dimanche, 08 septembre 2024
MACRON DANS SON LABO
LE PRÉSIDENT FAIT UNE EXPÉRIENCE.
Étape 1 : Dissoudre toute la base de députés dans l'acide sulfurique de la clarification.
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Étape 2 : Observer attentivement la réaction qui se produit. En noter minutieusement les caractéristiques. Puis laisser reposer le nouvel amalgame plus de cinquante jours.
***
Étape 3 : En tirer les conclusions qui s'imposent .
J'AI GAGNÉ !!! VICTOIRE !!! VIVE MOI !!!
(Photo d'archives.)
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Etape 4 et finale : Il faut répandre la bonne parole.
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Eurêka ! Le Français a compris ! Macron, c'est Gaston Lagaffe ! Il fait tout péter, et puis il attend tranquillement la suite : "démerdez-vous maintenant", dit-il. Peut-être même s'apprête-t-il à s'en laver les mains.
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lundi, 12 août 2024
DES GROS MOTS ... 2/4
... « SPÉCIAL JEUNESSE »
(loi du 16 juillet 1949).
C'est évidemment dans les aventures, tribulations, splendeurs et misères de Gaston Lagaffe, le seul, l'unique, l'inégalé, que Franquin va donner toute la mesure de son talent de visionnaire. Gaston, le gentil, mais follement imaginatif et créatif garçon de bureau chez l'éditeur Dupuis.
Oui, le vrai monsieur Dupuis qui, un jour, surprend le très sérieux M. Boulier, le comptable, en train de faire des ronds de fumée avec la machine que Gaston vient de fabriquer. Le même monsieur Dupuis dont on aperçoit un autre jour la jambe traverser le plancher juste au-dessus du bureau de la rédaction.
Certes, Gaston est en soi une pure merveille, mais il est également remarquable par les effets, suites et conséquences de ses actions (comme de son inaction) sur tous les êtres vivant dans son entourage professionnel, y compris les voisins entrepreneurs en travaux publics Ducran et Lapoigne, dont il met régulièrement à nu les bureaux par divers moyens percussifs. Ces effets, suites et conséquences sont magnifiquement mis en images dans le trait de Franquin. On voit ci-dessous apparaître quelques motifs assez surprenants.
On perçoit ici toute la force dévastatrice des sentiments que les trouvailles, découvertes et illuminations de l'irremplaçable Gaston Lagaffe inspirent à Fantasio, Prunelle ou Lebrac quand ils sont confrontés aux résultats d'un bouillonnement cérébral contre lequel ils doivent régulièrement avouer leur impuissance. On admirera ci-dessous la richesse atteinte dans ces sortes de points culminants, qui fleurent bon l'animalité, voire la bestialité.
Et ce n'est pas fini !!!! Car il arrive à Prunelle de ne plus pouvoir se contrôler quand le point apical de la crise est atteint ou dépassé. Jusqu'à crever avec de vrais mots écrits le plafond du consensus iconique édicté par la commission de censure.
Là, on sent que Prunelle a "pété les plombs".
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lundi, 20 mai 2024
DES VIOLEURS COMME S'IL EN PLEUVAIT
MÊME GASTON LAGAFFE !!!
Pauvre M'oiselle Jeanne ! Que fait la police ? Que fait la justice ?
Dessin trouvé dans un numéro de 1977 de la revue Circus.
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lundi, 01 janvier 2024
JOYEUSE ENTRÉE DANS 2024
Je me suis permis d'ajouter à l'explosible et terrible crèche vide que le dessinateur algérien Dilem a dédiée en "une" du Monde du 21 décembre à ce qui se passe en Israël-Palestine (je me mouille pas) un bœuf et un âne "à la lyonnaise", le seul authentique Guignol, en compagnie de son acolyte, l'unique Gnafron de noble lignée ("noble" signifiant qu'il n'y a que du vrai beaujolais qui circule dans ses veines).
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mardi, 05 décembre 2023
THE BRAND-NEW GASTON ?
"Brand-new", ça veut dire "tout neuf". Ben il paraît qu'ils ont osé, les cloportes, donner une suite au Gaston de Franquin. Vous rendez compte ? Non, messieurs-dames, cela ne se fait pas !!! Pas touche à mon Gaston !!! L'humour, faut pas plaisanter avec ça !!!
Voici comment il convient de l'accueillir, le prétendu "nouveau Gaston" !!!
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mardi, 23 mai 2023
DANS LA CUISINE DE M. MACRON ...
