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vendredi, 28 avril 2017

MICHÉA : NOTRE ENNEMI, LE CAPITAL

MICHEA NOTRE ENNEMI.jpgLe regard que Jean-Claude Michéa porte sur le monde tel qu’il va à sa perte est d'une justesse sans faille. Son analyse, qui rejoint sur plusieurs points la critique principale que Paul Jorion adresse au système capitaliste actuel, c'est-à-dire son ahurissant comportement suicidaire, constant et obstiné (voir citation sur la couverture ci-contre et billets des 24-25 avril). Michéa voit juste, malheureusement son style et sa méthode sont tout à fait décourageants à force d'accumulation de complications dans la démarche.

Qu’on en juge : l’axe principal de son propos tel qu’il s’expose en quatre courts chapitres tient dans les quatre-vingts premières pages, les deux cent vingt-neuf suivantes étant consacrées à développer des « scolies » (alias "commentaires", numérotés de A à P), qui sont autant de greffes entées sur le tronc du raisonnement, et qu’il préfère, pour cette fois, regrouper à part. Et non content de cette "curiosité", chacune des scolies digresse en notes, souvent très copieuses et qui volent parfois en escadrille, annoncées en lettres minuscules cette fois.

Par-dessus le marché, son style d’exposition n’est pas fait pour faciliter la tâche au lecteur. Je ne nie pas la nécessité de la précision et de l’exactitude de l’expression. Mais, pour prendre un exemple dans la psychanalyse, entre la manière quasi-maniaque d’un Jacques Lacan et le langage accessible d’un Didier Anzieu, je choisis ce dernier, dont on suit en général le propos sans peine : le non-spécialiste lui en sait gré, quelle que soit la validité de ses thèses.

La langue de Michéa est faite de phrases à rallonge (celle qui commence page 65 s’achève vingt-cinq lignes plus bas, et quatre ou cinq pages plus loin, à cause des notes !), et qui plus est, de phrases souvent bourrées d'interruptions diverses, sous forme d’incises, de tirets, de parenthèses, qui finissent par noyer le fil conducteur sous les strates multiples. C’est sûr, l’auteur ne veut rien oublier, mais cette façon d’écrire, jointe au choix de la scolie, a quelque chose d’horripilant.

C'est ce que je reprochais, par exemple, à Bourdieu (du temps où je lisais ça), dont on se demande après combien d'incises et de propositions subordonnées la phrase qu'il vient de commencer va s'achever. C'était permis à Proust qui, lui, écrivait de la littérature. A quoi tient le besoin de certains intellectuels d'obscurcir à loisir leurs thèses, auxquelles je suppose pourtant qu'ils tiennent ?

C’est d’autant plus dommage, dans le livre de Michéa, que bien des remarques, dans le texte ou dans les notes, ont tout pour remplir d'aise le lecteur déjà un brin critique. Pour rester page 65, par exemple, Michéa s’en prend, en bas de page, à tous les intellectuels qui ont décidé de rénover le discours du capital en affublant leur entreprise du masque de la « déconstruction » ("neutralité axiologique" oblige : la belle blague). Il place ceci entre parenthèses : « comme en témoigne, entre autres, le fait que la carrière d’un universitaire français – du moins dans le domaine des « sciences sociales » – dépend avant tout, de nos jours, du nombre de génuflexions qu’il acceptera d’accomplir devant l’œuvre de Foucault et de Derrida ». Je goûte fort les guillemets à "sciences sociales".

Oui, la police universitaire est bien faite, et l'ordre économique et idéologique y règne. Cette mise en cause fait un bien fou, car la gauche soft, vous savez, la gauche sociétale qui s'est désintéressée des rapports de classes et des rapports de production pour se convertir à l'économie de marché et à la dérégulation morale, fait en effet régner dans les « sciences » humaines un terrorisme intellectuel qui paralyse et stérilise la pensée dans l’université française, où la cooptation, si elle n'est pas la règle absolue, pèse quand même de tout son poids.

Toujours sur un de ces papes de la « déconstruction » : « Certains se souviendront alors peut-être du jugement prophétique de Sartre. La pensée de Foucault – écrivait-il dès 1966 – est "le dernier barrage que la bourgeoisie puisse encore dresser contre Marx". L’université française contemporaine est là pour le confirmer » (p.61). Bien que je n'approuve pas trop la référence à Sartre, je trouve que s'en prendre à Foucault et Derrida, c'est ne pas manquer de courage, et l'on comprend que tous leurs émules s'entendent à merveille pour rejeter avec haine et hauteur Michéa parmi les plus fieffés "réactionnaires". 

