dimanche, 04 septembre 2022
OH LES BELLES RIVIÈRES !!!
Vignettes piquées à la page 26 de En Remontant le Mississipi, texte et illustration de Morris.
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Journal Le Monde 14-15 juillet 2022.
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Journal Le Monde 2 août 2022.
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Journal Le Monde 10 août 2022.
A mon avis, l'argument purement technique de la "mauvaise gestion" a bon dos. Il s'agit plutôt d'une volonté d'accaparement des pays situés en amont (Turquie, Syrie). Même problème pour le Nil (Ethiopie, Soudan, Egypte) ou pour le Mékong (Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam). Et ne parlons pas du Jourdain. La guerre de l'eau a déjà commencé, à coups de barrages. A la place de Jean-Michel Bezat, je n'aurais pas mis de point d'interrogation à ma chronique du 30 août 2022 dans Le Monde.
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Journal Le Monde 17 août 2022.
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Journal Le Monde 28-29 août 2022.
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Journal Le Monde 18 août 2022.
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Journal Le Monde 18 août 2022.
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Mais certains cours d'eau ont l'esprit de contradiction (Le Monde 30 août 2022). Là, c'est l'Indus qui manifeste sa furie. Allez comprendre !
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Et quand il n'y aura plus ni de fleuves ni de rivières, il n'y aura plus de poissons d'eau douce, il n'y aura plus de pêcheurs de truites ou de brochets, il n'y aura plus de permis de pêche et plus de garde-pêche pour alpaguer les galapiats qui pêchent impunément à la main" (ceux que je connais le mieux), au nez et à la barbe de la loi. Pire : il n'y aura plus de Cérigoule (Sérigoule ?) ou de Ruisseau de Chaumargeais. Mais je garderai, dans le gras du bout de mes doigts, le souvenir du ventre soyeux des truites planquées sous les grosses pierres plates, que nous caressions avec infiniment de délicatesse avant de les saisir brutalement et de les jeter dans l'herbe. Bon, c'est vrai, elles ne faisaient pas toujours la maille. Mais il y a prescription, monsieur l'agent : fallait nous pincer avant.
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ET BONNE RENTRÉE, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réchauffement climatique, écologie, sécheresse, le fleuve loire, le fleuve oder, le rhin, le fleuve colorado, vallée de l'euphrate, fleuve tigre, mésopotamie, la rivière verdon, bande dessinée, morris, lucky luke, en remontant le mississipi, journal le monde
samedi, 03 septembre 2022
OH LA BELLE MER !!!
Cela se passe cet été dans la mer Méditerranée et dans le journal Le Monde daté 30 juillet 2022.
LA NATURE A VOTÉ "VACANCIERS".
Ben oui : le vacancier est content quand la Méditerranée est à 24°.
Quand elle est à 28°, il passe des "vacances de rêve".
Quand elle sera à 40° ...... bah, il sera bien temps d'aviser !
"Anomalie de la température de surface de la mer, le 27 juillet."
Ci-dessous le plus "parlant" selon moi.
Et pendant ce temps, Emmanuel Macron nous enfume en tentant de nous refaire le coup de la "concertation" avec une nouvelle farce qu'il a sortie de son chapeau : le Conseil National de la Refondation. « Ça fait plus rire personne quand les enfants sont grands » (Félix Leclerc, puis Beau Dommage). Même Edouard Philippe ne s'y est pas laissé prendre, c'est dire de quelle crédibilité jouit notre pauvre président.
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! RESTONS BIEN DROITS DANS NOS BOTTES DE SEPT LIEUES !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, réchauffement climatique, canicule marine, méditerranée
vendredi, 02 septembre 2022
OH LA BELLE « MAISON QUI BRÛLE » (JA.CH.) !!!
Pendant que « nous regardons ailleurs » (Jacques Chirac, dans des temps déjà anciens), cela se passe en Californie et dans le journal Le Monde daté 28 juillet 2022.
Oh la bonne chaleur ! Oh le bon CO² !!! Oh les bonnes particules fines !!!
Mais on se dit que les Américains, ce n'est pas d'hier qu'ils connaissent les incendies, pardon, les méga-feux, même qu'ils les baptisent !
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ET MÊME PAS PEUR, HEIN !!! ON A NOS COMBINAISONS D'AMIANTE (HÉ HÉ !) !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, incendies, réchauffement climatique, sécheresse, jacque chirac, californie, wild fire
jeudi, 01 septembre 2022
OH LE BEAU GLACIER !!!
Cela se passe à ce qui fut le Glacier Blanc et dans le journal Le Monde daté 31 juillet-1 août 2022.
Oh le beau "pré de Madame Carle" ! Oh la belle glace ! Oh la belle ressource !!!
Le Monde 7 juillet 2022.
Le Monde 31 juillet-1 août 2022.
