samedi, 19 janvier 2013
ODE A ANDRE FRANQUIN
Pensée du jour :
MAHONGWE, GABON
« Les villes remontent à la plus haute antiquité. Il n'y a qu'à voir la rue Broca ».
ALEXANDRE VIALATTE
L’art de la bande dessinée ne consiste pas seulement à donner au lecteur l’impression d’être en face d’une réalité, mais d’y être transporté. Tout simplement : d’y être. L'impression de réel par l'expressivité du dessin. Un peu comme au cinéma (pas toujours, il faut bien dire). C’est d’ailleurs en cela qu’on peut dire que la bande dessinée est un art.
Regardez les BD japonaises, que dévorent au kilomètre les jeunes générations. Mangas, on appelle ça. Je veux bien qu’on appelle ça des produits, mais pas plus. C’est fabriqué comme l’œuf dur destiné aux cantines scolaires : à la chaîne, vous savez, ces tubes où le jaune est introduit en continu dans un habitacle de blanc, pour être, au bout, découpé en tranches où jaune et blanc sont uniformément répartis sur les tranches. En continu. Avec une armée de gens spécialisés, chacun dans son secteur : les décors, les personnages, les trames de gris ou de couleurs, etc.
D’accord, il y a un metteur en scène. Mais je comparerais ça à l’opposition traditionnelle littérature / cinéma. D’un côté la solitude du romancier. De l’autre, l’entreprise industrielle. En BD, c’est exactement pareil. A mes yeux, comme on dit au Japon : « Yapafoto »).
Personnellement, je suis resté fidèle à l’artisanat d’art et à quelques-uns de ses éminents représentants. Au premier rang, je ne citerai que des « grands anciens » : GIR (alias GIRAUD, alias MOEBIUS), JACQUES TARDI, HERMANN, BILAL, pour ne parler que de ceux qui créent encore.
Pour JEAN GIRAUD, je sais que j’ai tort, puisqu’il est mort très récemment (10 mars 2012), mais sa dernière série (Monsieur Blueberry) mérite qu’on rende hommage à son art du flash-back, à sa virtuosité dans la superposition des trames narratives et à la profondeur qui caractérise les personnages secondaires (alors que le dernier épisode de la prometteuse trilogie Marshall Blueberry a été carrément bâclé : visiblement, il voulait s’en débarrasser).
Et puis il y a FRANQUIN. J’avais un collègue qui portait aux nues les aventures de Chevalier Ardent, le guerrier de petite noblesse, amoureux de Gwendoline, la fille du grand roi Arthus qui le lui rendait bien, mais dont le papa avait pour elle d’autres ambitions matrimoniales que de la marier avec cet obscur nobliau.
C’est sûr, il y a dans Chevalier Ardent de nobles sentiments, un "besoin de grandeur" (titre d’un ouvrage curieux de CHARLES-FERDINAND RAMUZ, où l’auteur explique les raisons de son enracinement définitif dans son canton de Vaud, en Suisse). Mais l’héroïsme a déserté depuis lurette la bande dessinée, comme il l’avait fait bien avant dans les œuvres des romanciers.
Ce qui frappe, chez FRANQUIN, c’est donc la virtuosité bluffante de son trait, qui lui permet de donner à tout ce qu’il dessine un effet magistral, une expressivité qu’on ne trouve nulle part ailleurs. La faculté inouïe de donner une vraie forme identifiable à l’idée qui lui vient, dans le moindre détail. Prenez Monsieur De Mesmaeker, dont le portrait écumant de rage (sauf en une occasion, où il signe un contrat, mais c’est avec Gaston) parsème cette note.
La marque du grand dessinateur, c’est, entre autres, sa capacité à camper un personnage immédiatement reconnaissable (silhouette, détail vestimentaire, forme de la tête, etc.). Et ce, quels que soient son geste, son attitude, sa position dans l’image. Pour qu’il reste sans cesse lui-même, il faut l’imaginer en trois dimensions, mais aussi en dessiner de multiples études. On pense au Lucky Luke de MORRIS.
