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lundi, 02 novembre 2015

LE PS DANS LA NASSE

Le Front National, c’est entendu, est un épouvantail, un grand diable exotique (exogène, allogène, hétérogène, bref : métèque). C’est une créature bizarre : il est né sous nos climats tempérés, la loi le considère comme « un parti comme les autres », puisqu’il n’est pas interdit. Pourtant, tout le monde bien-pensant le considère comme foncièrement inassimilable : « Nous ne sommes pas de cette pâte-là ! », s’insurge chacun quand on lui fait grief de « faire le jeu du Front National » (Michel Onfray est le dernier à avoir reçu cette foudre jupitérienne et médiatique : même pas mal). 

Le désespoir des « partis de gouvernement » (je pouffe) est palpable. Ceux-ci se gardent bien de présenter les choses de cette manière pour le moins désagréable : ils retournent ce désespoir en fureur contre le Front National et tous ces fameux complices, qu’ils s’empressent d’accuser d’en « faire le jeu ». Tout est de la faute du Front National, on vous dit.

Je l’ai dit ici il y a un certain temps : au pays des lilliputiens, les nains sont rois. Au pays des minables, les moins que rien règnent. Pour parler clair, le Front National, à toutes les élections, serait toujours aussi microscopique, et se traînerait toujours autour de 5 ou 6% (en gros : existerait à peine) si deux facteurs n’avaient constamment tout fait pour qu’il n’en fût rien. D’une part, le fait qu’il ait été cyniquement instrumentalisé par François Mitterrand (et successeurs) pour torpiller la droite (après avoir torpillé le Parti Communiste avec le « Programme Commun »), en instaurant de la proportionnelle, ce qui avait fait entrer quelques voyous à l’Assemblée.  

D’autre part, la médiocrité superlativement crasse de la classe politique française, ajoutée au verrouillage, depuis quarante ans, de toute la vie politique française par deux partis organisés militairement et féodalement pour tuer dans l’œuf toute tentative innovante de faire de la politique autrement : Pierre Larrouturou, Nicolas Dupont-Aignan et d’autres en savent quelque chose, pour avoir été impitoyablement relégués dans les marges, autrement dit les ténèbres extérieures, parce que. 

Ces deux partis font semblant de se livrer une guerre de tranchées : dans le bocal, tout le monde se connaît, se tutoie, s’invite à dîner. Ils ne sont pas là pour la France : ils sont là pour soigner la carrière. Et ils sont là sinon depuis toujours, du moins depuis qu’ils sont sortis des Ecoles. La réalité de tout le monde, ils ne connaissent que par ouï-dire ou sur dossier.

D’où les mêmes bobines depuis des dizaines d’années : comment voulez-vous que quelque chose change, si les hommes ne changent pas ? La « Promotion Voltaire » (Hollande, Royal, combien d’autres), c’était en 1980. Trente-cinq ans !!! Dites-moi qui est neuf, parmi les gens qui nous gouvernent ! Pour espérer faire changer les choses, il faut commencer par virer les hommes qui étaient chargés de s'en occuper, après leur avoir vigoureusement botté le cul (« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », ajoute Georges Brassens, dans "Grand-père", mais il s'agit d'un curé).

Ils n’ont pas d’idées, pas de programme. Ils naviguent à vue : les sondages leur servent de gouvernail. Ils n'ont pas de France. Leur seul horizon, c’est l’élection prochaine : la meilleure façon de n'avoir aucune perspective et de s'interdire de conduire des politiques de long terme (surtout que l'autre camp, pour bien montrer que « l'adversaire » a tout faux et fait tout de travers, s'empresse de défaire ce qui a été fait). Leur seule image de la réalité est élaborée par les sondages, les sous-fifres et un essaim de bureaucrates. Leur seul discours leur est soufflé par des experts en communication.

Leur seul programme, c’est le pouvoir pour le pouvoir. S’ils n’y sont pas, ils veulent le conquérir, s’ils y sont, ils font tout pour y rester (Jeanne d'Arc, à qui, pour la piéger, le juge demandait si elle était en état de grâce, eut cette réponse extraordinaire : « Si je n'y suis, Dieu veuille m'y mettre. Si j'y suis, Dieu veuille m'y garder »). Il résulte de ce fonctionnement mafieux la fossilisation politique de la France dans le statu quo et l’impuissance face à la réalité. 

Et l’on nous raconte à satiété que Finkielkraut, Onfray et quelques autres « font le jeu du Front National », qu’ils sont d’infâmes « réactionnaires ». Et on nous assène, contre toute vraisemblance, que « le Front National n’est pas un parti comme les autres ». Mais bien sûr que si, qu’il est comme les autres : une machine à conquérir le pouvoir, une fois soigneusement « dédiabolisé » par l'héritière. Pour y faire quoi ? Qui le sait ? Peut-être ne le savent-ils pas eux-mêmes. Mais Sarkozy, puis Hollande, savent-ils davantage ce qu’ils font ? 

Ce que je crains le plus, au sujet du Front National, c’est précisément qu’une fois au pouvoir il fasse la même chose que la mafia « UMPS », mais en pire : entre les incompétents, les abrutis, les méchants et les idéologues dont ses rangs sont composés, il y aurait du mouron à se faire. En dehors de ça, qui n’est tout de même pas rien, qu’est-ce que les « républicains » et les « socialistes » lui reprochent, au Front National ? 

Très simple : de vouloir mordre dans le gâteau, un point c’est tout. « Républicains » et « socialistes », les deux « familles » (dans l'acception sicilienne du terme) principales, jusqu’à aujourd’hui, se le partageaient entre ennemis très confraternels, et se repassaient le corbillon au gré des fluctuations et des conjonctures, avec leurs hauts et leurs bas. On se disputait en présence des micros et des caméras, mais sur le fond, on s’entendait comme d’excellents complices. Autrement dit larrons en foire. 

Alors cette histoire de « front républicain » contre le Front National ? Du côté de Sarkozy, on a tout à gagner, vu les circonstances présentes : on s’apprête à rafler la mise aux régionales. On aurait donc tort de se faire hara kiri dans les régions où l’on arriverait troisième. 

Au parti « socialiste », au contraire, on serre les fesses en attendant le désastre. On se dit que la vie n’est pas juste : d’un côté on risque d’être accusé de « faire le jeu du Front National » si l’on se maintient au deuxième tour ; de l’autre on se suicide politiquement pour six ans, si l’on fait le choix héroïque de se retirer au profit des « républicains ». Sans compter le manque à gagner (la part des indemnités que les élus reversent au parti) : les socialos n’ont pas oublié ce qu’ont coûté les dernières raclées à leur compte en banque. 

