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mercredi, 27 avril 2022

UN PRÉSIDENT MINORITAIRE ....

... DONC UN PRÉSIDENT PEU LÉGITIME. 

Combien de Français ont vraiment élu Emmanuel Macron ? Combien de voix pour Marine Le Pen ? Tous les médias écrits ou audio-visuels nous ont informés, nous ont donné les chiffres, en particulier ceux de l'abstention. Mais ce que je trouve curieux, c'est que jamais — mais je ne sais pas tout —, ou peu s'en faut, ils ne livrent ces chiffres par rapport aux électeurs inscrits sur les listes électorales.

Etant un peu curieux de les connaître, j'ai eu beau aller voir les canaux "mainstream", j'ai fait chou-blanc. Jusqu'à ce que je me décide à me rendre sur le site du ministère de l'Intérieur. Et plutôt que de tenter de disserter ou d'allonger la sauce, je me contente ici de reproduire tels quels les tableaux offerts par le ministère (voir plus bas), et d'y souligner ce qui m'intéresse en priorité.

Et là, surprise quand même : au premier tour (voir plus bas), on s'aperçoit que c'est en réalité tout juste un cinquième (20,07%, soit presque dix millions) des électeurs inscrits qui ont délibérément choisi Macron. Cela ne fait vraiment pas beaucoup, je trouve, pour qu'un type prétende conduire pendant les cinq années qui viennent les destinées de la France avec le soutien de toute la population. Le fait que Macron double peu ou prou son score (moins de vingt millions) au deuxième tour signifie simplement qu'un nombre d'électeurs égal au premier tour, par refus du pire, a voté pour lui PAR DÉPIT et souvent même en se bouchant le nez, comme on a pu l'entendre sur les ondes.

Ce que je crois qu'il faut garder en mémoire, c'est que la légitimité d'un président à décider de tout et, pour ainsi dire à gouverner en lieu et place du gouvernement et de son premier ministre, cette légitimité est lamentablement faible, reposant à l'origine sur une base tellement étroite qu'on peut affirmer qu'elle est MINORITAIRE.

Voilà à quoi je voulais arriver : monsieur le président, votre premier devoir, c'est d'avoir le courage de reconnaître que, si le scrutin vous a confié un mandat LÉGAL, vous restez en MINORITÉ dans le pays réel. Et vu qu'il reste cinquante jours environ avant les législatives, je parierais volontiers (j'espère fortement) qu'une fois passée l'élection des 577 députés, on constatera qu'une minorité d'entre eux vous est acquise.

Et pour une fois, la France aura une chance de voir la naissance d'un vrai contre-pouvoir, capable d'entraver la "toute puissance" (relative) d'un président aux mains libres et ayant la mainmise sur une représentation nationale aux ordres.

On peut toujours rêver, n'est-ce pas ?

Liste des candidats Voix % Inscrits % Exprimés
M. Emmanuel MACRON 18 779 641 38,52 58,54
Mme Marine LE PEN 13 297 760 27,28 41,46

 

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 48 752 500    
Abstentions 13 656 109 28,01  
Votants 35 096 391 71,99  
Blancs 2 228 044 4,57 6,35
Nuls 790 946 1,62 2,25
Exprimés 32 077 401 65,80 91,40

En raison des arrondis à la deuxième décimale, la somme des pourcentages peut ne pas être égale à 100%.

France Entière

Rappel des Résultats au 1er tour

Liste des candidats Voix % Inscrits % Exprimés
M. Emmanuel MACRON 9 783 058 20,07 27,85
Mme Marine LE PEN 8 133 828 16,69 23,15
M. Jean-Luc MÉLENCHON 7 712 520 15,82 21,95
M. Éric ZEMMOUR 2 485 226 5,10 7,07
Mme Valérie PÉCRESSE 1 679 001 3,44 4,78
M. Yannick JADOT 1 627 853 3,34 4,63
M. Jean LASSALLE 1 101 387 2,26 3,13
M. Fabien ROUSSEL 802 422 1,65 2,28
M. Nicolas DUPONT-AIGNAN 725 176 1,49 2,06
Mme Anne HIDALGO 616 478 1,26 1,75
M. Philippe POUTOU 268 904 0,55 0,77
Mme Nathalie ARTHAUD 197 094 0,40 0,56



  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 48 747 876    
Abstentions 12 824 169 26,31  
Votants 35 923 707 73,69  
Blancs 543 609 1,12 1,51
Nuls 247 151 0,51 0,69
Exprimés 35 132 947 72,07 97,80

lundi, 25 avril 2022

C'EST MACRON, COMME PRÉVU !!!

MACRON RÉÉLU, C'EST LE MOINDRE MAL.

*

LE MOINDRE MAL, C'EST MOINS PIRE QUE SI C'ÉTAIT PIRE, MAIS ÇA FAIT MAL QUAND MÊME.

dimanche, 24 avril 2022

CHAUSSETTES ORPHELINES

J'AI VOULU M'AMUSER UN PEU.

J'ai trouvé ces deux titres d'articles dans le journal Le Progrès du 23 avril 2022 (pages 13 et 15). 

2022 04 23 MARRE MARCHE.jpg

Quel méli-mélo, dis, quel méli-mélo, dis, la vie avec toi !

2022 04 23 MARCHE MARRE.jpg

A partir de ces deux titres, en rapprochant "Marche" et "Marre", j'en ai bidouillé un troisième, en petit amateur que je suis. 

2022 04 23 MARCHE MARRE 23.jpg

Des deux articles, le second parle effectivement de chaussettes "orphelines", ce mystère abyssal et quasi-métaphysique qui dépeuple régulièrement et de façon presque toujours impaire les panières à linge sale, les machines à laver et les réserves à chaussettes propres (soit dit entre parenthèses, voilà du vrai journalisme d'information, coco !). Le premier évoque diverses marches de revendications identitaires ou autres qui ont eu lieu hier après-midi dans divers endroits de Lyon : une liste étrange que si c'était des produits chimiques, on serait curieux de voir la réaction que ça ferait dans un tube à essais. J'ignorais que les "anti-pass" existassent encore. Quant aux lesbiennes, je persiste à me demander d'où leur vient cette manie d'exhiber leur particularisme sexuel.

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Je profite des manifestations de ces diverses "fiertés" (ne pas oublier le pluriel, pour être sûr de n'oublier personne — il faut dire "être inclusif") pour dire quelques mots du style de la "gouvernance" dont Grégory Doucet et sa clique de fanatiques déguisés en vert ont déjà bien commencé à donner le spectacle. 