Monsieur de Mesmaeker est de ceux-là. Mais aussi, évidemment, Spirou (uniforme rouge du groom), Fantasio (tête ronde à huit cheveux absolument rebelles), Gaston (pull vert et silhouette incurvée en S), etc. Gaston est le plus grand ennemi de monsieur de Mesmaeker, l’empêcheur de signer en rond. Ce n’est pas qu’il lui veut du mal, bien au contraire.
Le génie de FRANQUIN est aussi d’avoir défini des forces antagonistes, résolument irréconciliables, comme source inépuisable de situations : Gaston et la vie de bureau, Gaston et l’ordre établi (Longtarin), Gaston et le monde des affaires, (...). Entre Gaston et Moiselle Jeanne, ce n’est évidemment pas de l’antagonisme. J’ai même eu sous les yeux une planche où FRANQUIN se lâchait, et où le garçon et la secrétaire folle de lui passent enfin à l’acte « dans les positions les plus pornographiques » (BRASSENS, Trompettes de la renommée). Pas dans Spirou, bien sûr.
Bref, ce n’est que de la bande dessinée ! Mais dans le genre, ANDRÉ FRANQUIN, on peut dire qu’il a du génie.
Voilà ce que je dis, moi.
PS : pour les amateurs, je joins un extrait de pastiche de Gaston par l'excellent ROGER BRUNEL, où les contrats avec De Mesmaeker se trouvent perforés par l'ardeur déployée par notre héros pour Moiselle Jeanne.
Ce n'est ni du français, ni du pataouète, mais s'il n'y a pas le sous-titrage, il y a au moins l'image. Ceci étant dit pour annoncer la note de demain. « Enfants voici les boeufs qui passent, cachez vos rouges tabliers ». Attention les yeux !
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dimanche, 18 novembre 2012
BD ET LIBERTE D'EXPRESSION
Pensée du jour :
"SILHOUETTE" N°36
« L'oiseau a quelque chose d'étrange. Il fait des choses extraordinaires : l'urubu nettoie les poubelles, l'agami surveille les poulets,le gypaète est barbu, l'albatros pond des oeufs dont le petit bout est aussi gros que l'autre (et l'autre aussi petit que le premier), la huppe pupule, le milan huite et le rhinocéros barète (encore n'est-ce pas un véritable oiseau) ».
ALEXANDRE VIALATTE
Quand la BD devint « pour adultes » et mensuelle, j’ai encore suivi le mouvement. Ce furent Charlie (mensuel), Métal hurlant, Circus, A suivre, Pilote (mensuel), Fluide glacial (qui paraît toujours, mais bon, je me suis fatigué). Et tout ça depuis le n° 1 jusqu’au dernier (enfin, pas toujours). Ça me fait encore des piles presque jusqu’au plafond, rien qu’avec ce que j’ai gardé, pour vous dire. Il va de soi que j’ai suivi Hara Kiri hebdo jusqu’à l'ultra-célèbre et immortel « Bal tragique à Colombey : 1 mort » (16 novembre 1970), et Charlie hebdo qui lui a immédiatement emboîté le pas, après l'interdiction pour crime de lèse-DE GAULLE.
Je garde une tendresse pour des revues plus éphémères de cette époque, parce qu’elles faisaient souffler un vent de liberté devenu totalement inimaginable aujourd’hui. Personne, à part le ministre de l’Intérieur, n’aurait alors eu l’idée de faire à sa place la police des moeurs ou la police de la pensée : aujourd’hui, les flics de toute obédience (sous couvert d’ "associations" religieuses, sexuelles, raciales…) font régner leur intolérance. Attention, c’est parti pour une petite parenthèse !
