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lundi, 12 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 29

Je suis toujours en vacances, mais … 

Avant de partir, je me suis bien avancé dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage, et qui ne peuvent pas compter sur « Une journée à la plage offerte aux enfants défavorisés » par le Secours Populaire.

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Aujourd'hui, la mer cruelle, la mer dangereuse, la mer « toujours recommencée ».

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LES NAUFRAGEURS DU LABRADOR

La mer (éternelle, cela va de soi) est un sujet omniprésent dans l'hebdomadaire. La leçon de l'époque ? « Je lutte pour ma survie ».

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LES "ENNEMIS GROUILLANTS" CONSISTENT EN UNE MEUTE DE CONGRES GOURMANDS ET AGRESSIFS.

Nous sommes à l'abri de ce genre de message, puisque nous avons eu la Première Guerre Mondiale, la Deuxième Guerre Mondiale,

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les deux Bombes Atomiques (6 août 1945, "Little Boy", tombée sur Hiroshima, depuis le B29 "Enola Gay" piloté par Paul Tibbets, puis, 9 août, "Fat Man", larguée sur Nagasaki du B29 "Bockscar" piloté par le major Charles Sweeney), les camps de la mort, et d'autres réjouissances que je n'ai pas besoin de rappeler ici. 

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LE "MONSTRE" EN QUESTION EST CENSÉ ÊTRE UN REQUIN

Les catastrophes, à l'époque du Journal des Voyages, étaient encore, j'ose le dire, à l'échelle humaine.

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Aujourd'hui, les catastrophes ont suivi l'essor magistral et monstrueux de la technique : elles sont à l'échelle inhumaine.

 

 

 

dimanche, 11 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 28

Je suis toujours en vacances, mais ...

 

… il reste des choses à dire sur l'Afrique, telle qu'elle était aux alentours des années 1880. Oui, nous nous devons d'aborder ici, crânement, l'infâme époque coloniale, où le blanc méprisait stupidement le noir, le jugeant abusivement ignorant, superstitieux, souvent cruel, et où il s'en servait comme d'un outil. 

Ce serait tout à fait idiot de nier le fait, de même qu'il est inepte (voire ignoble) de demander, comme le fait l'arrogant Louis-Georges Tin, président (et sans doute unique militant) du Conseil "Représentatif"  [représentatif mon oeil !] des Associations Noires (CRAN, appellation abusivement calquée sur "CRIF", mis en place depuis des dizaines d'années par les Juifs), des réparations financières astronomiques pour toute la période colonialiste et esclavagiste, ou à défaut l'interdiction de Tintin au Congo.

 

Il n'y a pas de petit profit. Il n'est pas seul à vouloir se servir de l'histoire pour tenter de palper de la pépette, Louis-Georges Tin. Qui oublie bien volontiers que les premiers à avoir réduit des Noirs en esclavage furent des Noirs.

 

Et que si les Blancs ont pu sans problème s'approvisionner durablement, à Gorée ou ailleurs, c'est que des Noirs n'avaient rien de plus pressé que de leur vendre d'autres Noirs, leurs « frères de couleur ». L'esclavage était fondé sur les principes du commerce : si les Blancs, et bien avant eux les Arabes, ont pu acheter des Noirs, c'est que des Noirs vendaient des Noirs. Il n'y a pas de demande s'il n'y a pas d'offre.

 

A cet égard, la réaction que j'ai aujourd'hui quand je lis certains propos de voyageurs de l'époque du Journal des Voyages me rassure : les auteurs de ces propos seraient aujourd'hui condamnés, avec mon adhésion, tant leurs propos sont tombés dans l'opprobre du ruisseau (Boby Lapointe), en correctionnelle, séance tenante, pour "incitation à la haine raciale", ou autre motif judiciaire.

 

Les temps ont irréversiblement changé. J'y reviendrai peut-être, parce qu'il est bon que nous sachions d'où nous venons, même si le présent est actuel, et que le passé est révolu. Il est bon de voir qu'un business prospère s'est développé sur les notions de « blessure mémorielle » et de « culpabilité historique », donnant lieu à « repentance » et surtout à « indemnisation ».

 

Et que les enfants ne sauraient être considérés comme coupables des crimes de leurs pères. D'ailleurs et heureusement, n'est-ce pas un Français (dont le nom a servi à baptiser la capitale d'un pays africain) qui a libéré des noirs esclaves, comme le montre l'illustration ci-dessous ?

 

A la rigueur, le colon pouvait considérer le noir comme un animal de trait, tout dévoué au service du seigneur à la peau claire. Le noir, en effet, ne demandait pas mieux que de tirer la calèche de ces messieurs, quand il leur prenait l'envie d'aller à la chasse aux papillons et autres insectes.

 

Je propose par-dessus le marché à la méditation de Louis-Georges Tin le document suivant, imprimé en 1946.

 

Il est tiré d'une publication missionnaire, intitulée Père, parlez-nous de votre Afrique, et pleine de choses délicieuses. Mon Dieu, le brave curé que voilà.

 

"Moteurs à bananes", riche expression.

samedi, 10 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 27

 Je suis toujours en vacances, mais … j'envoie quelques cartes postales extraites de mon 

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Aujourd'hui, quelques curiosités végétales, animales et humaines. On commencera par l'injustement méconnu « Filaire de Médine», en se rappelant que Médine est la deuxième ville sainte des musulmans. C'est bien fait pour eux : ils n'avaient qu'à pas. On l'appelle aussi "dragonneau", parfois "ver de Guinée".

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Bref une belle saleté, qui a la fâcheuse habitude de se balader librement (et même à vue d'oeil) sous la peau, ornant le corps de fort coquets bulbes. Il peut, paraît-il, se loger n'importe où, y compris dans les paupières. La technique pour l'extraire est simple, consistant à inciser délicatement l'épiderme puis à enrouler l'animal sur un bâtonnet, mais elle demande du doigté : il ne faudrait pas qu'il se casse.

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Nous continuerons avec un phénomène végétal que seul l'Australie du Journal des Voyages est capable de produire : l'arbre insectivore. Celui-ci, étrangement, s'est trompé de proie : la mouche est un peu grosse. Mal va lui en prendre. Les curieux qui n'étaient pas là le 16 juillet dernier pourront faire un détour par cette date, ici même, pour découvrir une véritable trouvaille : l'arbre anthropophage des Sakalaves de Madagascar. Moralité : tout ce qui est exotique est dangereux.

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"LES ANTHROPOPHAGES : LE CHEF CHOISIT UN MORCEAU QU'IL DECOUPA"

N°47 DU 2 JUIN 1878

Nous ferons une escapade dans une tribu ô combien célèbre chez les Européens, depuis que Daniel Defoë a raconté les aventures du marin  Selkirk, plus connu sous son pseudonyme romanesque de Robinson Crusoë : la tribu des anthropophages. Pour le Journal des Voyages, il suffit de tomber en milieu exotique pour risquer de se faire dévorer par des êtres humains à peau foncée.

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"SCENES DE LA VIE DES SQUATTERS : LA TRIBU LES DEVORAIT A BELLES DENTS"

LES SQUATTERS AUSTRALIENS (ET ETATSUNIENS) ETAIENT LES PIONNIERS QUI ALLAIENT S'INSTALLER SUR DES TERRES "INOCCUPEES", SANS DEMANDER L'AVIS DES GENS DU "CRU" (SI J'OSE DIRE). N° 614 DU 14 AVRIL 1889.

La tribu d'origine a prodigieusement essaimé, puisqu'il s'en trouve sous à peu près toutes les latitudes, sauf dans la civilisation, autrement dit en Europe. Et pour prouver que je ne m'abreuve qu'aux meilleurs sources, je propose ici deux exemples pris, l'un dans une contrée non précisée, l'autre dans l'Australie primitive. Le plus dégoûtant dans l'affaire, c'est que ces gens raffolent du steak tartare.

