vendredi, 29 novembre 2024
FAIBLE ÉMISSION ET AUTRES SALOPERIES
LE MONDE QUI VIENT.
Donc la malédiction continue à s'abattre sur l'automobile en même temps que sur les pauvres : Dieu a envoyé sur la France des "missi dominici" chargés, au nom du bien public et de la santé des populations, de répandre la vertu environnementale et d'imposer, dans toutes les métropoles irrespirables de l'hexagone et d'ailleurs (mettons New Dehli, tiens, à tout hasard), l'institution de zones interdites aux véhicules coupables d'alimenter l'irrespirabilité de l'air.
Or on sait que plus la voiture est perfectionnée sur le plan technique, plus elle est chère. Et que plus ses volumes intérieurs et extérieurs sont vastes et confortables, plus son prix augmente pour devenir parfois prohibitif, voire stratosphérique. Et que plus les nuisances dues à la puissance et à la consommation de son moteur s'approchent de zéro, plus elle est onéreuse à l'achat (quoique ...). Et que plus elle répond aux normes toujours plus draconiennes concernant les gaz d'échappement, plus elle ne devient accessible qu'à une minorité infinitésimale des humains. Et que plus la production automobile s'oriente vers le moteur électrique, plus la possession d'un tel véhicule devient inabordable au commun des mortels.
Résultat ci-dessous.
On reconnaît le trait impitoyable du dessinateur. Sauf que Gébé ne pouvait pas prévoir l'invention du V.A.E. (Vélo à Assistance Electrique), alias V.V.N. (le "vélo véloce pour les nuls"), dont certains coûtent un bras.
Sauf que Gébé aurait encore moins pu anticiper la grande offensive de l'électrique sur l'industrie automobile occidentale (mais pas que), qui voue au rebut et à la casse toutes les bagnoles qui envahissaient nos rues, accompagnées, diesel ou pas, d'un cortège de fumées nauséabondes et de miasmes diaboliques.
Laissant un peu interloqués et sur leur faim tous ceux qui se demandent comment ils vont pouvoir faire, simplement parce qu'ils sont pauvres, à part maudire le G.I.E.C. et la science, et avoir envie de porter au pouvoir des gens qui affirment qu'ils les comprennent et qui promettent (sic) de tout faire pour défendre leurs intérêts.
Et cela explique au moins en partie pourquoi les gens préfèrent l'activité économique à l'activisme écologique : ils veulent gagner assez d'argent pour se loger un peu correctement, s'habiller comme ils le souhaitent et manger à leur faim. L'écologie a perdu d'avance. On commence à s'en rendre compte.
***
N'oublions pas, cependant, qu'à la date précise de parution de ce numéro de Charlie Hebdo, Pauline fêtait son premier anniversaire.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pollution atmosphérique, gaz d'échappement, co2, france, société, qualité de l'air, automobile, charlie hebdo, gébé, bande dessinée, humour, écologie
jeudi, 28 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 4
Aujourd'hui, je propose d'aller faire un petit tour dans le monde de ce qui fait défaut, de ce qu'on n'a pas, ou pas assez, ou dont on aurait un plus ou moins intense, urgent et vital besoin. Aujourd'hui, on est en manque, mais de quoi ? Peut-être une "descente" de "bad trip" ?
Bon, pas besoin, je pense, d'insister davantage : nous n'avons pas du tout, dans l'immense majorité des gens qui ne sont pas trop défavorisés par le sort, envie de modifier notre mode de vie dans les plus minimes de nos virgules et de nos points sur les i.
De leur côté, les humains qui sont un peu ou beaucoup moins favorisés n'ont strictement aucune envie de laisser s'accroître à l'infini l'écart dans les modes de vie qui les séparent de notre existence riche, confortable et douillette.
Quoi ? Ils devraient renoncer aux bienfaits convoités de la croissance économique ? Avant même d'avoir pu goûter aux agréments du confort matériel et aux fruits délectables du gigantesque effort de la partie occidentale de l'humanité lancée depuis deux siècles à l'assaut de la maîtrise technique de l'univers (alias le PROGRÈS) ? Dont seule une minorité profite égoïstement et surtout scandaleusement des avancées, conquêtes et commodités ? Certains appellent ce scandale, dans le discours tenus au cours des grandes réunions internationales (COP), "dette coloniale" ou "dette écologique".
Regardons les choses en face : la dispute devient générale, et de plus en plus rude, brutale et violente. Dans ce monde à venir où les ressources se raréfient et où les nations se rétractent au-dedans de leurs groupes respectifs d'affinités, les tensions vont se tendre et les animosités s'animoser. Jusqu'où ?
Dans ces conditions, je ne vois qu'une solution, et une seule : le partage équitable des richesses produites par le travail humain. Tiens, par curiosité, levez le doigt, ceux qui y croient.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, journal le progrès, stéphane foucart, secours populaire, lyon, collège la tourette, mer baltique
mardi, 26 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 3
CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.
Aujourd'hui, on décline (mais dans la joie et la bonne humeur) !
Et même on se met à décader avec allégresse et enthousiasme.
Mais il n'y a pas que les roustons du père Platon qui ne sont plus ce qu'ils étaient : chez nous non plus, mais aussi, plus largement dans le monde, ça ne va pas fort. On n'entend parler que de déclin, perte, réduction, raréfaction, repli, reflux, recul, dégringolade, bref : le champ lexical est vaste et touche tout ce qui a à voir avec les activités humaines sur la planète.
Ça, c'est Le Figaro (pas dans mes habitudes, mais).
ETC. ETC. ETC.
Je n'ai pas tout mis, mais je vais m'arrêter là : la moisson est ample, généreuse et très probablement pour longtemps inachevée.
Donc pas besoin d'en rajouter. Tout le monde a compris ce qui attend les Français, les Européens, l'humanité, en même temps que les espèces animales, végétales et même minérales.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : déclin, perte, réduction, raréfaction, repli, reflux, recul, dégringolade, les roustons du père platon, décadence de rome, papillon monarque, emmanuel macron, bruxelles, europe, france, société, journal le figaro, journal le monde, journal le progrès, écologie, bande dessinée, goscinny, uderzo, astérix, obélix, astérix aux jeux olympiques
lundi, 25 novembre 2024
HONNEUR A BREYTEN BREYTENBACH
J'apprends la mort du grand Breyten Breytenbach. Cette disparition me touche. Pour une raison particulière : je porte dans ma mémoire, pour l'avoir longuement fréquenté, cultivé et admiré, un livre tout à fait étonnant. Il s'agit de Feu froid. (Christian Bourgois, 1976, réimprimé en 1983). Un livre de poèmes qui ne m'a pas lâché depuis le jour où je l'ai ouvert sur le premier texte (abstraction faite de l'estimable préface de Bernard Noël). Voici.