Les refuges de Tête-Rousse et du Goûter (grâce au T.M.B., la voie d'accès au Mont Blanc la plus fréquentée) fermés en plein mois d'août, on n'a jamais vu ça. Les guides refusaient d'y emmener les clients. Remarquez que juste avant, il paraît qu'ils accueillaient une dizaine de pelés et tondus (ben oui, il faut traverser le redoutable et parfois mortel couloir du Goûter, devenu un véritable dégueuloir à gros cailloux). Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, a (par boutade ?) proposé d'exiger de tous les candidats à l'ascension du Mont-Blanc une caution de 15.000 euros : 10.000 pour les secours et 5.000 pour les obsèques. Aux dernières nouvelles, les refuges ont rouvert. Le 0°C au Mont Blanc est paraît-il monté à 5.000 mètres et plus : ce n'est pas très bon pour la stabilité de la montagne.
A l'aiguille du Midi, on a vu pour la première fois, la neige ayant fondu, apparaître la glace vive (enfin, avec la température, elle devait plutôt être "bulleuse" et craquante). Je souhaite bien du plaisir à tous les courageux qui se seront lancés dans la "traversée Midi-Plan", surtout à cause de la descente du glacier du Requin, car pour se frayer un chemin en zigzaguant entre les crevasses ouvertes, il faut être prudent, patient et déterminé. Mais tout en bas de la Vallée Blanche (enfin, quand je dis "blanche" ...), je ne sais pas combien de marches en plus, à l'heure actuelle, il faut que le touriste descende pour passer de la gare du Montenvers à la glace de la Mer de Glace. J'ai hélas connu l'heureux temps où l'accès au glacier était quasiment direct et presque de plain-pied. Pas besoin d'escalier. Les glaces ont également bien fondu aux glaciers d'Argentière, des Bossons, de Taconnaz, etc. Y a pas de raison : faut pas de jaloux.
Oh le bel escalier, auquel on ajoute des marches au fil des années !!! Oh la jolie cabine de péage !!!
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On apprend que la Terre (je mets tout ça au conditionnel, parce que) perdrait chaque année 1.200 milliards de tonnes de glace (calottes polaires, Groenland et glaciers de montagne). En vingt-trois ans, ce seraient 28.000 milliards de tonnes de glace qui se seraient évaporées (source : newsletter du site loceanalabouche, septembre 2020).
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ON TIENT BON, HEIN !!! ON A CHAUSSÉ LES CRAMPONS, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : glaciers alpins, fonte des glaces, réchauffement climatique, urgence climatique
mercredi, 31 août 2022
ON CONTINUE !!!
Morris et Goscinny, La Caravane, p. 19, à peine revue et corrigée.
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Ben oui, c'est sûr. Qu'on ne s'y trompe pas : en l'état actuel des choses, l'humanité persiste et signe. L'humanité refuse de changer quoi que ce soit à son mode de vie et à ses activités. Pardon : l'humanité veut bien faire des "petits gestes" (containers verre, poubelle papier-carton, etc.). Enfin, quand je dis "l'humanité" : la France et quelques-uns de ses égaux. Enfin, quand je dis "la France" : une partie d'une partie d'une partie : une fine élite. Vous voyez ce qui reste à faire pour que ces petits lanceurs d'alerte bien intentionnés se fassent entendre de "l'humanité". C'est pourquoi je me demande bien sur quelle planète le journal Le Monde est allé chercher l'idée de son grand titre de "une" dans son numéro daté 21-22 août dernier.
En fait, si. J'ai une petite idée. C'est parce que Le Monde a les jumelles braquées sur le tout petit cercle des gens qui sont aux manettes, et qui donnent l'impression, sous la houlette de monsieur Emmanuel Macron, d'avoir un tout petit peu pris conscience de l'urgence climatique. Je me demande même s'il n'a pas suffi que le président Macron fasse entrer dans son vocabulaire le mot "sobriété" pour que le "journal de référence" se mette à croire que Noël est arrivé. Le Monde fait ensuite confiance à la machine médiatique de propagande pour diffuser, répandre et "faire ruisseler" dans le gros de la masse de la population les slogans, les mots d'ordre, les consignes, tous éléments de base de la "prise de conscience" affichée par les gens au pouvoir et revendiquée par le journal. Avant l'annonce des restrictions qu'imposeront dans pas longtemps les prix de l'énergie. AGLAGLA !!!
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ON CONTINUE !!! NE CHANGEONS RIEN !!! LA CARAVANE ARRIVERA EN CA ... LIFORNIE !!! MERCI LUCKY LUKE !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, écologie, réchauffement climatique, lucky luke, morris et goscinny la caravane, emmanuel macron
mardi, 30 août 2022
OH LE BEAU FEU !!!
Cela se passe à Louchats en Gironde et dans le journal Le Monde daté 19 juillet 2022.
Oh le bel incendie ! Oh la belle "maison qui brûle" (citation) !!!
Le Monde 19 juillet 2022.
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RAPPEL.
Et en 2019, en Australie (photo satellite, Le Monde 31 décembre 2019) : oh les jolies fumées !!! Oh les énormes flammes !!!
Ci-dessous, Le Monde, 7 janvier 2019.
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ON GARDE LE MORAL, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réchauffement climatique, écologie, incendies, catastrophe
lundi, 29 août 2022
OH LE BEAU LAC !!!
Cela se passe au lac de Castillon dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans le journal Le Monde daté 14-15 juillet 2022.
Ceci était un lac. Oh la belle réserve d'eau douce (nous parlons de la bouteille d'eau minérale, bien sûr) !!!
