lundi, 05 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 3/3
09:00 Publié dans LYON, PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes, photographie
dimanche, 04 août 2024
MAIS IL Y A MILOSZ
LE CHANT DU VIN
Vidons les coupes, par trois fois, pour la naissance de Vesper,
Car toute tristesse est préférable à l'Ennui.
Déjà la Nuit étend ses ailes sur la mer,
Sur la mer couleur de carnage, et d'incendie, et de folie !
Vidons les coupes, par trois fois, pour la mort de Bacchus
Et des Ages qui, paraît-il, ont existé.
Nous avons vu flotter, à la dérive, au clair de lune,
Le vieux ventre du dieu des vins sur l'eau putride du Léthé.
Vidons les coupes, par trois fois, pour les malades
D'un siècle abominable entre tous, arrosons
Nos désespoirs si lourds de pesantes rasades,
Très chers dont, grâce au vin, je ne sais plus les noms !
Vidons de tout leur sang, par trois coups de glaive, nos cœurs,
Et que la Nuit se couche sur nos cadavres dignes,
Et que le vin des cœurs se mêle au sang des vignes,
Car la honte de vivre est immense en nos cœurs !
OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ MILOSZ
Le Poème des décadences.
09:00 Publié dans POESIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, o. v. de l. milosz, le poème des décadences
samedi, 03 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 2/3
09:00 Publié dans LYON, PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes
vendredi, 02 août 2024
DRÔLE DE SCÈNE DE MÉNAGE
Voici une petite scène conçue par l'immense Maurice Tillieux — immortel inventeur du personnage de Gil Jourdan et de ses complices les inénarrables Libellule et Inspecteur Crouton (éditions Dupuis). C'est Gos qui l'a dessinée. Elle se passe sur le toit-parking du supermarché "L'Eté" situé à Saint-Denis. C'est là que la police tend un piège à deux gangsters marseillais qui veulent récupérer pour leur caïd les diamants que lui ont chouravés des Corses malhonnêtes.
L'un est Pierrot Courtepatte, un gros bêta capable de jouer les brutes, et Freddo le Râleur, une merveille de teigneux tenace, vindicatif et coléreux. C'est ce dernier, chargé à ras bord de sa rage et de son instinct, qui tient le volant de la R8 Gordini, une petite bombe à l'époque. Mais il se trouve que, sur le toit du supermarché, Monsieur et Madame rejoignent leur voiture après avoir fait leurs courses. C'est Monsieur qui porte le gros sac et Madame qui déverse sur lui toute sa bile, comme d'habitude.
Et puis voilà-t-il pas que le petit teigneux vient de renifler le piège policier. Un seul réflexe : il fonce à travers tout et va se livrer à un véritable exploit de rallye automobile. Mais Monsieur se trouve sur la trajectoire, et c'est à lui que revient le grand rôle. Tout ça pendant que sa femme l'enguirlande parce qu'il lambine, qu'il est un incapable et tout et tout. Et c'est là que se situe la scène d'anthologie.
L'original se présente en trois vignettes qui décomposent l'incroyable geste de Monsieur, qui se sert de la R8 Gordini enragée pour accomplir une performance digne de la médaille d'or si ce geste était une discipline olympique. Noter à gauche les deux doigts de la main droite délicatement posés sur la tôle de la bagnole lancée plein pot.
J'ai bidouillé (et "nettoyé") comme je pouvais la bande de trois vignettes pour qu'on saisisse d'un seul regard, à la fois, le bolide reconstitué et la virtuosité de Monsieur en train d'exécuter son saut périlleux, toujours chargé des victuailles. Ci-dessous l'original tel qu'il se présente, bien découpé, dans l'album.
Pendant ce temps, Madame — qui n'a bien sûr rien vu et rien entendu — continue à cracher ses propos désobligeants (dans la bulle où je les ai rassemblés) : « Ce qu'il est lent et empoté ! Rien ! On ne peut rien attendre de lui ! »
« C'est toujours la même chose ! Il faut que je fasse tout moi-même ! » (vignette 1) Madame — qui ignore donc les prouesses dont est capable son mari — ne manque pas de conclure fielleusement ce qui vient de se passer, à cause du malheureux chou-fleur qui s'est échappé du sac au moment où Monsieur touche le sol : « C'est inouï ! Tu ne peux pas faire dix pas en portant un paquet sans renverser quelque chose ! » (vignette 3).
Les mauvais coucheurs accuseront sûrement Maurice Tillieux de misogynie. Normal, non ?
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, maurice tillieux, gil jourdan, libellule, inspecteur crouton, éditions dupuis, gos dessin
jeudi, 01 août 2024
LES MURS DE LA CROIX-ROUSSE 1/3
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, la croix-rousse, croix-rousse plateau, croix-rousse les pentes
mercredi, 31 juillet 2024
J.O. : CONCOURS DE TITRES :
LA MÉDAILLE D'OR.
Le journal L'Equipe (lundi 29 juillet) s'est surpassé, battant à plate couture tous ses concurrents, et avec un brio, une classe, un panache que nul ne peut prétendre lui disputer. Il s'agit d'une compétition d'escrime jouée la veille sous les verrières du Grand-Palais. Bravo au rédacteur et à ce coup de génie.
Alors là, le quotidien sportif "met la barre très haut" (autre titre aperçu dans la presse au lendemain de la cérémonie d'ouverture), et met au défi tous ses rivaux et néanmoins confrères de faire mieux. Qui relèvera le gant ? Libération ? Le Canard enchaîné ? On verra bien.
***
Allez, je décerne une médaille d'argent à celui qui a fait une trouvaille parue dans le journal Libération le 29 juillet 2024, pour un article consacré non pas à une discipline olympique, mais à une Australienne qui, après un passage manqué dans la mâchoire d'un crocodile, est devenue "écoféministe" (sic !). Bravo quand même pour la sportivité (et le calembour).
***
Et je trouve la médaille de bronze dans le journal Le Progrès du 30 juillet, suite à la compétition de canoë slalom et la victoire du Français Nicolas Gestin.
On attend presque la suite.
***
Avec toutes les félicitations d'un vieux lecteur de la presse quotidienne en papier pour son énergie intellectuelle et ses constants efforts phosphorants, pérennes et studieusement renouvelés.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal l'equipe, jeux olympiques, journal libération, journal le progrès, nicolas gestin, presse, journalistes
mardi, 30 juillet 2024
UN CONCOURS DE TITRES
UN DUEL IMPITOYABLE
Je profite de l'occasion des Jeux Olympiques pour faire part d'un duel à épées non mouchetées qui s'est joué dans la coulisse et subrepticement.
Journal Le Monde, 28-29 juillet 2024.
Journal Le Progrès, 29 juillet 2024.
***
Eh bien c'est le représentant de la P.Q.R. (Presse Quotidienne Régionale) qui a gagné : victoire non contestée sur le candidat parisien de la P.Q.N. (... Nationale). Il fait très chaud, c'est incontestable : comment le "journal-de-référence" a-t-il pu se laisser ainsi coiffer au sujet de la météo ?
