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jeudi, 29 janvier 2015

CHRISTINE ANGOT A LA HAINE 5 (fin)

5

 

Je me serais arrêté au billet précédent pour dire tout le mal que je pense de ce qu'écrit Christine Angot, si la dame, en plus de la niaiserie épaisse de sa façon de voir le monde, les rapports humains et la littérature, n'avait pas montré, dans Le Monde du 16 janvier, le bout odieux de sa haine pour Houellebecq. Et plus généralement pour la littérature.

 

Je commence par l'insinuation venimeuse. Ce sont deux affirmations qui se suivent à quelque distance : « Le but, à travers la littérature, n'est pas de nier l'humain ni de l'humilier » ; « Les attentats des 7, 8, 9 janvier sont une autre façon de dénier l'humanité à des gens ». Quand on rapproche ces deux évidences éclatantes, l'odieux de la chose saute aux yeux. Christine Angot, pour insinuer cela, a au moins de la boue entre les deux oreilles. Comme si Michel Houellebecq déniait l'humanité des gens, comme elle le badigeonne à la truelle dans le développement qui va de l'une à l'autre.

 

Grave erreur, ma pauvre dame, qui montre bien que vous ignorez ce qu'est la littérature : Houellebecq observe seulement la dénégation d'humanité que le monde actuel fait subir à l'humanité. On pourrait même interpréter Soumission comme une dénonciation de ce processus inexorable.

 

Mais non contente d’exhiber la confusion notionnelle dans laquelle baignent ses « idées » pâteuses, en même temps qu’elle psalmodie la rengaine de ses incantations autour le « l’humain », qu’elle feint de sacraliser, elle opère un rapprochement que je qualifierai tout simplement de dégueulasse. Désolé, je ne trouve pas d’autre mot.

 

Voici la vomissure : « La société a des pulsions mortifères qui l’ont conduite à porter aux nues Marine Le Pen, Zemmour et Houellebecq, dans une suite logique, MLP, l’action, Z, le raisonnement, H, la rêverie, ça ne nous oblige pas à faire le même choix » (je cite strictement comme c’est publié). Ah, ils me font bien hennir, tous ces responsables qui appellent à ne pas faire des « amalgames ».

 

Qu’ils empêchent donc Christine Angot de commencer : elle s’y connaît, en amalgames. Houellebecq et Le Pen même combat ? Oui, elle s'y connaît aussi en « stigmatisation ». J'appellerai ça une saloperie. Quels autres crabes dans son panier ?

 

Notez l'enchaînement logique redoutable : 1 - La littérature doit célébrer l'humain ; 2 - Or Le Pen-Zemmour-Houellebecq sont dans le même bateau ; 3 - Donc Houellebecq est du côté des attentats islamistes. Tout ça pour que le lecteur déduise de lui-même : Houellebecq est un salaud. Mon dieu qu'elle est belle, l'âme de Christine Angot !

 

Une femme politique (MLP) qui fait miroiter des illusions d’espoir et de solutions aux yeux de millions de gens pris dans la nasse pour accroître la part de son gâteau électoral ; un histrion batteur d’estrade (EZ) qui s’est fait une spécialité lucrative, en compagnie de deux ou trois autres, de contester le système (je l’ai entendu intervenir dans les médias. Conclusion : pas sérieux, monsieur Zemmour !).

 

Comme mariage d’une carpe et d’un lapin, je trouve que c’est déjà pas mal. Leur point commun ? Ah si, ils en ont un : vendre du bla-bla à une clientèle qui ne demande que ça. Le Pen et Zemmour, non merci, ce n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai rien à voir avec ces marchands de camelote (ceci dit au risque de chagriner Solko : qu’est-ce qu’il croit ?).

 

Leur relatif succès tient sans doute d’abord au fait qu’ils ne sont pas au pouvoir (et je n’ai aucune envie de les y voir). Et puis aussi, qu’ils tiennent un discours qui, apparaissant en rupture avec la langue de bois dominante, semble entrer en résonance avec les préoccupations profondes de la population. Fumées. Grave erreur. Le vraisemblable n’est pas le vrai. Le simulacre n'est pas la chose. Le mirage n'est pas l'oasis.

 

Par là-dessus, fourrez dans ce sac de nœuds de vipères le seul véritable écrivain français vivant qui soit connu à l’étranger (le monde a découvert Modiano avec le Nobel). Pour des raisons qu’il serait fastidieux d’examiner, mais enfin, elles doivent être un tout petit peu fondées. Les Allemands se l’arrachent et pondent des thèses sur son œuvre. Est-ce le moment d’entonner le refrain d’Obélix : « Ils sont fous, ces Germains ! » ? Serait-ce bien sérieux ? Disons-le : Michel Houellebecq est le seul écrivain français actuel que les étrangers lisent un peu. Je dis : tant mieux !