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Ici, nous contemplons (de haut) l'état dans lequel se trouvait au 12 août le réservoir de Bouzey dans les Vosges (Le Monde 28-29 août 2022).
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réchauffement climatique, sécheresse, écologie, lac de castillon, réservoir bouzey, journal le monde, économiser l'eau
dimanche, 28 août 2022
OH LE BEAU FEU !!!
Cela se passe près de Saint-Magne en Gironde et dans le journal Le Monde daté 14-15-16 août 2022.
Oh le bel avenir !!! Oh la belle forêt !!! Oh la belle faune calcinée !!! Les petites bêtes !!! Les grosses bêtes !!! Les promeneurs !!! Les habitants !!!
Le Monde 13 août 2022.
Titre du 7-8 août 2022.
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : incendies, gironde, saint magne gironde, pompiers, catastrophe
samedi, 27 août 2022
OH LA BELLE GRAPPE !!!
On voit ça dans le Beaujolais et dans le journal Le Monde daté 23 août 2022 (domaine JP Rivière à Bagnols dans le Rhône).
Oh la belle vendange !!! Oh le bon vin que ça promet !!!
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De terre en vigne
La voilà, la jolie vigne,
Vigni, vigno, vignons le vin
La voilà la jolie vigne au vin,
La voilà la jolie vigne.
(Chanson d'autrefois.)
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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!!
09:00 Publié dans ECOLOGIE, L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, sécheresse, beaujolais, vignes, gamays
mercredi, 17 août 2022
PARLEZ-VOUS INDONÉSIEN ?
PARLEZ-VOUS INDONÉSIEN ?
Pas moi. Je suis donc obligé de m'en remettre, en cas de besoin, aux moyens offerts par les facilités techniques modernes. Mais cela pose question. En l'occurrence, quelle confiance faut-il accorder au système de traduction automatique de Google, si l'on essaie de comprendre quelques phrases qu'Hergé a placées, aux pages 15, 30 et 41, dans la bouche de "Sondonésiens" (Indonésiens des îles de la Sonde ?) dans le vingt-deuxième album des aventures de Tintin, Vol 714 pour Sidney ? Ci-dessous, une vignette de la page 15.
Bon courage à ceux qui voudraient voir le film en V.O. Pour les sous-titres, voici la traduction qu'en donne Google, selon l'ami Sylvain. Libre à chacun d'accorder la confiance qu'il veut à la machine de traduction de Google et de penser ce qu'il veut du résultat. Pour moi, c'est la cocasserie qui domine : Hergé était bien capable de telles facéties, accessibles aux seuls initiés.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, hergé, georges rémi, aventures de tintin, vol 714 pour sidney
dimanche, 14 août 2022
VACANCE
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samedi, 13 août 2022
VACANCE
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vendredi, 12 août 2022
VACANCE
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jeudi, 11 août 2022
VACANCE
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, hergé, tintin, tintin au congo
mercredi, 10 août 2022
VACANCE
07:13 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, hergé, les aventures de tintin, tintin en amérique, humour
dimanche, 31 juillet 2022
LA GUEULE DE L'EMPLOI
Le Canard enchaîné est le dernier bastion où le dessin de presse ait encore vraiment droit de cité. Certes, tout le monde n'est pas Cabu, tout le monde n'a pas le coup de crayon de Cabu, mais faute de grives ...
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ADELINA
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DIEGO ARANEGA
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AUREL
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BOUZARD
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CHAPPATTE
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DUTREIX
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DUTREIX
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LAMA
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LEFEVRE
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LEFRED-THOURON
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LINDINGRE
Ça pourrait tout aussi bien être Darmanin.
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MOUGEY
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POTUS
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SOPH'
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URBS
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Dans le tas, je dois bien dire qu'il y a des dessins que je trouve franchement mauvais.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journaux, journalistes, dessin de presse, caricature, france, politique, emmanuel macron, le canard enchaîné, adelina, diego aranega, aurel, darmanin, bouzard, chappatte, dutreix, lama, lefèvre, lefred-thouron, lindingre, mougey, potus, soph', urbs
mercredi, 27 juillet 2022
ÉLISABETH BORNE DANS LE CANARD
Le seul refuge du dessin de presse en France s'appelle Le Canard enchaîné. Je ne parlerai pas du regretté Charlie Hebdo. Nul ne saura jamais comment Cabu, le Grand, l'Unique aurait traité le visage d'Élisabeth Borne. Tout ce que je peux faire, c'est d'additionner les portraits tirés pour le Canard par les dessinateurs qui fournissent le Palmipède, alias "Hebdomadaire Satirique paraissant le mercredi". A tort ou à raison, l'addition de ces dessins dégage tout l'esprit de ce qu'est, de ce que doit être le dessin de presse, du plus fouillé au plus elliptique et stylisé.
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ADELINA
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DIEGO ARANEGA
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AUREL
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BOUZARD
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CHAPPATTE
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DELAMBRE
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DUTREIX
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KERLEROUX
(Le vieux de la vieille.)