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, journal le progrès, presse quotidienne régionale, presse quotidienne nationale, canicule
lundi, 29 juillet 2024
JE SUIS DE GAUCHE-DROITE ...
... ET INVERSEMENT.
2/2
Dans les mœurs, au contraire, la civilisation européenne (puis occidentale) s'est ingéniée à remettre les normes en question, principalement depuis qu'elle vit sous le régime de la technique omniprésente et toute-puissante, de ses "progrès" et de ses innovations. Regardez pour ça, par exemple, la course au gigantisme des immeubles à laquelle se livrent les pays (Kuala Lumpur et autres tours de Babel). De tels exemples foisonnent.
A cet égard, on n'a pas assez noté à mon sens le caractère profondément subversif du culte de la nouveauté en matière technique : au rythme des inventions, les comportements, les psychologies, les coutumes et les structures mêmes de la société se sont trouvés bouleversés. J'adresse cette remarque à ceux qui pensent encore que la technique est neutre, et que le bien ou le mal qui arrive ensuite n'est que le fruit de l'usage qui en est fait par les hommes.
Cette façon d'intégrer dans nos modes de pensée l'idée des changements permanents dans nos modes de vie, je dirais même cette façon de valider le mouvement continu comme base principale de l'existence, cette façon d'accepter la subversion incessante de nos repères par le surgissement incessant du jamais vu dans notre quotidien, ne pouvait pas épargner le domaine des mœurs, en particulier des codes sociaux et des normes communes admises. Ecoutez le slogan impérieux : « BOUGEZ !!! », ne serait-ce que pour montrer que vous n'êtes pas mort.
Je ne suis ni philosophe, ni sociologue, ni quoi que ce soit, et il y aurait beaucoup à dire sur la promotion de l'individu depuis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (ouverture des droits sans limitation, émancipation totale, définitive et définitivement insatisfaite), sur la logique implacable du système économique capitaliste dans lequel s'est déroulée l'évolution (mercantilisation, privatisation et rentabilisation de tout), sur l'abandon par la gauche de la défense des classes exploitées pour se reporter sur des thèmes sociétaux (égalité homme / femme, P.M.A. pour toutes, et autres innovations "cruciales"), et sur nombre de sujets que le cadre de ce billet empêche d'examiner.
Je constate juste que, dans la société d'aujourd'hui, il n'existe plus aucun consensus sur la manière dont les gens doivent se comporter. Il faut dire que, en matière de mœurs, les codes sociaux résultent forcément d'un consensus autour de « ce qui va de soi » en matière de morale. Mais ce que George Orwell, dans ses Essais, appelait la "common decency", c'est-à-dire ce qu'il convient ou ne convient pas qu'un individu se permette de faire, est devenu incompréhensible.
Quels attardés se posent encore aujourd'hui la question de savoir "ce qui se fait" et "ce qui ne se fait pas" ? Bon, il y a bien quelques tabous qui résistent encore : « il faut respecter l'enfant », « on ne tue pas son prochain » ("ça ne se fait pas, ça n'est pas bien", Catherine Ringer ou Brigitte Fontaine), mais en dehors de ça, hein, l'univers des normes, des codes sociaux se trouve à mi-chemin entre l'EHPAD et le cimetière.
Ecoutez bien ce que dit le refrain : « Il faut en finir avec les stéréotypes », et vous aurez une idée de ce qui cherche à s'imposer comme nouveaux stéréotypes. Tout n'est certes pas permis, mais on n'en est pas loin. Comme le dit le tube ancien (1934) de Cole Porter : « Anything goes » : "tout est permis".
On ne parviendra plus à « refaire société », comme le regrettent ou le voudraient les prêcheurs et autres bonnes âmes, avec plus ou moins de conviction. On ne reviendra pas en arrière. Le refrain du « vivre-ensemble » est obsolète, c'est de l'histoire ancienne. La société comme "corps" (plus ou moins) homogène est morte et enterrée. Margaret Thatcher ignorait ce qu'est une "société" : elle ne connaissait que des "collections d'individus".
Des individus qui, soit dit en passant, en se fiant à des affinités électives, s'affilient à des « communautés » où ils puissent retrouver une certaine homogénéité de groupe. La doctrine anglo-saxonne a vaincu la tradition française, la France s'est mise au pli, pulvérisée en de multiples micro-sociétés, autant de ghettos qui se côtoient et se croisent sans se rencontrer.
Alors, avec tout ça, où suis-je, moi ? Pour ce qui est de l'économie, je crois toujours qu'il existe des classes sociales, bien que je sache que, dans le bréviaire marxiste, on ne peut parler de classes sociales qu'à propos de masses conscientes et organisées. Je crois à la justice sociale, à la bonne entente de tous sous condition de répartition équitable des richesses, à la restriction et à la réglementation des voracités qui s'exercent aux dépens des faibles et des précaires : pour tout ça, je reste définitivement de gauche.
En ce qui concerne les mœurs, en revanche, je demeure de droite. Je crois que nos désirs n'ouvrent pas forcément sur autant de droits "imprescriptibles". Et je reste stupéfait devant les revendications des homosexuels, des transsexuels, et plus récemment des associations qui exigent qu'on respecte la décision de certains adolescents qui ne savent pas encore quel sera leur sexe à l'avenir (voir le débat autour des "bloqueurs de puberté"). Je crois aussi que la valorisation souvent outrancière voire punitive des particularismes se situe aux antipodes de l'idée même de société.
Je parle évidemment des particularismes religieux, ethniques, sexuels, et de tout ce qu'on appelle complaisamment la « défense des minorités », au nom de laquelle on condamne le « sexisme », le « machisme », le « virilisme » (l'homme, c'est la violence), ainsi que toutes sortes de supposées « phobies » ("islamo-homo-trans-grosso-phobie"). Tous ces juges nieront bien sûr farouchement souffrir de quelque phobie que ce soit.
Personne ne songe plus à s'ériger en défenseur de la majorité : en dehors des élections, les gens qui constituent l'immense partie de la population sont invités à fermer leur gueule, comme si l'homme et la femme ordinaires, les quidams sans revendication de particularisme, bizarrerie ou spécificité dûment admise ou cataloguée, je veux dire comme si les gens normaux n'avaient plus droit de cité.
Car je crois qu'en société une certaine normalité est nécessaire, indispensable, et même souhaitable, quoi que puissent glapir ceux que ce simple mot exaspère. Nulle norme au monde n'a jamais fabriqué deux êtres humains absolument semblables. Quelle terrible menace l'idée fait-elle peser sur l'humanité ?
Je crois aux limites à ne pas dépasser, et cela quel que soit le sujet. Mais je suis réaliste : je sais qu'une telle attitude est vouée à disparaître, et destinée à connaître le même sort que les dinosaures. Je ne reconnais plus grand-chose du monde dans lequel j'ai vécu. Je regarde se défaire, morceau par morceau, le réel qui fut le mien. C'est comme ça et pas autrement. Pourtant, je suis toujours animé par une grande curiosité au sujet de ce qui se passe autour de moi, dans mon quartier, en France et dans le monde.