Ce maire, que pas mal de monde doit déjà se repentir d'avoir élu, a "froissé", c'est le terme du Progrès, la communauté arménienne en participant de façon bizarre à la commémoration du début du génocide arménien en 1915. Il avait déjà fait le coup aux autres chrétiens ("arménien" est un terme ethnique : les Arméniens sont aussi des chrétiens) en boudant le "Vœu des Echevins" en décembre dernier. Ceci pour dire l'intimité du rapport qui relie ce maire extraterrestre à la population bien terrienne de Lyon et alentours, attachée à des traditions locales désuètes, vieillottes et probablement rétrogrades. Lyon n'a décidément pas de chance avec ses maires.

La plus belle et visible trouvaille de ce maire bourré de convictions fortes et d'idéologie, et entré en lutte contre la population de sa ville dès le soir de son élection, ce sont quand même les superbes urinoirs publics — les uns pour hommes, les autres pour femmes — qu'il a commencé à installer dans les endroits les plus remarquables de notre belle cité. Au début, je ne voulais pas y croire. Et puis ...

2022 CHIOTTES PUBLIQUES GREGORY DOUCET.jpg

En plein milieu de la place Louis Pradel, sans doute pour meubler l'espace vide et gêner les évolutions des skaters, entre l'Opéra, l'Hôtel de Ville et quelques autres bâtiments aussi négligeables, qui n'attendaient que ces pissotières pour être mis en valeur. A noter que le caca est interdit (on aperçoit une icône sur la porte réservée aux dames) et que le pipi est (paraît-il) régulièrement récolté. Pour quelle destination hautement spirituelle ? En tout cas, un exhibitionnisme qui emporte déjà tous les suffrages.

Espérons, en ce deuxième tour d'élection présidentielle, que personne ne prendra ces édicules pour des bureaux de vote : les bulletins seraient sans doute considérés comme nuls. 

Je ne suis sans doute pas le seul à me faire une autre idée de l'écologie.

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 23 avril 2022

DES RUSSES ET DES UKRAINIENS

LES SECRETS DE LA MER NOIRE.

(Dupuis, 1994, scénario Jacques de Douhet, dessin Francis Bergèse)

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Le navire "Ladoznskoye", commandé par le capitaine Stornik, appartient au K.G.B. (aujourd'hui F.S.B.) et participe au complot qui ne vise rien de moins que d'assassiner Gorbatchev, le promoteur de la "glasnost" et de la "perestroïka" honni par toute la "vieille garde", c'est-à-dire tous les "vrais communistes".

L'histoire racontée par les deux auteurs se situe entre juillet et août 1991, période cruciale qui a vu dans la réalité ce qui fut l'immense U.R.S.S. sombrer et passer à deux doigts de voir accéder au pouvoir des fascistes, avant qu'un certain Boris Eltsine parvienne in extremis à écarter le danger. Ce n'est qu'ensuite qu'a émergé la figure d'un certain Vladimir Poutine.

Il s'agit, pour les comploteurs de la B.D., d'en finir avec tous ceux qui s'éloignent du modèle "communiste" pur et dur, et de renouer avec l'époque où, magnifiquement dirigée par le camarade Brejnev, le digne héritier et successeur du camarade Staline, le "Soleil Rouge" de la fière nation soviétique faisait peur aux horribles impérialistes américains.

En face, les forces du Bien et du Progrès se concentrent autour du porte-avions Kousnetzov, commandé par l'amiral Frondze, vieux militaire dans l'âme et qui se sent un peu dépassé par les événements qui se présentent à l'horizon (« Rien de ma vie ou de ma carrière ne m'y a préparé », dit-il p.36).

Bergèse et De Douhet jettent dans ce panier de crabes l'intrépide colonel Buck Danny. A la suite d'un vilain stratagème, celui-ci est fait prisonnier à bord du Ladoznskoye. Dans les plans de Stornik et de ses affidés, il faut qu'aux yeux du monde entier le colonel passe pour l'assassin de Gorbatchev, même si ça doit déclencher la troisième guerre mondiale. Qu'on se rassure, le complot échouera lamentablement, grâce à l'intervention de l'enseigne Platypov, alias "Nicolayev 17", l'agent infiltré de l'amiral américain Farell qui est à l'origine de la mission de Danny.

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Ce qui m'intéresse dans ces quelques vignettes, c'est ce qui est dit des rapports entre les Russes authentiques ("de souche" ?) et les Ukrainiens. Le Kremlin présentait ces derniers, il y a encore peu de temps comme des "petits frères", mais ce gros bobard, la guerre déclenchée par Poutine s'est empressée de le démentir.

Je ne sais pas quel degré de véracité il faut accorder aux expressions « C'est un Ukrainien stupide », « ... un imbécile d'Ukrainien comme toi ». Je trouve cependant intéressant de replacer ces propos fictifs dans le contexte — tristement réel celui-ci — qui se développe aujourd'hui sous nos yeux.

La question me semble valide : quel regard les Russes dans leur ensemble portent-ils sur les Ukrainiens ? J'ignore s'il est facile de répondre à cette question, et même si c'est possible, mais quand on entend Poutine vanter son entreprise de "dénazification" pour aller guerroyer en Ukraine, peut-être cela nous autorise-t-il à voir dans ces répliques un reflet plus ou moins fidèle de la réalité.

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Cette bande dessinée a été publiée en 1994, alors que la situation et les rapports de force commençaient à se clarifier (?) dans la nouvelle Russie.

vendredi, 22 avril 2022

LA GRANDE OCCASION MANQUÉE ?

LES SECRETS DE LA MER NOIRE

(Dupuis, 1994, scénario Jacques de Douhet, dessin Francis Bergèse)

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Ahurissante banderole de l'accueil réservé à l'Américain dans le grand salon du porte-avions Kousnetzov, commandé par l'amiral Frondze.

Une intéressante et curieuse bande dessinée, où l'on trouve peut-être l'explication de la façon dont l'histoire a tourné après la dislocation du bloc soviétique. Le scénariste Jacques de Douhet imagine (pas sûr d'ailleurs que ce soit seulement imaginaire) que les deux camps, l'Américain et le communiste, sont eux-mêmes scindés en deux partis qui s'opposent plus ou moins radicalement. Un scénario non sans résonances dans notre actualité, à mon avis.

Côté américain, l'amiral Farell, qui ne croit pas à la sincérité de Gorbatchev (« Je suis persuadé qu'ils trichent ! », déclare-t-il), partisan de la manière forte et qui figure l'ambiance toujours belliqueuse qui règne au Pentagone, face au sénateur Smight, le politicien persuadé que l'URSS est au bout du rouleau et qu'il est temps pour les deux grands pays de tourner la page de la guerre froide. Et que, accessoirement, les Etats-Unis n'ayant plus d'adversaire, ils peuvent impunément poser le pied sur la dépouille du fauve terrassé.