***
MENACE DES MALADES
(pour B. Breytenbach)
« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous présenter à Breyten Breytenbach l'homme maigre au chandail vert ; il est pieux et presse et martèle sa tête oblongue pour vous fabriquer un poème comme par exemple
j'ai peur de fermer les yeux
je ne veux pas vivre le noir et voir ce qui se passe
les hôpitaux de Paris sont remplis de gens blêmes
qui debout devant les fenêtres gesticulent de façon menaçante
comme les anges dans le four
la pluie rend les rues écorchées et glissantes
mes yeux sont empesés
ils/vous m'enterreront un jour humide
quand les mottes deviennent de la viande noire et crue
et les feuilles et les fleurs trop fleuries sont colorées pliées d'humidité
avant que la lumière ne les ronge l'air sue du sang blanc
mais je refuserai de tapir mes yeux
cueillez mes ailes osseuses
la bouche est trop secrète pour ne pas sentir la douleur
mettez des bottes pour mon enterrement afin que je puisse
entendre la boue embrasser vos pieds
les étourneaux retournent leurs têtes ruisselantes et lisses, fleurs noires
les arbres verts sont des moines marmonnants
plantez-moi sur une colline près d'un étang sous les gueules-de-loup
laissez les canards amers et rusés chier sur ma tombe
dans la pluie
les âmes des femmes folles et trompeuses passent dans
des chattes dans les craintes les craintes les craintes
avec des têtes incolores et trempées
et je refuserai de consoler (de calmer) ma langue noire »
Voyez, il est inoffensif, soyez donc indulgents.
***
Je n'ai jamais cherché à préciser les contours du contexte, à développer des rudiments d'exégèse ou d'explication de texte. Ce poème s'est un jour dressé devant moi dans tout son mystère, dans toute la consistance compacte et cependant insaisissable de son être. Et je le trouve parfaitement adapté à la circonstance présente. Voilà.
09:00 Publié dans POESIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésir, breyten breytenbach, afrique du sud
samedi, 23 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 2
CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.
*
LA TENDANCE EST À L'AMPUTATION BUDGÉTAIRE,
(ou "Le triomphe posthume de Macron").
***
Vive la Transition écologique !!!
Vive le système éducatif !!!
Vive le plein-emploi !!!
Tiens, facteur, tu entres boire un coup ?
Allez, on se fait une toile !!!
(CNC : centre national du cinéma)
Bâtissons l'avenir !!!
***
Tous ces titres encourageants sont pris dans des numéros du journal Le Monde et du journal Le Progrès parus au cours de l'année 2024.
mardi, 19 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 1
CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.
Je ne sais pas combien de gens se souviennent de Le Niveau monte, ce brûlot publié en 1989 par les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet pour combattre la soi-disant "propagande" de tout ce que l'époque comportait alors de "déclinistes" qui se lamentaient sur la déchéance touchant notre système éducatif tout entier (tous des "réactionnaires", bien sûr).
Toujours est-il que la suite a montré (et montre de plus en plus clairement) que c'étaient les "déclinistes" qui avaient raison. Et que même ils péchaient par un excès d'optimisme : il n'y a qu'à regarder dans quel bourbier intellectuel, éducatif et administratif, et dans quels sables mouvants de recrutement ("professeur" est désormais un métier fort peu attirant, et même repoussoir aux yeux des jeunes bourrés de qualités) pataugent pêle-mêle enseignants, personnels encadrants, élèves et parents d'élèves pour se rendre compte de la supercherie balancée dans le public par le tandem de gentils statisticiens chantant "La Vie en rose".
Car comme l'écrit quelque part Samuel Beckett : « Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter ». Et chanter "Cocorico", évidemment.
Ensuite, on se rappellera peut-être, à l'occasion, que Nicolas Baverez avait reçu sur la figure des tombereaux de critiques plus ou moins pures, honnêtes et propres quand il avait fait paraître en 2003 La France qui tombe. Oh le pauvre, qu'est-ce qu'il avait pas dit, l'oiseau de mauvais augure ! Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait "suscité des réactions diverses", et surtout variées.
Les Français n'aiment pas qu'on leur annonce Azincourt, Waterloo, la fin de l'Empire, la capitulation de 1871, la déculottée de 1940, la perte des colonies. Ils préfèrent faire mousser 1918, alors qu'ils n'auraient rien pu faire sans les Alliés, et passer la brosse à reluire sur la Résistance, qui a impliqué moins d'1% d'entre eux.
Aujourd'hui, ce ne sont plus des signes avant-coureurs ou des messagers de malheur qui cherchent à affoler les populations. Tout le monde s'y est mis, à commencer par la montée en puissance des régimes autoritaires gouvernés par le mépris de l'état de droit et du réchauffement climatique, mais aussi par les scientifiques du GIEC, des gens intègres, eux, pour avertir que l'on n'en est qu'au début d'un gros effondrement, comme l'humanité n'en a jamais connu, et peut-être définitif.
D'ailleurs, les journaux sérieux ont été obligés de s'y mettre : "Tout va de plus en plus mal, et on n'a encore pas tout vu, il faut s'attendre à pire". On trouvera donc ci-dessous, non pas un inventaire exhaustif de ce qui se dégrade : tout juste un florilège de quelques joyeusetés qui nous guettent au coin du bois pour nous faire notre fête. Ce n'est qu'un début !
Je me propose de faire défiler tour à tour les vocables utilisés dans des titres de journaux déployant toute la richesse d'un vocabulaire, et même d'un "champ lexical" (si si !) résolument catastrophiste.
Il ne sera ici question que d'amputation, baisse, coupe, déclin, décrochage, défaut, déficit, dégradation, dégringolade, détresse, effondrement, érosion, fermeture, finitude, fonte, manque, effritement, manque, menace, pénurie, péril, perte, raréfaction, recul, réduction, reflux, repli, rétrécissement, suppression, taille. Je crois que c'est tout. Accrochons-nous, aujourd'hui, au fétiche du mot "baisse".
Ci-dessus et ci-dessous, curieux appariement de deux titres qui devraient se contredire.
Tous ces titres (j'en publierai une bonne soixantaine ou davantage) sont tirés du journal Le Monde, grand quotidien national, et du journal Le Progrès, notre PQR (presse quotidienne régionale) à nous autres Lyonnais et circumvoisins régionaux. Leur parution se répartit sur tout le temps écoulé depuis le début de l'année 2024.
A suivre.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelot et establet, le niveau monte, déclinistes, réactionnaires, sociologie, système éducatif, la vie en rose, cocorico, samuel beckett, nicolas baverez, la france qui tombe, baisse des naissances, fertilité, contraception, journal le monde, journal le progrès, lyon
jeudi, 14 novembre 2024
BIENTÔT UN TRUMP FRANÇAIS ?
« DONALD TRUMP OSE TOUT.
C'EST MÊME À ÇA QU'ON LE RECONNAÎT. »
Trump a été élu 47ème président des Etats-Unis, parce qu'il a réussi à convaincre les Américains qu'il comprenait intimement leurs attentes et leurs besoins, et qu'il était tout disposé à les satisfaire. Et encore plus fort, qu'il était comme eux. Prestidigitateur !
Qu'il passe son temps à mentir, exagérer ou inventer des "vérités alternatives" n'a strictement aucune importance, et aucun effet sur le résultat des courses. Impuni !
