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dimanche, 09 novembre 2025

JE DEMANDE PARDON À ......

...... MARCEL MARÉCHAL.

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La Ficelle, c'est une petite revue de rien du tout en apparence, mais il arrive que certains dossiers retiennent mon attention plus que d'habitude. Pour nous Lyonnais, la Ficelle, c'est le funiculaire. Il n'y en a plus pour monter à la Croix-Rousse : celle de la rue Terme est devenue un simple tunnel, qui permet aujourd'hui aux autos d'accéder rapidement au plateau, et celle de Croix-Paquet est une crémaillère depuis l'installation du métro. 

Le dossier de la petite revue gratuite est consacré cette fois à un grand bonhomme du théâtre lyonnais puis français : Marcel Maréchal. J'ai fréquenté la petite salle de la rue des Marronniers, que Roger Planchon (autre grand bonhomme) avait aménagée et que Maréchal avait reprise après le départ de Planchon pour le TNP de Villeurbanne. Puis j'ai rendu maintes visites aux spectacles qu'il a montés dans le bâtiment tout neuf du "Théâtre du VIIIème". 

Et je veux ici, publiquement, demander pardon à la mémoire de Marcel Maréchal. Car il se trouve que, lorsque je suis entré en classe de sixième au lycée Ampère, il exerçait le job de pion. Signe particulier : il portait sur une joue (la gauche ?) quelque chose comme une large cicatrice qui m'impressionnait beaucoup. Il y avait avec lui un autre pion, mais que j'ai bien connu plus tard quand il a repris la librairie des Nouveautés, place Bellecour.

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Extrait de l'article de Josette Bordet dans La Ficelle de novembre 2025.

L'événement se produit un jour de neige dans la cour n°1 (celle des petits). Avec mon pote Denavit, je fais bien sûr des boules de neige. Et voilà-t-il pas qu'il nous vient l'idée de bombarder les deux surveillants, debout devant la porte de leur bureau. J'ai oublié si la boule de mon pote a atteint sa cible. La mienne a frappé Marcel Maréchal en pleine poitrine. Il n'y eut pas de suites : nous étions perdus dans la foule des "petits" et nous étions quasi-invisibles. 

Quoi qu'il en soit, je viens ici solennellement m'incliner devant la mémoire d'un grand homme de théâtre (mort en 2020) sur la personne de qui j'ai osé, en des temps anciens, commettre un attentat. Ce qui me réconforte, dans mon remords, c'est de savoir que la carrière de Marcel Maréchal n'a été en rien entravée par les odieux agissements d'un "gone" insolent âgé de onze ans.

samedi, 08 novembre 2025

DAVID BELLOS EST MORT

La plus belle biographie que j'aie jamais lue.

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Une gueule classique d'intellectuel.

Journal Le Monde, 4 novembre 2025.

La nouvelle ne pouvait pas m'échapper : l'immense biographe de l'écrivain George Perec vient de mourir. La "nécro" écrite par Denis Cosnard précise qu'il souffrait d'athérosclérose et que sa vie s'est interrompue dans sa résidence secondaire à Doussard (au-dessus du lac d'Annecy, si je me souviens bien de mes aventures dans le coin). Il avait 80 ans. Je ne trouve rien de mieux que de vous resservir tel quel le papier que j'avais publié ici même le 14 février 2016 après la lecture de la plus belle biographie que j'aie jamais lue de ma vie. Que David Bellos ait jugé bon, du fait semble-t-il des critiques formulées par "Les Amis de Georges Perec", de rééditer sa somme amendée et enrichie n'amoindrit en rien mon enthousiasme et mon admiration pour le travail accompli. 

***

« Je vous préviens, l’extraordinaire biographie de Georges Perec par David Bellos ne vous incitera peut-être pas à devenir un adepte de son œuvre littéraire. Mais à coup sûr, elle vous fera aimer le bonhomme dont celle-ci est sortie. Un homme trop tôt disparu. Un homme qui fut violemment aux prises avec l’existence dès son plus jeune âge (père mort pour la France en 1940, mère morte à Auschwitz), et qui a, sur les décombres d’une enfance dévastée par l’histoire, construit une œuvre littéraire complètement atypique, unique dans le paysage français du 20ème siècle. 

Je le dis sans barguigner : Georges Perec, une vie dans les mots, est un chef d’œuvre accompli. Je ne sais pas quelle part de sa vie David Bellos a consacrée à rassembler la monstrueuse matière dont son ouvrage se trouve constitué à l’arrivée. Toujours est-il que David Bellos a amplement mérité de l’innommée patrie de la littérature, qui se nomme peut-être humanité. Même si on met le mot au pluriel. Car le Perec que l'auteur restitue vibre devant nous comme s'il était vivant : un véritable tour de force. Sa biographie a tous les aspects de la rigueur, disons scientifique, qu'on attend de l'université, et en même temps le lecteur perçoit à tout instant une empathie vaste et profonde. David Bellos, à n'en pas douter, aime son sujet.

Autant le dire tout de suite : les livres de Georges Perec suscitent davantage mon admiration pour la prouesse que mon amour du contenu. Je suis de ceux qui tiennent dans un mépris obstiné tout ce qui se revendique d'une performance sportive. Et je suis désolé de le dire : il y a du défi sportif dans beaucoup de ses œuvres. En revanche, tous les détails de son existence, tels que rapportés fidèlement par le biographe, suscitent mon adhésion, mon enthousiasme, ma ferveur. Mon émotion à maintes reprises. Si les livres me laissent un peu froid, on ne peut guère trouver d'homme plus attachant que celui qui les a écrits, tel qu'il apparaît sous la plume de David Bellos. C'est ainsi que j'en viens à considérer sa biographie de GP comme un roman formidable.

