JOLIGIBUS

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LAÏUS

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MARCHÉOPUS

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OBTUS

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SAUGRENUS

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Conclusion : Goscinny, auteur des textes, ne perdait pas trop de temps à chercher à varier les prénoms de ses personnages. 

lundi, 21 novembre 2022

CLÉ DE MOTIVATION

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Ce n'est pas moi, hélas, qui ai  pris cette photo (sur laquelle, par-dessus le marché, je me suis bassement permis d'intervenir). Toutes mes excuses à l'auteur.

vendredi, 11 novembre 2022

LA VIOLENCE DE FRANQUIN

Eh oui, le doux, le pacifique, l'inoffensif Franquin ne rêvait que de plaies et de bosses.

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Ci-dessous, quelques fort belles bosses (en papier : le plus étonnant, c'est qu'on survit toujours aux pires percussions, dans les dessins de Franquin).

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Demesmaeker après une visite de chantier où travaillait Gaston, qui a – sûrement par mégarde – laissé tomber son gros marteau du haut de l'échafaudage, pile sur le crâne du visiteur.

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Prunelle a reçu sur le pied la boule de bowling et, de douleur, il a exécuté une superbe "tête-au-plafond" (qu'il a un peu de mal à digérer).

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Gaston Lagaffe a inventé et construit une magnifique machine à timbrer le courrier. Monsieur Boulier, comptable en chef des éditions Dupuis, est le premier à avoir expérimenté l'efficacité du contrepoids qui retend le bras de la machine après chaque action, bientôt suivi par M. Demesmaeker, puis par M. Prunelle.

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M. Demesmaeker a eu le tort, en venant signer les éternels contrats dans les locaux de Spirou, de croiser la route de Gaston Lagaffe, qui expérimentait sa nouvelle piste de skateboard, dûment équipé et casqué.

*

Il semble évident qu'André Franquin prend un indiscutable plaisir à fignoler de telles bosses — monstrueuses — dans le moindre détail.

jeudi, 10 novembre 2022

FRANQUIN : PAN DANS LA GUEULE !!!

Voici comment un individu peut se débarrasser de ses pulsions violentes sans enfreindre la loi (et en faisant rire !). Et tout son petit monde en prend plein la figure. 

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Ci-dessous, un petit choix parmi les plus beaux pains cuits au feu d'on ne sait quelle revanche de l'artiste sur la réalité réelle.

1 - Fantasio.

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2 - Gaston lui-même (mais c'est lui qui a commencé).

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3 - Le fade et anodin M. Boulier, qui n'a pas mérité pareille avanie.

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4 - Prunelle (trop souvent inconscient des risques qu'il prend).

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5 - M. Demesmaeker, bouc émissaire en chef.

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6 - Encore Prunelle, encore une fois victime de l'inventivité de Gaston, soucieux d'apporter sans cesse des améliorations de sa façon au monde réel (ici, le téléphone).

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mercredi, 09 novembre 2022

FRANQUIN TERRORISTE ?

Oui, je sais, André Franquin, l'immortel dessinateur virtuose des aventures de Spirou et Fantasio, l'immarcescible inventeur du seul et unique garçon de bureau officiellement payé à ne rien foutre, passe pour un pacifiste déterminé, amoureux et défenseur des baleines, publiciste pour Greenpeace et accessoirement antimilitariste. Il consacre beaucoup de planches à ridiculiser les militaires des trois armes (Terre, Air, Mer). Et la police, en la personne de l'agent Longtarin, est l'objet de quotidiens quolibets offensants à longueur de pages, au point que le dessinateur pourrait à bon droit être considéré comme un délinquant.

D'ailleurs, regardez ci-dessous : c'est ça, un antimilitariste amoureux de la paix ? Mon œil ! Dans les aventures mettant en scène le doux, l'inoffensif Gaston Lagaffe, ça n'arrête pas de péter, de sauter, d'éclater, d'exploser, de déflagrer, de détoner. Il y a de quoi se demander si Gaston n'est pas le personnage-écran, le porte-voix de son créateur, chargé de régler on ne sait quels litiges que celui-ci entretient avec l'ordre établi. 

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Et il n'y a pas tout, sur ce montage patiemment élaboré ... Bon, ce sont des explosions de papier, nous sommes d'accord. Allons, peut-être pas terroriste, mais Franquin fouteur de merde, ça ne fait guère de doute.