Côté soviétique, les partisans de la détente, du désarmement et de la paix, parmi lesquels on trouve l'aéronavale (la vignette du haut idéalise peut-être cette période – août 1991 – pour les besoins du récit) et en général des éléments du haut commandement militaire, face aux tenants de la "ligne dure" où l'on trouve, pêle-mêle, des nostalgiques de Brejnev et de l'ordre communiste, les patriotes-nationalistes-fascistes, les polices du KGB, GRU, NKVD et autres services secrets, qui prospéraient sans obstacle grâce au climat d'hostilité et procuraient à leurs membres un pouvoir dont ils se faisaient un plaisir d'user et abuser. Et que la "glasnost" et la "perestroïka" chères à Gorbatchev menaçaient de mettre au chômage.

Ce qui est frappant après-coup, c'est que, entre les faucons et les colombes, les Américains et les Russes semblent s'être mis d'accord pour que ce soient les rapaces qui prennent l'avantage sur les oiseaux de paix.

Côté américain, les avertissements de Brzeszinski, puis ceux de John Mearsheimer n'ont servi à rien et ont été mis à la poubelle par le belliciste George W. Bush et son entourage de menteurs (Powell, entre autres). 

Côté russe, la hâte manifestée par l'OTAN (en français : les Etats-Unis) pour intégrer à toute vitesse les anciens satellites de l'URSS (les Baltes, Pologne et même Géorgie !) a très vite indisposé les autorités émergentes des ex-soviétiques de Moscou, à la tête desquelles s'est porté un certain Vladimir Poutine, qui voyait déjà d'un œil furieux se former dans son "étranger proche" un glacis d'Etats libérés de son emprise, et même passés à l'ennemi. 

Voilà où, selon moi, nous en sommes : dans les deux camps, ce sont les faucons qui ont gagné et qui tiennent les manettes. Dans les deux camps, tout se passe comme si les partisans de la détente avaient été sommés de la fermer sous peine de. Je note en passant que l'Europe n'a pas son mot à dire, et même qu'elle compte pour du beurre. Si la guerre en Ukraine s'étend (j'ai entendu Hervé Juvin, membre éminent du Rassemblement National de Marine Le Pen, exprimer sa crainte d'une prochaine guerre mondiale), l'Europe, en tant que continent, n'y sera certes pour rien, mais elle en sera à coup sûr le théâtre des opérations. Je ne peux quant à moi me défendre contre l'impression qu'il y eut, à divers moments, dans les années 1990, des fenêtres qui se sont entrouvertes et des mains qui se sont tendues, mais qui, pour des raisons qui me dépassent et que j'ignore, se sont refermées.

Ce qui est sûr, c'est que nous avons tout à craindre de militaires qui s'ennuient et qui ne rêvent que d'essayer plein de nouveaux joujoux déposés dans leurs bottes fourrées par le dernier Père Noël.

Merci d'avance à tous ces braves gens.

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 21 avril 2022

MARINE LE PEN ATTENDANT SON HEURE

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Derrière la fille (selon Walt Disney), l'ombre du père ?

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Dessin de CABU, évidemment.

 

mercredi, 20 avril 2022

RÉSUMÉ D'UN TRÉS VIEUX DÉBAT

Edgar Pierre Jacobs, au début de son Piège diabolique (Lombard, 1962), dans le fumoir cossu de l'hôtel Louvois, fait du capitaine Francis Blake le témoin amusé d'un vif débat entre deux quidams aux préférences bien marquées, pour ne pas dire caricaturales : on peut qualifier le premier de passéiste décomplexé, sorte de Pessimiste professionnel. Quant au second, il s'affirme moderniste de façon hautaine et presque méprisante : il a une confiance totale et absolue dans la Science. C'est l'Optimiste. En trois vignettes, l'auteur nous offre le survol de l'éternelle question, de savoir en définitive si l'on peut croire ou non aux bienfaits du Progrès.

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Vignette 1 - Quidam A se lamente : « Ah ! Quelle époque ! Voyez ces journaux !... Menaces de guerre ! Danger atomique ! Révolutions ! Remous sociaux ! Catastrophes !... Le monde entier semble pris de folie ... Décidément, nos ancêtres étaient plus sages ! Leur vie paisible et ordonnée les mettait à l'abri de pareilles aventures.... C'ÉTAIT LE BON TEMPS !... »
Quidam B réplique du tac au tac : « Allons donc ! Obscurantisme et tyrannie, voilà ce qu'était "VOTRE BON TEMPS !..." »

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Vignette 2 - Quidam B enfonce le clou : « ... Pour ma part, je préfère me tourner résolument vers l'avenir !... Un monde nouveau se crée sous nos yeux ! Demain, grâce aux extraordinaires progrès de la science, l'humanité libérée des servitudes matérielles pourra enfin se consacrer librement aux seules joies de l'esprit !... »

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Vignette 3 - Quidam A émet quelques doutes : « ... Théorie séduisante, mais qui, je le crains, vous fait voir "VOTRE" hypothétique FUTUR sous un jour un peu trop idyllique !... "MON PASSÉ", lui, a du moins fait ses preuves !... »
Quidam B, de toute sa hauteur, exprime alors son souverain dédain pour les adorateurs du passé : « ... Bah, c'est avec un mépris apitoyé que "MON FUTUR" jugera "VOTRE PASSÉ" ignorant et barbare !... »

Voilà, nous avons le schéma de base d'une discussion qu'on imagine bien se tenir entre deux piliers de bar vaguement avinés. La différence, c'est qu'ici nous avons à faire à deux quidams tout à fait distingués, courtois et pleins de bonnes manières. Les positions n'en sont pas moins tranchées et incompatibles. Et tout ça est dit en 1962. Il y a exactement soixante ans !

1962 !!!

Il faut bien, cependant, faire une place à la morale finale que le professeur Mortimer tire à la toute fin de l'histoire, après avoir fait un petit viron à 150.000.000 d'années, ces temps bénis où régnaient les williamsonias, en compagnie des élasmosaures, ptéranodons et autres tyrannosaures, puis en l'an 5.060, longtemps après le "grand cataclysme", après être passé par l'inhospitalité d'un baron du XIVème siècle. 

Comme on peut s'y attendre, E.P. Jacobs renvoie dos à dos les deux interlocuteurs du début, par la bouche du professeur, qui a trouvé le moyen d'échapper au "piège diabolique" dans lequel l'infâme professeur Miloch l'a fait tomber. 

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« Et maintenant, ami lecteur, je voudrais, avant de nous séparer, tirer de cette singulière aventure la morale qui s'impose : ne nous plaignons pas outre-mesure de notre damnée époque car elle a de bons côtés. Et qui sait si, un jour, en l'évoquant, vous ne diriez pas à votre tour "C'ÉTAIT LE BON TEMPS !!!..." Sur ce, en attendant de vous retrouver, je vous dis à tous un très cordial "good bye" !... ».