Car en se limitant le plus possible aux données factuelles, David Bellos touche son lecteur plus fortement et de plus près que s'il avait cherché à l'émouvoir. Et j'avoue humblement que j'ai marché à fond : je sors de ce bouquin ébloui autant par la qualité du bonhomme dont il est parlé que par la façon dont il en est parlé tout au long.

Je sais bien qu’il faut commencer un livre par le début, mais j’ai envie de parler de cette biographie en isolant deux détails peut-être infimes, perdus parmi les 700 et quelques pages qu’il a fallu à David Bellos pour rendre compte de Georges Perec. Deux détails qui m'apparaissent comme la signature d'un homme. Le premier de ces détails se situe au chapitre 25, qui m’a, je dois l’avouer, fait hurler de rire, tant il fait flamboyer la particularité du personnage. 

Pensez, un type voué à la littérature qui se fait embaucher au CNRS, pour s’occuper du classement de toute la documentation scientifique consultable par les chercheurs. Et pas de la petite science : le LA 48 (Laboratoire Associé) s’occupe de recherches sur tout ce qui concerne la neurophysiologie du sommeil et de l’état de veille, sous la houlette « granitique » de Paul Dell. C’est ainsi que Gorges Perec devint, en 1961, « documentaliste classé technicien IIIB » dans la fonction publique. 

Le personnel du laboratoire, à commencer par André Hugelin, qui se résigna à embaucher ce jeune homme aux dents gâtées, mal habillé, et peut-être même mal lavé, est d’abord incrédule. Mais il ne le resta pas longtemps, car le moteur du génie combinatoire de Perec se mit à vrombir, et quelque temps après, «  … le système de documentation mis au point par Perec suscita beaucoup d’admiration et le bruit se répandit de sa qualité dans les autres laboratoires de recherche. Des émissaires passaient maintenant sous des motifs divers et profitaient d’un brin de causette pour traîner devant les fichiers et le plan de classement ». Il avait fait la preuve de sa stupéfiante virtuosité. 

Mais Perec, sous ses dehors de malhabile timide et mal fichu, était un diable facétieux. Il sut prendre sa revanche sur l’obscurité de son boulot mal payé. Il assaisonna en effet maintes fiches de l’admirable fichier scientifique de vinaigrettes de sa façon. C’est ainsi que, dans le fichier du laboratoire s’occupant de la neurophysiologie du sommeil, on trouve une fiche répertoriant un ouvrage intitulé Les Choses (auquel il doit son prix Renaudot de 1965). 

C’est ainsi que les chercheurs peuvent tomber sur un article ainsi référencé : « "Attention et respiration", publié dans Kononk. Akad. Wetenschap. Amsterdam Proc. Sec.Sci1 (1899), p. 121-138 », par un savant nommé Caspar Winckler, nom ancré dans l’archéologie de Georges Perec (et rien que la lettre W !), et qui deviendra celui d’un personnage central de son chef d’œuvre, La Vie mode d’emploi

C’est ainsi que, en 1994, « il arrive encore que de petits groupes se retrouvent au fond d’un bar pour y écouter le compte rendu de Perec concernant les effets électrochimiques observés sur les sopranos soumises à une pluie de tomates nourrie et régulière », tout ça parce qu’il avait glissé son canular parmi les autres publications savantes, toutes très sérieuses, évidemment. 

Ce texte, intitulé « Experimental Demonstration » est redoutable : « On dit même que lors d’une réunion de la commission de biochimie du CNRS, le président de séance jeta un coup d’œil sur une photocopie du canular de Perec qui s’était glissée (par inadvertance ?) dans la pile de dossiers qu’il avait devant lui. Il parcourut la première page, vira au cramoisi, se mit à bafouiller et dut se cramponner aux bras de son fauteuil. "Experimental Demonstration" fut à l’origine du seul cas connu d’une commission du CNRS s’accordant une interruption de séance pour cause de … fou rire ». Irrésistible. Si non è vero, ben trovato. 

Le deuxième détail est une anecdote, racontée à la page 586 du volume. Perec est amoureux de Catherine, la dernière femme de sa vie. Ils sont au restaurant « Le Balzar », en train de manger une raie au beurre noir : « … une goutte de gras tacha le chemisier de la jeune femme. Pour qu’elle ne se sente pas gênée, Perec trempa le doigt dans la saucière et barbouilla de beurre la chemise indienne que lui-même portait. Catherine ne savait pas qu’un tel charme pût exister ». Vous la voyez, la scène ? Cette histoire me ravit : vous en connaissez beaucoup, vous, des types cravatés et costumés, capables de saloper, par amour, leur ensemble Kenzo ? 

Tendresse et facétie : deux mots qui signent le personnage dans ses relations avec les autres, autant que je peux en connaître.

Je terminerai ce billet sur le portrait de « Pierre G. », que David Bellos pense avoir reconnu pour être celui de Georges Perec (initiales inversées) sous la plume de Jean-Bertrand Pontalis, son psychanalyste, dans son livre L’Amour des commencements : « Une inépuisable banque de données en désordre, un ordinateur facétieux sans mode d’emploi, un Pécuchet privé de son Bouvard, telle était la mémoire de Pierre. Parfois pourtant elle se fixait et c’est alors qu’elle s’égarait. Elle allait visiter, explorer des lieux, obstinée à les capter, à les saisir comme un photographe à l’affût ou comme un huissier de justice. Pierre me décrivait les rues où il avait vécu, les chambres où il avait logé, le dessin du papier mural, me précisait les dimensions du lit, de la fenêtre, la place de chaque meuble, la forme du bouton de porte » (p.538). La mémoire de Georges Perec embrasse de vastes territoires, mais elle est capable, à l’occasion, de « zoomer » sur des détails de façon à les grossir, comme on fait en macrophotographie. Une excellente illustration de ce fonctionnement mental (embrasser la diversité du monde sans perdre le souci du tout petit détail) est offerte par La Vie mode d'emploi, ce bouquin aussi concentré que de grande dimension. 

