jeudi, 05 janvier 2017
DIRECT CROIX-ROUSSE
Photographie Frédéric Chambe (30 décembre 2016).
Ce qui s'appelle aujourd'hui le "Direct-Croix-Rousse" emprunte le tunnel (avec portion(s ?) à ciel ouvert) creusé autrefois pour la "Ficelle" de la rue Terme, construite en 1862, arrêtée en 1967. Ci-dessous en bas, sur le plan de 1952, la partie essentielle des "Pentes" (par opposition au "Plateau"), avec en pointillé le trajet des deux funiculaires, celui-ci et le "Croix-Paquet", devenu la ligne C du métro, qui passe sous l'église Saint-Bernard, désaffectée (qui se serait appelée peut-être Notre-Dame-des-Canuts si elle avait été achevée).
Monsieur Gérard Collomb est positivement ravi de voir ce lieu en déshérence transformé en "lieu de vie sociale, d'échanges et d'activité économique". Traduit en français : centre d'affaires. Ci-dessous, au-dessus de la place Colbert, le projet qui, s'il faut en croire les promoteurs, apportera enfin au quartier et à la place Colbert la "vie", le "mouvement" qui, selon eux, lui font sans doute défaut aujourd'hui. Je connais des habitants de la place Colbert dont les rugissements me donnent à penser que la perspective les transporte d'enthousiasme.
C'est sur les pentes qu'on trouvait les plus belles traboules de Lyon, du temps que personne n'avait encore eu l'idée saugrenue de fermer à clé les grosses grilles intermédiaires et d'inventer le digicode, à l'exception touristique de la suite de passages qui vont de la cour des Voraces (place Colbert ci-dessus) aux Terreaux. Le trait rouge qui serpente figure la ligne de trolley n°6, qui reliait l'Hôtel de ville à l'hôpital de la Croix-Rousse (depuis, le terminus en a été ramené vers la place de la Croix-Rousse). A noter qu'à l'époque, c'était la rue Gentil (longeant le n°42 du lycée Ampère, tout en bas à droite) qui limitait le 1er arrondissement, au lieu de la rue Grenette.
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mercredi, 04 janvier 2017
PLACE DES TAPIS
Photographies Frédéric Chambe.
Ci-dessous, le plan du "Plateau" en 1952, de l'hôpital de la Croix-Rousse (n°92) au boulevard du même nom (NS) et de la rue Thévenet (ancien adjoint au maire de Lyon, juge au Tribunal de Commerce) à la rue Philippe de Lassalle (ou La Salle, dessinateur et mécanicien) (EO), sur laquelle donne (en bas à gauche) l'Ecole Normale d'Instituteurs (bât. n°36 lisible en dessous du gros 4 d'arrondissement), devenue, après moult avanies, je ne sais plus quel machin visqueux et improbable. La ligne C du métro passe sous le boulevard des Canuts, qui a remplacé la ligne de chemin de fer coupant alors la Croix-Rousse en deux, qui allait du boulevard à Trévoux en passant par Sathonay. Inutile peut-être d'ajouter que le plan urbain a été passablement modifié après la disparition de la ligne. Le point culminant du plateau se situe au carrefour de la rue Henri Gorjus (représentant, ancien adjoint au maire de Lyon) (NS) et de la rue Jérémie, dit Jérôme Dulaar (imprésario, bienfaiteur des œuvres laïques).
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lundi, 02 janvier 2017
RUE D'IVRY 1
Photographie Frédéric Chambe.
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dimanche, 01 janvier 2017
RUE CHARIOT D'OR 3
Photographie Frédéric Chambe.