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Mais il n'y a pas que les sauvages qui se livrent à des fantaisies meurtrières. La Russie profonde, avec ses sectes d'illuminés chrétiens, offre de bien intéressants exemples d'extravagances diverses. On dirait même que c'est un plaisir de se faire couper la tête par des patriarches à longues barbes, sous le regard approbateur des icônes. Il n'est pas dit si la viande des "décollés" est ensuite mise à mariner et à cuire. 

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Nous retombons ensuite dans les clichés traditionnels : le tigre, le requin, rien que du déjà vu, même si ça fait toujours son petit effet, comme dernièrement sur une plage de La Réunion.

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"LES CAVERNES A REQUINS : UN ENORME SQUALE VINT BOUCHER L'ENTREE DE LA CAVERNE". ET LE GARS EST EN APNEE ! ZORRO VA SÛREMENT ARRIVER. LES "CAVERNES A REQUINS", DU MOINS A MON AVIS, SONT AUSSI UNE VRAIE TROUVAILLE.

Même que le préfet de là-bas a déclaré sans rire qu'il allait tout faire pour que le requin coupable de meurtre sur la personne d'une adolescente de quinze ans soit retrouvé et dûment châtié. Le tribunal s'en lime déjà les canines. 

 

vendredi, 09 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 26

Je suis toujours en vacances, mais … il y a le fidèle

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Avant de partir, j’ai bien avancé mon travail, pour que ce blog ne reste pas totalement muet. Le Journal des Voyages offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté.

 

Laissez-moi, ce jour, vous présenter l'objet de ma quête quotidienne de sensations fortes.

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"LA CHASSE AU MOA : IL AVAIT UN COMPAS D'UNE ENVERGURE INSENSEE"

Je me garderai bien de contester au Journal des Voyages le sérieux qu'il apporte dans la vérification des informations qu'il publie. Je me permettrai juste, de relever un flottement dans l'attention portée à leur indubitabilité. Ainsi trouve-t-on, en "une" du numéro 491 paru le dimanche 5 décembre 1886, une gravure, représentant une espèce de gigantesque autruche aux prises avec les fusils des chasseurs, qui relèverait du cinéma fantastique si elle paraissait aujourd'hui.

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GRAVURE DU NOUVEAU LAROUSSE ILLUSTRÉ

Nous ne connaissons en effet l'animal présenté que sous forme de fossile. Il aurait pu jouer dans Jurassic park (mais les chasseurs ci-dessus se promènent déjà à Jurassic park). Si je me réfère au Nouveau Larousse Illustré en sept volumes (1897-1903), je trouve, au terme « Moa », un renvoi au « Dinornis» (en grec : oiseau terrible).

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PHOTO PRISE, SI J'EN CROIS LE DOCUMENT, QUELQUES ANNEES AVANT LA PARUTION DU NUMERO DU JOURNAL DES VOYAGES

Sous cette dernière entrée, je lis que les Maoris de Nouvelle Zélande appelaient la bête le « Géant Moa» et qu'ils en nourrissaient leurs récits traditionnels et leurs légendes. Le dictionnaire s'avance même dangereusement, en faisant valoir de façon péremptoire que les dinornis ont été contemporains de l'homme, peut-être même à une époque historique. Du moins est-ce ce qu'on croyait à l'époque. 

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CI-DESSUS, UN COMPARATIF LUMINEUX : L'APTERYX, L'AUTRUCHE ET LE DINORNIS, CHACUN AVEC SON OEUF

Le Grand Robert, sur les bases scientifiques les plus récentes, nous apprend que l'animal date de la fin de l'ère tertiaire (- 65 à - 2,6 millions d'années), et qu'il vivait en Australie, et non en Nouvelle Zélande. On dira donc que le XXème siècle a permis d'affiner nos connaissances en paléontologie. Et que le Journal des Voyages, finalement, n'a fait qu'extrapoler un récit "possible" (!) à partir de ce que savait l'époque. L'image n'en reste pas moins goûteuse : ces chasseurs armés de leurs flingots modernes qui traquent l'animal préhistorique, avouez que ça vaut son pesant de bananes. Jurassic park peut aller se rhabiller.

 

 

jeudi, 08 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 25

Je suis toujours en vacances, mais il y a, encore et toujours, le …

journal des voyages 

qui offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté.

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Aujourd'hui, je rends un vibrant hommage à Octave Mirbeau et à son grand livre (ci-dessus), Le Jardin des supplices (qui paraîtrait, si on le lisait encore, bien fade aujourd'hui, à cause de trop de "littérature"),  Je vous emmène en effet visiter le grand jardin des supplices inventés par les hommes (en général puissants, d'opérette ou non) pour punir, mais surtout faire souffrir et mourir leurs semblables. Je précise que tout ce qui suit est de la seule responsabilité du Journal des Voyages (il y a prescription). 

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"LA PUNITION DU TRAÎTRE : L'ELEPHANT LUI ECRASA LA TÊTE D'UN SEUL COUP"

ET POUR MIEUX LE PUNIR, ON L'A OBLIGÉ A VOIR VENIR EN DIRECT LE DESSOUS DE LA PATTE, QUI FAIT GICLER JOYEUSEMENT LE JUS DE TÊTE, COMME L'ARTISTE A PRIS PLAISIR A LE PRECISER

Aujourd'hui, nous découvrons, proprement stupéfaits, que l'animal le plus cruel qui ait pris pied sur la planète Terre, ce n'est pas le tigre, ce n'est pas le calamar géant, mais l'homme. J'espère ne rien apprendre à personne. 

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ON N'EST PAS EN BASSE PROVENCE APRES LA RECOLTE DES OLIVES. GARANTI "PREMIERE PRESSION A CHAUD". A DEGUSTER DE SUITE ET SUR PLACE.

Qu'a-t-il en plus ? Quelle faculté particulière lui vaut d'être insurpassable dans le domaine des cruautés ? C'est tout simple : l'imagination. Dire cela est évidemment, aujourd'hui, d'une extrême banalité. Beaucoup plus banal que ces crochets plus pointus que des crocs de boucher, fixés dans un mur de Tunisie (ci-dessous), avant que la France chrétienne et civilisée (c'est tout un, comme dit Montaigne) ne vienne y mettre bon ordre.

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"EN TUNISIE : QUELQUES-UNS FURENT JETÉS TOUT NUS SUR LES CRAMPONS DE FER ATTACHÉS AUX MURAILLES"

Certains Tunisiens d'aujourd'hui rêvent peut-être nostalgiquement de revenir au doux temps jadis, où l'on savait quoi faire des malfaisants. Une âme charitable aura-t-elle l'amabilité de montrer cette image d'un croc de boucher à feu Monsieur Sarkozy ?

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LES PEINES ET LES SUPPLICES AU TONKIN : LES POINTES AIGUËS PENETRENT JUSQU'AUX OS."

A propos de planches, je vous recommande, en date du 15 février 1891, celle sur laquelle fut étendu le cruel Dekoro, roi du Segou-Sikoro, qui fit exterminer 60.000 esclaves en une seule journée pour montrer sa suprématie et sa munificence, et qui fut à son tour supplicié par les rescapés, après avoir vu toutes ses femmes et tous ses enfants passés au fil de l'épée.

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"SEGOU-SIKORO : DE NOUVEAUX CLOUS S'ENFONCERENT DANS LES MEMBRES DU ROI"

15 FEVRIER 1891

Allez, vous prendrez bien un dernier supplice, avant de repartir ? Celui-ci est croquignolet, et j'y suis sensible parce que la tranche de viande, entre les deux planches, est celle d'un Français, Grès, garde principal du poste de Dong Son, qui n'a pas été fusillé comme ses camarades par le redoutable chef des bandits, le Doc Ngu, qui se le gardait pour la bonne bouche. Je doute cependant qu'on puisse réellement scier en s'y prenant comme le bourreau de l'image ci-dessous. Aucun raisonnement, ces artistes !