Alors, au fond de mon terrier, tout en persistant à sortir mon périscope pour ne pas rester aveugle sur la marche du monde, je m'entoure plus égoïstement d'assez de personnes amicales, d'assez de choses agréables, belles et bonnes, pour cultiver divers moyens d'éprouver de la joie. Et j'y arrive ... tant bien que mal.
09:00 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, société, extrême-gauche, extrême-droite, guy debord, in girum imus nocte et consumimur igni, george orwell, common decency, jean-claude michéa, libertariens, islamophobie, homophobie, sexisme, pierre de coubertin, jeux olympiques
dimanche, 28 juillet 2024
JE SUIS DE GAUCHE-DROITE ...
... ET INVERSEMENT !
1/2
Il y a fort longtemps (4 mai 2015), j'ai expliqué ici comment, en politique, je me définissais comme étant « d'extrême-gauche-droite ». Bon, d'accord, il y avait sans doute de la boutade dans la bravade ainsi que, probablement, de la galéjade dans la fanfaronnade (ne pas exagérer mon "extrémisme"), mais en même temps qu'un fond de vérité.
Mon raisonnement reposait, et repose toujours, sur une notion qui devrait être d'une clarté aveuglante pour tout le monde, ce qui n'est hélas pas le cas : la notion de limite. Les curieux qui rendent visite à ce blog de temps en temps connaissent ma conviction : l'absence de limites rend la vie impossible. J'ajoute : l'absence de limites rend impossible l'exercice même de la liberté. Car, contrairement à ce que pensent la plupart des gens (« Etre libre, c'est pouvoir faire ce que je veux »), la première et la plus grande des libertés est celle de dire NON !
A cet égard, on peut affirmer que la façon dont tourne le monde actuel tient de la maladie mentale, de la psychose parano-schizo-névrotique, de la folie des grandeurs et de la volonté de puissance réunies. Ecoutez-les tous, les artistes, théâtreux, peintres, sportifs, et tutti quanti.
Ils ne parlent que « de se surpasser », « d'être prêts à 300% », « de franchir les limites », « de se moquer des frontières », « d'abattre les cloisonnements », « de transgresser les normes », « de casser les codes » (voir Thomas Jolly, le maître d'œuvre de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques), « d'en finir avec les stéréotypes » et autres fadaises, fariboles et calembredaines, sur le modèle du funeste « citius, altius, fortius » du père Coubertin, le grand-prêtre et dieu tutélaire de la religion du sport. Le dépassement des limites est devenu la règle. Tout ce qui se présente sous les couleurs de l'écologie et de la défense de l'environnement en sait quelque chose.
Pour moi, au contraire, le principe du respect des limites devrait guider toutes les actions humaines. A croire que je suis moi-même écologiste dans l'âme. Mais absolument toutes, n'est-ce pas, et sans exception, et dans tous les domaines, qu'il s'agisse de l'action politique, de l'action des Etats, de l'action des entreprises (action économique), et de l'action des individus eux-mêmes. Tout n'est pas permis aux Etats, tout n'est pas permis aux responsables politiques, tout n'est pas permis aux acteurs économiques, tout n'est pas permis aux personnes.
Quand les Etats se croient tout permis, ils s'appellent Hitler, Staline, Pol Pot ou Khomeiny. En politique, cela s'appelle compromission, retournement de veste, corruption, addiction à l'exercice du pouvoir, etc. En économie, cela s'appelle loi de la jungle, exploitation à outrance des hommes et des choses, liberté pour les loups, prédation des plus voraces sur les plus faibles.
Au niveau des individus, cela s'appelle le grand n'importe quoi moral et psychologique, comme le spectacle cacophonique nous en est donné tous les jours dans le prisme médiatique : il est de plus en plus clair que plus grand monde ne sait à quelle vérité stable se raccrocher. Comme le dit le palindrome-film de l'immense Guy Debord : « In girum imus nocte et consumimur igni » (on peut lire la même phrase en commençant par la fin), « Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu ».
Or quels paradoxes observe-t-on autour de soi ? Quand on se déclare de droite, on est supposé être favorable au libéralisme économique, et parfois le plus extrême : rien ne doit entraver les initiatives. En ce qui concerne l'économie, en effet, on est opposé à toute régulation, à toute réglementation, à toute restriction du commerce et des échanges, à toute loi organisant le monde de l'entreprise et du travail. En gros et en bref : on veut pouvoir faire des affaires sans se faire emmerder par des gens qui n'ont pas bien compris l'importance de certains intérêts particuliers.
Mais étrangement, ces mêmes personnes (j'excepte ceux qu'on appelle "libertariens"), dès qu'on aborde les problèmes de mœurs, affichent une attitude plus ou moins rigoriste et conservatrice : la famille, c'est sacré — tu parles ! Il faut protéger le patrimoine et sa transmission. L'adultère, l'homosexualité, quelle horreur ! Bon, je ne sais pas dans quelle mesure cela reste vrai aujourd'hui. Passons. Reste la contradiction : où en est-on avec les limites ?
Chez les gens de gauche, c'est l'inverse : en économie, il faut contenir la voracité des appétits de tous ceux à qui les statistiques économiques, les chiffres de la croissance et les possibilités d'enrichissement servent de boussole et de Nord absolu. Pour eux, il faut protéger les travailleurs des contraintes excessives auxquelles les patrons voudraient les soumettre. En revanche, dans le domaine des mœurs, quand on est de gauche, toute contrainte, toute limitation, toute entrave est haïe, pourchassée, pourfendue. Les moindres désirs éprouvés par les individus génèrent automatiquement autant de droits imprescriptibles. Là aussi, contradiction : où en est-on avec les limites ?
Donc, qu'on soit de gauche ou de droite, dans ce schéma (un peu simpliste, je le reconnais), on se trouve face à une étrange contradiction : sous le pied du conducteur de droite, le frein devient l'accélérateur sous un pied de gauche, et le frein, sous le même pied de gauche, devient l'accélérateur du chauffeur de droite.
Comment font-ils pour s'y retrouver dans le fatras des pédales ? Comment peut-on soutenir d'un seul et même mouvement deux attitudes incompatibles entre elles ? Pour ma part, j'ai été un peu aidé, pour résoudre le problème, par la lecture des ouvrages de Jean-Claude Michéa (cliquer pour voir la notice).
C'est là qu'intervient la notion de LIMITES. Appelez ça des normes, et même des stéréotypes si vous voulez. C'est quoi, les normes ? C'est d'abord des statistiques qui servent à définir, par exemple, les dimensions de nos sièges, de nos crayons et stylos, de nos habitations, de nos villes : c'est la façon de fabriquer un environnement à notre mesure. La norme, c'est ce qui ne s'écarte pas trop de la moyenne. Il est clair que ce genre de normes ne se discute pas.
Suitetfin demain.