De même quand il s’en prend à une figure quasi-christique de la gauche moderne, sociétale et cosmétique, celle qui a promu le "mariage" des homosexuels : « Si, du reste, ces notions d’identité nationale et de continuité historique ne renvoyaient qu’à un simple "mythe populiste", une Christiane Taubira pourrait encore exiger – sous les applaudissements de cette même extrême-gauche libérale – la "repentance" collective des Français d’aujourd’hui pour des crimes commis aux XVI° et XVII° siècles par un petit nombre de leurs ancêtres » (p.33). Soit dit en passant, Taubira a, entre autres, été un temps l'égérie de Bernard Tapie ! Tiens, au fait, n’est-ce pas le baratineur Emmanuel Macron qui, en Algérie, a décrété que la colonisation avait été un "crime contre l’humanité" ? Repentons-nous, mes frères !!! En chemise et la corde au cou ! Comme les bourgeois de Calais (ça avait une autre gueule que la "jungle",  sous la patte de Rodin). 

La mise en cause du système capitaliste qui met la planète en coupe réglée et qui bourre les crânes à coups d’idéologie libertaro-marchande est donc tout à fait impeccable. Quel dommage que Jean-Claude Michéa n’arrive pas à débroussailler sévèrement la forêt emberlificotée de ses raisonnements !

Ses ennemis, nombreux, soyons-en sûr, s'en félicitent. 

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 11 août 2013

JOURNAL DES VOYAGES 28

Je suis toujours en vacances, mais ...

 

… il reste des choses à dire sur l'Afrique, telle qu'elle était aux alentours des années 1880. Oui, nous nous devons d'aborder ici, crânement, l'infâme époque coloniale, où le blanc méprisait stupidement le noir, le jugeant abusivement ignorant, superstitieux, souvent cruel, et où il s'en servait comme d'un outil. 

Ce serait tout à fait idiot de nier le fait, de même qu'il est inepte (voire ignoble) de demander, comme le fait l'arrogant Louis-Georges Tin, président (et sans doute unique militant) du Conseil "Représentatif"  [représentatif mon oeil !] des Associations Noires (CRAN, appellation abusivement calquée sur "CRIF", mis en place depuis des dizaines d'années par les Juifs), des réparations financières astronomiques pour toute la période colonialiste et esclavagiste, ou à défaut l'interdiction de Tintin au Congo.

 

Il n'y a pas de petit profit. Il n'est pas seul à vouloir se servir de l'histoire pour tenter de palper de la pépette, Louis-Georges Tin. Qui oublie bien volontiers que les premiers à avoir réduit des Noirs en esclavage furent des Noirs.

 

Et que si les Blancs ont pu sans problème s'approvisionner durablement, à Gorée ou ailleurs, c'est que des Noirs n'avaient rien de plus pressé que de leur vendre d'autres Noirs, leurs « frères de couleur ». L'esclavage était fondé sur les principes du commerce : si les Blancs, et bien avant eux les Arabes, ont pu acheter des Noirs, c'est que des Noirs vendaient des Noirs. Il n'y a pas de demande s'il n'y a pas d'offre.

 

A cet égard, la réaction que j'ai aujourd'hui quand je lis certains propos de voyageurs de l'époque du Journal des Voyages me rassure : les auteurs de ces propos seraient aujourd'hui condamnés, avec mon adhésion, tant leurs propos sont tombés dans l'opprobre du ruisseau (Boby Lapointe), en correctionnelle, séance tenante, pour "incitation à la haine raciale", ou autre motif judiciaire.

 

Les temps ont irréversiblement changé. J'y reviendrai peut-être, parce qu'il est bon que nous sachions d'où nous venons, même si le présent est actuel, et que le passé est révolu. Il est bon de voir qu'un business prospère s'est développé sur les notions de « blessure mémorielle » et de « culpabilité historique », donnant lieu à « repentance » et surtout à « indemnisation ».

 

Et que les enfants ne sauraient être considérés comme coupables des crimes de leurs pères. D'ailleurs et heureusement, n'est-ce pas un Français (dont le nom a servi à baptiser la capitale d'un pays africain) qui a libéré des noirs esclaves, comme le montre l'illustration ci-dessous ?

 

A la rigueur, le colon pouvait considérer le noir comme un animal de trait, tout dévoué au service du seigneur à la peau claire. Le noir, en effet, ne demandait pas mieux que de tirer la calèche de ces messieurs, quand il leur prenait l'envie d'aller à la chasse aux papillons et autres insectes.