Qu'il appartienne à la classe sociale la plus favorisée et qu'il ait été en mesure d'attirer les suffrages des Américains les plus vulnérables (cf. la "rust belt") est peut-être inexplicable, mais c'est un fait, et indéracinable. Magicien !
Qu'il soit une bête de foire dotée d'un culot monstre et capable de vociférer des flots d'injures et d'autres saloperies à l'adresse de ses adversaires ne fait rien non plus à l'affaire. Batteur d'estrade !
Qu'il ait été, en diverses circonstances et occasions plus ou moins claires, totalement subjugué par Vladimir Poutine, voilà encore une réalité indéniable. Traître !
Qu'il se soit entiché, voire complètement toqué d'un halluciné encore plus milliardaire et cinglé que lui, au point de créer pour lui, dans son propre gouvernement, un "Ministère de l'efficacité gouvernementale", voilà en revanche qui s'explique en grande partie par les millions de dollars qu'Elon Musk a déversés sur la candidature trumpienne. Marionnette !
Que son profil psychologique relève de la psychiatrie ne surprendra personne, mais préoccupe gravement les spécialistes de la santé mentale. Psychopathe !
Et qu'il foute la trouille à tout ce que la planète compte de démocraties respectueuses de l'état de droit, tranquilles, paisibles et un peu avachies, est hautement compréhensible. D'un coup, voilà Ubu qui surgit : « Semblable à un œuf, une citrouille ou un fulgurant météore, je roule sur cette terre où je ferai ce qu'il me plaira. » !
Photo prise au moment du décollage d'Ubu Trump.
Décidément toutes les qualités pour foutre le maximum de pagaille dans le minimum de temps !!!
Maintenant, demandons-nous ce que tout cela nous amène à envisager pour notre compte. Et l'idée qui me vient est la suivante : est-il probable qu'un tel personnage arrive au pouvoir chez nous ? Est-ce même seulement possible ?
A priori, tout être raisonnable juge une telle hypothèse inenvisageable. Pour la raison qu'aucun homme politique français n'est doté d'une personnalité à ce point décomplexée, arrogante et dénuée de surmoi. Il faut le reconnaître : il se dégage de Donald Trump tel qu'il apparaît dans les médias, dans la presse et dans les meetings, l'image d'une force que rien au monde ne peut arrêter, atteindre ou détruire.
Et il faut le reconnaître : aucun membre du personnel politique français ne ressemble de près ou de loin aux promesses de futurs triomphes que toute la personne de l'élu américain passe son temps à faire à tous ses adeptes dans le moindre de ses gestes, dans la moindre de ses paroles, dans la moindre de ses énormités.
Aucun homme politique français n'arrive à la cheville de ce supposé surhomme ultraviril qui est apparu aux yeux d'une majorité d'électeurs comme l'incarnation vibrante de tous les superhéros inventés par la BD américaine dans la descendance de Superman, Marvel et compagnie.
Aucun de nos députés, de nos sénateurs et même de nos ministres n'ose afficher un aplomb aussi démesuré que Trump. Par comparaison, leurs mensonges sont pâlichons et font presque pitié. Ils sont si ternes et de si peu de consistance qu'ils se confondent avec la couleur des murs : qui connaît leurs noms ? Leurs visages ? Leurs doctrines ? Leurs idées (s'ils en ont) ? Popularité zéro.
Bon, il y aurait bien les trublions du Rassemblement national, cornaqués par la fille Le Pen et son jeune et ambitieux adjoint. Mais vous voulez mon avis ? Ils la jouent tellement "petit bras" et "coups bas minables" qu'ils ne semblent crédibles qu'aux yeux d'électeurs trop naïfs : « On les a jamais essayés ! », se justifient-ils.
Le problème, c'est que les Américains l'avaient déjà essayé, Trump, et cette fois, ils l'ont élu en toute connaissance de cause. Et ça risque de saigner !
Quant au tout venant des autres responsables politiques français, regardez qui ils sont, quelle est leur force de caractère, de quelle étoffe personnelle ils sont faits, quel est leur parcours, où et comment ils ont été formés, par quelles écoles ils sont passés, dans quels "annuaires des anciens élèves" leurs noms figurent. A tort ou a raison, j'ai l'impression qu'ils sont tous interchangeables. Donc anodins, tant ils semblent fabriqués dans le même moule.
Allez dire maintenant à un Américain qu'on pourrait mettre n'importe qui à la place de Trump : il vous prendra pour un guignol. Et il aura raison : qui oserait se prétendre un Donald Trump alternatif ?
Regardez-les, nos dignitaires : propres sur eux, de bons visages adolescents bien rasés, impeccablement vêtus, genre Attal : ils furent pour beaucoup d'excellents élèves, voire des premiers de la classe. Ils ont très tôt élaboré leur "plan de carrière" (à 50 ans, j'aurai non seulement la Rolex, mais la Patek Philippe, la Cartier, et tout ce qui va avec).
Là est le nœud de l'affaire : ils n'ont guère d'expérience directe des vacheries que peut réserver le monde ordinaire, celui de la vie ordinaire, celui où vivent les gens ordinaires qui se collettent avec la réalité ordinaire, qui savent ce que trimer veut dire, qui savent que la pierre c'est dur, qui se demandent s'ils arriveront à boucler le mois et à mettre de l'essence dans le réservoir ou du fioul dans la chaudière. En revanche, ils ont des perspectives, les enfants gâtés du destin.
Ce sont des abrités, des personnes de bureau, de dossiers, de chiffres et de données abstraites. Les ministères, la haute administration sont bourrés à craquer de gens de cette sorte (le journal Le Monde évoquait récemment le cas pas du tout exceptionnel de ces ministres sortis des grandes écoles de commerce).
Et si le malheur voulait que ce soit Marine Le Pen et Jordan Bardella qui emportent la mise à la prochaine présidentielle, ce sont tous nos petits messieurs et dames très savants, tous ces premiers de la classe à qui des parents avides de réussite n'ont jamais administré de fessées, et habitués à l'ambiance feutrée des couloirs des ministères et autres lieux de pouvoir, ce sont eux qui prendraient la raclée.
Petite satisfaction pour le peuple d'abstentionnistes auquel j'appartiens depuis 2005, à cause du référendum européen trahi par Sarkozy après son élection en 2007.
Mais pour autant, maigre et courte satisfaction. Car je ne me fais pas plus d'illusion sur la capacité de Le Pen et consort à rendre à la France un peu de fierté ou de lustre dans le concert des nations fortes, que les Américains sensés ne s'en font sur celle de Donald Trump à "make America great again" (si ce slogan a toutefois un sens).
Le France ne connaîtra donc pas les délices d'un Donald Trump à l'Elysée, et c'est après tout tant mieux. Il reste que, à la façon d'un rongeur tenace et puissant, le capitalisme sauvage insinue jour après jour ses appétits immenses dans les moindres recoins de ce qu'il reste de "secteur-public-à-la-française" (derniers exemples en date : ouverture du rail à la concurrence sous les coups des accords européens, voracité des actionnaires de Michelin qui, fort de ses deux milliards de bénéfice net, ferme deux usines en France, etc.). Le Pen-Bardella, ces Trump au petit pied lilliputien, peuvent voir la vie en rose. A se demander si la France a encore une existence.