09:00 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, société, extrême-gauche, extrême-droite, guy debord, in girum imus nocte et consumimur igni, george orwell, common decency, jean-claude michéa, libertariens, islamophobie, homophobie, sexisme, pierre de coubertin, jeux olympiques
vendredi, 26 juillet 2024
APRÈS LA FERMETURE
En "sombre", Huilerie Richard (Bd Croix-Rousse) et le hélas défunt Livre à Lili (rue de Belfort).
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse
jeudi, 25 juillet 2024
APRÈS LA FERMETURE
A un moment où je me mêlais de prendre des photos à ma convenance, l'idée m'avait pris d'écumer les rues de la Croix-Rousse après la tombée de la nuit, à une heure pas trop tardive, mais toujours après que les commerçants du quartier avaient fermé leurs boutiques. J'avais intitulé cette série "Après la fermeture" : une centaine de clichés. Le principe était simple : une fois annulée l'option "flash", j'appliquais l'objectif contre la vitrine du magasin et je déclenchais. En voici quelques images.
Le magasin de luminaires (rue du Mail), la boutique de coiffure (place des Tapis) et le "Pièces-Ménager" (sic, rue d'Austerlitz) ont trépassé. La Maison des Canuts, toujours fringante, vient de fêter ses vingt ans (de reprise).
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse
mardi, 23 juillet 2024
EMOJI LAITEUX
J'ai juste appuyé sur le bouton.
09:38 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, emoji, emoticon
mardi, 16 juillet 2024
L'ESPRIT OLÉ-OLYMPIQUE PARTOUT
LA CONTAMINATION GALOPE.
Le Progrès, 6 juillet 2024.
Bon, dans le milieu des entrepreneurs, la compétition, c'est tous les jours, là, à la rigueur, on peut comprendre.
Le Progrès, 4 juillet 2024.
Mais regardez ça : jusque dans les EHPAD. Après les Jeux Paralympiques, voici les Jeux Ehpadolympiques. Mais qu'on les laisse en paix, nos vieux ! Et du rugby, s'il vous plaît ! Je serais curieux d'en voir un marquer un essai.
Je sais, j'ai l'esprit mal tourné.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeux olympiques, sport, olympisme, pierre de coubertin, olympiade, jeux paralympiques, journal le progrès, ehpad
dimanche, 14 juillet 2024
EN PLEINE POSSESSION ...
... DE RIEN DU TOUT.
Des aventuriers intrépides ont osé s'immerger dans la pensée présidentielle. A leurs risques et périls. Voici le résultat de leurs investigations : la vérité. L'expérience corrobore l'impression que la grande majorité des Français partageaient.
***
« Je contrôle plus rien ».
Diego Aranega, dans Le Canard enchaîné du 19 juin 2024.
***
« Je n'ai rien compris ».
Herrmann, en une du journal Le Monde, le 10 juillet 2024.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, dessin de presse, caricature, diego aranega, herrmann, le canard enchaîné, journal le monde, emmanuel macron, france, politique, société, président de la république, élections législatives
samedi, 13 juillet 2024
ANECDOTE
Cela se passait mercredi 10 juin dans le "Tabac-Journaux". Au moment où j'entre, un homme d'âge respectable empile des journaux sur la banque, un joli florilège de titres divers où il a glissé Charlie-Hebdo, Le Canard enchaîné, quelque autre satirique, avec plusieurs journaux dits "généralistes".
Je cueille ma presse à moi, et je lis en une du Canard : "Ne nous Mélenchon pas". Je fais une remarque auprès du monsieur pour dire que je trouve le titre amusant. Il se tourne vers moi, rigolard : « Vous savez, je l'ai connu tout jeune sénateur de l'Essonne, où j'habitais alors. Il était VRP — [qu'il me dit] —, et Mitterrand venait de le rattraper par la manche. Tout le monde l'appelait déjà "Méchant con" ! »
Et il éclate de rire. Le gars qui attend derrière fait grise mine et grommelle du pas-content. Voilà.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, croix-rousse, le canard enchaîné, jean-luc mélenchon, lfi, nfpla france insoumise, nouveau front populaire, françois mitterrand, humour
mercredi, 10 juillet 2024
UNE IDÉE FUNESTE
... ET CARRÉMENT IDIOTE.
L'idée m'a juste traversé l'esprit, peut-être induite par la personnalité décidément invasive de Jean-Luc Mélenchon, cet olibrius qui, sans prendre l'avis de personne, sans aucune concertation avec ses alliés du Nouveau Front Populaire, a commis un véritable putsch de la parole, dimanche soir après le deuxième tour.
Ce sinistre individu qui se prend pour une nouvelle incarnation de la "gauche de rupture", a pris tout le monde de vitesse en tenant un discours copieux devant, paraît-il, des militants de La France Insoumise.
Je note d'ailleurs que des journalistes devaient être à l'affût, car la prise de parole a été diffusée à l'instant même où elle se produisait, et en entier ou pas loin. Il n'empêche que, ce faisant, ce politicien louche et tant soit peu caractériel, a imposé une préemption de L.F.I sur la gauche issue des urnes. C'est évidemment inacceptable.
L'idée en question est en fait un souvenir : c'était en 1974, lorsque des allumés néofascistes (Alain Robert et François Brigneau), ont fondé un parti dissident du Front National de Jean-Marie L.P. : le P.F.N., ou Parti des Forces Nouvelles, qui a quelque temps défrayé la chronique, puis est tombé dans l'oubli.
L'idée idiote et fausse qui s'est présentée à moi est la suivante : pourquoi ne pas rapprocher le N.F.P. du P.F.N. ? La gauche en tout cas n'a pas anticipé un tel rapprochement. C'est logique. Rien à voir. Mais quand même, le sigle du Nouveau Front Populaire ressemble furieusement à celui du Parti des Forces Nouvelles, non ? Alors je me suis livré au petit jeu suivant, si absurde que soit la démarche, en partant du logo officiel du parti facho. Jugez plutôt.
Un peu troublant quand même, non ? Alors mettons que je n'ai rien dit. Idiot à la base, cela reste idiot à l'arrivée.
09:00 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, la france insoumise, jean-luc mélenchon, mathilde panot, bompard, nouveau front populaire, les écologistes, marine tondelier, parti socialiste, olivier faure, élections législatives, parti des forces nouvelles, alain robert, françois brigneau, néo-fasciste, nfp, pfn, jean marie le pen
lundi, 08 juillet 2024
DIVINE SURPRISE, VRAIMENT ?
LE FAUX-SEMBLANT DE LA DÉFAITE DU R.N.
Hier soir, les commentateurs se sont précipités en masse sur les micros et caméras pour se féliciter de la défaite inespérée du Rassemblement National. Le scrutin ne portera donc pas Jordan Bardella au pouvoir. Ah bon ?
Moi je dis : ce n'est que partie remise ! Car à bien relire les chiffres, le parti de Marine et Jordan, dans l'Assemblée désormais élue, passe de 89 députés à 143. Ce qui fait 54 de plus (étourdi : 44 !!!) : on me dira ce qu'on voudra, mais pour une défaite, ça ressemble étrangement à une petite victoire, certes modeste, mais quand même. Ils vont pouvoir mettre un souk pas possible à la Chambre.