*

Quelques belles explosions à regarder de plus près.

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Pour un peu, je comparerais la vignette ci-dessus à certains dessins de Jacques Tardi dans ses ouvrages sur la guerre de 1914-1918 et les tranchées.

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L'effet de tous les produits de Gaston, après avoir été mélangés avec les substances apportées par les deux ouvriers chargés de poser la nouvelle moquette dans le bureau : « 'Binça ! C'est ma plus formidable expérience de chimie ! ».

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dimanche, 06 novembre 2022

UNE FACÉTIE DE FRANQUIN

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Quand on découvre ce dessin tiré de la planche n°825 des aventures inépuisables de Gaston Lagaffe, l'espièglerie qu'y a glissée André Franquin ne saute pas aux yeux. Il faut regarder de près la marque de la moto que chevauche notre anti-héros définitif pour se rendre compte que l'artiste a beau publier dans une « Revue-Pour-La-Jeunesse », il ne se gêne pas pour faire un joli petit pied de nez de sale gosse à la censure. Je ne suis pas sûr que la marque de la moto fasse bien japonais, mais bon, il n'y a pas que des motos japonaises dans la vie.

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vendredi, 04 novembre 2022

GASTON ACCOUCHE

Toute une époque : diverses marques de biscuits ou de lessives attirent le client en fourrant des gadgets dans leurs boîtes. Ici, ce n'est pas un cadeau Bonux, mais c'est tout comme.

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Les médecins sont de grands enfants, la gaminerie n'est jamais bien loin, c'est bien connu. Regardez sautiller le chirurgien ! Et le geste et les mots de son collègue ! Tout ça pendant que Fantasio attend dans le couloir en fumant cigarette sur cigarette. Jusqu'au moment où l'infirmière ouvre la porte du bloc ...

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Une parodie impeccable et délicieuse.

mardi, 18 octobre 2022

D'AUTRES MACHINES SUBLIMES ...

... GERMÉES DANS LE CERVEAU GÉNÉREUX, FLAMBOYANT ET PARFOIS EXPLOSIF DE GASTON LAGAFFE, ET LEURS EFFETS PLUTÔT IMPRÉVISIBLES SUR LEURS UTILISATEURS.

***

Dans la série des machines à usage (a priori) "altruiste".

1 - Le siège éjectable pour voiture de sport (concept audacieux en soi).

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Quand on parle de contrats, c'est que De Mesmaeker n'est pas loin.

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2 - La machine à cirer les chaussures (et pas que les chaussures).

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3 - La machine à nouer les cravates.

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4 - La machine à lacer les chaussures (la même que la précédente, programmée autrement).

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5 - Le fauteuil relax à boutons de réglage.

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"Ingéniosité bizarre" : on ne saurait trouver plus juste expression.

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samedi, 15 octobre 2022

QUELQUES BELLES MACHINES ...

... SORTIES DE L'ESPRIT FERTILE DE GASTON LAGAFFE.

***

LE MARTEAU ÉLECTRIQUE.

Mais pour l'utiliser, il faut commencer par planter deux clous.

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LA MACHINE A TIMBRER LE COURRIER.

Hélas, c'est au détriment des crânes à l'étage en dessous, à cause du contrepoids.

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LE MOTEUR ÉLECTRIQUE.

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LE RADIO-RÉVEIL.

Alias "Alarm-clock-radio".

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LA MACHINE A CAFÉ.

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LA MACHINE A FAIRE DES RONDS DE FUMÉE.

Le chef d'œuvre.

Indéniablement la plus admirable, parce qu'elle est contagieuse : même le sévère et sourcilleux comptable M. Boulier se fait prendre la main dans le sac par le grand patron.

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jeudi, 13 octobre 2022

VOUS AVEZ DIT "DÉCOUPLAGE" ?

Donc Emmanuel Macron fait depuis quelque temps une promotion effrénée du mot "SOBRIÉTÉ", fixant à la population française ordinaire — je veux dire celle qui tire de plus en plus la langue — un objectif de 10 % de réduction de sa consommation de gaz, d'électricité et (qui sait ?) de tout un tas de bonnes choses qu'elle mettait dans son assiette, sans se rendre compte du crime qu'elle commettait contre la nature. Qu'importe les 19°C dans les maisons, on mettra des moufles, des doudounes et des snowboots.