Alors : suicidé ou kollabo ? Le dilemme récemment évoqué par Le Monde (voir ici au 26 octobre) n’est pas mince. La réaction morale (fièrement martelée par Valls) mettra le parti « socialiste » complètement hors-jeu dans les régions perdues, et peut-être pour plus longtemps que promis par les échéances électorales à venir. Et laissera les mains libres à la « famille » rivale, qui se croira dès lors tout permis et pourra se goinfrer à son aise, en attendant sa future défaite. 

Et la France, dans tout ça ? Quand on a fait le tour de son paysage politique, on ne peut s’empêcher de frissonner face au champ de ruine.

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 04 mai 2015

D’EXTRÊME GAUCHE-DROITE

Il faut, un jour, jeter le masque : oui, je l’avoue, je suis d’extrême gauche-droite. Si, si, texto : en même temps d’extrême-gauche ET d’extrême-droite. Enfin j'exagère : pas si extrêmes que ça, ma gauche et ma droite. Je m’explique : je suis résolument de gauche pour tout ce qui est socio-politico-économique. Je suis décidément de droite pour tout ce qui concerne la sphère « sociétale », je veux dire les mœurs, les relations sociales, bref : le « vivre-ensemble ». Et cela sans contradiction, malgré les apparences, pour une raison que j'expose plus bas.

Gaucho et facho, si vous voulez. 

On va faire simple : je me revendique « gaucho » pour tout ce qui concerne l'exercice du pouvoir et la production des richesses et leur répartition. Ce qu’on appelle la « république » et la « redistribution ». Attention, en héritier revendiqué des humanistes de la Renaissance, je ne prône pas la « propriété collective des moyens de production » (de sinistre mémoire). 

Je crois juste que, si « L'Entreprise » dicte sa loi à la société, celle-ci aura forcément bien du mal à respirer : l'esclavage se profile à l'horizon, au nom de la loi bien connue « collectivisation des pertes / privatisation des profits » (ceci dit en raccourci, je ne développe pas). L'entreprise ne dédaigne jamais de siphonner les ressources de la collectivité à son profit. On a vu ça en 2007/8. On le paie encore.

Et je suis révolté par le sabordage du « Service Public à la Française » que la répugnante gauche et la hideuse droite se sont empressées de conduire pour déférer aux "Traités Européens", au motif de « concurrence libre et non faussée ». Je suis révolté par la privatisation de tout ce qui faisait le « Bien Commun ».

C'est pourquoi je me situe dans la ligne d'un Condorcet. Pas le prophète heureusement inabouti des "mathématiques sociales" (voir sa biographie très documentée par le couple Badinter), mais le penseur de l'éducation "redisitributive" des Cinq mémoires sur l'instruction publique (1791-92 : donner plus à ceux qui ont moins, entre autres).

Car en même temps que l'humanisme, en héritier revendiqué des Lumières, je crois qu'on peut, donc on doit, tendre vers la justice sociale. Traduit en français : la réduction des inégalités dues aux hasards de la naissance. Correction des injustices du destin, si vous préférez. A cet égard, le pouvoir pris par les « investisseurs » (disons-le : les spéculateurs, ceux qui veulent faire de l’argent avec l’argent) sur la marche concrète des entreprises, obligées de cracher du 12 % de résultat net par an pour satisfaire l'appétit des actionnaires, devrait être considéré comme un crime social. 

Conclusion : il faut l'autorité de l'Etat pour empêcher les appétits voraces de nuire au plus grand nombre.

Inversement, j'assume l'étiquette « facho » que les tenants de la gauche morale n'hésitent pas à me coller, pour tout ce qui concerne les mœurs, les relations et la vie sociale : le mariage homosexuel me semble une aberration, le voile islamique et les prières dans les rues le vendredi, des saloperies insultantes, et le féminisme, dans sa version fanatique, une niaiserie sans fond et sans fondement. Les hallucinés y voient autant de « Progrès » ! Ils clament que c'est ça, aujourd'hui, être "de-gôche" ! N'importe quoi !

On ne m’ôtera pas de l’idée que l’homme est fait pour la femme et réciproquement, et que les autres façons de faire sont au moins des errances, comme autant de signes d'un échec ; que l'abandon de tout ce qui est religieux dans la sphère publique, voile, croix et kippa compris, est une preuve de progrès (même si je reconnais mes ascendances catholiques d'un point de vue "culturel") ; que le prétendu « droit des femmes » (sur la base de la prétendue « domination masculine ») est fondé sur une vision statistique et sociologique, stupidement égalitariste et normative, de l’humanité. Une vision de chef comptable ou de changeur d’or qui pèse ses monnaies au trébuchet, y compris les fausses. La comptabilité, les statistiques et la sociologie pour diriger la conscience de la vie sociale, non, ce n'est pas possible. C'est juste une imposture.

Conclusion : il faut une autorité pour établir et faire respecter des normes morales.

A dire le vrai, je suis donc devenu aussi méfiant à l’égard des militants du « Marché » à outrance que des militants de tous les « progrès sociétaux », quels qu’en soient la couleur, l’odeur et l’aspect. Je mets les uns et les autres dans le même sac, alors même que les premiers se rangent à droite, et que les seconds se disent "de gauche". Vous avez dit bizarre ?

Bien que ce ne soit finalement pas si bizarre : une méfiance envers les "mirlitants" de toutes les "causes" ; un méfiance envers tout ce qui est présenté comme un "progrès".

Malheureusement, aucun parti ne condamne aujourd’hui dans son programme, à égalité, le « marché infiniment libre » (concurrence libre et non faussée) et les « droits individuels infinis » (ah, qui dira l'exaltation légitime qu'on ressent dans la "conquête" des "droits" !). Aucun parti n’est cohérent, selon moi : d'un côté les principes hautement réaffirmés, de l'autre la démagogie en direction des clientèles et autres petits cadeaux entre amis.

On est donc soit de droite (conservateur, réactionnaire, facho, que sais-je ?), quand on dénonce les « innovations sociétales » ("manif pour tous"), soit de gauche (progressistes, optimistes, démocrates, que sais-je ?), quand on dénonce les délires des industriels, des traders et des salaires de certains patrons. Mais surtout pas les deux à la fois. Oui, c'est ça qui est bizarre.

Moi, comme je dénonce les deux à égalité, que je suis donc, en même temps, de cette droite-là et de cette gauche-là, je rejette tous les partis. Bien obligé. A mon grand dam.