On dira que Jacobs garde le cul entre deux chaises, qu'il ménage pour finir la chèvre et le chou et qu'il évite de choisir entre Quidam A et Quidam B. Mais regardez les débats d'aujourd'hui entre, d'un côté, les thuriféraires d'Elon Musk, Jeff Bezos, Bill Gates, Mark Zuckerberg et de quelques autres, nouveaux champions richissimes de la conquête spatiale, du transhumanisme ou de la géo-ingénierie comme remède au dérèglement climatique ; et de l'autre, toutes sortes de lanceurs d'alerte (y compris un grand nombre de scientifiques) qui voient se dresser, face à la marche en avant de l'humanité technique et scientifique, le mur des limites humaines et de la finitude des ressources. Ne reconnaît-on pas là les positions des deux interlocuteurs campés par Jacobs au début du Piège diabolique ?

mardi, 19 avril 2022

AVANT LE SECOND TOUR

Avant le second tour de l'élection présidentielle en France, nous sommes allés, Tintin et moi, consulter une voyante infaillible. Voici ce que Foudre Bénie nous a déclaré.

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lundi, 18 avril 2022

POUR UNE DÉFENSE EUROPÉENNE

Après d'âpres négociations et de nombreuses nuits de palabres où se sont affrontés  les diplomates des Vingt-Sept, on commence à entrevoir le jour où l'Europe de la Défense sera sur pied. La preuve : pour commencer, on a décidé de créer un bataillon de cavalerie pour prêter main-forte à la courageuse Ukraine dans la guerre que lui livre la Russie impériale de Vladimir Poutine. On voit ici ce premier corps de la future armée parader fièrement.

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On constate sur la photo ci-dessous que l'aide militaire à l'Ukraine n'est pas un vain mot, et que ce pays vilainement agressé saura se montrer reconnaissant envers tous ceux qui se seront portés à son secours.

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vendredi, 15 avril 2022

LE PROBLÈME RUSSE

Détail d'une vignette de Vlad, tome 2 (Le Maître de Novijanka, éd. Le Lombard, 2000), une BD de Swolfs (scénario) et Griffo (dessin). J'ai aussi agrandi le "phylactère", pour la lisibilité.

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Que celui qui a une réponse à la question posée ici lève le doigt. Ah, je vois quelqu'un au sixième rang, j'approche mon micro, oui, monsieur : « Quel problème russe ? ».

jeudi, 14 avril 2022

LE YÉTI DU KREMLIN

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Cet intrépide reporter ukrainien a pu, grâce à des ruses subtiles et à son courage sans faille, pénétrer dans la forteresse du Kremlin et faire parvenir à notre journal ce cliché où l'on voit le maître des lieux se faire très menaçant. Mais la maladresse ou l'ignorance de l'agresseur sur les potentialités de son adversaire semblent le déstabiliser quelque peu.

mercredi, 13 avril 2022

LE GORILLE ET LE TOUTOU

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lundi, 11 avril 2022

BULLETIN DE VOTE ET GUEULE DE BOIS

C'EST ÇA, LA FRANCE ?

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Je ne sais pas combien nous sommes à savoir de quel album de B.D. est tirée cette vignette angoissante et géniale. Toujours est-il qu'elle me semble figurer avec une assez bonne exactitude l'état de la population française au lendemain du premier tour de la présidentielle.

Qu'un tiers de mes compatriotes ait pu gober le discours mielleux de Marine Le Pen (+ Zemmour + Dupont-Aignan) sur le pouvoir d'achat (+ immigration + sécurité) a quelque chose de stupéfiant. Dans quel état de déboussolement intellectuel et moral se trouve cette partie de la France qui semble prête à se jeter dans une aventure dangereuse !? 

Pour expliquer cette situation, j'ai personnellement tendance à incriminer l'absence d'individualités dotées d'une carrure et d'une envergure d'homme d'État, au sens le plus noble du terme. Je tiens le "Femme d'État" de la profession de foi de la Le Pen pour du pur matamorisme : trouvaille de communicant doué. Pour moi, homme d'Etat, ça veut dire quelqu'un (homme ou femme) qui voit plus large et plus loin que quiconque, quelqu'un qui voit plus haut que sa petite personne, et surtout quelqu'un qui met ce qu'il sait et ce qu'il peut au service de quelque chose de beaucoup plus grand que lui, quelque chose qu'il sait formuler, et qu'il fait partager au plus grand nombre.

En dehors de ce désert (je n'en vois pas un pour racheter l'autre), j'aperçois une autre cause, plus sourde, plus lancinante, plus permanente : la métamorphose de toute une classe politique, depuis 1945, sous l'influence d'un nouveau mode de sélection des élites. Je veux évidemment parler de la lente conquête, puis de l'accaparement de tous les leviers du pouvoir par une catégorie trop homogène de premiers de la classe, une sorte de mafia par cooptation de "méritocratie", dont le souci est en priorité d'administrer, autrement dit de gérer l'existant.

Quand tout le personnel politique (ou peu s'en faut), toute la haute fonction publique, tout l'encadrement dirigeant des grandes administrations et des ministères sont composés de personnes ayant été nourries, dans quelques grandes écoles et en suivant des trajectoires à peu près identiques (sciences-po-ENA-assistant-parlementaire-député-etc.), des mêmes éléments de structure intellectuelle et de grilles de lecture du réel, la France se met à fonctionner selon le principe d'une endogamie mortifère, façon certaine, à la longue, de faire du corps national un corps dégénéré (une variante des aberrations par consanguinité). 

En disant cela, je ne prétends aucunement donner des clés de compréhension. Moi aussi, je patauge. Il faudrait aussi faire une place à l'immense mouvement de privatisation qu'on observe depuis un demi-siècle. Je pense ici, par exemple, au recours massif du gouvernement français aux contributions onéreuses du cabinet de conseil McKinsey. Je pense aussi au démantèlement des services publics et au rétrécissement des interventions de l'Etat. Je pense au constant effort de désindustrialisation de la France accompli par les lobbies d'actionnaires.

Je pense à l'état d'assez grande déréliction dans lequel se trouve le système éducatif, sous les coups de boutoir successifs de réformes à la fois idéologiques et budgétaires (toujours sous couverture pédagogique, bien entendu) ; un système éducatif qui ne sait plus où il en est et qui ne parvient plus à former de véritables citoyens conscients et responsables, et qui laisse sortir de ses murs une masse d'aveugles capables de se pendre au cou d'une meneuse de meute aux dents et aux lames affûtées.

La conclusion est amère et triste.