Dans les médias (je veux dire tout ce qui est de l’imprimé, du son ou de l’image fixe ou animée), c’est le CURÉ qui a pris le pouvoir et revêtu l’uniforme du FLIC augmenté du Père Fouettard : le CURÉ RELIGIEUX (TOUS les prêtres, imams, rabbins), le CURÉ RACIAL (TOUTES les associations antiracistes), le CURÉ SEXUEL (TOUS les hétérophobes dénonciateurs de « phobies » qu’ils fabriquent pour les besoins de leur « cause », je ne vois pas pourquoi je n’en inventerais pas à mon tour). Quel nouveau PHILIPPE MURAY inventera un anticléricalisme à la hauteur de cette agression de tous les azimuts et de tous les instants ?
Ce n’est plus « Big Brother is watching you » (1984), c’est l’œil omniprésent du « curé punisseur » qui, telle une caméra de surveillance universelle, vous guette à tous les coins de rue pour vous envoyer en correctionnelle si vous avez la mauvaise idée de lever le doigt pour dire ce qui vous semble être de bon sens, par exemple au sujet du mariage et de l’adoption homosexuels.
LA PROPAGANDE DES ANTI-LIBERTÉ A LE VENT EN POUPE :
J'APPELLE ÇA CRIMINALISER LA VIE SOCIALE
(Le Monde, dimanche 18 - lundi 19 novembre 2012)
Une intolérance qui se couvre du manteau de la « tolérance » et du « respect » (GEORGE ORWELL appelait ça la novlangue : « L’esclavage, c’est la liberté »), pourvu qu’ils en soient les seuls bénéficiaires. Une intolérance qui se couvre par ailleurs (mais ça va avec) de l'indispensable tunique de la VICTIME. Et le crime qui crée la victime, aujourd’hui, s’apparente presque toujours à la « discrimination », et concerne le plus souvent les gens à couleur de peau exogène, ou à sexualité marginale, ou encore à religion importée. La race, le sexe, la bondieuserie. Le tiercé gagnant.
COMMENT CROYEZ-VOUS QUE LES "ASSOCIATIONS" (LGBT OU RELIGIEUSES)ACCUEILLERAIENT CETTE COUVERTURE AUJOURD'HUI ?
(décembre 1977)
Je vais te dire : fais un beau mélange de tout ça, et tu as le magnifique couvercle d’un magnifique ORDRE MORAL qui s’abat sur toi pour te cuire à l’étouffée. Même Charlie-Hebdo (attention, celui ressuscité par PHILIPPE VAL en 1992, qui n’a pas grand-chose à voir avec le premier, né en 1970), fait un pet de travers tous les 36 du mois par peur des bombes et des procès, et quand il le fait, la merde n’est jamais bien loin, prête à exploser. C'est bien le signe que des forces de l'ordre (racial, sexuel, religieux) convergent et se coalisent contre l'expression libre, non ? De quel côté est-elle, l'intolérance ?
Ce « meilleur des mondes », PHILIPPE MURAY l’appelait l’ « envie de pénal ». Moi qui n’ai pas la classe du grand PHILIPPE MURAY, je me contente de l’appeler « curé punisseur ». C’est le même uniforme gris. Mais même les nobles imprécations de PHILIPPE MURAY n’ont pas suffi à empêcher le flot malodorant des hordes de gendarmes « antiracistes », « antisexistes », « antihomophobiques », « anti-islamophobiques » de tout submerger.
UNE REVUE PUBLIEE PAR DES FEMMES FEMINISTES (septembre 1978, dessin LIZ BIJL)
COMBIEN DE BOUCLIERS LEVÉS ET DE PROCES, SI C'ETAIT AUJOURDHUI ????