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MEILLEURS VŒUX POUR 2017
Il paraît que ça se fait, donc ainsi soit-il fait, bien que ces vœux constituent l'archétype et même la caricature de ce qu'on appelle des "vœux pieux", et qu'il ne me semble pas qu'un seul exemplaire de ceux-ci aient changé une virgule ou un iota à ce que leurs bénéficiaires auraient vécu s'ils ne les avaient pas reçus. Je ne me lancerai pas dans un laïus comparable à celui qu'a proféré monsieur François Hollande hier soir. En entendant sa voix toute plate, sa voix désespérément inhabitée s'élever du poste, je me suis dit in petto : « Le pauvre garçon ! Pauvres Français ! Pauvre France ! Comment quiconque possède un reste de bon sens peut-il croire un instant que ce petit monsieur puisse émettre quelque prétention que ce soit à incarner l'idée que beaucoup de Français persistent à se faire de la France ? Dans quel état sont-ils pour avoir porté au pouvoir ce terne individu ? ». Je ne suis pas resté longtemps inactif : ma main intrépide s'est avancée, a saisi puis tourné le bouton du poste, rendant la voix déplorable au silence dont, depuis cinq ans et bien davantage, elle n'aurait pas dû pouvoir émerger. Bon vent, monsieur ! Quant à la France et aux Français, je croise les doigts en me susurrant mezza voce (je n'ose pas le dire trop fort) que le pire n'est pas toujours sûr.
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samedi, 31 décembre 2016
RUE CHARIOT D'OR 2
Photographie Frédéric Chambe (17 décembre 2016).
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vendredi, 30 décembre 2016
RUE DU PAVILLON 1
Photographie Frédéric Chambe.
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COLONISATION DE LA CISJORDANIE
L'Etat d'Israël ne veut pas la paix : le projet à long terme de l'Etat d'Israël est de chasser de Palestine tout ce qui n'est pas juif, à commencer par ceux qui portent le nom de la région : les Palestiniens. La colonisation en Cisjordanie montre que l'Etat d'Israël, non seulement veut la guerre, mais encore fait la guerre. C'est une guerre de conquête territoriale (Jérusalem-est, destruction de maisons, destruction de champs d'oliviers, ...). Une guerre qui fait sentir jusqu'en France ses effets secondaires.
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jeudi, 29 décembre 2016
RUE DE LA TERRASSE
Photographie Frédéric Chambe.
Ci-dessous la rue de la Terrasse. A gauche la place des Tapis. Ne parlons pas, à droite, de l'espace récemment aménagé en lieu et place du parking, colonisé par tout ce que le quartier compte de jeunes à roulettes, ni des boudins de béton artistement posés sur le sol, qui ressemblent furieusement à des ....
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JACQUELINE SAUVAGE
Finalement, François Hollande a donc exercé son droit de grâce : Jacqueline Sauvage est sortie de prison. La justice a eu tout faux en la condamnant. La meurtrière était en réalité une victime, qui était en état de légitime défense, comme elle a eu l'idée extravagante de plaider devant le tribunal, ce qui est juste un mensonge grossier : Jacqueline Sauvage n'était pas en état de légitime défense. Elle n'a jamais porté plainte ? Elle ne s'est jamais plainte à un proche ? Elle a juste attendu quarante et quelques années pour se faire justice. Alors que, si elle avait plaidé les circonstances atténuantes, le jury avait des chances de se montrer indulgent.
Le message du président est limpide : femmes battues, ne vous embêtez pas à porter plainte contre l'homme violent, ne prenez pas de gants, tuez la brute ! Ne doutons pas que le message tombera dans des oreilles qui ne sont pas sourdes.
Voilà un fier résultat du combat féministe : un déni de justice. Et pourquoi pas une porte ouverte, allez savoir.
Le plus ahurissant, c'est que tout le personnel politique, journalistique, médiatique applaudit avec une belle unanimité. Tout ce monde est d'accord, Hollande en tête, pour dire merde aux juges. Pour s'asseoir sur la justice.
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lundi, 26 décembre 2016
RUE LOUIS THEVENET
Photographie Frédéric Chambe.
Ci-dessous le même immeuble, en plus complet, vu du ciel (et de jour).