C’est vrai, quoi. Bizarrement, l’exaltation du libéralisme économique heurte de plein fouet les tenants de la gauche morale, accrochés, comme un morpion à son poil, à toutes les « innovations sociétales ». Faire tomber les barrières douanières, à leurs yeux, c’est le contraire de faire tomber les barrières morales. Faire tomber les secondes, mais maintenir coûte que coûte les premières. Je trouve ça curieux. Une barrière est une barrière, que je sache. 

Il faut être un « libertarien » américain pour réclamer à la fois l’abolition pure et simple de l’Etat et le droit pour les homosexuels de se marier. Eux au moins vont au bout de leur logique : si l’on est libéral, il faut l’être en tout. Je vois une contradiction intrinsèque dans la position de ceux qui considèrent d’un côté les « révolutions sociétales » (mariage homo, parité stricte et statistique hommes / femmes, euh non : femmes / hommes …) comme autant de "progrès", tout en demandant à l’Etat de se comporter en régulateur économique et financier. 

Collectivement dirigistes (il ne devrait pas être permis de), individuellement "anarchistes" (je suis libre, je fais ce que je veux, je fais ce qui me plaît-haît). Une liberté qui confère tous les droits et aucun devoir. Comment peut-on concilier d'être un adepte de la liberté sans entraves au plan individuel, et réclamer des contrôles sourcilleux au plan collectif ? La loi individualiste, c'est tout simple, est une négation de la société. Vous imaginez la formule : « L'individu fait loi » ?

La régulation, la réglementation sous toutes leurs formes, à commencer par celle de la puissance étatique, voilà pour les libertariens américains l’ennemi à abattre. Mettons que je suis un anti-libertarien. Prenez-en de la graine, militants LGBT, militants des droits des "minorités", militants religieux, militantes féministes, militants ethniques. Prenez-en de la graine, vous tous qui pesez sur le pouvoir pour ériger vos désirs particuliers en principes protégés par des lois pénales.

Vous tous qui militez, en fin de compte, pour accroître sans fin vos libertés, mais en prenant soin de restreindre celles des autres (cf. Philippe Muray et sa formule « envie de pénal », sans parler de la prochaine criminalisation des paroles). Et d'abord la liberté de qui « ne pense pas bien », de qui « ne parle pas bien », je veux dire pas comme vous. De qui ose ne pas entrer dans le très mou du consensus et du relativisme généralisés de la "fraternité" sans frontières. 

Car le principe qui sous-tend mon "extrémisme" gauche-droite, c'est-à-dire mon refus des droits sans cesse extensibles et sans contrepartie des « Individus », et des droits sans cesse extensibles et sans aucun devoir du « Marché » (deux concepts bientôt totalitaires si l'on n'y prend garde), ce principe est d’une simplicité, d’une nudité évangéliques. Il se formule : l’homme qui vit en société n’a pas tous les droits.

Et non seulement ça : il a aussi des devoirs. Dans le collectif comme dans l'individuel. Simple comme bonjour. Les individus s'insèrent dans des groupes et des entreprises, qui s'insèrent dans des catégories, qui s'insèrent dans des "classes", qui s'insèrent dans une nation, et tout ça fait une société, avec, gravée sur le fronton, la devise "Droits et devoirs à tous les étages".

Faire de la transgression des limites une fin en soi, ça ne tient pas debout. Tout n'est pas permis à l'homme qui vit en société. Son désir doit être borné, sous peine de se muer en un fantasme infantile de toute-puissance. Je pense à ces gens qui se permettent tout et qui exigent avant toute chose du "respect" de la part des autres : autrement dit, tout prendre et rien donner. C'est du pillage de bien public. Le gars qui s'arrête au milieu de la rue, au volant de sa BMW cabriolet, pour faire un moment de causette avec son pote, il fait juste un putsch.

L’exaltation sans limite des droits de l’individu devrait être un non-sens aux yeux des gens soucieux de vivre dans une société structurée et harmonieuse. De même, l’exaltation du libre-échange (« liberté pour les loups ») comme seul mode acceptable de circulation des marchandises devrait être un non-sens aux yeux des gens inquiets de la montée effrayante des inégalités et des injustices.

Quand la vie collective, où prime l’intérêt général, se met au service des intérêts particuliers (pour aller vite les « droits des minorités », « droits des entreprises », idées vendues aux gens au pouvoir par les bonimenteurs de tous les lobbies et groupes de pression), l’idée même de société se décompose, comme on le constate de plus en plus. Qui a encore le sens de l'Etat ?

Les droits de l’individu ne sont pas indéfiniment extensibles. De même, les commerçants, les industriels et les financiers n’ont pas tous les droits. Dans les deux cas, il faut des limites. Il faut un régulateur. Je ne vois pas de meilleur régulateur que l'Etat, seul assez puissant pour transcender les volontés individuelles, pour canaliser les forces centrifuges qui ne cessent de menacer la collectivité. 

Voilà, c'est tout. Rien que de très banal. C'est en quelque sorte un manifeste. Je laisse à tout un chacun le choix du qualificatif.

Voilà ce que je dis, moi. 

lundi, 12 mai 2014

HARO SUR FRANCK BRIFFAUT !

Scandale : Franck Briffaut a été élu maire de Villers-Cotterêts. Un facho règne sur le cimetière où est, paraît-il, enterré le père d’Alexandre Dumas, qui s'appelait Davy de la Pailleterie, nom qu'il a interdit à son fils de porter quand celui-ci s'est mis en tête de faire l'écrivain, c'est-à-dire le saltimbanque. Et Franck Briffaut aggrave son cas : seul des 36.000 maires de France, il a refusé de commémorer l’abolition de l’esclavage. Un scandale intolérable !

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J’ai récemment réattaqué Les Trois mousquetaires, célébrissime fable d’un certain Alexandre Dumas. Je devais avoir quatorze ans quand je l’ai ouvert pour la première fois. J’avais vibré intensément : madame Bonacieux, Milady de Winter, Buckingham, le Roi contre le Cardinal, les duels, les valets de nos héros (Planchet, Grimaud, et puis les autres). Je viens de le rouvrir, et c’est la catastrophe. J’ai trouvé ça bavard, mais bavard ! Infernal ! L’horrible déception. Si l’on veut savoir ce que veut dire « tirer à la ligne », on n’a qu’à lire Les Trois mousquetaires.

 

Des Mémoires de Dumas, j’ai lu le premier tome, au moins en grande partie, au moins jusqu’à ce qu’il se mette à raconter l’Histoire de France à sa façon. La partie que j’avais préférée est celle où il racontait son enfance, en particulier les propos qu’il tenait sur son père, devenu comte Davy de la Pailleterie, alias Schwarzteufel (diable noir) comme l’avaient surnommé les soldats contre lesquels il s’était battu pour la République.