 

Parce qu’il faut bien dire qu’en France, c’est l’étouffoir. Non non, ce n’est pas la voix de Houellebecq qu’on étouffe. C’est sûr que beaucoup de gens voudraient bien. Mais il faudrait pouvoir. Rien qu’à voir le classement des ventes de livres paru dans Libé le 15 janvier, ce n’est pas parti pour. Tant mieux. Et je ne parle pas du succès du livre d’Eric Zemmour. Que je n’ai pas lu. Et que je ne lirai pas. Je me dis que ce simple fait devrait au moins inspirer un peu de modestie aux commentateurs, surtout malintentionnés.

 

Non, l’étouffoir dont je parle est celui que toutes sortes de groupes de pression font peser sur l’expression libre. Je veux parler de l’étouffoir policier ou judiciaire qui menace tous ceux qui n’entrent pas dans le moule idéologique dominant. Combien sont-ils, les chiens de garde, à surveiller, chacun dans son pré carré, que nul orteil ennemi ne s’avise de fouler une motte de son herbe minoritaire ?

 

Combien sont-ils, les glapisseurs, à attaquer le moindre mot qui dépasse et à en faire un délit ? « Punissons, ça nous permettra de ne pas traiter les problèmes et de garder la tête dans le sable ! ». Combien sont-ils, juifs, féministes, homosexuels, noirs, musulmans à avoir ainsi obtenu le rétablissement de la censure ? A avoir tué la liberté d'expression dont tout le monde se fait un drapeau aujourd'hui ? Les petits calculs salement électoraux des responsables politiques font le reste. Ils préfèrent laisser la société se gangrener de toutes sortes de haines mutuelles qui s'entre-nourrissent.

 

Ah, ils peuvent bien citer la phrase rebattue de Voltaire (« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, etc … »). Ah, ils peuvent bien défiler derrière la banderole « Je suis Charlie », tous les alligators, au nom de la « liberté d’expression ». Qu’elle était belle, la France, du temps de la liberté d’expression. Aujourd’hui, certains mots sont inscrits au Code Pénal. Cette seule idée que des paroles verbales soient inscrites au nombre des délits passibles de la correctionnelle est juste répugnante.

 

Cette France n'est pas la mienne. Ma France à moi ne connaît pas la diabolisation des opinions. Ma France à moi n'aime pas les Fouquier-Tinville, même de sexe féminin (Caroline Fourest, Christine Angot, Annie Ernaux, ...). Non plus que les curés façon Edwy Plenel (récitation pieuse du bréviaire le jeudi matin).

 

Ma France à moi laisse Dieudonné faire le pitre, Eric Zemmour et Alain Soral expliquer (à leur façon) le dessous des cartes à des ignorants, les Le Pen insulter l'histoire, Richard Millet planter ses banderilles provocatrices. Ma France à moi est assez forte pour supporter tous les propos, y compris ceux des malades mentaux et des fronts bas, à quelque obédience qu'ils appartiennent.

 

Ma France à moi, celle des Lumières, ne s'arroge pas le droit de faire taire. Si la loi pénale condamne des propos (hors diffamation ou injure), c'est la loi qui a tort.

 

Je ne confondrai jamais les paroles et les actes.

 

Pas de limite au droit de dire ce qu’on veut. Pas de limite au droit de se moquer. Pas de limite aux droits de la littérature.

 

Pas de limite aux mots.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

lundi, 26 janvier 2015

CHRISTINE ANGOT A LA HAINE 2/?

2

 

Oui, je n’aurais rien dit, mais voilà, celle qui n’a aucune parenté avec la seule Madame Angot qui vaille à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles : c'est la fille de la dame, selon Charles Lecoq), n’est pas seulement « écrivain » : elle est aussi, avec une apparente satisfaction, un personnage médiatique important. Elle consent à se laisser présenter à l’occasion micros et caméras quand des journalistes en mal de papier font appel à elle pour remplir leurs obligations, croient-ils, professionnelles.

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Sous la direction de Jésus Etcheverry.

Et puis là, elle se laisse offrir, avec répugnance (qu'elle prétend, mais elle ne répugne pas longtemps), une page entière du Monde (daté 16 janvier). Quatre colonnes larges et bien tassées. Si la dame n’est pas une autorité, au moins est-on sûr qu’elle « a de la surface ». Et des relations bien placées. 

 

Au moins est-on sûr qu'elle est du bon côté de l'establishment, tous gens garnis de bonne conscience, sûrs de leur bon droit, édictant au nom de l'Empire du Bien (cf. Philippe Muray) ce qu'il est loisible, voire licite de faire, et ce qui doit être conduit devant les tribunaux populaires.

 

Toute un grande page du Monde, donc. Et pour parler de quoi ? De qui ? De Houellebecq ! Farpaitement. Angot qui se mêle de critique littéraire ! On aura tout vu ! Il est vrai que certains enfants croient mordicus que c'est à eux d'apprendre à leur mère à faire des enfants ! Au point où on en est !...

 

Notez que si je l’ai traitée de « pauvre pomme tombée d’un poirier », c’est qu’elle l’a bien cherché. Pensez, sous le gros pavé du titre (« C’est pas le moment de chroniquer Houellebecq », mais dans le texte, elle met la négation, c’est bien un coup du Monde, ça), elle n’y va pas par quatre chemins : Houellebecq, elle n’aime pas. C'est son droit. Ensuite, ça dépend de la façon dont on s'y prend pour le dire.