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LINDINGRE
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MOUGEY
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POTUS
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SOPH'
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URBS
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalistes, le canard enchaîné, dessin de presse, cabu, charlie hebdo, caricature, caricaturistes, hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, adelina, diego aranega, aurel, bouzard, chappatte, delambre, dutreix, kerleroux, lindingre, mougey, potus, soph', urbs
lundi, 18 juillet 2022
CASTELLUCCI ET LES LIMITES HUMAINES
LIMITES HUMAINES ? CONNAIS PAS !!!
« A cerveau surchauffé, rien d'impossible ! », telle est la fière devise qui orne le front de Monsieur Romeo Castellucci, metteur en scène qui n'a peur de rien, à commencer par s'attaquer à des chefs d'œuvre qui nous dépassent, nous autres les humains ordinaires. Castellucci est un surhomme, il peut donc tout se permettre. Il peut se permettre, lui qui n'est pas comme nous autres, d'avoir des idées surhumaines — étant entendu qu'il ne saurait exister d'idées inhumaines.
En l'occurrence, la victime de monsieur le metteur en scène n'appartient même pas au monde du théâtre ou de l'opéra : de la musique pure. Et pardon ! Mais quelle musique ! Rien d'autre que la Deuxième Symphonie de Gustav Mahler ! Celle qui, pour son infortune, a été baptisée (peut-être par le compositeur lui-même, allez savoir - mais moi je ne veux pas le savoir) "Résurrection".
Remarquez que Castelluci n'en est pas à son premier méfait : il avait déjà exercé de sérieux sévices dans la morgue où il avait entreposé le Requiem de Mozart pour lui faire subir dissection et défiguration post-mortem. Peur de rien, je vous dis !!! Cette fois, le géant génial a osé poser ses bottes de sept lieues pleines de terre et d'audace en plein milieu d'une œuvre que j'affectionne particulièrement, pour de multiples raisons.
La première de ces raisons réside dans le deuxième mouvement, le magique "andante moderato", dont j'ai appris par cœur la longue mélodie artistement développée, qui vient me tenir compagnie la nuit en cas d'insomnie, et qui me donne le frisson quand elle me vient à l'esprit. Un Monument !
Zubin Mehta à la baguette.
La deuxième raison, c'est évidemment tout le reste de la symphonie avec, au premier chef, l'intervention des voix (Schwarzkopf et Rössl-Majdan dans la version Klemperer, Maria Stader et Maureen Forrester dans la version insurpassable de Bruno Walter), puis du chœur, qui dotent les deux derniers mouvements d'une puissance capable d'élever l'auditeur à des hauteurs vertigineuses.
Il y a, pour moi, dans la musique de la deuxième symphonie de Gustav Mahler, quelque chose qui touche au sacré. C'est déjà dire qu'imaginer d'imposer un spectacle visuel à cet événement grandiose qu'est son exécution, et avec, par-dessus le marché, une mise en scène tout ce qu'il y a de "spectaculaire", ça tient de la profanation. Il y a des choses qui ne se font pas. Un peu de "common decency", monsieur Castellucci.
Photo de Monika Rittershaus.
Je n'ai pas honte de le dire : je n'ai pas vu le spectacle, et je dois bien avouer que je n'aurais pas été effleuré par l'envie d'en dire quoi que ce soit si je n'avais pas lu la prose séveuse et charnue qu'une Marie-Aude Roux visiblement inspirée a consacrée à la prestation dans le journal Le Monde du jeudi 7 juillet dernier.
Voici comment la journaliste raconte le passage par Castellucci du Requiem de Mozart à la Deuxième de Mahler : « Le finale mozartien, dans une verticalisation spectaculaire du plateau, telle celle d'une benne à ordures, livrait les hommes à l'engloutissement, dont ne restaient que vêtements épars et terre foulée. Cette fois, c'est un immense bourbier ponctué de tumulus et de remblais — 550 tonnes charroyées, terre ocre de la Durance, tourba noire de Lettonie — qui a envahi le vaste plateau du Stadium ». On dira que c'est logique : après l'hiver glacé de la messe des morts, le printemps palingénésique de la symphonie.
Ha ! le mec ! trop fort ! Il a fait venir cinq cent cinquante tonnes de terre ! Sans doute afin que les figurants dûment enterrés puissent se dresser au moment décisif pour le plus grand effroi des spectateurs qui ont payé d'avance les sensations fortes annoncées ! Le raisonnement de Castellucci semble être : "Ils en veulent ! Qu'est-ce que je vais leur mettre !" Sans hésiter, il convoque l'ONU, ce qui devient, sous la plume de Marie-Aude Roux : « Sur le plateau, les équipes du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont déployé hommes et femmes en combinaison blanche et gants de latex bleu. Le premier mort exhumé, d'un réalisme étudié a des allures christiques. Il sera allongé sur une housse blanche. Au ballet des scientifiques, médecins, photographe médico-légal, débarqués de gros camions au fil de différentes sections musicales, répond la danse immobile des morts sortis de la gangue noire de l'anonymat ». Quand je disais que la journaliste s'est sentie inspirée !!