 

Le trait d’héroïsme inoubliable qui me reste du "général Dumas" est ce pont défendu contre les Autrichiens, devant lequel on devait ramasser vingt-cinq cadavres qu’il avait abattus au sabre ou au fusil, je ne sais plus. L’autre fait héroïque est cette anecdote, peut-être complaisante, qui colporte l’image d’un Hercule capable de soulever quatre fusils jusqu’à l’horizontale après avoir glissé quatre doigts dans leurs canons. Des fusils de l'époque ! Vous pouvez toujours essayer : vous comprendrez l’expression « Schwarzteufel ».

 

Le général improprement nommé Dumas (nom de sa mère, engrossée par monsieur Davy de la Pailleterie) est enterré à Villers-Cotterêts, paraît-il. Et paraît-il, quelqu’un (sans doute une autorité, je me fiche de savoir laquelle) a décidé que le 11 mai serait à partir du jour de sa décision une date consacrée à la commémoration de l'abolition de l’esclavage. En France on adore se gargariser avec les grands mots ! Il paraît que beaucoup de Français à peau noire sont des descendants d'esclaves.

 

Descendants d’esclaves, c’est incontestable. Pour la bonne raison qu’une part du sang qui coule dans les veines de 100 % des Français qui vivent aujourd’hui vient d’un ancêtre qui fut esclave. Eh oui, nous sommes tous des descendants d’esclaves. En même temps, il est probable que 100 % des Français aient au moins quelques gouttes de sang d'anciens esclavagistes. Nous sommes tous des descendants d'esclavagistes. Eh oui, c'est compliqué, la généalogie. J’attends de ceux qui ne seraient pas d’accord qu’ils apportent la preuve du contraire, tests sanguins à l’appui. On ne plaisante pas avec la vérité historique.

 

Hélas, la journée autoproclamée de commémoration de l’esclavage ne concerne pas 100 % des Français. Juste les citoyens à peau plus ou moins foncée. Je trouve ça profondément injuste pour la population à peau blanche tirant plus ou moins sur le rose. C’est de la discrimination.

 

Et pour quelle mauvaise raison, s’il vous plaît ? Parce que les Français à peau blanche tirant sur le rose (à l'exception de ceux souffrant d'ictère hépatique, alias jaunisse) ont décidé un beau jour d’abolir l’esclavage. Il y a cent soixante-six ans. On en veut aux abolitionnistes d'avoir aboli l'esclavage, alors qu'on devrait les remercier, les féliciter, les congratuler.

 

En effet, Louis-Georges Tin, président de l’autoproclamé représentatif CRAN, en même temps que tous ses « frères de couleur » (entre autres un certain François Makandal, non, pardon, excusez, le monsieur se fait appeler « Franswa », ah mais !), confisque la mémoire nationale, désolée de tous les malheurs qui ont frappé les hommes depuis leurs origines.

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L'INENARRABLE FONDATEUR (ET SEUL MEMBRE) DU CONSEIL "REPRESENTATIF" (blagueur !) DES ASSOCIATIONS NOIRES DE FRANCE (C.R.A.N.)

Trêve de dérision : il y a trente-six mille communes en France. Et tout le monde, à l’occasion de la commémoration de l’esclavage, fusille monsieur Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts, où est enterré Alexandre Davy de la Pailleterie, esclave devenu général de la République Française. Franck Briffaut a l’immense tort d’être membre du Front National. Et le monsieur, tare insoutenable, s’est fait remarquer en refusant haut et fort de commémorer l’esclavage. Honte sur Franck Briffaut.

 

Dans l’ambiance de guillotine morale qui règne sur la France bien-pensante, moi je dis qu’il faut en avoir où je pense pour oser. Il s’agit bien de commémorer l’esclavage ! Rions mes frères ! Salauds de Français ! Salauds de blancs ! Salauds de descendants d’esclavagistes ! Qui refusent de se frapper la poitrine ! De revêtir la chemise et la corde au cou ! De se mettre à genoux devant les descendants d’esclaves !

 

Alors que les premiers (et plus grands) esclavagistes des Noirs d’Afrique furent les Noirs, et que ça continue, par exemple au bien nommé Niger (du latin « niger : noir ») !

 

Alors que les deuxièmes esclavagistes des Noirs d’Afrique furent les Arabes, et que les Arabes, par exemple au Qatar et en Arabie Saoudite, très loin de se repentir, persistent et signent, et vont pêcher leurs esclaves actuel(le)s aux Philippines !

 

J’imagine que quelques « belles âmes » de la France effondrée seraient même prêtes à accéder à la demande de réparations financières formulée par quelques Noirs fanatiques, décidés à faire payer les crimes commis par la France contre l’Afrique tout entière dans les siècles passés !

 

J’attends que les Anglais réparent le mal qu’ils ont fait à la France à Waterloo en 1815 ! Et je ne parle pas d'Azincourt (1415) ! Ni de Crécy (1356) ! Messieurs les Anglais, faites repentance ! J'attends que les Romains réparent le mal fait à la Gaule par César ! En attendant, je pète au nez de tous ceux qui veulent faire payer aux Français d’aujourd’hui les injustices commises par leurs ancêtres !

 

Et tout le monde tombe à bras raccourcis sur le seul qui se rebiffe contre ce délire de culpabilité ! Au motif que ça vient (baa ! caca !) du Front National.

 

Honte sur la France, qui n'a plus que monsieur Franck Briffaut, du Front National, pour montrer un sursaut de dignité nationale ! La France est tombée bien bas.

 

Alors tant pis, il est peut-être du Front National, mais j'applaudis quand même Franck Briffaut. Bravo, monsieur Franck Briffaut !

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

lundi, 17 juin 2013

LE CAS MERIC

 

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FONCTIONNAIRE NAZI. CHEF DU SERVICE CULTUREL DE COLOGNE EN 1938, PAR AUGUST SANDER

***

Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de « JNR » ou d’« antifa », ce sont sûrement tous des enfants de chœur prêts à servir la messe, agenouillés en aube blanche en agitant leurs grelots, des angelots inoffensifs et peut-être asexués, dévoués et prêts à aider les vieilles dames à traverser les rues. C’est pour ça qu’ils fréquentent les clubs de muscu et d’arts martiaux, certaines vieilles dames ayant de l'embonpoint.