 

Moi, Houellebecq, je ne le connais pas. Ce que je connais, ce sont ses romans. Et ce que je sais, c'est que ces romans sont les meilleurs que j'aie lus, tous auteurs français confondus, depuis fort longtemps, quoi qu'en disent des gens que j'ai appréciés par ailleurs. Par exemple Eric Naulleau, qui traite Houellebecq de « romancier de gare » en 2005 (Au Secours, Houellebecq revient !, Chiflet et Cie). Je ne sais pas s'il est revenu entre-temps sur cette erreur manifeste de jugement.

 

Naulleau s'est racheté en 2008 en assaisonnant Christine Angot, façon pimentée, qu'il habillait pour les hivers les plus rigoureux, dans un livre très drôle et très juste : Le Jourde et Naulleau, Mango. Ma doué, quelle avoinée il lui mettait ! Comme quoi les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis, mais j'ai de l'affection pour certains. D'autant plus que je note que Houellebecq ne figure pas dans le jeu de massacre auquel se livrent les deux compères dans leur bouquin. S'il n'y a pas amende honorable, on n'est pas loin. Et ça rassure.

 

Exemple de prose sur laquelle Naulleau dirigeait ses boulets rouges, pour montrer de quoi la dame est capable : « Vous avez beaucoup approuvé la construction de L'Inceste, qu'elle était remarquable. C'était complètement un hasard, c'était un moteur en marche, ça suffit vos appréciations, stylistiques, narrotologiques [sic], techniques. Construit, construit veut dire enfermé, enfermé veut dire emprisonné, emprisonné veut dire puni, puni veut dire bêtise, bêtise veut dire faute, faute, erreur, erreur, faute de goût ou morale très grave, moi je n'ai rien fait de mal donc il n'y a aucune raison que je me construise une raison et une construction. Compris cette fois, Quitter la ville, pas de construction » (Quitter la ville, p.79, cité p. 29 du livre de Jourde et Naulleau). Angot, c'est bête, à chaque nouveau bouquin, j'entrouvre, je feuillette, ça confirme, je repose. Vous comprenez maintenant pourquoi.

 

Je passe sur l'état larvaire de la langue et sur l'infantilisme qui conclut le tout à fait étrange enchaînement associatif (« Mais j'ai rien fait, m'sieur ! »). Je note juste que l'auteur propose le magma et le chaos de la pensée (si on peut appeler ça pensée) comme principe de création littéraire. C'est pourquoi le relatif succès de ses livres comporte quelque chose d'inquiétant quant à l'état intellectuel de la partie de la population qui les achète.

 

Aux yeux des autres (ceux qui ne lisent pas ça), j'espère que ce bref aperçu sur la panade que constitue la prose de la dame rend superflu une analyse en détail. Chacun peut percevoir l'état pathétique de ce que des esprits aveuglés, stipendiés ou pervers n'hésitent pas à appeler une entreprise littéraire innovante. Tout juste bonne, l'entreprise littéraire innovante, à finir dans une poubelle du musée de l'Art Brut (vous savez, cette PME spécialisée dans le recyclage des déchets de l'Art).

 

Houellebecq, Angot ne l'aime pas. On commence à comprendre pourquoi. Elle le dit, et ça m'a tout l'air d'être viscéral. Alors là, je dis non : « Touche pas à mon Houellebecq ! ». Remarque, je dis ça pour pasticher, parce qu'il se défend très bien tout seul, celui qui vient de perdre son ami Bernard Maris. Bel élan d’humanité, belle élégance du geste, soit dit en passant, de la dénommée Christine Angot en direction de l’équipe de Charlie Hebdo, que de s'en prendre à un livre que le dit Bernard Maris venait d'encenser dans l'hebdomadaire, dans son tout dernier article.

 

Quoi, toute une belle page du « journal de référence » ! Et pour dégoiser quel genre de gandoises, s’il vous plaît ? Remarquez qu’on pouvait s’y attendre : la démonstration lumineuse que Christine Angot n’a rien compris.  Houellebecq, elle n’y entrave que pouic. Rien de rien. J’ajoute que par-dessus le marché, elle n’a sans doute aucune idée de ce qu'est la chose littéraire. Bon, elle n’est pas la seule à sortir des sottises au sujet de « l’écrivain controversé ». Dans le genre gognandises savantes, j’ai entendu de belles pommes tomber aussi de la bouche poirière d’un certain Eric Fassin. J’en ai parlé.

 

Et puis Houellebecq n’est pas le seul à subir les foudres féminines. Il n’y a pas si longtemps (2012), l’excellent Richard Millet s’est fait dégommer par la très oubliable Annie Ernaux qui, dans une tribune parue dans Le Monde (tiens tiens !), traitait l’auteur de « fasciste ». Rien de moins. Il faut dire que le cousin n’y allait pas de main morte : faire l’éloge "littéraire" d’Anders Breivik, auteur d’une tuerie en Norvège, était pour le moins une prise de risque.