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"IL LE FIT SCIER TOUT VIVANT ENTRE DEUX PLANCHES"

19 MARS 1893

Finalement, la leçon du Journal des Voyages, ce pourrait être : « Qu'est-ce que nous sommes civilisés, quand on voit les horreurs, les cruautés et les supplices que tous les autres peuples du monde, ces sauvages, ont inventés pour faire souffrir leurs semblables ! ». Conclusion : « Qu'est-ce qu'on est bien chez nous ! ». Comme on comprend le lecteur du Journal des Voyages! C'était l'époque où l'Europe régnait, rayonnait, dictait la marche à suivre et montrait la direction morale. D'autres temps.

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CE SONT DEUX SURVIVANTS DE L'EXPEDITION DU DOCTEUR CREVAUX QUI ONT RACONTÉ QUE CELUI-CI FUT TUÉ ET MANGÉ PAR LES INDIENS TOBAS. IL AVAIT 35 ANS.

Mais qu'est-ce qu'il y a comme supplices, dans le Journal des Voyages ! A croire que le lecteur se délectait ! Comme si les hommes étaient capables de se réjouir du malheur des autres ! Non mais sans blague ! Dites tout de suite que ce qui est humain est inhumain, tant que vous y êtes ! 

 

mercredi, 07 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 24

Je suis toujours en vacances, mais … 

Avant de partir, je me suis bien avancé dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet.  Le Journal des Voyages offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté. Il suffit de tourner les pages de papier fin, en format in-folio.

Aujourd'hui, nouveau plongeon héroïque dans la fosse où grouillent diverses sortes de serpents.

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On a peine à se représenter la somme de dangers que représentait le monde, voilà 130 ans, une période de l'histoire où, pourtant, l'humanité n'a jamais cru aussi dur que le fer que son bonheur, grâce aux bienfaits de la science, de la technique et de l'industrie, serait assuré pour l'éternité.

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Le Journal des Voyages est un témoin de ce que les Français de 1880 et environs s'attendaient à vivre dans leurs années futures, selon le schéma qu'en dessinait la propagande de l'époque.

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Le monde était qualifié de dangereux par une avant-garde envoyée par l'Europe dans les pays les plus sauvages, mais en même temps riche de tous les possibles, pour peu que l'on trouvât des hommes qui n'eussent pas froid aux yeux, et qui eussent le cran de mouiller d'encre noire les feuilles des journaux avec lesquels ils étaient sous contrat, de mouiller de leur sueur la chemise unique avec laquelle ils étaient partis à l'aventure, ou de mouiller de leur sang la terre sur laquelle leur courage, leur audace ou leur témérité les avait conduits. 

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"UNE DIGESTION DIFFICILE : LES JAMBES D'UN HOMME APPARURENT"

JE JURE QUE C'EST LA LEGENDE AUTHENTIQUE (N°539, DU 6 NOVEMBRE 1887). ON CROIT RÊVER QUAND ON SE DIT QUE LE SERPENT A COMMENCÉ PAR LES PIEDS.

A défaut, les journaux acceptaient les récits de seconde main. On appréciera (plus haut) la longueur inhabituelle de ce serpent à lunettes (mais il paraît que certains de ces protéroglyphes de la famille des élapidés atteignent 4 mètres, alors ...).

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"LES DRAMES DE L'AFRIQUE AUSTRALE : IL FIT DE VAINS EFFORTS POUR CONSERVER SON APPUI"

Quant aux peuplades, parfois désignées comme les plus primitives, le Journal des Voyages en décrivait complaisamment les moeurs abjectes ou cruelles, que ce fût l'alimentation, la religion, les châtiments punissant les fautifs, les relations humaines ou autre, comme on le voit ci-dessus : comment des humains peuvent-ils se comporter d'une façon aussi inhumaine ? C'était la question inlassablement posée, semaine après semaine, par le Journal des Voyages

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MES EXCUSES POUR LA QUALITE DU SCAN. "LES DRAMES DE L'AFRIQUE AUSTRALE : IL AVAIT LAISSE ECHAPPER UN GEMISSEMENT ET ETAIT TOMBE A LA RENVERSE". FINALEMENT, LES FILMS D'INDIANA JONES S'INSCRIVENT DANS UNE VIEILLE ET SOLIDE  TRADITION.

Mais chacun sait que les rivières d'Amérique grouillent de méchants animaux à la gueule bourrée jusqu'à la gueule de dents horriblement garnies de pointes horriblement pointues.

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PREMIER ARRIVÉ, PREMIER SERVI !

Et que les forêts, surtout quand elles sont vierges, recèlent des populations invraisemblables de créatures rampantes, à la gueule bardée de crochets épouvantablement venimeux, et douées pour le contorsionnisme.

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"LE CHARMEUR DE SERPENTS : OKALI APPORTAIT A SES ELEVES UNE POULE NOIRE"

Pour tout dire, le voyages ont des dents pointues comme les mâchoires du monde extérieur tout entier croquant dans la chair trop tendre de nos imaginations fiévreuses d'occidentaux attiédis par le confort.

 

Mais qu'est-ce qu'il y a comme serpents, dans le Journal des Voyages ! Il y a même le SERPENT DE MER. Sans rire, sans dec et sans charre. C'est même le capitaine de la frégate anglaise « Dedalus», Pierre McQuhoe, qui en a tiré le portrait quand celui-ci est passé à 200 yards de son navire, quelque part dans le Pacifique, et qu'il l'a alors croqué "de chic" (comme on ne dit plus).

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"TÊTE DU SERPENT DE MER (D'APRES UN CROQUIS DU CAPITAINE M'QUHOE)"

Personne ne pourra dire que ce blog ne se préoccupe pas d'instruire, en même temps qu'il s'efforce d'être « distraisant, treize ans et demi, après je prends ma retraite » (Boby Lapointe, Leçon de guitare sommaire). Personne ne pourra plus ignorer l'existence du SERPENT DE MER, quelques formes, modalités ou apparences que son existence réelle puissent adopter. 

 

 

 

mardi, 06 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 23

Je suis toujours en vacances, mais … j'aime toujours autant les têtes coupées. On ne se lasse pas de relire ces bonnes histoires du bon vieux temps, où l'on savait faire tomber les têtes comme grêle (voir l'extraordinaire - au sens propre -  Conte du genévrier, des frères Grimm). Comme dit Georges Brassens : « Il est toujours joli, le temps passé, une fois qu'ils ont cassé leur pipe ».

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"LES SACRIFICES HUMAINS : D'UN SEUL COUP L'EXECUTEUR SEPARE LA TÊTE DU CORPS"

J'IMAGINE BIEN, A VOIR L'INSTALLATION, LE BRUTAL DECOLLAGE DE LA TÊTE, PROPULSEE PAR LA CATAPULTE. C'EST LE DIABLE QUI BONDIT DE JOIE.

Avant de partir, j’ai tâché de bien m’avancer dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage. 

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"LE PRIX DU SANG : IL L'EMPORTE CHEZ LUI COMME UN TROPHEE"

CELA SE PASSE A SUMATRA

Le Dahomey est une région si fascinante que le Journal des Voyages s'y est fort longuement attardé pour mettre en valeur tous les atouts que le pays a pu développer pour attirer le touriste.

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"IL LANÇA EN L'AIR SON DEGOÛTANT TROPHEE"

J'ai déjà cité en exemple les redoutables Amazones du roi d'Abomey. Voici aujourd'hui une de ces charmantes coutumes locales dont le voyageur ne se lasse jamais d'apprécier et de savourer le caractère typique, voire folklorique : les « massacres annuels».

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"AVENTURES PERILLEUSES AU DAHOMEY : LES MASSACRES ANNUELS"

A se remémorer ces délicieuses surprises que le monde sauvage, autrefois, savait ménager à nos compatriotes avides de sensations fortes, on comprend mieux l'ennui dans lequel se déplacent les touristes d'aujourd'hui, au fond de leurs énormes boîtes de conserves vitrées montées sur roulettes.

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AVOUEZ QUE ÇA A PLUS DE GUEULE QUE LE PEAGE DE SAINT-ARNOULT : QUAND ON AIME COUPER LES TÊTES, ON NE COMPTE PAS

 

 

En fait, il y a fort à parier que, dans les traditions ancestrales propres aux populations de l'ancien Dahomey, les « massacres annuels » tenaient lieu de ce que nos journalistes éclairés appellent depuis longtemps des « marronniers». Mais nos marronniers à nous manquent de panache.