A cet égard, l'absence d'un Trump français n'empêchera pas que progresse encore et encore l'américanisation ultralibérale du pays, et accessoirement de l'Europe ("L'Europe décroche", titrait le journal Le Monde il y a quelques jours).
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, elon musk, états-unis, américains, les républicains, vérité alternative, rust belt, vladimir poutine, ministère de l'efficacité gouvernementale, 47ème président des états-unis, france, société, politique, marine le pen, rassemblement national, jordan bardella, gabriel attal, journal le monde, essec, hec, grandes écoles de commerce, make america great again, les tontons flingueurs, michelin
samedi, 09 novembre 2024
MADELEINE RIFFAUD
Il faut lire la belle notice nécrologique écrite pas Yves Bordenave et publiée dans le journal Le Monde daté 8 novembre 2024, bien que l'auteur évoque comme en passant le récit de vie que la résistante, journaliste et poétesse a donné à Jean-David Morvan et tel qu'il est rendu selon son découpage et scénario (voir mon billet ici même) et dessiné par Bertail (éditions Dupuis).
J'apprécie aussi grandement la photo de cette belle dame, prise le 18 juin dernier par Joël Saget pour l'AFP (elle fume un de ses cigares favoris).
Sa façon d'affronter l'objectif du photographe est une sacrée signature.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, journal le monde, jean-david morvan, joël saget, yves bordenave, bande dessinée
vendredi, 08 novembre 2024
UNE MALÉDICTION
Il y en a qui n'ont vraiment pas de chance : les Palestiniens. Bon, c'est vrai, dans leur Livre à eux, il n'est pas question de "Terre Promise" (sauf erreur), mais seulement de "Jardins où les ruisseaux coulent" (traduction Berque du Coran). Mais quand même, la vie les a plantés là, ils ont poussé, fructifié, multiplié, bref, ils se sont installés, et c'est devenu chez eux.
Et puis pas de chance : il y a eu la Shoah, les nazis, les camps de la mort, les chambres à gaz. Et ceux d'une religion voisine ont été parachutés en grand nombre dans leurs jardins et leurs oliveraies, s'ajoutant aux juifs déjà présents dans la région depuis lurette, mais ceux-là, les nouveaux venus, avaient bien l'intention de s'accrocher et de prendre racine.
Parmi eux, certains s'estimaient même seuls propriétaires des lieux : « Ôte-toi de là, que je m'y mette ! ». Au nom de l'Histoire, qu'ils disaient. Depuis leur arrivée, a donc lieu un très sévère conflit de voisinage. Disons que la cohabitation pacifique a semblé inenvisageable à beaucoup trop de gens.
Tenez, voici la une du n°130 de Charlie Hebdo, (signée Reiser) paru le 14 mai 1973. Cela fait juste un peu plus de 50 ans. C'est-à-dire vingt-cinq ans après la désormais célèbre "Nakba" (la catastrophe). Et neuf ans avant le massacre de Sabra et Chatila. Et c'est encore et toujours la boue de réalité dans laquelle ils pataugent et se noient. Avouez qu'ils n'ont vraiment pas de chance, les Palestiniens !
Le Hezbollah irano-libanais ne s'était pas encore mis à bouffer la chair du Liban. Maintenant, à cause de ces viandards, les Libanais n'ont plus le sourire, parce qu'ils ont eux aussi plongé bien profond dans la panouille.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, palestiniens, liban, islam, coran, musulmans, hébreu, bande de gaza, hamas, hezbollah, netanyahou, tsahal, juifs
jeudi, 07 novembre 2024
MADELEINE RIFFAUD EST MORTE
Madeleine Riffaud en 2011 (photo DR).
Madeleine Riffaud vient de mourir. Jusqu'à récemment (2021), j'ignorais totalement qui était cette femme et ce qu'elle avait fait dans sa vie. Il a fallu que j'achète un volume de bande dessinée pour que je découvre l'existence d'une femme d'exception. Il s'agit de Madeleine, Résistante (trois beaux volumes Dupuis - Aire libre, 2021, 2023, 2024), scénario de Morvan / Riffaud, dessin de Bertail.
Le récit détaillé que Madeleine Riffaud a longuement donné à Morvan, scénariste BD, est une merveille, et la force de ce dernier, renforcé par le dessin de Bertail, est d'avoir su restituer toute la sève qui animait cette personne indomptable, tout en découpant le propos de la façon la plus vivante.
Jean-David Morvan dans le bureau de Madeleine Riffaud, photo Julie Balague, journal Le Monde, 19 octobre 2023.
Car c'est cela qui m'a touché dans cette histoire : j'ai quasiment partagé, moment après moment et au plus près, le vécu de cette Madeleine révoltée par la présence arrogante des uniformes de la Wehrmacht sur le sol français.
Moi qui ai vécu avec la BD depuis l'enfance, j'ai rarement vibré à ce point au fil des aventures de personnages dessinés. Pour être franc, je ne pensais pas que c'était même possible. Ben oui, aussi vives que soient les impressions produites, on sait faire la différence entre le réel et la fiction. Mais là, pas moyen : tout est vrai, incroyablement vrai. Et par là incroyablement fort.
Je ne veux pas délayer, je veux juste faire ici l'éloge d'une entreprise unique en son genre : permettre à des lecteurs de participer comme de l'intérieur à ce qu'une partie infinitésimale (1% ?) du peuple français a fait pour se libérer de l'emprise nazie, à partir de l'extraordinaire témoignage d'une actrice qui n'hésita jamais à payer de sa personne.
J'ai ainsi cheminé en étroite compagnie avec Madeleine Riffaud (Rainer dans la Résistance, comme Rilke), jour après jour, depuis cette scène campagnarde où, petite fille, elle a la chance d'échapper à l'explosion d'un obus oublié de 14-18 qui tue sa petite bande de chenapans, jusqu'à la libération de Paris en 1944, en passant par le sanatorium, la vie sentimentale, la difficile admission dans un groupe de résistants, les actions clandestines, le meurtre de l'officier allemand (salué par le policier français),
Le policier.
l'arrestation (je note le salut du gendarme français, probablement sympathisant de la Résistance),
Le gendarme.
la torture (Gestapistes, mais aussi Français de la "Brigade spéciale")
Le commissaire divisionnaire Fernand David, chef de la "Brigade spéciale", fusillé le 5 mai 1945.
et, finalement, la survie.
Madeleine Riffaud en 1945, par Picasso.
Une œuvre tout à fait remarquable. Merci pour tout, Madeleine Riffaud. Reposez en paix. Merci Morvan pour le beau travail accompli. Merci Bertail pour la traduction graphique de l'épopée.
Madeleine Riffaud, portrait par Bertail (tome I).