L'homme Georges Perec était tellement attachant que les témoignages d'affection ne manquent pas. Ainsi, l'épouse de Laurent de Brunhoff, continuateur des aventures de Babar : « "Perec a apporté le soleil dans notre vie", dit Marie-Claude. Bien sûr, dans ce nouvel environnement familial, il en profita pour se faire materner. "Mais tout le monde avait envie de materner Perec !" ajoute-t-elle » (p.579).

Merci à David Bellos pour ces moments de jubilation.

Voilà ce que je dis, moi. 

Note : le travail de David Bellos est absolument impeccable. Il est donc forcément maniaque et petit de ma part de relever quelques très rares détails, trop minuscules pour faire une ombre d'ombre à l’ensemble. Vingt-deux ans après la parution, je peux me le permettre. 1) Il me semble que le psychanalyste Pontalis se prénomme Jean-Bertrand et non Jean-Baptiste. 2) Le Georges Perec de Claude Burgelin est publié non en 1989, mais en 1988. 3) En musique, « coda » est du genre féminin. 4) « Anagramme » est également du genre féminin, mais là, franchement, c’est la bourde impardonnable, vu la consommation qu’a faite Georges Perec de la chose. 5) Autre impardonnabilité : la slivovitz (p. 237) est un alcool de quetsche, et pas d'abricot, monsieur Bellos, soit dit en tout respect. »

jeudi, 30 octobre 2025

POUR HALLOWEEN ...

... MAIS À MA FAÇON !

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Mais ça part quand même d'une vraie photo (certifiée sans I.A., bien qu'un peu détourée).

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mercredi, 29 octobre 2025

AU ROYAUME D'ASTAP

Le premier album paru dans la série "Norbert et Kari" (Christian Godard, Hachette, 1974) s'intitule donc assez bizarrement Au Royaume d'Astap. Mais ça veut dire quoi, Astap ? Très simple :

« A se taper le cul par terre »

(Godard est plus pudique, c'est une "publication destinée à la jeunesse"). 

Le délectable de l'histoire, c'est que l'auteur la parsème de scènes désopilantes. Un groupe d'enfants (les ZOZOS) débarque par accident sur une île déserte, et commence à se structurer en société sous la houlette du "Grand Astap", le meneur, rejetant tout ce qui vient des adultes (les TRUMEAUX). C'est là que débarquent Norbert et Kari. Norbert tombe dans un "piège à trumeaux". Fait prisonnier, il doit passer "les tests secrets". Ayant fait à chacune des questions des réponses ébouriffantes de fantaisie, Norbert est reconnu comme "zozo" au cours d'une cérémonie où le Grand Astap le sacre sous le nom d'

« Apollon du Réverbère ».

La première nuit passée dans "l'arbre à dormir" permet à Norbert de suivre les souhaits que s'envoient les zozos avant de fermer les yeux. Inutile de préciser que Norbert se met aussitôt au diapason. Voici l'affaire.

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Je sais pas vous, mais moi, ça me fait bien rire. Je suis peut-être trop "bon public".

mardi, 28 octobre 2025

MODESTE BLAGUE

Trois vignettes de la première page de Au Royaume d'Astap (Hachette, 1974), premier épisode des aventures de Norbert et Kari, habitants de Taaratatah, minuscule atoll de corail perdu dans le Pacifique, du côté de la Polynésie. L'histoire délectable inventée par Godard est sans doute inspirée du célèbre livre de William Golding Sa Majesté des mouches, mais attention, sur un mode burlesque et décomplexé, voire carrément claironné. Au début, Norbert et Kari sont perdus sur l'océan, et Norbert aimerait bien ne pas mourir de faim. La scène qui suit rend hommage à un champion du calembour-bon : Luc Etienne, Régent définitif du Collège de 'Pataphysique, oulipien enragé et inventeur de la "méthode S+7".

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Les pointilleux et les spécialistes pourront faire remarquer au jeune Kari qu'un mérou de cette taille tient plutôt de l'alevin, mais ne soyons pas trop regardants.

lundi, 27 octobre 2025

LE CAFÉ DE LA SOIE

Attention, il ne faut pas confondre : le Café de la Soie n'a rien à voir avec le Café de la Soierie (voir hier). D'abord il ouvrait sur la place Bertone et pas sur la place des Tapis, ce qui l'éloigne des flonflons de la Vogue des Marrons. Bon, on dira que c'est toujours la Croix-Rousse. Ensuite, il n'existe plus sous cette appellation (c'est devenu un restaurant de viande). La photo ci-dessous est prise de la rue : vue imprenable sur l'essentiel (23 février 2017). On arrive à deviner — en regardant bien et en y mettant de la bonne volonté —, se découpant en net sur la vitrine dépolie :

« BAR RESTAURANT CAFÉ DE LA SOIE ».

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dimanche, 26 octobre 2025

LE CAFÉ DE LA SOIERIE

En 2017, rénovation complète d'un fameux établissement de la Croix-Rousse : le Café de la Soierie change de peau. Voici deux traces de l'événement : la première photo est prise le 11 février à travers une vitre empoussiérée. La seconde est prise à peu près du même point le 25 du même mois (un peu avant l'ouverture, semble-t-il). Comme on dit vulgairement, et souvent bêtement : « Y a pas photo ! ».

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mercredi, 22 octobre 2025

VENDU AUX RUSSES

Vladimir Poutine l'a dit :

« Donald Trump est un interlocuteur "confortable" »

(traduction exacte du terme employé).