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Vous savez, ces informations obligées qui reviennent, à date à peu près fixe, comme le panier de la ménagère, qui est déjà une sorte de rituel religieux, mais aussi les recettes féminines pour maigrir avant la plage, les meilleurs placements financiers, la rentrée scolaire, le classement des universités, des hôpitaux ou des lycées, la préparation des fêtes de Noël ou l'état du marché immobilier. Pas de quoi se relever la nuit. Heureusement, il y a le Journal des Voyages.

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Au fait, vivement le prochain dimanche de Pâques ! Au moins, Noël sera passé.

 

Qu'est-ce qu'on coupe comme têtes, dans le Journal des Voyages !

 

 

lundi, 05 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 22

Je suis toujours en vacances, mais …

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Avant de partir, j’ai tâché de bien m’avancer dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage. Le Journal des Voyages offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté.

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"ARABES SOMALIS PILLANT LE MEI KONG"

UN BATEAU CHINOIS QUI SE FAIT PILLER DANS LA CORNE DE L'AFRIQUE, AU FOND RIEN N'A CHANGÉ. MAIS LA CHINE N'AVAIT PAS DE PORTE-AVIONS A L'EPOQUE.

Nous faisons un tour dans l'ambiance "pirate", pour nous apitoyer sur le sort effroyable (ci-dessous) des victimes de l'impitoyable Ramahib Java (n°132, du 18 janvier 1879). Ce pirate, célèbre à l'époque, avait commencé petit, n'attaquant, sur sa modeste barque et avec ses douze complices, que des bateaux indigènes et de petite taille. Mais comme les affaires marchaient très bien, il avait fini, fortune faite et ayant acheté un navire « jaugeant trois cents tonnes» avec l'équipage adéquat, par s'en prendre, avec une audace insupportable, aux gros navires européens.

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"UN PIRATE : L'ANCRE COULA, ENTRAÎNANT AVEC ELLE LA GRAPPE HUMAINE"

Ramahib Java est, on le voit, impitoyable et cruel. Mais j'ai un petit doute sur la vraisemblance de l'image ci-dessus : avez-vous vu le rudimentaire du mécanisme qui maintient l'ancre en hauteur ? Vous l'avez vue, cette pauvre poulie qui sert de passage à la grosse corde ? Les marins qui la tiennent sont des costauds, c'est sûr, mais on n'y croit pas une seconde. Le dessinateur de l'époque (janvier 1879) ignore visiblement certains progrès décisifs accomplis dans les techniques de navigation depuis deux ou trois siècles, à commencer par le cabestan, sans lequel l'ancre ci-dessus n'aurait jamais vu le jour.

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En voyant l'objet dessiné, on se souvient de l'appareil désigné sous le nom de « cabestan», on peut penser que, quelle que soit la force et la bonne volonté des bonshommes, l'ensemble formé d'une ancre en fonte de taille respectable (au bas mot 500 kilos, vous ne croyez pas ?) et de cinq citoyens de même, l'ensemble leur aurait échappé des mains ou les aurait eux-mêmes précipités, comme le montre la demi-planche ci-dessous.

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Et le très réaliste (et proprement génial) dessinateur de BD François Bourgeon montre, dans ses inoubliables Passagers du vent, que même un cabestan, ça peut faire des dégâts.

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CABESTAN MODERNE

L'article annoncé par l'illustration de "une" commence par un avertissement bien senti : « Le commerce de la mer Rouge souffre, depuis un temps immémorial, des déprédations des pirates arabes qui en infestent les côtes ». Finalement, je me dis que les pirates d'aujourd'hui ne font que restaurer une tradition locale profondément enracinée, un moment occultée par les « valeurs universelles » arrogamment portées par l'occident chrétien (enfin, que ce soit au sujet de "valeurs universelles", de "arrogamment portées" et de "chrétien", on peut dire que c'est : de moins en moins).

 

 

dimanche, 04 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 21

Je suis toujours en vacances, mais …

 

Avant de partir, j'ai bien avancé dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage, et qui ne peuvent pas compter sur « Une journée à la plage offerte aux enfants défavorisés » par le Secours Populaire.

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"PRISONNIER D'UN SUCURIU : L'UN DES REPLIS DU REPTILE AVAIT SAISI MON BRAS"

QUAND ON TAPE "SUCURIU" (ON TROUVE AILLEURS "SUCURUHYU"), ON TOMBE SUR LE NOM D'UNE RIVIERE, D'UNE REGION DU BRESIL OU D'UNE DANSE INDIENNE

Aujourd'hui, une affection psychologique grave : l'HERPETOPHOBIE. Comme chacun sait, le grec ἑρπετόν (herpeton) désigne tout ce qui rampe, en particulier les serpents et autres reptiles. J'imagine que l'herpès, cette gracieuse maladie de peau, fut ainsi nommé à cause de la ressemblance qu'il donne avec la peau de ces charmantes créatures. Je ne donne ici qu'un échantillon modeste de ce qu'on trouve dans le Journal des Voyages.

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"L'ELEPHANT BLANC : IL PRIT LE PARTI DE RAMPER DOUCEMENT"

Il faut savoir que le serpent, qu'il grouille ou qu'il soit monstrueux, qu'il soit venimeux ou volumineux (souvent les deux, mon général), est une pièce maîtresse dans l'arsenal des terreurs fournies par le Journal des Voyages. Le nombre et la variété des images (avec des constantes toutefois) sont tels que je suis bien embarrassé au moment du choix : un vrai supermarché. 

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Le Journal des Voyages offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté. Aujourd'hui, les lecteurs ont à faire à la gent ophidienne.

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UNE VERITABLE ARMEE

L'étonnant, avec le Journal des Voyages, c'est, ci-dessus le nombre, et plus souvent la dimension des serpents que les héros des histoires plus ou moins véridiques sont amenés à rencontrer au cours de leurs périlleux périples.

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Même le serpent à sonnettes y atteint des dimensions mythologiques. A l'occasion même, les ophidiens censés réduire leur proie à un état informe (genre boa constrictor) avant de l'avaler, se retrouvent dotés des vertus appartenant au serpent mordeurs.

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"LE CHEVAL BLANC DES PRAIRIES : LE BEAU CHEVAL ETAIT ENCHAÎNÉ AU TRONC D'UN ARBRE PAR UN SERPENT"

Quoi qu'il en soit, les serpents inventoriés par le Journal des Voyages ne se doivent qu'une qualité  : être le plus effrayants possible. Monstrueux, si vous voulez. Et cela se voulait peut-être un constat, du genre : « Le monde étant monstrueux, heureusement que nous (alias la civilisation occidentale) sommes là pour y mettre un peu d'ordre et de raison».

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"LE CHARMEUR DE VIPERES : LE BAQUET AYANT ETE OUVERT, LES VIPERES SE JETERENT SUR LEUR ENNEMI"

Hercule, dans la tradition évhémériste, n'est-il pas l'homme qui a le courage et la force de venir à bout des forces obscures de la Nature, et d'instaurer la civilisation en en faisant disparaître les horribles monstres qui y faisaient régner la terreur ?

 

L'antiquité grecque en avait rêvé ? L'homme blanc européen l'a fait !

 

 

 

samedi, 03 août 2013

HERGE ET LE JOURNAL DES VOYAGES

Je suis toujours en vacances, mais ...