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Note : On savait déjà le Parti "Socialiste" en état de mort cérébrale (pensez, même le politiquement minuscule Jean Lassalle fait mieux que la petite et piteuse Hidalgo) : cela se confirme, mais j'attendrai les législatives pour délivrer le permis d'inhumer. Même chose pour la petite Pécresse. Quant à l'olibrius énergumène qui n'a d'insoumis que le nom, j'imagine que sa préoccupation la plus urgente est désormais de retrouver bientôt son fauteuil de député. Rien que des pensées élevées, quoi.

dimanche, 10 avril 2022

TOUCHE PAS A MON CORAN !!!

Je suis tombé, en fouinant sur internet, sur cette photo prise place Bellecour à Lyon le 18 mai 1989 par Marcos Quinones.

1989 03 18 BELLECOUR MANIF ANTI RUSHDIE.jpg

Notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon. L'appel du préfet de police a bien été entendu. Et la manifestation anti Rushdie prévue le 18 mars 1989, place Bellecour, n'a pas eu lieu. Il faut dire que le dispositif policier était impressionnant. Seuls quelques petits groupes de manifestants ont tenté de braver l'interdiction. Ils ont été rapidement dispersés dans le calme. Les organisateurs du rassemblement ont indiqué qu'ils avaient dissuadé de venir de nombreux manifestants qui devaient arriver place Bellecour de plusieurs villes de France. Le vice-président de l'Union des jeunes musulmans du Rhône, association organisatrice de la manifestation de protestation contre le livre de Salman Rushdie "Les Versets Sataniques" a lu un communiqué place Bellecour avant d'appeler à la dispersion. "Mais nous allons redéposer une demande d'autorisation de manifestation dans une dizaine de jours" (...) "Contrairement à la Constitution qui nous donne des droits et des devoirs, la manifestation a été interdite par une décision arbitraire et infondée", a-t-il lancé aux quelques manifestants qui l'accompagnaient. Source : "Bellecour en état de siège" / F.P. [Frédéric Poignard] in Lyon Figaro, 20 mars 1989, p.25.

***

Qu'en termes euphémisés ces choses-là sont dites !!! Ce que ne dit pas la notice de la Bibliothèque Municipale de Lyon, c'est que le gars qui parle dans le mégaphone se proposait en quelque sorte (vous savez : sans-le-dire-tout-en-le-disant) de relayer l'appel au meurtre lancé par ce brave homme connu sous le nom d'imam Khomeiny.

Le pape ("guide suprême") des musulmans chiites, non content d'avoir chassé le shah et d'avoir été porté au pouvoir en 1979 par des foules en délire, avait lancé  une "fatwa de mort" contre un citoyen britannique d'origine pakistanaise, Salman Rushdie, fatwa demandant à tout musulman de tuer le "criminel" par tous les moyens à disposition. 

Tout ça parce que l'écrivain s'était permis d'interpoler dans le texte sacré du Coran quelques versets inspirés, disait-il, par Satan. Un texte auquel il est interdit de changer la moindre virgule depuis le XIème (IXème ?) siècle !!! Auquel nul n'a osé ajouter ou retrancher le moindre mot depuis que le calife Uthman a décidé qu'il était interdit d'y toucher sous peine de. Même qu'il a ordonné de brûler tout ce qui se prétendait Coran sans respecter mot à mot et lettre à lettre la version officielle.

Le livre de Salman Rushdie fait environ 500 pages. Les fameux "versets" incriminés par Khomeiny y occupent trois malheureux paragraphes dans la foisonnante histoire de deux amis-ennemis. Toute personne sensée convient donc que voilà un motif suffisant pour appeler la meute des poignards levés à s'abattre sur l'horrible coupable.

Le seul équivalent que je trouve à la situation dans laquelle se trouve encore de nos jours Salman Rushdie est celle de Roberto Saviano, condamné à mort par l'état-major de la N'dranghetta après la parution de Gomorra, où l'auteur dévoilait les turpitudes de la mafia campanienne. On me dira que c'est une mafia, et que ça n'a donc rien à voir. Mais en est-on si sûr que ça, que ceux qui règnent à Téhéran ne forment pas une sorte de mafia ?

La conclusion que je voulais tirer de la photo ci-dessus est celle-ci : dès 1989 (en réalité dès 1979), on savait que les hostilités étaient engagées entre l'Occident et le nouvel islam prôné par l'imam Khomeiny. Un islam compact dans l'intransigeance, dominateur dans ses façons de faire valoir son point de vue, mais aussi insatiable dans sa volonté de reconquête du prestige et de la puissance perdus.

Un islam qui brandit le Coran comme un étendard de guerre, comme on l'a vu à New York en 2001 (World Trade Center), à Toulouse en 2012 (Mohammed Merah), à Paris en janvier (Charlie Hebdo) puis novembre 2015 (Bataclan), et comme on le voit se manifester ici ou là, sporadiquement (affaire Mila, le père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, Samuel Paty, et tant d'autres horreurs commises sur notre sol par des musulmans). Un islam qui brandit la barbe des hommes (lèvre supérieure rasée pour les plus salafistes) et le voile des femmes comme armes de propagande. Un islam prompt à se draper dans la dignité offensée des victimes de l' « islamophobie ».

On me dira que tout ça vire à l'obsession, que je radote (voir mon billet du 26 mars dernier) et que je fais une fixation. Que cette question me rend barjot. J'aimerais tant que les faits me donnent tort. : il suffit d'énumérer pour se rendre compte dans quel sens unique fonctionne l'intolérance radicale.

Voilà ce que je dis, moi.

Note ajoutée le samedi 16 avril, lendemain de ce que les catholiques appellent le vendredi saint : je suis d'accord, à titre personnel, pour que l'on ne parle pas, dans les journaux, les radios ou les télés, de la fête religieuse de Pâques en général et du "vendredi saint" en particulier. Mais cette "règle" que les journalistes et autorités politiques appliquent volontiers, spontanément et sans état d'âme s'agissant de cette fête chrétienne, j'aimerais qu'ils s'efforcent de l'appliquer exactement de la même manière quand il s'agit de l'islam et des musulmans en général, et du ramadan en particulier. Or c'est bizarre : peut-être est-ce une impression fausse, mais il me semble qu'ils ont beaucoup moins de mal à évoquer le ramadan que le vendredi saint.

jeudi, 07 avril 2022

TROMBINOSCOPE OU TIR AUX PIPES ?

ARTHAUD.jpgDUPONT AIGNAN.jpgHIDALGO.jpgJADOT.jpgLASSALLE.jpgLEPEN.jpgMACRON.jpgMELENCHON.jpgPECRESSE.jpgPOUTOU.jpgROUSSEL.jpgZEMMOUR.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà, j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres, ce matin mercredi 6 avril. Quel mot d'ordre aura votre préférence ? "Le camp des travailleurs" ? "Choisir la liberté" ? "Ensemble changeons d'avenir" ? "Faire face" ? "La France authentique" ? "Femme d'Etat" ? "Nous tous" ? "Un autre monde est possible" ? "Le courage de faire" ? "L'urgence anticapitaliste" ? "La France des jours heureux" ? "Pour que la France reste la France" ?