... L'ÉQUIPE DES RÉDACTEURS S'ACTIVE FÉBRILEMENT POUR FABRIQUER LE PROCHAIN DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
POUR CELA, UNE RECETTE INFAILLIBLE : L'ENVOLÉE LYRIQUE ET ENFLAMMÉE DES CERTITUDES PRÉSIDENTIELLES, GARANTIES PUR LATEX ET BAUDRUCHE, GONFLABLES A VOLONTÉ, DÉGONFLABLES D'UN SIMPLE COUP D'ÉPINGLE.
***
Puisqu'il s'agit ici de "montgolfières", je dédie ce billet à Sylvain, pilote.
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vendredi, 11 novembre 2022
LA VIOLENCE DE FRANQUIN
Eh oui, le doux, le pacifique, l'inoffensif Franquin ne rêvait que de plaies et de bosses.
Ci-dessous, quelques fort belles bosses (en papier : le plus étonnant, c'est qu'on survit toujours aux pires percussions, dans les dessins de Franquin).
Demesmaeker après une visite de chantier où travaillait Gaston, qui a – sûrement par mégarde – laissé tomber son gros marteau du haut de l'échafaudage, pile sur le crâne du visiteur.
Prunelle a reçu sur le pied la boule de bowling et, de douleur, il a exécuté une superbe "tête-au-plafond" (qu'il a un peu de mal à digérer).
Gaston Lagaffe a inventé et construit une magnifique machine à timbrer le courrier. Monsieur Boulier, comptable en chef des éditions Dupuis, est le premier à avoir expérimenté l'efficacité du contrepoids qui retend le bras de la machine après chaque action, bientôt suivi par M. Demesmaeker, puis par M. Prunelle.
M. Demesmaeker a eu le tort, en venant signer les éternels contrats dans les locaux de Spirou, de croiser la route de Gaston Lagaffe, qui expérimentait sa nouvelle piste de skateboard, dûment équipé et casqué.
*
Il semble évident qu'André Franquin prend un indiscutable plaisir à fignoler de telles bosses — monstrueuses — dans le moindre détail.
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jeudi, 10 novembre 2022
FRANQUIN : PAN DANS LA GUEULE !!!
Voici comment un individu peut se débarrasser de ses pulsions violentes sans enfreindre la loi (et en faisant rire !). Et tout son petit monde en prend plein la figure.
Ci-dessous, un petit choix parmi les plus beaux pains cuits au feu d'on ne sait quelle revanche de l'artiste sur la réalité réelle.
1 - Fantasio.
2 - Gaston lui-même (mais c'est lui qui a commencé).
3 - Le fade et anodin M. Boulier, qui n'a pas mérité pareille avanie.
4 - Prunelle (trop souvent inconscient des risques qu'il prend).
5 - M. Demesmaeker, bouc émissaire en chef.
6 - Encore Prunelle, encore une fois victime de l'inventivité de Gaston, soucieux d'apporter sans cesse des améliorations de sa façon au monde réel (ici, le téléphone).
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mercredi, 09 novembre 2022
FRANQUIN TERRORISTE ?
Oui, je sais, André Franquin, l'immortel dessinateur virtuose des aventures de Spirou et Fantasio, l'immarcescible inventeur du seul et unique garçon de bureau officiellement payé à ne rien foutre, passe pour un pacifiste déterminé, amoureux et défenseur des baleines, publiciste pour Greenpeace et accessoirement antimilitariste. Il consacre beaucoup de planches à ridiculiser les militaires des trois armes (Terre, Air, Mer). Et la police, en la personne de l'agent Longtarin, est l'objet de quotidiens quolibets offensants à longueur de pages, au point que le dessinateur pourrait à bon droit être considéré comme un délinquant.
D'ailleurs, regardez ci-dessous : c'est ça, un antimilitariste amoureux de la paix ? Mon œil ! Dans les aventures mettant en scène le doux, l'inoffensif Gaston Lagaffe, ça n'arrête pas de péter, de sauter, d'éclater, d'exploser, de déflagrer, de détoner. Il y a de quoi se demander si Gaston n'est pas le personnage-écran, le porte-voix de son créateur, chargé de régler on ne sait quels litiges que celui-ci entretient avec l'ordre établi.
Et il n'y a pas tout, sur ce montage patiemment élaboré ... Bon, ce sont des explosions de papier, nous sommes d'accord. Allons, peut-être pas terroriste, mais Franquin fouteur de merde, ça ne fait guère de doute.
*
Quelques belles explosions à regarder de plus près.
Pour un peu, je comparerais la vignette ci-dessus à certains dessins de Jacques Tardi dans ses ouvrages sur la guerre de 1914-1918 et les tranchées.
L'effet de tous les produits de Gaston, après avoir été mélangés avec les substances apportées par les deux ouvriers chargés de poser la nouvelle moquette dans le bureau : « 'Binça ! C'est ma plus formidable expérience de chimie ! ».