Difficile de se faire une idée de ce que pense Marie-Aude Roux de la musique produite par Esa-Pekka Salonen « à la tête d'un orchestre de Paris des grands soirs », sinon que c'est la musique qui finit par emporter la "victoire", après une lutte qu'on imagine acharnée avec le spectacle castelluccien. On est bien content, parce que, dans son texte, c'est quand même Castellucci qui s'offre la part du lion, au point qu'on se demande où est passé Mahler. La journaliste s'est apparemment laissé fasciner par les trouvailles époustouflantes du spectacle visuel.
La peste soit de ces metteurs en scène qui, en présence des chefs d'œuvre de la musique, se croient littéralement tout permis. Il faut aussi en vouloir à Salonen, le chef, de s'être prêté à ce massacre. Complicité de meurtre, ça devrait s'appeler !
Vivement la Déclaration Universelle des Limites Humaines !!!
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 juillet 2022
CHEZ LES COUPEURS DE TÊTES
… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie
Gérald Darmanin a bénéficié d'un non-lieu. Tant mieux pour lui. Ce n'est pas le cas d'Eric Coquerel, dont une meute de louves en chasse réclame la tête, à cause de son attitude générale envers les femmes et, paraît-il, sa sale manie de pratiquer une "drague lourdingue". Pour lui, ce n'est pas encore gagné : une "enquête préliminaire" a été ouverte à son encontre.
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche
C'est encore pire pour Caroline Cayeux, ministre dans le gouvernement Macron. Mais elle, son cas est hors-limite, elle a dépassé les bornes : elle a attaqué de front la "communauté" homosexuelle en affirmant que le mariage offert par François Hollande aux homosexuels allait contre la nature, puis en aggravant sa situation en parlant des homosexuels en disant "ces gens-là". L'expression a heurté un autre ministre qui, lui, avait fait son "coming out" sans que Caroline Cayeux ait été mise au courant. La grosse gaffe, quoi !
… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte
Il fut un temps où l'on faisait tomber les têtes pour moins que ça. Bien entendu, il n'en fallait pas plus pour que la "communauté" tout entière, avec le renfort de Jack Lang, se lève et réclame celle de la ministre. Son crime ? Homophobie. Tout ça parce qu'elle pense, cette attardée, qu'il existe une sexualité humaine normale, et qu'en dehors, il n'y a que des sexualités déviantes, contre-nature, à commencer par celle qui consiste à pratiquer avec des êtres de même sexe.
Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas
Notez qu'elle n'exige pas que l'on revienne au temps où l'on enfermait les invertis, ni qu'on s'inspire de certains pays musulmans où ceux-ci sont mis à mort. Mais le pire n'est peut-être pas qu'elle le pense, mais que, étant à un poste de responsabilité, elle ait osé le dire. Alors ça, ça ne se fait pas, Monsieur.
Ce que je retiens de ces affaires, c'est que ça va devenir de plus en plus difficile de former des gouvernements. Il faudra des gens irréprochables, qui cochent toutes les cases de l'irréprochabilité dans tous les domaines de l'existence. Rien que ça, c'est entièrement nouveau. De véritables petits saints dûment estampillés, des ascètes de haut niveau, des athlètes de la morale, des champions de la nouvelle normalité régnante, des cracks impitoyables en matière de propreté. Des gens qui n'ont jamais commis aucune sortie de route politique, aucune infraction médiatique, aucun délit d'opinion (si, si, ça existe), aucun crime de mauvaise pensée qui risque de déplaire à toutes les sortes de chiens de garde et de fauteurs de haine qui rôdent autour de nous, à l'affût du moindre dérapage à l'égard des — prenez votre élan — L.G.B.T.Q.I.A.+ (non, ne me demandez pas).
Lu dans Le Progrès du 16 juillet 2022 : l'expression vise trois membres du gouvernement. Nous vivons quand même une époque formidable.
Moi, je trouve qu'il n'y a pas que la chaleur et la pollution qui rendent l'air irrespirable.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, président de la république, gouvernement, politique, caroline cayeux, gérald darmanin, éric coquerel, jack lang, homophobie, mariage homosexuel, mariage pour tous, communauté homosexuelle, journal le progrès, jacques brel, ces gens-là
samedi, 16 juillet 2022
CABU : LA RAFLE DU VEL D'HIV
16 juillet 1942 - 16 juillet 2022
En 1967, Cabu a vingt-neuf ans. La revue Le nouveau Candide lui commande une série de dessins pour accompagner la publication de "bonnes feuilles" du livre-choc de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande rafle du Vel d'Hiv (Robert Laffont, 1967).
Cabu lit le livre. Cette lecture le bouleverse. Il en tire une quinzaine de dessins très forts, à commencer par l'autobus chargé du transport des personnes arrêtées.
Désolé, le format du dessin rend celui-ci difficile à caser en entier : on n'aperçoit plus qu'une partie d'un des deux miliciens surveillant les prisonniers. Ci-dessous, le même dessin tel que paru dans Le Progrès du 16 juillet 2022, d'après une photo de Véronique Cabut.
A l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de la rafle, l'historien du régime de Vichy et de la Shoah Laurent Joly vient de publier les dessins de Cabu (augmentés d'un inédit), qu'il met en contexte et commente de façon claire et concise (Tallandier, juin 2022, avec le Mémorial de la Shoah).
