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mardi, 06 octobre 2015

ARCON : DEKI SMOKE-THON ?

ART CONTEMPORAIN

CHRISTIAN BOLTANSKI ET LE FOUTAGE DE GUEULE

L’ingéniosité des artistes contemporains pour s’imposer à notre attention n’aura jamais de limite. Tenez, une exposition encore en cours en ce moment est sans doute allée racler les fonds de tiroirs des associations humanitaires en ce qui concerne sa conception. J’ai entendu le très reconnu Christian Boltanski vanter les mérites de « Take Me I’m Yours », l’exposition au sujet dont auquel je cause. Il paraît que ça révolutionne le "rapport entre l'œuvre et le spectateur". Ben tiens ! Je veux !

Une exposition bien faite pour déstabiliser le dit spectateur : que ce soit en musique ou dans les arts plastiques, les artistes ne semblent pas avoir de plus grand souci que la déstabilisation du spectateur. Pensez, les visiteurs peuvent à loisir se servir dans les œuvres présentées et repartir avec leur prélèvement.

Ci-dessous, l' "œuvre" de Boltanski : le visiteur choisit sa défroque et rentre chez lui, peut-être pas "habillé pour l'hiver". L'artiste voudrait humilier le spectateur qu'il ne s'y prendrait pas autrement, mais on fera comme si. Les « arconnards » sont généreux, altruistes, et ils pensent aux délaissés de la mondialisation. Qu'on se le dise, l’arcon est à la pointe de la solidarité. Le progrès fait rage. Ou plutôt, comme dit Alexandre Vialatte : « On n'arrête pas le progrès : il s'arrête tout seul ».

L'artiste ne sait plus quoi inventer pour faire croire qu'il invente. Mais l'artiste n'a peut-être pas pensé au point suivant : reste à convaincre les pauvres et les nécessiteux de visiter l'exposition. Je suggère à Boltanski d'affréter un bus et d'aller ramasser des SDF, des réfugiés, sans oublier quelques Roms, pour qu'ils viennent se vêtir à son expo. Pas sûr que ça marche.

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Ça, c'est de l' "art".

"Take me I'm yours" ? Voulant en avoir le cœur net, je suis allé voir sur l’internet de quoi il s’agissait. Et quelque chose m’a sauté à la figure de l’esprit. Car il se trouve que la photo de l’ « œuvre » de Boltanski offerte dans ladite exposition « Take Me I’m Yours » ressemble trait pour trait au tas présenté dans un article du supplément « Femina » (5 au 11 octobre 2015) joint tous les dimanches à votre PQR (presse quotidienne régionale), en l’occurrence Le Progrès. 

 

BOLTANSKI SOLIDAIRE.jpg

Ça, c'est de l' "entraide", de la "solidarité".

Dans un cas, on nous dit que c’est de « l’art contemporain ». Dans l'autre, on donne dans le sociétal. Enfin une exposition où le client qui visite se voit enfin proposer un autre slogan que l’habituel impératif négatif (« Ne touchez pas ! », variante du bien connu « Noli me tangere ! »). Je pose néanmoins la question à M. Boltanski et aux directeurs de l’exposition « Take Me I’m Yours » : à quand la possibilité de voir affiché chez Bocuse ou La Tour d’Argent ce slogan d’un genre nouveau : « Ici, on peut venir chercher et emporter son manger » ? En voilà une idée qu'elle est bonne !

L’arcon sera toujours l’arcon. Et le bourrage de crâne a de nombreux beaux jours devant lui.

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 05 octobre 2015

TROISIÈME GUERRE MONDIALE

Des responsables de grandes nations, grandes voix autorisées s’il en est, disent craindre une troisième guerre mondiale et affirment tout faire pour que cela n’arrive pas. Visiblement, ils tiennent à éviter de semer la panique dans les populations. Parce que cette guerre mondiale, les apparences montrent qu'elle a déjà commencé. C'est parti mon kiki. Le constat crève les yeux : entre l’Irak et la Syrie, on ne dénombre pas moins de quatre-vingts nationalités en présence. Quatre-vingts nationalités ! Ce n'est pas mondial, ça ?