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dimanche, 06 novembre 2022
UNE FACÉTIE DE FRANQUIN
Quand on découvre ce dessin tiré de la planche n°825 des aventures inépuisables de Gaston Lagaffe, l'espièglerie qu'y a glissée André Franquin ne saute pas aux yeux. Il faut regarder de près la marque de la moto que chevauche notre anti-héros définitif pour se rendre compte que l'artiste a beau publier dans une « Revue-Pour-La-Jeunesse », il ne se gêne pas pour faire un joli petit pied de nez de sale gosse à la censure. Je ne suis pas sûr que la marque de la moto fasse bien japonais, mais bon, il n'y a pas que des motos japonaises dans la vie.
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vendredi, 04 novembre 2022
GASTON ACCOUCHE
Toute une époque : diverses marques de biscuits ou de lessives attirent le client en fourrant des gadgets dans leurs boîtes. Ici, ce n'est pas un cadeau Bonux, mais c'est tout comme.
Les médecins sont de grands enfants, la gaminerie n'est jamais bien loin, c'est bien connu. Regardez sautiller le chirurgien ! Et le geste et les mots de son collègue ! Tout ça pendant que Fantasio attend dans le couloir en fumant cigarette sur cigarette. Jusqu'au moment où l'infirmière ouvre la porte du bloc ...
Une parodie impeccable et délicieuse.
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mardi, 18 octobre 2022
D'AUTRES MACHINES SUBLIMES ...
... GERMÉES DANS LE CERVEAU GÉNÉREUX, FLAMBOYANT ET PARFOIS EXPLOSIF DE GASTON LAGAFFE, ET LEURS EFFETS PLUTÔT IMPRÉVISIBLES SUR LEURS UTILISATEURS.
***
Dans la série des machines à usage (a priori) "altruiste".
1 - Le siège éjectable pour voiture de sport (concept audacieux en soi).
Quand on parle de contrats, c'est que De Mesmaeker n'est pas loin.
2 - La machine à cirer les chaussures (et pas que les chaussures).
3 - La machine à nouer les cravates.
4 - La machine à lacer les chaussures (la même que la précédente, programmée autrement).
5 - Le fauteuil relax à boutons de réglage.
"Ingéniosité bizarre" : on ne saurait trouver plus juste expression.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, franquin, gaston lagaffe, fantasio
samedi, 15 octobre 2022
QUELQUES BELLES MACHINES ...
... SORTIES DE L'ESPRIT FERTILE DE GASTON LAGAFFE.
***
LE MARTEAU ÉLECTRIQUE.
Mais pour l'utiliser, il faut commencer par planter deux clous.
LA MACHINE A TIMBRER LE COURRIER.
Hélas, c'est au détriment des crânes à l'étage en dessous, à cause du contrepoids.
LE MOTEUR ÉLECTRIQUE.
LE RADIO-RÉVEIL.
Alias "Alarm-clock-radio".
LA MACHINE A CAFÉ.
LA MACHINE A FAIRE DES RONDS DE FUMÉE.
Le chef d'œuvre.
Indéniablement la plus admirable, parce qu'elle est contagieuse : même le sévère et sourcilleux comptable M. Boulier se fait prendre la main dans le sac par le grand patron.
10:01 Publié dans BANDE DESSINEE, HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, gaston lagaffe, andré franquin, spirou et fantasio, éditions dupuis
mardi, 17 mai 2022
TOUCHE PAS A MON GASTON !!!
J'entends sur les ondes qu'il se passe une bataille judiciaire, au motif que des margoulins ont, une fois de plus, flairé la bonne affaire. Après le nouvel Astérix (avec l'aval d'Uderzo), après le nouveau Lucky Luke, après les nouveaux Blake et Mortimer, après les nouveaux Spirou et Fantasio (Fournier et tous les suivants, mais le personnage du groom appartient dè l'origine à la revue Spirou) et quelques autres coups de vice, voilà qu'on nous prépare un nouvel attentat, et cette fois contre un impérissable, contre un indestructible, contre un immarcescible héros de nos jours et de de nos nuits, j'ai nommé GASTON LAGAFFE. Et moi je dis : touche pas à mon Gaston.
L'éditeur (Dupuis) a convaincu l'ayant-droit (François Moyersoen) de passer à l'attaque et de demander à Delaf (Marc Delafontaine), citoyen québécois doté d'un assez joli trait de plume, de prendre en main le destin de notre inclassable favori, qui n'était présenté à ses débuts que comme une sorte de Bartleby en BD (bien que Gaston n'ait jamais prononcé le fatidique : « I would prefer not to »), et que le génie de Franquin a métamorphosé en figure absolument centrale de la littérature dessinée à destination de la jeunesse. Et une figure dont je constate l'increvable durée de vie dans les principaux centres d'intérêt de la dernière génération de mon entourage immédiat (je traduis en français : mes petits-enfants en raffolent).