 

Malheureusement pour Clément Méric, il avait à peine commencé l’entraînement et n’avait pas atteint la taille (il ne « faisait pas la maille ») et la carrure réglementaires pour les circonstances auxquelles il s’est trouvé mêlé. Il ne méritait pas de mourir, c’est sûr, mais il a eu le tort d’être là. Et Esteban Morillo a vraiment frappé très fort. Il était apparemment très bien entraîné. Et il faisait la maille, lui.

 

Quant aux journaux, au milieu desquels Libération s’est spécialement distingué, ils se sont de nouveau illustrés dans l’interprétation des faits. On a eu droit à un festival de « sursauts démocratiques ». Un des aspects tout à fait comiques de leur « couverture » de l’événement (on parle de « couverture » sans doute pour garder l’événement bien chaud) a été un drôle de « constat », fait selon une drôle de grille de lecture. Que n’a-t-on entendu ?

 

Ils nous avaient déjà fait le coup, au moment du mariage homosexuel (vous avez remarqué que je me refuse à appeler autrement ce que tout le monde désigne au moyen d'une généralité euphémisante) et des manifs de Frigide Barjot et consort. Ils parlaient de la « libération de la parole homophobe ». J’avais déjà cru rêver en découvrant que des recoins secrets de la société française recelaient, tapis dans les tréfonds d’antres obscurs, un potentiel dormant de « parole homophobe », qui n’attendait qu’un signal, une étincelle pour se réveiller. Pour se libérer.

 

Les « manifs pour tous » et divers débats parlementaires auraient ainsi suffi pour allumer un mèche qui n'attendait que de faire exploser « la parole homophobe » qui, trop longtemps contenue (par on ne sait quelle magie), n'attendait que cette occasion pour se manifester à l'air libre. A moins que « la parole homophobe » n'ait attendu, comme un fauve hypocrite, que le moment tant attendu de sauter enfin sur sa proie pour enfin la dévorer !

 

Quelle que soit l'hypothèse, j'avoue que je reste épastrouillé et confondu devant l'IDEE géniale. Qui ne repose en fait que sur la capacité pour l'un des deux adversaires de se donner à lui-même le rôle enviable de la VICTIME, et à l'autre le rôle satanisé du MECHANT. En l'occurrence, la victime est homosexuelle et le méchant (tous ceux qui s'opposent au mariage homo) est homophobe.

 

Celui qui a fabriqué, avec les petites mains des boyaux de sa tête, l'expression « libération de la parole homophobe » mérite d'être considéré comme un maître dans l'art de la com. Digne de Stéphane Fouks, Euro RSCG et Jacques Séguéla réunis. Une prouesse dans l'art de fermer la gueule à toute contestation et récrimination, en faisant porter le chapeau du coupable aux soi-disant et a priori homophobes.  A mon avis, ça vaut la trouvaille de la "fracture sociale", si favorable en son temps à Nicolas Chirac. Ou celle de "travailler plus pour gagner plus", qui avait bénéficié à Jacques Sarkozy.

 

Nous n'aurons garde d'oublier cependant "la force tranquille", la "génération Mitterrand" ou "Yes we can". Comme quoi l'exercice de la démocratie est devenu une simple bataille de publicitaires. Mais je ne comprends toujours pas comment l'extrêmement ringard "le changement c'est maintenant" a pu faire élire François Hollande. J'attends qu'on m'explique pourquoi, sur cette base dérisoire (et dont tout le monde savait ce qu'elle valait), un tout petit peu plus de la moitié des votants se sont déclarés en sa faveur.

 

Moi je sais bien qu'il n'y a pas eu de « libération », mais que s'il y eut effectivement « parole homophobe », elle a été sciemment, méticuleusement calculée, provoquée par  François Hollande, qui a mis cette loi au programme, et par tous ceux qui l’ont soutenu, voire qui l’ont poussé à l’imposer, de force et sans vrai débat : « Qui sème le vent … » (proverbe connu). Jouer le rôle enviable de la « victime », de nos jours, est devenu un rôle si gratifiant. Et si je dis "enviable", c'est que ce genre de victime sait qu'il a tous les droits. Parlons si vous voulez de « victime triomphante », ou de « colonisateur victimaire ». Passons.

 

Et voilà-t-il pas qu'avec le cas Méric, ils remettent le couvert, et cette fois ils parlent de « libération de la parole d’extrême-droite » et autre « pensée fasciste », qui auraient été couvées par les « manifs pour tous ». Et allez donc ! Qu'on se le dise : la parole d'extrême-droite était en prison. Frigide Barjot l'a libérée en manifestant contre l'hypothèse qu'on puisse marier du masculin avec du masculin, du féminin avec du féminin. 

 

Je note au passage que c'est une libération dont les sans-culotte de l'égalité ne veulent à aucun prix : la liberté est une bien belle chose aux yeux des adeptes du « mariage pour tous », mais faudrait voir à pas exagérer ! Certains étaient déjà plus égaux que d'autres. Voici le temps des gens plus libres que les autres (puisqu'ils décident de la liberté de ces autres).

 

Quand je pense que je dénigrais Nicolas Sarkozy au motif qu’il coupait violemment la France en deux et qu’il provoquait sciemment la fracture entre les deux camps. C’était d’ailleurs vrai, personne ne peut dire le contraire, puisque Sarko se vantait précisément d’être très « clivant ».

 

Mais on n’avait pas vu à l’œuvre le chef de bureau qui nous gouverne, avec sa suavité digne, son sens lubrifié de la componction et son élocution ravie d’ancien bègue. En matière de clivage, le « capitaine de pédalo » en connaît un rayon, et « Flanby » a parfaitement fait la preuve que, pour ce qui est de monter une France contre l’autre, front à front, il ne « pédale pas dans le yaourt », même avec le grade de capitaine.

 

Pour provoquer la haine des uns pour les autres et retour, François Hollande ne me semble pas malhabile (la litote n'est pas l'euphémisme : elle vise à faire entendre le plus en exprimant le moins). Au moins, François Mitterrand portait sur son machiavélisme le visage de la vérité, même s'il a fait des dizaines de millions de dupes en 1981. Le problème, avec François Hollande, il a tellement mal l'air sincère, que tout le monde est persuadé qu'il est vraiment très bête.

 

Je donne gratuitement ces formules assez brillantes à l'équipe de communicants qui entoure notre lambeau de président. Les deux phrases ne sont pas trop mal écrites, je le reconnais bien volontiers.

 

D’une certaine manière, Hollande surpasse Sarkozy dans l’art de diviser les Français, en usant du même stratagème qu’un certain François Mitterrand qui, par pur calcul politicien, pour affaiblir et diviser la droite, envoya en son temps dans son jeu de quilles un chien nommé Jean-Marie Le Pen.