***
Morvan et Bertail sont paraît-il décidés à poursuivre le récit après la fin de la guerre. Je me suis laissé dire (Librairie La BD, rue de la Croix-Rousse) qu'il y a de la matière pour huit volumes. Plus qu'à attendre.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, bande dessinée, morvan bertail, jean-david morvan, éditions dupuis, collection aire libre, nazi, résistance française, accupation allemande, guerre 39-45, guerre 14-18, librairie la bd, journal le monde, julie balague, rainer maria rilke, action clandestine, paris 1944, wehrmacht, gestapo, miliciens français, brigade spéciale
mardi, 05 novembre 2024
L'INFECT DUDUCHE
Le 16 avril 1973, dans le n°126 de la revue, Cabu emmène Duduche, son double ou peu s'en faut, visiter un établissement de l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP). Voici quelques-unes des idées qui passent alors par la tête du dessinateur de Charlie Hebdo. Duduche, accompagné ou pas de son copain, est un très sale gosse. C'est même à ça qu'on reconnaît Cabu.
"Et les contacts avec le personnel hospitalier".
In illo tempore, beaucoup d'infirmières étaient des bonnes soeurs dans l'hôpital public (par exemple dans le défunt l'Hôtel-Dieu de Lyon).
"Aider à se rencontrer ceux qui ont des crêtes de coq en organisant des petits combats"
« Hippocrate dit : oui c'est des crêtes de coq,
Et Galien répond : non c'est des gonocoques ! », chante Tonton Georges.
"Et découvrir les escarres (les plus Paulette)"
Ici, j'aime beaucoup le mauvais jeu de mots.
***
On admire au passage le trait de Cabu, comme jeté d'un premier jet sur le papier.
Ceux que ça amuse peuvent aller voir mon billet du 20 juin 2015. Il verront que Cabu a montré très tôt (1959) son potentiel ravageur en montant avec quelques potes un énorme canular dans les rues de sa bonne ville de Châlons-sur-Marne, juste avant le passage des marcheurs du Strasbourg-Paris.
10:46 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabu, duduche, charlie hebdo, paris, aphp, lyon hôtel-dieu, georges brassens, crêtes de coq, gonocoques, hippocrate, galien, brassens bulletin de santé
dimanche, 03 novembre 2024
COMMENT VA LE MONDE ?
LETTRE OUVERTE
Vous tous qui ne regardez pas les infos à la télé, vous tous qui n'écoutez pas les bulletins d'information à la radio, vous tous qui ne lisez pas les journaux, vous tous qui boycottez les réseaux sociaux.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, journaux, journalistes, journal le monde, journal le figaro, journal libération, humour, bande dessinée, peyo, johan et pirlouit, l'état du monde
vendredi, 01 novembre 2024
HYMNES NATIONAUX
LES ISRAÉLIENS
C'est chez eux que ça commence, un 7 octobre.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
LES PALESTINIENS
C'est sur eux que s'abat la vengeance dès le 8 octobre.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
LES LIBANAIS
C'est eux qui morflent ensuite, à cause de l'armée iranienne déguisée en Hezbollah.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes ?
***
Tiens, une idée : et si on leur suggérait de chanter ça en chœur, d'une seule voix, à l'unisson et tous ensemble ? Vous croyez que ?
Beaucoup de gens et de pays du monde seraient en droit de s'emparer sans scrupule de ces paroles de notre hymne national : Russes en Ukraine, Israéliens au Liban, Chinois chez les Tibétains et les Ouïghours, militaires et milices soudanaises contre les civils, Ethiopiens chez les Tigréens, Indiens au Jammu-et-Cachemire, j'arrête là.
Ce n'est pas un hasard si La Marseillaise est à peu près universellement connue.
Cororico !
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lundi, 21 octobre 2024
LES FRÈRES KOUACHI TUENT ENCORE
C'était avant le 7 janvier 2015. Simon Fieschi gérait le site internet de Charlie Hebdo. Il a été le premier à prendre une balle de kalachnikov des frères Kouachi. Dans la colonne vertébrale, si je me souviens bien. Il avait au moins en partie, et tant bien que mal, contredit le diagnostic sévère des médecins, qui ne le voyaient pas marcher de nouveau.
Or il se trouve que, quand j'ai appris que le corps de Simon Fieschi avait été trouvé sans vie dans sa chambre, j'étais plongé dans la relecture, un demi-siècle après, de cette magnifique revue qui a marqué en profondeur son époque, en même temps que tous ceux qui portaient sur le monde un regard plein de lucidité, de réprobation, voire de dégoût.
Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai reçu en pleine gueule le souvenir de l'événement qui, voilà bientôt dix ans, a effacé du nombre des vivants onze hommes et une femme formidables et plongé la nation française tout entière dans un deuil aussi vaste et abyssal qu'un océan. La disparition de Cabu et Wolinski m'avaient particulièrement atteint, qui étaient pour moi de vieux compagnons de voyage.
Ainsi, Simon Fieschi n'est plus. Son nom s'ajoute à la liste macabre. Je pense à lui.
Journal Le Progrès, 20 octobre 2024.
Et je pense aux autres.
Frédéric Boisseau, Agent d’entretien.
Franck Brinsolaro, Policier du Service De La Protection (SDLP).
Jean Cabut, Dessinateur.
Elsa Cayat, Psychanalyste et Chroniqueuse.
Stéphane Charbonnier, dit Charb, Dessinateur et Directeur de CH.
Philippe Honoré, Dessinateur.
Bernard Maris, Economiste et Journaliste.
Ahmed Merabet, Policier.
Mustapha Ourrad, Correcteur.
Michel Renaud, Organisateur d’une exposition à Clermont-Ferrand d’une exposition de dessins de Cabu, à qui il rapportait ses œuvres.
Bernard Verlhac, alias Tignous, Dessinateur.
Georges Wolinski, Dessinateur.
***
25 octobre 2024 : On est touché par les hommages offerts en nombre par toute l'équipe actuelle de Charlie Hebdo à Simon Fieschi dans le numéro du 23 septembre 2024.
Je recommande chaudement, en particulier, le magnifique et fraternel chant funèbre de Philippe Lançon à la mémoire de celui qu'on a retrouvé mort juste deux jours après le verdict qui condamnait Peter Chérif, le possible ou probable concepteur du projet du 7 janvier 2015.
Philippe Lançon, qui n'avait plus de mâchoire après la fusillade des Kouachi, a écrit Le Lambeau, terrible témoignage qui m'a laissé sur le flanc et à bout de souffle.
A saluer aussi : le petit mot adressé à l'équipe par Régis de Jorna, président de la cour d'assises spéciale lors du procès en 1ère instance des attentats de janvier 2015. Il y fait part de l'émotion qu'il a ressentie à l'annonce de la mort de Simon Fieschi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie hebdo, attentat charlie hebdo, frères kouachi, cabu, wolinski, frédéric boisseau, franck brinsolaro, elsa cayat, stéphane charbonnier, philippe honoré, bernard maris, ahmed merabet, mustaphé ourrad, bernard verlhac, tignous, simon fieschi, je suis charlie, philippe lançon, lançon le lambeau, régis de jorna
samedi, 19 octobre 2024
ÇA FERAIT (PEUT-ÊTRE) RIGOLER REISER
Voilà la (presque) couverture dessinée par Reiser pour le Charlie Hebdo du 13 novembre 1972. A l'époque, c'était Nixon. Mais à part cette petite fraude commise (presque) innocemment, pour le reste, (presque) rien n'a changé. On peut même dire que la situation a nettement empiré.