Voulant en avoir le cœur net avant le jugement judiciaire "sur le fond" — puisque l'éditeur a repoussé la parution de l'album controversé à 2023, après le dit jugement "sur le fond" —, j'ai demandé au principal intéressé ce qu'il pensait de cette opération commerciale qui s'opère en fin de compte à ses dépens. Voici sa réponse, en exclusivité, saisie au moment même où il apprend la nouvelle.
Prunelle, tout miel, fait le maximum pour rassurer le futur dessinateur de la série. Il ne se doute pas de la menace qui pèse sur le projet. On n'a jamais vu Gaston dans cet état.
Et vlan ! C'est dans le numéro 850 des aventures de Gaston qu'on trouve ces deux images ahurissantes. Franquin a dessiné entre 900 et 1000 pages "Gaston Lagaffe". On est donc dans les derniers temps : Franquin lâche la bride à son héros.
Sérieusement, si c'est possible, pour trouver une page où l'on trouve un Gaston Lagaffe vraiment en colère, il a fallu que je révise l'intégralité de ma collection des albums. Car si Gaston manifeste quelques mouvements d'humeur au cours de ses aventures (ci-dessous), il faut noter que c'est aux gens qui l'entourent (Fantasio, Prunelle, Lebrac, l'agent Longtarin, M. de Mesmaeker, et même l'austère et placide M. Boulier et quelques autres) que la moutarde monte au nez. J'ai déjà évoqué ces moments d'explosion provoqués par les étourderies, les dégâts ou les idées malencontreuses de notre héros. Gaston, lui, ne se met jamais dans une véritable colère : il est par essence de bonne composition.
Notez que l'onomatopée est la même qu'au 606ème gag suivant (850-244).
Car Gaston est le prototype même de l'être équanime, doux, pacifique et heureux de vivre, pourvu qu'on ne l'empêche pas de dormir, ou d'inventer le gaffophone, ou encore de préparer un délectable plat de morue aux fraises. Les deux vignettes montrant Gaston rouge de colère figurent dans le n°13. Il faut que ce gros balourd de M. de Mesmaeker, débarque dans l'île et dans le rêve pour y faire régner la terreur au moment même où Gaston est en train de vivre un idylle parfait, sensuel et exotique avec 'Moiselle Jeanne (ci-dessous), pour qu'il perde tout contrôle et montre enfin sa façon de penser à l'intrus.
Où et avec qui était Gaston dans son rêve : c'est-y pas gentil ? On comprend le coup de sang contre M. de Mesmaeker, non ?
De toute façon et quoi qu'il en soit, voici, en exclusivité, le traitement que fait subir le fantôme d'André Franquin à l'album de M. Delaf, quand je lui spirito-télépathe que l' "ami" auquel il a vendu les droits de son personnage, peut-être dans un moment de gêne ou de dépression, s'est décidé à en confier la continuation à ce jeune-dessinateur-plein-de-talent.
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SANS AMBIGUÏTÉ : C'EST NON !!!
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dimanche, 27 février 2022
LES CHOSES DONT ON NE SE LASSE PAS
Il n'y a pas que les Chroniques d'Alexandre Vialatte (La Montagne et autres). Il y a aussi ...
... l'ingéniosité et le coup de crayon virtuose d'André Franquin pour imaginer les efforts d'ingéniosité dépensés par Gaston Lagaffe pour arriver à ne rien faire au bureau. Ici, on est à l'acmé du summum du comble du point culminant de la réalisation de ces efforts : ne rien faire, certes, mais de la façon la plus créative, la plus inventive et, disons-le, la plus foutraque possible. En somme, de la façon qui réclame le plus de dépense d'énergie.
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lundi, 09 août 2021
... POUR TROUVER DU NOUVEAU
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
***
Sujet de dissertation littéraire et philosophique : "Vous direz, en vous appuyant sur vos connaissances de la poésie de Charles Baudelaire, comment vous comprenez ces derniers vers du dernier poème des Fleurs du Mal. Vous vous demanderez en particulier ce qu'il faut penser de la quête frénétique d'innovation à laquelle le monde moderne se livre depuis un siècle et demi. Vous avez quatre heures."
***
Copie de l'élève André Franquin.
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vendredi, 17 avril 2020
FENÊTRE DE DÉCONFINEMENT ...
... VIRTUELLE.
***
BANDE DESSINÉE : QUELQUES RÉPLIQUES MÉMORABLES
***
2 - ANDRÉ FRANQUIN (Greg au scénario).