Moyennant quoi, j'ai entendu tout récemment le même Emmanuel Macron, en même temps qu'il vantait de sa langue gauche les mérites de la dite sobriété, faire l'éloge, au moyen de sa langue droite, de la nécessaire croissance économique, hors de laquelle il n'aperçoit pas la moindre chance de salut.

« Attention, nous prévient monsieur Macron, la sobriété ne signifie surtout pas la décroissance !!! » (je cite en substance, et même en "substantificque mouelle"). On le comprend : il tremble à l'idée qu'une France "décroissante" perde des emplois, des industries, des compétences et des places dans le classement des grandes nations, mais redoute en revanche qu'elle gagne des défilés de néo-gilets-jaunes vaguement syndicaux et de plus en plus remontés, de plus en plus en colère et de plus en plus denses. 

Mais c'est là que les Athéniens s'atteignirent, que les Perses se percèrent, que les Mèdes m'aidèrent et que les Satrapes s'attrapèrent. Comment faire ? Oui, comment faire pour tenir les deux bouts de la chaîne sans tomber dans "l'opprobre du ruisseau" (ça, c’est Boby), je veux dire dans les contradictions les plus contradictoires ? Parce que, si l'on a déjà vu passer des escadrilles d'oxymores dans le ciel fertile en inventions lexicales de nos politiciens, celui-ci, soyons-en sûrs, est le champion toutes catégories, battant à plates coutures ses concurrents immédiats, "croissance verte" et "développement durable".

La vérité, c'est que les gens qui chantent les louanges de la croissance économique, optent résolument, souvent sans se l'avouer, pour le réchauffement climatique. D'un certain côté, on les comprend, parce qu'ils se disent que si l'on a une activité économique soutenue, tout ira bien pour l'emploi, les salaires, la consommation, les cotisations sociales et les futures retraites. Plus ces données s'imposent du fait de la situation dans laquelle se débattent les travailleurs, plus la question du réchauffement tend à s'effacer dans les esprits à l'horizon de la nécessité présente : il faut pouvoir finir le mois. L'urgence de la survie personnelle est prioritaire sur les préoccupations climatiques. 

En revanche, si l'on prétend lutter sincèrement contre le réchauffement climatique, cela implique ipso facto qu'on admet et même revendique la décroissance, c'est-à-dire la réduction de l'activité économique, principale responsable de toutes les prédations actuelles, et par conséquent la baisse de la consommation de biens et de ressources. Et donc un acheminement inéluctable vers une certaine idée de la pauvreté : la vérité de l'humanité d'aujourd'hui, c'est qu'elle doit revenir à la pauvreté, aux nécessités vitales et au sens du tragique de la condition humaine. Voilà ce qu'on trouve, quand on va chercher sous le faux-nez de l'idée de sobriété.

C'est là qu'interviennent les experts en formulations, les poètes de l'euphémisme, les chantres de la quadrature du cercle et les jongleurs du théorème de Fermat en matière de langage et de pansements verbaux (« Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! »). En feuilletant rageusement leur Littré (pas celui de la "Grand-Côte"), leur Grand Dictionnaire Larousse ou leur Grand Robert, ils sont tombés sur le mot "découplage". C'est ainsi que, dès le 31 mai 2022, le journal Le Monde a pu libeller comme suit un de ses titres.

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"Difficile", le "découplage" : tu l'as dit, bouffi !

Ça veut dire quoi, "découplage" ? En gros et en dehors des sens premiers (domaines de l'électrotechnique et de la vénerie), le mot signifie "séparer". C'est-à-dire que ceux qui le prononcent rêvent tout éveillés d'une croissance économique enfin débarrassée des menaces que font peser les gaz à effet de serre. Eh oui, la voilà, l'équation insoluble : comment "découpler" des activités économiques florissantes et leurs effets mortifères ? Cela veut dire : que faire pour que des actes humains soient libérés de leurs conséquences, innocents de tout ce qui arrive en aval ? C'est là que ça devient presque drôle. 

Comment continuer à fabriquer de l'abondance et de la prospérité sans porter atteinte à la sécurité climatique ? Comment faire pour produire du confort et des conditions de vie plus faciles à l'humanité entière — on en est très loin — sans détruire à notre détriment les équilibres naturels qui ont vu naître et se développer la civilisation que nous connaissons ? 