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Il serait de la plus haute niaiserie de contester le génie de Georges Rémi, alias Hergé, un génie du trait, un génie narratif, confirmé et prouvé par un nombre impressionnant de millions d’albums vendus de par le monde. Il reste que le génie le plus pur n’est pas Dieu en personne, et que, pour cette raison, il est bien obligé de se nourrir et de s’abreuver quelque part. Dieu seul n’a besoin que de lui-même. J’ai parlé de Christophe (nom de plume de Georges Colomb), des Malices de Plick et Plock et de L’Idée fixe du savant Cosinus

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LOCOMOTIVE DECAUVILLE

J’ai parlé ces deux jours des images qui ont pu marquer le jeune Georges Rémi à la lecture du Journal des Voyages, et qui sont peut-être à l’origine de certaines planches des aventures de Tintin. J’ai montré l’incendie de prairie (Tintin en Amérique) et l’éléphant avec sa trompe, aussi préhensile qu’un bras (Les Cigares du pharaon).

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"LE PREMIER TRAIN DU CHEMIN DE FER DU SENEGAL" PAGE DE GAUCHE

Aujourd’hui, une histoire de chemin de fer et de Tintin au Congo. La locomotive, vu les dimensions, est sans doute une Decauville (voir en haut), mais la vraisemblance de l’épisode (locomotive renversée par la collision avec la voiture de Tintin) évidemment suspecte.

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La couleur locale, cependant, est bien au rendez-vous. La gravure est imprimée sur deux pages dans son numéro du 16 septembre 1883, et le Journal des Voyages fait bien sentir la différence qui sépare le « colonial » du « naturel », ce dernier toujours prêt à s’ébahir devant les dernières avancées de la technique moderne et à s'enivrer de vin de France.

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"LE PREMIER TRAIN DU CHEMIN DE FER DU SENEGAL" PAGE DE DROITE

JE NOTE QUE LE WAGON D'HERGÉ RESSEMBLE FORT A CELUI DU JOURNAL DES VOYAGES

Tout en se prosternant devant la civilisation qui les lui apporte. Une autre gravure (que je ne publie pas) montre un blanc faisant la démonstration d’un train comparable devant un roitelet noir tout aussi ébahi et prosterné. Pas besoin d'insister, je suppose, sur les présupposés véhiculés par l'image, et sur la représentation que les "civilisateurs" se font des "sauvages".

 

 

vendredi, 02 août 2013

HERGE ET LE JOURNAL DES VOYAGES

Je suis en vacances, mais …

 

… mais le billet d'hier m'a fait revenir qu'Hergé pouvait fort bien avoir puisé dans le souvenir de ses lectures enfantines une autre de ses trouvailles. Je n'en mettrais pas ma main à couper, mais je parierais bien une boîte d'allumettes que, étant enfant, il a mis le nez dans le Journal des Voyages. Il est même possible qu'il l'ait assidûment feuilleté. 

 

Il y a eu l'incendie de la prairie, qui chasse dans le plus grand désordre et dans une panique identique tous les animaux, qui oublient pour un temps de s'entre-dévorer (voir la note d'hier). La réminiscence que je propose aujourd'hui se trouve dans Les Cigares du Pharaon. Plus précisément à la page 35.

La vignette concernée suit celle où Tintin, ayant guéri un des éléphants de la troupe, se propose de retrouver discrètement toute sa liberté. Il se trouve que, dans je ne sais plus quel n° du Journal des Voyages, est raconté Le Tour du monde d'un gamin de Paris. Je passe sur les péripéties. Voici la chose.

Les images ne sont pas les mêmes, évidemment, mais l'action de la trompe animale ne diffère pas de beaucoup. Il y a d'ailleurs beaucoup d'éléphants qui "trompent", dans le Journal des Voyages., comme on le voit dans l'image suivante.

Personnellement, je trouve le rapprochement assez concluant, y compris pour le décor végétal. Mais ne demandez pas au dessinateur s'il s'agit d'un éléphant d'Afrique ou d'Asie, lui qui est capable, d'un seul trait, de synthétiser (j'ai même envie de dire de "syncrétiser", ci-dessous) l'éléphant dans la quintessence de ses thèmes et des hantises qu'il suscite : on a d'un seul jet et en action l'éléphant blanc (la quadrature du cercle, comme Moby Dick), sa trompe et sa patte.

Tout est souverain, dans l'éléphant, quand il est blanc : il rayonne, il élève, il écrase. Il fait tout, quoi. On se demande ce qui reste au lion, ma parole. Le roi des animaux ? Vous voulez rire !

jeudi, 01 août 2013

HERGE ET LE JOURNAL DES VOYAGES

Je suis toujours en vacances, mais …

 

Avant de partir, je me suis bien avancé dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage, et qui ne peuvent pas compter sur « Une journée à la plage offerte aux enfants défavorisés » par le Secours Populaire. Le Journal des Voyages offre tellement de destinations palpitantes, d’aventures mémorables, de phénomènes qui défient l’imagination, qu’il n’est guère besoin de sortir de chez soi pour frémir d’angoisse et de volupté.

J'ai évoqué, voilà déjà quelque temps, Les Malices de Plick et Plock, de Christophe, comme source d'inspiration possible d'Hergé, dans certaines aventures de Tintin.

J'ai évoqué, plus récemment, la résurrection du capitaine Haddock à son retour de la lune (mais il y a aussi celui du Temple du soleil, et toujours au son du mot "whisky"), qui est sans doute un souvenir du réveil du savant Cosinus, quand le docteur Letuber introduit une erreur dans une équation complexe figurant sur le tableau. 

Eh bien, ladies and gents, après "Hergé et Christophe", voici donc maintenant : "Hergé et le Journal des Voyages". Pour célébrer dignement, et même fièrement l'entrée dans le mois d'août, rien de tel qu'un bel incendie de prairie poussé par le vent, et poussant devant lui toutes sortes d'animaux à deux et quatre pattes.

 

On distingue assez nettement les deux cerfs, le tigre et le buffle (à moins que ce soit un bison). Je n'ai pas compté les oiseaux. Mais tiens tiens, j'ai déjà vu ça quelque part. Oui oui, ça me fait penser à quelque chose. Ne serait-ce pas Hergé qui, une fois de plus, a puisé dans ses propres souvenirs de lectures enfantines pour nourrir les aventures de Tintin ? On trouve en effet, dans Tintin en Amérique, une scène identique à celle représentée en "une" du n°66 du Journal des Voyages(13 octobre 1878). Ce n'est d'ailleurs pas le seul : on en trouve de pareils à plusieurs reprises.

Disons qu'Hergé, à destination des petits, a le souci de simplifier la compréhension de la scène, par rapport au caractère touffu et sombre de l'original : à l'aspect synthétique de celui-ci, il organise une séquence découpée qu'un esprit enfantin est à même de saisir sans autre forme de procédé.

 

Notons ensuite que la dernière vignette (en bas à droite) appartient à l'époque où, Tintin étant hebdomadaire, il fallait trouver l'hameçon capable de ferrer le poisson la semaine suivante. Notons enfin l'étonnante stabilité du quadrillage de la chemise de Tintin, toujours impeccablement orienté verticalement. Mais un enfant prête-t-il attention à si menu détail ?

mardi, 30 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 16

Je suis en vacances, mais ... l'écuelle du chien est bien remplie jusqu'au 16 août : je n'aurais voulu à aucun prix qu'il crevât de faim. Les amis des bêtes m'en auraient voulu, si j'avais mis un subjonctif présent.

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyagesétait parfaitement idoine, à cause du caractère absolument délicieux de ses illustrations. 

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ELLE EST PAS BELLE, MA MYGALE ?

Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal.

 

Nous en étions hier aux vautours d'Amérique. Bonne nouvelle : nous y restons.

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"UN COMBAT ENTRE CIEL ET TERRE : IL REÇUT UN COUP DE SABRE EN PLEIN CORPS"

(On appréciera la taille du "sabre", et l'insondable du précipice)

Quelles sales bêtes, quand même, les condors. Est-ce dans Tintin que je l'ai appris, ou dans le Journal des Voyages ? Dans le doute, je m'abstiens.

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Je remarque quand même que les griffes du condor (ça se passe aux pages 29 et 30 du Temple du soleil) devaient avoir été sacrément limées pour n'infliger au héros que des blessures vénielles, très vite disparues.

