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dimanche, 22 janvier 2017

RUE D'IVRY 2

CANUTS.JPG

Photographie Frédéric Chambe.

Il y a du fil, du métier, ... bon dieu, mais c'est bien sûr, c'est ...

mercredi, 10 février 2016

LA MAISON DES CANUTS

 

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L'atelier, après la fermeture.

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L'administration, après la fermeture.

(Photo prise par-dessus la maquette du métier Jacquard.)

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L'espace de visite, après la fermeture.

Note : le volet roulant métallique, hélas, m'interdit de donner une idée de l'espace d'accueil. Le fait que le dit volet ait été amplement décoré par des graffeurs n'est pas une consolation.

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Entendu dans un bulletin d'information : la mairie de Marseille est en dessous de tout. Ses écoles primaires sont à l'abandon : beaucoup ont des fenêtres sans vitres, des classes sans chauffage, des toilettes sans papier. Quoi, vous avez dit "sans papier" ? Qu'attend la police pour agir ?

dimanche, 31 janvier 2016

FRANZ LISZT A LYON

On ne le sait pas forcément, et en tout cas pas suffisamment : le Hongrois Liszt Ferenc (prononcer Ferents), plus connu sous son prénom germanisé (Frantz), fut un admirateur des révoltes des canuts de Lyon de 1831 et 1834. Au point qu’il composa, en 1837, une pièce pour piano intitulée « Lyon ». Dédiée à l’abbé Lamennais, elle figure dans le premier cahier de la partition « Album d’un voyageur » (1837) (cliquer pour 7'41"). Pourquoi Lamennais ? Sans doute parce que, apôtre d’un catholicisme social, courant auquel Liszt était alors sensible, Lamennais était en butte aux tracasseries de sa hiérarchie. 

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La maison Carquillat est présente au musée des Tissus de Lyon, au moins, pour le portrait qu'elle a tissé, autour de 1830, du grand Franz Liszt. J'avoue que j'ai du mal à déchiffrer le rébus qui figure en légende du portrait proprement dit.

 

Les canuts lyonnais combattaient alors (le monde civilisé connaît sans doute la fière et démodée devise « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ! ») pour leur dignité et une juste rémunération de leur travail. Ce combat toucha l’âme romantique du compositeur et pianiste virtuose. Son « Lyon », forcément "superbe et généreux", constitue, selon des voix autorisées, une préfiguration de la scène finale de La Walkyrie (un certain Wagner, je crois), à cause de la puissance orchestrale déployée par le piano. 

Attention, le « Lyon » de Liszt, on ne peut pas dire que c’est ce qu’il a fait de mieux : l’ambiance est martiale, pompeuse, d’une grande noblesse. Pas grand-chose à voir avec la réalité du monde des canuts de la colline de la Croix-Rousse : pour ça, allez plutôt voir du côté de La Colline aux canuts, la pièce de théâtre que Roland Thévenet leur a consacrée. Il faut le savoir : le canut est catholique, souvent bon buveur, il travaille beaucoup (la Croix-Rousse, c'est la "colline qui travaille") et il bat sa femme avec conscience. Aujourd’hui, on a tendance à idéaliser. 

On a oublié que la Croix-Rousse, pente et plateau, c'était ni plus ni moins qu'une sorte d'usine : selon Nizier du Puitspelu, Lyon, en 1890, comptait environ douze mille métiers. Il précise : « Lorsque j'étais borriau [apprenti], voilà cinquante-deux ans en çà, il y avait à Lyon soixante mille métiers à main, entends-tu, soixante mille battants frappant la trame ». Et il ajoute en note, avec une pointe de nostalgie : « Enfin quoi ! suffit que de mon temps, il y avait beaucoup de métiers, c'est sûr, et que l'on ignorait encore les métiers mécaniques qui peu à peu envahissent tout ». Le "progrès" a réglé la question. Revenons à Liszt.