Le Prisonnier du Bouddah
QRN sur Bretzelburg ("dumm", en allemand, ça veut dire "idiot").
QRN sur Bretzelburg.
QRN sur Bretzelburg : pour comprendre la blague, il faut savoir que les bus de Krollstadt, capitale du Bretzelburg, ne sont pas motorisés, mais mus par les passagers qui, en s'asseyant, trouvent devant eux des pédaliers genre cycliste qu'ils doivent actionner pour que le bus avance : il arrive à certains conducteurs de faire la course avec un autre, et dans la montée ! Un batteur donne le rythme au son de la caisse claire. Il y a peu de touristes pour visiter la capitale.
QRN sur Bretzelburg.
QRN sur Bretzelburg : Fantasio vient de s'évader de la "cuisine" du Dr Kilikil, où il vient de vivre des moments d'abord éprouvants, puis culinaires (« Coupez à contrefil ») – au grand dam du docteur et de l'hercule qui lui sert d'assistant : « Mais ce furent les puissants coups droits du marsupilami, très régulier au fond du court, qui brisèrent à la longue le rythme de l'équipe bretzelbourgeoise ». Le souffle de l'épopée !
***
Le Voyageur du mésozoïque (et ci-dessous). Même dans l'improvisation, le maire de Champignac-en-Cambrousse reste un « orateur de toute première force », qui fait l'admiration de tous ses administrés – et la joie des lecteurs des Aventures de Spirou et Fantasio.
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jeudi, 02 avril 2020
TECHNIQUES DE LA PANDÉMIE, OU ...
... GASTON LAGAFFE ET LE CONFINEMENT (2/2).
Prunelle,
Lebrac,
Moiselle Jeanne,
Fantasio,
avec Gaston, tout le monde y passe.
Le vecteur du virus est apparemment immunisé.
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mercredi, 01 avril 2020
TECHNIQUES DE LA PANDÉMIE, OU ...
... GASTON LAGAFFE ET LE CONFINEMENT (1/2).
Ce qui est sûr, c'est que Lagaffe est contagieux et que, de toute évidence, il n'a pas son attestation dérogatoire.
Et qu'il a exclusivement des bonnes intentions.
Et qu'il se fait du souci pour la vie d'autrui.
Malheureusement, il ne pense pas à tout.
Heureusement, nous, on a les "gestes-barrière".
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mercredi, 01 mai 2019
PREMIER MAI ...
... JOUR DU BONHEUR DE GASTON LAGAFFE.
Le travail, Gaston aime lui faire sa fête le plus souvent possible.
Qu'il soit dans le ventre de la documentation de Spirou (tout y est : le chat, la mouette rieuse, le transistor, la lumière, la poêle à frire. Que c'est simple, le bonheur !) ...
... ou en reportage au zoo,
pour Gaston,
c'est tous les jours premier mai !
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mardi, 30 avril 2019
GASTON
On n'en a jamais fini avec Gaston Lagaffe, et si l'on me demandait lequel de ses environ 900 gags je préfère, je serais bien embarrassé. Mais, pour finir la présente série de billets, il y en a quand même un qui continue à me ravir chaque fois que je tombe dessus, c'est celui qui porte le n°787. Deux ouvriers arrivent un jour pour changer la moquette du bureau. L'action de Gaston est nulle : il ne fait strictement rien, sauf qu'il dort à poings fermés sur sa chaise de bureau (j'allais dire : comme d'habitude).
Le malheur veut que, d'une part, la chaise soit munie de roulettes, et d'autre part, que les deux ouvriers en question se trouvent être en harmonie complète avec le caractère le plus profond de Gaston : se débrouiller pour que le réel se mette à se gondoler devant les potentialités subversives que leur esprit créatif y décèle et leur suggère aussitôt. C'est la seule présence de Gaston roupillant qui fait partir en vrille l'imagination des deux compères : ils se mettent à jouer comme des gamins. En huit vignettes, Franquin synthétise sa vision du monde : l'ordre des choses n'attend, pour devenir vivable, que d'être dérangé. Prunelle fait un diagnostic assez juste, en estimant que l'esprit de Gaston est contagieux : rien que par le fait qu'il existe – et qu'il est là – ce garçon (de bureau) est dangereux.
S'il existe une philosophie de l'existence qui s'appelle "gastonlagaffisme", cette planche l'illustre à la perfection.
Les deux poseurs de moquette apparaissent dans deux autres gags : celui, ô combien célèbre, dit "de la morue aux fraises",
et celui d'une expérience de chimie inoubliable (je ne montre pas l'explosion qui les projette sur les toits, mais on voit qu'ils sont tous les trois carbonisés et comblés de joie).