Je ne veux pas redire (mal) ce que raconte et explique très bien Laurent Joly sur le statut des juifs sous le régime de Vichy, la collaboration active de celui-ci à la politique antisémite des nazis et la déportation de 12.884 juifs à partir de la grande rafle du 16 juillet 1942.
Une arrestation manquée : qu'est devenue cette famille en fuite ?
C'est d'avoir entendu Laurent Joly parler de son travail, de l'époque, de Cabu qui m'a fait acheter le livre où se trouvent les dessins de Cabu.
Pour moi, ces dessins, c'est Cabu avant Cabu. J'ignorais totalement ce travail de commande. J'imagine que le dessinateur n'en était pas à son coup d'essai : il faut bien vivre. Il dessine pour beaucoup de revues, parmi lesquelles, évidemment, Hara Kiri. Ici, ce n'est pas le grand méchant Cabu qu'il a pu être en compagnie de Cavanna, Choron et consort. La seule chose qui me chiffonne, dans la publication de Cabu-Laurent Joly, c'est celle-ci :
Cabu !!!! Une marque déposée !!!! Non, l'époque est trop cruelle avec le sens des choses, le sens de la vie. Certes, j'imagine les diverses contraintes juridiques qui pèsent sur les publications, sur les épaules des ayants-droits, etc. Mais Cabu, une marque déposée, ça non, vraiment, ça ne passe pas !
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Note : La grande rafle du Vel d'Hiv, je ne veux pas réviser l'Histoire de France : c'est un crime, un point c'est tout. Un crime français ! Je ne reviens pas là-dessus. Je relèverai quand même que les Allemands, qui avaient réclamé 40.000 juifs à Pétain, René Bousquet et leurs affidés, en obtinrent finalement 13.000, ce qui est déjà énorme. Impossible d'avoir une vue d'ensemble sur les grains de sable qui ont fait obstacle.
Parmi ces grains de sable, je salue les membres des forces de l'ordre qui, chargés de la sale besogne, sont passés la veille du jour J au domicile de certaines personnes visées pour les inciter à partir. Qui, lorsque tel ou tel se défilait par l'issue de secours, ont ostensiblement tourné la tête de l'autre côté. Qui, sans empêcher la globalité du crime de se commettre, en ont en quelque sorte atténué l'énormité. Qui, sans prétendre au titre de "Héros", ont quelque droit, fût-il parcellaire, à celui de "Juste", fût-il anonyme.
Voilà ce que je dis, moi.
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mercredi, 13 juillet 2022
À CAUSE DES RATS
Le texte : « A. cause des Rats ne. mettez pas de manger dans les poubelles. pendant La. journée S.V.P. ». Texto !
129, rue Cuvier, en 1969, photo ©D.R.).
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mardi, 12 juillet 2022
FRANCE : L'ART DU CONSENSUS
ENCOURAGÉ DE LA VOIX ET DU GESTE PAR BRIGITTE MACRON EN PERSONNE, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EMMANUEL MACRON PART À LA RECHERCHE D'UN CONSENSUS POLITIQUE QUI PERMETTE DE GOUVERNER LA FRANCE AVEC LE SÉRIEUX ET LA GRAVITÉ REQUIS.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, hergé, l'île noire, wronzoff, gorille ranko, président de la république, emmanuel macron, brigitte macron, les aventures de tintin
samedi, 09 juillet 2022
FRANCE : L'ART DU COMPROMIS EN POLITIQUE
MINISTRES DU GOUVERNEMENT D'ÉLISABETH BORNE CHERCHANT UN TERRAIN D'ENTENTE AVEC LES PARTIS D'OPPOSITION.
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jeudi, 07 juillet 2022
ON DIRA PAS QU'ON SAVAIT PAS ...
... ON CONTINUERA À FAIRE COMME SI ON SAVAIT RIEN.
Autour de la série de cinq articles publiés par le journal Le Monde du 31 mai au 4 juin 2022.
Voilà, le journal Le Monde donne l'impression que le grand mot est lâché : SOBRIÉTÉ (relayé dans l'éditorial annoncé par le mot "frugalité"). Il faudra encore bien des efforts et bien du courage à tous les politiciens et à tous les journalistes pour annoncer clairement, explicitement aux vastes populations ordinaires qu'au fil du temps, il y aura de plus en plus de choses dont elles devront purement et simplement SE PASSER.
Et ça, ça risque de leur rester en travers. Elles risquent de très mal le prendre. Vous vous rendez compte ? Quand les politiciens, pour se faire élire ou réélire, feront la promesse aux électeurs que demain, ils vivront moins bien, moins confortablement, moins agréablement, mais en revanche avec de plus en plus de tâches rebutantes ? Vers quels triomphes électoraux n'iront-ils pas quand ils se verront, par obligation de sincérité, en train de débeurrer la tartine ! De dédorer la pilule ! D'ouvrir l'horizon vers des lendemains qui déchantent ! Et comme ils les écouteront avec intérêt, les électeurs !
I
Nous ne savons pas nous contenter de peu.