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Narguons les algorithmes : devenons imprévisibles.
A bien y réfléchir, les algorithmes qui nous ciblent dans nos requêtes sur les réseaux et nous resservent dans la foulée des publicités pour des marchandises ayant trait, paraît-il, aux traces que nous avons laissées de ce qui apparaît comme autant de "préférences" ou d' "orientations", ces algorithmes qui nous ligotent, paraît-il, plus étroitement que des ficelles matérielles, ces algorithmes, décidément, sont des crétins de premier ordre. La meilleure preuve est qu'ils me proposent d'acheter des produits, soit qui ne m'intéressent pas, soit que j'ai déjà eus entre les mains et qui m'intéressent donc probablement moins. Ils se contentent de bondir comme des fauves sur le plus petit pseudopode que j'émets au cours de mon activité sur la toile, parce qu'ils imaginent que chacune de ces excroissances recèle le secret définitif d'un désir. Comme si je me réduisais à cette notion infime de ce qu'est une "activité".
Les algorithmes semblent ne faire aucune différence entre ce qui a, dans un passé récent ou non, attiré mon attention, et ce qui a des chances, dans un avenir proche ou lointain, de solliciter mon intérêt. Entre la fumée des curiosités passagères qui me traversent et la pierre du socle qui sert de base à ce qui m'a construit. Ce n'est pas parce que j'ai effectué une recherche sur le Mig 29 (Fulcrum, si je ne me trompe) russe ou le F35 américain que j'ai l'intention d'en acheter un seul exemplaire. Tout au moins Dieu m'en garde, surtout si j'en ai un de ces jours prochains les moyens de le faire.
Les algorithmes semblent postuler par hypothèse que la vie de mon esprit repose sur un continuum d'affects et de préoccupations absolument immuable dans le temps. Les algorithmes semblent être dans l'incapacité de prévoir le moindre des sujets vers lesquels, demain, je me tournerai peut-être. Le seul effet qu'ils semblent chercher à produire est celui-ci : éterniser l'instant présent. Figer vos désirs dans la gangue du moment où ils les ont repérés. En espérant que vous y resterez pris.
En l'état actuel des choses, du moins telles que je suis en mesure de les observer au travers de leurs propositions (publicitaires, cela va sans dire), ils sont par ailleurs totalement infoutus de deviner quoi que ce soit de mes "attentes" (ou soi-disant telles), attendu qu'ils sont faits exclusivement pour me considérer comme un consommateur de produits. Les algorithmes sont infirmes, en ce qui concerne toute autre dimension de l'homme que la bouche, organe par excellence de la consommation (et la vessie natatoire qui contient les picaillons).
L'homme est plus vaste et plus profond que l'ensemble de ses moments d'existence. L'homme est plus vaste que la liste exhaustive des ingrédients qui le composent, si cette liste pouvait par miracle être établie. L'homme échappe par nature à toutes ses définitions.
Cette impuissance de l'ordre numérique à dresser de moi un portrait un tout petit peu plus complexe que cette caricature d'individu lobotomisé, qui voudrait me réduire à ce pauvre être doté de juste assez de réflexes conditionnés pour être mû soit par l'envie exclusive de désirer demain ce que j'ai désiré hier, soit par celle de consommer des marchandises, est finalement assez réjouissante. Oui, cette impuissance de la machine algorithmique à porter son attention sur la réalité qui me constitue dans les profondeurs m'apporte un réconfort non négligeable. On me dit : "On y travaille". On me dit : "Ça viendra". Je dis : "Peut-être". Et ce "peut-être" me donne envie de sourire.
Note : je sais bien que, dans tout ce que nous faisons ou disons, il y a des invariants, et qu'on ne peut pas passer son temps à s'efforcer de ne pas refaire, de ne pas répéter, de ne pas "repasser par là". Il n'empêche que.
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samedi, 24 décembre 2016
RUE CALAS 3
Photo Frédéric Chambe.