 

Je propose par-dessus le marché à la méditation de Louis-Georges Tin le document suivant, imprimé en 1946.

 

Il est tiré d'une publication missionnaire, intitulée Père, parlez-nous de votre Afrique, et pleine de choses délicieuses. Mon Dieu, le brave curé que voilà.

 

"Moteurs à bananes", riche expression.

lundi, 19 mars 2012

LA SAINTE TRINITE DES ECOLOGISTES

Aujourd'hui, le Père auto-fouettard.

 

 

Je me suis permis récemment de brocarder le « Fils », celui qui est « descendu sur Terre », je veux dire « revenu à la terre », pour la raison que « la terre ne ment pas ». Je l’ai appelé le « moine-ermite ». Je parlerai prochainement du « Saint Esprit ». Après l’un et avant l’autre, je voudrais aujourd’hui me farcir le « Père », et plus précisément le « Père Fouettard ».

 

 

Mais un père fouettard à la TERENCE, cet auteur latin rendu célèbre par sa pièce L’Héautontimorouménos, titre que BAUDELAIRE donne à l’un de ses poèmes. On peut traduire ce mot savant par « le bourreau de soi-même ».

 

 

Je veux parler de l’écologiste de la repentance. L’écologiste qui part en guerre contre lui-même, celui qui refuse, celui qui dit non, mais comme une sorte de CHARLES DE GAULLE à l’envers après la défaite de 1940.

 

 

Ce père fouettard de soi-même, en l’occurrence, il est, de trois choses l’une, soit  chrétien, soit de gauche, soit les deux. En tout cas, c’est un altruiste, un tièrmondosphérique, un solidariste, un confit en dévotion devant les miséreux du monde entier, et prêt, pour se faire pardonner, à faire crucifier tous les pays occidentaux, et lui avec, en juste châtiment de leurs infâmes turpitudes passées.

 

 

En particulier, il parle de « DETTE ECOLOGIQUE » (France Culture, RUTH STEGASSY, émission « Terre à terre » du 11 février). Selon ces bonnes âmes au grand cœur et au masochisme certifié d’origine, les occidentaux ne doivent pas cesser de se frapper la poitrine en signe de contrition, de pénitence, de repentance et, disons le mot, de résipiscence.

 

 

Dans le monde, bien sûr, « l’occident » forme la figure idéale et commode du grand méchant loup, du conquérant dominateur, du colonisateur impuni. Nous sommes d’accord, mais je fais juste remarquer que ce sont des occidentaux qui ont dénoncé cette infamie les premiers.

 

 

Et j’espère qu’on me pardonnera de faire remarquer aussi que les écologistes tièrmondosphériques mènent ce combat au moment précis où tous les peuples du monde ne désirent qu’une seule chose : adopter le mode de vie occidental, coûte que coûte, contre vents et marées et le plus tôt sera le mieux.

 

 

Par ici, la voiture, le frigo, la télé, les diverses prothèses portables sans lesquelles on ne peut plus vivre. « Nous voulons vivre comme dans les feuilletons américains, bollywoodiens, brésiliens ou égyptiens dont nous nous gavons », clament les peuples du monde. Et au nom de quel principe le leur interdirait-on ?  

 

 

Et il faudrait que les Occidentaux renoncent à leur façon de vivre au moment précis où des milliards d’hommes veulent l’adopter ? Qu’on me pardonne, là encore, mais ce serait pousser le paradoxe un peu loin.

 

 

C’est vrai ça, tous les pays du monde ont désormais le droit de vivre comme des Américains. C’est d’ailleurs l’avis des économistes régulièrement réunis sur France Culture par DOMINIQUE ROUSSET. Citons-les, ces braves gens : PATRICK ARTUS, NICOLAS BAVEREZ, OLIVIER PASTRÉ, JACQUES MISTRAL, DOMINIQUE PLIHON, XAVIER THIMBEAU, DAVID THESMAR.

 

 

Entre parenthèses, ils se félicitent des « transferts de technologie », or quand on parle de « transferts de technologie », il faut se dire que ce n’est qu’une entreprise de pillage de la puissance industrielle productive de l’Europe, et rien d’autre, soit dit en passant, et uniquement pour des motifs de rentabilité financière et actionnariale. Si l’Europe se retrouve à genoux, il ne faut pas chercher ailleurs.

 

 

Ces économistes, très contents d’eux-mêmes, fiers de leurs diagnostics toujours contredits par les faits, et riches de leurs erreurs infaillibles, notent que les « pays émergents » représentent des « marchés en pleine expansion », et attendent le moment mirifique où la population chinoise dans son ensemble consommera autant qu’un Américain.