Eh oui ! Il est bien là, le problème : notre MODE DE VIE. Rappelez-vous ce que déclarait George W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 : « Ce n'est pas une poignée de terroristes qui fera que nous, Américains, accepterons de changer notre mode de vie ! ». Difficile de nous convaincre que nous vivons comme des nababs, hein. Pour nous, notre mode de vie, c'est la VIE NORMALE. Et pourtant, c'est la vérité : chaque fois que nous consommons (et peu importe quoi, "consommer" veut dire "faire disparaître"), nous croquons dans la planète, comme si nous en étions "maîtres et possesseurs". Comme si la nature faisait partie des "objets inanimés" sans âme.
Chaque fois que nous achetons un bien, utile ou non, durable ou non, nous nourrissons la bête insatiable qui n'est aucun de nous en particulier, mais qui est la somme de nous tous les humains, de ce que nous sommes, de ce que nous désirons, de ce que nous faisons. Nous ? C'est chacun de nous, c'est l'ensemble des machines que nous utilisons au quotidien dans nos maisons et au dehors, c'est les commerces où nous nous fournissons, mais c'est aussi les grosses entreprises qui extraient, transforment, transportent, produisent les matières et objets qui composent nos décors, nos paysages, nos conditions de vie.
En résumé, nous, c'est le système entier dans lequel, bon gré mal gré, nous nous mouvons. Et dont chacun de nous est, qu'il le veuille ou non, complice. Et plus nous luttons, par souci démocratique, contre les inégalités planétaires de richesse, plus nous désirons, sincèrement ou hypocritement, hisser le niveau et la qualité de vie dans les pays pauvres pour qu'ils ressemblent un peu aux nôtres, plus vite et plus fort promettent de s'agiter les mandibules voraces de la bête insatiable qu'est l'humanité installée dans le ventre de la planète.
II
Nous ne savons pas rester en place.
Ah ! La liberté d'aller et venir en tout sens, au gré de nos fantaisies ou de nos nécessités ! Ah ! La possibilité, en sortant de chez soi, de faire le tour du pâté de maison pour promener Rien (c'est le nom de mon Toutou, hé hé !), de se rendre chaque matin en ville pour bosser ou faire les soldes, de prendre l'autoroute pour aller voir tantine à Labastide d'Armagnac, voire l'avion pour filer en vacances à Bichkek, à Lilongwe, à Tromsø, à Brisbane, quand ce n'est pas Antofagasta. Comment s'appelle-t-il, ce smart-poète qui a publié un jour un recueil où chaque poème chic portait le cachet d'un hôtel chic, comme autant de lettres chics envoyées des quatre coins du monde chic ?
Quel est ce gouvernement péruvien qui envisage sérieusement de transformer le site entier du Machu Picchu en complexe touristique, avec un magnifique aéroport international où débarqueront les hordes, les meutes et les troupeaux de consommateurs de sites remarquables, qui n'auront rien de plus pressé que de faire des millions de selfies avec en arrière-plan une forêt d'autres Smartphones dressés, avant de s'engouffrer vite fait dans l'avion du retour parce qu'il n'ont qu'une semaine de vacances ? Quelle mouche vient de piquer la Chine pour qu'elle passe commande, si je suis bien informé, de plus de deux cents Airbus A320 ? Où en est la lutte au couteau entre Airbus et Boeing pour fabriquer et vendre par milliers des appareils chargés de remplir les carnets de commandes, de diminuer le taux de chômage et d'empuantir la haute atmosphère ?
III
Nous ne savons pas manger.
Que dire de l'alimentation des humains ? Que nous mangeons trop ou pas assez ? Que nous mangeons trop mal ou trop bien ? Que nous avons des façons pathologiques de grossir ou de maigrir ? Que trop de nourriture est jetée dans les pays riches et qu'on crève la dalle dans les pays pauvres ? Que la bouffe que nous vend l'industrie agro-alimentaire est bourrée d'ingrédients chimiques de la plus haute importance pour elle, pour ses actionnaires et pour le développement des maladies chroniques ? Que la même industrie agro-alimentaire saccage les sols où elle est implantée jusqu'à les rendre impropres à la production de quoi que ce soit ? C'est-il pas l'OMS qui déplore qu'il y ait davantage de morts du fait d'obésité que de malnutrition ?
IV
Nous ne savons pas contrer les pulsions de notre striatum.
C'est dans le livre de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain que j'ai appris l'existence de cette ressource bien cachée de notre cerveau : le striatum, mis en évidence par Sébastien Bohler, polytechnicien, essayiste, docteur en biologie moléculaire, journaliste, spécialiste en neuroscience et auteur, entres autres, de Bug humain et Où est le sens ? Alors que le cortex « produit de la création, de l'abstraction, de la planification », le striatum, lui, « ne produit pas d'intelligence, mais du désir brut, de la motivation ». C'est ce dernier qui nous procure le plaisir quand nous obéissons à ses injonctions, grâce à la dopamine du circuit de la récompense (comme disent les neuro-machins).
Ce que je retiens de tout ça, à la page 188 du bouquin, c'est que
« le striatum nous pousse à toujours vouloir plus ».
C'est exactement la logique des Jeux Olympiques — "citius, altius, fortius" — que le monde a en vénération. Mais on peut dire que toute compétition sportive, et même toute compétition tout court (économique, scolaire ou autre), est bâtie sur le même modèle. Et vous pouvez remplacer "compétition" indifféremment par "concurrence", "challenge", "rivalité", "concours", "défi", "joute", "conflit", etc. Vous constatez que la logique de l'affrontement, que celui-ci soit pacifique ou guerrier, imprègne à tel point notre vocabulaire, notre esprit et notre imaginaire qu'on serait tenté d'en faire le moteur de la ... "Nature Humaine".