Ci-dessous la rue Calas vue du ciel. C'est une rue étroite, à l'ambiance agréable, mais avare en trottoirs. C'est regrettable, vu le nombre d'automobilistes qui l'empruntent pour rejoindre la rue de la Croix-Rousse (ou la rue Chariot d'or, vers l'est du plateau).
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vendredi, 23 décembre 2016
RUE CALAS 2
Photographie Frédéric Chambe.
Ci-dessous la rue Calas vue du ciel. Les jardins sont de l'autre côté des maisons.
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jeudi, 22 décembre 2016
RUE CALAS 1
Photographie Frédéric Chambe.
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A force d’écouter aux portes de la langue
Ce que disent les nuits du parfum des étreintes ;
A force de chanter l’air blanc qui sort des bouches,
Portes de lune éteinte ou chemins de naissance ;
A force de tailler la même écorce vive
Aux formes de la main rétive aux récompenses ;
A force de recoudre, immédiate et limpide,
L’aile figée dans l’ambre au reflet du matin,
J’ai coulé dans la pierre une assemblée de pas,
Ma collection d'échecs,
Et ce qui reste moi.
F. C.
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mercredi, 21 décembre 2016
RUE CHARIOT D'OR 1
Photographie Frédéric Chambe.
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Il pleut du soir, en fumée ronde,
Sur le désir de poursuivre la route.
Il pleut un air de vieux cheval
Sur le souffle qui s’agrippe.
Il pleut des baisers pieux
Sur la peau qui ne veut rien savoir.
Il pleut des moments creux
Sur la raison désertée d’être.
Dans les gouttes des sons qui savent,
Entends la mort des mots qui vient
Derrière le front de ceux qui vivent.
F.C.
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mardi, 20 décembre 2016
RUE DE CUIRE
Photographie Frédéric Chambe.
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Pendant que la porte bat en attendant le visiteur,
Pendant que le corps s’en va dans le jardin de la nuit
Souffrir sa solitude irrespirable,
Pendant que l’armée des pensées traverse son désert
Pour venir se heurter au vent qui patrouille,
Pendant que l’inquiétude fabrique ses faiblesses,
Pendant que le stratège des confins révise la bataille,
Le sommeil mord la sentinelle
Et se répand, porté par son incandescence.
F. C.
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lundi, 19 décembre 2016
RUE DE CUIRE
Photographie Frédéric Chambe.
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De la lenteur de l’air à la pesanteur des paroles,
De l’eau des landes qui s’entrouvrent
Au troupeau des échos qui s’aventurent
Entre deux haies d’étoiles filantes,
De la grammaire qui gît entre les parenthèses
Au corps nerveux qui s’enroule,
Orvet luisant sur le dard du doigt dur,
J’ai connaissance intime de la frivolité.
F. C.
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dimanche, 18 décembre 2016
RUE DUMONT D'URVILLE
Photographie Frédéric Chambe.
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Combien je suis d’âmes de bêtes,
Avec le mauvais rêve d’une paix sans miséricorde ?
Combien je suis de frères de peu d’emphase,
Museau dans l’abreuvoir
Et sabots dans la vanité ?
Combien je suis de secrets en péril,
Combien de portraits en retard,
Combien d’arides à-peu-près,
Et pour quel texte originel ?
F.C.
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mardi, 13 décembre 2016
LA BD EN VISITE A LYON (1)
Toujours Berlion.
Avec Histoires d'en ville - Rochecardon I (Alfonso), II (Karima), III (Ange), Berlion se montre plus ambitieux. Il est au scénario et, bien entendu, au dessin. Ci-dessous la place des Terreaux façon Daniel Buren (une place publique que son concepteur considérait comme son bien propre : il avait fait un procès (perdu, heureusement) à des cartepostaliers pour toucher un dividende sur les ventes).