 

Mais on a peut-être grand tort de donner une aura politique à la mort de Clément Méric. Après tout, s’il n’y avait pas tant de renards gauchistes (???) glapissant au retour des hurlements des loups fascistes (???), la tragique bagarre devant un magasin de vêtements à la mode ne serait pas sortie de la rubrique « faits divers ». Franchement, quelle différence entre les violences réciproques des bandes voisines d’Aubervilliers et de La Courneuve et la confrontation entre les « antifa » et les « JNR », vu le niveau d’éducation politique en vigueur dans ces deux groupuscules ?

 

Et je signale à tous les journalistes qui ont crié à la menace fasciste que, dans leur précipitation, ils ont oublié de rappeler les saccages récents commis par les supporters du PSG au Trocadéro pour fêter dignement le titre de champion de France conquis par le club parisien. Au grand dam du financeur qatari. Ben oui : c’était des « anars » ou des « fachos » ? Chi lo sa ?

 

De toute façon, et je l'ai déjà dit, si le Parti « Socialiste » a conquis bien des terrains réservés autrefois à la droite, c'est parce qu'il a compris que la population française n'en veut plus, de la Révolution, et que ce qu'elle veut a plus à voir avec un rêve de petits-bourgeois qu'avec l'exaltation lyrique et unanimiste des masses ouvrières : elle est en masse passée à droite pour tout ce qui touche le logement, la voiture, le travail, même s'il flotte encore des effluves largement fictifs et illusoires d'une gauche des moeurs et d'un progressisme sociétal (vote des étrangers, mariage homo, ...).

 

Demandez à l'ouvrier chinois, en passe de s'enrichir, s'il n'en rêve pas, de sa voiture. Ensuite, parlez-lui donc un peu de la "conscience de classe". Et puis tiens, demandez-lui donc, à l'ouvrier chinois, ce qu'il penserait de ses dirigeants, s'ils voulaient imposer le vote des étrangers ou le mariage des homosexuels. Ah mais voilà, j'oubliais, là-bas, « ils ne sont pas en démocratie ». Ils sont fous, ces Chinois ! En plus, ils ont des principes ! Ils ont des valeurs ! C'est vraiment une dictature.

 

Pour conclure (il faut bien), il faut savoir ce qu'on veut : si tout le monde pousse à droite, il est mécanique et normal que la droite vraiment de droite s'extrémise, et produise ses petites mains qui n'ont pas froid aux yeux, des mains qui savent, à l'occasion, ne pas se croiser les bras, façon « SturmAbteilungen » (que Hitler, très tôt, en 1934, a "purgées" de Röhm et de quelques comparses lors de la "Nuit des longs couteaux", avis transmis à Serge Ayoub). Quant aux antifascistes, ils font tout ce qu'ils peuvent pour donner davantage de consistance et de visibilité à l'épouvantail qu'ils disent combattre, pour légitimer leurs propres hantises.

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

dimanche, 16 juin 2013

LE CAS MERIC

 

 

 

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MEMBRE DE "LEIBSTANDARTE ADOLF HITLER", PAR AUGUST SANDER

("Leibstandarte" veut dire "garde du corps", c'était une division SS)

***

Alors bon, Clément Méric, les médias nous ont tellement tabassé le crâne et piétiné les burettes avec cette histoire, depuis le 5 juin, qu’il faut bien en extraire quelque chose qui ait un peu de sens. Et puis il ne saurait être dit que je n’en aie rien dit, quand même. On a sa dignité. Alors quoi ?

 

D’abord une remarque amusée : « Fred Perry » (le « Lacoste » britannique, paraît-il) est une marque de vêtements qui sert de signe de reconnaissance et de ralliement à des groupes que les journalistes prudents regroupent sous l’appellation sablonneuse de « mouvance d’extrême-droite », le sablonneux étant la qualité inhérente à la mouvance.

 

Malheureusement, la même marque sert de signe de reconnaissance et de ralliement à des groupes appartenant cette fois à la sablonneuse « mouvance d’extrême-gauche », parfois baptisée « anarcho-autonome » et autres joyeusetés lexicales. On voit que ça devient très vite très sablonneux et très mouvant.

 

Premier étonnement du néophyte que je suis : la condition première de l’appartenance à ces « mouvances » est la tenue : il s'agit de s'habiller "dernier cri", en s'adressant aux marques les plus en vogue. Deuxième étonnement : qu’on soit « anar » ou « facho », la tenue est la même. Plus fort encore : la marque est la même. Il paraîtrait que des codes couleur permettent de s'y retrouver. Vous peut-être, mais moi ... 

 

Bizarres, bizarres, toutes ces « fashion victims », vous ne trouvez pas ? De facho à fashion, en quelque sorte. A l’esprit de quelle personne normale viendrait l’improbable idée de porter sur elle ses opinions politiques, reconnaissables à la marque, à la forme, à la couleur de ses vêtements ? Quel plaisir peut-il bien y avoir à se transformer en étendard de soi-même ? Et j’imagine très bien que ces gens, tous très persuadés que leurs idées sont les meilleures, se mettent tout d’un coup, quand ils sont entre eux, une fois autour de la table, à « parler chiffon » : la température de lavage, l'adoucisseur, le repassage.

 

Les journaux ont offert un historique détaillé de cette préoccupation vestimentaire et primordiale, remontant jusqu’aux affrontements londoniens entre « mods » et « rockers ». Ma foi, je veux bien, parce que j’y apprends l’importance de la musique dans les « cultures » (!!!) respectives des adversaires, radicalement différentes, paraît-il, selon le clan auquel on appartient. Vu du dehors, la différence ne saute pas aux yeux (Bérurier noir chez les anars contre je ne sais plus que (heavy) métal chez les fachos), et vraiment pas, mais le principal, n'est-ce pas, est que les intéressés s’y retrouvent.

 

Petite parenthèse « culturelle » : l’interview de cette journaliste grecque par une chaîne de radio a réjoui mon âme à travers quelques remarques bien senties. Au sujet des députés « fascistes » envoyés au Parlement grec aux dernières élections, elle parle de « niveau intellectuel de camionneur », ce qui n’est pas très gentil pour la profession (revoir le sketch de Jean Yanne et Paul Mercey), mais elle sait peut-être de quoi il retourne.

 

Elle éprouve la même tendresse pour les Français (anars comme fachos), totalement ignares en histoire, en politique, en économie et quelques autres domaines indispensables à qui prétend conduire une réflexion politique. Selon elle, leur intelligence a à peu près la hauteur de la pâquerette officinale. Plafond bas, front bas. Masse de manoeuvre à la rigueur, main d'oeuvre occasionnelle sans doute. Mais action politique ? Que nenni !