Je retiens par conséquent que ce n'est pas demain la veille du jour où l'humain sera en mesure d'envisager la décroissance pour lui-même. Tout juste tolère-t-il l'absence de croissance chez les autres, tous les autres, à commencer par ceux qui sont depuis toujours habitués à ne rien avoir. Comme s'il était pré-programmé pour se soumettre corps et âme au commandement que le journaliste François de Closets faisait déjà semblant de dénoncer dans Toujours plus (Grasset, 1982). En face de ce soi-disant "brûlot", combien de lecteurs pour Vers la Sobriété heureuse (Pierre Rabhi, Actes Sud, 2010, voir le titre de la présente série du Monde) ? Rien qu'à voir la folle addiction généralisée de l'humanité au smartphone, à la 4G, au paiement soi-disant "sans contact", à la numérisation progressive et joyeuse de l'existence, on a le droit de ne pas trop espérer.
Dans la masse des humains, combien d'aspirants ermites ? Combien d'ascètes volontaires ? Combien de candidats stylites ? Combien de prétendants anachorètes ? Combien d'impétrants cénobites ? Combien parmi nous sont prêts à se tourner volontairement vers le renoncement à tout le superflu que nous offre le monde actuel ? Prêts à supporter la privation, la frustration, le manque de tous nos brimborions, bibelots et babioles ? Prêts à se contenter du strict nécessaire ? Prêts à remplacer par du travail tous les outils techniques qui nous facilitent l'existence ? Ne répondons pas tous à la fois.
V
Nous ne savons pas bâtir nos maisons.
On sait : le béton, ça peut être joli, mais en fait c'est pas bien, pas bien du tout. D'abord l'empreinte carbone, je te dis pas. Et puis toutes les "sky-lines" du monde barrées par des murailles de tours géantes, sky-scrapers et autres World Trade Centers, vous vous rendez compte de tout le sable qu'il a fallu extraire de tous les rivages pour faciliter le grignotage des côtes par les eaux salées et pour rendre toujours plus difficile la vie des gens qui vivent là ? Qu'est-ce qu'on attend pour construire "à l'ancienne", avec du bois, de la paille, de la terre et, tiens, pourquoi pas ? de la bouse de vache, puisqu'on ne saura bientôt plus quoi faire des troupeaux pléthoriques de bovins, quand les "vegans" auront pris le pouvoir et imposé leur loi par la force ? Qu'est-ce qu'on attend ? Eh bien qu'est-ce que vous attendez pour poser la question à l'industrie du BTP ?
09:00 Publié dans DEMORALISATION, ECOLOGIE | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 juillet 2022
LA REVUE DE DEUX MONDES ...
... PAS FAITS POUR SE RENCONTRER.
Photo prise le 4 juillet par Jean-Claude Coutausse : "Emmanuel Macron, entouré par les membres du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne, dans le parc du palais de l'Elysée". L'article de Claire Gatinois expose dans une analyse subtile tous les recoins des calculs et raisonnements du président pour préserver son équilibre mental (je plaisante, évidemment).
Photo prise le 22 juin par Bruno Amsellem, de l'agence "Divergence" : "Des membres de Solidarité Paysans s'entretiennent avec Annick et Didier (de dos), agriculteurs, dans la Loire, le 22 juin". L'article de Camille Bordenet nous fait toucher du doigt la dure et vraie réalité du métier de paysan (là, il est clair que je ne plaisante pas).
Deux articles parus dans le journal Le Monde daté "mercredi 6 juillet 2022".
Notez que c'est à la résidence du président de la République que la chorale gouvernementale vient poser pour la photo, et non à l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre, comme le voudrait la division du travail prévue par la Constitution de la Vème République. En toute logique, Elisabeth Borne devrait figurer au centre du groupe. Cela montre bien où Emmanuel Macron entend placer le vrai ressort du pouvoir. Je pose la question : "Qu'est-ce que ça change par rapport au premier quinquennat ?"
Rien. Cela veut dire que les agriculteurs continueront à se suicider doucement ; que les médecins des hôpitaux, en particulier psychiatriques, continueront à se taper la tête contre les murs à remplir des tableaux excel de centaines de codes cabalistiques inventés par des cabinets de conseils payés avec de l'argent public pour améliorer la rentabilité des services hospitaliers ; que l'école, le collège, le lycée et l'université français continueront leur irrésistible dérive vers un chaos de connaissances distribuées par un corps professoral de plus en plus déboussolé, médiocre et mal payé ; que la police continuera à éborgner à coups de LBD les ahuris qui auront la mauvaise idée de défiler dans la rue pour protester, avec ou sans gilet jaune sur le dos ; ... et puis toutes sortes d'autres choses aussi distrayantes que les Français sont sûrement avides de découvrir.
09:00 Publié dans DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, formation du gouvernement, élisabeth borne, premier ministre, emmanuel macron, président de la république, journal le monde