Est-ce qu'on pourrait faire un poème en mettant toutes ces bribes de pensée ["pensée", vous croyez ?] bout à bout ? Une comptine pour enfants des écoles ? Un refrain de chanson comique ? Peut-être même certains prendraient-ils au sérieux le texte de cette chanson ?

Quoi qu'il en soit, ils sont venus, ils sont tous là, bien propres sur eux, y a même Eric le fils maudit, elle va mourir la Mamma. Une enveloppe format A5, complètement bourrée, avec mon nom et tous mes prénoms (mais sans les bien connus Pacôme, Hégésippe et Ladislas, car je ne suis hélas pas comte de Champignac) bien alignés. J'avais reçu quelques jours auparavant une carte d'électeur.

Tout ça est très gentil et sûrement plein de bonnes intentions à mon égard, mais les gens qui m'ont adressé tous ces papelards ne sont apparemment pas au courant d'un détail : je ne me revendique pas formellement abstentionniste (quoique ...) et je ne fais aucun prosélytisme, mais je deviens au fil du temps et sans le crier sur les toits, en France, le plus grand collectionneur de cartes d'électeur vierges à mon nom, que je me suis fait un honneur de ne jamais déflorer en les laissant souiller par des mentions assez vulgaires, du genre "A voté" ou "10 avril 2022".

Je note que toutes ces trombines se présentent très nettes sur un fond flou, à l'exception de trois : deux avec drapeau rouge et une avec fragments de nature et de têtes de peuple (jeune, le peuple, selon toute apparence). Je note qu'une seule candidate a l'audace de ne pas faire figurer son patronyme sur la photo. Je trouve ça culotté. Et puis franchement, "femme d'Etat", quelle trouvaille !

Je note qu'une autre candidate présente la mine d'un petit faux sourire plaintif qui donnerait presque envie de la rassurer et de la protéger. Quant à une troisième, elle a sans doute préféré se faire passer pour une oie blanche (mais tirant sur le brun pour ce qui est du capillaire), ce qu'assurément elle n'est pas.

Je note que les communicants d'un des candidats ont pioché dans les recettes de la P.N.L. (le regard braqué vers le haut à droite), vous savez, ce catalogue des "trucs" qu'on enseigne aux vendeurs au porte-à-porte pour convaincre de pauvres diables d'acheter à crédit une encyclopédie en vingt-quatre volumes ou un aspirateur à seize soupapes monté sur turbo-compresseur.

Mais quel que soit le style adopté et que la photo soit ratée ou non, voilà les douze yaourts que le supermarché "France" offre sur ses rayons. Douze promesses de délices. Douze façons d'annoncer des lendemains qui chantent. Douze promesses que l'avenir ne tiendra pas.

Le problème, c'est que je ne mange des yaourts que quand j'y suis contraint et forcé, par exemple lorsque je me trouve sur un lit d'hôpital, c'est-à-dire assez rarement il faut bien dire, parce c'est la seule nourriture à peu près mangeable qu'on y trouve. 

Voilà ce que je dis, moi.

Note : Evidemment que je plaisante, évidemment que j'exagère, évidemment que je galèje, évidemment que je débloque à plein tube. Mais pour le moment, c'est la seule issue de secours que j'aie trouvée au monde que je vois, que j'entends et qui nous aime de moins en moins.

mercredi, 06 avril 2022

YOUPPPIII !!! LE PÉTROLE NOUS A RENDUS FOUS !!!

LA MÉCANIQUE DU GAG.

SÉQUENCE 3/3

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Tiens, essayez de faire la même chose quand vous aurez des cheveux (euh !...) blancs.

YOUPPPIII !!! LE PÉTROLE NOUS A RENDUS FOUS !!!

LA MÉCANIQUE DU GAG.

SÉQUENCE 2/3

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Il est resté très vert, malgré son âge, non ?

YOUPPPIII !!! LE PÉTROLE NOUS A RENDUS FOUS !!!

LA MÉCANIQUE DU GAG.

SÉQUENCE 1/3

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La carafe et le verre : un truc marrant de Morris, devenu un classique.

mardi, 05 avril 2022

JANCOVICI ET BLAIN : PÉDAGOGIE PAR L'IMAGE

La grande force du bouquin de l'ingénieur Jean-Marc Jancovici et du dessinateur Christophe Blain (Le Monde sans fin, Dargaud, 2021), c'est qu'il permet de visualiser les questions plutôt abstraites posées par le réchauffement climatique. Je dis "abstraites" à cause de la quasi-invisibilité du processus en cours du fait de l'extrême lenteur qui le rend imperceptible à nos sens.

Un exemple : on nous rebat les oreilles avec les nuisances des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). En deux images, les auteurs nous mettent sous le nez la raison pour laquelle nous avons le plus grand mal à admettre l'énormité du problème.

Un : le pétrole comme carburant. Pas la peine, je crois, de revenir ou d'insister sur la constante augmentation de la consommation de charbon par une humanité toujours plus gourmande en électricité. Ici, il s'agit des machines de taille plus ou moins imposante, qui décuplent, centuplent, milluplent, cent-milluplent la puissance d'un individu, et qui ne sauraient se passer de pétrole.

Jancovici et Blain nous proposent pour bien visualiser la chose la figure d'IRONMAN, exosquelette mécanique qui permet de creuser les profondeurs du sol, de raser des forêts en un tour de main, de transporter gens et marchandises au bout du monde, et autres facilités offertes à chacun de nous. Nous sommes tous, de gré ou de force, des IRONMEN.

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Deux : le pétrole comme matière première. Nous n'y pensons pas en permanence, mais sans le pétrole et ses multiples transformations par les soins de l'industrie chimique, combien de nos objets familiers faudrait-il supprimer ? Jancovici et Blain s'amusent ici à extraire du logement tous les objets dans la fabrication desquels le pétrole entre. La réponse arrive vite : ça ressemblerait à du nettoyage par le vide. Voyez plutôt.

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Le pétrole, que ce soit comme carburant ou comme matière première, s'est peu à peu immiscé, au fur et à mesure  que la chimie inventait de nouvelles formules et de nouveaux usages, dans les moindres recoins de nos existences, dans les moindres interstices de nos gestes et de nos besoins.

***

Alors sérieusement, vous pensez que l'humanité est en mesure de se passer, de se priver de tout ce qui fait aujourd'hui son décor, son confort ? Qu'est-ce que ça peut bien signifier, "prendre conscience de la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique", si cela ne marque pas la volonté, le courage, la décision de jeter tous ces objets à la poubelle ? L'enjeu, il est là et pas ailleurs. Ceci admis, il est aisé de calculer le pourcentage de chances qui s'offre à l'humanité d'atteindre, ou même d'approcher ce noble objectif. 