Je reviens à mes revues de BD plus éphémères. Pour dire ce qu'était la liberté d'expression à l'époque, je montre quelques couvertures. Parmi les comètes, je citerai Ah ! Nana ! : 9 numéros, avec la géniale NICOLE CLAVELOUX (ah ! son extraordinaire Alice au pays des merveilles) et l’austère CHANTAL MONTELLIER, un féminisme pas encore coincé dans un intégrisme « genriste » à la JUDITH BUTLER. Je citerai Surprise (5 numéros), publié par le dessinateur actuel de Libé, WILLEM, avec une curieuse BD, Ici, on ne nous voit pas.
Je citerai Mormoil, avec la couverture magnifique du n°3 et sa superbe BRIGITTE BARDOT en prototype, archétype et modèle de l’idiote, croquée par MORCHOISNE, en train de dire : « Mords-moi le quoi ? ». Je citerai Tousse-Bourin, qui a révélé CABANES, Le Canard sauvage, avec DESCLOZEAUX, qui loue aujourd’hui ses services aux chroniques gastronomiques du Monde.
VOUS AVEZ NOTÉ : HONORABLE REVUE DE BANDES DESSINEES EXOTIQUES
Je citerai Piranha, Le Cri qui tue, la revue d’ATOSS TAKEMOTO, qui me permet d’affirmer que j’ai été parmi les premiers lecteurs de mangas publiés en France, longtemps avant que ça s’appelle « manga ». Je citerai enfin Virus, et une pléiade d’autres (Carton, Microbe, Aïe, Le Crobard, on n’en finirait pas, et je ne parle que de ce que j’ai connu), encore plus éphémères.
Ce n’était pas le « bon temps », c’est sûr, et je n’ai pas de nostalgie. J’observe juste une drôle d’inversion des rôles entre le politique et le sociétal : ce qui était politique était tabou aux yeux du pouvoir et toute incartade réprimée, alors que ce qu’on n’appelait pas encore le « sociétal » (autrement dit « les mœurs ») était laissé totalement libre (enfin, quand je dis "totalement", il s'en faut de beaucoup ...).
Aujourd’hui, c’est l’inverse : des hommes politiques et de l’ordre social, vous pouvez dire absolument tout ce que vous voulez, et même n’importe quoi, ça fait comme la pluie sur les plumes du canard (il n’y a plus de politique, il n’y a plus que de la « com », et les « susceptibilités » se sont muées en édredons et matelas pour abriter l'amour-propre devenu invulnérable, parce qu'inexistant, pour cause d'absence radicale de convictions).
Au sujet du « sociétal » (qu’on a cessé d’appeler les « mœurs »), en revanche, l’armée des CURÉS PUNISSEURS (religieux et sexuels et raciaux) se charge de vous fermer la gueule (regardez : même Libé se fait attaquer pour son titre sur BERNARD ARNAULT : « Casse-toi, riche con ! ». Pour une fois qu'ils étaient drôles !).
Moi, j'admire le peuple norvégien pour son attitude exemplaire après les atroces meurtres d'ANDERS BERING BREIVIK, et je vomis les loups qui ont déchiré en effigie RICHARD MILLET après la parution de son brûlot - ANNIE ERNAUX, JEAN-MARIE-GUSTAVE LE CLEZIO et TAHAR BEN JELLOUN venant tout à fait en tête -, ils méritent de retourner se réduire en la bouillie moralisatrice et policière d'où ils n'auraient jamais dû sortir pour empuantir l'air des hommes libres !!!
Voilà ce que je dis, moi.
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vendredi, 16 novembre 2012
UNE BANDADE DESSINEE ?
Pensée du jour :
"STRATIGRAPHIE" N°2
(16 août 1914) « Une carte du théâtre de la guerre que j'ai sous les yeux ne fait aucune mention de Vaucouleurs et de Domrémy, entre Bar-le-Duc et Nancy. Il eût été à propos et combien patriotique ! de marquer ces deux localités ».