 

Les faits, maintenant. Vous voulez vraiment que je vous dise ? Je ne peux certes que déplorer la mort de Clément Méric, mais à la place de ses parents, professeurs de droit dans une université bretonne, je n’aurais à l’esprit et à la bouche que cette question de Géronte à Scapin dans la pièce qui met en scène les « fourberies » de ce dernier : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ». Vu son âge, peut-être ce qu’il a fait en adhérant aux « antifa » s’apparente-t-il à ce qu’on appelait, dans les autrefois, « jeter sa gourme », dans la série « ma première biture », « ma première pute », « ma première vérole » ? Allez savoir.

 

Quelle idée, aussi, d’aller se fourrer dans les pattes d’un groupe intitulé « antifa » ? Dialogue : « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? – Antifa. – Ah, antifa, c’est intéressant, et ça rapporte ? – Des gnons. – Il n’y a pas de sot métier. A voir votre visage convenablement tuméfié, c'est un métier seyant et bien porté ».

 

Le problème, quand on se déclare « antifasciste », c’est qu’on a besoin du « fasciste » pour exister, autant que les Capulet ont besoin des Montaigu (et inversement) dans Roméo et Juliette, et que les Sharks ont besoin des Jets (et inversement) dans West Side story. L'un engendre l'autre, et vice-versa, comme le pôle positif de l'aimant a besoin du pôle négatif. Ils ne seraient rien si l'autre n'existait pas.

 

J'imagine que c'est l'existence de groupes tels que 3ème Voie, JNR et autres Bloc identitaire qui a suscité la création d'Antifa, mais franchement, est-ce que quiconque de sensé peut se définir "anti" ? Qu'est-ce donc que ce programme, dont la seule raison d'exister est de lutter contre ? Si c'est tout ce qu'ils ont à proposer, c'est donc qu'ils souffrent juste d'une démangeaison, peut-être d'une allergie. Ils devraient aller se faire gratter. Une réaction allergique, certainement pas une action politique (je me répète).

 

Quant aux « fascistes », j’avoue que ma documentation personnelle est trop pauvre pour en dire quoi que ce soit de sensé. Il m’est plus souvent arrivé de croiser la route de leurs adversaires antifa, sans doute parce que leur IBM (Indice de Bruit Médiatique) est plus élevé, pour cause de propagande mieux relayée, sous des noms divers (anarcho-autonomes et autres petites bières) dans les radios et télévisions, même si Serge Ayoub a réussi à projeter en peu de temps son groupe sur le devant de la scène, et de façon spectaculaire. C’est vrai que le logo adopté pour décorer son bar associatif laisse deviner quelles curieuses références historiques ont ses préférences. 

AYOUB SERGE 2.jpg

DES AMOUREUX DE LA NATION FRANÇAISE, VRAIMENT ? LAISSEZ-MOI RIRE ! S'ILS N'ETAIENT PAS DES DEMI-PORTIONS DE NAZIS EN MIE DE PAIN, ILS L'AURAIENT GAMMÉE EN ENTIER, LEUR CROIX ! LÀ, ILS SONT OBLIGÉS DE RECOURIR A DES SUBTERFUGES POUR LA DISSIMULER, LEUR CROIX GAMMEE. ILS BIAISENT, QUOI, SANS DOUTE POUR FAIRE CROIRE QU'ILS SONT RUSÉS.

MÊME PAS CAP' D'ÊTRE DES PATRIOTES, DES VRAIS ! PENDANT LA GUERRE, ILS SE SERAIENT ENGAGÉS DANS LA LVF, LA CHARMANTE ET MOINS PETAINISTE QUE NAZI LEGION DES VOLONTAIRES FRANÇAIS CONTRE LE BOLCHEVISME. DES COSMOPOLITES, QUOI.

***

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

jeudi, 05 janvier 2012

HARO SUR LES POPULISTES !

En parlant de Madame LE PEN et de JEAN-LUC MELANCHON, les premiers de la classe qui nous gouvernent (regardez le parcours scolaire de la plupart !) ont une moue de dédain pour les qualifier de « populistes ». Qu’ès-aco, « populisme » ?

 

 

J’ouvre mon dictionnaire : « Tendance politique qui prétend défendre les intérêts du « peuple » en s’opposant aux institutions et aux méthodes démocratiques, aux médiations traditionnelles, aux « élites » et aux représentants des pouvoirs établis (l’establishment) ; organisation, parti relevant de cette tendance ». Je passe sur le nationalisme, la xénophobie, l’anti-intellectualisme, le charisme du chef, la propagande, tout ça est donné avec le paquet.

 

 

Entre parenthèses, je ne comprends pas en quoi la propagande distingue les populistes des « grands partis démocratiques et républicains ». Pour la France, j’ai plutôt l’impression que ce sont ces deux partis (le B.-B. et le b.-b. : Blanc-Bonnet et bonnet-blanc, connus sous les noms de P. S. et U. M. P.) qui conduisent le char d’assaut (ou le rouleau compresseur) de la propagande.

 

 

Je retiens de la définition, que le populiste s’oppose « aux institutions et aux méthodes démocratiques ». Or qu’est-ce que je vois de mes yeux éberlués ? Monsieur MELANCHON est le candidat officiel du Front de Gauche, parti dûment inscrit auprès de la préfecture, à la prochaine élection présidentielle. Madame LE PEN ? La candidate officielle à la même élection d'un parti qui n'a jamais laissé entrevoir qu'il risquait d'être interdit.

 

 

C'est sans doute la raison qui fait que lorsque Madame LE PEN ou le vice-président du Front National LOUIS ALIOT sont invités aux "matins" de France Culture, tous les roquets du plateau, à commencer par le peut-être démocrate BRICE COUTURIER, de la radio "culturelle" retroussent les babines, montrent les crocs et s'en prennent aux mollets des invités, au point de pratiquer à leur encontre une censure de fait, par le brouillage savamment orchestré de leurs propos (interruptions constantes et multiples, désinvolture et arrogance). Ci-dessous, monsieur BRICE COUTURIER, de France Culture.

 

 

 

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On comprend bien que des journalistes veulent donner des gages pour interdire à qui que ce soit de soupçonner des "journalistes" d'avoir quoi que ce soit à voir avec les thèses d'un parti catalogué comme "facho". Je n'aime certes pas le Front National, principalement à cause du Quotient Intellectuel auquel il fait appel pour se procurer des adhérents dans le Supermarché Politique Français (SPF). Mais j'ai déjà eu l'occasion de déclarer ici que ce n'est pas parce que quelqu'un fait appel à la connerie, qu'il faut l'empêcher d'exprimer ses conneries.