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DEUX PETITS PANSEMENTS, ET ON N'EN PARLE PLUS

Je me souviens d'une image de L'Ogre de Worm, de François Craenhals, où les griffes et le bec de l'aigle royal ne se contentent pas d'effleurer les chairs du géant. Au contraire, le dessinateur s'en donne à coeur joie pour faire comprendre que les chairs sont labourées en profondeur, et que les yeux en particulier sont les victimes de l'acharnement du volatile. 

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"DEUX MILLE LIEUES A TRAVERS L'AMERIQUE DU SUD : IL FRAPPE A TOUTE VOLEE LE CONDOR"

Comme je n'arrive plus à mettre la main sur l'album, c'est dommage, mais tant pis ... je propose un autre condor, tiré, celui-ci, du Journal des Voyages.

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Quand on ajoute ce vautour de l'Himalaya, on est à peu près sûr.

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 Après tout, peut-être que c'est de celui-ci qu'Hergé s'est inspiré ? Allez savoir.

 

 

lundi, 29 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 15

Je suis en vacances jusqu'au 16 août, mais, pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal, à moins qu'on en verse l'eau du poisson dans le verre de pastis (ou le pastis dans l'eau du poisson, pourquoi pas ?). Il paraît que ça donne un goût intéressant. 

 

Aujourd'hui un saut jusque dans les Amériques, avec les urubus au travail.

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Malheureusement pour le Journal des Voyages, il se fait que les urubus sont des charognards à peu près exclusifs, or il faudra attendre un peu pour que le bonhomme soit passé à trépas, même si son acuité visuelle semble avoir brusquement baissé (c'était la même chose au gibet de Montfaucon, à l'époque de François Villon : « Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés » (Ballade des pendus). Et vu l'état de sa rotule, son kiné a du boulot sur la planche.

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LES VRAIS URUBUS DANS LEUR VRAI TRAVAIL

Soit dit en passant, je tremble encore qu'un ancien premier ministre,

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lui-même un peu vautour, aurait pu porter le même prénom et le même nom que notre poète national : rendez-vous compte, il s'en est fallu d'une lettre, autrement dit, d'un cheveu. La poésie l'a échappé belle. Vous imaginez, vous, le premier des grands poètes français, s'il s'était appelé François Fillon ? Quelle honte hexagonale ! 

 

« Ma dernière parole soit

Quelques vers de Maître François !

Pardonnez-moi, Prince, si je

Suis foutrement moyenâgeux. »

 

Quelle injure pour François Villon, qui n'eût jamais envisagé de devenir un jour ministre ! Que le ciel et Georges Brassens réunis l'en préservent à jamais !

 

 

dimanche, 28 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 14

Je suis en vacances jusqu'au 16 août, mais j'ai laissé Médor dans sa niche, avec des provisions de pâtées et d'os à ronger pour accueillir le visiteur éventuel, pour qu'il ne trouve pas porte close. Je précise qu'il ne mord pas (je parle du chien et du visiteur, cela va de soi).

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Pour ne pas laisser vacant tant d’espace pendant les vacances, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal.

 

Un petit tour au pays du hara-kiri. On va me dire : « Encore des têtes coupées ! ». Eh oui, mais ici, c'est inscrit dans le rituel, et les samouraïs se sentiraient déshonorés si aucun ami serviable ne consentait, à la fin de la cérémonie, à leur décoller la tête du reste du corps.

 

On est presque chagriné de savoir que l'immense (et prix Nobel de littérature 1968, s'il vous plaît) Kawabata Yasunari ait choisi le moderne et vulgaire gaz pour en finir avec cette civilisation vulgaire et sans honneur qui avait déjà fait disparaître le Japon auquel il se rattachait comme par des racines, et qui seul était capable de lui rendre l'air respirable.

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L'AUTEUR DE LIVRES TRES BEAUX : LE LAC, PAYS DE NEIGE, LE MAÎTRE OU LE TOURNOI DE GO, KYÔTO, ETC.

Mishima Yukio, en revanche, ce romancier exalté et nostalgique du Japon des samouraïs et de l'honneur, a décidé d'en finir dans la grandeur et la dignité de la tradition. Il est vrai que sa harangue belliqueuse adressée à des jeunes troupiers médusés, rassemblés dans la cour de la caserne, fit un flop magistral. Mais ceux-ci étaient déjà contaminés jusqu'au coeur par la civilisation du hot dog, du gadget et du technicolor. Son ami lui coupa toutefois la tête selon le rite antique. Je trouve que ça conserve une certaine gueule, même dans le dérisoire.

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ENCORE UNE FOIS, C'EST VRAIMENT "L'IMAGINATION AU POUVOIR"

On sait maintenant qu'il ne faut pas dire « hara kiri », mais « seppuku», parce que ça fait tout de suite plus "informé". Je signale en passant que l'opération du seppuku consiste à entailler la bedaine d'abord verticalement en partant du bas, puis à compléter la figure du T horizontalement, en partant de la gauche, sous les côtes. Et que ce n'est qu'au moment où l'opérateur aperçoit le « Torii » (ce portail sacré du shinto qui lui annonce son entrée dans le monde spirituel) que, d'un geste, il fait signe à son ami de lui trancher le cou. Ce genre de chose réclame une précision qui fait défaut à bon nombre, hélas !

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LE TORII DE MIYAJIMA

Il restera au dessinateur du Journal des Voyages à se documenter un peu mieux sur l'exactitude du rituel : essayez de saisir par la poignée (au-dessus de la "tsuba", = la "garde") une lame de plus d'un mètre de long, et de vous la planter dans l'abdomen, comme on le voit sur l'image ci-dessus. Un enfant de cinq ans sait différencier un "katana" (105 cm.) d'un "wakizashi" (72) et d'un "tanto" (43). « Amenez-moi un enfant de cinq ans», disait Groucho Marx. 

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Je mentionne seulement pour le plaisir (« only for fun ») et en guise de conclusion le délit de fantaisie que fut à l'égard de cette haute tradition japonaise la fondation de la revue Hara-Kiri, par une bande de joyeux fouteurs de merde,

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ET PATRIOTES AVEC ÇA ! EN L'HONNEUR DES JO DE 1976.

au centre de laquelle oeuvra et se dépensa sans compter le regretté Georges Bernier, alias Professeur Choron, qui prit ce nom par respect envers le personnage sûrement respectable dont avait été baptisée (en 1868) la rue où l'équipe avait son local.

 

Pour les amateurs de précisions plus érudites, il est bon de situer dans le IXème arrondissement de Paris cette rue longue de 230 mètres et large de 12 (entre le 11 de la rue de Maubeuge et le 18 de la rue des Martyrs). Alexandre Choron (1771 ou 1772 [selon les sources] -1834) fut professeur de musique, mais surtout un théoricien reconnu, auteur d'un remarqué Dictionnaire historique des musiciens, et autres oeuvres notables. Je doute que Georges Bernier savait tout ça, quand il allait sodomiser la vieille qui finançait la revue. J'affirme qu'aucun terme de ce paragraphe n'est le fruit de mon invention.

 

 

samedi, 27 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 13

Je suis en vacances jusqu'au 16 août, mais j'ai laissé un gardien fidèle dans la niche, avec assez de provisions pour tenir jusque-là. Et je lui apporte même de temps en temps une friandise, comme cette belle et facile contrepèterie parue le 25 juillet en "Une" de Libération :

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IL S'AGIT DE DOPAGE, MAIS UN JEU DE MOTS EST PLACÉ DANS LA DERNIERE LIGNE

 Est-ce la facétie volontaire d'une rédaction mise à l'heure d'été, qui trouve ainsi le moyen d'agrémenter les heures de travail et de fournir à l'air ambiant un peu de la ventilation qui lui ferait autrement défaut ? Est-ce l'inconscient qui a parlé ? Mystère. En tout cas, je ne pense pas qu'elle aura échappé à l'Album de la Comtesse, en page 7 du Canard enchaîné. A vérifier mercredi prochain.

 

***

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyagesétait parfaitement idoine. 

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Toujours quelque part en Afrique. 