LEON BLOY
Bon, avec le capitaine Haddock (voir hier) en bonhomme boule de neige qui débaroule une pente, images qu’on trouve dans Le Temple du soleil (à la page 33, soyons précis), on a compris qu’HERGÉ a « puisé » (pour être gentil) l’idée dans Les Malices de Plick et Plock, de l’ancêtre CHRISTOPHE qui, sous son vrai nom de GEORGES COLOMB, enseigna sérieusement les sciences naturelles à Paris, après de brillantes études (Normale Sup). C'était au début du vingtième siècle.
Sous son pseudonyme - CHRISTOPHE -, il écrivit et dessina – moins sérieusement, mais d’un certain côté beaucoup plus sérieusement, puisqu’on en parle encore – quatre chefs d’œuvre de ce qu’on appelait encore « histoires dessinées », j’ai nommé L’Idée fixe du savant Cosinus, La Famille Fenouillard, Les Facéties du sapeur Camember, auxquels s’ajoute le volume déjà cité. Il importe de connaître tout ça par coeur, comme on pense !
Cosinus était le sobriquet dont quelques malveillants affublèrent le brave Zéphyrin Brioché lorsque, après une enfance batailleuse et fouettée, il devint brillant professeur à l’Ecole des tabacs et télégraphes (aussi vrai que je le dis !!!), une fois sorti de Polytechnique. Sa caractéristique ? En un mot, plus distrait, tu meurs. Cosinus est le parangon du DISTRAIT absolu.
Mais les gens sont méchants : en fait, disons plutôt que, quand il était absorbé, plus rien d’autre au monde n’existait, comme le montrent les première et dernière vignettes du petit récit ici rapporté. Mais il me vient l’idée que Cosinus mérite une note entière à lui tout seul, de même que Fenouillard. Quant à Camember, je l’ai naguère évoqué ici même (cf. « N’oubliez pas La Bougie du sapeur », 29 février 2012). Ce n'est donc que partie remise.
Avec ses « histoires dessinées », CHRISTOPHE est resté fidèle au legs du Suisse RODOLPHE TÖPFFER, qui demeure l’inventeur de la forme, avec Histoire de monsieur Jabot ou Les Amours de monsieur Vieux Bois (et quelques autres), autour des années 1830. On a déniché depuis un Robinson Crusoë d’un certain DUMOULIN, publié en 1805, et que certains n’hésitent pas à qualifier de « première bande dessinée de l’histoire ».
LE DEFI EST EVIDEMMENT D'APPRENDRE PAR COEUR LE MOT EN ITALIQUES
(je vous le récite quand vous voulez)
Ces 150 gravures formant une « suite narrative », sorties d’on ne sait quelles oubliettes, ne sauraient faire illusion. A ce compte-là, autant qualifier d’ancêtre au carré JEAN-CHARLES PELLERIN, fondateur en 1796 de la société qui portait son nom, et qui est resté dans l’histoire comme l’inventeur des très célèbres « images d’Epinal ». Le temps de la grotte CHAUVET, avec ses bisons et autres lions rupestres, qu’il faudrait considérer comme les Adam et Eve de toute bande dessinée, n’est pas loin. Mais Néandertal (enfin, à la rigueur, Sapiens Sapiens) auteur de BD, pourquoi pas, après tout ?
PLANCHE SORTIE DES ATELIERS PELLERIN
(dites-moi si ce n'est pas de la bande dessinée, si vous osez!)
On a donc compris que tout emprunt n’est pas qualifiable de plagiat : l’histoire de la musique est pleine d’emprunts, dont un nombre infime méritent qu’on inflige la flétrissure du plagiaire à ce que son infirmité créatrice a eu l’audace de présenter comme nouveau et personnel. Tous les musiciens, tous les peintres, tous les poètes ont rendu hommage à tel ou tel de leurs devanciers.
La morale de l’histoire ? Dis-moi qui t’a plagié, et je te dirai si tu es un génie. Moi, si un jour MICHEL-ANGE me plagie, je vous assure que je ne dirai rien ! Et ceci n’a rien à voir avec le pur et simple vol d’idées, auquel ont pu se livrer impunément je ne sais quels "BHV" et autres hommes d’affaires, qui ont fait l’erreur de se prendre pour des penseurs, voire des hommes d’action.