Il y a cent quatre-vingt-treize "Etats" représentés à l'ONU, mais est-on obligé de compter comme Etats les Kiribati (80.000 habitants), Palau (19.000), Nauru (11.500) ou Tuvalu (10.000), pour ne regarder que du côté des "Etats" (des croupions, en vérité) du continent océanien ? A l'ONU, pour dire la vérité, combien de ces "Etats" n'ont été "reconnus" que pour apporter des voix aux Etats-Unis lors des assemblées générales ?

La règle "un Etat = une voix" se moque allègrement du monde. Et je ne m'attarderai pas sur le pouvoir exorbitant que l' "Europe" actuelle accorde aux petits Etats (baltes et autres) qu'elle a intégrés en son sein en appliquant le même absurde principe. Les Révolutionnaires de 1789 avaient fait un petit pas en admettant le "doublement du Tiers" ! A quand, en Europe, le vote par tête ? Tout ça pour dire qu'avec quatre-vingts nationalités représentées dans les combattants du champ de bataille irako-syrien, je ne vois pas pourquoi on ne qualifierait pas le conflit de "mondial". Passons (pardon pour la digression).

Je ne devrais d’ailleurs pas mettre l’Irak et la Syrie dans le même sac, même si les situations ont fini par se confondre en un magnifique écheveau de fils désormais totalement indémêlables. Si l’on a d’un côté un dictateur en guerre contre « son peuple » (sic !) qui, au départ, réclamait un peu de reconnaissance et de démocratie (les « printemps arabes »), on a de l’autre le résultat américain d’une véritable folie furieuse, voire criminelle. 

C’est sur l’ordre du trio infernal George W. Bush-Dick Cheney-Donald Rumsfeld qu’un certain proconsul en Irak nommé Paul Bremer a signé dès 2003 l’ordre de dissolution de tous les militaires baasistes de Saddam Hussein et de toutes les polices qu’il avait mises en place, au motif que leur affectation précédente les avait rendus infréquentables et inemployables. Rendus de force à la vie civile sans indemnité, que croyez-vous qu’il arriva ? Ils sont tous devenus, du jour au lendemain, des ennemis jurés des "envahisseurs". C'est quoi, Daech ? Pour une large part, l'ancienne armée de Saddam Hussein. Encore bravo !

On dira ce qu’on veut de l’armée irakienne du temps du dictateur : tout le haut commandement était composé d’officiers avisés et d’excellents stratèges. Il ne faut pas chercher ailleurs ce qui forme le gros des chefs de Daech (que le grotesque Hollande prononce « Dache » (cf. « c'est à dache »), comme Mitterrand prononçait « Mastrik »). Ces gens savent ce que sont une manœuvre militaire, un repli tactique, un but de guerre. Comme professionnels de la guerre, ils se posent un peu là. Et dire qu’on se demande comment il se fait qu’ils ne sont pas encore anéantis ! 

Bon, c’est vrai, si les deux situations n’ont rien à voir au départ, ces deux chaudrons du diable n’en forment aujourd’hui plus qu’un, et personne n’est en mesure de prédire quel goût aura la mixture qu’un nombre chaque jour grandissant d’acteurs, officiels ou masqués s'ingénient à touiller tout en jetant de l'huile sur le feu : Iran, Qatar, Arabie saoudite, Russie, USA, Al Qaïda, … on ne sait plus qui roule pour qui, les seuls à ne pas avoir d'alliés pour leur fournir armes et assistance sont les démocrates qui manifestaient pacifiquement en 2011 !

Ce qui est sûr, c’est que chaque fois, au 20ème siècle, qu’un conflit a opposé de nombreuses nations, on a appelé ça des « Guerres mondiales ». Alors c'est vrai, le champ de bataille, pour une fois, n’est pas situé en Europe (encore que … : Charlie Hebdo, Hyper Casher, attentats divers, Ukraine). Mais ce n’est pas une raison pour ne pas appeler les choses par leur nom. 

Vous voulez que je vous dise ? La Troisième Guerre mondiale est commencée. 