La vérité, c'est qu'on ne peut pas. ON NE PEUT PAS. Le découplage, c'est de la blague. Pour une raison très simple : on ne peut avoir de la croissance économique sans faire croître, en même temps et en proportion, la consommation d'énergie, puisque ce sont précisément les activités économiques, industrielles qui, grandes consommatrices de fossiles, sont les plus grandes productrices de biens, de services, de confort et de CO². Bon, je ne vais pas revenir sur la rengaine : on sait tout ça par cœur (voir pour cela Jean-Marc Jancovici). Pour consommer de l'énergie, il faut en produire. D'où l'appel désespéré aux renouvelables : le vent dans les pales des éoliennes et le soleil sur les panneaux photovoltaïque.

Faudra-t-il, pour satisfaire la voracité énergétique du système économique, laisser les fabricants d'éoliennes et de panneaux envahir nos espaces et étouffer nos paysages ? Même sans compter le CO² que produit le processus même de fabrication de ces moyens soi-disant « propres », l’entreprise consistant à reconvertir nos sales centrales existantes me semble hors de toute mesure. D’autant que le recours furieux au charbon par des pays comme la Chine ou l’Inde, « en attendant », laisse entrevoir, au moins à moyen terme, une embellie pour l'extractivisme et pour les sources fossiles d’énergie. « Dis, papa, quand est-ce qu'on sera sortis de l'auberge ? — Tais-toi, et tâche de survivre ! »

Je ne peux imaginer que monsieur Macron, dont la réputation d’intelligence n’est plus à vanter, n'est-ce pas, n’ait pas conscience du caractère oxymorique de la formule « croissance découplée de ses effets ». J’ai plutôt tendance à y renifler quelque chose qui ressemble à du mensonge. Et crânement assumé, "les yeux dans les yeux".

Voilà ce que je dis, moi.

mardi, 11 octobre 2022

HERGÉ FACÉTIEUX

Une vignette (en fait il y en a deux qui se suivent), deux vacheries. Cela se passe sur une colonne Morris. On peut se reporter au billet "Une facétie de Gotlib" du 11 juin 2022, où c'est encore une colonne Morris qui tient le rôle de figurant protagoniste (si l'on peut parler ainsi).

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Le Trésor de Rackham Le Rouge (1945), p.2, vignette 6. 

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Là, c'est franchement comique : vous le voyez, le Tino Rossi, voix de ténorino sucré voué aux veillées des chaumières et aux "petit papa Noël" mielleux, dans le costume et le rôle d'une grande basse profonde russe, façon Chaliapine, qui meurt en scène de façon intense et spectaculaire : vous savez : « Tant que je respire, je suis encore le tsar » ?

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Apparemment, Hergé avait aussi une dent contre Sacha Guitry (titre de la pièce et trois principaux rôles). Hergé n'a pas complètement tort.

***

Bon, je sais bien que Tino Rossi et Sacha Guitry, ça ne dit plus rien à des cohortes de plus en plus serrées de Français, que tout ça ne nous rajeunit pas, que les éditions Casterman devraient veiller à réactualiser les références. Tiens, ça pourrait même être un jeu : qui mettriez-vous à la place de Tino Rossi ? Quelle œuvre à la place de Boris Godounov ? Quelle tête de Turc à la place de Sacha Guitry ? J'ai bien quelques idées, mais je m'en voudrais de passer pour un "influenceur" (un métier nouveau et très à la mode des "réseaux sociaux"), fût-ce potentiel. 

jeudi, 29 septembre 2022

PRÉFÉRENCES

Comme a dit quelqu'un de célèbre : « Longtemps je me suis couché de bonne heure ». J'espère que ce n'est une devinette pour personne. J'ajoute, pour mon compte : et de bonheur. Car quand j'étais petit, je n'étais pas grand  (j'entends un facétieux chantonner : "je montrais mon QRCode à tous les passants"), et je n'étais jamais seul, avec mes bandes dessinées. Des grands classiques, évidemment.