Personnellement, je serais la personne en question, je traînerais en diffamation celui qui a osé me traiter de Bazar de l'Hôtel de Ville. Il y a jurisprudence : le type, sur son quai de gare, quelque part dans le sud, qui a crié face aux CRS : « SARKOZY, je te vois », il en avait quelque part, mais surtout, la correctionnelle l'a purement et simplement relaxé. SARKOZY n'étant (hélas) pas considéré comme une insulte. Reste que je n'aimerais pas du tout être traité de "HOLLANDE".
On a aussi compris que la Bande Dessinée constitue l’une des bases sur lesquelles se sont édifiés le bric et le broc (pour ne pas dire La Rubrique-à-Brac, merci GOTLIB) de la construction qui me sert de bicoque baroque, intellectuelle et culturelle.
Quelqu’un qui ne connaîtrait rien des "Histoires de l’Oncle Paul" serait dans l’incapacité de comprendre la valeur nutritive de simples « histoires dessinées », quand elles n’ont pas l’invraisemblable prétention d’inventer je ne sais quelle « littérature » innovante, quand elles ne consistent pas à enfermer le lecteur dans d'interminables fantasmes vaguement spatiaux, carrément fantastiques et bourrés d'armes terrifiantes, de véhicules miraculeux, de créatures improbables et de véritables bombes sexuelles en série tenant lieu de personnages féminins.
Je vous parle d'un temps où les raconteurs d' « histoires dessinées » se contentaient de raconter le mieux possible de bonnes « histoires dessinées ». Je vous parle d'un temps où la bande dessinée ne se poussait pas du col et ne se voulait pas plus que, finalement, elle est : une littérature de divertissement à l'usage des plus jeunes. Je vous parle d'un temps où la Bande Dessinée ne cherchait pas à BD plus haut que son QI.
Le triomphe de la BD comme « genre littéraire » a des parfums d'infantilisation rampante des esprits. Je range dans le même « genre » la promotion des jeux vidéo, dans le journal Libération, au rang de rubrique à part entière. Et d'une façon plus générale, je me dis que l'imprégnation des esprits par l'omniprésence obsessionnelle de l'image n'est pas étrangère à la régression de l'état d'adulte à des stades antérieurs. Et c'est un ancien bédéphile averti qui le dit !
Les guetteurs et les prédateurs de « parts de marché » sont devenus légion. Ils ne reculent devant rien pour promouvoir la "valeur culturelle ajoutée" et le caractère définitivement irremplaçable d'une "intellectualité" allant jusqu'à l'artisterie de "salon" (de la BD, cela va sans dire, où les gogos spéculateurs sont priés de faire la queue pour avoir leur petit dessin d'auteur en page de garde).
L'imaginaire contemporain est décidément aussi régressif et insatiable que blasé.
Voilà ce que je dis, moi.
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vendredi, 22 juin 2012
DIVERSITE MON CUL !
Résumé : « De l’esclavage des nègres » (MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois, 1748). Les blancs, nous sommes d’accord, ont fait le commerce des noirs (« triangulaire »). Et l'esclavage des noirs, qui ont été transportés dans des conditions inhumaines d'Afrique en Amérique, ce fut totalement intolérable. Et je dis bien "ce fut", car on en parle, heureusement, au passé. FRANÇOIS BOURGEON en a magistralement parlé dans trois volumes (Le Comptoir de Juda, L’Heure du serpent, Le Bois d’ébène) de sa formidable série Les Passagers du vent. Les noirs ont donc RAISON de dénoncer l’esclavage dont ils ont été les victimes. Mais ils ont TORT de faire des blancs les seuls coupables. Et surtout des COUPABLES RETROSPECTIFS.