 

Certaines femmes n’aiment vraiment pas les mots de certains hommes ! Elles sont les modernes Fouquier-Tinville. C'est sûrement un hasard : Millet, Houellebecq, Philippe Muray en son temps, vous ne trouvez pas que ça commence à dessiner un profil ? Comme si des rôles étaient en train de se distribuer. D'un côté, tous ceux (en l'occurrence toutes celles) qui lancent des fatwas. De l'autre, ... c'est facile à deviner. Gare la suite !

 

C’est dans un jardin public de Tarbes que Jean Paulhan trouva l’idée d’un de ses titres (Les Fleurs de Tarbes), parce qu’il avait lu cette inscription à l’entrée : « Il est interdit d’entrer dans le jardin avec des fleurs à la main » (si je me souviens bien). Le sous-titre était plus explicite : « La Terreur dans les Lettres ». La Terreur, il n'y a pas seulement celle de fanatiques qui répandent le sang pour la gloire d’Allah (ou d'Akbar, je n’ai pas bien compris de qui il s’agit, peut-être deux frangins ?), il y a aussi celle de fanatiques socio-culturels, bien décidés à imposer dans les esprits leur propre conception de l'art, de la littérature et de la vie en société. A faire régner leur ordre.

 

Après la Terreur de la vérité maoïste imposée en son temps par Tel Quel et Philippe Sollers (dont Simon Leys a fait amplement et durablement les frais), la Terreur des impératifs moraux selon les Papesses Jeanne des Lettres françaises actuelles, Annie Ernaux et Christine Angot. Les temps changent, la Terreur reste.

 

Nous sommes pris entre celle que font régner les modernes Fouquier-Tinville et celle que lancent des imams (quand ce ne sont pas des ayatollahs). Sale temps pour la culture et la vie de l'esprit. Il y aura toujours des braves gens pour tirer la chevillette pour faire choir la bobinette de la guillotine morale sur le cou des créateurs de littérature. Virtuel, le cou, heureusement. Tant que ce ne sont pas des balles islamistes qui le coupent ...

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

mercredi, 19 novembre 2014

ROMAIN ROLLAND EN 1917

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L’Amérique a gagné, à commencer par les esprits. Et certains (suivez mon regard) font semblant, mais seulement quand ils croient pouvoir en tirer un bénéfice électoral,  de se demander ce que c’est que l’identité nationale française. Il aurait fallu commencer par ne pas consentir à se défaire peu à peu de toutes les marques qui la constituaient et la proclamaient (faut-il détailler ces choses qui sont devenues des petites choses, et qui donnent à celui qui prétendrait en rétablir le respect l'aura d'un Lucifer moderne ? d'un grand diable d'extrême-droite ?). De Gaulle la grande effigie, Pétain la sourde réalité. Je veux dire qu'à l'ectoplasme virtuel de la Victoire (un mirage), s'oppose le corps peu glorieux mais concret de la Défaite. De Gaulle, le grand illusionniste.

 

L'Amérique a gagné. Et nous nous prosternons devant la statue de cette nouvelle Mère Patrie dont le ventre fertile accouche sans cesse d'Innovations désirables en tant que telles, que les Américains, ces êtres bien intentionnés, mais positifs et sans nostalgie (« un écrivain américain, donc sans nostalgie » est une formule de Richard Millet, c'est dans Une Artiste du sexe), seraient bien fous de ne pas nous vendre, puisque, avant même qu’elles soient arrivées sur notre sol, nous ouvrons tout grand notre bec d’oisillons affamés pour les recevoir, comme les catholiques absorbent « le corps du Christ », et nous en gargariser avec gratitude, sans nous demander si nous en avions un besoin si urgent. La dépendance entretient, aggrave et entraîne une dépendance plus forte. Dépendre, c'est faire des dettes. Dépendre, c'est se mettre au service.

 

Faites un peu le bilan de tout ce qui, en France, est imprégné jusqu'au cœur des textures, des modes, des postures et courants intellectuels, et même des goûts (fastfoods, coca, ...) caractéristiques des Etats-Unis d'Amérique. Et puis demandez-vous ce qui reste, sur le territoire national, de ce « cher et vieux pays » qu'un De Gaulle (la formule date de 1960), par exemple, chérissait au-dessus de tout. Oui, qu'est-ce qui reste d'une des plus vieilles nations européennes ?

 

« On » a réussi ce tour de force d'inciter les Français à jeter à la poubelle ("de l'histoire", forcément) tout ce qui les rattachait à leurs racines les plus profondes. A grands coups de propagande. Quand les esprits ont été dûment convertis, ils ont de leur propre mouvement, spontanément, jugé qu'il était temps de se débarrasser de toutes les vieilleries qui encombraient les greniers. A cet égard, les "trente glorieuses" ont consisté en un gigantesque vide-greniers. « On » a obtenu que les Français en viennent à se détester eux-mêmes.

 

C'est sûr, nous devons beaucoup à l'Amérique. Mais la France a payé sa liberté retrouvée au prix de son identité. Notre liberté est une liberté de sujets, je veux dire de « sujets de Sa Majesté ». En dehors de l'inévitable métamorphose permanente due à l'histoire en train de se faire (trente glorieuses, mondialisation, innovations techniques...), qu'est-ce qui reste aujourd'hui de l'ancienne France ? Vous voulez que je vous dise : si peu que rien. Est-ce un Bien indubitable ? Certainement pas. Et pour y retourner, comptez là-dessus comme sur « peau d'balle et balai d'crin ». Avis aux nostalgiques.