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UNE RAVE PARTY AFRICAINE EN 1878

Dans la rubrique "Moeurs nègres", cette fête s'intitule : « Le Bamboula». C'est bien écrit "le", je n'y peux rien. Constatons, quoi qu'il en soit, que les "Moeurs nègres" décrites en 1878 ont été scrupuleusement importées et reproduites dans ce qu'on n'ose plus nommer  "Moeurs des Blancs",

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UN BAMBOULA EUROPEEN DANS LES ANNEES 2000

au cours des modernes, hypnotiques « rave parties », chargées de toutes sortes de substances "énergisantes" permettant de tenir le coup face aux énormes décibels d'une musique réduite aux "bpm" d'une percussion toute-puissante, venue en ligne assez directe des traditions africaines (bpm : battements par minute, si possible autour de 140, pour ne pas se faire traiter d'avachi).

 

Qui est le colonisateur ? Qui est le colonisé ?

 

Et ce sera qui, le libérateur des Blancs hypnotisés ? Toussaint Louverture ou François Hollande ? Je rigole, mais je ne devrais pas : j'ai les lèvres gercées. Il y a quelque chose qui saigne.

 

On en pense ce qu'on veut.

 

 

vendredi, 26 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 12

Je suis en vacances jusqu'au 16 août, mais pour aller jusque-là, je me suis débrouillé pour laisser un gardien dans la niche. On peut y aller : il ne mord pas.

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Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal. Si le poisson fait des bulles, c'est le moment d'écouter : il est en train de répondre.

 

On reste quelque part en Afrique.

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Chacun sait que les blancs sont définitivement le modèle indépassable des infâmes esclavagistes, comme le montre la photo de notre reporter sur place. Et que les noirs entre eux ne sont animés que par des sentiments profondément humains et par des règles strictes de courtoisie, d'aménité, et même d'humanité, comme le démontrent encore tous les jours sur les femmes les diverses milices (dont le "M23") en action dans les environs du Kivu (témoignage du docteur Mukwege). Mais que fait Caroline Fourest ? Elle a peut-être sa propre hiérarchie personnelle des valeurs ?

 

Pour commenter la gravure ci-dessus, on pourrait aussi relever qu'elle commente elle-même une partie de l'Exposition Universelle de Paris de 1878 (plus de 16.000.000 de visiteurs quand même, avouez que ça éberlue), qui comportait une section "anthropologie". Et qui donna du travail à quelques talentueux graveurs et fondeurs de médailles.

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Sans atteindre les sommets de bon goût que les visiteurs ont pu contempler à l'Exposition Coloniale de 1931, elle reflète le degré d'estime et de considération dans lequel les Européens tenaient les Africains (et autres peuplades indigènes). Mais que fait Louis-Georges Tin,

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le Caroline Fourest des noirs en France, puisqu'il est président du CRAN, l'inénarrable Conseil « Représentatif » des Associations Noires.

 

 

Représentatif ? MON OEIL !

 

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Pour conclure, on ne sait pas assez que le Code Pénal actuel ne reconnaît pas l'esclavage, au motif qu'aucun individu ne saurait être la propriété d'un autre. Mais le projet de loi voté le 23 juillet va sûrement remédier à ce vide juridique. On respire : l'esclavage moderne existe en France, mais il ne faut pas dire que les cas venus devant la justice ne concernent que des populations à peau foncée. C'est interdit, parce que « ça stigmatise». Du moins Louis-Georges Tin se sent stigmatisé.

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Les angelots du Parti Socialiste l'approuvent en silence.

 

 

jeudi, 25 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 11

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyagesétait parfaitement idoine. Nous sommes donc bien dans la catégorie "dans les journaux", mais il faudrait ajouter "autrefois". Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal. Et comme dans tout bocal, attention aux vagues !

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Ah, l'Afrique sauvage, le charme de ses bureaux de poste ! Ses hôpitaux de Lambaréné ! Pauvres Africains, comme disait le pauvre docteur Schweitzer ! Comme c'est beau, ces gens qui voient la misère chez les autres !

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"LE DAHOMEY : AMAZONES COMBATTANT"

Aujourd'hui, les Amazones du roi du Dahomey. Nous les admirons en pleine manifestation féministe. Observons que ces dames n'hésitent devant rien, et qu'elles n'y vont pas avec le dos de la cuiller à pot de confiture de fraises du jardin du curé de la paroisse. 

 

C'est quand même plus « in » que la Manif pour tous de Frigide Barjot. Et la flamboyante, et surtout si tolérante, Caroline Fourest nous a prévenus, messieurs : à la prochaine manif, elles ne se contenteront pas de la tête, les Amazones du roi du Dahomey ! Reportez-vous pour vous en persuader à ce que les femmes des mineurs font à l'épicier Maigrat, pour se venger de sa façon, précise, immorale et particulière, de se rembourser les crédits qu'il leur faisait, dans le Germinal du désastreux Zola.

 

La cinéaste Claire Denis a heureusement pris le relais de ces femmes castratrices, en faisant jouer à Béatrice Dalle (celle qui « se laisse pousser la bouche», comme dit son charmant camarade Richard Bohringer) le rôle d'une pipeuse forcenée, qui ne trouve rien de plus délectable, quand elle est en pleine action (ayant préalablement bien aiguisé ses incisives), que de pratiquer l'ablation du fruit masculin, jusqu'à le faire tomber de la branche au moyen d'un incision judicieusement placée,

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LE FRUIT MASCULIN, CORRECTEMENT MUNI DE SON COL ROULÉ

au grand dam du monsieur qui, faute d'un garrot posé d'urgence où je pense, se dit qu'il vaut mieux laisser pisser - jusqu'à ce que mort s'en suive, évidemment. C'est dans le film Trouble every day (2001). Le vampirisme nouveau est arrivé. Gare à celui qui tombera sous la dent vengeresse et punitive de Caroline Fourest et de ses acolytes enivrées de l'odeur du mâle agonisant.

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BEATRICE DALLE APRÈS L'ACTION : C'EST SÛR, CLAIRE DENIS DOIT AVOIR UNE SACRÉE DENT (je pèse mes mots) CONTRE LES HOMMES

En attendant la vengeance des Amazones françaises et autres militantes féministes, je signale qu'Abomey était la capitale d'un royaume militaire (le Dahomey est devenu le Bénin) consacré principalement au trafic d'armes et au commerce des esclaves. Il paraît qu'il ne faut pas confondre « commerce » (du côté de l'Empire du Bien) et « trafic » (le côté obscur de la force). Muhamar Khadafi eut en son temps le mérite de ressusciter la tradition des Amazones dahoméennes, lui qui se faisait protéger par une cohorte prétorienne composée de femmes. Amen. 

 

 

mercredi, 24 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 10

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine.

 

Aujourd'hui, la Chine éternelle et sa façon efficace et sans bavure de séparer la tête du reste du corps.

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Presque une banalité. A mon avis, Hergé a potassé le Journal des Voyages. Il a même dû tout réviser avant Le Lotus bleu,

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et réfléchir à la méthode employée, comme le montre l'image ci-dessus, pleinement confirmée par la photographie ci-dessous. A mon avis, le tranchant affûté de la lame ne fait pas tout : il y faut aussi le poids de l'arme. A voir l'exécuteur, il me semble aussi qu'il y faut le geste du professionnel, quasiment athlétique, le geste précis qui réclame un long entraînement. Je me situe exclusivement au niveau technique, et me garde d'émettre quelque jugement de valeur, pensez !

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Nous apprenons ces jours-ci que les exécutions capitales en Chine, pour lesquelles il n'existe pas de données officielles, sont évaluées par « les associations» (catégorie journalistique bien connue), à commencer par la sourcilleuse et chatouilleuse Human Rights Watch (tiens, les Américains aussi, ils font des "observatoires"), à environ 4000 à 6000 par an (marge d'erreur de 50 % quand même).

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Remarquez, il fut un temps où la France pratiquait la chose, mais en beaucoup plus compliqué, puisqu'il fallait la décision d'un tribunal, et surtout il fallait une machine spécialement dédiée. Les Chinois ne s'embarrassaient pas de tels méandres, et en venaient directement au fait, sur simple décision d'un quelconque maître des lieux.