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dimanche, 13 octobre 2024
Y AVAIT PAS QUE L'ABBÉ PIERRE !
C'ÉTAIT TOUT LE SYSTÈME !
Je ne suis plus l'anticlérical forcené qui lançait des « Croâ ! Croâ ! » bien sonores dès qu'il apercevait une soutane. Même à cette époque désormais lointaine, je n'étais pas de ceux qui restaient sur le parvis de l'église lors de l'enterrement d'un camarade de travail dont la famille tenait à la cérémonie religieuse.
Mais qu'on se rassure : depuis que la superstition religieuse, dans sa variante catholique, est tombée de moi comme une peau morte (c'était précisément quand j'avais dix-sept ans, un bail), je suis, reste et demeure un mécréant pur et dur, quoiqu'aujourd'hui teinté d'un indifférent vaguement compatissant envers un corps social en voie de décomposition avancée (tiens, les pères maristes retraités ont quitté l'immense bâtiment du Grand Séminaire qu'ils occupaient à Sainte-Foy-lès-Lyon. Reste-t-il des séminaristes ?).
C'est dire que j'ai suivi avec curiosité les justes accusations qui se sont abattues (un peu tard !) sur la mémoire de l'abbé Pierre lorsque quelques-unes des femmes que celui-ci avait approchées de trop près ont décidé de mettre sur la place publique les souillures dont le bon curé s'était rendu coupable à leur égard.
A cette occasion, d'ailleurs, on en a appris de belles sur l'énorme silence complice dont l'institution entière a entouré les faits et gestes impudiques de monsieur Henri Grouès, après en avoir couvert bien d'autres au cours du temps et dans toutes sortes de régions du monde. Au fond, un simple mais puissant réflexe corporatiste que l'on connaît par cœur dans la police, la mafia et le monde du cyclisme (tiens, à propos, coucou Pogacar, tu peux dire comment tu fais pour tout gagner ?), pour ne prendre que quelques exemples.
On sait maintenant pas mal de choses sur les débauches dans lesquelles le monde clérical a pataugé au cours des temps anciens : Rousseau raconte dans Les Confessions comment, jeune homme, il s'est fait draguer par un curé sur la place Bellecour à Lyon, et les Fabliaux du Moyen âge, de même que Les Contes de Canterbury (Chaucer) regorgent de grivoiseries, débauches et entorses au vœu de chasteté. Et plus près de nous, nul n'ignore l'ambiance très homosexuelle qui règne au Vatican (Frédéric Martel, Sodoma : Enquête au cœur du Vatican, Robert Laffont, 2019).
Il se trouve qu'en 1972, le dessinateur Reiser s'est intéressé pour le compte de notre cher Charlie Hebdo à un fait divers qui compromettait la réputation des Lazaristes, respectable congrégation religieuse. On trouve ce qui suit dans le n°92, paru le 21 août 1972.
L'affaire se passe en Normandie. Un curé de par là-bas emmenait des fillettes dans la campagne, les déshabillait pour les photographier en leur faisant prendre des poses suggestives.
Le curé finit en prison, et le commissaire, pour les besoins de son enquête, interroge le directeur des Lazaristes du coin. Reiser imagine à sa guise le contenu possible des échanges entre le policier et le prêtre.
Et Reiser laisse libre cours au flux Hara Kiri qui coule dans ses veines : « Pourquoi l'abbé avait un appareil photo ? — Mais des crayons de couleurs, vous imaginez où il les lui aurait mis ? — Dans le cul ! — Vous avez vite deviné ! — Question de métier ! » répond le flic.
Le commissaire montre alors des photos saisies dans la chambre du curé. Remarque du supérieur : « Y en a une où on voit pas bien. — Les mains sur la table ! », commande le policier, qui sort une petite culotte trouvée dans la même chambre.
L'ecclésiastique renifle et, catégorique, affirme : « Bretonne, neuf ans et demi ! — Mais comment avez-vous pu ... ? — Question de métier ! », réplique tranquillement le Lazariste satisfait au commissaire ahuri.
Petit chef d'œuvre qui permet à Reiser de dépasser le cadre individuel et de mettre en question tout un ordre religieux et, à travers lui, l'ensemble de la gent soutanière.
Je me régale quand j'ouvre un numéro de mon vieux Charlie Hebdo. (je n'ai plus, hélas, ma collection d'Hara Kiri Hebdo). Que ce soit dans les raisonnements souvent très élaborés construits par Wolinski dans ses pages 2 ou ses dialogues de "Monsieur" au bistrot ; les élucubrations poétiques, oniriques et parfois ésotériques de Gébé ; dans le formidable culot ricanant et jubilatoire de Reiser qui balaie sur son passage un tas de tabous ; dans les pages acérées de Delfeil de Ton ; dans les reportages précis et percutants de Cabu dans toutes sortes de milieux, de villes et de bobines qu'il saisit mieux que personne. J'avoue que j'apprécie moins la prose de Cavanna, que je trouve un tantinet bavarde, voire complaisante, mais je ne m'en vante pas.
Ce qui reste, c'est que l'idée Hara Kiri (puis Charlie) a regroupé ce qui se faisait de mieux au début des années 1970 en matière de talents graphiques, de regards pointus ou féroces portés sur l'époque et sur le monde, de dénonciations joyeuses.
Je ne dirai pas qu'ils étaient tous géniaux, mais qu'ils vivaient intensément, qu'ils avaient quelque chose de très fort à dire, et par-dessus tout qu'ils le faisaient avec une santé, une jovialité incomparables : ces mecs-là s'amusaient, rigolaient ensemble, braillaient, se disputaient. Ils ne se contentaient pas de s'insurger, de s'indigner, de se révolter. En un mot : ils VIVAIENT ! Et la revue leur ressemblait comme deux gouttes d'eau.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abbé pierre, voeu de chasteté, célibat des prêtres, anticléricalisme, religion, henri grouès, jean-jacques rousseau, les confessions rousseau, chaucer, les contes de canterbury, frédéric martel, sodoma enquête au coeur du vatican, éditions robert laffont, bande dessinée, charlie hebdo, reiser, hara kiri, lazaristes, pédo criminalité, cavanna, professeur choron, wolinski, gébé, fournier, delfeil de ton, cabu
samedi, 12 octobre 2024
VARIATIONS PAS SYMPHONIQUES
11:02 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 26 septembre 2024
C'ÉTAIT L'ESPRIT HARA KIRI
Je ne vais pas faire l'éloge du grand hebdomadaire fondé en 1969 par François Cavanna et Georges Bernier, alias "professeur Choron" (du nom de la rue où la revue siégeait), et assassiné par un certain Raymond Marcellin, ministre de l'Intérieur, en novembre 1970 pour crime de "lèse-Sa-Majesté-De-Gaulle" ("Bal tragique ..." etc.).