 

Aujourd’hui, après avoir perdu une fois pour toutes la puissance après 1945, les Européens sont en train de constater, un peu tard, qu’ils ont aussi, dans l’affaire, perdu la prospérité. Enfin pas tout à fait, mais ils sont sur la pente. Les nations européennes ayant cessé de peser sur le destin du monde et n'existant désormais que comme « puissance consommatrice » (de biens, de mains d'œuvre importées, etc., jusqu'à ce que le compte en banque se retrouve à sec un jour futur), pour que le continent ait des chances de retrouver un peu de sa grandeur, il faudrait que celles-ci aient une volonté commune d'édifier une « Europe-puissance » qui soit à même de défendre ses intérêts propres. Sinon, la mondialisation finira pas vider le gousset des « vieux » continentaux.

 

Cherchez bien ceux qui ne veulent à aucun prix que l'entité Europe acquière un poids spécifique dans les relations internationales. Vous avez deviné ? Vous avez donc compris qu'ils feront tout pour faire échouer les efforts dans ce sens. Et avec leurs complices infiltrés, ils y arriveront. Alors en attendant, revenons à Romain Rolland.

 

Sous la première « tête de paragraphe » (« le bochisme en France »), cette citation d’un certain Charles Humbert, d’un article paru le 1er mars 1917 de Le Journal : « …la souveraineté des machines dont le canon est le faîte et la fleur. Le canon, machine à détruire, n’est que l’aboutissement et l’instrument dernier de tout un enchaînement d’industries, sans lesquelles il n’existerait pas et ne pourrait rien ». Quelle belle prose, n'est-ce pas ! Il y a du lyrisme dans l'acier ! 

 

Je me dis qu’il y a une foule de gens, aujourd’hui encore, qui manifestent un bel enthousiasme pour de petites machines que des multinationales (souvent américaines) de la communication leur fourrent entre les pattes, moyennant finance. A leur échelle, est-ce que ces petites machines ne servent pas, elles aussi, à détruire quelque chose ? « Comme vous y allez. Vous exagérez ». Mettons. Quand on ne voit plus ce qui a été détruit (« Mais voyons, il faut vivre avec son temps »), il faut se faire archéologue pour commencer à comprendre comment ça s'est fait. Et ce qu'il y avait avant.

 

Le sous-titre du Journal de Romain Rolland : Notes et documents pour servir à l’histoire morale de l’Europe de ce temps.

 

Je lis, sur la page qui suit la citation précédente, la réponse que fait Luther à Zwingli, qui lui fait le reproche suivant : « Tu es un esclave éducateur d’esclaves. Ton église sent la boucherie » : « Mais non ! Dieu nous a condamnés à un douloureux état de guerre. Rien n’est gratuit sur terre : il faut souffrir, se discipliner, mourir … ». Romain Rolland a trouvé ça dans Colloque de Marburg (1529). Il en conclut : « … et je vois combien l’Allemagne "moderne" est imbue de l’esprit terrible de Luther ».

 

Il est vrai qu'en 1914, les Allemands sont les agresseurs incontestables (par exemple, parlez aux Belges de Dinant, Tamines, Seilles, en province de Namur). La Belgique était un pays neutre, ce qui prouve que la neutralité ne protège de rien. Et si la Suisse a pu rester en paix, c'est forcément parce qu'elle avait quelque chose à offrir en échange (on se demande bien quoi, tiens, au fait !). Quant aux atrocités dont les troupes du Kaiser se sont rendues coupables, elles sont tellement nombreuses, avérées et documentées que je ne prends pas le temps d'en parler aujourd'hui. Une autre fois, peut-être.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

dimanche, 18 novembre 2012

BD ET LIBERTE D'EXPRESSION

Pensée du jour :

S36.jpg

"SILHOUETTE" N°36

 

« L'oiseau a quelque chose d'étrange. Il fait des choses extraordinaires : l'urubu nettoie les poubelles, l'agami surveille les poulets,le gypaète est barbu, l'albatros pond des oeufs dont le petit bout est aussi gros que l'autre (et l'autre aussi petit que le premier), la huppe pupule, le milan huite et le rhinocéros barète (encore n'est-ce pas un véritable oiseau) ».

 

ALEXANDRE VIALATTE

 

 

 

Quand la BD devint « pour adultes » et mensuelle, j’ai encore suivi le mouvement. Ce furent Charlie (mensuel), Métal hurlant, Circus, A suivre, Pilote (mensuel), Fluide glacial (qui paraît toujours, mais bon, je me suis fatigué). HKH94 1970.jpgEt tout ça depuis le n° 1 jusqu’au dernier (enfin, pas toujours). Ça me fait encore des piles presque jusqu’au plafond, rien qu’avec ce que j’ai gardé, pour vous dire. Il va de soi que j’ai suivi Hara Kiri hebdo jusqu’à l'ultra-célèbre et immortel « Bal tragique à Colombey : 1 mort » (16 novembre 1970), et Charlie hebdo qui lui a immédiatement emboîté le pas, après l'interdiction pour crime de lèse-DE GAULLE.