Parmi les quelques héros dont je suivais les aventures, il y avait un certain nombre de figures qui peuplaient les "revues pour la jeunesse" (Tintin, puis Spirou et, plus tard, Pilote) : Clifton, Monsieur Tric, Prudence Petitpas, le Chevalier Blanc, Marc Dacier, Jean Valhardi, Tif et Tondu, Timour, Vieux Nick, Tanguy et Laverdure, Bob et Bobette, Barelli, Pom et Teddy, Chick Bill, Michel Vaillant et toutes sortes de cousins plus ou moins éloignés, plus ou moins oubliés aujourd'hui, que j'arrête d'énumérer ici, on n'en finirait pas.

Le prince de ces Héros est évidemment un fameux Reporter-à-la-houppe aujourd'hui célèbre dans le monde entier, un voyageur fictif qui appartient corps et âme à tout le monde, mais dont les albums et produits dérivés des aventures continuent, contre vents et marées, à enrichir les ayants-droits de l'auteur (sa veuve, les éditions Moulinsart et Casterman, ...). J'ai nommé Tintin.

Je ne me risquerai pas à expliquer pourquoi ce personnage est devenu l'espèce insurpassable des modèles de héros de bande dessinée : d'autres s'en sont abondamment chargés bien avant moi et infiniment mieux que je ne saurais le faire. Je me contenterai de dire qu'Hergé à réussi à fabriquer, de son vivant, un CLASSIQUE, ce qui est le rêve de tout auteur un peu ambitieux au début de sa carrière.

Et je me contenterai de m'attarder sur un point de détail qui caractérise le dessin d'Hergé : ce que j'ai appelé il y a quelques jours des "scories et artifices graphiques" (voir ici même "Tintin et les big five", 20 septembre 2022). Je me suis demandé dernièrement ce qui resterait du dessin si l'on en ôtait tous les petits graphismes censés illustrer un choc, une action, un mouvement, une humeur, une vitesse, parfois même une ivresse, et autres circonstances dont il s'agit de rendre la "dynamique".

On trouve des traits, des vaguelettes, des gouttelettes, des tourbillons, des étoiles multicolores (en général à cinq branches), etc. Et j'ai fait le test avec une vignette de Tintin au Congo, que je trouve particulièrement abondante et chargée en matière d'artifices graphiques, et propice à satisfaire ma petite curiosité. On voit ci-dessous ce que donne l'expérience. La vignette se trouve à la page 15 de l'album.

D'abord l'originale.

 

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Voici maintenant ce que ça donne, une fois la vignette "bidouillée", nettoyée, débarrassée en quelque sorte de tout ce qui n'est pas le sujet du dessin à proprement parler. 

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Sans commentaire. Chacun jugera. Selon ses habitudes, ses préférences, ses goûts, enfin tout ce qu'il sied aujourd'hui de promouvoir, voire de revendiquer : fallait-il cette débauche de moyens visuels pour soutenir l'intérêt de la chose ? A titre personnel, je dirai que sans leurs petits ornements graphiques, les noix de coco semblent sortir de nulle part.

Ci-dessous, deux autres exemples (p.18 et p.45) : qu'en dites-vous ?

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Et même, si on veut aller au bout de l'idée.

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Pour cette dernière vignette (Congo, p.45), la "garniture graphique" envahit tout pour exprimer la rage déployée par Milou pour empêcher le gangster d'attenter à la vie de son maître. La force expressive de cette ornementation est telle que son absence rendrait l'image à peu près inintelligible (et par trop statique). 

Conclusion : les artifices utilisés par Hergé sont certes superflus, mais ils sont indispensables.

vendredi, 23 septembre 2022

CEUX QUI ONT LA SOLUTION (3 et fin)

Pour en finir (provisoirement) avec l'inventaire des formules utilisées dans les journaux (principalement Le Monde) par ceux qui savent comment faire pour s'en sortir ou pour faire advenir la société dont ils rêvent, je présente aujourd'hui un dernier type d'expressions qui permettent à un rédacteur de sauter par-dessus l'obstacle du "il faut" qui fait par trop "magie-magie", tout en contournant la facilité un peu niaise offerte par le verbe "devoir" mis à toutes les sauces. Comme on peut le constater, nul besoin de ces tournures trop évidentes pour faire comprendre au lecteur toute la force de l'impérieuse injonction qu'on lui adresse.