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 04 octobre 2015

NE PAS DÉRANGER

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samedi, 03 octobre 2015

NE PAS DÉRANGER

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vendredi, 02 octobre 2015

SIMENON : QUELQUES MAIGRET

J’ai dit du mal de Maigret et de son inventeur, le docteur (ou commissaire, je ne sais plus) Georges Simenon. Et pourtant, paradoxe apparent, je les ai bien lus, ces dix-huit ou dix-neuf épisodes. Ça veut bien dire que je ne déteste pas tant que ça. Et c’est vrai. Je n’aurais pas dû en lire autant à la file, sans doute. 

* La Patience de Maigret (Epalinges (Vaud), mars 1965) 

Je me souviens d’avoir fait le pari, il fut un temps, d’avaler en file indienne les vingt épisodes de la série des Rougon-Macquart : ça m’a radicalement vacciné et définitivement guéri de l’ « émilezolite ». A force de lecture, le fil blanc des trucs, procédés, manies devient une véritable corde : j’avais l’impression de la sentir se resserrer sur mon cou. 

* Maigret et le voleur paresseux (Noland (Vaud), janvier 1961) 

L’esprit de système qui guidait l’auteur, l’aspect théorique et doctrinal de sa démarche me sont apparus en pleine lumière. L’avantage de la chose, c’est que j’ai décidé dès ce moment de fuir Emile Zola, et du même mouvement, tout ce qui pouvait ressembler à un roman à thèse. La littérature « à message », disons-le, est mauvaise, la plupart du temps. 

* Maigret et les braves gens (Noland (Vaud), septembre 1961) 

Je m'étais livré au même gavage avec les œuvres de Henri Bosco, mais là, rien à voir : si l’on repère quelques thèmes obsessionnels (l'ombre, le mystère pressenti, une obscure menace, ...), l’ensemble est somme toute bigarré, mais aussi et surtout, authentique, sincère, dépourvu de toute idée préconçue, de toute doctrine préalable. Chaque ouvrage était en quelque sorte le compte rendu d’une vraie recherche personnelle (Un Rameau de la nuit, Le Sanglier, ...), malgré ce que l’arrière-fond cosmique, païen, mystique, parfois illuminé pouvait parfois avoir d’horripilant (L'Antiquaire, Le Récif, ...). 

* Maigret et le client du samedi (Noland (Vaud), février 1962) 

Revenons à Simenon et, en particulier à Maigret. Je disais donc que l’auteur est un paresseux, qui s’épargne l’effort de creuser une idée quand elle est bonne. J’ai comparé avec ce qu’est Serge Gainsbourg dans le domaine de la chanson et de la variété, et je persiste : l’ensemble de ses chansons regorge d’idées formidables par leur originalité et leur diversité, mais il n’a jamais cherché à leur donner de l’ampleur en creusant ou développant la forme. Conforté par le succès, il s’est contenté d’aller à la facilité offerte par le contexte marchand et médiatique dans lequel il évoluait. Je me refuse à entrer dans la mythologie dont d’autres se sont complus à entourer, j’allais dire à nimber le personnage. 

* Maigret et les témoins récalcitrants (Noland, Vaud, octobre 1958) 

Simenon, c’est un peu la même chose : le succès, la facilité. Chaque aventure de son commissaire divisionnaire dépasse rarement les cent cinquante pages. Et de même que les chansons de Gainsbourg, Maigret n’est rien d’autre qu’un produit à consommer, à écouler sur un marché qui, à force de succès, s’est créé pour le voir s’écouler. On me dira ce qu’on voudra, sept jours pour écrire et quatre jours (voir illustration hier) pour réviser un chef d’œuvre, ça fait un tout petit peu léger. Les Maigret ne sont pas des chefs d'œuvre. On a la littérature qu'on mérite.

* Une Confidence de Maigret (Noland, Vaud, mai 1959) 

On me dira que Le Père Goriot fut écrit en trois jours au château de Saché (dans la petite chambre, tout en haut), mais je rétorque que, et d’une, pour les trois jours, je demande à voir, et de deux, le bouquin de Balzac est d’une tout autre dimension romanesque et humaine : Rastignac, Vauquer, Vautrin, Goriot existent pleinement, alors que Maigret est un personnage « en creux », un personnage « en négatif ». 