 

 

Je garde une tendresse pour des revues plus éphémères de cette époque, parce qu’elles faisaient souffler un vent de liberté devenu totalement inimaginable aujourd’hui. Personne, à part le ministre de l’Intérieur, n’aurait alors eu l’idée de faire à sa place la police des moeurs ou  la police de la pensée : aujourd’hui, les flics de toute obédience (sous couvert d’ "associations" religieuses, sexuelles, raciales…) font régner leur intolérance. Attention, c’est parti pour une petite parenthèse !

 

 

Dans les médias (je veux dire tout ce qui est de l’imprimé, du son ou de l’image fixe ou animée), c’est le CURÉ qui a pris le pouvoir et revêtu l’uniforme du FLIC augmenté du Père Fouettard : le CURÉ RELIGIEUX (TOUS les prêtres, imams, rabbins), le CURÉ RACIAL (TOUTES les associations antiracistes), le CURÉ SEXUEL (TOUS les hétérophobes dénonciateurs de « phobies » qu’ils fabriquent pour les besoins de leur « cause », je ne vois pas pourquoi je n’en inventerais pas à mon tour). Quel nouveau PHILIPPE MURAY inventera un anticléricalisme à la hauteur de cette agression de tous les azimuts et de tous les instants ?

 

 

Ce n’est plus « Big Brother is watching you » (1984), c’est l’œil omniprésent du « curé punisseur » qui, telle une caméra de surveillance universelle, vous guette à tous les coins de rue pour vous envoyer en correctionnelle si vous avez la mauvaise idée de lever le doigt pour dire ce qui vous semble être de bon sens, par exemple au sujet du mariage et de l’adoption homosexuels.

LEMONDE 18.jpg

LA PROPAGANDE DES ANTI-LIBERTÉ A LE VENT EN POUPE :

J'APPELLE ÇA CRIMINALISER LA VIE SOCIALE

(Le Monde, dimanche 18 - lundi 19 novembre 2012)

Une intolérance qui se couvre du manteau de la « tolérance » et du « respect » (GEORGE ORWELL appelait ça la novlangue : « L’esclavage, c’est la liberté »), pourvu qu’ils en soient les seuls bénéficiaires. Une intolérance qui se couvre par ailleurs (mais ça va avec) de l'indispensable tunique de la VICTIME. Et le crime qui crée la victime, aujourd’hui, s’apparente presque toujours à la « discrimination », et concerne le plus souvent les gens à couleur de peau exogène, ou à sexualité marginale, ou encore à religion importée. La race, le sexe, la bondieuserie. Le tiercé gagnant.

HK195 1977.jpg

COMMENT CROYEZ-VOUS QUE LES "ASSOCIATIONS" (LGBT OU RELIGIEUSES)ACCUEILLERAIENT CETTE COUVERTURE AUJOURD'HUI ?

(décembre 1977) 

Je vais te dire : fais un beau mélange de tout ça, et tu as le magnifique couvercle d’un magnifique ORDRE MORAL qui s’abat sur toi pour te cuire à l’étouffée. Même Charlie-Hebdo (attention, celui ressuscité par PHILIPPE VAL en 1992, qui n’a pas grand-chose à voir avec le premier, né en 1970), fait un pet de travers tous les 36 du mois par peur des bombes et des procès, et quand il le fait, la merde n’est jamais bien loin, prête à exploser. C'est bien le signe que des forces de l'ordre (racial, sexuel, religieux) convergent et se coalisent contre l'expression libre, non ? De quel côté est-elle, l'intolérance ?

 

 

Ce « meilleur des mondes », PHILIPPE MURAY l’appelait l’ « envie de pénal ». Moi qui n’ai pas la classe du grand PHILIPPE MURAY, je me contente de l’appeler « curé punisseur ». C’est le même uniforme gris. Mais même les nobles imprécations de PHILIPPE MURAY n’ont pas suffi à empêcher le flot malodorant des hordes de gendarmes « antiracistes », « antisexistes », « antihomophobiques », « anti-islamophobiques » de tout submerger.

REVUE AH NANA.jpg

UNE REVUE PUBLIEE PAR DES FEMMES FEMINISTES (septembre 1978, dessin LIZ BIJL)

COMBIEN DE BOUCLIERS LEVÉS ET DE PROCES, SI C'ETAIT AUJOURDHUI ????

Je reviens à mes revues de BD plus éphémères. Pour dire ce qu'était la liberté d'expression à l'époque, je montre quelques couvertures. Parmi les comètes, je citerai Ah ! Nana ! : 9 numéros, avec la géniale NICOLE CLAVELOUX (ah ! son extraordinaire Alice au pays des merveilles) et l’austère CHANTAL MONTELLIER, un féminisme pas encore coincé dans un intégrisme « genriste » à la JUDITH BUTLER. Je citerai Surprise (5 numéros), publié par le dessinateur actuel de Libé, WILLEM, avec une curieuse BD, Ici, on ne nous voit pas.