Personnellement, je mettrais aussi "interlocuteur" entre guillemets : "bonne poire" collerait davantage à la réalité.

Car que fait Trump pour plaire à Poutine ? Oh, pas grand-chose : il coule l'Amérique. Et à travers ce cinglé de Trump, Poutine espère finir de détruire la prépondérance de la "sphère occidentale" du monde. En accord, bien entendu, avec ses complices chinois, coréens du nord, etc.

Un juste retour des choses, doit-il se dire, après l'effondrement du "bloc soviétique" à partir de fin 1989. Inespéré, doit-il se dire : le président américain, par ses décisions erratiques (NASA, nucléaire, C.I.A., F.B.I., institut des statistiques et quelques autres), est en train de désarmer les Etats-Unis d'Amérique des structures essentielles au maintien de la puissance américaine. 

America first ? C'est quoi, cette blague ? Combien de millions de gogos pour gober ça ? C'est fini, l'Amérique !

mardi, 21 octobre 2025

SARKOZY AU PALAIS DE LA SANTÉ

Monsieur l'ex-président de la République Française entre en son Palais de la Santé la tête haute, avec les honneurs et sous les vivats d'une foule en extase.

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Je dis à tous ceux qui s'étaient amassés à l'entrée et ont craché sur les juges et sur l'autorité judiciaire en acclamant le "présumé innocent" :

« Honte à vous ! ».

S'en prendre à l'administration de la justice, c'est mettre en danger l'un des trois piliers de nos institutions. C'est mettre en danger notre état de droit.

Honte à Sarkozy, ancien "garant des institutions" (mon œil), pour avoir injurié tout le corps judiciaire.  Honte à Macron, qui ose recevoir le monsieur juste avant son incarcération, tout en protestant de son entier respect (mon œil !) pour les magistrats. Honte à Darmanin, qui ose claironner dans les médias qu'il rendra visite à l'auguste prisonnier. Honte à toutes ces cohortes de journalistes, dans toutes sortes de médias, qui ont élevé l'incarcération d'un ancien président au rang de monument de l'actualité. 

Et je ressortirais volontiers la phrase sortie de la plume du si décrié Henri Béraud en plein 1942 dans un journal parisien sous les yeux mêmes, le nez et la botte des nazis : 
« FRANÇAIS, TIENS-TOI DROIT ! »

Ça au moins, ça avait de la gueule ! Au lieu qu'aujourd'hui ................

Honte à la France !!!

lundi, 20 octobre 2025

UNE IMAGE

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CLADONOTA BENITEZI. 

Photo DR travaillée comme une carte topographique pour y inclure des espèces de "courbes de niveau".

 

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L'ombre du houx de Noël sur la surface du plâtre mural. Photo (12 janvier 2015) et bidouillage grossier : Frédéric Chambe.

dimanche, 19 octobre 2025

PHOTOGRAPHIE

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Photo prise le 25 juillet 2014 par votre serviteur et bidouillée par lui-même, à sa façon rudimentaire.

samedi, 18 octobre 2025

LES MERVEILLES DE LA CONTEMPORAINE

« BEN QUOI, FAUT VIVRE AVEC SON TEMPS ! » (Dicton populaire).
***
Cyril Azouvi, L'Invention de la musique moderne, Perrin, 2025.

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Un ami m'a fait lire le livre ci-dessus. Pour parler honnêtement, je n'y ai pas appris beaucoup de choses nouvelles à propos de la musique dite contemporaine. Une idée très juste, en revanche, figure dans le titre lui-même : le mot "invention". C'est très bien trouvé, car à bien y réfléchir, on peut en effet affirmer que toute la musique savante qui a été composée depuis le début du XXème siècle a été inventée, puisqu'elle extermine l'entier de l'ancien vocabulaire, de l'antique syntaxe et de la vénérable morphologie qui présidaient jusque-là. 

Cyril Azouvi, qui déclare d'emblée un amour démesuré pour Le Sacre du printemps de Stravinsky, situe en deux endroits et deux dates de concerts le point de départ de cette révolution culturelle : Vienne, le 31 mars 1913 et Paris, le 29 mai de la même année. La différence ? L'auteur l'explique dans l'épilogue : après le choc vécu par les premiers auditeurs du Sacre, l'œuvre a entamé une longue carrière. Au point qu'elle fait désormais partie des "classiques" du XXème siècle et est régulièrement enregistrée et donnée en concert, tout comme Pétrouchka et L'Oiseau de feu, du même Stravinsky (même si c'est au détriment du reste de son œuvre hétéroclite et surabondante). 

Pour le concert de Vienne, c'est une autre paire de manches, car après tout, avec toutes les innovations touchant  les rythmes et la sauvagerie de l'atmosphère générale contenues dans Le Sacre, la musique du Russe restait grosso modo dans les clous de la tradition européenne (on dit ça rétrospectivement). Alors que de leur côté, Schönberg, Berg et Webern, les trois Viennois déboulent dans cette tradition comme des chiens dans un jeu de quilles.

Leur truc ? La déclaration universelle des droits des sons musicaux à une égalité radicale (Liberté-Egalité-N'importe quoi). Fini majeur / mineur, finie la tonalité, finie la mélodie, finies toutes les hiérarchies. Hugo, dans Les Contemplations, s'était vanté : « Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire ». Schönberg était sans doute très fier d'avoir mis fin à la royauté absolue de la tonalité, et d'avoir fait à lui tout seul une sacrée révolution (si on est un peu masochiste, on peut se farcir son pensum Le Style et l'idée, Buchet-Chastel).