 

 

mardi, 23 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 9

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal. Peut-être qu'il répond, allez savoir.

 

Au pays des ours, tout au moins aux yeux des promoteurs du Journal des Voyages, les animaux en question semblent curieusement soucieux de se ménager avec les hommes, quand le destin les place sur leur route, des scènes de corps à corps ardentes et fiévreuses.

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On sait pourtant, depuis le petit ouvrage de Heinrich von Kleist (Sur le Théâtre de marionnettes), que l'arme la plus efficace de l'ours, dans de telles circonstances, c'est la patte dans son ensemble (son bras si vous voulez), avec au bout l'extrémité griffue.

 

Cela vaut même le coup de lire le petit passage concerné, où le narrateur est mis au défi d'atteindre le corps de l'ours avec son épée : « "Allez-y ! Tirez ! me dit-il ; essayez de le toucher ! essayez de réussir une seule touche !" Me remettant quelque peu de mon étonnement, je me fendis dans sa direction, lançant mon épée ; l'ours fit un tout petit mouvement avec sa patte, et para le coup. Je me fendis à nouveau, exécutant une passe d'une telle promptitude qu'elle eût infailliblement transpercé la poitrine d'un homme ; l'ours fit un tout petit mouvement avec sa patte, et para le coup ». L'ours pousse même le culot jusqu'à rester impassible et sans un mouvement quand le narrateur essaie de le feinter.

 

Moralité : « C'est ainsi que la grâce apparaît le plus pure dans la forme corporelle de l'homme, ou bien qui n'a aucune conscience, ou bien qui possède une conscience infinie : c'est-à-dire, et tout aussi bien, chez la marionnette et chez le Dieu» (dans la traduction de l'immense Armel Guerne; à noter que "le" devant "plus" est parfaitement exact).

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Il faut préciser que l'épisode de l'ours est le troisième et dernier, après celui des marionnettes (dont les mouvements, guidés par l'inertie et la gravité, possèdent l'absolue perfection mathématique) et de l'adolescent (qui perdra toute fraîcheur, innocence et beauté à vouloir retrouver à tout prix la perfection d'un geste qui l'a fait ressembler, aux yeux du narrateur, pendant un minuscule instant, au « Tireur d'épine » visible au Capitole).

 

 

 

lundi, 22 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 8

Je suis en vacances, mais ... je me soigne.

 

Je m'en voudrais de laisser vacant tant d’espace disponible. Pour le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages convenait parfaitement. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du yorkshire quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours lui faire la conversation. Peut-être qu'il répond, allez savoir.

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Aujourd'hui et demain, un petit tour parmi les ours. Glissons pudiquement sur le taux de probabilité de vraisemblance de l'image ci-dessus : je n'ai jamais lutté avec un ours (blanc, noir ou en peluche), mais ce corps à corps semble surtout destiné au lecteur parisien. Ne dit-on pas qu'un ours adulte vous arrache la tête d'un seul petit coup de patte ? Voilà ce qui arrive quand, sous l'influence d'on ne sait quelle substance, on met en application l'un des slogans inventés par M. Daniel Messoissantwitte, je veux parler de : « L'imagination au pouvoir !».

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Il est vrai que le grand Hergé en personne ne voit dans l'ours brun des Andes qu'une sorte de charmant convive qui ne demande qu'à lier conversation et fraternité, comme on le voit ci-dessus, dans Le Temple du Soleil : cette patte amicalement posée sur l'épaule du capitaine Haddock ne laissait rien augurer d'autre que de purement convivial, et ne méritait donc pas la panique d'Archibald Haddock, marin au long cours. Il aurait au moins pu lui serrer la griffe, l'ingrat.

 

 

 

 

dimanche, 21 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 7

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine.

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Nous restons parmi les Gorilles : l'intensité de l'émotion suscitée par le singe dans l'âme du lecteur du Journal des Voyages semble directement proportionnelle à la taille de l'animal, les petits singes prêtant plutôt à sourire.

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Dans l'exemplaire présenté, on appréciera des canines dignes d'un carnassier (ça la fiche mal pour un herbivore-frugivore). Et l'on s'inclinera devant son sens pratique, en même temps que dionysiaque, où l'utile se joint toujours à l'agréable, comme on le voit au dernier plan de l'image ci-dessus (ah, la femme blanche, enlevée par les bras puissant du grand singe, et cela cinquante ans avant King Kong), ...

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... et que Franquin avait confié à Spirou et Fantasio, ainsi qu'au marsupilami, dans un épisode (Le Gorille a bonne mine).

 

samedi, 20 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 6

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal.

 

Aujourd'hui le gorille voleur de femmes :

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« D'autant plus vaine était leur crainte Que le gorille est un luron Supérieur à l'homme dans l'étreinte Bien des femmes vous le diront ». Georges Brassens (mais qui l'ignorait ?). La question qui se pose est de savoir si c'est aujourd'hui qu'il le perd. « Il parlait de son pucelage, vous avez deviné j'espère. » Je sens que les féministes, avec Caroline Fourest à leur tête, vont encore s'insurger : la femme était-elle consentante ? Il est même possible que les gorilles femelles n'aient pas encore le droit de vote, allez savoir.

 

Mais il ne faudrait pas surestimer la puissance du gorille mâle, comme semble le faire Tonton Georges. D'abord, l'organe érectile dont on le laisse abusivement se prévaloir faute d'une information suffisante, ne mesure que 3 ou 4 centimètres quand il est en action. Enfin c'est ce qu'on m'a dit.

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Ensuite, parce que certaines femmes particulièrement énergiques et décidées sont capables de ne faire qu'une bouchée de l'animal et de sa prétendue puissance musculaire, comme le montre ci-dessus Olga Vogelgesang dans Adieu Brindavoine, petit chef d'oeuvre du dessinateur Jacques Tardi.

 

 

 

 

vendredi, 19 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 5

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie, je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal.

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Allez, encore une tournée de cannibales. Cette fois, ce sont des Aborigènes d'Australie qui fêtent Noël : ils ont reçu leurs cadeaux, qui viennent visiblement d'être dépaquetés. Alléluïa. Je note qu'ils préfèrent manger tartare. Mais, vu ce qu'ils dépaquettent, on peut dire qu'ils ne sont pas dégoûtés.

 

Les caisses rejetées sur la côte après le naufrage du navire contiennent en effet, comme l'indique l'inscription en bas à gauche (« pièces anatomiques »), des restes humains destinés à quelque hôpital ou quelque salle de dissection. C'est au sens propre (si l'on peut dire) que le héros s'écrierait : « Bon appétit, messieurs ! » (Victor Hugo, Ruy Blas, III, 2).

 

 

 

jeudi, 18 juillet 2013

JOURNAL DES VOYAGES 4

Je suis en vacances, mais ...

 

Pour ne pas laisser vacant tant d’espace disponible, mais le remplir de façon bien sentie (et bien en accord avec la période estivale), je me suis dit que la collection 1876-1899 du Journal des Voyages était parfaitement idoine. Puisse l’illustration quotidienne remplir l’office du poisson rouge quand on est seul et qu’on n’a personne à qui parler : on peut toujours s’adresser au bocal.

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On reste chez les cannibales. On est cette fois en Nouvelle-Calédonie. J'avoue que ça m'amuse un peu de lire "crâne", dans « Le vieux chef crevant les yeux du crâne » (légende de l'image, difficile à lire). Je n'en démords pas : il ne faut pas confondre "tête" et "crâne" : la tête appartient au vivant, le crâne est un objet, on en voit un, d'ailleurs, au premier plan (« Alas, poor Yorick !», et tout ce qui s'ensuit, Hamlet, être ou ne pas être, Ophélie, le bataclan, le tintouin, sans oublier le fourbi).

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Le crâne, ça peut aussi se poser, je ne sais pas, moi, sur le bureau du médecin : juste pour mettre en confiance.