Bon, c'est vrai, les gars de deuxième ligne, vous savez, derrière la front respectable des grands officiels qui parlent pour "tout le parti", ceux qu'on n'ose plus trop appeler les "fronts bas", ceux-là ont dû être horriblement déçus, eux qui se préparaient à répandre leurs paroles fortes et définitives, à coups de batte de base-ball si nécessaire. Il s'y voyaient déjà, à tenir le haut des pavés en roulant des mécaniques.
Mais aussi, qu'est-ce qui les a pris, tous tant qu'ils sont, à considérer comme des oracles des chiffres sortis sur mesure de leurs chapeaux par et pour les entreprises de sondages ? Et je ne parle pas de l'incohérence des journalistes sérieux qui, après avoir averti qu'il ne fallait considérer un sondage que comme une "photo à l'instant t", et manié les réponses, les taux ou les méthodologies avec beaucoup de précautions et bien des circonlocutions prudentes, s'empressent de faire comme s'ils n'avaient rien dit, puis contribuent allègrement à faire du sondage un fétiche, un totem, un tabou. On dira pour se défendre que la "photo à l'instant t" était floue ou ratée, ou que le photographe était bourré.
Jordan Bardella s'est aussitôt lancé dans des diatribes contre les lâches et les combinards, qui l'ont privé du titre qui lui était dû. Il ne digère pas. Lui aussi, il se voyait déjà en haut de l'affiche, et il parle clairement de la défaite du R.N. Mais la cheffe en chef ne s'y est pas trompée : elle pensait "Ah ! L'impatience de la jeunesse ! Tout moi au même âge". Elle a savouré le progrès, certes un peu trop lent à son goût. Elle attend son heure, qui viendra inéluctablement, pense-t-elle, lui offrir le fauteuil principal sur un plateau.
Pour ma part, je reste aux aguets. Une bataille, on peut la perdre, c'est un simple événement. Une guerre, c'est autre chose. Un sprint n'est pas une course de fond (ouaf ouaf). Car le reste du tableau laisse une drôle d'impression. Macron qui arrive deuxième, jugent tous les connaisseurs, peut s'estimer sauvé par la peur causée dans la population par la silhouette de l'épouvantail.
Le terrible et insupportable comique de la troupe restera indéniablement Jean-Luc Mélenchon qui, en triomphant devant ses adeptes comme s'il avait gagné (certes, la gauche est arrivée en tête, mais elle n'a sûrement pas gagné), a kidnappé la gauche dans un discours qui laisse craindre le pire, venant de ce complet olibrius indécrottable et congénital. Lui non plus n'a rien appris. J'espère qu'il comprendra à temps comment il peut encore servir utilement la cause qu'il déclare défendre. Mais à le voir gesticuler en tonitruant, on n'est pas parfaitement tranquillisé. A-t-il seulement le potentiel et l'envergure d'un "Homme d'Etat" ? Pas évident.
Quant au fiasco des usines à sondages, qui ont fait théâtralement monter l'angoisse ou l'espoir (suivant le camp), inutile de s'attarder sur la nouvelle preuve de leur inutilité, et même de leur pouvoir de nuisance. Quand les rédactions s'interdiront-elles de faire écho à des fumées qui ressemblent très fort à ce qu'on trouve dans certaines pages de journaux ou de magazines sous le nom d' "horoscopes" ?
Ah, qu'elle était belle, la boule de cristal de Madame Irma. Juste un détail : c'était au moyen âge.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poilitique, france, société, élecion législatives
dimanche, 07 juillet 2024
DERRIERE LE MASQUE BONHOMME
Le Canard enchaîné, dans son numéro du 3 juillet 2024 (et dans pas mal de précédents), s'efforce de faire tomber les masques d'honorabilité et d'angélisme derrière lesquels les vitrines médiatiques du Rassemblement National sont parvenues à dissimuler quelques réalités qui persistent, malgré tous les ripolinages, à coller aux basques de ce parti. Par association d'idées, je pense à ce dessin de Hermann pour la série "Jérémiah". Et ça ne rassure pas.
Aurel le montre ci-dessus, mais que l'on regarde du côté de la police (et de son syndicat Alliance), de la police des polices (I.G.P.N.), des magistrats, de la haute fonction publique, le constat est le même : le terrain est labouré, préparé, ensemencé, amendé, tout prêt à produire les effets que le pire visage de la France en attend.
Et je parie que le dessin signé "Soph'" (Le Canard, 3 juillet) préfigure de façon assez juste ce qui risque de se produire si le R.N. ... : combien sont-ils, derrière le paravent, à attendre de moins en moins patiemment le moment de "rediaboliser" ?
Ce que confirme à sa façon, le 5 juillet 2024, ce titre du journal Le Monde. On serait cependant en droit de reprocher sa pusillanimité à l'auteur de cette formulation chantournée à l'excès : pourquoi ne pas dénoncer clairement le mensonge des apparences faussement anodines dont Marine Le Pen a réussi à affubler une formation qui respire par essence un air vicié ? Le Monde a la mauvaise habitude de prendre des pincettes quand il s'agit de nommer le mal.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, emmanuel macron, président de la république, élections législatives, marine le pen, jordan bardella, fachos, le canard enchaîné, journal le monde, journalistes, dessin de presse, aurel
samedi, 06 juillet 2024
ÉLECTION : JE CONNAIS LE VAINQUEUR
Résultat de notre sondage "sortie des urnes" exclusif.
Vignette tirée de L'Élection, B.D. d'actualité désopilante sortie de l'imagination fertile et facétieuse de Godard. Retenez bien le nom de cet élu qu'on peut dire générique : Y a de l'abus, et serrons-lui la main, tout en souhaitant Bonne chance à la France et aux Français.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, bande dessinée, godard, norbert et kari, élections législatives, assemblée nationale, députés, front populaire, emmanuel macron, gabriel attal, rassemblement national, marine le pen, jordan bardella
jeudi, 04 juillet 2024
JEAN-SÉB. ...
... L'ÉVEREST.
J'ai déjà raconté ici comment je suis venu à faire très tôt de l'écoute de la musique un aliment auditif aussi indispensable et vital que l'air que je respirais. Cela se passait (j'avais entre 6 et 7 ans) au 39, cours de la Liberté à Lyon, chez le docteur où j'étais en pension provisoire, assortie d'une éphémère inscription à l'école Ozanam, bourrée de soutanes, de "tables vertes" et de pupitres à abattant.
Donc, sur la commode de la chambre de mes grands-parents, le tourne-disques et, dans le grand placard aux portes coulissantes, les 78 tours et 33 tours (on ne disait pas encore vinyles). A tout seigneur tout honneur : sur le Teppaz, l'Etude opus 25 n°11 de Chopin (par Braïlowski ?), avec ses cascades fluides à la main droite virevoltant et dansant autour de la solide armature du thème structurant. Pas loin derrière, l'ouverture de Tannhäuser avec ses deux cors (et une clarinette basse, me semble-t-il). J'ai fait sur ces deux une authentique "fixation".