L'histoire est juste ce qu'il faut crade et sordide pour qu'on se sente dans l'ambiance du roman noir. Le centre de gravité, au début du récit, est un café du quartier de Vaise, pas loin de la voie ferrée, tenu par "Bob", ainsi surnommé à cause d'une vague ressemblance avec Robert De Niro. Les clients sont des habitués : Alfonso Rodriguez, Kamel (qui vient pour faire des baby), Gaby, un ex-flic qui noie son marasme dans l'alcool. La serveuse, Karima, qui se fait appeler Karine, est la soeur de Kamel. Depuis peu, un certain Pinson vient prendre tous ses repas à midi. Il a des "airs mystérieux".
Et puis il y a Frank, qui la ramène, qui roule des mécaniques et qui se prend pour un gros dur, tout ça parce qu'il distribue sa came à un réseau de dealers du quartier. Lui, il a du pognon, roule en BMW, prend des airs supérieurs pour se moquer du journal que tient Al (ci-dessus, admirez le festival de sépia), mais il s'écrase face à Bob, qui se fâche après un mot méprisant pour Karima.
Parce que Bob, il en pince pour ce beau brin de fille. Malheureusement, elle, c'est Al qu'elle aime. Et Kamel, le petit frère, subira un sort funeste pour une parole malheureuse à ce sujet que Bob a prise de travers.
L'autre centre de gravité de l'histoire est un terrain vague dans le quartier de Rochecardon. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est dans le 9ème arrondissement de Lyon, en bord de Saône, juste sous la colline. Le "périph'nord" a passablement changé la physionomie du coin.
Le problème de ce terrain vague, c'est qu'on y retrouve des cadavres, plus ou moins enterrés (ou déterrés à dessein). Le vieux Julien Jambert, qui a sa maison juste au-dessus, n'a jamais rien vu. C'est du moins ce qu'il dit au commissaire Colombet.
Belle composition bien blafarde pour montrer qu'Alfonso n'est pas rancunier envers Frank, puisqu'il vient lui sauver la mise face aux deux tueurs envoyés par Ange pour le mouiller dans le meurtre de Stéphano. Mais Frank n'arrive pas à appuyer sur la détente : il cane devant l'obstacle.
Lui, c'est Ange Simeone, le caïd à gueule de Klaus Kinski qui a vue sur la place des Terreaux et qui tient le trafic de drogue sur le coin, avec la complicité (secrète !) du commissaire Colombet. Il a une bande à son service. L'étudiant amoureux de Nadège Winkler a eu le tort de s'intéresser à ses affaires, de prendre des photos et de le faire chanter. C'est son cadavre que Gaby l'ex-fllic a un peu déterré pour qu'on le trouve.
Gaby Chomsky a précisément quitté la police parce qu'il avait échoué à dénouer les fils de l'affaire Nadège Winkler et qu'il ne supportait plus de patauger dans la boue de l'humanité. Mais là, il s'accroche. S'il intervient, c'est qu'il n'a pas renoncé à nettoyer sa petite écurie d'Augias.
Karima est allée tirer manu militari Frank de sa planque en Ardèche parce qu'Alfonso est tombé entre les pattes des malfrats. Au lieu de la fermer, Frank la ramène, une fois de plus.
Le commissaire vient de flinguer Ange. Il n'a pas prévu que Gaby l'ex-flic surgirait à ce moment.
Carrera a succédé à Gaby auprès du commissaire Colombet. C'est lui qui procède à l'arrestation de son chef. Quant au soi-disant Pinson, il s'appelle en fait Winkler. Il est le père de l'étudiante Nadège, qui a malheureusement disparu suite à la mort de l'étudiant.
Heureusement, le vieux Julien Jambert (celui du terrain vague) invite Pinson-Winkler à boire un coup, "pour la route". C'est que Julien a une sœur dans la Sarthe. Il vient de l'appeler pour lui annoncer la toute prochaine visite de M. Winkler.