Non, je n'idolâtre ni Gaston, ni Franquin, son créateur. Ce qui m'arrive, c'est juste l'émerveillement devant le pouvoir d'un dessinateur d'éveiller l'empathie immédiate du lecteur devant la naïveté créative de Gaston.
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lundi, 29 avril 2019
SIGNÉ FRANQUIN
Franquin fait définitivement partie de mon panthéon de bédéphile de la vieille école. Après avoir révisé mes Gaston Lagaffe et célébré comme il se doit M. de Mesmaeker et le gaffophone, ces instruments du destin contrariant et contrarié de l'équipe de rédaction du journal Spirou (Fantasio, Prunelle, Moiselle Jeanne,
Voilà l'effet que fait "Monsieur Gaston" à Moiselle Jeanne (on se demande jusqu'où Franquin serait prêt à aller dans la description des relations "concrètes" entre les deux s'il dessinait dans une autre revue que "pour la jeunesse", mais voilà, Spirou oblige : il se retient, et c'est peut-être mieux ainsi), qui vient d'essayer sa nouvelle "invention" : un divan si confortable que Prunelle s'en étonne. A tort : Gaston l'a bourré de tout le "courrier en retard".
Lebrac, Bertje, etc.), je me suis penché sur un détail qui échappe normalement à l'attention du lecteur et qui est fait a priori pour passer inaperçu, à cause de sa taille réduite et de sa position hors-cadre : la signature. On voit que Franquin sait à merveille faire quelque chose de ces "hors-sujet", et que la lettre "q" du nom de l'auteur est savamment mise à contribution.
Comme les musiciens qui reviennent sur scène pour répondre à l'appel du public et lui donner encore quelque chose, Franquin a fini par faire de sa signature une aventure à part entière, qui forme comme un aparté, un petit commentaire du gag qui vient de se dérouler, presque une histoire en soi, ce qu'on appelle une saynète. Inutile de s'attarder à faire l'éloge de ces dessins miniatures (ils sont ici agrandis) : on connaît la virtuosité de ce maître du trait.
Je précise que je me suis limité à quelques-unes des signatures figurant dans les volumes 12, 13 et 14 des aventures de Gaston. Ce mince échantillon montre à suffisance à quel degré se porte l'exubérance de l'imagination du bonhomme.
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dimanche, 28 avril 2019
GAFFOPHONE
Curieusement, j'ai été très surpris, dans l'ensemble des aventures de Gaston Lagaffe, par le petit nombre des planches dont le thème principal est le gaffophone, ce terrible monstre antédiluvien censé produire des sons musicaux (la sensibilité auditive de Gaston a quelque chose à voir avec la voix d'Assurancetourix – « Non, tu ne chanteras pas ! » –, le célèbre barde gaulois), mais qui en réalité produit des effets comparables aux pires machines de guerre sorties d'un cerveau humain (on pense un peu (pas plus) au moment où Assurancetourix peut enfin donner toute la mesure de son "talent" face à la tribu des féroces Normands, venus là pour apprendre à voler en apprenant la peur, au motif que « la peur donne des ailes »).
J'ai dénombré une vingtaine de gags en tout et pour tout. Au fond, c'est terriblement peu quand on se réfère à la résonance stratosphérique de la trouvaille. Car cette invention qui tient d'une harpe XXL additionnée d'un gros tambour et d'un énorme tam-tam africain pour la "résonance", capable de produire des vibrations comparables à la puissance d'une éruption volcanique ou à un séisme de magnitude 10, issue du cerveau prolifique de Gaston par la médiation de celui de Franquin, son interprète, son mage, son prêtre terrestre, est capable, en plus de résister aux termites traîtreusement introduits dans l'instrument par le malveillant Lebrac, de faire retourner en une fraction de seconde le camion qui le transporte à l'état d'inventaire intégral des pièces détachées nécessaires à sa fabrication (ce que les fabricants de pistolets, revolvers et autres joyeusetés appellent un "éclaté", – noter que Gaston rejette la faute sur le choix du camion par Fantasio) ;
de remplacer au pied levé (et gratuitement) toute une équipe de spécialistes de la démolition des cheminées d'usine ;
d'opérer en un clin d’œil la démolition de la dite rédaction de Spirou (aidé en cela, pour cette fois, par les instruments de Jules-de-chez-Smith-en-face, de Bertrand Labévue et de l' "Anglais", et attention les yeux quand les lascars les auront électrifiés), sûrement pour que celle-ci soit reconstruite en plus beau ;
de perturber les manœuvres de l'aviation de chasse, voire d'en faire éclater les cockpits « ... et tous les cadrans du tableau de bord et même le verre de ma montre » ;
de faire fuir pour le compte de Greenpeace les baleines loin des horribles navires baleiniers, harponneurs de cétacés ;
de "simuler un tremblement de terre" pour empêcher une fois de plus M. de Mesmaeker de signer un contrat avec les éditions Dupuis ;
de débarrasser Gaston lui-même de l'enduit aux aiguilles de sapin dont le produit miracle qu'il avait inventé devait débarrasser l'arbre de Noël et qui l'ont "habillé" d'un revêtement pour le moins piquant ;
de chasser toutes les taupes des terres de l'ami paysan, mais aussi hélas, et par la même opération, de faire de son troupeau de vaches une nouvelle espèce migratrice ;
de terroriser l'agent Longtarin lors d'un transport nocturne et pédestre ;
et de briser la carrière et d'envoyer clochardiser sous les ponts le malheureux Fantasio, le jour où l'idée saugrenue et irréfléchie lui prend de couper une à une les cordes du gaffophone, jusqu'à ce que la grosse branche dont il est fait (et que Gaston a eu le plus grand mal à plier) se détende pour écraser brutalement le magnifique service de Limoges de 118 pièces que M. Dupuis a eu la très mauvaise idée de faire entreposer à proximité immédiate.