 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

A finir demain.  

 

 

 

 

lundi, 14 novembre 2011

L'EUROPE EST UNE SAINTE (1)

Bon, alors on a compris que l’Europe est devenue une prostituée mise sur le trottoir par son maquereau. Eh oui, ce qu’on appelle complaisamment la classe politique, avec un nombre impressionnant d’hommes de premier plan, qui ont voulu à toute force « construire l’Europe ». Avec un coup de pied dans les fesses de la pute, au son de la CONCURRENCE LIBRE ET NON FAUSSEE.

 

 

Sans entrer dans le détail du complot, au centre duquel figure la « monnaie unique », disons que la prostituée va devoir cracher le maximum, au nom de cette trouvaille géniale : « concurrence libre et non faussée ». Pourtant, la pauvre Europe, elle n’a pas mérité les tombereaux d’avanies et d’ordures que le monde déverse depuis quelque temps sur son pauvre corps mis à mal. Comme dit GEORGES BRASSENS : « C’est pas tous les jours qu’elles rigolent, parole, parole ! ».

 

 

C'est entendu, je ne parlerai pas des avanies financières que des traders et des spéculateurs à tendance nazi font pleuvoir sur l'Europe tant qu'elle n'a pas été réduite à quia. Je ne parlerai que de ces vieux remugles d'arrière-boutiques, de ces causes qu'affectionnent les  mauvais avocats tiers-mondistes en mal de thune et de publicité, tel cet ahuri qui demandait récemment aux tribunaux belges d'interdire définitivement un odieux pamphlet raciste, un insupportable brûlot colonialiste : Tintin en Afrique.

 

 

Je ne parlerai que des reproches adressés aux Européens en général, et aux Français en particulier.

 

 

1 – LA REPENTANCE

 

Et d'abord, ils sont combien à lui demander des comptes ? Et sur le mode sévère ! Pauvre Europe. La repentance ! En chemise et la corde au cou ! Comme les bourgeois de Calais ! Eh bien parlons-en, de la repentance ! Encore une belle imposture que certains enfoncent à plaisir dans le gosier des Européens, et que le gosier de certains avale sans sourciller comme vérité d’évangile.

 

 

Tiens, l’Algérien. Comment il s'appelle, déjà ? ABDELAZIZ BOUTEFLIKA. Pour lui, la France doit se repentir. C’est la condition d’une « réconciliation », mais seulement si lui l’Algérien veut bien consentir à solder  l’affaire. A mon avis, l’Algérien n’est pas près de décréter la France libre de dette : on ne lâche pas si facilement le « pigeon » et le « fromage » quand on tient bien en main une telle vache à lait qu’on peut traire à volonté. Monsieur BOUTEFLIKA (ou plutôt les généraux qui tiennent les fils de sa marionnette) ne se « réconciliera » vraiment avec la France que lorsqu’il lui aura fait cracher au bassinet plus que le maximum.

 

 

Car c’est entendu, le colonisateur, c’est le méchant. Le colonisé, de son côté, il est devenu un icône, il est béatifié, angélifié, statufié, vertuifié. En tout cas du côté du BIEN inoxydable. On est maintenant estampillé « colonisé » ad vitam aeternam. Y compris quand le colonisateur a déguerpi depuis un demi-siècle. Tout est dans l’étiquette. Et celle-ci accorde, à tous ceux qui ont ainsi été nommés chevaliers de l’ordre du colonisé,  un droit définitif sur le colonisateur. Pourquoi s’en priver ?

 

 

Moyennant quoi, ça va faire cinquante ans qu’il n’y a plus de colonisés  en Algérie, et que le peuple algérien se fait royalement plumer par la clique algérien au pouvoir, qui lui maintient la nuque sous la botte, tout en fermant les yeux sur le sport national, le « trabendo ». Le « trabendo » algérien, c’est ce qui s’appelle chez nous « système D ». Appelez ça, si vous voulez, travail au noir. Autrement dit, tous les petits trafics qui aident les petites gens à survivre.

 

 

Pareil pour les autres pays que la France a colonisés : Afrique Occidentale Française, Afrique Equatoriale Française, comme on disait, avec quelques confettis maritimes à droite et à gauche. Mais c’est en Afrique que c’est le plus visible. En haut, une élite achetée qui a conclu un pacte avec le colonisateur qui s’en va, promis, juré. En bas la piétaille, le petit peuple, les gens de rien du tout. C’est pas beau, l’INDEPENDANCE ? C’est merveilleux, quand on y pense. Pour l’Algérie, c’est 1962. L’élite  algérienne s’appelle, en gros, l’Etat-Major des armées. A lui le gros du trafic. A la piétaille le trabendo.