Bien entendu, je ne voudrais démoraliser personne.

Voilà ce que je dis, moi. 

Note : J'apprends ce matin que le G.I.E.C., vous savez, ce collectif de scientifiques qui reste pendu au signal d'alarme depuis des années, vient de publier un nouveau rapport. Il nous donne jusqu'à 2025 pour inverser la tendance. A l'extrême rigueur, on pourrait fixer 2030 comme date butoir. A votre avis, quel pourcentage de chances ?

lundi, 04 avril 2022

JANCOVICI ET LUCKY LUKE

J'ai sûrement tort, mais je trouve ça drôle. Je viens d'évoquer, sur plusieurs jours, l'ouvrage très intéressant publié en 2021 chez Dargaud par Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, où l'ingénieur dit tout le mal qu'il faut penser du charbon, du pétrole et autres potions imbuvables. Mais prenez la page de titre du Lucky Luke N°18 A l'Ombre des derricks (éditions Dupuis, 1962, "Texte et illustrations de MORRIS", y est-il précisé).

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J'ai juste inversé la photo en mettant la droite à gauche et inversement, pour les besoins de la cause.

On y trouve la photo d'un des derricks que le colonel Drake a probablement édifiés quand il est arrivé à Titusville (Pennsylvanie, USA) en 1857 pour y forer des puits par lesquels il espérait voir jaillir le pétrole. Il est parvenu à ses fins le 27 août 1859 après avoir creusé à 23 mètres de profondeur (on trouve l'info dans ce Lucky Luke, alors c'est sûrement vrai).

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Le dessin de Morris.

Il ne prévoyait pas la folie qui a saisi les hommes comme dans le bon vieux temps de la "ruée vers l'or", où les Américains s'étaient précipités vers la Californie dans le seul et unique but de s'en mettre plein les poches, à tout prix et souvent quelle que fût la méthode pour y parvenir : les westerns regorgent à ce sujet d'histoires plus ou moins sombres et violentes.

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Rebelote donc avec le surgissement de l'huile de roche (étymologie de "pétrole") dans le paysage énergétique des nations en proie à la fureur du progrès technique, à la voracité en ressources naturelles et à la fièvre de la production, de la vitesse et de la quantité. Mon intention aujourd'hui est finalement assez futile : m'amuser de rapprochements qui me sont venus à la lecture de la Bande Dessinée de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, Le Monde sans fin.

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Le dessin de Christophe Blain.

Car le dessinateur Blain, pour évoquer l'histoire du même colonel Drake, s'inspire soit de la même photo que Morris, soit du dessin que celui-ci en avait tiré. Notez qu'il reprend tel quel le "portrait" de Drake par Morris, mais aussi qu'il  reproduit presque textuellement le dessin de celui-ci pour le derrick, y compris les planches manquantes. Bon, je n'en veux pas à Blain : ce n'est pas un plagiat, c'est entendu ; disons que c'est une citation, voire un hommage à un des grands-pères tutélaires de la bande dessinée d'expression française.

samedi, 02 avril 2022

JANCOVICI : LA FARCE DES RENOUVELABLES

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ON A COMMENCÉ PAR VIRER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

On commence par une évidence absolue, une vérité flagrante, bref, un truisme : pourquoi a-t-on laissé tomber les énergies renouvelables ? Parce que l'eau, le vent, les forces musculaires humaines et animales auraient été incapables de fabriquer le monde qui est maintenant le nôtre. C'est seulement quand on a su utiliser la vapeur, puis le charbon, puis l'électricité, puis le pétrole pour faire fonctionner des machines de plus en plus compliquées qu'on a pu larguer les autres énergies, beaucoup trop lentes et beaucoup moins efficaces.

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Désolé : j'ai trafiqué l'image pour conserver la lisibilité du texte.

Après quelques illustrations très parlantes de Christophe Blain sur le modèle "avant/après", maître Jancovici conclut : « Ça fait 200 ans que nous passons notre temps à remplacer les énergies renouvelables par des fossiles. Alors, soit nous sommes des idiots ... ça se discute. Soit il y a des raisons physiques profondes. » Un jour, l'humanité a décidé que, décidément, l'eau, le vent ou la force animale, c'était dépassé, c'était archaïque, c'était obsolète, et que les poubelles de l'histoire c'était pas fait pour les chiens. Un jour, ceux qui portaient, disait-on, la Civilisation et le Progrès au milieu d'un monde arriéré, ont regardé avec mépris les énergies renouvelables et attendaient impatiemment le règne des machines, du métal, de la vitesse et de l'opulence générale.

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DEUX CENTS ANS POUR CONSTRUIRE UNE CATHÉDRALE GOTHIQUE : UN CHANTIER DE SEPT GÉNÉRATIONS D'OUVRIERS, D'ARCHITECTES, DE DONNEURS D'ORDRE.

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UN AN  POUR CONSTRUIRE UNE TOUR A LA DÉFENSE : POUR UN SEUL GRUTIER, UN CHANTIER PARMI DES RIBAMBELLES D'AUTRES CHANTIERS. C'EST UNE INVERSION DE LA PROBLÉMATIQUE.

Ben oui, il doit bien y avoir des raisons physiques profondes. De mon côté, l'enseignement que je tire de ce constat ultra-basique n'a sûrement rien de bien original, mais il rappelle une vérité silencieuse que nous avons tendance à occulter, habitués que nous sommes à considérer comme naturel l'environnement intégralement artificiel que nous fabriquons depuis 200 ans grâce au pillage de ressources qui, elles, sont intégralement naturelles (et gratuites à la base, comme le souligne quelque part Jean-Marc Jancovici). 

En fait, et je ne prétends pas apporter quelque idée neuve en la matière, tout notre monde repose sur la fabrication et l'utilisation de toutes sortes de machines. Ces machines restent des objets complètement inertes aussi longtemps qu'on ne leur fournit pas un carburant, je veux dire une énergie. On sait ce que c'est qu'une panne sèche, une panne d'électricité ou autre : c'est quand l'énergie n'arrive plus.

Reste cette vérité infrangible : l'intégralité de notre monde a pour socles 1 - les machines et 2 - les énergies fossiles pour les alimenter. Et c'est pour parvenir à ce mode de vie que nous connaissons, que nous avons été obligés de jeter à la poubelle l'eau, le vent, la force musculaire, la force animale, etc. pour accomplir les travaux utiles ou nécessaires.