* Maigret aux Assises (Noland, Vaud, novembre 1959) 

Il est vide. Il n’existe que comme une fonction. Une somme d'habitudes, si l'on veut. Le lecteur n’en a rien à faire de sa psychologie, de son histoire personnelle, de la façon dont son existence s’est construite. Comme Tintin, Maigret est un personnage « une fois pour toutes », monolithique, disons-le : un stéréotype. Dès son apparition, Maigret est un gros flic spongieux de toute éternité.

* Maigret et les vieillards (Noland, Vaud, juin 1960) 

On me dira : mais pourquoi le lire, s’il en est ainsi ? Eh bien c’est très simple : il m’a été donné d’hériter la collection complète publiée autrefois par les éditions Rencontre, et je n’ai qu’à donner un coup de pioche dans le gisement pour en voir surgir un, prêt à l’emploi. Vingt-huit tomes de Maigret, soit quatre-vingt-trois romans (j’ai à ce jour parcouru la petite moitié du trajet, quant à la seconde, on verra à la prochaine crise de flemme) auxquels s’ajoutent trois volumes de nouvelles. Je n’ai encore ouvert aucun des quarante-quatre volumes d’ « autres » romans. 

* Maigret s’amuse (Golden Gate, Cannes (Alpes-Maritimes, septembre 1956)

 Et puis, il y a une autre raison : j’ai fait dans les temps récents quelques lectures que je qualifierai volontiers d’exigeantes, voire austères (Piketty, Jorion, Günther Anders,...), et que la contention, fût-elle intellectuelle, est possible, à condition que l’esprit sorte de temps à autre en récréation, comme on descend taper dans un ballon dans la cour de l’école après la classe. 

* Maigret voyage (Noland Vaud, août 1957) 

Alors oui, un Simenon fait figure de passe-temps, comme une tranche de détente entre deux tranches de stress. Une récréation.

* Les Scrupules de Maigret (Noland, Vaud, décembre 1957) 

Un pis-aller. Un "faute-de-mieux". Et pourquoi pas, une solution de facilité.

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 01 octobre 2015

SIMENON : QUELQUES MAIGRET

Je viens de me taper une série de Maigret et, pour parler franchement, je fatigue. Je finis par trouver que les décors, les personnages, l’atmosphère, les histoires elles-mêmes sont recouverts d’une couche de poussière (« L’homme n’est que poussière, d’où l’importance du plumeau », disait Alexandre Vialatte). Somme toute, une littérature vieillotte, des romans en pantoufle. Quand je dis « une série », ça veut dire une petite vingtaine. 

Eh bien tout compte fait, je me dis que ce commissaire, je l’ai assez vu, et qu’il commence à m’ennuyer. C’est sûr, c’est bien huilé, tout est rangé au cordeau, les pipes sur le bureau, le haricot de mouton de Mme Maigret pour midi, les repas réguliers et alternés du couple chez les Pardon, le juge Coméliau, le jeune Lapointe, le solide Janvier, la brasserie Dauphine, les petites voitures noires de la PJ dans la cour, etc... 

Je vais vous dire, si les romans estampillés « Maigret » étaient un bistrot, c’en serait un réservé aux seuls habitués, éclairé par une lumière blafarde : au bar, les accoudés marchent au p'tit blanc en échangeant leurs banalités quotidiennes ; au fond à droite, les retraités assis à leur table attitrée, jouent sans joie à la belote avec des cartes trop fatiguées. Les Maigret sont les romans de la routine. Seul change, d’un livre à l’autre, la classe sociale, le milieu professionnel, éventuellement le dispositif narratif (Une Confidence de Maigret, où le commissaire raconte au docteur Pardon la façon dont il avait abordé une certaine affaire, mais tout ça est laborieux). 