 

 

D'autant plus que, c’est bien connu, l’Algérien n’a jamais, avant 1830, envoyé ses bateaux pirates en Méditerranée, n’a jamais pratiqué l’enlèvement crapuleux d’Européens et, pour tout dire, de chrétiens, pour en obtenir des rançons substantielles. L’Algérien que le Petit Satan français a réduit en servitude à partir de 1830, a toujours été plus innocent que l’agneau qui vient de naître, et surtout, il n’a jamais commis aucune violence. Ben voyons ! Je poserai simplement la question : qui a réduit au silence, en 1962, la résistance FLN dite de l'intérieur ? Et cette autre question : et les harkis ?

 

 

Finalement, il doit faire marrer les vrais connaisseurs de la situation, BOUTEFLIKA, avec ses remontrances et ses chantages à l’ancien colonisateur ! « Que la France fasse repentance pour les crimes commis ! ». Vas-y Toto ! Lui et ses copains n’ont bien sûr aucun sang sur les mains ! Comme on dit, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Ou encore, c’est l’histoire de la paille et de la poutre. Cela ne veut évidemment pas dire que la France était dans son bon droit en occupant l’Algérie.

 

 

Il y a aussi, naturellement, les Noirs. Pas n’importe quels Noirs : TOUS  les Noirs de la planète. C’est curieux, on dirait parfois qu’il suffit de cette  couleur de peau pour hériter le statut d’esclave. La "négritude" chère à SENGHOR. Comme si être Noir portait brevet de descendant d’esclaves ! Pour eux, il s’agit de poser un pied triomphant sur le grand fauve désormais à terre : « chacun son tour », déclarait une personne qui m’est très chère ! Quelle erreur ! Quel aveuglement ! Quel mensonge, si c'était dit par quelqu’un bien au fait de la vérité !

 

 

Les Algériens ne se doutent pas de la chance qu’ils n’ont pas eue : avoir des ancêtres esclaves. Ils devraient être jaloux. Mais l'histoire ne repasse pas les plats. Esclave ? Mais oui ! Ça te fait une carte de visite pour les quatre siècles à venir. Que dis-je : un passeport, un droit d’entrée, la facture de la revanche que tu présentes au coupable, qui baisse aussitôt la tête et se frappe la poitrine.

 

 

Prononce-le, ce mot : ESCLAVAGE. Tous les Blancs de la planète s’arrachent les cheveux, se griffent le visage, se couvrent de cendre, se prosternent. Bref : ils demandent pardon. Enfin, pas tous. OBAMA, il leur a fait le coup de la repentance, mais c'est pour avoir la paix. Car globalement, c'est la GRANDE REPENTANCE. Parce que les Blancs (les peuples, pas les Etats) sont convaincus qu’ils sont intrinsèquement mauvais. Enfin, leurs ancêtres.

 

 

Oublions bien vite, évidemment, que le premier esclavagiste de Noirs fut un Noir. Le second fut un Arabe. Le Blanc ne monte que sur la troisième marche du podium. Yapafoto, comme on entend dire aujourd’hui. Je ne mentionne pas ici les fourchettes d’estimations établies par les historiens : une fourchette qui varie du simple au double, il vaut mieux s’en passer. Mais ils ne contestent pas, en général, l’ordre de préséance.

 

 

Disons simplement que les historiens, selon qu'ils sont Blancs ou Noirs, c'est-à-dire scientifiques ou militants (là j'exagère), parlent de 10.000.000 à 25.000.000 pour le commerce transatlantique. Ce faisant, ils oublient d'ailleurs le commerce intra-africain et le commerce trans-saharien, qui fut sans doute bien plus florissant, car étalé sur une durée bien plus longue.

 

 

Héritage solide et permanent des guerres de l’antiquité, le Noir vaincu  de la guerre du jour devient le lendemain un travailleur gratuit pour le compte de son Noir vainqueur. Et en Afrique, c’est une tradition solidement établie, et si solidement qu’elle se perpétue de nos jours. Avec ce progrès que la guerre n’est plus nécessaire, même si ça aide bien. Il suffit que la tradition soit « établie ».

 

 

On peut s’en convaincre en lisant l’histoire de cette femme malienne, racontée il y a quelque temps dans Le Monde, qui déclare à sa fille qu’appartenant à une ethnie inférieure, il est normal qu’elles soient esclaves. Ami lecteur, va te balader aujourd’hui même au Mali, au Niger, et autres pays à haut potentiel touristique, et sors du circuit mitonné et acheté en agence. Va voir le « pays réel ». C’est là que tu découvres le Noir esclavagiste du Noir. Et c’est aujourd’hui ! Du coup, c'est l'Européen qui devient le Bon, dans l'histoire.