Mais l'histoire s'est vengée : Stravinsky est célébré, les soldats de l' « Ecole de Vienne », sont à peu près rayés des cadres. D'après Cyril Azouvi, une exception doit être faite pour le Concerto à la mémoire d'un ange d'Alban Berg : il trouve l'œuvre « magnifique et émouvante ». D'ailleurs, certains violonistes ne dédaignent pas de l'inscrire à leur répertoire (Frank Peter Zimmermann en mars 2025 à l'Auditorium de Lyon). L'œuvre est dédiée à Manon Gropius, fille de Gropius l'architecte et d'Alma Mahler, morte à l'âge de 20 ans (voir la belle narration de l'enterrement dans les souvenirs d'Elias Canetti).

Le dodécaphonisme et le sérialisme, voire le sérialisme intégral cher à Pierre Boulez — la série appliquée à tous les paramètre musicaux : timbre, hauteur, intensité, etc. —, ont amplement démontré que cette voie musicale était une impasse sans issue dont nul ne peut sortir. Et si grandiloquents que se montrent les thuriféraires de cet ayatollah de la musique, l'oreille humaine, dans sa simplicité, n'en veut pas. Boulez a beau citer dans sa deuxième sonate les quatre lettres sacrées B.A.C.H. (si bémol, la, do si bécarre), il le fait de façon si dissimulée que ça ressemble à une farce, une boutade en même temps qu'un grand écart.

Ce qui tue la musique à l'époque "contemporaine", c'est que son compositeur a effacé de ses perspectives l'auditeur potentiel. Il s'est retiré dans sa tour d'ivoire pour élaborer un univers de sons jamais ouïs auparavant. Terré au fond de son laboratoire, il est devenu un "chercheur", un expérimentateur, un théoricien, un concepteur, bref, un scientifique.

Pour lui, l'auditeur n'est qu'un cobaye sur lequel il fait des injections des substances nouvelles élaborées dans ses cornues et alambics. Ce n'est plus un musicien fier de pratiquer son art : il dirige maintenant un "Bureau Recherche et Développement" (R&D pour les initiés) qui s'apprête à mettre sur le marché un produit aux qualités incontestables et que le public est instamment prié d'apprécier. 

A cet égard, les publics successifs du XXème siècle ont été particulièrement servis. Permettez que je retrace à grands traits selon quelle trajectoire se sont ajoutées les grandes innovations. Je peux, parce que j'ai étudié ça d'assez près en tant qu'auditeur empressé pendant trop longtemps. J'ai en effet emmené mes oreilles se balader dans tout ce qui se faisait de musique "audacieuse" à Lyon et autour. Et puis j'ai viré de bord. Je suis redevenu un rustre, mais par choix cette fois. J'ai expliqué ici en son temps la façon dont ça s'est passé. Bilan, disons "contrasté". 

Alors voilà : d'abord la série de douze sons égaux. Attention, le résultat, c'est pas n'importe quoi, tout est savamment calculé. Rien de plus clair pour expliquer la chose que les opus 19 et 23 d'Arnold Schönberg : après ça, si vous n'êtes pas vacciné pour toujours contre le virus de la musiconnerie, c'est que vous êtes doté d'oreilles en acier inox, du genre de celles de Pierre Boulez, dont les adorateurs célèbrent le centenaire jusqu'au 31 décembre.

Lui, il avait une foi aveugle dans le Progrès, le vrai, le constant, le dur, l'éternel, à étendre à tous les domaines artistiques. C'est ainsi qu'on lui doit Le Marteau sans maître (à partir de l'œuvre poétique de René Char, vous savez, le poète qu'il faut être au moins sémioticien aguerri pour y avoir accès). Il a même inventé le "sérialisme intégral" (les notes, mais aussi tous les paramètres des sons). Avec son complice Stockhausen (ah, son quartet "Hélicoptère" !), il a longtemps régné en potentat et fait régner la terreur sur les salles de concert ou le festival de Donaueschingen. Tiens, essayez d'écouter sa deuxième sonate : vous verrez le bond que fait le tensiomètre.

Le problème, finalement, se résume à une espèce d' « extension du domaine de la lutte », tant en musique qu'en peinture et en poésie. Marcel Duchamp s'est occupé de liquider la création picturale en érigeant le moindre objet trivial en œuvre d'art. En poésie, le signifiant s'est affranchi de son signifié (cf., pour le pire, les poèmes "dada" d'Hugo Ball et de quelques autres).

Pour ce qui est du "domaine musical" (expression chère à Boulez), on ne s'est plus contenté des "sons musicaux" (produits par des instruments fabriqués exclusivement pour ça) : tous les sons devinrent dignes d'attention, qu'ils fussent électroniques (cf. Martenot ou Theremin), naturels ou produits par les activités humaines. Pour Pierre Schaeffer (Traité des objets musicaux, 1966), tout l'univers sonore dans lequel nous baignons au quotidien doit légitimement être appelé "musical".

De mon côté, après avoir fourré — inconsidérément, durablement et volontairement — mes guêtres dans toutes sortes d'univers violemment bariolés de la musique contemporaine, j'ai fini par en avoir assez des expériences de laboratoire, assez des recherches musicales fondées sur des calculs tarabiscotés, assez des théories et des concepts en matière de musique, assez des fabrications et des idées factices, assez des "sonnettes pour violon sale" et des bruits d'aspirateur (Jean-Louis Agobet).

Ce ras-le-bol m'est tombé dessus quand je me suis dit qu'après tout, ce qui compte dans la musique, c'est le plaisir sensoriel qu'elle produit. Or, après mes diverses explorations sur le territoire de musiques autres que strictement européennes d'avant le XX° siècle, j'en suis venu à cette intime conviction et conclusion que le socle de ce plaisir est tout entier contenu dans la mélodie et dans la consonance. 