Première mesure de l'Etude op.25 n°11 de Chopin (après les quelques mesures de l'introduction).
Sans exagérer, ces deux-là, mes "œuvres princeps" en quelque sorte, je les remettais régulièrement vingt ou trente fois de suite, jusqu'à ce que ma grand-mère, si douce épouse de son médecin de mari, me fasse comprendre courtoisement que ça commençait à bien faire. Ce qui me fascinait, c'était de découvrir qu'on pouvait marier deux lignes mélodiques complètement différentes, sans que l'œuvre perde pour autant un seul gramme de sa force et de son charme. Les savants appellent ça "contrepoint", ou "écriture horizontale", opposée à la verticalité de l' "harmonie".
Dans le même genre il y eut aussi le fabuleux duo des flûtes au début de La Moldau de Smetana, qui mariaient leurs volutes acrobatiques. La septième de Beethoven par Furtwängler, avec le deuxième concerto de Rachmaninov par Leonard Pennario, n'est venue qu'un peu plus tard. Oh, bien sûr, en cherchant un peu, il y eut encore un certain nombre d'autres disques, mais qui ont laissé des traces moins profondes dans mon disque dur.
J'ai encore, néanmoins, dans l'oreille cette chanson gravée sur une cire illustrée en couleur, depuis longtemps perdue corps et bien : « Ah mesdames, voilà du bon fromage, voilà du bon fromage au lait qui vient du pays de celui qui l'a fait ! ». Alors là, on peut dire que voilà du texte !!! Ensuite, de fil en anguille, j'ai embrayé sur les 78 tours récupérés de je ne sais où par mes parents, dans le beau meuble Schaublorenz regroupant la radio stéréo et l'électrophone : « Qu'il fait bon chez vous, maître Pierre ! », « Les filles de Cadix » et quelques autres raretés anciennes.
Et puis les 33 tours du coffret de 10 vinyles classiques de la "Guilde du disque" qui offrait tous les grands tubes de la "grande musique" où il était question de "Mont chauve", de "Polovtsiennes", de "Danse macabre" et d' "Apprenti sorcier". Et puis la curieuse sonorité de la guitare rock d'un nommé Duane Eddy, et puis les Shadows, et puis ... et puis ... Je n'en finirais pas. J'ajoute, pour clore sur cette "entrée en musique", que je n'ai pas tardé à succomber à une autrement grave addiction : la radio. C'étaient les Grandes Ondes, et avant tout Europe N°1, avec tout ce que les variétés françaises ou anglo-saxonnes pouvaient offrir de chanteurs et de groupes yéyés, "Salut les Copains", rock, pop et chansons "à texte".
Tous ces préliminaires étaient peut-être nécessaires pour en arriver à mon entrée dans le bureau du Grand Patron, le "Saint des saints" de toute la musique européenne : tout le monde a compris, j'espère, pourquoi j'ai intitulé le présent billet "Jean-Séb.". Or, on n'entre pas dans cette cathédrale comme dans un moulin. Il faut trouver un intermédiaire qui accepte de vous introduire. L'ambassadeur qui m'apporta la convocation s'appela, je n'ai pas honte de le dire, Jacques Loussier.
Comment ce "Play Bach n°1" s'est-il retrouvé à inaugurer ma collection ? J'ai oublié. J'avais 16 ans, mes parents, qui voulaient sans doute favoriser mon goût visible, audible et prononcé pour la musique, m'avaient offert un imposant électrophone stéréo Philips, dont le couvercle était constitué par deux hauts-parleurs à brancher et à disposer de telle et telle manière.
Quand j'ai entendu pour la première fois le pianiste jouer le "Prélude n°1", et surtout quand il attaque le tempo accéléré où, avec ses complices Garros et Michelot, il métamorphose l'imperturbable régularité en un morceau diablement syncopé, comme le font les jazzmen dans leurs improvisations, je me suis dit aussitôt qu'un monde s'ouvrait à ma curiosité. Qu'est-ce que c'était que cette musique qui autorisait qu'une telle modernité pût impunément s'en servir sans dénaturer pour autant les bases harmoniques et mélodiques de sa composition ? Il y avait là, pour mes oreilles, quelque chose d'énorme et de profond qui s'ouvrait. C'était Jean-Sébastien !
Je me suis procuré, au fur et à mesure de leur parution, les cinq albums de "Play Bach" du trio Loussier-Garros-Michelot. Le plus étonnant, c'est qu'après six décennies, ils figurent toujours dans ma discothèque, alors que d'autres cires estimables se sont perdues en route. Oh, certes pas dans l'état neuf où je les avais trouvés, mais encore assez nets pour passer sans trop de désagréments sur la platine vinyle. Et si je ne les écoute plus aujourd'hui avec l'émerveillement de la découverte, j'y prends encore un plaisir extrême.
Les cinq disques qui ont ouvert mes oreilles aux fondamentaux universels de la musique européenne.
Pour être franc et complet, il faut que j'ajoute l'autre clé artistement ouvragée qui ouvre sur le monde jean-sébastianesque : le groupe dirigé par Ward Swingle, grand connaisseur et grand "passeur" des œuvres du Grand Maître. J'ai nommé "Les Swingle Singers". En leur sein, on comptait Christiane Legrand, la propre sœur de Michel, ainsi que d'autres anciens membres du groupe de jazz vocal Les Double Six (dont Swingle lui-même). Le titre de leur disque : Jazz Sébastien Bach.
Quoi qu'il en soit et qu'il s'agisse du trio Loussier ou des Swingle, cette époque fut comme une rampe de lancement. Je me suis mis à guetter toutes les apparitions de Jean-Sébastien dans le paysage. Ce furent alors les "Cycles Bach" organisés dans diverses salles et églises de Lyon, auxquels j'assistais en compagnie d'Alain, un vieux pote. Nous eûmes droit, par exemple, à de grandioses Brandebourgeois dans le transept de Saint Pothin et à une grandiose Passacaille et fugue à Saint Bonaventure. Alain et moi fûmes fidèles à Bach pendant quelques années, jusqu'à ce que nos trajectoires divergeassent (oui oui, l'imparfait du subj.).
Et puis il y eut les disques. Le premier de ma centaine de vinyles "Jean-Séb." fut celui des Sonates et Partitas pour violon seul, déniché dans les bacs de La Clinique du tourne-disques, magasin de la rue Joseph-Serlin, jouées par un certain Jean Champeil.
Je dois dire que cette galette m'a percuté de plein fouet, à cause d'un morceau que tous les amateurs connaissent comme "l'Everest" du violon pour les instrumentistes : la "Chaconne", le feu d'artifice de 14 juillet qui clôt la 2ème Partita. Champeil était violon solo chez Lamoureux et soliste à l'Opéra de Paris. Certes pas le plus grand violon de tous les temps, mais c'est quand même ce deuxième ou troisième "couteau" qui m'a apporté la révélation de cet incontournable et absolu chef d'œuvre. Merci monsieur. Et puis cerise sur le gâteau : un gros cahier imprimé sur papier bible avec la partition, dont la version originale de la Ciaccona, de la main même de Bach !!!