 

 

Oublions aussi, pendant que nous y sommes, l’esclavage transsaharien. Ben oui, quoi, l’Egypte, l’Arabie, tout le Proche Orient, où allaient-ils chercher leurs travailleurs ? J’ai parlé des Ottomans qui sont allés ratiboiser les villages chrétiens de l’Europe orientale de leurs garçons chrétiens, pour faire des plus costauds d'entre eux des Janissaires bons musulmans. Et ça a duré des siècles. Ben oui quoi, le coran dit qu'un musulman n'a pas le droit de rendre esclave un autre musulman, mais il ne dit rien de tous les autres.

 

 

Les Arabes (qui ne sont pas des Turcs) ? Ils ne sont pas en reste : ils sont allés puiser leur main d’œuvre en Afrique noire. A travers le désert. Il fallait vraiment un appât du gain à l’épreuve du sable et de la soif. C’était un temps où certains hommes étaient des valeurs d’échange. Et depuis le huitième siècle ! Aujourd’hui, leurs bateaux jettent leurs filets dans les eaux des Philippines et lieux circonvoisins pour ramener leur main d’œuvre servile. En respectant si possible les formes extérieures du contrat de travail (?).

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

A suivre ...

 

 

dimanche, 03 juillet 2011

NON, NE NOUS REPENTONS PLUS !

CONCLUSION

 

Il est très clair que les repentances de JEAN-PAUL II et de BARACK OBAMA sont des opérations de communication, histoire de faire une concession qui, après tout, ne coûte rien, sans doute pour obtenir quelque chose en échange. BOUTEFLIKA, en Algérie, en réclamant une repentance à la France, fait aussi de la « com », tout en faisant politiquement pression. C’est de bonne guerre.

 

 

A propos de l’Algérie, les dirigeants, depuis l’indépendance, évitent de crier sur les toits un aspect resté méconnu de la « libération » du pays. En effet, quand le mouvement « de l’intérieur » a prétendu, au nom du terrible combat mené, avoir une vraie place dans le nouveau pouvoir, c’est bien l’armée « de l’extérieur », venue du Maroc, qui a, disons, « remis les choses en place », qui a, en clair, écrasé les rebelles officieux,  et avec la brutalité qu’on imagine. Toujours l’histoire de la paille et de la poutre.

 

 

Franchement, à quoi sert concrètement de demander pardon au continent noir pour l’esclavage séculaire qu’ont pratiqué les méchants blancs ? A faire du symbole symbolique (c’est aussi fort que les paroles verbales).

 

 

Parlons du Libéria, par exemple. On parle peu de l’installation, à partir de 1822, d’esclaves noirs affranchis, aux frais de l’American Colonization Society, une société « philanthropique », paraît-il. La capitale a été appelée Monrovia en hommage à JAMES MONROE, l’homme politique et président des Etats-Unis.

 

 

Eh bien, les ESCLAVES libérés deviennent, du jour au lendemain, des MAÎTRES. Et les « autochtones », du jour au lendemain, de libres qu’ils étaient, deviennent les esclaves. Quand le pays devient une république, en 1847, le suffrage censitaire permet aux noirs « importés » de garder le pouvoir pendant un siècle. Et ils contraignent les « autochtones » au travail forcé, pour engraisser les multinationales du caoutchouc, au point que la SDN s’en émeut en 1931.

 

 

Ce n’est pas fini : en 1971, WILLIAM TOLBERT devient président, et fait tout ce qu’il peut pour accroître le clivage avec les autochtones. C'était hier. Voilà à quoi conduit la philanthropie. Voilà, entre autres, à quoi conduisent les « bonnes âmes », avec leurs « bons sentiments » et leurs infernales associations « humanitaires ». Je ne vois dans toute leur « générosité », dans tout leur « altruisme » qu’une manière de se donner le beau rôle, le rôle noble.

 

 

Vous avez compris ce qu’a de profondément répugnant l’idée seule de repentance. Il est frappant de constater la complète désynchronisation entre les deux mains de ce personnage paradoxal qu’on appelle l’Occident. La main « droite », c’est la prédatrice, celle qui colonise, qui tue, qui réduit en esclavage ; celle qui n’a qu’une obsession : en mettre le maximum dans la poche droite. C’est une main aussi dure que l’acier le plus dur. Une main impitoyable. Demandez à Goldman Sachs de vous montrer sa main droite.