REVUE MORMOIL BARDOT.png 

Je citerai Mormoil, avec la couverture magnifique du n°3 et sa superbe BRIGITTE BARDOT en prototype, archétype et modèle de l’idiote, croquée par MORCHOISNE, en train de dire : « Mords-moi le quoi ? ». Je citerai Tousse-Bourin, qui a révélé CABANES, Le Canard sauvage, avec DESCLOZEAUX, qui loue aujourd’hui ses services aux chroniques gastronomiques du Monde.

REVUE CRI QUI TUE.jpg

VOUS AVEZ NOTÉ : HONORABLE REVUE DE BANDES DESSINEES EXOTIQUES

Je citerai Piranha, Le Cri qui tue, la revue d’ATOSS TAKEMOTO, qui me permet d’affirmer que j’ai été parmi les premiers lecteurs de mangas publiés en France, longtemps avant que ça s’appelle « manga ». Je citerai enfin Virus, et une pléiade d’autres (Carton, Microbe, Aïe, Le Crobard, on n’en finirait pas, et je ne parle que de ce que j’ai connu), encore plus éphémères.

 

 

Ce n’était pas le « bon temps », c’est sûr, et je n’ai pas de nostalgie. J’observe juste une drôle d’inversion des rôles entre le politique et le sociétal : ce qui était politique était tabou aux yeux du pouvoir et toute incartade réprimée, alors que ce qu’on n’appelait pas encore le « sociétal » (autrement dit « les mœurs ») était laissé totalement libre (enfin, quand je dis "totalement", il s'en faut de beaucoup ...).

 

 

Aujourd’hui, c’est l’inverse : des hommes politiques et de l’ordre social, vous pouvez dire absolument tout ce que vous voulez, et même n’importe quoi, ça fait comme la pluie sur les plumes du canard (il n’y a plus de politique, il n’y a plus que de la « com », et les « susceptibilités » se sont muées en édredons et matelas pour abriter l'amour-propre devenu invulnérable, parce qu'inexistant, pour cause d'absence radicale de convictions).

 

 

Au sujet du « sociétal » (qu’on a cessé d’appeler les « mœurs »), en revanche, l’armée des CURÉS PUNISSEURS (religieux et sexuels et raciaux) se charge de vous fermer la gueule (regardez : même Libé se fait attaquer pour son titre sur BERNARD ARNAULT : « Casse-toi, riche con ! ». Pour une fois qu'ils étaient drôles !).

 

 

 

Moi, j'admire le peuple norvégien pour son attitude exemplaire après les atroces meurtres d'ANDERS BERING BREIVIK, et je vomis les loups qui ont déchiré en effigie RICHARD MILLET après la parution de son brûlot - ANNIE ERNAUX, JEAN-MARIE-GUSTAVE LE CLEZIO et TAHAR BEN JELLOUN venant tout à fait en tête -, ils méritent de retourner se réduire en la bouillie moralisatrice et policière d'où ils n'auraient jamais dû sortir pour empuantir l'air des hommes libres !!!

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

samedi, 15 septembre 2012

CARTES POSTALES DU FRONT

Pensée du jour :

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J'm'écris des cartes postales du front

Si ça continue j'vais m'découper

Suivant les points les pointillés

... Vertige de l'amour ».

 

ALAIN BASHUNG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CARAMBOLAGE

 

Le lauréat de la médaille Fields (comme les mathématiques furentVILLANI CEDRIC.jpg rejetées par ALFRED NOBEL, il fallait bien trouver une récompense aussi prestigieuse pour les pionniers de la discipline, mais c'est tous les quatre ans) est prévenu de son couronnement  6 mois avant l’annonce officielle, avec interdiction absolue d’en parler à qui que ce soit. Pour le médiatique CEDRIC VILLANI, ce fut, dit-il, un « délai merveilleux ». Il vient de publier Théorème vivant. On l'applaudit bien fort.

 

 

 

 

 

 

CABRIOLET

 

Monsieur ANDERS BEHRING BREIVIK,BREIVIK.jpg le médiatique auteur de 77 meurtres en Norvège, a déclaré lors du prononcé du verdict de son procès : « Je voudrais présenter des excuses aux militants nationalistes pour ne pas avoir exécuté davantage de personnes ». MILLET RICHARD.jpgLe médiatique monsieur RICHARD MILLET vient de démissionner du comité de lecture de Gallimard (cf. Le Comité, de MICHEL DEGUY, Champvallon, 1988), après avoir publié un « éloge littéraire » de Monsieur BREIVIK. On attend le prochain Indignez-vous de STEPHANE HESSEL. Mais on me dit qu'un Niagara d'indignation lui est tombé sur le râble, à RICHARD MILLET. Que c'est beau la morale ! Qu'il est grand, le moraliste ! Il y a quelque chose d'admirable et de terrifiant chez les gens qui vont au bout d'une logique, quelle qu'elle soit.