Je ne connais aucun autre cas, dans toute la bande dessinée que je connais, d'une trouvaille aussi formidable qui, en un nombre aussi réduit de mises en scène, parvient à produire un effet aussi démesuré. C'est sûr, l'imagination débordante et proliférante de Gaston doit tout à celle de son créateur, mais aussi à son trait virtuose, dont l'expressivité magistrale réussit à donner vie, force et crédibilité à tout ce qu'il dessine. On constate ci-dessous que Franquin va jusqu'à concevoir son gaffophone comme un écosystème à part entière, où la vie animale et végétale s'affirme avec énergie : une nature à lui tout seul.
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vendredi, 26 avril 2019
ROUGE DE RAGE
HONNEUR A FRANQUIN.
Parmi les personnages qui gravitent autour de Gaston Lagaffe, en dehors du personnel des éditions Dupuis (Fantasio puis Prunelle, Lebrac, Moiselle Jeanne, Bertje, etc.), on connaît bien l'agent Longtarin, Jules-de-chez-Smith-en-face, et quelques autres, mais il y en a un qui occupe une place secondaire de premier plan : c'est M. de Mesmaeker. Hormis le fait que le monsieur a vraiment existé, il est intéressant de savoir que M. de Mesmaeker a trois métiers : passer des contrats avec la rédaction de Spirou, rater tous ses contrats avec la rédaction de Spirou, son troisième métier étant d'arriver avec la figure toute rouge de colère à la dernière vignette de chaque planche. D'après mon décompte, De Mesmaeker apparaît au gag n°109 et disparaît au n°888 : une belle carrière !
Pour empêcher que soient signés les éternels contrats entre De Mesmaeker et les éditions Dupuis, tous les moyens, toutes les inventions (parmi lesquelles le gaffophone occupe une place éminente) et tous les êtres (même la petite souris, qui est la seule à lui "faire de grand sourires") qui tiennent compagnie à Gaston sont bons : le chariot roulant suspendu qui court en silence dans les couloirs au risque de ceux qui y circulent ; le chat irascible aux griffes redoutables qui n'aime pas être dérangé ; la mouette au bec acéré qui inflige son humeur "massacrante" aux crânes non casqués ; l'imagination créatrice sans bornes de Gaston, prêt à noyer la rédaction de Spirou pour sauver son poisson rouge Bubulle parce que son bocal s'est cassé ou à pousser la chaudière à fond pour prouver qu'on peut faire rôtir des toasts dans les radiateurs ; la malchance des coïncidences les plus malheureuses, etc. (la liste n'est pas limitative).
On n'a pas idée de l'infinité des obstacles que Gaston, par son seul pouvoir de destruction pacifique, parvient à lui tout seul à dresser entre l'homme d'affaires et l'entreprise qui l'emploie – où d'ailleurs nul ne sait à quoi ce garçon peut bien servir, à part ne pas trier le courrier en retard, ne pas mettre de l'ordre dans la documentation, et trouver tous les moyens de ne pas en faire une rame pendant les heures de bureau, pendant que de son cerveau fertile ne cessent de jaillir des inventions prodigieuses destinées à ne servir à rien ; des appareils géniaux et catastrophiques ; des améliorations "techniques" (photocopieuse dont sortent des avions en papier) ; des instruments de musique dévastateurs ; des expériences de chimie explosive (sans "s" : avec Gaston, la chimie est explosive) ; des recettes culinaires plus improbables les unes que les autres (ah, sa "morue aux fraises" !) et des stratagèmes pour écouter le match de l'après-midi à la radio (ah, ce tir au but de Khudjad, et de 20 mètres !). Parmi la centaine d'apparitions de De Mesmaeker, j'ai retenu vingt-trois "chutes" (parfois si bien nommées). Les voici.