Ce petit résumé décousu n'a servi que de prétexte pour montrer quelques aspects du travail de Berlion. Un travail formidable.
Le bonus, numéroté et signé.
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lundi, 12 décembre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
... C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Un bel album de BERLION.
J'ai découvert le travail de Berlion (qui aurait pu s'appeler Berlyon, vu ses attaches) quand il produisait, en tandem avec Corbeyran comme scénariste, un série très sympathique intitulée Sales mioches. Une petite bande de chenapans supervisés par un "grand" évoluait entre les rues grises des pentes de la Croix-Rousse, la presqu'île, les rives de Saône et l'île Barbe, mêlés à des tours pendables, mais aussi à des affaires louches, qu'il est entendu qu'ils résolvaient en équipe, et pas souvent selon les règles de la procédure pénale. C'était à peu près mon quartier : on voyait tour à tour la rue Pouteau, le passage Mermet, avec ses rampes métalliques terribles à la glissade, le sinistre passage Thiaffait, devenu un lieu chic de création de mode (j'ai du mal à m'y faire), la façade de Saint-Polycarpe, la ficelle (Terme ou Croix-Paquet, je ne sais plus), etc.
C'est Corbeyran qui scénarise encore le volume intitulé Lie-de-vin, qui raconte l'enfance, l'adolescence et le devenir adulte d'un garçon pas gâté par la vie : d'abord on a forcé sa mère (qui avait 16 ans au moment de) à l'abandonner. Ensuite, il est affligé, de naissance, d'une large tache rouge qui lui "habille" toute la joue droite, du cuir chevelu au menton. Que n'a-t-il pas entendu à ce propos depuis qu'il est tout môme !
Il a été recueilli chez la vieille Albertine et sa fille Perrine (ses "tantes"), qui l'élèvent tant bien que mal, la première ne ratant pas une occasion de l'humilier, la seconde (ci-dessous) prenant sa défense, parce qu'on suppose qu'elle a le béguin. Est-ce l'instinct maternel ? Est-elle jalouse de Marie-Mystère ? Est-ce elle qui a commis l'irréparable ? On ne le saura pas.
Le truc de Berlion, on le voit, ce n'est pas "la ligne claire" (Hergé et compagnie) : il privilégie la couleur aquarellée. Sans dédaigner les contours, il ne fait pas de la définition des traits des personnages son sujet principal. Ce n'est pas choisir la facilité : le résultat est moins "joli" (quoique, ci-dessus ...), moins "propre". Le trait est plus évocateur que démonstratif. Son sujet, c'est l'ambiance de suie qui suinte des murs, le marasme intérieur, cotonneux, presque gluant par moments, dans lequel se débat Lie-de-vin. Pour être exact, il faut préciser que tout n'est pas noir dans la vie de Lie-de-vin, et que certains moments parviennent à trouer la couche nuageuse pour trouver un peu de ciel. Reste que, globalement, c'est un garçon très seul. Et même tout à fait seul.
Le village où évoluent (non, on ne peut pas dire qu'ils évoluent : c'est juste le temps qui passe) les personnages est immobile, comme gélifié.
Maïs est la fille d'une ferrailleuse. Elles vivent dans une roulotte, hors du village. Maïs gagne un peu d'argent avec son corps. Que fait-elle le reste du temps ? Maïs est l'initiatrice de Lie-de-vin. Berlion, ci-dessus, ne nous laisse rien ignorer de ce qui va se passer bientôt entre eux. Elle, qui aime rôder dans le village la nuit, a entendu et vu ce qui s'est passé un soir à la maison que Marie-Mystère a achetée, au nez et à la barbe du boucher, qui voulait agrandir son domaine. Et ce qui s'est passé concerne Lie-de-vin de très près.
Une histoire amère et banale, quoi. Mais qui laisse derrière elle un arrière-goût très "long en bouche".