Les premiers esclaves NOIRS ont été réduits en esclavage par des NOIRS. C’est l’époque de l’antiquité, la « règle » veut que, dans une guerre, le vaincu devienne l’esclave de son vainqueur qui, au surplus, se sert largement dans la réserve des femmes du dit vaincu. On en sait quelque chose à travers l’histoire des Grecs et des Romains.
Les deuxièmes esclaves NOIRS ont été faits par les ARABES. Rendez-vous compte que l’esclavage a été officiellement aboli dans la péninsule arabique en 1923. « Officiellement », car de temps en temps, on entend parler d’une petite domestique philippine qui s’est échappée (ou qui est morte) parce qu’elle ne supportait plus sa situation (travail, viol, brutalités, …). Mais chacun sait, n'est-ce pas, que l'Arabie Saoudite est un pays éminemment progressiste.
La traite transsaharienne et la traite maritime (à partir de la côte EST de l’Afrique) fut très importante, et elle a duré bien plus longtemps que la traite transatlantique (côte OUEST), celle qui a fait les troisièmes esclaves noirs de l’histoire. Je rappelle accessoirement que si des noirs ont été vendus à des blancs comme esclaves, c’est parce que d’autres noirs les leur vendaient. Qu'on se le dise, des NOIRS ont, depuis les origines, toujours vendu des NOIRS. On pourrait presque dire que pour certains, c'était un métier. Et lucratif.
LE NAVIRE NEGRIER DESSINE PAR FRANÇOIS BOURGEON
Il faut que ce soit dit :
LES NOIRS ONT TOUJOURS VENDU DES NOIRS.
Tout ça pour dire quoi ? Pour dire tout simplement qu’il faut arrêter, avec les histoires de culpabilisation, de repentance, et tout ça. Il faut que YANNICK NOAH arrête de nous bassiner avec "Mama africa". Qu'on arrête de nous bassiner avec ce slogan politique à géométrie variable, "les Africains". "Les Africains", cela n'existe définitivement pas. Il n'y a pas de "nation africaine". La fraternité de la couleur de peau, c'est une énorme fumisterie.
Revenons aux esclaves. Pour que les Blancs se sentent coupables de quelque chose, il faudrait que les Arabes et les Noirs eux-mêmes se frappent la poitrine en même temps, en disant qu’ils regrettent, qu’ils s’excusent, qu’ils demandent pardon à genoux pour tout le mal qu’ils ont fait aux noirs. La scène ne manquerait certes pas d’un certain piquant.
Il faut savoir que des instances internationales évaluent à 26 MILLIONS, le nombre actuel d'esclaves dans le monde, dont pas mal sont africains, vivent en Afrique, et sont les esclaves de citoyens africains. Qu'on me dise combien il y a d'esclaves chez les blancs. Et si vous ne pouvez pas me renseigner, alors, dites-moi qui est RACISTE, tiens, si vous l'osez.
Je digresse, je me laisse emporter, je dessine des « arabesques » (dixit CHATEAUBRIAND). Alors maintenant, la DIVERSITÉ. C’était ça, le sujet, en fait. Mais ce qui précède permet de situer une partie du problème, puisqu’il y a, paraît-il, problème.
Comment ? On essaie de nous convaincre que la composition des plateaux de télévision, de la Chambre des Députés, du Sénat, des conseils d’administration des grandes entreprises ne reflètent pas la composition de la population actuelle de la France ? Minute, papillon ! Et puis quoi encore ? Bon, ne parlons pas de la télé et des entreprises. Restons-en aux « élus du peuple ».
Combien sont « issus de la diversité » ? « Dix, sur 577, c’est un scandale ! », glapissent aussitôt les militants du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France), LOUIS-GEORGES TIN en tête. Ben oui, c’est lui le président. Combien sont issus « issus du sexe féminin » ? « Cent cinquante-cinq, sur 577, c’est un scandale ! », glapissent les féministes.