Je ne vais pas non plus me lancer dans une analyse savante des tenants et aboutissants de la rupture violente qu'a représentée l'entreprise dans le paysage de la presse d'alors, dont la doctrine était plutôt de ramer dans le même sens que les mouvements d'opinion que les divers organes voulaient servir.
"Bête et méchant", slogan revendiqué, "mauvais goût", "provocation" et autres qualificatifs désobligeants porté par ceux qui se pinçaient le nez face à l'objet, oui, c'était un esprit pour le moins clivant. Du mauvais esprit bravement décomplexé.
Je veux juste ici donner à percevoir la façon dont la bande de joyeux drilles traitait événements et faits relevant de l'air du temps. Tout passait par la moulinette : les tabous, les stéréotypes, les conventions, le convenable, la pudeur. Rien n'échappait au jet de vitriol. Juste tout ce que les nouveaux stéréotypes, les actuels tabous cloueraient au pilori et assigneraient en correctionnelle.
Je prendrai pour exemple un ancêtre de nos campagnes de défense de l'environnement, en l'occurrence celle guidée par le mot d'ordre édifiant « Un bébé, un arbre », dont on voit les traces dans ces quelques documents remontant à l'année 1971.
On voit ci-dessous la façon dont chaque membre du groupe pose son propre regard — singulier — sur le thème.
A tout seigneur, tout honneur : la revue princeps prend au pied de la lettre l'expression "Le choc des photos" popularisée par un hebdo qui n'avait vraiment rien à voir, c'est le moins qu'on puisse dire. On peut voir dans cette image la patte du professeur Choron, provocateur en chef (Chenz était sans doute le photographe).
Et puis, dans l'ordre, le somme toute gentil Cabu (ici, car un des plus féroces en général), puis le sévère Gébé, révolté par les atrocités commises par les Américains au Vietnam, à coups de bombes et d'agent orange. En conclusion, le ricanement sardonique de l'impitoyable Reiser.
Toutes ces gaudrioles sont à placer sous le signe de l'humour (noir, évidemment), je le rappelle. Et dois-je le dire, je regrette profondément qu'un tel esprit ait été chassé de l'ensemble du paysage médiatique actuel.
Aujourd'hui, où la France est dirigée, gérée, digérée par des charlots qui se foutent bien de l'avenir du pays, on éprouve la cruelle absence des Cabu, des Gébé, des Reiser, des Fournier, et même des Choron, tant il y a de gens, de groupes de gens, de groupes de pression, de "communautés" qui se prennent aujourd'hui très au sérieux, tant de cohortes vigilantes ou militantes qui veillent à ce que nul ne porte atteinte à leur "identité", une identité devenue sacrée, un de ces nouveaux tabous qui faisaient hurler de rire ou entrer en fureur la bande des voyous qui faisaient Hara Kiri.
Car ce n'est pas l'actuel Charlie Hebdo, sorte de pauvre ectoplasme végétatif et laid de son modèle, qui peut prétendre assumer l'héritage. Et je vais vous dire : c'est parce que ce Charlie Hebdo-là se prend trop au sérieux.
L'esprit Hara Kiri est mort et enterré, laissant orphelins des tas de gens atterrés devant le spectacle du monde tel qu'il va mal.
De profundis.
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : humour, hara kiri, françois cavanna, georges bernier, professeur choron, rue choron paris, bête et méchant, un bébé un arbre, cabu, gébé, reiser, charlie hebdo, guerre du vietnam, agent orange
mardi, 24 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
Je veux voir dans un article somme toute bref, mais remarquable, du journal Le Monde (numéro daté de samedi 21 septembre 2024) un signe qui ne trompe pas : le gouvernement constitué autour de Michel Barnier à grands renforts de sueur, de suspense et de forceps est bien un gouvernement de potiches.
Signé Nathalie Segaunes, cet article met le plein flash sur le rôle caché mais terriblement efficace de quelques individus constituant une sorte de garde rapprochée autour du président Macron. On les surnomme « la bande des quatre » (je laisse ici de côté la référence à Mao Tsé Toung, vous savez, le procès, Chiang Ching et tout le toutim).
Les quatre ne sont pas totalement interchangeables : Alexis Kohler, le manitou en second de l'Elysée, il est E.S.S.E.C.-E.N.A., alors que pour les trois autres, ceux qui sont chargés de cornaquer tour à tour les services de Bercy ou tel cabinet de tel ministre, on a respectivement : Emmanuel Moulin (E.S.S.E.C.-E.N.A.), Jérôme Fournel (H.E.C.-E.N.A.) et Bertrand Dumont (Normale Sup.-E.N.A.).
A quelque poste qu'ils soient nommés, Moulin, Fournel et Dumont sont instamment priés de reter en contact étroit avec Kohler. Rien que des premiers de la classe, des professionnels, mais aussi et surtout une chouette bande de chouettes copains, autant que de fidèles serviteurs des volontés du président.
Voilà comment monsieur Macron "tient" l'administration la plus chère à son cœur (économie, finances et tout ce qui va avec). Quatre "as" qui doivent une partie au moins de leur carrière à Bruno Le Maire, vous savez, le forcené de la "réduction des dépenses de l'Etat" et l'ennemi déclaré de la dette et de la puissance publique (c'est-à-dire ce qui fait le bien commun). Ah tiens, Jérôme Fournel est allé "seconder" Barnier à Matignon : quelle surprise !
Il faut dire que ces quatre mousquetaires dépassent tous les ministrables par la qualité et le niveau de leurs études. La preuve ? Nathalie Segaunes l'écrit, rapportant les propos de Pierre Birnbaum, historien et sociologue : « Les ministres de M. Macron (...) se caractérisent en outre par un niveau d'études certes convenable, mais relativement modeste ». Traduit en langue vulgaire : c'est pas la crème de l'élite.
Conclusion, les vrais chefs de la haute administration de la France ne sont pas les ministres, mais un tout petit nombre de gens jamais élus, de très hauts fonctionnaires placés sous les ordres d'Alexis Kohler, le grand coordonnateur, véritable "père Joseph" auprès d'un Macron férocement arrimé à sa prétention à rester « le maître des horloges ».
Pierre Birnbaum résume : « Le macronisme, c'est le triomphe de la haute fonction publique, qui prend en charge toutes les fonctions de l'Etat, y compris les fonctions politiques ». Il me semble bien que certains connaisseurs appellent ce genre de prise en main une "capture de l'Etat". Autant dire que ça aide à comprendre les raisons qui viennent de pousser Emmanuel Macron à s'asseoir sans pudeur sur le résultat des élections.
L'article de Nathalie Segaunes est un hommage à la notion même d'information.
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lundi, 23 septembre 2024
QUELLE TROISIÈME JAMBE ?
Le dessinateur Reiser, grand pilier du Charlie Hebdo de la grande époque, n'aimait pas trop le nucléaire. Voici comment il entrevoyait l'avenir humain parfumé aux effluves atomiques, dans le numéro du 25 avril 1975. J'espère que le dessin n'effarouche personne : nous sommes entre adultes.
Mais la nature n'avait pas attendu la construction des centrales nucléaires pour aberrer à sa manière pour le moins originale. La preuve : la troisième jambe existe, Frank Lantini est même né avec (Martin Monestier, Les Monstres, éd. Le Cherche-Midi, 2017). Et pas celle à laquelle pensent les esprits mal tournés.