Il se trouve que, quelques années plus tard (en 1844), on annonça la venue de Liszt à Lyon, pour une série de concerts. Alors là, attention les yeux : l’événement, s’il fut pacifique, n’en fut pas moins un véritable soulèvement populaire, si on se réfère à l’enthousiasme unanime qui s’empara des autorités et de la population de la ville. On n’a aucune idée de la dimension de la chose. Pour s’en faire une, il faut se replonger dans la lecture d’une revue parisienne qui en publia le récit. 

C’est en termes carrément apoplectiques, en effet, que Le Ménestrel du 14 juillet 1844 rend compte du déroulement des cérémonies. Le rédacteur de l’article ne pleure pas l’hyperbole : « La seconde ville de France vient de faire au premier pianiste de Hongrie une réception digne d’un prince russe. Que dis-je, jamais un prince russe dans ses moments les plus solennels, n’a obtenu pareille ovation. Pour se faire une idée de l’accueil de Liszt à Lyon, il faut reporter ses souvenirs vers Alexandre le Grand et son entrée à Babylone. Encore n’est-il pas démontré que la joie des Babyloniens puisse soutenir la comparaison avec la jubilation des Lyonnais ». Tel que. J’avais prévenu. Je ne savais pas qu’une lichette de Babylonien sommeillait discrètement dans tout Lyonnais qui se respecte (« Avant avant Lion le melhor » est la devise). Je n’en fais pas le fier pour autant. 

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Il faut dire que Lyon n’a pas fait les choses à moitié : « A peine les autorités lyonnaises eurent-elles appris que Franz Liszt s’avançait vers la ville qu’une députation de notables et de cinq mille canuts furent envoyés à sa rencontre. Des arcs de triomphe étaient construits de distance en distance. Une triple rangée de jeunes filles vêtues de blanc et couronnées de roses formait la haie sur toute la route. On échangea de magnifiques harangues, après quoi Franz Liszt fit son entrée dans la ville à travers un monceau de guirlandes et un tonnerre de hurrah ! ». Cinq mille canuts, une triple rangée de jeunes filles : et certains accusent encore les Lyonnais de froideur ! 

Mais ce n’est pas fini : « Dès le matin du jour fixé pour son premier concert, les cloches de Lyon sonnèrent à toute volée. Les fabriques chômèrent. Les boutiques restèrent fermées. La population détela ses chevaux et traîna sa voiture jusqu’à l’hôtellerie. Là, Franz Liszt parut sur un balcon et, brandissant son grand sabre, il s’écria en hongrois : Lyonnais, je suis content de vous ! Le préfet de la ville lui envoya immédiatement une garde d’honneur ». N’en jetez plus, la cour est pleine. 

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Le masque mortuaire.

L’auteur de l’article du Ménestrel décrit encore sur le mode lyrique l’affluence monstrueuse suscitée partout alentour par le concert, que le célèbre musicien fut obligé de répéter dans les jours suivants, pour donner à tous les amateurs l'occasion de l'entendre. Il évoque cela sur le ton de la vénération, les concerts et leur effet magnétique sur un public conquis d’avance. Retenons de tout cela, simplement, qu’un très grand homme s’est incliné, en passant par Lyon, devant les tombes symboliques de la résistance à l’oppression et de la fierté du labeur ouvrier. 

Des tombes désormais effacées de la mémoire des hommes. Des tombes pour touristes. 

Voilà ce que je dis, moi. 

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Note : j’avais rédigé un article sur le même sujet, que l'association L’Esprit canut avait publié en 2012 (n°19), dans le numéro de printemps de son Bulletin (c'est en p.5). Le billet ci-dessus en est une mouture notablement modifiée.

lundi, 25 mai 2015

DÉTAILS 4

Ferme l’ombre en sortant de toi.

Laisse dans l’insu

Le souvenir des pas.

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VU A LA CROIX-ROUSSE.

Sommité de la statue de Joseph Marie Jacquard, sur la place de la Croix-Rousse. 

Où l'on voit que Jacquard avait des pellicules.

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