ON SE FAIT SON CARRÉ DE PATATE COMME ON PEUT, LÁ OÙ ON PEUT
Moi je demande à tous les glapisseurs de scandales combien ils étaient, avant. Après tout, 10 députés à la peau noire ou avec des noms maghrébins, disons-nous que c’est mieux que zéro ou presque, comme c’était le cas. Pour les femmes, il faut savoir que, de 1978 à 1997 (il y a donc quinze ans), le nombre d’élues est passé de 20 à 63. Je ne vois pas en quoi celui de 155 constituerait pour la France une honte quelconque. C'est un progrès, d'un point de vue arithmétique, s'entend. La suite ? Eh bien on verra, c'est tout.
Je m’en tiens à ce que je considère comme une vérité : si la « diversité » est un FAIT, elle ne saurait en aucune manière être promue et érigée en DROIT. Le métissage (la « créolisation », si l’on veut) est le RESULTAT auquel aboutit, sans que personne l’ait voulu, le mouvement de l’histoire, et rien d’autre. Il y a, selon moi, de l’idéologie chez ceux qui en font un BUT. Il ne faut pas transformer ce qui n’est qu’une CONSEQUENCE, liée à l’écoulement du temps, en OBJECTIF à atteindre. Une CONSEQUENCE venue du simple flux de l'histoire ne saurait être par magie érigée en FINALITÉ. En PROGRAMME.
En France, le métissage viendra forcément, et dans un temps sans doute pas très éloigné. Il n’y a qu’à entendre les noms de bien des nouveaux journalistes qui interviennent sur les chaînes de radio publique (HAKIM KASMI, TEWFIK HAKEM) pour constater que l’affaire est en route, et sans qu’on ajoute aux lois existantes des lois imposant des quotas, quoi qu’en disent Monsieur LOUIS-GEORGES TIN et ses amis du CRAN. Il est déjà assez désolant qu’on y ait eu recours pour les femmes.
Que la diversité, comme conséquence d’une évolution dans la durée, devienne la diversité, comme pur SLOGAN politique (et même pas politique, mais ethnique), ce n’est pas bon signe. C’est une manie importée des USA, que des groupes spécifiques (des « minorités », des « communautés », mots également très à la mode) tentent de faire valoir pour leur propre compte. J’ai envie de dire à tous ces gens qu’ils me font penser à des enfants impatients et capricieux, pour qui seul existe le « TOUT, TOUT DE SUITE ».
Je leur dis : laissez faire l’histoire et le temps, ils travaillent pour vous. Si ce n'est pas vous qui récolterez les marrons du feu, ce seront vos enfants. Faites comme les islamistes : travaillez dans la perspective du millénaire à venir, et pourquoi pas, de l'éternité. Cela prouverait au moins une petite chose : que vous ne voulez pas, par-dessus tout - comme on pourrait légitimement vous en soupçonner -, exercer le pouvoir.
En attendant, prenez le temps de prendre votre place, d'avoir de l'ambition, d’arriver à des postes, de gravir les échelons, de prendre du galon, avec le désir et les moyens de cette ambition, et dans le fond, de mériter une reconnaissance sociale.
J'ai tendance à me contenter d'un vulgaire premier degré. C'est ainsi qu'à mes yeux, la diversité est un FAIT, jamais un DROIT. Le métissage est la CONSEQUENCE d'un processus, jamais un BUT. Qu'on arrête donc de glapir, à propos de la « DIVERSITÉ », à l'injustice, et de brandir des DOCTRINES bourrées d'arrière-pensées qui sentent l'envie de la REVANCHE et du POUVOIR (voyez le détail des trajectoires de HARLEM DESIR (touche pas à mon pote) et de MALEK BOUTIH, logiquement atterris au coeur du Parti « Socialiste », jugés, comme on dit dans le football, excellents "milieux récupérateurs" de voix) !
Voilà ce que je dis, moi.
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