Ci-dessus les quatre premières mesures de la "Ciaccona".
On dira sans doute que je suis entré dans l'univers Bach par la petite porte, presque la "porte de service", comme on disait à Paris autrefois. Je le reconnais sans problème et sans honte. Mais franchement, Jacques Loussier, Christian Garros et Pierre Michelot comme Grands Chambellans chargés de vous introduire dans le Salon d'Honneur en clamant votre nom, il y a pire. Bon, c'est vrai que, étant allé entendre un concert donné par le trio à la salle Molière, j'avais trouvé glaçante l'ambiance dans laquelle il s'était déroulé : tous trois dans le contrôle, très sérieux et très guindés dans leur costard noir, chemise blanche et nœud pap., pour moi qui passais régulièrement des soirées dans la cave joyeuse et enfumée du Hot Club de Lyon, ça la fichait plutôt mal.
Reste cependant la raison d'être de ce billet : le monument Jean-Sébastien, avec les innombrables ouvriers qui se chargent de l'entretenir et de le faire briller. Je pense par exemple à madame Corinne Schneider, grâce à qui le culte de cette musique perdure sur France Musique tous les dimanches matins, perpétuant pour les vieux fidèles comme moi l'action d'un Jacques Merlet, d'auguste mémoire. C'est un drôle de monument, ce « vieux Bach », comme l'appelait avec un immense respect l'empereur Frédéric II : nul jusqu'à ce jour n'a réussi à en accomplir un tour complet ni à en épuiser la substance.
Mais Jean-Sébastien Bach n'a pas besoin de l'éloge du minuscule quidam qui se permet ici de célébrer ce géant.
09:00 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, jean sébastien bach, tourne-disques teppaz, lyon, cours de la liberté, 78 tours, vinyle, 33 tours, frédéric chopin, étude opus 25 n°11, ouverture de tannhäuser, braïlowski, richard wagner, polyphonie, contrepopint, bedrich smetana, la moldau, la septième de beethoven, rachmaninov concerto piano n°2, léonard pennarion, guilde du disque, danse macabre, apprenti sorcier, unenuit sur le mont chauve, salut les copains, duane eddy, rock'n roll, jacques loussier, christian garros, pierre michelot, loussier play bach, swingle singers, christiane legrand, double six, jazz sébastien bach, ward swingle, cycle bach, saint pothin, saint bonaventure, concertos brandebourgeois, passacaille et fugue, la chaconne de bach, jean champeil, lyon salle molière, france musique, corinne schneider, jacques merlet
mercredi, 03 juillet 2024
PHOTOGRAPHIE
Il fut un temps où j'aimais prendre des photos de telle manière que les gens qui les regardaient les jugeassent à peu près incompréhensibles, quoiqu'elles fussent sans aucun trucage. Me fascinaient par exemple celles où l'intérieur et l'extérieur semblaient, par la simple grâce de la lumière et des reflets, inextricablement enchâssés l'un dans l'autre.
Avec le recul, il m'apparaît que certaines de ces images étaient et restent effectivement d'un intérêt très médiocre. Il n'en est pas de même pour quelques-unes, que j'estime dignes d'être sauvées du naufrage. Ici, dans le village de Saint-Jean-de-Touslas (69).
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie
mardi, 02 juillet 2024
MACRON : LA PAROLE ET L'ACTION
Journal Le Monde, 29 juin 2024. Point de vue d'une grande justesse trouvé dans les pages "Idées" du quotidien. Bienvenue au club des macrono-sceptiques, François Hartog.
Macron est indécrottable, presque autant que redoutable : il cause, il cause, c'est tout ce qu'il sait faire (merci monsieur Queneau). Mais le pire, c'est qu'il semble persuadé que les moindres de ses paroles ont la force d'actions capables de modifier la réalité.
Il semble croire que les vertus propres de son verbe équivalent à des gestes concrets. Comme s'il prenait au pied de la lettre le titre français du grand œuvre de John Langshaw Austin, le grand linguiste britannique : Quand Dire c'est faire, qui vient d'être réédité au Seuil.
Non, dire n'est pas faire. A l'instant du naufrage du beau navire lancé en 2017, M. Macron semble dans l'incapacité totale de se demander pourquoi sa façon de commander aux éléments a foiré à ce point-là. Il paraît même que c'est la zizanie au conseil des ministres, le président n'arrivant plus à imposer une ligne unique et ferme à des sous-fifres qui n'en font plus qu'à leur tête.
Déconsidérée, privée de son autorité, la présidence tout entière apparaît comme un pauvre fantoche à la merci de tous les vents.
En chemise et la corde au cou, à présent, M. Macron !!!
La honte sur la France !
09:00 Publié dans DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, pages idées, françois hartog, emmanuel macron, john langshaw austin, j.l. austin, quand dire c'est faire
lundi, 01 juillet 2024
ENTRE ICI, LE PEN ET COMPAGNIE ...
... AVEC TON CORTÈGE D'OMBRES !
Voilà ce qui fait peur : la haine, convenablement ripolinée en façade !
Dessin d'Aurel, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.
08:51 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le canard enchaîné, presse, journalistes, dessin de presse, aurel, jordan bardella, marine le pen, jean marie le pen, élections législatives, emmanuel macron, président de la république, politique, france, société
jeudi, 27 juin 2024
MACRON N'A RIEN COMPRIS
UN PRÉSIDENT "IN VITRO".
Emmanuel Macron est, selon la plupart des gens qui le connaissent, un homme d'une grande intelligence. Je suis enclin à reconnaître la haute altitude de cette intelligence. Je reconnais aussi ne plus subir ces hontes épouvantables que j'éprouvais chaque fois que François Hollande et Nicolas Sarkozy, ses prédécesseurs, prenaient la parole en public pour répondre à des questions de journalistes ou tenir des discours officiels. Emmanuel Macron détient les secrets d'une éloquence plus que convenable.
Alors comment se fait-il que, chaque fois que j'entends aujourd'hui sa voix dans le poste, je coupe aussitôt le son ? Que s'est-il passé ?
Dessin de Dutreix, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.
Selon moi, la réponse tient dans un seul mot : la faillite ! D'après ce que je peux percevoir de l'actualité et de l'actuelle situation politique, économique et sociale de la France, nous avons assisté, dans les temps récents, à la faillite de l'intelligence d'Emmanuel Macron. Tout le monde voit avec effroi et stupéfaction le président en exercice acheminer de plus en plus vite ce qui reste de ses mandats vers une issue de plus en plus sombre.
Pour commencer, je note que, non content de ne pas se taire, comme l'en conjurent même ses plus proches amis, il ne cesse plus, à chaque instant, de parler. Enfin, je dis parler, alors que je devrais dire baragouiner, jaspiner, bonimenter, phraser, dégoiser, rabâcher, improviser, haranguer, bref, tout le toutim. C'est une vraie colique. Une débâcle d'entrailles, hélas accompagnée de terribles flatulences, façon Michel Piccoli dans La Grande Bouffe (vous vous rappelez la scène chatoyante, sur le perron de la villa).