 

 

Quant à la main gauche, c’est évidemment la main faible, celle du « cœur », celle des « sentiments », pardon, des « bons sentiments ». C’est une main molle. C’est une main tellement moite que ça dégouline. La « main gauche humanitaire » de l’Occident, personne d’autre, jamais et nulle part, n’avait inventé ce monstre. BERNARD KOUCHNER l’a inventé en 1968, pour le Biafra, et voyez maintenant la pourriture morale qui a commencé à lui sortir par les oreilles.

 

 

En 1973, l’immense GOTLIB (MARCEL GOTTLIEB) publiait La Rubrique-à-brac, tome 4. Dans l’intégrale, c’est à la page 366, sous le titre désamorçage. La guerre fait rage au Biaffrogalistan. « Chaque jour, des centaines d’enfants meurent de faim. » C’est la une des journaux, « en corps très gras ». C’est vrai que GOTLIB critique aussi l’ébullition médiatique, bientôt suivie de l’oubli complet (une salade chasse l’autre). Tout le monde s’est mobilisé. Avant de passer à la suite.

 

 

Pour être juste, il faut restituer la paternité de ce business à son véritable inventeur : HENRI DUNANT. Et le premier bébé à son papa s’appela la « Croix-Rouge ». C'est vrai que BARTOLOMÉ DE LAS CASAS avait commencé bien avant.

 

 

En plus, la « main gauche humanitaire » de l’Occident, aucun des plus grands salopards que la planète continue à porter n’aurait osé rêver un moyen aussi efficace de continuer à exercer leurs saloperies (exploiter,  tuer, massacrer, torturer, et autres pratiques hautement humanistes).

 

 

Ben oui, rendez-vous compte : vous avez une dictature sur le feu ? Un génocide ? Vous faites la loi à votre profit, mettons au DARFOUR ? Pourquoi verriez-vous un inconvénient à ce que Médecins sans frontières récolte des fonds pour organiser des camps de toile pour les réfugiés qui espèrent échapper au massacre ?

 

 

Vous êtes un spéculateur, un énorme financier, genre WARREN BUFFETT ou GEORGES SOROS ? Pourquoi verriez-vous un inconvénient à ce que MICHEL COLUCCI fonde les « Restaurants du cœur » pour venir en aide aux victimes des délocalisations industrielles et de la rentabilité à tout prix des capitaux ?

 

 

Une épidémie ? Un tremblement de terre ? Une catastrophe ? Une tragédie ? La « main gauche humanitaire » de l’Occident se précipite au secours des populations. Et allez dire du mal de gens qui se portent au secours des populations…  C’est pour le BIEN, on vous dit. C’est parce qu’ « on ne peut pas rester sans rien faire », voyons !

 

 

Pendant ce temps, les vrais responsables de tout le MAL qui se produit se bidonnent, ils se boyautent, se fendent la margoulette, se tirebouchonnent ; que dis-je, ils hennissent de joie. Il faut comprendre leur raisonnement : « Puisqu’il y a tous ces cons pour atténuer les conséquences de mes saloperies, pourquoi arrêterais-je ? ». Et ils redoublent d’énergie.

 

 

Car le responsable de tout le MAL dans le monde, il a compris à la virgule près le texte qu’écrit en douce la « main droite » de l’Occident, et le tranchant de l’acier de la plume qu’elle manie. Il a appris la leçon. Il sait son rôle. Il connaît la musique. On ne la lui fait pas. Lui aussi, il est du côté de la « main droite », il est la « main droite ». Et il se dit qu’il y aura toujours la « main gauche ». Il ne s’en fait pas. Et il continue à veiller à ses intérêts (le pouvoir, le territoire, l’argent,…).

 

 

Dans le fond, tous ces sparadraps sur les blessures du monde, ça permet au système tout entier de perdurer. L’homme vertueux, celui des « bons sentiments », le généreux, l’altruiste, il n’est rien d’autre qu’un complice de tous ceux qui veulent avant tout que RIEN NE CHANGE dans la marche du monde. Sous les dehors rutilants du costume de cirque des « bons sentiments », l’humanitaire est un salopard, une « main gauche » qui permet à la « main droite » de continuer à semer la mort et la ruine.