La mélodie comme chaîne de notes agréables à écouter, mais aussi que n'importe qui pourrait chanter. La consonance comme organisation harmonieuse des notes simultanées. Les spécialistes nomment la première "écriture horizontale" et la seconde "écriture verticale". 

Bon, je ne vais pas recommencer des chapitres de récriminations qui ont par le passé alourdi la teneur de ce blog qui ne se voudrait pas si sérieux. Je finirai donc par trouver dans le livre de Cyril Azouvi l'issue de secours derrière laquelle les proscrits du plaisir musical (je veux dire celui du plus grand nombre) ont trouvé refuge : les concerts des vedettes de la chanson, de la pop, du rock et de toutes ces espèces sonores qui cultivent la mélodie et la consonance, fût-ce au prix de décibels et de murs de baffles surpuissants. Il suffit de se renseigner pour savoir que d'énormes foules se rassemblent autour des seigneurs musicaux d'aujourd'hui.

Azouvi dit ça dans la conclusion : il n'est jamais trop tard.

***

Note : Je cultive pour mon compte un certain nombre d'œuvres musicales composées dans des temps récents ou plus anciens. Depuis bientôt quinze ans que je tiens ici des propos sur pas mal de sujets à « Regarder, Ecouter, Lire » (un beau titre de Claude Lévi-Strauss, Plon, 1993), il m'est arrivé de semer ici ou là sur mon chemin les cailloux des noms de certains compositeurs dont certains travaux (jamais l'intégralité, comme bien on pense) ont su retenir mon oreille par les oreilles. Je peux citer Olivier Messiaen (Vingt Regards sur l'enfant Jésus), Gavin Bryars (The Sinking of the Titanic), Steve Reich (Different trains), Philip Glass (String quartets), tous les quatuors de Dimitri Shostakovitch, Terry Riley (In C, version du 25ème anniversaire), ... enfin bon, il y en a finalement pas mal.

vendredi, 17 octobre 2025

PAPIER PEINT

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Je ne suis pas très doué pour le dessin, la peinture, et même la couleur. Cela ne m'a pas empêché de m'essayer aux arts picturaux sur un mur de l'appartement que j'occupais à une époque où :
« J'étais insoucieux de tous les équipages ».
Mais quand il a fallu "faire l'état des lieux" avant de quitter ceux-ci, M. B., syndic de copropriété, n'a pas eu l'air d'apprécier l'effort à sa juste valeur. A la sortie, le document portait la mention "dégradations". Un bel argument pour refuser de rembourser la caution. 

mercredi, 15 octobre 2025

UN CURIEUX VOISINAGE

On trouve dans le journal Le Progrès daté 13 octobre 2025, en page 6, une photo de Nicolas Sarkozy paradant au Parc des Princes avant d'aller occuper un poste à la Santé (une jolie cellule), où il a été nommé par la justice française. Et puis voilà-t-il pas que juste en face, en page 7, le journal, au sujet du Festival Lumière qui a lieu en ce moment à Lyon, une photo de Sean Penn, le grand acteur américain. Et je me suis dit : c'est drôle, si un metteur en scène projetait de faire un film sur l'ancien président français, le comédien jouant le rôle-titre serait tout trouvé. Curieusement, j'ai été frappé par la ressemblance. Je sais pas vous ?

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lundi, 13 octobre 2025

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C'est intéressant, une vitrine. C'est presque comme une porte, qui peut s'ouvrir et se fermer. Sauf que la vitre, dans sa constance, ferme un espace intérieur en même temps qu'elle ouvre cet espace à la lumière. Par-dessus le marché, elle ouvre l'intérieur au regard du dehors et elle duplique dans la spécificité de sa matière l'image de l'espace extérieur. Oui, elle fait tout ça.

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Ici, on croise, d'un côté, un sage alignement d'automobiles le long d'un trottoir bordant une succession de petits immeubles dont la façade est éclairée par le soleil couchant. De l'autre, l'œil du passant parcourt la salle d'un restaurant hélas disparu, où quelques privilégiés, avec une infinie piété et selon un rituel bien établi, pratiquaient le culte de l'incroyable « duo rognons-ris de veau » accompagné de son « gratin de pennes ».

In memoriam.

Recueillons-nous.

dimanche, 12 octobre 2025

PHOTOGRAPHIE

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samedi, 11 octobre 2025

PLUS RIEN A DIRE

UN EXTRÉMISTE OCCUPE L'ÉLYSÉE

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Spectateurs sidérés et accablés attendant la suite.

En 2017, quand Emmanuel Macron s'est lancé dans la course présidentielle, il avait déjà son projet global pour la France : champ libre et décomplexé à l'entreprise, au commerce, aux investisseurs et à la finance. En finir avec le modèle social français. Tous au boulot, sauf les si braves actionnaires qui consentent à placer leurs sous dans notre économie ! Dès 2017, Emmanuel Macron avait ficelé, soigneusement empaqueté ce projet de casse généralisée pour la France laborieuse. Dès 2017, Emmanuel Macron s'était écrié avec force, mais seulement dans son for intérieur : 

« RIEN QUE MON PROGRAMME !!!

TOUT MON PROGRAMME !!! »

Une vraie aubaine de formule dont s'est emparé l'olibrius bien connu de la politique française. C'est ainsi qu'il faut comprendre le mot "jupitérien" : du haut de son Olympe, le dieu parmi les dieux manie le foudre (arme, parole et signe divin), ses décrets sont implacables. Rien ni personne ne peut ni ne doit s'opposer sous peine de. 

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Autoportrait du président (dans son for intérieur).

Dès le soir de son élection, Macron est seul à la tête de la France. Une solitude plus criante que jamais à l'instant où j'écris. Le premier ministre et le gouvernement tout entier comptent pour du beurre et servent de plastron légaliste. Huit ans après, la France le vomit. Imperturbable, Macron tient tête comme si. Macron est un bloc de certitude. Rien ne le fera dévier de la route qu'il a tracée dans sa tête, une fois pour toute, quoi qu'il arrive et "quoi qu'il en coûte" (ça vous dit quelque chose ?). 