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lundi, 22 avril 2019
JAMAIS DEUX SANS TROIS
J'avais, ça commence à faire du temps (15 novembre 2012), remarqué une source d'inspiration possible de Hergé pour un épisode du Temple du soleil, où le capitaine Haddock, lancé à la poursuite des Indiens, fait une terrible chute dans une pente des Andes, qui le transforme assez vite en énorme boule de neige venant par bonheur (!) se fracasser sur un rocher, pendant que les quatre Indiens, eux-mêmes sphériquement enneigés, sont expédiés dans le précipice (il y a en effet quelques morts dans les aventures de Tintin, cf. On a Marché sur la lune). Notez les pieds qui dépassent.
C'est en relisant Les Malices de Plick et Plock, de l'inoubliable auteur du Sapeur Camember, Georges Colomb, alias Christophe, que je m'étais dit qu'Hergé avait pu s'inspirer de son ancêtre en bande dessinée pour la page 33 du Temple (un demi-siècle sépare les deux BD). Plick et Plock, gnomes sans expérience, n'ont jamais vu la neige. Plock a donné une forte bourrade à Plick qui roule dans la pente ... : « ... et se trouve bientôt inclus dans une boule de neige qui va grossissant à mesure qu'elle descend, ainsi que le font habituellement les boules de neige ». C'est un « arbre providentiel » qui arrêtera la course de Plick, qui s'en trouve « délivré et meurtri ». Là, déjà, les pieds dépassaient.
Mais ce n'était pas tout : jamais deux sans trois, dit-on. Révisant ces jours-ci, comme je le fais régulièrement par souci d'hygiène mentale, les immarcescibles facéties, volontaires ou non, souvent (mais pas toujours) catastrophiques de Gaston Lagaffe, génial perturbateur de la vie de bureau inventé par Franquin, je suis tombé sur une planche (n° 550, au scénario de laquelle Roba, l'auteur fameux de Boule et Bill, a participé). On ne le dira jamais assez : je ne connais pas de dessinateur qui sache donner à ses intentions comiques des formes aussi fortement expressives que ce virtuose du crayon.
On retrouve ici le thème de la boule de neige : Gaston est envoyé par la direction des éditions Dupuis pour aller chercher Prunelle dans sa maison de campagne et le ramener à la rédaction. Il est, comme on peut s'y attendre, au volant de son inénarrable tacot jaune et noir (riche source d'inspiration pour Franquin, comme M. de Mesmaeker, le gaffophone, la mouette rieuse, moiselle Jeanne, Jules de chez Smith-en-face, l'agent Longtarin, le chat et tant d'autres).
Comme il a beaucoup neigé, Gaston a installé des chaînes, mais comme de bien entendu, pas n'importe quelles chaînes : « Un modèle nouveau, conçu et fabriqué par un certain Lagaffe, qui en connaît un bout en matériel roulant », déclare-t-il au méfiant Prunelle (notez le clin d’œil du mot "roulant", mais peut-être ce sens – "qui fait rire" – s'est-il aujourd'hui perdu). Arrive évidemment ce qui devait arriver : l'une des chaînes se rompt, se prend dans l'essieu arrière, bloquant brutalement la voiture. Et comme par hasard, ça se passe dans une pente. On a déjà deviné la suite. Sauf qu'ici, pas de pieds qui dépassent.
Franquin s'est-il inspiré de ses prédécesseurs ? Pas sûr, mais je dirai au moins que ça peut se discuter. La question qu'on se pose ensuite est de savoir si l'on trouve ailleurs dans la BD l'utilisation de ce thème de la boule de neige "habitée". Je n'ai pas de réponse à la question.
J'aurais pu ajouter à la série un autre gag de Gaston. On trouve en effet dans la demi-planche 791 (vol. 12, Le Gang des gaffeurs) une autre évocation de boule de neige, mais je ne l'ai pas jugée digne d'entrer dans la série. A tort ou à raison, je trouve le gag plus faible : ça se passe un jour de neige en ville. Gaston, qui a inventé le "jokari-avec-super-balle" (on se souvient des dégâts que la super-balle peut commettre par temps sec, planche 591, vol.8) organise une partie dans la rue en compagnie de son pote Jules-de-chez-Smith-en-face. Gaston lance la super-balle et les deux amis la voient "rebondir sur deux façades et tourner le coin", et se demandent combien de bourgeois vont être terrorisés. Et voici de quelle façon elle leur revient dans la figure. Je ne sais pas vous, mais moi, désolé, Franquin : j'ai du mal à y croire.
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