Partout, dans tous les médias, à tous les micros, dans toutes les oreilles vulnérables qu'il lui arrive de rencontrer. C'est une maladie dont il souffre depuis longtemps, mais de chronique, elle est devenue aiguë.
Alors voilà, M. Macron n'a rien compris. Voyons d'abord la Nouvelle-Calédonie : voilà-t-il pas qu'il fait emprisonner en France métropolitaine des Kanaks, coupables d'avoir fomenté des troubles qui vont coûter très cher à la population du Caillou.
La réaction n'a pas tardé : les violences (qui ne s'étaient jamais vraiment arrêtées) ont repris de plus belle. Ah mais c'est qu'il écoute les gens, notre Macron national, et même mieux : il les entend, le plus souvent de loin, car il y a toujours beaucoup de casques, d'uniformes et de lacrymogènes entre lui et les foules déchaînées. Moralité : il n'y a pire sourd que Monsieur Macron. Quelle clairvoyance, monsieur le Président !!! Redoutable sourd, doublé d'un infernal aveugle. A moins qu'on voie en lui le simple touriste de l'excellent proverbe africain : « Le touriste est celui qui ne voit que ce qu'il sait ».
Une autre preuve qu'il n'a rien compris, je l'ai entendue sortir de sa propre bouche il y a quelques jours : « J'ai bien entendu le message que les Français m'ont adressé le 9 juin : ils auraient voulu que nous allions beaucoup plus vite et plus fort dans les réformes ! ». Je cite en substance, c'est globalement approchant, mais je garantit l'authenticité de "plus vite et plus fort".
Franchement, je finis par me demander de quelle planète cet infirme de la comprenette a débarqué chez nous. Franchement, je me demande quelle langue il parle, mais aussi quelle langue exotique il comprend. Visiblement, il passe dans la réalité — celle dans laquelle nous autres les gens ordinaires pataugeons en temps ordinaires — à la façon dont Pierce Brosnan en James Bond traverse une muraille de flammes : même pas décoiffé, le gars !!! Pas un hématome !!! Pas un froissement dans le costard trois-pièces !!! Le corps, l'esprit et les vêtements de Macron restent indemnes et intouchés après les pires confrontations avec la vraie réalité. C'est à se demander s'il peut vieillir.
Je me souviens d'avoir lu il y a quelques années un excellent livre que François Ruffin avait adressé à son ancien condisciple de lycée, devenu depuis Président de la République. Le titre en était particulièrement bien trouvé : Ce Pays que tu ne connais pas (Les Arènes, 2019, j'avais rendu compte ici de ce bouquin), et le sous-titre ne manquait pas de pertinence à l'époque tout en montrant une certaine empathie à son égard : "Bienvenue en France, Monsieur Macron".
Ce que je me rappelle du propos, c'est, entre autres, que la connaissance qu'Emmanuel Macron a des diverses populations qui vivent en France est essentiellement une connaissance par ouï-dire, une connaissance indirecte, une connaissance exclusivement médiée par des dossiers, des chiffres et des concepts. Comme s'il évitait comme la peste de confronter à qui et à quoi que ce soit de concret par l'expérience personnelle la masse de ce qu'il a ingurgité, appris et cru comprendre.
En 2017, les Français ne savaient pas qu'ils avaient élu, en quelque sorte, un « président in vitro ». C'est d'ailleurs à cause de cette incapacité congénitale à s'incarner en « président in vivo » qu'un nombre toujours croissant d'électeurs et même de responsables politiques le supplie de fermer sa gueule.
Il ne sait pas, le pauvre homme, que les pratiques de laboratoire, de recherche et d'éprouvettes, ont toujours, dans les bonnes pratiques scientifiques, besoin de subir contrôles divers et vérifications multiples en grandeur nature avant d'être validées. Il aurait peut-être l'impression de se salir les mains ? Il préfère peut-être respirer l'air abstrait des idées supérieures (vous savez, celles qui n'aiment ni la boue, ni le vent, ni les intempéries).
Le problème de Macron, c'est que les gens auxquels il croit s'adresser ne sont pas des abstractions, mais des êtres de chair et d'os, qui existent, s'efforcent de persévérer dans leur être, savent ce que c'est que de prendre des coups et qui, quand la moutarde leur monte au nez, sont capables de manifester leur désaccord, leur réprobation ou leur colère : dans la rue, sur les ronds-points ou dans les urnes. Avec les européennes, ils ont voulu donner un coup de poing à Macron (jab ou uppercut, je n'ai pas de préférence).
Le malheur veut qu'en l'occurrence et en même temps que le président, ma propre gueule ait pris une partie de ce coup. Mais ça ne se passera pas comme ça, Monsieur Macron : vous êtes un maillon de la chaîne de responsabilités. Vous avez une dette envers la France.
09:00 Publié dans FAÇON DE REGARDER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, politique, france, société, président de la république, élections législatives, marine le pen, jordan bardella, le canard enchaîné, dutreix dessinateur, gilets jaunes, françois ruffin, ce pays que tu ne connais pas, éditions les arènes, élections européennes, front national, rassemblement national, nouvelle calédonie, kanaks, françois hollande, nicolas sarkozy
mercredi, 26 juin 2024
TESTAMENT D'EMMANUEL MACRON ...
... POUR TEMPS TROUBLÉS.
« Le Français, fier de son agriculture et de son industrie, lance d’une main sûre un regard plein de confiance vers un avenir qui l’attend de pied ferme. Car il sait qu’agriculture, commerce et tourisme sont les deux mamelles qui sèment le pain dont il abreuve ses enfants. Si tout le monde mettait un peu d’eau dans son vin, on éviterait de jeter de l’huile sur le feu. Dès lors, le Français penché sur son labeur, lèvera un œil avide afin de boire à pleins poumons le réconfort du symbole que je suis fier de lui donner. Et chaque fois que la griffe de l’angoisse prend à la gorge le cœur de notre cher et vieux pays, je lèverai un œil qui tombera à pieds joints sur ce ramassis de vauriens, dont l’activité mystérieuse et séditieuse est une épée de Damoclès qui ronge mon cœur d’homme providentiel. »
Pour copie (presque) conforme : F. C.
Note : J'ai essayé de restituer au plus près les pensées profondes de notre admirable président, en me fondant sur des sondages exclusifs réalisés par mes soins, après immersion jusque dans les profondeurs des circonvolutions cérébrales, cérébelleuses, cérébro-spinales et inquiétantes de Monsieur Emmanuel Macron. Merci tout de même à Franquin, au maire de Champignac et à Greg (qui en a écrit les prodigieux discours) pour l'apport décisif dont ma petite entreprise leur est infiniment redevable.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, emmanuel macron, président de la république, le maire de champignac, bande dessinée, champignac, aventures de spirou et fantasio, sondages, élections législatives, franquin