Le problème, c'est que Jupiter a fait beaucoup de petits clones : Mélenchon, Le Pen, Retailleau, et quelques autres sous-fifres. Aujourd'hui, le Jupiter pullule dans les sphères dirigeantes. Dans ces conditions, que peut-on augurer de positif ? 

Face à ce moment ahurissant, je n'ai plus rien à dire.

jeudi, 09 octobre 2025

LES (VRAIS) ENNEMIS DE LA FRANCE

Pas la peine de les chercher loin d'ici, les vrais ennemis de la France : je ne sais pas ce que l'ensemble des personnels politiques a dans la tête en ce moment, et je préfère ne pas le savoir (à moins que tout le monde le sache trop bien). Ce que je sais, moi qui ne suis pas grand-chose dans l'affaire, c'est que tous ces gens qui se considèrent comme indispensables dans les circonstances actuelles constituent le gros de l'armée des seuls et véritables ennemis de notre pays. Quelqu'un peut-il, veut-il, oserait-il citer un(e) seul(e) de ces personnages peu recommandables dont les pensées soient exclusivement orientées vers le triste sort et le mal mortel auquel ils vouent collectivement la nation française ? 

Charles De Gaulle s'est, dit-il lui-même, « toujours fait une certaine idée de la France ». Au prix de son courage, de son audace et de quelques acrobaties diplomatiques, il a réussi à imposer la France dans le concert des grandes nations et au Conseil de sécurité de l'ONU.

Emmanuel Macron, lui aussi, s'est toujours fait "une certaine idée de la France". Mais lui, il ne s'en est pas donné les moyens (ça, il ne sait pas faire, on a les preuves), et surtout il a beaucoup imaginé cette "start-up nation", projetée dans un avenir technologique et numérique radieux, mais aussi et surtout débarrassée de toutes sortes d'impedimenta hérités du CNR et de la libération de la France, que l'on peut résumer dans « Le Modèle Social Français » (voir l'interview qu'il avait donnée en 2015 sur France Culture à Jean-Dominique Merchet et Marc Endeweld, avant même de devenir ministre, où il disait qu'il voulait en finir avec toutes ces vieilleries). Je rappelle juste pour le plaisir le titre du livre publié par François Ruffin à l'adresse de son ancien condisciple au lycée d'Amiens : Ce Pays que tu ne connais pas. J'irai même plus loin : j'ai l'impression que monsieur Macron n'a pas compris grand-chose à notre France.

On constate aujourd'hui que ce petit monsieur dont les si grandes idées planaient au-dessus des nuages grâce à d'immenses ailes fantasmatiques, se casse le nez de la France sur cette succession d'obstacles traditionnels qu'on appelle généralement la Réalité, en même temps qu'il enfonce le même nez de la France dans l'innommable caca politique où la population effarée voit le pays patauger de plus en plus laborieusement. 

Alors le caca politique, maintenant. D'où vient la paralysie des quelques centaines d'irresponsables qui sont supposés ouvrir des voies d'avenir au pays ? La réponse à cette question tient dans la prise de parole autoritaire et précipitée d'un ahuri en chef (on a reconnu Mélenchon), trois minutes après la proclamation des résultats des législatives, un soir de juillet 2024 : 

« RIEN QUE LE PROGRAMME ! TOUT LE PROGRAMME ! ». 

L'élection n'avait donné aucune majorité à son parti LFI, ni à son rafistolage "de gauche" (je pouffe), mais ça ne l'a pas empêché de réclamer toute la place.

La trajectoire, dès cet instant, a été tracée. Car tous les autres partis se sont empressés de lui emboîter le pas. Et la grande affaire de tous les boutiquiers de la politique en France a été de poser leurs conditions, de tracer autant de lignes rouges que leur feuille de route particulière leur imposait au nom évidemment de la "défense des intérêts des électeurs" qu'ils disaient représenter. Nous campons sur nos positions et personne ne nous en fera bouger !

Ce fut alors l'encombrement : une forêt inextricable de lignes rouges tracées dans tous les sens qui se mit à envahir l'espace politique, au point de ligoter chacun des acteurs dans leur attitude rigide, et de les empêcher de faire un seul pas en direction des autres : « Qui n'est pas avec nous est contre nous ! Qui n'est pas comme nous est strictement incompatible ! ». L'intransigeance est devenue la règle. La pire des médiocrités gouverne.

Pas un seul de ces terribles clowns n'est assez grand dans sa tête et dans sa stature pour hisser ses idées et ses plans à la hauteur du pays tout entier. Nul de ces guignols n'est à la hauteur de la situation. Tondelier, Retailleau, Le Pen, Mélenchon et tous les autres sont d'une  seule et même engeance. Ils appartiennent tous à la sale espèce des pirates, ceux qui sont prêts à s'entretuer et à couler le bateau "France" pour ne pas être "lésés" (sic !) dans le partage du butin.

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jeudi, 02 octobre 2025

LE CULOT DES VIOLEURS DE LOI

Jamais on n'a vu une telle offensive contre l'état de droit : après Le Pen, voilà Sarkozy qui crie au complot des juges contre un responsable politique. Il crie à l'injustice, le pauvre homme. 

Le pire, c'est que beaucoup de gens sont d'accord avec lui : il a soigné sa popularité (difficile à comprendre), et quand il entre dans le restaurant (ou en sort ?), les clients se lèvent pour une ovation qui le console un peu des misères que ces salauds de magistrats (vous savez savez, les "boîtes de petits pois alignées sur les rayons") viennent de faire à notre si haut personnage. 