Ces dernières locutions présentent cependant l'avantage de prendre les couleurs de l'objectivité, ou tout au moins de revêtir le déguisement de la neutralité, comme si leur utilisateur se lavait les mains de toute intention de sommation au lecteur, l'auteur de la formule disparaissant derrière elle : phrase sans verbe, ou verbe à l'infinitif, et autres issues de secours. Je note quand même la survie du mode impératif, qui en dit long sur la psychologie de celui qui tient la plume. Quoi qu'il en soit, en reniflant le derrière de toutes ces solutions, je ne peux m'empêcher de leur trouver une fragrance assez prononcée de faux-cul (malpropre).

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Je veux bien, mais l'énoncé me reste assez obscur.

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On trouve ça dans Le Progrès. La phrase est applicable en l'état à tous les festivals.

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Ça y est : le grand mot du second quinquennat d'Emmanuel Macron est lâché. On n'a pas fini de le lire, de l'entendre et d'en être gavés. Ensuite, quand on se rendra compte que la sobriété ne suffit pas, on passera au mot "restriction". En attendant mieux.

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Là, pas de mode impératif, mais c'est tout comme.

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Le genre de formule baudruche qu'une épingle bien placée suffit à rendre à sa vraie signification.

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Ouais, je vais en parler à Christiane Lambert, P.-D. G. de la F.N.S.E.A., vous savez ce clan dominé non par des paysans, mais par des chefs d'entreprises agricoles pour qui cultiver la terre ne relève pas d'une activité humaine mais d'un système industriel asservi à de merveilleux engins mécaniques comme à des intrants chimiques aux remarquables effets.

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Ce titre me laisse coi, bien qu'on lise sans peine l'injonction "il faut" en filigrane derrière "en finir".

***

MORALITÉ :

Tout ce qui ressemble, de tout près ou de très loin, à la formule "IL FAUT", est à considérer, sinon comme un mensonge, du moins comme une incantation incantatoire.. 

jeudi, 22 septembre 2022

CEUX QUI ONT LA SOLUTION (2)

La formule sacramentelle "il faut" (voir ici même il y a quelques jours) accepte quelques expressions de sens équivalent. Voici la plus fréquente. On voit que l'usage (et l'abus) du verbe "devoir" peut toucher toutes sortes de sujets. Attention : on ne rigole pas !

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ON DOIT 2022 08 28-29 NOUS ECOLOS DEVONS.jpg

ON DOIT 2022 08 30 LA GESTION DES CARRIERES DOIT.jpg

ON DOIT 2022 08 31 ON DOIT METTRE LA QUESTION SOCIALE.jpg

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ON DOIT 2022 09 06 L'EUROPE DOIT.jpg

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Les titres ont tous été publiés dans le journal Le Monde (un seul dans Le Progrès) entre juillet et août 2022.

mardi, 20 septembre 2022

TINTIN ET LES "BIG FIVE"

Je dédie ce petit billet à Albert Algoud [s'il veut bien l'agréer], maître en tintinologie, tintinophilie, voire tintinopathie, dont je ne me lasse pas de me régaler du Dictionnaire amoureux de Tintin (Plon, 2016).

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Les amateurs de chasses exotiques — vous savez, les Tartarins à casque colonial et peau blanche qui, en arborant leur Francotte 600 Nitro express,

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posaient fièrement la botte sur le buffle terrassé devant l'objectif du photographe, couronnement du safari africain — savent ce que sont les "big five" : les cinq grands animaux, enfin, je veux dire leurs "trophées", dont il était bon de décorer les murs du salon, comme on le voit à la page 19 des Sept boules de cristal, chez Monsieur Marc Charlet, baroudeur et homme d'action, et l'un des explorateurs de la malheureuse expédition Sanders-Hardmuth.

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Les Big Five, ils sont cinq, comme leur nom l'indique : l'éléphant, le buffle, le rhinocéros, le lion et le guépard (certains disent le léopard).

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Page 39.

Dans le si décrié et controversé album Tintin au Congo, de multiples plumes ont relevé la désormais honteuse (hou-hou-hooooouuuuu ! Vous entendez déjà, dans l'assistance, les huées des moralistes et des bonnes âmes rétrospectifs) ambiance colonialiste (« Li missié blanc li boula-matari ! ») dans laquelle toute l'histoire nous est racontée par un Hergé pas très vieux (1931). Même que l'excellent Philippe Goddin, dans son excellent ouvrage Les Tribulations de Tintin au Congo (Casterman, 2018), ne cesse, jusqu'à s'en meurtrir le sternum, de battre la coulpe d'Hergé et de l'Occident réunis, dans l'espoir de faire pardonner la collection des avanies et crimes commis par les Blancs à l'encontre des Noirs au cours de l'Histoire. 