 

 

 

 

 

vendredi, 01 juillet 2011

OUI, NOUS NOUS REPENTONS ! (suite)

Alors la REPENTANCE, maintenant. Qu’est-ce que c’est, l’histoire ? Non : L’HISTOIRE ? Grossièrement, c’est l’ensemble des faits humains qui se sont produits depuis qu’on a les outils pour la raconter (et même plus avec l’archéo- et la paléontologie). Je pense qu’on sera d’accord : ce sont beaucoup de guerres, de famines, de crimes, de trahisons, de cruautés, et autres interminables joyeusetés. Voyez la vie de Caligula ou Néron chez Suétone. Pour faire passer son semblable de vie à trépas, l’ingéniosité de l’humain confine au génie inépuisable.

 

 

La colonisation fut une saloperie. L’Eglise catholique a fait des saloperies. Les soldats français en Indochine et en Algérie ont fait des saloperies. Les planteurs blancs du sud des Etats-Unis ont fait des saloperies, y compris une guerre à leurs frères nordistes qui voulaient les embêter à propos de « l’esclavage des nègres ». Vous cherchez des saloperies ? Mais l’histoire en surabonde, en regorge, elle en dégorge encore des cargaisons aujourd’hui. Pour ce qui s’est passé en Europe au 20ème siècle, on a l’embarras du choix.

 

 

En 1987 eut lieu le procès de KLAUS BARBIE, le nazi de Lyon (entre autres, l’arrestation de JEAN MOULIN, c’est lui). Eh bien BERTRAND POIROT-DELPECH a pu écrire un petit volume intitulé Monsieur Barbie n’a rien à dire, titre inspiré d’une phrase de l’avocat JACQUES VERGÈS. Le titre en dit long : vous avez dit « REPENTANCE » ? C’est quoi, ça ? Pas dans mon vocabulaire !

 

 

C’est simple, l’acte de repentance est une invention très récente (1994), même si le mot est ancien (« regret douloureux de ses péchés et de ses fautes » ; en 1077, l’empereur Henri IV, excommunié, passa trois jours en chemise de bure, dans la neige, avant que le pape Grégoire VII accepte de le recevoir : on a appelé ça « aller à Canossa » ; mais il faut dire que l’empereur avait fait des misères au pape, et continua ensuite).

 

 

Alors voici ce que je propose : on va faire la liste COMPLETE des saloperies commises depuis le début de l’histoire humaine, on va nommer le coupable de chacune, et l’on va sommer tous ses descendants de FAIRE REPENTANCE, publiquement et la corde au cou. Par exemple, on va exiger des descendants du consul romain CRASSUS de faire repentance pour les milliers de croix qui ont conclu la répression de la révolte de SPARTACUS, en – 71. Ce n’est qu’une menue proposition. Et ce n’est qu’un commencement.

 

 

Qu’on se le dise : toutes les atrocités de l’histoire ont été commises ! Et par des humains, s’il-vous-plaît ! Donc, à chaque saloperie, son coupable ! A chaque coupable, sa repentance ! Y a pas de raison ! Et ça va faire du monde, je vous garantis ! Ce serait gonflé, si on trouvait, parmi les six milliards actuels d’humains, un seul dont un ancêtre n’aurait pas commis une seule saloperie ! On va tous y passer !

 

 

Les avocats et les procureurs ont du boulot garanti pour quelques milliers d’années. Rendez-vous compte : six milliards de procès, et six milliards de repentances ! Il y a là un gisement sans fond. Mieux que le tonneau des Danaïdes, car celui-là, on a l’éternité devant nous avant qu’il soit, non pas rempli, mais vidé. Mieux : comme on est sûr qu’il se remplit au fur et à mesure qu’on le vide, c’est une éternité au carré !

 

 

Il y aura un bureau, avec des fonctionnaires payés pour ça. On pourra s’inscrire. Car si chaque saloperie est commise, ça veut dire qu’il y a un bourreau. S’il y a un bourreau, il y a une victime. Vous me suivez ? Ce serait bien le diable, en remontant parmi vos ancêtres, si vous ne trouviez pas une belle victime en état de marche, bien présentable.

 

 

Entre ancêtres et descendants de bourreaux, puis (il ne faut pas confondre) entre ancêtres et descendants de victimes, avec les six milliards d'humains, on devrait trouver (mais je ne suis pas bon en maths) douze millards au total. Ce serait salutaire, ne trouvez-vous pas ? 

 

Mais si, cherchez bien ! Faites comme les inventeurs de la « psychogénéalogie » qui trouvent à tous les coups pourquoi vous n’allez pas bien : c’est parce que votre arrière-arrière-grand-père a violé votre arrière-grand-mère quand elle avait dix ans (authentique, pas le fait, mais la trouvaille ; elle a été faite par ANNE ANCELIN-SCHÜTZENBERGER, je la recommande).