Quant au récit, Corbeyran a fait un travail méticuleux : d'une part il le découpe entre différents modes de narration (le magnétophone à cassettes, le monologue intérieur, les dialogues en direct entre les personnages) ; d'autre part, sans que ça nuise à l'impression de continuité chronologique (Lie-de-vin ne cesse de grandir), il se permet des retours en arrière et des anticipations qui exigent une lecture assez attentive.
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samedi, 10 décembre 2016
LA VIE DERRIÈRE LA VITRE
Photographie Frédéric Chambe.
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PLANÈTE
La France va mieux, ça on le savait de source sûre (François Hollande, surnommé "la bocca della verita", vous savez : "si je mens, je vais en enfer"). La planète, quant à elle, va de mieux en mieux. Elle pète le feu, la santé, la forme et la joie de vivre.
Deux informations pour confirmer la bonne nouvelle :
1 - Gilles Bœuf, spécialiste de la biodiversité, nous apprend que 100 % des records de pêche en termes de taille et de poids des prises datent d'avant 1950, et que la masse des poissons ramenés par les navires-usines a durablement cessé d'augmenter malgré les investissements colossaux : ça stagne, et même ça baisse. Les poissons sont de plus en plus petits, c'est-à-dire de plus en plus jeunes (car ils ne cessent de grandir et grossir au cours de leur existence), donc de plus en plus immatures. Ne parlons pas du chalutage profond, qui va chercher des espèces dont certaines n'atteignent la maturité sexuelle et l'aptitude à se reproduire que très tardivement (jusqu'à quinze ans pour l'empereur, je crois). Résultat : Gilles Bœuf réfute la disparition des espèces océaniques ("Il y a un seul océan", dit-il, "et il n'est pas possible de démontrer qu'une espèce n'existe pas quelque part"), mais il s'alarme de "l'effondrement des populations" (c'est son expression) : pas le nombre des espèces, donc, mais le nombre des individus de chacune.
2 - Le Monde, journal quotidien, nous apprend qu'entre août 2015 et juillet 2016, 8000 km² de forêt amazonienne ont été rasés au Brésil, en progression de 29 % sur l'année précédente.
Et tout cela sans même évoquer le réchauffement climatique, bien connu désormais de monsieur tout-le-monde. Tout cela va dans une seule et même direction : le suicide.
Heureusement que l'humanité ne cesse de prendre de bonnes résolutions : qu'est-ce que ce serait dans le cas contraire !!!
On pourra bientôt prendre au sérieux ce qui, sous la plume d'Alexandre Vialatte, n'était qu'une boutade : « On n'arrête pas le Progrès : il s'arrête tout seul ». On peut mettre la phrase au futur : le progrès s'arrêtera tout seul. La boutade se fait prédiction. N'en doutons pas.
Gilles Bœuf ajoute une chose intéressante (et à méditer) : l'humanité ne va pas dans le mur, car il n'y a pas de mur. Simplement, ce qui va arriver, c'est que les hommes vont souffrir de plus en plus.
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vendredi, 09 décembre 2016
LA VIE DERRIÈRE LA VITRE
L'atelier de reliure.
Détail.
Photographie Frédéric Chambe.
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jeudi, 08 décembre 2016
LA LUCARNE TOUT EN HAUT
Entrée de la rue d'Austerlitz, le 7 décembre, juste pour la petite fenêtre éclairée, tout en haut du mur (presque) aveugle, sous les toits.
Photographie Frédéric Chambe.
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mardi, 06 décembre 2016
LA VIE DERRIÈRE LA VITRE
La buée sur la baie vitrée du restaurant : c'est qu'il ne fait pas chaud dehors, et que le cuistot prépare la tortore. Il paraît que ce qu'on y mange est plutôt végétal. Peut-être pour ça que je n'ai pas essayé.
Photographie Frédéric Chambe.
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jeudi, 01 décembre 2016
LA VIE DANS LA VITRE APRÈS LA FERMETURE
Le Chesterfield.