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Page 58.

C'en est au point que les "mea culpa" finiraient par occuper tout le terrain, occultant d'autres manières d'aborder le célèbre volume. D'autres thèmes devraient pourtant être en mesure de retenir l'attention des lecteurs, à commencer par la relation que Tintin entretient avec un certain nombre d'espèces animales proprement africaines. Et ce n'est pas cela qui manque.

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Page 56.

Cela commence par le crocodile (« Zut ! plus de cartouches ! ») dont le héros bloque la mâchoire au moyen de son fusil, continue avec l'étrange extermination d'un troupeau d'antilopes, se poursuit avec le déguisement de Tintin en chimpanzé. Défilent ensuite un boa (fusillé à bout portant), une escadrille de crocodiles à l'appétit féroce, un autre boa (?) qui s'apprête à digérer Milou (qui lui apprend à marcher), un léopard apprivoisé qui vient déranger un cours d'arithmétique, un éléphant adroitement trucidé par un singe, un hippopotame à ressort, d'autres crocodiles qui règlent son compte au bandit, un autre léopard, sauvage celui-ci, des girafes que le reporter parvient à filmer de près en se déguisant en l'une d'elles par effraction, un rhinocéros dont Tintin éparpille la masse façon puzzle et un buffle aux cornes duquel il échappera en s'agrippant à une échelle opportunément descendue du ciel. Je crois que c'est tout, si l'on excepte le flamant rose et les deux petits cabots qui ornent l'ultime et géante vignette.

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Page 22.

On voit donc qu'il n'y a pas que le colonialisme : Tintin se rend aussi coupable de graves atteintes à la faune. Dit plus simplement, si son héros ne croise pas la route d'une faune africaine exhaustive, Hergé tient à familiariser son lecteur avec un nombre non négligeable d'espèces. On ne s'étonnera pas que, parmi elles, figurent au complet les cinq divinités peuplant le panthéon des safaristes et autres chasseurs : les fameux "Big Five". Je n'insiste pas sur le sort en général peu enviable qui guette ces superbes grosses bêtes, que ce soit dans la B.D. ou dans la réalité réelle..

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Page 54.

Alors, guépard ou léopard ? Même le Grand Robert est flou.

On ne demande pas, en 1931, à un héros de bande dessinée de militer pour la biodiversité et la protection des espèces menacées. Pas parce qu'on ne veut pas, mais parce qu'on ne sait pas. Pas plus qu'on n'exige de sa part qu'il échappe au contexte éminemment colonial et colonialiste dans lequel baignait l'entière époque dans laquelle il a vu le jour (la dernière "Exposition Coloniale" eut lieu en 1948).

On peut quand même s'interroger sur le peu d'empressement montré par les associations animalières, antispécistes, végétariennes, anti-chasses et anti-corridas, qui auraient eu bien des motifs de se porter parties civiles dans les actions intentées en justice par le C.R.A.N. et autres officines semblables contre le deuxième album des aventures de Tintin (après les Soviets).

Je me dis qu'elles ont sans doute préféré s'effacer courtoisement et laisser le champ libre, d'une part aux anti-racistes bien propres sur eux, aux "décolonialistes" revanchards et aux anti-esclavagistes avides de venger leurs ancêtres, et d'autre part aux braconniers professionnels, qui disposent d'un armement moderne et sophistiqué, avec lequel ils écument depuis longtemps les réserves africaines pour procurer à une riche clientèle (asiatique en grande partie) mains de gorilles aphrodisiaques, cornes de rhinocéros aphrodisiaques, défenses d'éléphants ornementales et autres peaux de léopards plus ou moins vestimentaires. Encore un peu de temps et de laisser-faire, et le problème ne se posera plus. 

***

Note : Que les mânes d'Hergé veuillent bien me pardonner : je me suis permis de "nettoyer" ces quelques vignettes de ce que je considère comme divers "scories" et artifices graphiques, pour mieux faire ressortir l'art de ce maître absolu du trait.

lundi, 19 septembre 2022

LA REINE EST MORTE : VIVE LE ROI .............

............DU BRETZELBURG !!!!!!!!!!

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Franquin et Greg, QRN sur Bretzelburg.