« Toutes les règles de l'état de droit ont été franchies ! », ose-t-il jeter à la face des juges, à la face du monde, à la face même de la vérité judiciaire et de la vérité tout court. Non, monsieur Sarkozy : trop, c'est trop ! On devrait vous faire un procès (oh, juste un de plus) pour avoir tenu de tels propos.

vendredi, 05 septembre 2025

BEAUX-ARTS D'AFRIQUE

J'ai sans doute vu la photo de cet incroyable fétiche Tellem tout en longueur dans la si belle revue de Raoul Lehuard Arts d'Afrique noire

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La légende de cette image a de quoi laisser perplexe, jugez plutôt : collectée autour de la fameuse falaise de Bandiagara (patrie des Dogons au Mali), l'œuvre serait datée du XIIIème siècle (je trouve ça stupéfiant), et la croûte épaisse et craquelée dont l'âme de bois est revêtue se compose, semble-t-il, de fiente, de cire et de sang. Les deux personnages tendent les bras vers le ciel (supplication ?). L'ethnie Tellem (ça veut dire "ceux qui étaient avant nous", en dogon) est celle qui a occupé le site avant l'actuelle population. Ci-dessous un "gros-plan" sur la partie haute.

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Ci-dessous un aperçu de la falaise de Bandiagara.

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jeudi, 28 août 2025

OMBRE VAGUEMENT CHINOISE

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J'avais beaucoup circulé en compagnie de mon appareil photo, il y a quelques années, dans les rues du plateau de la Croix-Rousse. En général, c'était à la nuit tombée. J'étais à l'affût de toutes ces silhouettes qui se découpaient, à travers toutes sortes de verres diversement dépolis, texturés, sablés ou autres,  sur un fond lumineux. La photo qui a servi pour fabriquer l'image ci-dessus représente la vue que l'on a de la rue sur un atelier consacré à je ne sais quels travaux. Ce qui m'a intéressé ici, en dehors des formes sombres projetées sur le verre par la lumière, c'est l'espèce de filigrane de nervures qui apparaît dans la matière même de la vitre. 

mercredi, 27 août 2025

LA RENTRÉE LITTÉRAIRE ...

... APPELLE SA MÈRE DÉSESPÉRÉMENT !!!

Ils s'y sont tous mis, les têtes de gondole de notre belle, de notre grande, de notre magnifique littérature nationale. Un vrai complot, je vous dis : nous sommes cernés. On ouvre Le Monde des livres du vendredi 22 août 2025, et l'on reçoit le parpaing en pleine figure. N'en jetez plus, par pitié ! 

Le journal Le Monde érige un arc de triomphe à Emmanuel Carrère (trois pages entières).

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Régis Jauffret, avec son titre "Maman", met d'emblée les cartes sur la table. Il fallait oser.

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Au tour d'Enthoven (le fils) de dégoiser les gognandises des  intimités familiales.

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Conversation de Raphaëlle Leyris avec Jakuta Alikavazovic et Justine Lévy.

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Allez, encore une cuillerée pour Maman, avec l'inévitable Amélie Nothomb.

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Terminons ce panorama avec cette citation de Catherine Millet, pas si inattendue dans ce contexte, car vous savez, c'est elle, l'immarcescible auteur de La Vie sexuelle de Catherine M., où elle ne cachait rien de sa polysexualité, ses ébats amoureux, de ses orgasmes et tout le toutim.

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Il paraît, à ce qu'on entend dire, que ces gens font partie de l'élite de l'élite des Français capables d'écrire des "chefs-d'œuvre-de-la littérature-nationale". Tiens, ça me donne envie de faire tourner quelques tables comme faisait le père Hugo, et de demander à quelques sommités incontestables de notre grand passé de se mettre à table à leur tour.

Montaigne, levez-vous et parlez-nous des relations que vous entreteniez avec votre génitrice. Rabelais, mon compère, dis-nous si par hasard ta daronne est pour quelque chose dans la trogne de Gargamelle, cette auguste femelle qui raffolait des tripes et qui accouchait par son oreille gauche. Balzac, cerveau fertile et généreux, allez, avoue enfin l'Œdipe qui te liait à ta mère mieux qu'à travers un cordon ombilical.

Accourez tous, venez admirer vos glorieux continuateurs !!!

Vous avez compris : de tous ces introspecteurs qui se complaisent à étaler leur moi, j'en ai rien à cirer !

mardi, 26 août 2025

DES BOULES AVEC DES POILS

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dimanche, 24 août 2025

DONALD TRUMP ACCOMPLIT LA PROPHÉTIE

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Détail d'une large vignette tirée de l'album Le Jugement, "dernier" (avant continuation) de la série XIII, de l'excellent dessinateur William Vance et du scénariste prolifique Jean Van Hamme. Je me suis permis de tronquer sévèrement le propos pour en mettre en évidence l'essentiel. Je passe sous silence le contenu des aventures narrées dans la série.

Le Jugement est paru en 1997. La phrase prononcée par le "président" du "tribunal" improvisé résonne comme une espèce de prophétie. Car les bases de ce qui se passe maintenant aux Etats-Unis étaient déjà présentes depuis longtemps, et le scénariste a bien perçu et rendu une tendance restée souterraine, à l'œuvre dans une partie de la population américaine, à commencer par les élites.

Sébastien Caré en parle très bien dans son ouvrage Les Libertariens aux Etats-Unis. Sociologie d'une mouvement asocial (P.U. de Rennes). Le courant libertarien a longtemps piétiné aux portes du pouvoir. Et ses adeptes ont mis quelque temps à admettre que Trump était le meilleur cheval possible pour le conquérir. Ils peuvent aujourd'hui se frotter les mains : c'est chose faite.