 

 

Il fut un temps (pas si lointain) où le Front National ne refusait pas de faire le coup de poing. Mais il y avait en face des groupuscules que j’ai entrevus, et dont les membres masculins subissaient un entraînement paramilitaire plus ou moins poussé, plus ou moins professionnel. Mais aujourd’hui, qui, en politique, fait le coup de poing ? Qui, en politique, refuse le « jeu démocratique » ? Qui, en politique, conteste les institutions ? PLUS PERSONNE.  

 

 

L’engourdissement a neutralisé, anesthésié, paralysé le politique. Le politique tel qu’il nous est montré hésite entre le spasme et le bâillement, mais un spasme et un bâillement de théâtre. Les hommes qui s’agitent sont passés chez l’habilleuse, la maquilleuse. Ils ont appris le rôle qu’ils ont à réciter, ce sont les « éléments de langage ».

 

 

Dans la coulisse, ils sont entre eux, ils rigolent, paillardent, mangent et boivent aux mêmes tables. Sur scène, chacun avale un balai le temps de la représentation, et s’acquitte de sa tâche. Pas question de se déboutonner. Vivement que le rideau soit tombé ! Qu'on puisse chier le balai.

 

 

Désormais, je ne les qualifierai plus que de « politicards » ou « politicons ». J’ai une fois de plus entendu l'autre matin un de ces salopards soutenir sans que son nez s’allonge que la politique est un métier, une profession, voire une mission, qu’on ne saurait remplir si on « n’y croit pas » profondément, et si on n’y est pas engagé 24 / 24 et 7 / 7. Dire que la politique est un métier fait partie intégrante des immondices, détritus et autres déjections vomies par une démocratie en voie d’extinction.

 

 

Aussi longtemps que ces gens-là considèreront que se mettre au service de la collectivité est une orientation professionnelle à parent tiers, ce gros étron du mensonge sortira de la bouche-anus (c’est une seule et même chose) qui sert d’orifice sonore aux politiculs.

 

 

D’abord, parce que ça signifie que les dizaines de millions qui n’ont pas choisi ce « métier » sont des péquenots, et n’ont pas « voix » au chapitre, sinon par urnes interposées, de loin en loin. Ils n’ont plus qu’à fermer leur gueule. Jusqu’à la prochaine ouverture des urnes.

 

 

Et puis, ce politiclone qui  déclare que diriger une municipalité revient à manager une entreprise, est-ce qu’il n’affiche pas, finalement, le fin du fin de l’idéologie ultralibérale ? Quelqu’un qui dit : « C’est trop technique pour être géré par des amateurs », pour moi, c’est exactement ça, le premier pas vers la mafia dirigeante.

 

 

Les seuls vrais professionnels que je vois, dans le domaine politicru, ce sont les spécialistes, les « experts » si l’on veut. Ceux qui exposent au décideur politicocu les données d’un problème, pour qu’il prenne la meilleure décision possible. Décider, c’est choisir. S’il a réfléchi, il s’appuiera sur l’avis des professionnels pour prendre sa décision, mais il décidera en fonction de la vision qu’il a des choses.

 

 

Et si les « experts » se contredisent, c’est au politicru de trancher, et d’oser prendre ses responsabilités. Il ne saurait confisquer la décision au prétexte qu’elle résulterait de calculs simplement logiques et techniques. Si tout ça est simplement logique et technique, il n’y a qu’à rentrer les données dans la machine, et la décision sortira, évidente et lumineuse. Et le chef ne sert à rien.

 

 

Une autre possibilité reste aux politicrâneurs : donner les clés de la maison aux experts. Dire qu'on s'en lave les mains. Se contenter de la mise en musique de la politique élaborée dans les bureaux des experts, et de courir les plateaux de télévision pour servir en toute occasion les "éléments de langage". Le problème, avec les experts, c'est qu'il leur est impossible de se mettre d'accord : que ce soit sur les dangers qui nous menacent, les perspectives qui s'offrent ou les solutions à mettre en oeuvre, ils sont entre eux dans des bisbilles interminables. On en revient donc au point de départ : qui prend la décision ?

 

 

Un autre politicasseur se défendait énergiquement contre toute « IVRESSE DU POUVOIR », et soutenait que, s’il l’a ressentie au début, il s’en est très vite défait. Vous savez ce que ça veut dire, ce genre de discours ? En fait, que cette ivresse lui est devenue tellement habituelle qu’elle constitue son mode de vie naturel et ordinaire.

 

 

Ça, les spécialistes des addictions connaissent  par cœur. Ça veut dire une seule chose : le sang qui coule dans leurs veines, ce n'est plus du sang, c'est de l'ivresse du pouvoir distillée, comme l'héroïne la plus pure, à 95,5 % dans un laboratoire presque clandestin. Leur sang, il en est chargé à bloc et en permanence, de l’ivresse du pouvoir. Ils sont grave toxicos.

 

 

Le politicrate, il est comme un drogué, d’abord dans la dépendance (c’est le temps où il avoue son état d’ivresse), ensuite dans  l’accoutumance (c’est le temps où il affirme qu’il s’en est débarrassé ; réfléchissez, c’est plus profond que ça n’en a l’air). Plus ça va, plus il lui faut sa dose. Tiens, faisons un essai : voyons comment réagirait le politicornard en cas de sevrage brutal. J’attends le résultat avec la tranquillité que donne la certitude.

 

 

Et il y a des naïfs pour se demander les raisons du succès de thèses et de partis dits « populistes » ! Ces raisons, en dehors des problèmes que pose la réalité économique, il ne faut pas les chercher ailleurs que dans le spectacle lamentable et déliquescent offert par l’ensemble des premiers de la classe qui nous gouvernent.

 

 

Le théorème a la simplicité lumineuse des opérations arithmétiques d’école primaire : « QUAND LE GENERAL EST POURRI, LA TROUPE S’EN REMET A L’ADJUDANT » (j’opte aujourd’hui pour le proverbe nambikwara, si vous voulez bien).

 

 

Traduction : l’électeur qui a perdu la foi se rabat sur la grande gueule. Il paraît et on nous serine que c’est très mal. En gros, il y aurait deux sortes de politicouillons : ceux qui respectent le jeu parlementaire et les autres. Ces « autres », supposons que c’est MADAME LE PEN et, dans une moindre mesure JEAN-LUC MELANCHON. Même s’ils jouent le jeu. Le tout est de bien affirmer qu’ils sont les méchants.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

La suite à demain.