Photographie Frédéric Chambe.
« Ce ne sera pas vraiment la fortune. Ils [Jérôme et Sylvie] ne seront jamais présidents-directeurs-généraux. Ils ne brasseront jamais que les millions des autres. On leur en laissera quelques miettes, pour le standing, pour les chemises de soie, pour les gants de pécari fumé. Ils présenteront bien. Ils seront bien logés, bien nourris, bien vêtus. Ils n'auront rien à regretter.
Ils auront leur divan Chesterfield, leurs fauteuils de cuir naturel souples et racés comme des sièges d'automobile italienne, leurs tables rustiques, leurs lutrins, leurs moquettes, leurs tapis de soie, leurs bibliothèques de chêne clair.
Ils auront des pièces immenses et vides, lumineuses, les dégagements spacieux, les murs de verre, les vues imprenables. Ils auront les faïences, les couverts d'argent, les nappes de dentelle, les riches reliures de cuir rouge.
Ils n'auront pas trente ans. Ils auront la vie devant eux ».
On trouve ça dans les dernières pages de Les Choses, de Georges Perec, le mémorable "prix Renaudot" 1965.
A comparer avec les derniers mots du Soumission de Michel Houellebecq : « Un peu comme cela s'était produit, quelques années auparavant, pour mon père, une nouvelle chance s'offrirait à moi ; et ce serait la chance d'une deuxième vie, sans grand rapport avec la précédente.
Je n'aurais rien à regretter ».
Autre différence : sorti début janvier 2015 (je l'ai acheté le 6, la veille de), c'était trop tard pour le Renaudot (ou trop tôt, c'est selon).
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Rions un peu.
Entendu le soir de la victoire de Fillon à la primaire, un juppéiste de la plus belle eau (qui ?) déclarant : « Il va de soi que tous les amis d'Alain Juppé se rassemblent dès maintenant pour se ranger devant ... euh ... derrière François Fillon ».
Comme le chantait Claude Nougaro : « Les p'tits bruns et les grands blonds, Quand ils sont entre garçons, Les p'tits bruns et les grands blonds Rient comme des fous, sont comme des frères ».
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Pour compléter la photo ci-dessus.
09:00 Publié dans LITTERATURE, PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse, perec les choses, georges perec, prix renaudot, michel houellebecq, houellebecq soumission, littérature, divan chesterfield, jérôme et sylvie, claude nougaro, les petits bruns et les grands blonds, françois fillon, alain juppé
mercredi, 30 novembre 2016
APRÈS LA FERMETURE
Les caisses de Carrefour city (ou comment qu'il se nomme, market, matou, matraque ou quoi), avec leur lecteurs de cartes bancaires cacochymes et désarticulés.
Rien d'affriolant : c'est juste pris sans reflet intempestif de la rue.
Photographie Frédéric Chambe.
Me reviennent les paroles d'une petite chanson : quand j'avais rencontré Guy Prunier (cette fois, je vous parle d'il y a vraiment très longtemps), elle n'était pas définitivement au point. Le refrain disait : « Si ça te dit, samedi on ira à Carr'four, c'est chouette l'amour ».
Faire rimer Carrefour et amour, c'était plus original que le sempiternel amour / toujours, et somme toute annonçait assez bien la divinisation démoniaque de la marchandise et de l'univers spectaculaire dont la société de consommation (titre d'un bouquin mémorable de Jean Baudrillard) a su l'entourer pour mieux y enfermer l'esprit des gens.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse, carrefour city, guy prunier, jean baudrillard, la société de consommation baudrillard, supermarché carrefour
mardi, 29 novembre 2016
APRÈS LA FERMETURE
Le Riad (coiffure), sans lumière ni reflets ajoutés.
Photographie Frédéric Chambe.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse, le riad
lundi, 28 novembre 2016
VU DE LA TABLE DU FOND
Photographie Frédéric Chambe.
09:00 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse, café de la crèche