Mais sur le fond, Reiser ne se trompait pas, comme le montrent les photos prises par Paul Fusco dans les environs de Pripiat après la catastrophe de Tchernobyl qui, si elle n'a pas encore produit de "troisième jambe", à ce que je sache, a fabriqué de belles monstruosités à l'occasion.
Ci-dessous, ce n'est plus de jambe qu'il faut parler.
Il vaut mieux se taire.
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vendredi, 20 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
AVEC MICHEL BARNIER EN POTICHE EN CHEF ...
... ET LE PRÉSIDENT MACRON EN MAÎTRE DES POTICHES.
Même que Laurent Wauquiez s'est permis le luxe de refuser le ministère de l'Economie et des Finances (il briguait l'Intérieur). Un gouvernement qui dit "merde" au suffrage universel. Monsieur Macron veut continuer à tirer les ficelles. « J'ai détraqué le mécanisme, mais je resterai le maître des horloges, quoi qu'il en coûte à la France ! » Tu parles d'une "mise en retrait" !!! Là, à voir la mine que lui a faite le dessinateur Chappatte (Le Canard enchaîné, 18 septembre 2024), Emmanuel Macron s'apprête à marcher sur l'eau.
Journal Le Monde du 15 septembre 2024.
Je trouve "met en scène" particulièrement bien trouvé.
Je me demande malheureusement s'il ne faudrait pas plutôt parler de "retrait de la France en Europe". Je pense en particulier à la valse des commissaires européens placés à la tête de la Commission sous l'autorité d'Ursula von der Leyen.
Celle-ci ne pouvait pas piffer le mauvais esprit — trop "régulateur" à son gré ultralibéral — de Thierry Breton. Emmanuel Macron est passé sous les fourche caudines de l'Allemande en désignant Stéphane Séjourné pour le remplacer.
Et si j'ai bien compris, malgré la promesse d'élargir le "périmètre" des compétences du Français, Séjourné ressemblera davantage à une potiche sur le marbre de la cheminée de la Commission qu'à un Commissaire de plein exercice.
Pauvre France ! Entre les mains de quel zozo t'es-tu jetée ? Il faut d'urgence un magicien doué pour transformer à son tour Macron en potiche.
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jeudi, 19 septembre 2024
LE MOSSAD LIT DES B.D.
Après les bippeurs, les talkie-walkies.
Les agents du Mossad ont, de toute évidence, apprécié à sa juste valeur l'idée formulée dans le scénario de Jean-Michel Charlier et traduite en image par le formidable dessinateur Francis Bergèse, dans Les Pilotes de l'enfer, quarante-deuxième épisode des "Aventures de Buck Danny" (Novedi, 1984).
L'infernale et infâme "Lady X", qui projette d'atomiser une énorme réunion de chefs d'Etat du monde, a tout prévu pour anéantir les moindres velléités de trahison de la part des membres du terrible "F.I.G.A.R." Ici, c'est l'infortuné Juan qui, horrifié par la monstruosité de l'entreprise, s'apprête à tout dévoiler. Heureusement, l'U.S. Navy et ses purs héros veillent au grain.
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mercredi, 18 septembre 2024
UNE B.D. DONNE DES IDEES AU MOSSAD
Pas loin de 3.000 hommes du Hezbollah mis hors d'état de nuire temporairement ou définitivement : voilà l'exploit. A coups de bippeurs piégés. Chapeau les champions ! Mais qui est-ce, les champions ? Dès l'annonce de l'événement, tous les yeux se sont tournés vers le Mossad, le bras armé de l'intelligence israélienne. Bravo les gars, vous avez bien mérité de la nation.
A propos du Mossad, j'avais découvert l'esprit tordu du service, dans je ne sais plus quel "James Bond" (Ian Fleming). Arrivé à la fin, l'espion de Sa Majesté passe tout près de la catastrophe. Heureusement, deux agents israéliens font irruption dans son appartement, direction la salle de bains pour s'emparer du dentifrice avant que 007 en fasse usage : ils avaient piégé la pâte du tube au moyen d'une substance capable d'effacer l'usager.
L'opération qui s'est conclue dans la journée d'hier m'a immédiatement fait penser à une autre littérature : la Bande Dessinée. En l'occurrence un épisode des aventures de l'agent Alpha : Snow White 30 secondes (dessin de Jigounov, scénario de Mythic, Troisième vague, 2011).
En résumé, des "méchants" projettent d'assassiner le président des Etats-Unis, et l'agent Alpha fait tout pour que cela n'arrive pas. Le truc qui va sauver la situation ? Des oreillettes explosives manipulées par les méchants, destinées à annihiler tous les membres du service de sécurité présidentiel. Au moment fatidique, tous s'écroulent, tués instantanément.
Le président américain est donc sauvé.
Bon, j'imagine que l'imagination et le savoir-faire des services secrets israéliens n'a pas grand-chose à envier à ceux de Sa Majesté, et que c'est plutôt la B.D. qui s'inspire de leurs inventions concrètes ou en voie de le devenir. Mais quand même, le rapprochement qui s'est opéré dans ma mémoire entre l'événement présent et les aventures d'un agent de la C.I.A. a plutôt tendance à m'amuser.
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mardi, 17 septembre 2024
L'ABBE PIERRE SAUVE L'HONNEUR ....
.... DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE.
Nous apprenons de source sûre que l'abbé Pierre, en s'approchant tout près, voire tout contre les femmes qu'il rencontrait, accomplissait une mission secrète confiée par les plus hautes autorités du Vatican : contrer par ses actes, en prêchant d'exemple et en payant de sa personne, la vaste campagne de diffamation visant le clergé catholique et colportant des infamies sur le comportement des prêtres, laissant se répandre des rumeurs sur leur sexualité déviante.
On voit sur ce cliché pris par notre reporter Jean-Marc Reiser le désespoir et l'incontestable révolte d'Henri Grouès (= abbé Pierre) contre la décadence dont l'Eglise catholique se rendait coupable. Oui, il fallait réagir pour extirper jusqu'aux racines du Mal qui souillait la chrétienté dans ce qu'elle avait de plus sacré. Alors oui : joignons nous tous à l'appel unanime, et proclamons : « Vive l'abbé Pierre ! Merci, abbé Pierre, de vous être sacrifié pour redresser les torts d'une Eglise qui glissait sur la mauvaise pente ! Merci d'avoir par vos actes rétabli la vérité : les curés ont une sexualité tout à fait normale ! »
On peut écouter Les Matins de France Culture (18 septembre 2024) pour en savoir plus sur l'esprit de charité qui guidait l'abbé Pierre, l'amenant à "faire don de sa personne" à tant de personnes de sexe féminin pour remplir la sainte mission à laquelle il s'est voué sa vie durant.
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lundi, 16 septembre 2024
MAIS OÙ EST LE MLF D'ANTAN ?
Ouais ! Où sont-ils passés, les hommes ?
Wolinski, dans Charlie Hebdo n°37, 21 juin 1971.
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