* Maigret et le clochard (Noland (Vaud), mai 1962) 

Les deux bonnes idées de cet épisode, c’est de faire un clochard d’un ancien médecin doué, mais trop altruiste et, qui plus est, mal marié (son épouse a fait un héritage fabuleux, qui lui permet de se propulser dans les plus hautes sphères de la société), et de laisser sciemment (pour un motif mal explicité : de vagues considérations sur le partage de la culpabilité par la victime et son bourreau) échapper le coupable de l’agression. Cela se passe dans le milieu des mariniers, que Simenon affectionne. 

* Maigret et le Fantôme (Noland (Vaud), juin 1963) 

C’est une histoire de grand banditisme et de trafic de fausses œuvres d’art, soigneusement camouflée sous la banalité des aventures de l’inspecteur Lognon, plus connu sous le sobriquet d’ « Inspecteur Malgracieux », qui s’est malheureusement trouvé sur la trajectoire d’une balle de gros calibre. Rassurons-nous, Lognon survit. Il aura même (enfin !) son nom dans le journal et tout le mérite d’avoir déniché l’affaire. Mais aussi qu’est-ce qui lui a pris, de mener tout seul une telle enquête ? Qu’est-ce qui lui a pris de squatter le logement d’une jeune femme pour surveiller la maison d’en face ? Qu’est-ce que ça donne du boulot à Maigret. Mais celui-ci ne lui en veut pas. Après lecture, le titre devient capillotracté.

* Maigret se défend (Epalinges (Vaud), juillet 1964) 

Ah voilà un Maigret qui nous sort de la routine. Convoqué chez le préfet, Jules Maigret se voit signifier qu’il est soupçonné d’avoir attenté à la pudeur d’une jeune fille. Pas n’importe quelle jeune fille : la propre fille d’un député connu, et le préfet est dans ses petits souliers. Appelé par elle en urgence chez lui, au milieu de la nuit, le commissaire s’est efforcé de lui venir en aide au mieux, et voilà que la donzelle le dénonce par écrit, dans une déposition en bonne et due forme : au cours de la nuit, il aurait eu à son égard des gestes odieux, sans toutefois aller jusqu’à abuser d’elle. 

Le lecteur se dit évidemment que c’est tout sauf plausible. On voit mal le bonhomme se lancer dans le détournement de mineure. Maigret, lui, y voit une machination montée par quelqu’un qui a intérêt à le voir sorti du circuit, sans doute à cause de son flair et de son obstination. Il trouvera la personne en question, qui avait réussi à circonvenir la demoiselle, voire à la suborner. 

Ce qui est curieux, c’est que le récit se poursuivra et s’achèvera sans donner aucune nouvelle de la fille, dont il se désintéresse totalement. Une bonne idée, donc, mais inaboutie, voire sabotée, faute d’approfondissement technique. De même que Serge Gainsbourg est un chansonnier flemmard, qui regorge d’idées qu’il ne développe pas, Simenon est un romancier paresseux. 

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Agenda de Georges Simenon.

Ça n'était pas lié à une incapacité. C'était indissociable d'une méthode tout à fait concertée. Quand on se programme sciemment les sept jours d'une semaine d'octobre 1966 pour écrire Le Chat (cf. Gabin-Signoret), on sait très concrètement qu'on n'écrit pas pour l'éternité.

Voilà ce que je dis, moi.

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Petit additif qui n'a rien à voir : Mme Morano déclare : « La France est un pays de race blanche ». Aussitôt dit, « Grand branle-bas dans Landerneau » (Georges Brassens, "A l'ombre du cœur de ma mie"). Il paraît que la dame est coutumière de bourdes grossières et de provocations qui ne le sont pas moins. Mais quand même, sans abonder dans la provoc, il est clair qu'elle n'a pas complètement tort. J'en veux pour preuve le terme injurieux que j'ai entendu plusieurs fois utilisé par des jeunes à la peau plus ou moins foncée : 

« Espèce de Fromage Blanc ! ».

Voir du racisme dans l'arrière-pensée de Nadine Morano n'est pas à exclure, mais ça ne doit pas aveugler sur le racisme très habituel et banalisé qu'on trouve dans des populations que les bonnes âmes appellent, la main sur le cœur, à ne pas « stigmatiser ».