 

 

CHAVELA VARGAS.jpgCATECHUMENE

 

CHAVELA VARGAS (écoutez le sublime « Vamonos », Carnegie Hall 2003, sur Youtube), morte le 5 août 2012 à 93 ans, déclarait à qui voulait l’entendre qu’elle avait bu environ 45.000 litres de tequila au cours de sa vie. Si elle était morte à 123 ans, on aurait pu dire que, en commençant dès le jour de sa naissance, cela aurait fait un litre par jour de vie. En commençant à l'âge de 20 ans, elle aurait dû mourir à 143 pour accomplir une performance égale. Comme dit ALFRED JARRY : « L'alcool conserve les chairs ».

 

 

CATEGORIE

 

L’agence américaine de l’environnement conseille aux habitants voisins de chantiers d’exploitation desGAZ SCHISTE.jpg gaz de schiste (cliquez ci-contre pour vous faire des impressions fortes, ça dure 46 minutes) de ne pas fumer pendant qu’ils font couler l’eau du robinet. A cause des risques d'explosion. Voir, pour plus d'information et de spectacle, le film Gasland.

 

 

CATALEPSIE

 

Le respect se perd. D’une façon générale, c’est sûr. A l’égard des professeurs, c’est d’encore plus d’évidence. Ainsi, choquée par la remarque portée dans le carnet de correspondance de son enfant par le professeur d’histoire-géographie, concernant un travail non fait, ainsi que l’oubli à répétition de livres et cahiers, une mère de famille a fait irruption dans la salle de classe et a assené à l’enseignante, de source syndicale, force gifles et coups de pied. Le rectorat de Poitiers s’est porté, avec le cran administratif qu’on lui connaît, au secours de la victime, déclarant qu’elle avait reçu "une seule gifle et un seul coup de pied, sortant l’après-midi même de l’hôpital". Ce qui, indéniablement, relativise.

 

 

CARROSSERIE

 

En revanche, le maire de Cousolre (59), lui, parce qu'il avait giflé un adolescent parce que celui-ci avait proféré des insultes et des menaces à son encontre parce qu’il prétendait l’empêcher d’escalader un grillage, sera prochainement jugé en appel, après avoir été, en première instance, condamné à 1000 euros d’amende et 250 de dommages et intérêts. A part l'amende, monsieur BOISART n'aura qu'à échanger ses billets avec l'adolescent, lui aussi condamné à 250 de dommages.

 

Une question reste sans réponse : qui condamnera les juges à se flanquer 33 coups de pieds dans le derrière ?

 

 

 

KARABOUDJAN

 

VILLA DES MYSTERES 2.jpg

 

Les ruines de Pompéi tombent en ruines au carré. Que fait Berlusconi ? Il organise un gang-bang. Dans l’un des monuments les plus connus de la ville (et de toute l’antiquité romaine), l'extraordinaire Villa des Mystères, une poutre de soutien du toit de tuiles s’est effondrée le 8 septembre. Très mauvais signe. On sait en effet que cette date du 8 septembre est l’appellation « vulgaire » du 1er absolu du calendrier pataphysique, jour de liesse, puisqu’il a vu la naissance du Père UbuJARRY PORTRAIT VALLOTTON.jpg, autrement dit l’avènement de la ’Pataphysique en ce monde. Alléluia ! Allez en paix ! Ite missa est ! Des « Mystères » s’effacent pour laisser place à d’autres « Mystères », plus imposants et majestueux. Et laissons les ruines enterrer les ruines. Pour mieux laisser advenir le règne de Faustroll-Ubu-Jarry !!!! « Ha ! Tu resplendis dans la lumière ... Le Rock advole ! » (César-Antéchrist, Acte dernier).

 

 

CARABISTOUILLE

 

Pour finir, je m'en voudrais de ne pas signaler, en ces temps qui nous rapprochent du 11 novembre et de ses commémorations de la fermeture d'une échoppe (à l'enseigne de la "Grande Boucherie du XX ème siècle"), l'existence d'un monument très particulier que nous a légué cette époque. En dehors des 17 communes françaises (sur 36 000) dépourvues de tout monument aux morts, on note qu'un monument devient facteur de division entre deux communes : Saint-Santin et Saint-Santin.

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SAINT-SANTIN D'AVEYRON (12)

Car il faut savoir que l'administrateur parisien, en traçant les limites des départements, a fait passer celle du Cantal et de l'Aveyron en plein milieu de la commune de Saint-Santin. Et l'on voit, en regardant bien, successivement, les flancs du monument, que l'on est d'un côté en Aveyron, et de l'autre côté dans le Cantal. Question : a-t-on gravé deux fois les noms des morts ?

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SAINT-SANTIN DU CANTAL (15)

Ils sont fous, ces Romains !

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Note destinée aux lecteurs interloqués par les intitulés jalonnant cette note : comme ça faisait bien longtemps que je n'avais pas évoqué BEROALDE DE VERVILLE et son inénarrable (je pèse mes mots) Moyen de parvenir, je me suis permis de m'inspirer de ses titres de chapitres. Un exemple de succession de titres (il y en a 111 comme ça) : « Mappemonde, Métaphrase, Paragraphe, Occasion, Plumitif, ... ». En espérant que cela relativisera à leurs yeux l'arbitraire de mes vocables.