Dans ces conditions, les camelots de la politique et les bonnisseurs de l'écologie peuvent toujours vendre et débagouler leur baratin aux naïfs, aux gogos et à leurs adeptes, et vanter les hauts mérites des énergies renouvelables, et promettre à ceux qui les élisent une "transition" vers une économie moins gourmande, et assurer que la "croissance verte" c'est possible grâce aux éoliennes et aux panneaux solaires : s'ils s'appelaient Pinocchio, leur nez ferait déjà la distance Terre-Lune aller-retour. Il suffit pour s'en rendre compte de quantifier les apports. C'est ce que fait Jean-Marc Jancovici.

La vérité, c'est que les énergies renouvelables sont juste dans l'incapacité absolue de remplacer les énergies fossiles. D'abord, parce que, en l'état actuel des choses, leur contribution globale à la consommation d'énergie globale a quelque chose de négligeable, voire infinitésimal. Ensuite et surtout (voir mon billet d'hier), parce que la tendance lourde, très lourde, très-très-très lourde des industriels est d'augmenter en priorité le recours aux fossiles beaucoup plus qu'aux renouvelables, et ce, à une échelle quasi-incommensurable. Et pour une raison aisée à comprendre : les fossiles, c'est facile (hé hé !).

Il y a 300 ans, le monde pouvait parfaitement fonctionner à 100% aux énergies renouvelables : il n'y avait rien à l'horizon humain qui aurait permis d'imaginer quoi que ce soit d'autre. Un monde sans autres machines que de très rudimentaires (par comparaison) et ne réclamant que de très faibles apports d'énergie.

Le monde actuel n'est en rien comparable, on le comprend bien. Vous imaginez les forêts compactes de milliards d'éoliennes et les océans de milliards de panneaux solaires qu'il faudrait, tout ça couvrant de si vastes étendues que personne n'en voudrait, et ce uniquement pour faire fonctionner nos dizaines de milliards de machines sophistiquées ? Et des machines pour l'existence desquelles les hommes ont dépensé au cours du temps tant de trésors d'ingéniosité et d'argent ? Soyons sérieux : on ne ressuscitera pas les énergies renouvelables, si nous voulons conserver à peu près la même trajectoire de croissance économique. 

Car la croissance économique est la garante principale de l'emploi, et si l'emploi disparaît, comme la tendance s'en dessine déjà depuis quelque temps, tout le monde devine quel sera le problème : comment paiera-t-on le loyer ? Que mangera-t-on ? Et que fera-t-on des gens devenus inutiles ?

Voilà ce que je dis, moi.

Note : j'ajoute que si les renouvelables semblent avoir aujourd'hui le vent en poupe, c'est qu'elles sont devenues un MARCHÉ comme les autres, je veux dire que des "investisseurs" et des industriels ont vu là une masse de pognon à se faire. Comme disait je ne sais plus qui (Paul Jorion ?) : le capitalisme n'acceptera de se lancer dans la lutte contre le réchauffement climatique que si ça rapporte. Ça revient à appeler au secours le pyromane pour éteindre l'incendie qu'il a allumé.

vendredi, 01 avril 2022

JEAN-MARC JANCOVICI, VULGARISATEUR D'ALERTE

bande dessinée,jean-marc jancovici,christophe blain,écologie,cop 21,accords de parisLà où Jean-Marc Jancovici m'épate, c'est qu'il ne beurre la tartine à personne. Il a toutes les apparences d'un homme entièrement libre de sa parole. On se demande d'ailleurs où pourraient se nicher d'éventuels conflits d'intérêts :  il énonce des faits, et les faits qu'il énonce sont bruts et brutaux. Et en plus il le fait de façon marrante et imparable. Par exemple, page 55 de L'Histoire sans fin, sa B.D. avec Christophe Blain (Dargaud, 2021), il raconte une jolie blague pour décrire la façon dont l'humanité s'y prend pour corriger ses erreurs en matière de climat.

C'est l'histoire d'un mec qui va voir son toubib. Le toubib : « Vous en êtes à combien ? — Une bouteille de whisky par jour. — Houlà ! » Le mec revient un mois plus tard : « Alors ! Où en sommes-nous ? — Ça va beaucoup mieux. — Racontez-moi ça. — Je bois une bouteilles de whisky et demie [souligné dans le texte] par jour ... [tête du toubib ! ] Oui, mais attention ... Maintenant je bois une orange pressée par semaine en plus ».

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De gauche à droite : le charbon, le pétrole, le gaz, l'eau, l'atome, le vent et le soleil. Voix off : « Depuis l'entrée en vigueur de la 1ère convention climat en 1995, ce sont les ENERGIES FOSSILES qui ont le plus augmenté. Et de loin !... Entre 1995 et 2018, le charbon a augmenté 12 fois plus que le solaire et 5 fois plus que l'éolien » [fin de citation]. Sachant que le raisonnement se tient en "tonnes-équivalent-pétrole".

On est d'accord, dans ce format, le texte n'est pas lisible. Quant à l'image, elle représente les AUGMENTATIONS respectives du recours aux diverses sources d'énergie entre la C.O.P. 1 en 1995, et 2018, trois ans après la si fameuse C.O.P. 21 couronnée par les "Accords de Paris", dont François Hollande et Laurent Fabius ont cru pouvoir tirer toute un gloriole franco-française. Ça ne fait pas plaisir, mais en vingt-trois ans, c'est le recours aux ENERGIES FOSSILES  qui a le plus augmenté.

On peut détailler : « Entre 1995 et 2018, le charbon a augmenté 12 fois plus que le solaire et 5 fois plus que l'éolien. » (souligné dans le texte). Ouais ! Farpaitement ! dirait Obélix quand il est chez les Helvètes. Charbon-Pétrole-Gaz : la trilogie diabolique a accru son emprise sur l'avenir déjà sombre. Que voyons-nous qui puisse avoir quelque chance d'inverser la tendance ? RIEN ! PERSONNE ! 

La moralité de l'histoire ? Non, il n'y a pas de moralité. Il y a seulement un constat que l'impitoyable Jean-Marc Jancovici nous invite à partager, avec un tout léger effarement n'en doutons pas : laissons aux conférences internationales l'exclusivité du bla-bla-bla. Les choses réelles, les processus en cours, les pratiques en vigueur ne se laissent pas impressionner par le vent des paroles. Tout ça qui était, ça avance encore, imperturbable, inexorable comme une machine programmée.

Oui, frères humains, les intentions sont bonnes, les intentions sont là, largement partagées, mais il faut finir par regarder la réalité en face : ça ne se passe pas comme ça. La logique qui gouverne est autre. Les gens qui sont vraiment aux manettes sont autres que ceux qui expriment les intentions. 

Que se passera-t-il quand la masse des gobeurs de discours lénifiants et consolateurs tenus par des politiques qui n'en peuvent mais seront mis en face de la réalité brutale qui s'annonce avec de moins en moins de dissimulation ?